jeudi 21 mars 2019

7th MARILLION-WEEK-END, PORT-ZELAND (Nederland) – du 21 au 24/03/2019.


La lecture de mon récit peut ne pas séduire celui qui n'aura pas vécu l'événement et pas davantage celui qui l'aura vécu. Dans le premier cas, je n'aurai probablement pas su exprimer toutes les émotions que j'ai ressenties pendant ces quatre jours. Dans le second cas, je n'aurai sans doute pas su faire la synthèse de toutes les impressions ressenties par mes colocataires, tant il peut y avoir autant de sons de cloche que de paires d'oreilles… Je le répète, mon récit s'adresse d'abord à moi-même, à ce futur vieillard sénile qui ne tardera probablement plus maintenant à oublier trop de ces détails qui ont pourtant entretenu une si belle ambiance.
Avec ma p'tite Fée nous avions pris la décision de postuler de nouveau dès la fin de la précédente biennale, en 2017 donc. Mais cette fois nous n'y allons plus seul ; c'est bien connu, plus on est de fous, plus on rit. Le noyau de joyeux fêlés formé deux ans plus tôt a attiré de nouveaux adeptes venus de Picardie, de Normandie et d'Aveyron. Si bien que, à la mi-mai 2018 nous avons convenu ensemble de réserver deux maisons, une pour six personnes et une autre pour huit.
Depuis la première semaine de juin, la pré-réservation était enregistrée et il ne restait plus qu'à attendre le résultat de la loterie. Dès le 26 juin 2018, nous savions être parmi les gagnants, il ne restait alors plus qu'à accomplir les formalités complémentaires en janvier 2019 et à patienter de longs mois...

JEUDI 21 MARS 2019
Les aveyronnais nous ayant rejoint la veille à Ivry, nous prenons ensemble la route vers une première étape à Senlis, pour happer nos complices picards de la précédente édition ! L'impatience étant à son comble, personne n'a envie de s'attarder ; rapidement nous reprenons la route pour traverser les Flandres françaises et belges.
En retrouvant ces routes néerlandaises si plates, au ras de la mer, ponctuées notamment de ce magnifique pont de 2500 mètres qui enjambe la mer du Nord et de ce tunnel de 6600 mètres, je sais que nous approchons enfin du but. Nous atteignons la côte de la petite province néerlandaise de ZELANDE, frontalière avec la Belgique, puis enfin le Center Park de Port-Zélande ! 
Arrivés ainsi en tout début d'après-midi, la météo est fraîche mais pas aussi hivernale qu'on aurait pu le craindre. En ce qui me concerne en tous cas, mon corps et mon esprit impatients sont entrés dans une phase d'ébullition et je serais bien en peine de ressentir une quelconque fraîcheur ! 
Sur la place centrale, impossible de ne pas remarquer l'affiche de cette septième édition au pied de laquelle il est traditionnellement d'usage de prendre la pose. C'est alors que Steve Rothery passe tranquillement parmi nous en vélo. Dommage que dans l'effervescence, nous n'ayons pas eu le réflexe nécessaire pour conserver des images.

Le temps de percevoir l'enveloppe magique à l'accueil, et nous nous lançons sur un jeu de pistes, sous l'autorité de notre vénérable et expérimenté Guide, pour atteindre notre maison (au 138). Fort heureusement, elle est idéalement placée, entre le centre du site et le chapiteau du concert. De surcroît elle jouxtera celle des huit autres joyeux-drilles attendus un peu plus tard dans l'après-midi. 
Les trois couples se répartissent les chambres puis débarquent les vivres. Outre les trois exemplaires du programme, je découvre une enveloppe qui m'est adressée personnellement ; attention délicate et touchante, (sans aucun doute à l'initiative de Lucy) les cinq membres du groupe ont signé ma carte anniversaire, à l'instar de celle de 2017 ! J'ai en effet la chance extraordinaire et enviable, pour la deuxième fois, de fêter le 23 mars pendant la Convention !
Mais, sans même prendre le temps de nous désaltérer (on se rattrapera par la suite !), nous filons immédiatement au magasin situé dans le bâtiment "adventure factory". Fort de notre expérience, il s'agit d'éviter la fatale file d'attente, voire l'épuisement des stocks de produits en vente. Il ne s'agit pas d'une crainte infondée ; nous l'avions vérifié il y a deux ans ! Je m'y suis rendu avec un certain souci de modération, mais hélas la fièvre acheteuse est difficilement évitable au regard des objets proposés ; par pudeur, je ne mentionnerai pas les montants de nos achats … Je me console en constatant qu'il y a pire que moi ! Comme si cela ne suffisait pas, il a bien fallu acheter les précieux tokens sans lesquels je risquais la déshydratation en soirée ; un token = 3€ = une bière, cqfd. 
Après ce détour ruineux, nous pouvons enfin savourer un premier moment de détente autour d'une bonne bière (ou de tout autre breuvage adapté aux papilles présentes !). Nous voilà donc enfin de nouveau plongés dans notre bulle de bonheurs.
Mais, répit de courte durée, nous devons nous isoler chacun dans nos chambres afin d'enfiler nos déguisements pour participer à la soirée organisée par Lucy. 

20h00 : Le "LUCY'S 80'S DISCO & FANCY DRESS PARTY" se tient comme la dernière fois dans le bâtiment "adventure factory" 
Cette année, le thème de la soirée déguisée porte sur nos pays d'origine respectif. Parmi nous figurent ainsi Super-Dupont, accompagné de son authentique parisienne, Marianne séduite par un espiègle Astérix, et Obélix qui, probablement déjà bourré, a vu deux Astérix pendant toute la soirée [blague interne] ! 
Lorsque nous rejoignons l'assemblée de joyeux lurons, la fête a déjà commencé. Nous nous immergeons avec aisance sur la piste pour esquisser quelques déhanchements aux rythmes endiablés des tubes plus ou moins métalliques des années 80. La meneuse à la console n'est autre que Lucy, vêtue d'une cape illustrée des drapeaux des pays sans doute ici représentés ! 
Autour de nous des déguisements parfois hilarants (ah, ces belges en cornet de frites), parfois traditionnels (magnifiques costumes de nos amis suisses avec une authentique cloche des alpages de plusieurs kilo !), mais toujours dans la bonne humeur !
D'autres français s'étaient déguisés, notamment en mime Marceau, mais la plupart n'ont pas osé, pu ou voulu. Je peux comprendre cette timidité/réticence car j'étais dans ce cas il y a deux ans, mais franchement je ne regrette pas d'avoir franchi cette limite ! J'ai pris beaucoup de plaisir à me cacher derrière un personnage et à recevoir des compliments admiratifs des festivaliers de tous pays !
Une saine ambiance, de la bonne musique, de la bonne bière (Heineken ou Affligem à la pression  !)  ; ce fut une très bonne soirée, digne d'un coup d'envoi pour la Convention tant attendue. Toutefois, pour notre part, nous ne dépasserons pas le minuit car les émotions et la route de la journée commencent à peser quelque peu et puis on ne va pas se cramer dès le premier soir, hein …

VENDREDI 22 MARS 2019
Alors que je me lève péniblement, j'aperçois par la fenêtre Mark Kelly menant une troupe de courageux coureurs. Cette observation provoque une certaine admiration mêlée d'un respect de nature à rester à l'écart de ce qui me parait juste un test d'usure prématurée…
A peine le temps de prendre un petit déjeuner, et je me dérobe à la communauté pour assister à un premier concert acoustique prévu à "the adventure factory". Les autres préfèrent vaquer à leurs occupations, notamment au centre aquatique (ce que je ferai le lendemain).

GABRIEL AGUDO + RENE BOSC : 12h-13h.
Avant l'annonce de cette participation, je ne connaissais aucun de ces musiciens. De bonnes âmes m'avaient alerté sur leur étonnant pedigree que j'avais pu ensuite vérifier sur les réseaux sociaux. C'est donc avec respect et curiosité de que je m'installe en bonne place pour découvrir la prestation.

Programme
New Life
Karmatic (avec René Bosc)
Free As a Bird (avec Hélène Collerette et René Bosc)
Shining (avec René Bosc).

Le style musical est calme et relaxant. Le chant est juste, les mélodies agréables. René Bosc notamment reconnu pour ces compétences de chef d'orchestre émérite, se contente ici de quelques accords d'accompagnement à la guitare classique. Sa compagne, la virtuose violoniste Hélène Collerette intervient sur le titre "Free As a Bird" qui a fait l'objet d'une vidéo que j'avais visionnée sur YouTube.
Le concert m'a séduit raisonnablement ; ce n'est pas franchement mon genre de prédilection, pas de quoi me faire tomber à la renverse, mais j'ai été sensible à ces accords raffinés et apaisants. Cet été, j'aurai une occasion différente d'apprécier Gabriel Agudo, à l'aune de sa participation à IN CONTINUUM puisqu'ils sont à l'affiche du Loreley.
Mon ami Joël m'avait souligné son amitié avec René Bosc ; je me permets donc, en fin de concert, de solliciter un petit portrait en sa compagnie, pour lui adresser un petit salut via Messenger.

 
Retour à la chaumière et puisque la météo s'y prête, quoi de mieux qu'un p'tit apéro sous le ciel bleu à la terrasse !? Nous avons une proximité suffisante avec le chapiteau pour entendre la répétition (et cette ambiance musicale se produira bien entendu tout au long du séjour, pour chaque apéro !).

Mais nous n'omettons pas de nous rendre au chapiteau principal dans la première file d'attente du weekend vers les 17h15…

Dès l'ouverture des portes, à 18h30, nous nous ruons pour traverser la fosse et parvenir à nous placer correctement, dans les premiers rangs sur la gauche, face à Steve Rothery.

GLEB KOLYADIN : 19h15-20h00.
Ce claviériste n'est autre que le complice de Marjana Semkina au sein du duo russe I AM THE MORNING, que j'avais déjà fortement apprécié le 1er juillet 2016 lors du BeProg de Barcelone, puis le 24 mars 2017 à la précédente biennale ici même. A chacune de ces prestations, j'ai toujours admiré le talent du monsieur ; je m'étonnais de son maintien dans un relatif retrait, au profit de l'éthérée Marjana. C'est donc avec un réel plaisir et une forte curiosité que j'attends la prestation de Gleb. 

Programme
Insight
Kaleidoscope
Echo / Sigh / Strand – Penrose (à confirmer)
the Room (à confirmer)
Storyteller.

L'artiste ne me déçoit pas ; sa virtuosité est époustouflante ! Je sens qu'il dispose d'une formation musicale sans doute classique à la base, mais ses compositions virevoltantes et énergiques expriment un style davantage porté sur le jazz avec un zeste de metal. Quelle dextérité, quelle aisance, et quelle maîtrise !
De surcroit, très vite je remarque tout particulièrement la prestation du bassiste également virtuose Zoltan Renaldi. Un talent fou, une technique incroyable avec une rapidité d'exécution à couper le souffle.
Je ne suis pas sûr de l'identité des autres musiciens qui pourtant ne déméritent pas non plus ; d'après ce que j'ai pu recueillir sur leur site, il s'agirait d'Ilia Korchagin à la guitare et de Michael Istratov à la batterie.
L'absence de chant et l'avalanche de notes aura pu en déconcerter certains. Cette musique est certes foisonnante d'accords et de virtuosités pas toujours très mélodiques (quoique) mais pour ma part j'ai décollé du sol sans difficulté ! Il faut dire que ce style m'est relativement familier, il me rappelle les hongrois SPECIAL PROVIDENCE ou les américains LIQUID TENSION EXPERIMENT. (Subjugués par cette excellente prestation, le lendemain c'est ma p'tite Fée qui m'achètera leur CD. Après son écoute déplorera que Hogarth ne soit pas venu sur scène interpréter "Confluence" ou The Best of Days"… dommage.)

MARILLION : 20h30-22h45
Mais la première étape d'une série de grosses émotions s'annonce. Un film défile en fond de scène montrant notamment les drapeaux des quarante-six pays représentés pour la présente biennale. La présence de quelques nationalités peut surprendre eu égard à leurs difficultés ; le Venezuela, la Palestine. D'autres eu égard à leur éloignement ; la Chine, Hong-Kong. D'autres encore eu égard à la présence d'une édition plus proche de chez eux ; Canada, Etats-Unis. Bref, cette présentation démontre la volonté de se rassembler pour la Grande Messe !
L'écran souhaite également un joyeux anniversaire aux festivaliers concernés ; des noms défilent (sauf le mien. Toute vanité à part, je ne cache pas que cet oubli malheureux est décevant mais je m'en remettrai. J'avais eu mon bref moment de satisfaction il y a deux ans, c'est déjà bien). 
Outre un matériel d'éclairage impressionnant, je distingue deux caméras sur rail au bord de la scène, et deux caméras mobiles sur les côtés ainsi que la caméra centrale posée à la console de son, au centre du chapiteau. Il y a donc de fortes chances que cette convention fasse l'objet d'un prochain film.
Cette soirée est délibérément axée sur les six premières années (1989 à 1995, quatre opus) qui ont suivi l'arrivée Steve Hogarth au sein du groupe ; en effet, cette année marque le trentième anniversaire de cette fructueuse collaboration. Il convient à cet égard de souligner la stabilité de ce groupe qui est parvenu à surmonter les inévitables tensions internes, les égos et les doutes, au profit de leurs admirateurs. On me fait trop souvent remarquer que chaque artiste a le droit de s'émanciper aux dépends d'un groupe et de son public ; Marillion en est le contre-exemple ; chacun a son ou ses projets extérieurs mais sans nuire à l'unité d'une Légende.
"Holidays in Eden" est toutefois favorisé avec sept titres.

Programme
The King of Sunset Town (Seasons End, 1989)
The Bell in the Sea (Seasons End, 1989)
The Uninvited Guest (Seasons End, 1989)
Seasons End (Seasons End, 1989)
Splintering Heart (Holidays in Eden, 1991)
This Town (Holidays in Eden, 1991)
The Rakes Progress (Holidays in Eden, 1991)
100 Nights (Holidays in Eden, 1991)
Holidays in Eden (Holidays in Eden, 1991)
Dry Land (Holidays in Eden, 1991)
Cover My Eyes (Pain and Heaven) (Holidays in Eden, 1991)
Bridge (Brave, 1994)
Living With the Big Lie (Brave, 1994)
Runaway (Brave, 1994)
Hollow Man (Brave, 1994)
Brave (Brave, 1994)
Gazpacho (Afraid of Sunlight, 1995)
Cannibal Surf Babe (Afraid of Sunlight, 1995)
King (Afraid of Sunlight, 1995).


La sonorisation est très bonne, quoiqu'un peu surpuissante au niveau de la basse. Les jeux de lumières m'ont semblé excellents ; ils ont contribué à animer durant plus de deux heures une atmosphère délicieuse. Passé le moment de stupéfaction d'assister de nouveau à cet événement extraordinaire, je suis réellement entré dans le tourbillon émotionnel avec "The Uninvited Guest" que j'apprécie tout particulièrement.
La liste des titres me semble suffire à évoquer ce que nous avons pu ressentir lors de cette soirée merveilleuse. C'est plus ou moins le cas pour mes autres récits, mais c'est d'autant plus fort ici ; je ne dispose pas de la plume suffisante pour traduire totalement mon ressenti qui, de toute façon, pourrait paraître partial et subjectif. 
Les musiciens m'ont paru au meilleur de leur forme, ce soir. Concentrés mais souriants et manifestement heureux de retrouver leur auditoire si bienveillant de PZ. La particularité scénique notable de la soirée aura été l'incursion de H sur le côté de la fosse durant "Splintering heart", incitant le public à détourner son attention des efforts pourtant louables des autres musiciens. 
Bref, après cette excellente prestation, le concert se clôt sans rappel, mais en ayant séduit son l'auditoire. Les groupes d'amis se reconstituent pour partager les premières impressions, qui me paraissent unanimement positives (ce qui ne sera pas le cas pour la troisième soirée, mais c'est une autre histoire).
Je me serai bien rendu ensuite au Lucy's rock disco, mais les discussions arrosées se sont poursuivies à la maison et finalement nous nous sommes "sagement" (hum) couché ensuite…

SAMEDI 23 MARS 2019

La matinée est passée d'autant plus vite que, s'agissant de mon jour anniversaire, mes colocataires m'ont fait la fête dignement ! Moment intense et rare de convivialité.


Un autre moment très agréable, la détente au centre aquatique avec ses jacuzzis, ses toboggans et ses bassins remuants. 
Un second concert acoustique était inscrit à mon programme ; je me rends seul dans "The Adventure Factory" avant d'y être rejoint, fort opportunément, par ma p'tite Fée. Elle ne regrettera pas d'avoir fait le déplacement …

THAT JOE PAYNE : 15h30-16h30. 
Je dois reconnaitre que je n'avais jamais accordé d'importance à ce chanteur. Des amis m'avaient pourtant dûment alerté, notamment après son récent passage au Crescendo. Il est notamment reconnu pour ces prestations au sein de THE ENID entre 2011 et 2016, groupe avec lequel il a réalisé 6 albums et 3 vidéos live. Mais, peu après la sortie de leur dernier album, Dust, il a officiellement annoncé son départ de l'Enid en septembre 2016. En septembre dernier, est paru son mini-CD, intitulé "What is the World Coming to". Il s'est en outre investi dans ZIO, un groupe franco-anglais prometteur.
Voilà pour le portrait que je n'avais pas pris le temps de brosser avant de venir. C'est donc une nouvelle fois en curieux que je m'installe au premier rang, assis en tailleur (ca faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé !). Il s'installe seul à son clavier.

Programme
I Need a Change (What is the World Coming to, 2018)
Moonlit Love (What is the World Coming to, 2018)
What Is the World Coming To (What is the World Coming to, 2018)
Music For a While (What is the World Coming to, 2018)
Origin of Blame (What is the World Coming to, 2018)
Who Created Me (The Enid)
End of the Tunnel (nouveau titre, 2019)
One And the Many (The Enid).


Passé un temps de perplexité et d'observation inquiète, j'ai fini rapidement par trouver la Porte (celle qui est si chère à mon ami Robert) pour parvenir à admirer totalement le timbre, la tessiture et le talent de la voix de ce chanteur qui sort de l'ordinaire. Ces qualités me font penser à Freddy Mercury. Je lis sans étonnement qu'il est capable de s'exprimer sur une gamme impressionnante de cinq octaves et de s'émanciper dans le registre de contre-ténor !
De superbes mélodies emmènent des chansons émouvantes. Je ne prétends pas vouloir écouter ce style quotidiennement mais force est de reconnaître un talent époustouflant qui me fait regretter de ne pas avoir pu assister aux concerts avec THE ENID, dont deux titres ont été interprétés ce jour.
Enthousiasmée par cette prestation, ma P'tite Fée m'achète le CD (que nous n'aurons pas le temps de faire dédicacer avant de nous préparer pour la suite des événements !). Elle profite cependant des soldes du magasin, en achetant un t-shirt de concert (tournée FEAR), pour 5€ !
Mais nous ne tardons pas à rejoindre la file d'attente du chapiteau vers 17h15, afin notamment de ne pas pénaliser ma P'tite Fée, qui risquerait sinon de pâtir de la taille de ces bataves. Dès l'ouverture des portes à 18h30, ma course effrénée nous permet de trouver une magnifique place au deuxième rang, sur la droite cette fois, face à Pete avec Mark en surplomb !

JENNFIER ROTHERY & RICCARDO ROMANO : 19h15-20h00 
Jennifer Rothery, la fifille à son papa, hésite semble-t-il entre paraître sous son patronyme ou celui de Sylf. En tous cas, c'est avec bienveillance et curiosité que j'aborde la prestation, car j'avais su apprécier la douceur mélancolique de Sylf en concert acoustique le 24 mars 2017 lors de la précédente Convention. Étonnamment, elle avait alors déjà interprété (deux fois, même ; en intro puis en rappel !) le titre "Opia" dont elle promeut le mini-CD officiellement depuis ce 22 mars 2019.
Quant à Riccardo Romano, j'écoute ses contributions à Ranestrane depuis quelques années sans jamais avoir pu les voir depuis… J'aurais bien apprécié les voir aujourd'hui, mais non…
Jennifer chantera deux des quatre titres de son mini-CD, mais le concert porte essentiellement sur la promotion de l'album solo de Riccardo paru en 2017, avec sept de ses treize titres.

Programme
Opia (Sylf)
In the Dark (Sylf, avec Steve Rothery)
Invisible to the Eyes (avec Sylf, issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
Compass Rose (issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
Letter (avec Sylf, issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
The King (avec Martin Jakubski au chant, issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
Echo of Solitude (avec Sylf, issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
Laughing Star : Part Two (issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017)
Sandcastles (avec Sylf, issu de "B612" opus de Riccardo Romano Land, 2017).



Bénéficiant d'une sonorisation adaptée et d'un éclairage correct, l'ensemble des formations (Jennifer est parfois sortie, Riccardo après avoir commencé au clavier a pris le micro pour le laisser à Martin, puis y est revenu…) s'en est sorti honorablement. 
Jennifer m'a semblé soit tétanisée soit indolente. Le soutien lumineux de son papa (quel son, quelle sensibilité, quelle émotion !) sur un titre a bien éveillé les esprits, mais pour le reste sa prestation m'a paru bien déprimante ; il n'y avait pas de quoi entretenir une ambiance enthousiaste, ni même une admiration béate. 
Quant au clavier italien, davantage chanteur ici, il chante juste et jouit de davantage de charisme que sa complice. Néanmoins, pour ma part j'attends de le voir cet été (Loreley) avec ses potes de RANESTRANE avant de lui ouvrir les portes de mon Panthéon. Ce soir, il ne m'a pas franchement ému.
En revanche, Martin Jakubski restera ma révélation de la soirée, alors qu'il n'était pas annoncé sur l'affiche. Ce chanteur du STEVE ROTHERY BAND (SRB) m'a séduit par son charisme et le timbre de sa voix. Voilà un Monsieur qu'il me faudra suivre à l'avenir ; il attribue désormais un double intérêt à me rendre à un concert sur SRB !
Nonobstant cette trop courte parenthèse, on aurait pu espérer une présence un peu plus relevée, à mon humble avis, pour précéder un concert de MARILLION … Bah, ce n'est pas grave ; le contraste n'en sera que davantage saisissant !

MARILLION : 20h30-22h40
Restés un peu sur notre faim avec cette première partie de soirée en demi-teinte, nous piaffons d'impatience pour découvrir ce que peuvent bien nous réserver nos artistes préférés ! Dès le premier titre, nous sommes rassurés, par son choix bien sûr, mais aussi par une sonorisation exquise et un éclairage somptueux.
Ce soir, l'auditoire est invité à poursuivre la visite du répertoire de l'ère Hogarth sur un deuxième volet (1997-2004) comprenant quatre opus mais excluant étrangement "Radiation" (j'aurais pourtant bien apprécié au moins " Three Minute Boy ", mais bon …). Le choix des titres privilégie "Anoraknophobia" et "This Strange Engine" avec quatre titres chacun.

Programme
Interior Lulu (.com, 1999)
Built-in Bastard Radar (.com, 1999)
One Fine Day (This Strange Engine, 1997)
Enlightened (.com, 1999)
Ocean Cloud (Marbles, 2004)
Fantastic Place (Marbles, 2004)
When I Meet God (Anoraknophobia, 2001)
An Accidental Man (This Strange Engine, 1997)
The Fruit of the Wild Rose (Anoraknophobia, 2001)
Genie (Marbles, 2004)
Separated Out (Anoraknophobia, 2001)
This Strange Engine (This Strange Engine, 1997).
RAPPEL :
Estonia (This Strange Engine, 1997)
This Is the 21st Century (Anoraknophobia, 2001).


En ce qui me concerne, ce programme m'a finalement ravi, un juste équilibre entre des titres attendus mais pas trop joués ces derniers temps et d'autres davantage inattendus. Notons aussi la présence insolente de "Built-in Bastard Radar", titre qui n'avait pas pu être interprété en entier il y a deux ans car Monsieur Hogarth avait, dans un excès d'alacrité, opté pour un exercice d'acrobate aboutissant sous la scène (…).
Le rappel avec deux titres donnera l'impression à l'auditoire d'une certaine sensation de prolongation par rapport à la veille. Mais il me semble pourtant que les délais sont identiques.
A la sortie, les sourires béats traduisent une satisfaction générale. Les échanges d'impressions se poursuivront très tardivement, puisque nous traversons le Center Park pour rejoindre une autre maison, véritable tour de Babel, habitée d'admirateurs venus notamment de l'Angleterre, l'Allemagne, du Brésil, de la Suisse, et des Pays-Bas ! Les "blâblablaâh" et "Aïl-âme-euh-Fred aïl-doux-note-ender-stande-véri-ouel" (j'exagère un peu hein) passent mieux avec un divin dessert suisse et un p'tit vin chaud concoctés très rituellement par un teuton bien inspiré ! Lumières éteintes pour mieux voir flamber le rhum sur un pain de sucre… Voilà encore une des images qui auront marqué notre séjour ! Nos esprits s'égarent au point d'envisager très sérieusement une croisière en compagnie de Marillion, sous les tropiques ! (Ils sont prévus au prochain Cruise To The Edge 2020) On prend alors conscience qu'il serait plus raisonnable d'aller se coucher afin de profiter au mieux de la dernière journée qui s'annonce. Il est alors 2 heures du mat environ…
Par ce biais, nous ne serons pas allés au Rockaoke prévu entre 23h30 et 2h au Market Dome. Quelque part c'est bon signe, entre amis, on n'a pas le temps de s'ennuyer ! Lors de la précédente biennale j'avais pu y faire une incursion rapide qui m'avait fait espérer y revenir cette année, mais tant pis ...

DIMANCHE 24 MARS 2019
Le ciel est clair, la bière est au frais, l'humeur est bonne (même si je commence à pressentir la fin) alors pourquoi ne pas se lever pour attaquer l'apéro sur la terrasse (question la plus hypocrite qu'il soit dans ce contexte !).
Un apéro aux sons des répétitions pour la séance du "Swap the Band". On comprend alors que ce vrai faux concert sera exclusivement consacré à la période Fish. De quoi alimenter nos discussions et notre impatience.
Cependant, nous nous laissons bercer par notre bien-être et tardons à nous présenter dans la file d'attente du chapiteau. Nous avons ainsi renouvelé l'erreur commise pour la séance 2017, nous sommes de nouveau confrontés à une foule compacte et déjà bien installée. Cet événement est décidément très prisé des mélomanes, mais c'est vrai que c'est mérité ! Nous nous plaçons donc au moins mal possible, entre la console centrale et la scène, mais malheur aux petit(e)s !

PHOTOS, Q&A, SWAP THE BAND : 13h30-15h.
La présence d'une bonne âme à mes côtés (merci Xavier) pour traduire l'essentiel ne parviendra pas à dissiper mon agacement de ne pas capter le tiers des propos qui s'échangent sur la scène. Lucy présente le bilan financier de la récolte de fonds pour une œuvre caritative. Puis elle invite des admirateurs choisis pour poser sur la scène avec le groupe ; un "jeune" de 1989, fatalement moins "jeune" trente ans après, avait demandé à reposer avec H.
La séance de Question&Answer est un calvaire pour non-anglophone. Tout le monde se bidonne, alors que j'ai l'impression de ressembler à Gai-Luron de Gotlib, attendant des jours meilleurs. Je parviens toutefois, tant bien que mal, à capter quelques infos ; je suis content notamment de connaitre leur opposition au Brexit (exprimée en tous cas par les deux Steve), de confirmer leur amabilité, leur humour et leur patience …
Vient enfin la séance tant attendue, le "swap" où des musiciens amateurs sélectionnés viennent se substituer à leur idole sur leur matériel, le temps d'un titre.

Programme
The Last Straw (Clutching at Straws, 1987) ; Steve Hogarth remplacé par Martin Jakubski, Pete Trewavas remplacé par Juho Jokimies) ;
Freaks (face B de "Kayleigh", 1986) ; (Steve Hogarth remplacé par Martin Jakubski, Mark Kelly remplacé par Dave Wruck, USA) ;
Cinderella Search (face B de "Assassing", 1984) ; Steve Hogarth remplacé par Martin Jakubski, Steve Rothery par Richie Tips) ;
Fugazi (Fugazi, 1984) (Steve Hogarth remplacé par Martin Jakubski, Ian Mosley remplacé par Mark Pardy) ;
Slàinte Mhath (Clutching at Straws, 1987) (Steve Hogarth au chant, les valeureux remplaçants se sont substitués au reste du groupe).


Contrairement au swap 2017, l'effet de surprise est donc moindre pour moi ; je savais à quel genre d'émotion m'attendre. La larme a tardé à venir, mais elle est bien là lorsque Steve Rothery cède sa matériel à un bienheureux. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer ce que le sélectionné doit ressentir en jouant avec la précieuse guitare du Maître et de surcroît en étant accompagné par le reste du groupe …
Je m'amuse aussi à distinguer l'attitude des heureux-élus ; le guitariste modeste (pourtant très bon) et concentré, le clavier plutôt exubérant, le bassiste plutôt effacé et le batteur complètement déchaîné ! Chacun vivait manifestement son moment de gloire !
Je suis de nouveau très impressionné par la prestation de Martin Jakubski. Il maîtrise parfaitement le registre de Fish, même si le modèle était unique.
Les susceptibilités sont ménagées avec intelligence, puisqu'à la fin H. reprend le micro pour accompagner les heureux élus.
Les anciens admirateurs, mais aussi les plus récents, sont aux anges et chantent à tue-tête les tubes de ces années révolues. Ces cinq titres semblent bien peu au regard des autres potentiels mais il fallait bien se conformer à la logique de la séance et faire cinq choix.
Lorsque nous quittons l'espace, certains forment déjà la file d'attente pour le soir ! 

Nous prenons cependant le temps de nous ressourcer à la maison avant de rejoindre la file d'attente. A 18h30, l'ouverture des portes nous redonne les jambes d'adulescents requises pour nous précipiter au plus près de la scène ! Une nouvelle et dernière (snif) fois nous parvenons à nous placer excellemment ; cette fois au centre, deuxième rang en face de H., donc ! Nos efforts et notre patience auront été récompensés !

FOCUS : 19h15-20h00.
Ces néerlandais paraissent jouir d'une réelle notoriété aux Pays-Bas et, dans une moindre mesure parmi les plus anciens progeux, pour ma part je ne les connaissais pas du tout il y a deux ans. Je m'y suis intéressé parce la fin des Conventions à PZ se fait traditionnellement avec leur très festif titre-phare "Hocus Pocus". Ils ont produit une quinzaine d'albums mais je n'en ai qu'un, "Focus II, Moving Waves (1971)" que j'écoute avec un plaisir mesuré. J'ignore donc quasiment tout de leur répertoire, et tout de sa qualité. Ce que je lis de leur parcours me laisse perplexe sur leur importance sur le plan créatif.
La stabilité ne fut pas leur principal atout puisque le fondateur Thijs van Leer (claviers, flûte, chant, 70 ans) est parvenu à maintenir une existence qu'en pointillés (1969–1978, 1990, 1998, 2002 jusque maintenant). Son plus ancien complice Pierre van der Linden (batterie, percussion, 73 ans) l'a suivi quand il a pu/voulu (de 1970 à 1973, 1975, 1990, de 2004 à maintenant). On trouve à leurs côtés Menno Gootjes (guitare, chœurs (1998, et depuis 2010) et Udo Pannekeet (basse, depuis 2016).

Programme
House of the King (In and Out of Focus, 1970)
Eruption (Focus II, Moving Waves. 1971)
Sylvia (Focus III, 1972)
Hocus Pocus (Focus II, Moving Waves. 1971).


Leur prestation s'est avérée audacieuse avec peu de titres mais denses, parfois longs et techniques.
Thijs peine à monter (et encore davantage à en descendre !!) sur l'estrade surélevée sur laquelle est posée son vieil orgue Hammond (on distingue que le meuble a bien vécu même s'il est partiellement couvert d'un tissu digne des 70's !!!), mais une fois installé le papy assure, autant au clavier, qu'à la flûte traversière !
Le solo de batterie (durant "Hocus Pocus") m'a semblé dans un premier temps très intéressant techniquement, mais une seconde séquence m'a semblé dispensable. Bah, papy était sans doute ravi de s'éclater de nouveau devant un auditoire devenu sans doute assez rare …
Je suis donc content de les avoir vus car ils font partie de l'Histoire du prog des 70's, même s'il me semble que leur inspiration fut inconstante. Je les revois cet été au Mid-Summer. Mais à ce stade, je me doute bien que la fin de la soirée ne se fera pas sans eux …

Alors que la dernière scène se dévoile, nous entretenons une certaine perplexité née pendant le "swap" ; le fond central de la scène a été modifié. Là où Pete et H. se rendait parfois, entre la batterie et l'ensemble de claviers (tous deux surélevés), désormais une grande plaque-écran en trompe-l'œil semble cacher quelque chose. La boite-à-fantasme laisse imaginer beaucoup de possibilités.

MARILLION : 20h30-23h15.
Tout le monde le savait ; cette année le thème principal (hormis les trente ans de H.) c'est "Happiness is the Road", album de 2008. Pour rappel, la dernière biennale portait sur ".com".
Si HitR ne jouit pas d'une réelle préférence parmi les admirateurs, pour ma part il très est symbolique car c'est juste avant sa parution que j'avais renoué avec le groupe que je méprisais injustement depuis… 1985 ! (ah non, pas taper !) eh oui, à vouloir entretenir un honorable éclectisme, la curiosité tous azimuts finit parfois par dissiper les centres d'intérêts. Bref, l'essentiel est d'être parvenu à retrouver cette Route du Bonheur-là, une parmi d'autres bien sûr !
C'est donc avec un vrai plaisir que j'écouterai ce soir treize des dix-neuf titres de l'album, une sélection qui laissera ainsi place pour évoquer un troisième volet (2007-2016) de l'ère Hogarth. Tous les éléments semblent ainsi réunis pour que je passe de nouveau une excellente soirée, à la hauteur des deux précédentes. Mais…
L'introduction refroidit sévèrement mon ardeur. Je n'ai jamais apprécié l'usage de bandes préenregistrées lors d'un concert ; ce n'est pas ce soir que je changerai d'avis, fût-ce Marillion sur la scène. On tentera par la suite de m'expliquer que la chanson se prête à l'exercice, mais à mon sens cela produit le plus mauvais des effets ! Pendant que les autres membres du groupe jouent leur pupitre, l'image d'un personnage fantaisiste sur l'écran central chantonne ; c'est la voix de H. Je le cherche dans la salle pour voir s'il est présent à un autre endroit comme lors du premier soir. Mais non, sa voix est enregistrée puisque lorsqu'il daigne rejoindre son micro sur la scène la bande finit son couplet, sans qu'il en soit le moins du monde gêné…



Programme
The Man From the Planet Marzipan (Happiness Is the Road, 2008)
Dreamy Street (Happiness Is the Road, 2008)
This Train Is My Life (Happiness Is the Road, 2008)
Essence (Happiness Is the Road, 2008)
Wrapped Up in Time (Happiness Is the Road, 2008)
Liquidity (Happiness Is the Road, 2008)
Nothing Fills the Hole (Happiness Is the Road, 2008)
Woke Up (Happiness Is the Road, 2008)
Trap the Spark (Happiness Is the Road, 2008)
A State of Mind (Happiness Is the Road, 2008)
Happiness Is the Road (Happiness Is the Road, 2008)
No Such Thing (Somewhere Else, 2007)
Real Tears for Sale (Happiness Is the Road, 2008)
Invisible Ink (Sounds That Can’t Be Made, 2012)
Whatever Is Wrong With You (Happiness Is the Road, 2008)
Somewhere Else (Somewhere Else, 2007)
The Sky Above the Rain (Sounds That Can’t Be Made, 2012)
RAPPEL :
Toxic (reprise de Britney Spears)
The Leavers : V. One Tonight (FEAR, 2016).
RAPPEL  2:
Hocus Pocus (reprise de et avec Focus).

La plupart des titres attendus furent interprétés avec la maitrise requise, parmi lesquels fort heureusement mes titres favoris : "Wrapped Up in Time", "Whatever Is Wrong With You", "Woke Up", et l'éponyme "Happiness Is the Road". Autre source de satisfaction, le court mais magnifique "Liquidity", titre jamais interprété auparavant, semble-t-il. Et puis, il y a eu ce final éblouissant avec le désormais rituel lâché de confettis durant le non moins enthousiasmant extrait de "The Leavers".
Pour faire bonne mesure à ces belles impressions, il se trouve que Steve Rothery a eu la bonne idée de jeter son médiator en ma direction. Tombé à quasiment à mes pieds, je n'ai pas eu trop de mal à contrôler la situation pour le récupérer !



Ajoutons à ces bonnes impressions que la sonorisation m'a paru excellente, l'éclairage somptueux ; l'aménagement du fond de scène ne révélera aucune surprise particulière, juste un panneau écran supplémentaire et du plus bel effet. Je souligne par ailleurs avoir distingué une troisième caméra mobile en fond de scène, soit six au total pour la soirée.
Le final en compagnie de FOCUS, bien que prévisible, fut magnifique et réjouissant. Autant pour le public que pour les musiciens manifestement ! H. s'en sort plutôt bien sur les yodles !

Toutefois, si l'intro qui m'a paru du plus mauvais gout, le premier rappel m'a semblé relativement incongru avec l'interprétation d'une reprise de Britney Spears ("Toxic"), … Alors oui, j'entends déjà d'ici ; on va encore me sortir la sacro-sainte liberté artistique. M'enfin quand-même, il y a tellement matière à faire valoir d'autres valeureux artistes davantage … consensuels on va dire !
En dehors de ces gros bémols, je dois dire que les quelques erreurs et approximations de la soirée m'ont paradoxalement rassuré. Je fais partie de ceux qui admettent et même attendent (sans abus quand même hein !) l'imperfection en concert. Les intro ratées de "Invisible Ink", "The Leavers : V. One Tonight" sont parfaitement humaines et m'ont prêté à sourire d'incrédulité. (En fait, Ian se basait sur une liste de titres non à jour, puis Mark s'est tout simplement planté, provoquant l'hilarité de H.). A défaut de véritables improvisations qui seraient pourtant les bienvenues, j'ai beaucoup apprécié la petite touche de fantaisie de Rothery avant de débuter "No Such Thing", en jouant un accord de "Strawberry Fields Forever”, en hommage aux Beatles.
A l'écoute des débats qui ont suivi cette dernière prestation, on a pu entendre que ce concert dans sa globalité aurait peut-être souffert de la comparaison avec le somptueux dernier concert offert pour la précédente biennale. Pas d'invité, pas de musicien supplémentaire (je parle à la fois de l'orchestre de chambre, et des musiciens ponctuellement apparus durant .com). Cette soirée aurait manqué de reliefs, de titres marquants… blablabla…
Ce n'est pas faux, mais je trouve la critique plutôt sévère, juste de nature à choquer les absents frustrés, ou heurter les admirateurs inconditionnels. La déception me parait déplacée dans ce luxe d'efforts déployés pour réussir une telle Convention. Le talent, la disponibilité, l'amabilité de ces artistes, ne peuvent qu'entretenir notre profond respect. Notre admiration ne peut être tempérée que par une critique juste et équilibrée. Mais j'accorde volontiers au public de Marillion le droit de ressembler aux autres, en s'imaginant volontiers chacun régisseur du concert !
Afin de relativiser ces avis en demi-teinte, il suffit de rappeler que Steven Thomas Rothery (guitariste fondateur en 1979) a maintenant 59 ans, Mark Colbert Kelly (claviers, depuis 1981) a 58 ans, Peter John Trewavas (basse, chœur, depuis 1981) a 60 ans, Ian Francesko Mosley (batterie, depuis 1984) a 65 ans et Steve Hogarth (chant, depuis 1988) a 62 ans. Alors, "Carpe Diem", savourons pleinement le temps présent et mesurons la chance que nous avons de pouvoir suivre ce groupe qui a su surmonter tant bien que mal les aléas inhérents aux fortes individualités. Un p'tit regard sur le diagramme de leur évolution :
Nonobstant ces états d'âmes, c'est la bonne humeur qui prévaut dans le chapiteau, transformé en boite de nuit dont beaucoup de festivaliers ne souhaitent pas sortir trop vite. Une musique festive et délicieusement choisie (Rainbow, Status Quo, AC/DC, …) entretient l'envie de faire la fête et de chasser la mélancolie qui nous attend à la porte de sortie.

Nous finissons cependant par sortir afin de rejoindre le dôme, pour discuter une nouvelle fois de nos émotions. Ce sera aussi l'occasion de dépenser nos derniers tokens pour une bonne mousse et prendre les dernières photos de groupe d'amis, auxquels se joindra même Lucy, avec une de ses amies comme photographe ! Nous ne regardons plus l'heure passer et cependant, la mort dans l'âme il faut bien clore cette ultime et délicieuse soirée …


LUNDI 25 MARS 2019.
 Après tant d'efforts, tant d'émotions ...

Cette fois c'est la fin. Le soleil est pourtant là mais le lever de corps fut encore plus pénible ce matin-là. A la nécessité impérieuse de ranger la maison et de charger les voitures s'ajoute celle de quitter les lieux, avant de blottir nos corps très fort comme pour partager notre désarroi. La réalité, nos routines respectives nous attendent, la bulle a éclaté, dure est la chute…
A LA MAISON.
Deux années à attendre, si tout va bien, pour revivre une autre biennale.
C'est à la fois court et long ; dans un peu plus d'un an il faudra déjà penser à surveiller les réservations … Car bien sûr cet événement a bel et bien un sérieux gout de reviens-y.


Traditionnellement le groupe a publié dès le 26 mars (14:21) ce message de reconnaissance :
" De retour à la maison, avant de nous reposer, nous voudrions remercier tous ceux qui ont assisté à notre septième biennale et qui ont ainsi participé à un autre week-end (certains ont dit que c'était le meilleur) à Port Zelande.
Nous avons passé un très bon moment, swap-the-band était génial (bravo Martin) et je portais d'excellentes vestes.
Chanter le Yodel avec Thijs van Leer était une autre coche sur la liste. Personne n'a couru sous un camion ou est tombé d'une scène non plus!
Merci à tous ceux qui ont rendu cela possible - Lucy, Stephanie, Rich, Mark, Mike H., les concepteurs, les réalisateurs, les vendeurs de produits, le meilleur équipage sur la route et tout le personnel de Center Parcs
Mais surtout, merci encore si vous avez acheté un billet et effectué le voyage depuis votre pays d'origine pour passer le week-end avec VOTRE famille mondiale. Murs de Bugger, division de bugger, (quelqu'un pourra m'expliquer ?) vous êtes avec nous maintenant. Une âme. Un esprit. Un coeur.
Salut à tout le monde,
h Pete Steve Mark Ian"

jeudi 14 mars 2019

HAKEN – La Maroquinerie (20ème) - 14/03/2019



En cette fin d'hiver où l'énergie commence à manquer, il me fallait bien la perspective d'un concert de Haken pour me faire sortir de mon cocon. Depuis une bonne semaine, les cinq cents places étaient vendues ! La file d'attente est si longue que lorsque nous sommes parvenus dans l'auditorium, le premier groupe avait déjà commencé.

BENT KNEE: Ces américains jouaient déjà probablement depuis une dizaine de minutes au moment où mes sens perçoivent des sonorités intéressantes et atypiques. Très vite, leur fougue et leur recherche d'harmonies énergiques me captivent au plus haut point. C'est toujours réjouissant de faire de belles et inattendues découvertes comme celle-là !
(Renseignement pris par la suite, j'apprends que) ce sextuor a été fondé en 2009 dans le Massachusetts et est composé de Courtney Swain (chant, claviers), Jessica Kion (basse, chœurs), Ben Levin (guitare, chœurs), Gavin Wallace-Ailsworth (batterie), Chris Baum (violon, chœurs) et Vince Welch (synthés, guitare rythmique). Ils ont déjà quatre opus à leur actif ; "Bent Knee" (2011), "Shiny Eyed Babies" (2014), "Say So" (2016), et "Land Animal" (2017).
L'acoustique de cette salle ne m'a jamais paru idéale, m'enfin la sonorisation est correcte pour ces américains. De même que l'éclairage fut plutôt lumineux, pour une première partie.
Méconnaissant totalement leur répertoire, j'ai cependant accroché à ces chansons alternant la douceur et l'énergie, interprétées avec beaucoup de talent par des musiciens que je crois sentir soudé et heureux de jouer entassés sur cette minuscule scène parisienne. Jessica et Ben peinent à rester dans le maigre espace qui leur est imparti et j'ai souvent crains qu'ils se cognent tant leur énergie semble difficilement contenue ! Courtney jouit d'une tessiture qui lui permet toutes les plus belles modulations rappelant les plus belles voix du rythm'n blues.
Cette bonne humeur, cette fraicheur se ressent pendant et entre les titres et donne envie de creuser la question avec le plus grand intérêt ! (D'ailleurs, les vidéos que je visionne depuis n'ont pu que confirmer tout le bien que je pense d'eux désormais !)
Un groupe à suivre, assurément !

PROGRAMME (à determiner)
Being Human

VOLA : Fondé en 2006 au Danemark, Vola est composé de Asger Mygind (guitare & chant), Martin Werner (claviers), Nicolai Mogensen (basse) et Adam Janzi (batterie). Ils sont sur les routes pour promouvoir "Applause of a Distant Crowd" paru en 2018.
Je m'attendais, d'après les échos lus et entendus ici et là, à apprécier davantage ce quatuor mais finalement je n'ai jamais su accrocher à aucun titre ce soir … Une musique qui m'a paru sans réelle aspérité, faussement nerveuse et insipide, à vrai dire.
A mon sens, l'ordre de passage des deux groupes invités aurait gagné à être inversé …

PROGRAMME
Smartfriend (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Ghosts (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Your Mind Is a Helpless Dreamer (Inmazes, 2016)
Owls (Inmazes, 2016)
Alien Shivers (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Ruby Pool (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Whaler (Applause of a Distant Crowd, 2018)
Stray the Skies (Inmazes, 2016).


HAKEN: La tournée "European Vector Studies" permet au groupe de promouvoir son cinquième opus "Vector", qui est paru le 26 octobre 2018.
Le noyau dur du groupe demeure Richard Hen Henshall (guitare). Ross Jennings (chant), et Ray Hearne (batterie) toujours soudés depuis 2007. Les autres semblent se complaire dans le concept puisque Diego Tejeida (claviers), et Charlie Griffiths (guitare) sont là depuis 2008 et Conner Green (basse) depuis 2014.
Leurs cinq précédentes prestations auxquelles j'ai eu la chance d'assister n'ont fait qu'entretenir mon d'admiration. Le 8 avril 2014 à La Boule noire durant "The Mountain Tour", les 11 juillet à Barcelone et 25 septembre 2015 à La Maroquinerie durant "Restoration Tour", le 29 mai 2016 au Divan du Monde durant "Affinity Tour", et le 29 mars 2017 à La Maroquinerie pour leur dixième anniversaire. Ajoutons à cette liste le 30 juin 2017, date à laquelle j'ai eu la chance de vérifier encore un peu plus l'étendue des talents de ces musiciens et leur capacité d'adaptation ; Haken se produisait sous l'égide de Mike Portnoy's Shattered Fortress à Barcelone pour interpréter quelques un des plus beaux titres de Dream Theater !
A chaque concert, je ressens le même émerveillement devant tant de virtuosité et de sens des mélodies. Ces musiciens émérites et appliqués parviennent à interpréter parfaitement toutes les nuances, les subtilités de cette musique qui nous régale les oreilles à l'écoute de chacun de leurs opus. De surcroit, leur bonne entente me semble évidente et transparait pendant toute la durée de la prestation. A tour de rôles, tous participent aux chœurs, souvent dans une polyphonie qui rend un hommage à peine voilé à Gentle Giant. Je trouve en particulier que Ross dispose d'une bonne tessiture qui lui permet de jouer admirablement avec les nombreuses harmonies ; le timbre de sa voix est davantage doux que puissant et pourtant il se marie à merveille avec les accords ravageurs des guitares.
Richard et Charlie rivalisent constamment de fantastiques accords avec une telle décontraction qu'on en oublierait presque la densité de travail qui a sans doute précédé leur maitrise. Ces duos ne sont pas les seuls puisque Diego et Conner participent volontiers à la folle danse de notes et n'hésitent pas à s'avancer (Diego avec son clavier portable) au bord de la scène pour mieux contribuer à la communion.
Mais ce qui me sidère le plus ce sont ces multiples ruptures d'ambiance qui berce l'auditeur sans jamais briser son voyage auditif ! Les références musicales à Gentle Giant et Dream Theater ne sont qu'une amorce à un style qu'ils ont su forger à force de fantaisies musicales. Un régal à tous points de vue… euh à tous points d'écoute plutôt ! La part des improvisations fut difficile à discerner tant leur œuvre est riche en ruptures harmoniques et en surprises sonores déroutantes et audacieuses ! Ils savent passer du rock progressif le plus délicat au metal lourd d'une agressivité étourdissante sans jamais se complaire dans l'excès. De la pure dentelle musicale, vraiment !


Logiquement la promotion de "Vector" justifie la part belle du programme, avec cinq titres, mais "Affinity" est évoqué avec deux titres, "The Mountain" et "Restoration" sont représentés avec un seul titre. Compte tenu du temps imparti, la densité et la longueur des œuvres réduit de fait la possibilité d'entendre des pièces des autres opus, pourtant tout au aussi magnifiques que sont "Aquarius" et "Vision".
Un peu de frustration donc ; on se demande bien ce qu'ils attendent pour inviter les auditeurs à une soirée en deux actes, avec eux. Mais je dois reconnaitre que clore le concert avec le déjanté "Crystallised" fut un moment tout particulièrement réjouissant ! Je souligne tout particulièrement ces polyphonies dont je raffole et que ces artistes maîtrisent à la perfection sur ce titre, comme sur d'autres.
L'éclairage était parfaitement dosé pour cette salle. L'acoustique aurait gagné à minorer le son de la basse parfois un peu embarrassant, mais rien de rédhibitoire ; globalement l'auditeur aura pu savourer les nuances et les mélodies, ce que j'appelle, moi la Musique, la vraie. Epicétou.


PROGRAMME (21h20-23h)
Intro pré-enregistrée : Ouverture de Guillaume Tell (Gioachino Rossini)
The Good Doctor (Vector, 2018)
Puzzle Box (Vector, 2018)
Falling Back to Earth (The Mountain, 2013)
A Cell Divides (Vector, 2018)
Nil by Mouth (Vector, 2018)
1985 (Affinity, 2016)
Veil (Vector, 2018)
The Architect (Affinity, 2016)
RAPPEL:
Crystallised (Restoration, 2014).


jeudi 7 février 2019

GHOST – Zénith de Paris – 07/02/2019



Alors que mon année musicale a débuté superbement avec le concert jouissif de Judas Priest le 27 janvier au sein de ce même Zénith, j'avais renoncé à assister à celui de Ghost car il était annoncé complet depuis l'automne dernier.
Finalement, de nouveaux tickets ont été mis en vente in extremis, mais avec une telle parcimonie que je n'ai pas pu les obtenir par mon CE. J'ai cependant saisi ces offres, moyennant quelques euros de plus, car leur concert en juin dernier au Download m'avait redonné envie de les revoir. Je voulais m'assurer que Ghost ne fut pas qu'un groupe de plein-air compte tenu de leur concert que j'avais estimé en demi-teinte à l'Olympia.
Je dois confesser que ce mélange troublant d'une imagerie blackmetal et d'une musique pop-hard a fini par m'emporter parmi les adeptes improbables. Mon basculement dans ces ténèbres date de leur prestation au cœur de la nuit du 10 juin 2016 lors du festival Download. Depuis, je peine à résister à la tentation de me rendre à leurs messes occultes. Si le concert de l'Olympia (11/04/17) m'a déçu, en revanche, les concerts au festival Alcatraz (11/08/17) et du Download (15/06/18) m'ont convaincu de leur capacité à produire des spectacles de qualité. Une musique aux mélodies entêtantes, aux rythmes entraînants et aux atmosphères malsaines à souhait créent une alchimie à laquelle je succombe volontiers, en dépit des critiques qui ne manquent pas de jalouser un tel succès fulgurant.
Car Ghost présente cette particularité d'être à la fois fédérateur et clivant. A force de commentaires ostentatoires, l'affluence à ses messes ne cesse de croître, attirant des fidèles composés de populations hétéroclites, de tous âges et de toutes chapelles musicales.
J'entends bien toutes les railleries des virulents détracteurs. D'un côté les metallos qui critiquent la musique trop sirupeuse, formatée pour pop-tous-publics. D'un autre côté les progeux qui critiquent la musique trop puissante. D'autres encore ne manquent pas de moquer leurs accoutrements, leur dévotion pour le prétendu Ange-Déchu ou encore la gestion autoritaire et mercantile de Tobias (qui n'a pas hésité à virer tout l'effectif d'un seul coup de balai début 2017, pour de sombres conflits d'intérêts).
Foutaises ! Je les entends pourtant d'autant mieux que moi-même j'entretiens quelques-unes de ces exigences. Je n'apprécie guère la musique molle et pas davantage lorsqu'elle est trop violente. S'agissant des frasques vestimentaires, j'ai toujours gardé une distance relative avec Kiss dont l'univers m'a semblé surtout animé par la volonté de vendre un produit…J'ose ajouter que je me méfie des attaques contre la seule religion catholique devenue une proie "facile" quand le politiquement correct interdit d'attaquer les autres. Enfin, les dictateurs, artistes ou pas, ne m'incitent pas aux éloges.
Rappelons à cet égard qu'à l'occasion d'une récente action en justice, Tobias Forge (37 ans) a reconnu être le fondateur et grand maître de ce groupe suédois, fondé en 2008. Il leva ainsi une partie du mystère qu'il souhaitait entretenir pour promouvoir son univers inspiré par une vision provocatrice de la liturgie catholique. Cet incident ne semble pas empêcher l'accentuation de la notoriété de Ghost au fil des tournées promotionnelles.
Nonobstant ces arguments, le fait est que leur musique me paraît à la fois harmonieuse, vigoureuse et agréable à entendre et que le concept est redoutablement efficace, la preuve se trouve dans l'auditoire.
ba
Une impressionnante et inhabituelle file d'attente nous accueille au niveau de la Fontaine-aux-Lions-de-Nubie! Le service de contrôle est vraisemblablement à l'origine de cette situation surprenante. Mais en revanche, l'attente s'avère faible et, juste avant que la pluie ne s'abatte sur nos crinières, nous pouvons rapidement prendre place des sièges de notre choix ! Avec ma Fée et mon fils nous sommes quelques rangs au-dessus de la table de mixages, juste en face de la scène : excellente situation !
Le Zénith est ce soir plein comme un œuf, on peut estimer l'assemblée à environ 6 300 adeptes. Il est probable que très prochainement Ghost ne sera plus visible dans un cadre aussi modeste. D'ailleurs nous en aurons un avant-goût dès le 12 mai prochain car ils sont invités par Metallica au Stade de France…

CANDLEMASS (19h30-20h15)
Leif Edling, leader, bassiste et compositeur du groupe doom metal suédois, peut se vanter d'une relative stabilité depuis sa fondation en 1984, même si des suspensions en 1994 et 2002 sont venues ponctuer son histoire. Il est entouré de Mats "Mappe" Björkman (guitare rythmique depuis 1984), Lars Johansson (guitare, depuis 1987), Jan Lindh (batterie et percussions, depuis 1987) et Johan Längqvist (chant, de 1984 à 1987, puis depuis 2018, après le départ de Mats Levén qui occupait le pupitre depuis 2012). Au passage, j'aurais bien apprécié réentendre Mats que j'avais déjà trouvé excellent au sein de Therion …
J'avais déjà pu vérifier l'efficacité de Candlemass sur scène lors de leur prestation au Hellfest en 2008 au cours de laquelle ils promouvaient l'opus "King of the Grey Islands" et le mini-CD "Lucifer Rising" avec Robert Lowe (2007-2012) au micro. Mais cette fois c'est "The Door to Doom", douzième opus à paraitre ce mois-ci qui est présenté.


L'atmosphère lourde des compositions est accentuée par un éclairage minimum sans doute davantage subi que voulu, mais l'essentiel est préservé ; la sonorisation est très bonne.
Le chanteur, dont le timbre n'est pas sans me rappeler un peu Ronnie James Dio, semble à l'aise et heureux d'être de retour parmi ses complices. D'autant plus que sur les sept titres du programme, cinq correspondent aux périodes de sa présence au sein du groupe.
Le très bon titre extrait du nouvel album "Astorolus - The Great Octopus" laisse présager d'une œuvre intéressante.
Le doom est assumé et la lenteur des cadences n'est pas de nature à entretenir une quelconque joie de vivre, mais pour ma part j'ai beaucoup aimé cette première partie de soirée.
PROGRAMME
Marche Funebre (Nightfall, 1987)
The Well of Souls (Nightfall, 1987)
Dark Reflections (Tales of Creation, 1989)
Astorolus - The Great Octopus (The Door to Doom, 2019)
Mirror Mirror (Ancient Dreams, 1988)
A Sorcerer's Pledge (Epicus Doomicus Metallicus, 1986)
Solitude (Epicus Doomicus Metallicus, 1986)
ba
GHOST (20h45-23h30). Dans les minutes précédant l'Orgie, la lumière est légèrement tamisée et une bande-son diffuse un doux extrait de "Miserere Mei, Deus" de Gregorio Allegri, entretenant ainsi une ambiance évocatrice d'un recueillement religieux. Mais lorsque l'heure sonne, la fosse et les gradins s'agitent frénétiquement avec ses milliers de diables en folie comme s'ils étaient dans un bénitier.
Sensation d'allégresse accrue par un éclairage tout simplement somptueux, à la fois dense, lumineux, varié et cadencé. La sonorisation est excellente quoiqu'un peu excessivement forte à mes oreilles. L'essentiel étant que chaque pupitre reste audible, ce qui n'est pas une mince affaire puisque pas moins de sept goules anonymes entourent Cardinal Copia ; deux claviers, trois guitaristes, un bassiste, et un batteur ! Tous ne m'ont pas paru pas d'une grande utilité ; d'autant plus choquant qu'il m'a semblé parfois distinguer de surcroît une bande-sons qui auraient pu/dû être remplacé par l'un des claviers qui semblait parfois chômer…
Bref, tout ce beau monde se répartit sur une large scène dallée de carreaux noir et blancs, surplombée de vitraux démoniaques, et meublée d'escaliers et divers décors rappelant un lieu de culte. Jeux de lumières et pyrotechnies animeront magnifiquement la grand'messe au cours de laquelle aucun fidèle ne pourra échapper à la communion !

Ce concert s'inscrit dans le cadre de la tournée européenne "A Pale Tour Named Death" qui a commencé le 5 février à la Halle Tony Garnier de Lyon pour promouvoir "Prequelle", le quatrième opus paru en juin 2018. C'est donc logiquement que la fête en deux actes commence avec deux de ses titres. Huit en seront interprétés ce soir. Ghost existe à peine depuis une décennie et pourtant il dispose déjà d'un énorme réservoir de titres susceptibles de réjouir son public. Il peut à loisir notamment puiser dans l'excellent "Meliora" dont huit titres sont également interprétés. En tout état de cause, il n'y aura pas de frustration car tous les titres attendus (parmi les vingt-cinq en tout) sont offerts au public !
Sauf que la seule reprise de la soirée sera, durant l'acte 2, un titre d'un certain Roky Erickson (dont j'ai entamé l'étude par curiosité, le lendemain…), alors que bon nombre aurait préféré la reprise des Pet Shop Boys présente sur "Prequelle". Mais bon…Il n'en est pas à une référence près ; comment ne pas songer à Kiss pour la démarche théâtrale ou à Blue Oyster Cult pour les atmosphères à la fois envoutantes et entrainantes.
Mais on ne peut pas commenter la prestation de Ghost sans évoquer ce qui les distingue du reste de la scène musicale ; leurs paroles explicitement satanistes ou occultes et leur apparence troublante.
Satan, ses complices et ses tentations sont chantés à plein poumons par un public ravi de s'encanailler ainsi à bon compte. Je me souviens du regard malicieux et espiègle de Bon Scott lorsqu'il chantait "Highway to Hell" ; tout le monde savait bien que cette racaille n'avait ni Dieu, ni Maître et se moquait éperdument autant de Satan que du Bon Dieu ! Là, c'est différent, Tobias Forge cultive le mystère et semble d'autant plus pernicieux qu'il chante ses textes avec une voix douce et un regard de squale. Les rythmes souvent binaires et lourds achèvent de faire chuter même le mélomane le plus bienveillant.
Côté vestimentaire, si les goules s'imposent costume noir queue de pie et masque, Tobias Forge en change plusieurs fois pour incarner tantôt un pape macabre, tantôt un cardinal inquiétant, tantôt un dandy machiavélique… Il ne distribue plus d'hostie aux premiers rangs mais continue à les encenser.
Bref, la magie (noire) ne se dissipe que lors des pauses bavardages que s'accorde Cardinal Copia. Celles-ci me laissent parfois perplexe et me parurent le plus souvent dispensables, tout particulièrement lorsqu'il s'est agi de présenter longuement ses musiciens …anonymes (un comble !). Peut-être y avait-il de quoi rire pour les anglophones, mais moi je me suis clairement ennuyé sur cette séquence. Et puis, je ne le sens pas toujours très inspiré lorsqu'il interpelle son public (oui, oui, ouiiiiiiiii, well, well,…). Rien à voir donc avec le charisme de Rob Halford ici il y a dix jours (encore moins avec sa tessiture, d'ailleurs !), mais les deux ne jouent pas dans la même cour, c'est clair ! Mais bon, je mets ces maladresses sur le compte du succès assez brutal de son projet.
En revanche, j'ai davantage apprécié le moment de détente entre deux des guitaristes, pour l’enchaînement de "Devil Church" et "Cirice" ; non pas qu'il s'agisse-là de virtuosité étourdissante, mais plutôt d'un moment de taquineries échangées avec le public, durant lequel j'imagine que les autres musiciens auront pu soulever le masque et souffler un peu. Peu après, le titre "Miasma" permet une intervention étourdissante du pape au saxophone ; je me dis alors qu'il serait bien inspiré de multiplier l'utilisation de cet instrument, ce qui aurait au moins le mérite de mieux utiliser son septième goule ! Autre moment particulier, la reprise acoustique de "Jigolo har meggido" qui permit une séquence apaisée avec trois des goules assis sur les marches menant à la batterie. 
Voilà, après un spectacle de deux heures et demie, en deux actes et un rappel, les lumières se rallument avec une bande sonore de Dead Can Dance berce une dernière fois un auditoire repu. Je n'avais pas assisté au concert légendaire du Hellffest, mais en ce qui me concerne je crois bien que je viens d'assister à leur meilleur concert. Même si en tête d'affiche de l'Alcatraz ils avaient fait très fort aussi.
Je me garde bien d'ouvrir mon porte-feuille à leur échoppe mais ce n'est pas le cas de mon fils, ce pauvre dévot que l'expérience de son père indigne n'a pas su modérer. Il est vrai que les marchandises sont de qualité ; notamment un t-shirt (35€) floqué spécialement pour ce concert au Zénith, la casquette (35€) brodée et de belle qualité ou encore un magnifique gilet (70€) estampillé du logo… Nous n'avons cependant pas succombé au beau masque de goule (30€), qui pourtant aurait pu faire un certain effet lors des réunions familiales.
PROGRAMME
Acte 1 : Intro :Miserere Mei, Deus (titre de Gregorio Allegri)
Ashes (Prequelle, 2018)
Rats (Prequelle, 2018)
Absolution (Meliora, 2015)
Ritual (Opus Eponymous, 2010)
Con Clavi Con Dio (Opus Eponymous, 2010)
Per Aspera ad Inferi (Infestissumam, 2013)
Devil Church [précédé d'un dialogue de Guitare] Meliora, 2015)
Cirice (Meliora, 2015)
Miasma [Papa Nihil au saxophone] (Prequelle, 2018)
Jigolo Har Megiddo (en acoustique, (Infestissumam, 2013)
Pro Memoria (Prequelle, 2018)
Witch Image (Prequelle, 2018)
Life Eternal (Prequelle, 2018).
21h45 : 15 minutes d'entracte
22h : Act 2: (intro : Le groupe Ghost utilise "Masked Ball" comme chanson d’introduction avant de se produire sur scène. Ce titre, attribué à Jocelyn Pook, est utilisé dans le film "Eyes Wide Shut" de Stanley Kubrick.
Spirit (Meliora, 2015)
From the Pinnacle to the Pit (Meliora, 2015)
Majesty (Meliora, 2015)
Satan Prayer (Opus Eponymous)
Faith (Prequelle, 2018)
Year Zero (Infestissumam, 2013)
He Is (Meliora, 2015)
Mummy Dust (Meliora, 2015)
If You Have Ghosts (reprise de Roky Erickson)
Dance Macabre (Prequelle, 2018)
Square Hammer (Popestar, 2016).
RAPPEL:
Monstrance Clock  (Infestissumam, 2013).
23h30
The Host of Seraphim (bande-son de Dead Can Dance).