vendredi 10 mars 2023

AVATAR – OLYMPIA (Paris 09) – vendredi 10 mars 2023

En préambule au présent récit, je me dois de souligner un de mes paradoxes. Ma culture musicale fait que je continue de préférer les chants clairs et puissants, dotés d'une forte tessiture. Mais alors, on serait en droit de s'étonner de ma présence à cette grand'messe du death metal… Oui mais voilà, une oreille s'éduque ; quelques artistes sont parvenus à me séduire malgré tout, par leur talent, par leur capacité d'alternance vocale, et surtout leur subtilité mélodique. Si, si il y en a. Aussi. Les premiers qui y sont parvenus furent (est-ce vraiment étonnant ?) des Vikings ; le suédois Johan Edlund (TIAMAT) en 1995, puis le suédois Mikael Åkerfeldt (OPETH) en 2008, puis le finlandais Kärtsy Hatakka (WALTARI) en 2012. Je ne m'attarde pas sur cette lente progression ; toujours est-il que le dimanche 26 juin 2022 dans l'après-midi, alors qu'avec ma P'tite Fée nous attendions dans une des fosses du Hellfest, la prestation de METALLICA, nous assistons à celle d'AVATAR. Séduction immédiate. L'insistance de ma P'tite Fée, encore plus convaincue que moi, nous a ainsi décidés de les revoir en concert dans les meilleurs délais. Ça tombait bien ; leur concert prévu le 12 février 2022 a été reporté à ce vendredi 10 mars 2023. Pour l'anecdote, nous aurions déjà dû les découvrir deux fois sur scène ; au Download Festival en 2016 (mais la loterie résultant de la multitude des scènes me les avait masqué), puis en invité de la tournée d'IRON MAIDEN en juillet 2021 (mais la Pandémie avait retiré l'aubaine).

Cela étant, les circonstances se sont avérées compliquées pour parvenir à ce concert. En méformes, nous nous serions bien passés de sortir ce soir. De surcroit des grèves dans les transports mettaient en péril notre trajet.

Bref, on s'organise séparément et je me retrouve au sein de l'Olympia, parmi les premiers rangs en fosse, avec le ferme espoir d'y demeurer toute la soirée. …Naïf, va !

KASSOGTHA [18h30-19h00].
https://kassogtha.com/

J'ai déjà exposé ci-dessus mon aversion de principe pour le style dit "death-metal", dont la particularité est le chant guttural. Je reste cependant ouvert à toute exception en découvrant ce groupe suisse, mais anglophone, venu pourtant de Genève.

Le quintuor se compose de Mortimer " Morty " Baud (guitares et chant), Stephany Hugnin (chant), Valerian Burki (basse),  Dylan Watson (batterie) et Martin Burger (guitares). C'est d'abord sous le patronyme DEUS EX MACHINA, créé par Stephany et Morty, qu'il se présente sur la scène genevoise en 2013. Avec la parution d’un premier album nommé "A New World To Come", neuf titres, en 2017 (réédité le 14 Décembre 2018), puis l'arrivée du batteur Dylan Watson et du guitariste Martin Burger, le groupe changera de nom pour celui de KASSOGTHA. Leur biographie nous explique que ce nom s'inspire de l’univers fantastique des récits de l’écrivain Howard Phillips Lovecraft. Dans le mythe de Cthulhu, Kassogtha est un être cosmique féminin puissant qui vit une liaison incestueuse avec son frère, créature vénérée tel un Dieu. Un mini-album, "The Call" parait en 2019, avec lequel Kassogtha a mis en avant la diversité de ses influences musicales, avec une reprise énervée de "Welcome to the Machine" de Pink Floyd.

Un deuxième album intitulé "rEvolve" est paru le 11 novembre 2022.

La prestation n'a pas su me séduire en dépit de ma bonne volonté, et d'une sonorisation correcte. Ces messieurs-dames ne s'embarrassent pas de fantaisie superflue ; pas de doute on est dans l'extrême. J'ai encore un peu de difficulté à apprécier les femmes qui vocifèrent comme des hommes ; et pourtant, j'aime bien les Suédois ARCH ENEMY, et les Ukrainiens JINJER. Ce soir en tous cas, je ne trouve pas la Porte. Certes, l'Helvète Stephany Hugnin à la bonne idée de parler au public en français, et alterne un tant soit peu quelques segments en voix claire, certes le guitariste Martin Burger nous exécute quelques joli soli, audibles malgré le vacarme ambiant.

Heureusement pour eux, la réaction du public est accueillante, une bonne partie se montre même enthousiaste.

PROGRAMME
……..(vraisemblable, à confirmer)
Eclipse
Drown
Venom
The Infinite
Complacency.

 

VEIL OF MAYA [19h20-20h05].
https://veilofmayaband.com/

A peine remise du typhon précédent, mes oreilles et mon esprit n'auront eu qu'une vingtaine de minutes pour se préparer au cataclysme suivant. Malgré toute ma bienveillance, Veil of Maya va s'avérer encore plus insupportable que leur prédécesseur.

Notons toutefois que ce quatuor s'est formé en 2004 à Chicago, dans l'Illinois, après la séparation du groupe de death metal dit "mélodique", INSURRECTION. Marc (guitare principale), Sam (batterie) et Kris (bassiste) ont lancé ce nouveau projet dit "metalcore". Le groupe se compose actuellement de Marc Okubo (guitares, depuis 2004), Sam Applebaum (batterie, depuis 2004), Danny Hauser (basse, depuis 2010) et Lukas Magyar (au micro depuis 2014).

Après "False Idol" paru le 20 octobre 2017, un septième album "Mother" devrait paraitre le 12 mai 2023.

Autant j'étais parvenu à distinguer quelques circonstances atténuantes au sujet de KASSOGTHA, autant ici j'ai plutôt envie de fuir ou d'éclater de rire, tant leur prestation me parait grotesque. On écraserait les testicules du type qui tient le micro qu'il ne braillerait pas moins. Le guitariste est à l'image de son positionnement constamment dans l'ombre, il est négligeable. Le bassiste est doté d'un bel instrument, et gesticule beaucoup, mais c'est tout. Le batteur cogne comme un forcené sur sa pierre, sans nuance. Et de surcroit des bandes-son préenregistrées inopportunes et quasi constantes viennent couronner ce festival d'incompétences. De ce vacarme cacophonique, je ne perçois absolument aucune ligne mélodique, juste quelques rythmes racoleurs à l'attention de potentiels rappeurs dans le coin (et encore !) ; on est loin, très loin de BIOHAZARD que j'avais su apprécier en son temps. Je pense qu'en fin d'année je leur décernerai la Palme de la bouffonnerie.

Bref, je passe mon tour à une partie du public qui semble apprécier. Quelle époque …

PROGRAMME
……..( vraisemblable, à confirmer) (et honnêtement je m'en fous, en fait !)
Viscera
Whistleblower
Leeloo
Overthrow
Lisbeth
Punisher
Godhead
Synthwave Vegan
Outsider
Outrun
Mikasa.

 

AVATAR [20h35-22h30]
https://avatarmetal.com/

Cette demi-heure de pause n'aura pas été de trop pour me remettre de mes émotions et me remotiver. Je veux croire que nos amis Suédois sauront montrer comment jouer avec les extrêmes sans se vautrer dans le ridicule. Le groupe a annoncé en préalable qu'après ce report ils n'ont "jamais été aussi affamés et passionnés pour créer un spectacle pour nous et pour eux-mêmes. (…). Ce spectacle sera la plus belle, la plus furieuse, la plus divertissante et la plus honnête production que nous ayons jamais faite. Nous n'épargnons rien. On vit et on meurt pour ça. Nous allons chasser !"

Forts d'écoutes intenses ces derniers jours et forts d'un bon souvenir conservé de leur prestation au Hellfest, nous retrouvons le quintuor suédois, formé en 2001 à Göteborg, par John ALFREDSSON (batterie depuis 2001) et Jonas "Kungen" JARLSBY (guitares, depuis 2001). Ces deux piliers sont désormais entourés du très charismatique Johannes ECKERSTRÖM (chant, depuis 2002), Henrik SANDELIN (basse, chœur, depuis 2003), et Tim ÖHRSTRÖM (guitares, chœur depuis 2011).

Leur neuvième album "Dance Devil Dance" est paru ce 17 février 2023.

Ces artistes entretiennent la réputation d'un attrait pour la mise en scène et les costumes autant que pour leur conception d'une musique à la fois furieuse et mélodique. Ce soir ils nous montreront à nouveau un spectacle musical soigné, original et enthousiasmant. Dans la pure tradition du "metal-industriel", une introduction solennelle fait apparaitre les musiciens sortant chacun de leur portique caché par un rideau. D'abord immobiles, les quatre autres musiciens attendent que le batteur finissent sont lancement ; imitant un automate un peu raide, il frappe d'abord un de ses toms, d'un coup puis d'un autre, puis un autre …le public rugit d'impatience mais en fait, cette mise en scène annonçait le rythme endiablé de "Dance Devil Dance" ! Une folie totale s'empare alors du public et je réalise assez vite que nous tiendrons difficilement plus longtemps que quelques minutes.

La sonorisation s'avère être excellente, passé les derniers réglages habituels en début de concert. Je ne ressentirai à aucun moment la nécessité de me protéger les oreilles. Le son est raisonnablement puissant et permet de percevoir chaque pupitre distinctement. Le dispositif d'éclairage est particulièrement lumineux et exaltant par ses séquences rythmées.

Mais la frénésie de l'auditoire pousse ma P'tite Fée à se mettre en retrait au bout de deux titres, pour mieux profiter du concert, car au final dans ces conditions dantesques, le plaisir était compromis. Mais je ne fais pas le malin ; je réalise que mon soixantenaire est prévu dans deux semaines et je ne tarde pas à me décaler aussi, sur le côté de cette horde déchainée. Ce n'est plus de mon âge ces conneries (?).

Passé ce dur rappel à ma réalité, je ne tarde pas à trouver la Porte de la soirée. Ces musiciens aussi fous que talentueux nous emmènent tous dans un univers loufoque présidé par un Joker particulièrement charismatique qu'est Johannes ECKERSTRÖM. Sa voix souvent éraillée continue de me gêner mais curieusement pas autant que sur disque. Comme si la scène gommait des effets spéciaux volontairement agressifs en studio. C'est en tous cas un  personnage haut en couleurs ; son allure, son apparence, son extravagance me rappellent constamment celles du Joker de Batman. Même dans sa manière d'haranguer la foule. Ce soir je réalise encore plus à quel point il maitrise la Musique ; ce multi-instrumentiste interviendra au piano (Tower, une séquence qui aurait pu être magique sans cette tonalité basse continue en fond sonore, très mal venue), mais aussi au trombone à coulisse (Puppet Show). Il multipliera les excentricités ; il disparait de la scène (Puppet Show) pour apparaitre au balcon supérieur d'où il continuera ses pitreries. Il gonfle un de ces ballons sensés amusés les enfants par leur forme. Puis, c'est durant cette séquence qu'il nous joue quelques accords burlesques au trombone à coulisse (que j'apprécie tout particulièrement en tant que cornettiste !). Nonobstant, il n'oublie pas de maintenir un certain dialogue avec son public et anime ainsi un sentiment de véritable sincérité, notamment lors de ses actes de reconnaissance envers lui. Je ne maitrise pas assez l'anglais malheureusement mais il me semble percevoir cependant un aspect sociologique dans ses commentaires sur les chansons avant de les interpréter. 

Ses complices ne manquent pas d'amplifier encore cette atmosphère jubilatoire autant par leur implication physique que musicale. Avec de telles personnalités, ces gros malades ne peuvent qu'animer des souvenirs de référence ; tel John ALFREDSSON dont le regard hagard n'est pas sans rappeler celui de Floki dans la série "Vikings" ! Et pourtant, ses frappes tribales sont redoutablement présentes et efficaces pour agiter l'auditoire et soutenir ses camarades. Les dreadlocks de Jonas "Kungen" JARLSBY virevoltent mais ne l'empêchent pas d'exprimer ses soli avec talent, souvent en duo avec le second excellent guitariste Tim ÖHRSTRÖM. Il faut aussi avoir vu Jonas lorsqu'il apparait couronné pour introduire "A Statue of the King" ! Hilarant !! Ces artistes n'oublient pas cependant que l'extravagance n'exempte pas la rigueur nécessaire pour exprimer une musique à la fois puissante et mélodique. Le très efficace et très présent bassiste Henrik SANDELIN intervient fréquemment en chœur de soutien à Johannes.

Musicalement, les sonorités me rappellent souvent celles des Finlandais WALTARI ; je cite par exemple les accords de "Scream Until You Wake". Je suis content du succès d'AVATAR qui est dû autant à leur talent musical qu'à leur imagerie subtilement entretenue. Mais WALTARI joue le même style de musique depuis plus de trois décennies alors que leur succès dans nos contrées demeure pourtant confidentiel. Dans ce cas, on réalise le poids d'une bonne promotion… Mais par ailleurs, ces sonorités metal-indus rappellent forcément aussi RAMMSTEIN lorsque les rythmes se font plus binaires. Toutefois, la pyrotechnie se limite ici à quelques gerbes d'étincelles d'un bel effet ! Dans tous les cas, AVATAR a su trouver son originalité et sa force de conviction.

La mise en scène est soignée avec luxe de détails. Par exemple, pour illustrer "A Statue of the King" avec des tentures royales de chaque côté de la scène. Ou encore, en introduction à "Black Waltz", un manutentionnaire entre sur la scène portant un gros carton et le pose devant le socle de la batterie. En fait, il s'avère que le carton est astucieusement sans fond ; Johannes ECKERSTRÖM en sort, depuis un sous-sol, muni d'un lot de ballons un peu à la manière de "Il" de Stephen King !



La plupart des titres sont de nature à rendre hystérique le plus flegmatique des employés de pompes funèbres, mais comment ne pas avoir envie de danser durant "The Dirt I'm Buried In", "Smells Like a Freakshow" ou "Hail the Apocalypse" qui achèvent les derniers neurones encore survivants en cette fin de soirée.

Bref, le public ne s'embarrasse pas de ces scrupules pour exprimer constamment sa joie avec exubérance ; on ne voit pas souvent l'Olympia dans une telle effervescence. De mon point de vue, j'étais impressionné par ses vagues incessantes de corps agités par le plaisir ! Il faut dire aussi que ce soir sa configuration fosse/debout s'y prête à merveille. Il faut juste disposer de la corpulence et de l'énergie requise pour s'y maintenir !

Sur les dix-huit titres interprétés ; cinq sont issus de Dance Devil Dance, 2023 ; deux sont issus de Hunter Gatherer, 2020, un est issu de Avatar Country, 2018 trois sont issus de Feathers and Flesh, 2016quatre sont issus de Hail the Apocalypse, 2014 ; trois sont issus de Black Waltz, 2012.

PROGRAMME
Dance Devil Dance (Dance Devil Dance, 2023)
The Eagle Has Landed (Feathers and Flesh, 2016)
Valley of Disease (Dance Devil Dance, 2023)
Chimp Mosh Pit (Dance Devil Dance, 2023)
Scream Until You Wake (Hunter Gatherer, 2020)
Bloody Angel (Hail the Apocalypse, 2014)
For the Swarm (Feathers and Flesh, 2016)
Puppet Show (Hail the Apocalypse, 2014)
When the Snow Lies Red (Feathers and Flesh, 2016)
Do You Feel in Control (Dance Devil Dance, 2023)
Black Waltz (Black Waltz, 2012)
Tower (au piano) (Hail the Apocalypse, 2014)
Colossus (Hunter Gatherer, 2020)
Let It Burn (Black Waltz, 2012)
A Statue of the King (Avatar Country, 2018)
The Dirt I'm Buried In (Dance Devil Dance, 2023).
RAPPEL :
Smells Like a Freakshow (Black Waltz, 2012)
Hail the Apocalypse (Hail the Apocalypse, 2014).

Au final, je me dois de remercier ma P'tite fée  pour m'avoir poussé à me rendre à cette soirée festive par excellence ! On en avait bien besoin par les temps qui courent…

Smells Like a Freakshow et Hail the Apocalypse 



 

dimanche 12 février 2023

LEPROUS – Salle Pleyel (Paris 08) – dimanche 12 février 2023.

Ces Vikings font désormais partie de ces groupes capables de nous faire bouger et bloquer une date à longue échéance. A l'annonce de cette tournée, nous avons décidé de prendre nos dispositions ; dès le 9 aout 2022 nous avons ainsi réservé nos places pour les revoir une ... onzième fois ! Nous avons d'autant moins hésité que le concert se passe à la salle Pleyel, auditorium par excellence. Je suis particulièrement heureux car nous y serons à quatre, avec ma p'tite Fée, et mes deux fils !

Beaucoup de dates de cette tournée affichent complet ; pas Paris. Nouvelle ingratitude bien française alors que le groupe a inscrit pas moins de sept étapes en France ! Seules deux villes affichent complet (à ce jour) : Nîmes et Toulouse. On retrouve ici le même dilemme qui se posait pour Marillion encore en octobre dernier : la demande de proximité des admirateurs est parfaitement légitime, et cependant si les artistes ne remplissent pas leur salle chèrement louée ils risquent de ne plus venir pour personne… Fort heureusement je ne suis qu'un modeste commentateur, il ne me revient pas d'arbitrer le débat.

Notre option pour des fauteuils numérotés n'était finalement pas une mauvaise idée compte tenu de notre concert la veille ! … Même si nôtre âge nous autorise encore à préférer vivre ces émotions debout dans la fosse.

Ce qui reste surprenant et agréable, c'est de pouvoir encore et toujours découvrir de nouveaux artistes lorsqu'ils sont invités sur des tournées ou lors des festivals. En l'occurrence, ce soir nous découvrirons KALANDRA et MONUMENTS.

KALANDRA [19h-19h30].
https://kalandra.bandcamp.com/ et www.kalandra.no

Peu de traces biographiques sur la Toile. Je finis par trouver quelques éléments, notamment sur le site Rockmeeting. KALANDRA est un trio norvégien fondé en 2012 à Olso, autour de Jogeir Daae Mæland (guitare), Katrine Ødegård Stenbekk (chant) et Florian Bernhard Döderlein Winter (guitare) auquel s'est ajouté Oskar Johnsen Rydh (batterie). Leur musique peut être apparentée à de la pop alternative nordique aux mélodies éthérées. Les influences revendiquées et ressenties sont des artistes connus tels que Pink Floyd, Tool, Mastodon, Radiohead, TesseracT, Wardruna, Gåte, IRAH et Sigur Rós, mais aussi des chanteuses folkloriques de Norvège, de Suède, d'Islande, des îles Féroé et du Danemark, expérimentant des techniques vocales du monde entier (y compris les cris de vache norvégiens comme le kauking, et les styles vocaux traditionnels mongols, arabes et indiens).

Un premier mini album, "Beneath The Breaking Waves" est paru le 27 mars 2017. Il y a trois ans, leur reprise de "Helvegen" (de Wardruna, donc) a été vue plus de quatre millions de fois sur YouTube ; cet intérêt leur a permis de signer avec le label By Norse Music.

Ils ont été remarqués dans nos contrées notamment en étant invités sur la tournée de WARDRUNA en mars 2022.

Leur premier album "The Line" est ainsi paru le 23 octobre 2020.

KALANDRA dispose d'un bel et vaste espace de scène, d'une très bonne sonorisation et d'un éclairage très correct. Ils ont ainsi bénéficié d'excellentes conditions pendant trente minutes pour séduire l'auditoire.

Instantanément c'est bien sûr la voix cristalline et envoutante de la très séduisante Katrine Ødegård Stenbekk qui attire l'oreille du mélomane. J'apprécie cette recherche mélodique aussi dans l'usage de sonorités traditionnelles et étranges. Leur prestation aurait pu emporter totalement mon enthousiasme sans l'apport que j'estime excessif de bandes préenregistrées. La Belle disposait bien d'un petit clavier ; mais elle ne s'en servait que pour des commandes qu'elle actionnait à sa volonté, selon les séquences désirées. On m'explique qu'elle peut aussi jouer des touches, parfois ... Au risque de paraitre intransigeant, je persiste à considérer que je paie un concert pour voir des artistes musiciens jouer d'un instrument ; pas pour assister à un usage de substituts. Pour écouter des enregistrements j'aime autant rester dans mon salon, sur mon canapé en sirotant une bonne bière.

Le public le moins exigeant ovationne bruyamment la prestation ; les autres comme moi applaudissent poliment avec un peu de frustration. Avec juste un pupitre clavier synthétiseur supplémentaire, cette prestation me séduisait sans retenue.

Leur concert m'a cependant assez intrigué pour conserver une impression plutôt positive. Une musique franchement originale et agréable à écouter.

Cette trop petite demi-heure Parmi sept titres, six sont issus de "The Line". Apparemment, nous avons eu droit à un inédit.

PROGRAMME
Borders (The Line, 2020)
Slow Motion (The Line, 2020)
Naive (The Line, 2020)
Virkelighetens Etterklang (The Line, 2020)
(à determiner) (nouvelle chanson, 2023)
Ensom (The Line, 2020)
Brave New World (The Line, 2020).


MONUMENTS [19h50-20h30].
https://www.thisismonuments.co/

A l'instar du groupe précédent, faute de connaitre ce groupe, je glane des informations sur la Toile, notamment au site Rockmeeting, pour connaitre quelques éléments biographiques. MONUMENTS est un groupe de metal britannique, originaire de Milton Keynes, en Angleterre. Il est formé en 2007 par les deux guitaristes John Browne (ex-Fellsilent) et Josh Travis (ex-The Tony Danza Tapdance Extravaganza). Le groupe joue alors sous le nom de Elements. En 2010, le groupe publie son premier EP intitulé We Are the Foundation.

Faisant suite à l'album "Phronesis" paru en 2018, le quatrième album "In Stasis" est paru le 15 avril 2022. C'est le premier album de MONUMENTS avec le chanteur Andy Cizek.

L'ensemble semble s'être stabilisé autour de John Browne (guitare, depuis 2007), avec Adam Swan (basse, depuis 2010), Andy Cizek (chant, depuis 2019), Mike Malyan (batterie, depuis 2019).

MONUMENTS prétend s'imposer comme un groupe "repoussant les limites du metal technique (? Ah parce que le metal peut être "technique" ! Heureusement, que cela est précisé je l'ignorais encore -je blague hein !-) pour les années à venir". Ambitieux programme, dites-moi ! …

En fond de scène, s'affiche l'impressionnant logotype du groupe. On s'attend à du lourd. Je me protège les oreilles, on ne sait jamais !

Pour ma part, je n'aurai pas été convaincu de cette prétention à l'issue de leur désespérante et très bruyante prestation, c'est un doux euphémisme ! Pourtant, l'espace scénique, la sonorisation et l'éclairage mis à leur disposition étaient de nature à séduire mes veilles oreilles de métallo endurci. Mais que nenni !

Je n'aurai retenu que vociférations, hurlements et étranglements divers. Les autres pupitres sont insipides. Pas d'originalité dans le genre ; ils ne me paraissent repousser aucune autre limite que celles de ma tolérance aux bruits inutiles. Bref, je n'ai pas su apprécier, voilà.

Question de génération, probablement ; une bonne part du public en fosse semble enthousiaste. J'en suis ravi pour lui, mais ce sera sans moi ; au suivant !

Durant une quarantaine de minutes, ils auront eu le temps de nous asséner huit titres, dont cinq issus de "In Stasis", un de "Gnosis", un de "Phronesis",  un de "The Amanuensis".

PROGRAMME
I, the Creator (The Amanuensis, 2014)
Opiate (In Stasis, 2022)
Leviathan (Phronesis, 2018)
Empty Vessels Make the Most Noise (Gnosis, 2012)
Cardinal Red (In Stasis, 2022)
False Providence (In Stasis, 2022)
Lavos (In Stasis, 2022)
The Cimmerian (In Stasis, 2022).


LEPROUS [21h-22h35]
https://www.leprous.net/

Ce groupe norvégien, de métal progressif originaire de Notodden, a été fondé en 2001 par Einar Solberg (chant, claviers depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke (guitares, chœurs depuis 2001). Ils demeurent à ce jour entourés de Baard Kolstad (batterie depuis 2014), Simen Børven (basse, chœurs depuis 2015), et Robin Ognedal (guitares, chœurs depuis 2017). Sur cette tournée Raphael Weinroth-Browne (violoncelle) est de nouveau présent ; à l'occasion du Midsummer il n'avait pas pu venir malheureusement.

Le groupe s'est consolidé courant 2008 alors qu'ils enregistraient leur album, "Tall Poppy Syndrome", paru le 5 mai 2009. Ils ont commencé à tourner en tant qu'invité de d'Ihsahn (le beau-frère de Solberg), qui, à son tour, a participé à plusieurs albums de LEPROUS en tant que chanteur invité ou producteur. C'est d'ailleurs à cette époque que j'entends parler d'eux avec insistance, sur les réseaux sociaux.  Dès les premières écoutes, je fus séduit !!! Le coup fatal, je l'ai reçu en assistant à leur concert du mercredi 3 novembre 2010 à l'Elysée Montmartre, alors qu'il était invité par THERION. Je fus subjugué par leur prestation phénoménale ; détail esthétique, c'est l'époque ou Einar était encore chevelu de dreadlocks et vêtu baroque, la clâââsse quoi ! A partir de ce moment, je ne manquerai plus une occasion de me déplacer pour les voir ; que ce fut à Paris, Barcelone, Raismes, Savigny, ou Valkenburg ! Je ne suis pas encore allé les voir jouer chez eux en Norvège, mais je n'en attends que l'occasion !

C'est avec leur album "Bilateral", très acclamé en 2011, que leur notoriété s'accroit. Mon admiration s'accentue encore lorsque LEPROUS expérimente de nouvelles sonorités avec le somptueux album "Pitfalls" paru le 25 octobre 2019.

Comme son nom l'indique, l'Aphelion European tour 2023 a vocation à promouvoir leur septième album "Aphelion" paru le 27 aout 2021. Sa promotion avait été reportée à la faveur d'une tournée du 20ème anniversaire ; dans la mesure où les deux se suivent mais ne s'annulent pas, qui s'en plaindrait ?

Que les âmes sensibles ne s'offusquent pas des lignes qui suivent : mes propos peuvent sembler dithyrambiques aux profanes ou à ceux qui n'ont pas vécu l'expérience. Mais ils me semblent cependant à la juste mesure de ce que nous avons vécu ce soir.

Dans cet écrin à l'acoustique absolument parfaite, la sonorisation était à la hauteur de l'événement. Je n'ai même pas ressenti le besoin de protéger mes oreilles. La puissance sonore fut juste excellemment dosée, laissant les pupitres s'exprimer de façon audible et opportune. Ajoutons à cela un dispositif d'éclairage saisissant et somptueux.

Comment relater la prestation de LEPROUS sans s'émerveiller d'abord de la qualité du timbre exceptionnel de la voix d'Einar. A la fois puissant, juste et émouvant, ce timbre développe en outre une tessiture impressionnante. Il a acquis une maitrise de ses cordes vocales qui expriment avec émotion toute les nuances de sa sensibilité. Combien sommes-nous à nous être hasardé à l'imiter (à risques et périls) dans notre salle de bain (le ridicule ne tue pas, parait-il !) ? Moi, je le confesse volontiers ; cela me permet toujours de mesurer ce qui me sépare du personnage.

Quant aux complices, coupables d'incitation à l'ivresse en public, ils valent autant de louanges, par leur capacité à distiller les notes avec une précision chirurgicale, cadencées par les rythmes fous et implacables d'un batteur à la frappe originale et énergique. J'adore ces rythmes syncopés qui signent une des particularités de la musique de LEPROUS. Ceux-ci sont encore alourdis par les accords de basse profonds et aiguisés d'autant plus perceptible que (je me répète, mais bon…) la sonorisation est parfaitement équilibrée. Autre talent de ces artistes ; leur omnipotence. Ils sont guitaristes, claviéristes et échangent tous leurs compétences au gré des mesures et des atmosphères requises. Ils n'abusent pas de bandes préenregistrées ; ils ont le potentiel pour assumer toutes les portées les plus denses.

Et que dire encore sur la présence du violoncelliste canadien Raphael Weinroth-Browne !? Rappelons qu'il participe désormais à la plupart des activités du groupe ; son intégration ne dépendrait que de son attachement géographique, ce qui est compréhensible. En tous cas ce soir encore, sa prestation est à mes oreilles aussi essentielles que celle du bassiste. Le son de ses cordes est incomparable avec celui d'un synthétiseur ; nos sens vibrent à chaque mouvement de l'archet ou chacun des pizzicati ! On comprend la nuance entre les deux instruments notamment lors du dantesque titre "The Sky Is Red" qui débute au synthé et finit au violoncelle. Son violoncelle accompagne quasiment tous les titres, il en introduit deux ; "Out of Here" et "Below". Mais, à l'instar des cinq autres musiciens, Raphaël n'hésite pas à poser son instrument pour prêter main forte aux claviers.

L'ensemble de ces talents individuels produit un sentiment de puissance maitrisée et de cohésion. Ces redoutables Vikings ont une nouvelle fois remporté une belle victoire ; leur Musique a contribué à détourner nos esprit des problèmes qui nous préoccupent tous au quotidien. Einar n'a cependant pas manqué de dédier un de leurs titres, "Castaway Angels", aux valeureux combattants ukrainiens. 

Le public, quel que soit son âge et son statut, est aux anges. L'ovation debout est bruyante, exaltée et longue ; personne ne veut quitter son siège. A l'issue de quatre-vingt-quinze minutes de bonheur pur, tout le monde en redemande. A la sortie, des couloirs au trottoir, tous les commentaires convergent, quel que soit le positionnement de l'auditeur, l'Expérience restera dans les mémoires !

Sans aucune prétention, j'ai envie d'adapter la définition encyclopédique à mon compte : Ce n'était pas l'aphélie mais plutôt le périhélie ; nous étions aujourd'hui à l'opposé de ce point de l'orbite où la distance de nos corps au Soleil est maximale.

Parmi quatorze titres, six sont issus de "Aphelion", trois de "Pitfalls", deux de "Malina", deux de "The Congregation", et un de "Coal". Nous sommes loin de l'exhaustivité du programme de leur tournée du 20ème anniversaire ; la période ici évoquée porte davantage sur la dernière décennie. Mais je ne m'en plaindrai pas car les six plages dédiées aux deux derniers opus me semblent indispensables. Le programme diffère tous les jours (au regard des publications sur setlist.fm) ; du coup on peut se réjouir par exemple d'avoir eu droit à "Alleviate" quand d'autres villes ont eu la chance de "Distant Bells". On ne peut pas tout avoir hein …

PROGRAMME
Have You Ever? (Aphelion, 2021)
The Price (The Congregation, 2015)
Illuminate (Malina, 2017)
Running Low (Aphelion, 2021)
On Hold (Aphelion, 2021)
Castaway Angels (Aphelion, 2021)
From the Flame (Malina, 2017)
Alleviate (Pitfalls, 2019)
Out of Here (intro au violoncelle) (Aphelion, 2021)
Slave (The Congregation, 2015)
The Cloak (Coal, 2013)
Below (intro au violoncelle) (Pitfalls, 2019)
Nighttime Disguise (Aphelion, 2021).
RAPPEL :
The Sky Is Red (Pitfalls, 2019).

Un concert d'une telle intensité ne pouvait pas rester sans souvenir matériel. Je ne peux que me ranger dans la file d'attente pour l'échoppe et me procurer trois exemplaires du t-shirt de la tournée ; un pour moi et mes deux fils, qui sont aussi ravis que moi ! A 30€ l'unité, ça pique un peu, mais quand on aime …








samedi 11 février 2023

KLONE - THE OLD DEAD TREE – PATRÓN / Le Trabendo (Paris 19) – samedi 11 Février 2023 - 19h.

 

Le contexte de ce concert n'était pourtant pas propice à notre déplacement.

En effet, dès le 9 aout 2022, nous avions réservé nos entrées pour le concert de LEPROUS prévu ce dimanche 12 février à la salle Pleyel, soit le lendemain du présent concert. Et de surcroît, un autre groupe qui nous est cher, les DROPKICKS MURPHYS ont ajouté à notre frustration en s'inscrivant pour deux concerts les 10 et 11 février ! L'arbitrage était trop pénible ; j'avais finalement décidé de me concentrer sur LEPROUS. Ma sagesse légendaire (…) me rappelait que j'avais déjà eu l'occasion de faire deux fois la fête avec les irlando-américains, et trois fois avec les poitevins.

Mais c'était sans compter ma p'tite Fée, dont l'expérience prouve qu'elle n'a pas précisément vocation à calmer mes (h)ardeur ! Pourtant autant attachée que moi aux festivités celtes, elle assuma à contrecœur le choix pénible mais nécessaire ; nous irons donc voir les poitevins !

C'est ainsi qu'en dépit d'une journée d'action sociale mettant en péril notre parcours, (13 km/51 mn) nous risquons l'Aventure avec les transports en commun. En fait, tout roule et nous parvenons sans difficulté avant 19h pour l'ouverture des portes du Trabendo, où je n'étais plus revenu depuis le 16 septembre 2020, à l'occasion du concert de POGO CAR CRASH CONTROL (qui s'était tenu à l'extérieur de la salle, en pleine Pandémie, rappelons-le). Etant dans la file d'attente, je remarque une petite nouveauté (en tous cas je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent) : un panneau affiche les groupes du jour, sur un fond blanc lumineux. 

Nous nous plaçons sans aucune difficulté en second rang au bord de la scène, derrière Christiane une de nos photographes favoris, avec ma p'tite Fée et mon fils aîné. Nous persistons ainsi à risquer des conditions acoustiques pas vraiment idéales mais bon…

PATRÓN [19h30-20h]
https://patronofficial.bandcamp.com/releases


En première partie de soirée, on nous annonçait deux groupes ; si je connais THE OLD DEAD TREE, en revanche je n'avais pas encore entendu parler de PATRÓN. Il m'a semblé percevoir dans l'assemblée que certains avaient manifestement déjà été sensibilisés au phénomène. L'ambiance s'en est d'autant plus vite enflammée !

Intrigué par cette prestation qui se sera avérée plus que convaincante, j’apprends que PATRÓN est le projet parallèle de Suave Chavez, alias "Lo Patrón", meneur du groupe de rock stoner LOADING DATA, depuis 1999. J'ignore dans quelle mesure Lo a conservé tout ou partie de ses complices de studio ; mais en tous cas c'est un quatuor qui s'est présenté à nous ce soir. Je ne suis pas en mesure, au moment où j'écris ces lignes, de prétendre énoncer les noms des complices…

Ce qui frappe d'emblée l'auditeur, c'est le timbre de la voix baryton, chaude et profonde qui de toute évidence ne laisse pas la gente féminine indifférente ! Cette particularité vocale est de surcroit soutenue par une sonorisation excellente, entretenant une ambiance rappelant celle des années cinquante. Le rock est entêtant, bondissant, chaloupant et entrainant à souhait. Reposant sur une ligne rythmique imparable, les accords des deux guitaristes font jaillir des sonorités rappelant alternativement celles des années 50, 80 ou 90.

Sans doute moins sensible au charme masculin que certaines autour de moi (…), il n'en demeure pas moins que ce rock à la fois hypnotique accrocheur, dansants, aux mélodies entêtantes, ne m'a pas laissé insensible.

La réaction du public est très positive, le courant est passé. Sur scène comme en fosse, tout le monde en redemanderait volontiers.

L'album éponyme, humblement intitulé "Patrón", contenant onze pistes, est paru le 29 mai 2020, sous le label: Klonosphere. Il semble avoir été bien accueilli par les media spécialisés.

Je n'ai pas tenté de contrarier la volonté de ma Belle qui prétendait aller acheter le disque à l'échoppe, même si en fait je n'étais pas dupe ; il s'agissait (aussi) d'approcher la Bête de scène. Il faut bien que je lâche un peu de lest de temps en temps.

Les cinq titres interprétés ce soir ont légitiment vocation à promouvoir son album ……….

PROGRAMME
Room with a view (Patrón, 2020)
Jump in a fire (Patrón, 2020)
Who do you dance for (Patrón, 2020)
Very bad boy (Patrón, 2020)
Next stop (Patrón, 2020).


THE OLD DEAD TREE [20h20-21h00].
https://theolddeadtree.bandcamp.com/

Lorsque j'ai découvert et apprécié TODT le samedi 21 juin 2008, à Clisson (44), l'occasion de leur prestation du Hellfest, le groupe avait déjà une longue et mouvementée histoire derrière lui. Il assurait alors la promotion de "The Water Fields" paru le lundi 17 septembre 2007. L'album m'avait autant séduit que leur concert. Cependant leur collectif ne fut hélas pas assez solide pour poursuivre sereinement leur carrière ensemble. Difficile de trouver une biographie de ce groupe au parcours chaotique relativement fantomatique… D'ailleurs, notons pour l'anecdote que leur label est "Season of Mist" (La saison des brumes) ; cela ne s'invente pas !...

Toutefois, sur le site Metalorgie je lis notamment : "The Old Dead Tree est un groupe fondé le 18 février 1997 à Paris. La composition initiale comprend Frédéric Guillemot à la batterie, Vincent Danhier à la basse, Manuel Munoz à la guitare et au chant, puis Nicolas Chevrollier à la guitare. Frédéric se suicide le 2 août 1999, et est remplacé par Franck Métayer. Leur premier album, "The Nameless Disease", parait en 2003, dans lequel tous les morceaux sont dédiés à Frédéric. Puis Franck quitte le groupe en 2004, remplacé par Foued Moukid. Leur second album, "The Perpetual Motion", sort en 2005 et étend encore le spectre musical du groupe. Nicolas quitte le groupe en 2006 pour se consacrer à sa vie privée alors remplacé par Gilles Moinet. Le groupe pose une dernière brique discographique en 2007 avec "The Water Fields", mais Foued part peu de temps après s'occuper de son autre projet Arkan. Raphaël Antheaume reprend le poste de batteur, mais le groupe se dissout fin 2009 à cause de tensions internes notamment sur l'orientation musicale d'un quatrième album qui ne verra jamais le jour. Début 2013, The Old Dead Tree se réunit afin de fêter les dix ans de "The Nameless Disease" avec notamment un passage au Hellfest 2013".

Pas de chance, décidément, c'est peu avant la Pandémie qu'un digipak est paru le 6 décembre 2019. Il contient un CD avec 5 titres inédits "The End" et un DVD "The Final Curtain" montrant un documentaire sur la carrière de THE OLD DEAD TREE du début à la fin, limité à 1 000 exemplaires dans le monde. Ces cinq titres furent composés en 2008 lors des sessions d'écriture du 4ème album, et un fut en partie composé en 1999, peu avant la mort du batteur Frédéric Guillemot.

TODT est actuellement dans une série de concerts étalés entre 2022 et 2023. Depuis le 15 décembre 2022, The Old Dead Tree est annoncé à l'édition 2023 du Hellfest.

Une histoire sans fin ?

Le groupe semble être actuellement composé de Manuel Munoz (chant et guitares), Gilles Moinet (guitare), et Raphael Antheaume (batterie). Les autres sont probablement Vincent Danhier (basse), et Nicolas Cornolo (guitariste ex-Dustbowl).

L'organisation impeccable pour la soirée nous laisse peu de répit ; la nouvelle mise en scène à peine installée les franciliens entrent en scène dans une ambiance gothique. Pour accentuer leur singularité, les supports de micro et des pieds de lampes étaient constitués de branchages. Malheureusement, très rapidement l'auditeur peine à distinguer les pupitres ; dans les premiers rangs en tout cas, la sonorisation ne nous semble pas équilibrée. Un surplus de basse rendait le reste peu perceptible. Les chasseurs d'images ne sont pas davantage à la fête avec un éclairage particulièrement minimaliste.

Cela étant, le quintuor montre un certain talent pour exprimer leurs ambiances à la fois mélodiques, lourdes et puissantes. Je reste peu sensible aux voix hurlées et gutturales mais cependant je suis assez ouvert d'esprit pour apprécier l'ensemble. Je ne retrouve pas mon enthousiasme ressenti en 2008, sans doute en raison de sono médiocre, mais cependant je perçois dans la qualité des compositions de bonnes raisons pour le groupe de continuer leur carrière malgré tout. Des belles alternances d'atmosphères ont entretenu mon attention bienveillante. J'ai apprécié tout particulièrement les séquences en mode acoustique, qui m'ont semblé mettre tout particulièrement en évidence leur potentiel. En particulier celui du chanteur dont le timbre m'a paru autrement plus convaincant qu'en mode "vociféraptor".

La prestation a cependant convaincu une bonne part de l'auditoire qui leur accorde une ovation méritée. Le groupe donne rendez-vous à ses admirateurs au Hellfest festival, où ils sont prévus sous le chapiteau Temple le dimanche 18 juin 2023.

Parmi dix titres, quatre sont issus de "The Perpetual Motion", trois de "The Nameless Disease", deux de "The End", et un de "The Water Fields".

PROGRAMME
Sorry (The End, 2015)
Out of Breath (The Perpetual Motion, 2005)
Regarding Kate (The Water Fields, 2007)
Unrelenting (The Perpetual Motion, 2005)
What Else Could We've Said? (The Perpetual Motion, 2005)
The End... Again (The End, 2015)
Even If (The Perpetual Motion, 2005)
We Cry as One (The Nameless Disease, 2003)
It Can't Be! (The Nameless Disease, 2003)
The Bathroom Monologue (The Nameless Disease, 2003).

 

KLONE [21h25-22h40]
https://www.klonosphere.com/

Mon histoire avec KLONE avait mal débuté ! Je les ai découverts sur la scène du Divan du Monde alors qu'ils étaient invités par ORPHANED LAND, le jeudi 7 novembre 2013 ; or, je n'avais pas apprécié … mais alors pas du tout. Surtout rebuté par la voix du chanteur qui, à l'époque, s'exprimait davantage dans un registre trop guttural, et en anglais de surcroit !! Il aurait été hors de question que je me déplace pour les revoir.

Oui, mais voilà, les circonstances en ont décidé autrement. Alors que depuis un certain temps, je lisais ici et là que KLONE aurait évolué, il se trouve que LEPROUS les invita sur la scène de l'Empreinte, le mardi 25 février 2020. Et là, ce fut une autre démonstration ! Leur promotion de l'album "Le Grand Voyage" sorti le 20 septembre 2019 via Kscope, les montrait sous un jour autrement plus intéressant ! Leur prestation lors du festival Midsummer le 25 juin 2022, nous a encore un peu plus séduits.

Les voilà sur une tournée qui a démarré le 28 janvier 2023 prévue jusqu'au 15 avril, avant sans doute quelques festivals d'été ; aujourd'hui, ils sont en tête d'affiche.

Pour rappel, KLONE est un groupe français, mais anglophone, originaire de Poitiers dans le département de la Vienne. Le groupe est initialement formé en 1995 sous le nom de SOWAT. En 1999, SOWAT se renomme KLONE. Leur style me semble plus proche de PARADISE LOST que de Genesis, ce qui autorise leur classement dans le metal gothique, même s'ils évoluent souvent sur les scènes de rock progressif.

Le quintuor sur la scène est actuellement composé de Guillaume Bernard (guitare, depuis 1995), Yann Ligner (chant, depuis 2004), Morgan Berthet (batterie, d'abord en alternance puis officiellement intégré depuis début 2022), Aldrick Guadagnino (guitare, depuis 2012). Enzo Alfano (basse, depuis 2020).

Leur septième album, "Meanwhile", parait ce 10 février 2023. Maintenant que je le découvre a posteriori, il me séduit, mais me semble un zeste en dessous du précédent qui, il est vrai était juste excellent. Il était difficile de faire mieux, sauf peut-être à chanter en français. Mais ce nouvel opus, que je ne manquerai pas de réécouter, n'en demeure pas moins une confirmation et un nouveau tremplin.

Je loue souvent le Trabendo pour ses qualités acoustiques, mais c'est sans compter sur les compétences des ingénieurs du son qui y officient. Une fois n'est pas coutume, l'écrin n'aura pas suffi ; la sonorisation nous a paru mal équilibrée, accordant bien trop de puissance aux sons de basse/batterie. La voix et les guitares restaient cependant perceptibles, mais moins qu'à l'occasion de leur prestation du Midsummer festival, par exemple. En outre, l'éclairage m'a semblé médiocre et sombre ; le peu de lumière était le plus souvent dirigé pour éblouir le public et donc les objectifs de chasseurs d'images.


Mais cependant, les musiciens disposent désormais d'une maitrise qui leur permet de convaincre leur auditoire en dépit de cet effet pénalisant. C'est d'ailleurs avec un titre du nouvel opus que KLONE débute le concert, dont le reste du programme ne manquera pas de mettre nos nuques, jambes et hanches à rudes épreuves.

L'ambiance est chaude, le public acclame le quintuor, même si ce dernier gagnerait encore en communiquant davantage avec son public. A mon sens, les textes anglophones constituent un écueil ; il me semble donc que Yann (notamment) serait bien inspiré de parler en français (au moins) avec son public français. Faute de quoi je n'ai pas ressenti réellement d'interaction. Il ne s'agit pas de réclamer des bavardages inutiles, mais simplement de construire une complicité d'un soir.

Cela étant, j'apprécie suffisamment leur musique pour ne pas dépendre de ce trait de caractère et prendre plaisir à les écouter. Les titres choisis pour nous étourdir permettent astucieusement d'alterner les atmosphères. Tantôt gothiques avec notamment "Rocket Smoke" ou encore "Sealed", rappelant les plus belles portées de PARADISE LOST. Tantôt puissamment lourdes avec notamment "Night and Day" rappelant celles de BLACK SABATH. Tantôt chaloupées et doucement mélodiques avec notamment "Gone Up in Flames" rappelant celles de POLICE (eh oui !). Leur capacité d'enivrement est telle qu'ils m'ont fait oublier mon propre potentiel ; mon sac à poussière n'a plus la résistance d'antan et je confesse avoir perdu mon équilibre dans la fosse, comme un vieil ivrogne. Ma vanité de vieux métallo en a pris un coup, mais ce fut vite oublié dans la fièvre collective. Désormais, je devrai apprendre à calmer mes (h)ardeurs au l'aube de ma sixième décennie !

Le titre "Yonder" qui avait débuté leur prestation au Midsummer en juin dernier, est ici interprété en clôture.

Un peu frustré, je considère que leur répertoire aurait pu justifier un concert plus long (soixante-quinze minutes seulement) ; mais ils nous ont emmenés cependant dans une rétrospective ciblant la période de 2012 à  nos jours.

Parmi les treize titres interprétés ce soir, quatre sont issus de "Meanwhile" (2023), quatre de "Le grand voyage" (2019), trois de "Here Comes the Sun" (2015), un de "The Dreamer's Hideaway" (2012), et un de "Black Days" (2010).

PROGRAMME
Elusive (Meanwhile, 2023)
Rocket Smoke (The Dreamer's Hideaway, 2012)
Night and Day (Meanwhile, 2023)
Sealed (Le grand voyage, 2019)
Keystone (Le grand voyage, 2019)
Gone Up in Flames (Here Comes the Sun, 2015)
Within Reach (Meanwhile, 2023)
Bystander (Meanwhile, 2023)
Immersion (Here Comes the Sun, 2015)
Army of Me (Black Days, 2010) (reprise de Björk)
Nebulous (Here Comes the Sun, 2015)
Silver Gate (Le grand voyage, 2019).
RAPPEL :
Yonder (Le grand voyage, 2019).

©Nidhal Marzouk Pro

Je patiente volontiers à l'échoppe encombrée d'admirateurs, pour obtenir l'album paru hier. Guillaume se charge lui-même de me le servir. Nous ne tardons pas dans les parages que déjà se dessine une autre aventure musicale le lendemain…