samedi 17 février 2018

DROPKICK MURPHYS – Zénith de Paris – 17/02/2018


Pile-poil un mois avant la Saint-Patrick, nous sommes nombreux, dans un Zénith plein pour la seconde soirée de suite, à avoir décidé de nous mettre au Vert ! Même si la Heineken n'a de vert que son verre d'emballage, la bière coule à flots (pas seulement dans les gorges déployées, d'ailleurs !) et les urinoirs sont très convoités (chez les hommes comme chez les femmes !).

GLEN MATLOCK (19h30-20h)
En me rendant à un concert de rock celtique, j'étais bien loin de m'attendre à assister à un concert acoustique d'un des membres fondateur des Sex Pistols ! Pourtant, sur la scène c'est bien Glen Matlock (61 ans) premier bassiste des Sex Pistols (avant, donc, Sid Vicious) et de surcroit compositeur de la plupart des morceaux du groupe ! Il aurait pu légitimement se contenter de la reprise exclusive des titres qui ont fait sa gloire, mais en fait nous aurons droit à un récital honorable et plutôt pépère …
Il fallait disposer d'un certain aplomb pour affronter seul à la guitare sèche un auditoire venu s'encanailler. Mais son passage ne laissera sans doute pas d'autre souvenir au public poli et respectueux que la sensation mélancolique d'avoir assisté à un concert d'une partie du groupe légendaire …
PROGRAMME
God Save the Queen (Sex Pistols)
Sexy Beast
Pretty Vacant (Sex Pistols)
(à complèter…)

FLOGGING MOLLY (20h15-21h15)
Avant cette soirée, je ne m'étais pas intéressé à ce qui passait en première partie ; j'ignorais donc l'existence de Flogging Molly. Compte tenu de la claque monumentale prise ce soir, c'est avec fébrilité que je me suis mis en quête d'informations sur ces formidables fêtards…
J'apprends ainsi que Dave King, fondateur du groupe, qui est né et a grandi en Irlande, n'est autre que l'ex-chanteur du groupe de heavy-metal Fastway créé par "Fast" Eddie Clarke, ex-guitariste de Motörhead ! Intéressante et surprenante origine musicale !! Issu d'une famille de musiciens axés autour de la musique traditionnelle irlandaise, l'insolent rejeton est cependant davantage attiré par le hard-rock et le punk-rock, en pleine expansion à cette époque. Il part pour les États-Unis dans les années 1980 où, après quelques errements, il finit part réunir son groupe à Los Angeles, en Californie en 1997.
Flogging Molly, qui s'ébat dans un folk celtique (très) musclé est désormais composé de Dave King (chant, guitare acoustique), son épouse Bridget Regan (violon, flûte irlandaise, uilleann pipes), Dennis Casey (guitare électrique), Matt Hensley (accordéon), Nathen Maxwell (basse, chant), Bob Schmidt (mandoline, banjo, bouzouki) et George Schwindt (batterie).

Si leur dernier opus "Life is Good", paru en 2017, me semble relativement fade au lendemain du concert, en revanche ce que j'écoute par ailleurs, "Drunken Lullabies" (2002) ou "Speed of Darkness" (2011), confirme et amplifie tout mon intérêt ! Mais revenons à cette soirée dantesque…

Indéniablement un groupe de scène, FM a survolté le Zénith ! Cette salle a connu pourtant bien des émotions en ma présence (130 concerts depuis mars 1985) mais là, vu des gradins c'était particulièrement hallucinant et réjouissant de voir autant de bonheur partagé du premier au dernier rang ! Quelle fête !
Dave King est un personnage attachant, très charismatique. Le genre de type avec qui on a envie de trinquer une chope dans un pub surchauffé par l'agitation frénétique des danseurs et musiciens ! Quitte à hasarder quelques mots en français il parvient en toute simplicité à attirer l'attention et à attiser la tension, selon les titres à présenter.
Le groupe n'est pas économe de ses efforts et laisse peu de temps de répit dans ce déluge de notes et d'excitations !
J'observe a posteriori que seuls trois titres du programme sont extraits du dernier opus (que je trouve décevant) alors que quatre titres sont extraits de Drunken Lullabies (que je préfère nettement !).
Une très réjouissante découverte qui laisse un sacré gout de reviens-y !




PROGRAMME
The Hand of John L. Sullivan (Life Is Good)
Swagger (Drunken Lullabies)
Selfish Man (Swagger)
Drunken Lullabies (Drunken Lullabies)
The Days We've Yet to Meet (Life Is Good)
Life in a Tenement Square (Swagger)
Float (Float)
Tobacco Island (Within a Mile of Home)
Devil's Dance Floor (Swagger)
Crushed (Hostile Nations) (Life Is Good)
If I Ever Leave This World Alive (Dédié aux victimes de l'attaque terroriste au Bataclan en 2015) (Drunken Lullabies)
What's Left of the Flag (Drunken Lullabies)
The Seven Deadly Sins           (Within a Mile of Home).



Au terme de cette prestation époustouflante, je suis enclin à considérer dans un premier temps que ces joyeux drilles ont peut-être bien volé la vedette à la tête d'affiche !...

…Mais bien qu'épuisé, le public continuera à faire la fête grâce au rock teigneux de DROPKICK MURPHYS !

DROPKICK MURPHYS (21h40-23h15)
Une fois les lumières éteintes, la douce voix celte féminine de Sinéad O’Connor prépare longuement le public impatient pour l'entrée tant attendue des gaillards.

Dès les premières notes, nos pauvres oreilles dépourvues de protection auront tôt fait de se rendre compte que la sonorisation semble quelque peu excessive, mais fort heureusement elle reste audible malgré tout.
DM nous balance d'emblée quatre titres sans pause ! Le public semble assommé après cette première salve mais peu à peu il se ressource, entrainé irrémédiablement par les rythmes toujours plus endiablés et entrainants !
Nous retrouvons donc Al Barr (chant), James Lynch (guitare, chœurs), Ken Casey (basse, chant), Matt Kelly (batterie, chœurs, bodhrán), Tim Brennan (guitare, accordéon), Jeff DaRosa (Mandoline, guitare acoustique, banjo) et Lee Forshner (-info à confirmer- cornemuse).

Le groupe dont la notoriété s'est construite sur sa réputation festive avait fait savoir qu'il préfère jouer deux soirées dans une salle garantissant la proximité avec son public que dans une arène démesurée où l'ambiance est moins perceptible. Généreux et conscients que beaucoup viendraient aux deux soirées, le programme était différent de la vielle. Nos 24 titres de ce soir me conviennent parfaitement. Cinq titres sont extraits de l'opus "Signed and Sealed in Blood" ; ça tombe bien je l'apprécie tout particulièrement ! Plus surprenant, seuls deux titres sont extraits du dernier album "11 Short Stories of Pain & Glory", mais il est vrai qu'après la tournée promotionnelle de l'année dernière le public autant que le groupe préférait revisiter l'ensemble du répertoire ! Tous les opus du groupe sont représentés ce soir et  chaque titre est une source de réjouissance !

Engagé, et énergique le groupe exprime, à coups de grosses guitares, de banjo, d’accordéon, de cornemuse, et de chœurs enragés, les thèmes abondamment illustrés par des images en fond de scènes. La camaraderie, le sport, la bagarre, le courage,… bref les vertus (?) habituellement attribuées aux irlandais dont ils revendiquent fièrement les origines.

Arrive le bien nommé "Until the Next Time" qui, comme l'an dernier offre l'occasion aux filles d'abord (les autres ensuite) de grimper sur la scène pour clore ce concert dans une joyeuse pagaille !


PROGRAMME
The Foggy Dew (chant de Sinéad O’Connor)

The State of Massachusetts (The Meanest of Times)
The Boys Are Back (Signed and Sealed in Blood)
The Gang's All Here (The Gang's All Here)
Sunday Hardcore Matinee (Going Out in Style)
The Warrior's Code (The Warrior's Code)
Going Out in Style (Going Out in Style)
Blood (11 Short Stories of Pain & Glory)
Buried Alive (Blackout)
The Outcast (Blackout)
I Had a Hat (traditionnel)
Barroom Hero / Do or Die / Never Alone / Boys on the Docks (Do or Die)
The Fields of Athenry (reprise de Pete St. John)
Forever            Sing (Loud, Sing Proud!)
Captain Kelly's Kitchen (The Warrior's Code)
Jimmy Collins' Wake (Signed and Sealed in Blood)
(F)lannigan's Ball (The Meanest of Times)
Curse of a Fallen Soul (The Gang's All Here)
Rose Tattoo (Signed and Sealed in Blood)
Prisoner's Song (Signed and Sealed in Blood)
Caught in a Jar (Do or Die)
Johnny, I Hardly Knew Ya (The Meanest of Times)
Out of Our Heads (Signed and Sealed in Blood)

Rappel : (23h-23h15)
I'm Shipping Up to Boston (The Warrior's Code)
Until the Next Time (11 Short Stories of Pain & Glory).



En général un récit de concert ne peut que tenter d'exprimer des impressions, des émotions mais pour ce type de soirée, cette vérité est encore accrue. Une fête comme celle-là se vit, ne se raconte pas. Ou imparfaitement.

samedi 20 janvier 2018

AUDREY HORNE + THE NEW ROSES au Petit-Bain à Paris (13ème) – 20/01/2018



Quatre bonnes raisons pour contrarier cette morose soirée hivernale et pluvieuse.
- D'abord, AUDREY HORNE est un groupe norvégien qui nous avait laissé un souvenir étourdissant et impérissable lors de son passage au fameux Raismesfest lors de l'édition 2013.
- Le Petit-Bain est une salle de concert que je ne connaissais pas encore.
- Cerise sur le gâteau, les teutons THE NEW ROSES, autre belle révélation du Raismesfest (édition 2016) sont aussi de la partie !
- Epi, deux mois sans concert c'est long.
Ajoutons à cela que cette soirée était un bon prétexte pour festoyer joyeusement entre amis toute l'après-midi …

La crue de la Seine (l'eau est au ras du quai à cet endroit !) aurait pourtant pu contrarier ce projet car en fait ce site est une barge flottante, amarrée sur le quai opposé à Bercy, entre le quai de la Gare et le Batofar (…) ! Astucieusement aménagée, son fond-de-cale est un bel auditorium qui annonce pouvoir accueillir quelques 450 personnes et dont l'acoustique s'est révélée excellente !
Cette belle dame s'est cependant faite désirer ; la bande de joyeux drilles dont nous faisions partie a dû attendre sous une pluie fine, bien au-delà de l'horaire qui était annoncé. Mais il en fallait davantage pour refroidir nos (h)ardeurs !

Une fois dans la place, nous avons à peine le temps de papoter dans la fosse, que le hardrock mélodique, festif et énergique d'AUDREY HORNE vient nous décrasser les cages à miel ! Les nuques sont vite mises à l'épreuve, les crinières, les poings et les cornes s'agitent, les rangs se bousculent, bref c'est la fête !!!
Rapidement rassurés sur la qualité sonore (le son est audible et d'une puissance raisonnable !), nous sommes rentrés immédiatement dans le vif du sujet, en retrouvant toutes les qualités qui motivent notre intérêt pour ces Vikings ! Les lignes mélodiques et soli incisifs des guitares, la section basse/batterie implacable, les chœurs qui accompagnent un chanteur survitaminé, tout a contribué à nous rappeler les meilleures heures du hardrock des 80's. Il n'est pas rare que certains passages donnent l'impression troublante que Thin Lizzy aurait pris Ozzy au chant ! Iron Maiden n'était pas loin dans les esprits non plus mais n'allez pas croire que le répertoire d'AUDREY HORNE se limite à leurs influences ! C'est rafraichissant et jouissif à souhait !
C'est du rock pur jus et sans fioritures pas de bande-son, juste de l'énergie qui donne envie de bondir à en perdre haleine !

Dans le programme de quatorze titres, cinq permettent de se faire une idée prometteuse pour "Blackout", opus qui vient juste de paraitre (et que je me procure à l'échoppe) ; "Audrevolution", "Blackout", "Midnight Man", "Naysayer", et "This is War". Six titres sont issus de "Youngblood" paru en 2013, l'auditoire n'en attendait pas moins ! Mais bon, de toutes les façons, point de temps mort durant leur concert.

En tout état de cause, ces valeureux scandinaves confirment une nouvelle fois les talents que j'avais décelés en 2013 ; énergie, mélodie, folie et fraternité. En effet, ce groupe semble soudé depuis 2002 autour de Torkjell Rød/Toschie (chant), Arve Isdal/Ice Dale (guitare), Thomas Tofthagen (guitare), et Kjetil Greve (batterie). Le dernier arrivé est le bassiste barbu Espen Lien (depuis 2007), tout autant impliqué, notamment dans les chœurs.
Toschie, doté de tatouages remarquables, dispose comme à l'accoutumée d'un vrai charisme. Il harangue constamment le premier rang et vient dans la fosse chanter avec son public ébahi ! Comme si cela ne suffisait pas, les deux guitaristes font de même un peu plus tard, ce qui est encore plus surprenant. Comment ne pas être séduit par ces gros malades !
PROGRAMME
This Is War (Blackout)
Audrevolution (Blackout)
Out of the City (Pure Heavy)
This Ends Here (Youngblood)
Youngblood (Youngblood)
Midnight Man (Blackout)
Blackout (Blackout)
The King Is Dead (Youngblood)
Naysayer (Blackout)
Pretty Little Sunshine (Youngblood)
Straight Into Your Grave (Youngblood)
Redemption Blues (Youngblood)
Waiting For The Night (Pure Heavy)
Blaze of Ashes (Audrey Horne).

La prestation incandescente dure soixante-quinze minutes ; un peu court, tout de même. Sans rappel de surcroit. Paradoxalement, alors que le public était logiquement déchainé durant le concert, le retour des musiciens ne m'a pas semblé être réclamé avec la vigueur qui eût été nécessaire. On va tenter une justification hasardeuse : c'est l'hiver, les ours ont ouvert un œil mais hibernent encore. Il est probable aussi que la soirée avait ainsi été planifiée pour permettre au second groupe de ne pas finir trop tard …
Toschie est le premier à venir à l'échoppe pour se soumettre volontiers aux demandes de dédicaces et de portraits. Les autres membres se montreront tout autant disponibles ! Bien entendu, le CD "Blackout" (15€) dédicacé sera désormais en bonne place dans mon salon dans les jours à venir.




La soirée continue avec les allemands de Wiesbaden, THE NEW ROSES.
Fondé en 2007, ce groupe est actuellement composé de Timmy Rough (chant et guitare), de Norman Bites (guitare), de "Hardy" (? mais où est donc Laurel ?? - basse) et Urban Berz (batterie). Ils commencent à disposer d'une notoriété grandissante grâce à leurs prestations en ouverture de ZZ-Top, Y&T, ou d'autres allemands tels qu'Accept ou Die Toten Hosen. Je les ai donc découverts et remarqués en 2016 lors du Raismesfest mais l'année suivante il étaient également au Hellfest…(non, je n'y étais pas).
Les musiciens sont efficaces, en particulier Norman Bites dont les interventions sont remarquables et leur style, qui me semble se rapprocher davantage de Guns 'n' Roses ou de Poison que de Metallica, est agréable à écouter. Etonnamment, alors qu'à la base je n'ai jamais été un admirateur de G'n'R, je parviens à apprécier (impression accentuée à l'écoute du dernier CD) ces sons chaloupés et endiablés  par des musiciens qui manifestement ont pris leur biberon en écoutant ces ricains.

Onze titres défilent, dont quatre du dernier opus "One More For The Road".
Mais, après la prestation très musclée des norvégiens il faut reconnaitre que l'atmosphère paru différente, relativement plus apaisée, on va dire …
PROGRAMME
Every Wildheart
Forever Never Comes (One More For The Road)
Dancing on a Razorblade
For A While (Without A Trace)
It's A Long Way (Dead Man's Voice)
Whiskey Nightmare (Dead Man's Voice)
Devil's Toys (Without A Trace)
Life Ain't Easy (For A Boy With Long Hair) (One More For The Road)
My Own Worst Enemy (One More For The Road)
Thirsty (Dead Man's Voice)
One More for the Road  (One More For The Road).

Pas de rappel non plus, il faut croire que la soirée était ainsi formatée… Je me demande bien qui est l'hurluberlu qui se permet ainsi de régenter notre soirée, car The New Roses semblait frustré de ne pas pouvoir continuer …



La durée de la prestation, l'éclairage et la sonorisation furent similaires aux deux groupes ; on ne peut donc pas prétendre que le dernier fut la tête d'affiche. Néanmoins, a posteriori, nous étions nombreux à imaginer que THE NEW ROSES eût mieux adapté pour chauffer la salle. Le public aurait pu se lâcher avec les Vikings et peut-être obtenir un programme un peu plus long
Je tiens à soutenir THE NEW ROSES qui n'a toutefois pas démérité, en me rendant à l'échoppe où je retrouve le bassiste qui me vend leur dernier CD "One More for the Road", (15€) paru en 2017. 

mercredi 15 novembre 2017

HELLOWEEN – Zénith de Paris - 15/11/2017

Groupe de métal allemand, Helloween est considéré comme le fondateur du genre "speed mélodique". Ils ont débuté en 1984, puis évolué vers le succès sans une ombre jusqu'en 1989, pour la tournée du diptyque "Keeper of the Seven Keys". Puis les tensions naissent au sujet du contrôle du groupe qui se scinde alors en deux, Helloween et Gamma Ray. 
Passons sur ces détails malheureux, ils ont décidé après trop d'années de brouilles stupides de se réunir, le temps d'une tournée, sous la bannière Pumpkins United.
Nous retrouvons ainsi un septuor magique : Michael Weikath (guitare, chœur, depuis 1984), Markus Grosskopf (basse, chœur, depuis 1984), Kai Hansen (guitare, chœur, de 1984 à 1989), Michael Kiske (chant de 1986 à 1993, puis depuis 2016), Andi Deris (chant depuis 1994), Sascha Gerstner (guitare, chœur, depuis 2002) et Daniel Löble (batterie, depuis 2005).

Pour ma part, je les avais découverts le 20 aout 1988 à l'occasion de leur prestation lors du festival de Donington (entre Derby et Nottingham dans l’Est des Midlands en Angleterre) avec quelques cent mille personnes. J'ai pu confirmer rapidement un certain intérêt puisque le Monsters of Rock les a amenés le 24 septembre 88, au POP de Bercy.
Toutefois, de manière assez surprenante, les cinq fois où j'ai eu l'occasion de les voir sur scène (deux en 1988/tournée Keeper of the Seven Keys Part 2, 1998/tournée Better Than Raw, 2003/tournée Rabbit Don't Come Easy et 2008/tournée Gambling With The Devil), ce furent dans l'ombre d'un certain IRON MAIDEN pour lesquels ils ouvraient ; et j'ai toujours ainsi sous-estimé leur valeur en comparaison avec la Dame de Fer.
Ils ont fait ainsi partie de ces nombreux groupes que j'ai relativement méprisés, à tort. Je leur ai toujours porté une estime suffisante pour apprécier leurs prestations scéniques mais insuffisante pour acheter leurs CD (lacune comblée ces derniers jours). Question de circonstances, sans doute.
En tous cas, cette réunion des "frères ennemis" justifiait que j'achète pour la toute première fois un ticket pour me rendre leur concert, accompagné de mon fils et de ma p'tite Fée.

Le Zénith est quasi plein pour cette soirée exclusivement consacrée à la célébration des retrouvailles des pastèques teutonnes réunies, pendant près de trois heures (pause dessins animés comprises, il est vrai !).
La discographie (16 opus) est largement visitée (à l'exclusion étonnante de Gambling With the Devil) avec pas moins de vingt-quatre titres (dont 5 titres de Keeper of the Seven Keys-Part I-1987, 4 titres de Keeper of the Seven Keys-Part II-1988, 3 titres de Master of the Rings-1994, 2 titres de The Time of the Oath-1996, 2 titres de Walls of Jericho-1985, 1 titre de 7 Sinners-2010, 1 titre de Better Than Raw-1998, 1 titre de Straight out of Hell-2013, 1 titre de Pink Bubbles Go Ape-1991). Je confesse ne pas connaître assez bien leur répertoire pour juger du choix des titres ou de leur interprétation par rapport à l'origine, mais le fait que le tout est efficace et rudement agréable aux tympans !

La scène très ample se déploie avec une avancée centrale dans le public. Un vaste écran diffuse les images illustrant les différentes étapes du groupe. Les intermèdes de dessins animés m'ont souvent laissé perplexe ; je n'ai sans doute pas tout compris de leur humour, mais c'est pas grave, c'était globalement marrant. La sonorisation est puissante mais audible. Bref, tout est réuni pour faire la fête, fête entretenue par à un public enthousiaste pourtant de tous âges.

Ce que j'apprécie tout particulièrement chez Helloween, c'est la qualité des deux chanteurs Michael Kiske et Andi Deris dont le timbre me rappelle parfois André Matos (Angra) ou parfois Geoff Tate (Queensrÿche). Ils démontrent avec la même aisance sur scène qu'en studio une grande amplitude vocale, aussi juste dans les aigus que dans les graves. Et, leur charisme fait le reste ; ils chantent avec conviction et savent emporter l'enthousiasme de leur public.
Mais les envolées lyriques et duos de guitares sont également magnifiques, on a autant envie de chanter avec les chanteurs qu'avec les guitares, preuve que les compositions sont de grande qualité !

Inutile de préciser qu'avec de tels ingrédients, la fosse dans laquelle j'ai survécu avec mon fils (et ma p'tite Fée en retrait prudent), était en ébullition ! Des bousculades bienveillantes et festives mêlant des tempes grises et de jeunes crinières hérissées ont contribué maintenir une très bonne ambiance pendant tout le concert !
Les allemands ont le bon gout de clore la soirée par une pluie de confettis et de ballons oranges avec lesquels le public échange de longues passes durant un "I Want Out" qui accentue encore un peu plus l'intensité de la fête.
Vraiment une bien belle soirée metal qui aura replongé les plus anciens dans nos chères 80's !



PROGRAMME

Introduction sonore : Let Me Entertain You (Robbie Williams)

Halloween (chanté par Michael Kiske & Andi Deris) (Keeper of the Seven Keys, Part I)
Dr. Stein (chanté par Michael Kiske & Andi Deris) (Keeper of the Seven Keys, Part II)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
I'm Alive (chanté par Michael Kiske) (Keeper of the Seven Keys, Part I)
If I Could Fly (chanté par Andi Deris) (The Dark Ride)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Are You Metal? (chanté par Andi Deris) (7 Sinners)
Kids of the Century (chanté par Michael Kiske, Michael) (Pink Bubbles Go Ape)
Waiting for the Thunder (chanté par Andi Deris & Kai Hansen) (Straight out of Hell)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Perfect Gentleman (chanté par Andi Deris) (Master of the Rings)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Starlight / Ride the Sky / Judas (chanté par  Kai Hansen) (Walls of Jericho)
Heavy Metal (Is the Law) (chanté par Kai Hansen) (Walls of Jericho)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Forever and One (Neverland) (chanté par Michael Kiske & Andi Deris) (The Time of the Oath)
A Tale That Wasn't Right (chanté par M. Kiske & A. Deris) (Keeper of the Seven Keys, Part I)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
I Can (chanté par  Andi Deris) (Better Than Raw)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Solo de batterie (duo par images interposées, Dani Löble & Ingo 'battle') Hommage à Ingo
Livin' Ain't No Crime (The Best, The Rest, The Rare)
A Little Time (chanté par  Michael Kiske) (Keeper of the Seven Keys, Part I)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Why? (chanté par  Michael Kiske & Andi Deris) (Master of the Rings)
Sole Survivor (chanté par  Andi Deris) (Master of the Rings)
Pause dessin animé (Seth & Doc)
Power (chanté par  Andi Deris) ) (The Time of the Oath)
How Many Tears (chanté par  Andi Deris, Kai Hansen & Michael Kiske) (Walls of Jericho)

RAPPEL :
Eagle Fly Free (chanté par  Michael Kiske) (Keeper of the Seven Keys, Part II)
Keeper of the Seven Keys (chanté par  M. Kiske & A. Deris) (Keeper of the Seven Keys, Part II)

RAPPEL 2 :
Kai Hansen Solo / In the Hall of the Mountain King
Blue Suede Shoes (reprise de Carl Perkins) (extrait, chanté par Michael Kiske)
Future World (chanté par  Michael Kiske) (Keeper of the Seven Keys, Part I)
I Want Out (chanté par  Michael Kiske & Andi Deris) (Keeper of the Seven Keys, Part II)

Bande son finale : A Tale That Wasn't Right


lundi 6 novembre 2017

TRUST – Bus Palladium le 06/11/2017 + Le Bataclan le 08/11/17


L'histoire de mon intérêt pour TRUST est à la fois longue, torturée, paradoxale et complexe. Mon respect et mon admiration pour ce groupe ne peut pas être mis en doute mais, comme il est coutume de dire, "qui aime bien châtie bien". Il me semble nécessaire de situer mon état d'esprit avant de tenter de relater mes impressions sur cette série de concerts parisiens.

J'ai découvert le groupe courant 1980, peu après avoir découvert AC/DC. Dès la première écoute de leur opus "Répression" j'ai été subjugué par l'énergie et l'audace dégagées par ce groupe français et francophone ! L'analyse de ses textes m'a passionné et me questionne encore aujourd'hui sur notre société et ses valeurs. Mêmes réactions à l'écoute de l' "Elite", leur précédent et premier opus.
Le propos insolent et dénonciateur des …disons quatre premiers opus, me parait le plus souvent pertinent ; cependant si j'adhère totalement à une grande partie d'entre eux, d'autres me gênent déjà en 1980. Paradoxalement, j'étais ainsi prêt à soutenir l'existence de TRUST face à des détracteurs, tout en dénigrant certaines prises de position.
Les pseudo-critiques du milieu musical et des élites bien-pensantes (toujours les mêmes que de nos jours) prétend(ai)ent dénoncer une démagogie à propos de certaines chansons qui, certes, dévi(ai)ent de la pensée-unique en vigueur. Pour ma part je persiste à penser que la part de démagogie de Bernie porte sur d'autres chansons et s'est amplifiée dans les années 90, en particulier avec la tournée "Europe et Haines". En gros, j'adore le Bernie qui dénonce tous les extrêmes religieux et politiques, ce qui fut le cas en particulier dans les quatre premiers opus, mais je ne peux pas adhérer à son apologie de certains personnages douteux de l'Histoire. C'est la raison pour laquelle je me suis peu à peu déconnecté du parcours, d'ailleurs très chaotique (claquements de portes incessants), du groupe…

Cette passion contrariée m'a toutefois permis d'assister à cinq de leurs concerts, le premier étant celui du 21 novembre 1981 à Blois (41), lors de la tournée "Marche ou Crève", avec Starfighters en première partie ! J'ai gardé de cette époque le souvenir nostalgique de concerts comparables avec ce qui était permis d'imaginer en écoutant les 33 tours. Mais, je doutais de revivre tout cela. Cette crainte avait été alimentée par le souvenir amer de la dernière fois où je les voyais ; c'était au concert du 25 novembre 1989. Impression encore accrue par la suite avec les échos perçus à l'issue des autres prestations durant les 90's ; même la musique avait perdu son identité.
Et puis, vingt-huit années ont passé. Après moult "viens-ici, fout-le-camp", voici nos deux complices réunis à nouveau et, semble-t-il, avec les meilleures intentions.

Leur longue, audacieuse et admirable tournée leur a permis de confirmer leur popularité dans de nombreuses villes françaises et les voilà enfin pour une série de cinq concerts à Paname ! Mon calendrier d'automne étant déjà bien chargé je me suis contenté de choisir deux dates. Choix difficile, j'ai renoncé au Trianon, à La Maroquinerie ainsi qu'à l'Elysée Montmartre et donc opté pour les deux autres…

D'abord le Bus Palladium, car cette salle mythique a accueilli une bonne part des artistes du monde rock depuis les années 60, alors que je n'y ai jamais mis les pieds ! Je me disais (naïvement) que le premier concert de cette série parisienne serait probablement marqué par des particularités pour les privilégiés entassés dans ce petit club. J'imaginais un concert jusqu'au bout de la nuit, des invités …
Ensuite le Bataclan, car je tiens à soutenir cette salle qui vient de renaitre d'un cataclysme et car, en déclinaison qui me semble logique, j'attends de pieds fermes que Bernie y chante LA chanson adéquate. En effet, pour moi "M. Comédie" s'impose à la fois en hommage aux victimes et en rappel aux amnésiques.

J'attends donc beaucoup de ces deux concerts ; j'attends de l'émotion, de la rage, de la révolte, de l'abnégation, de la générosité (durée de concert), de la passion, de la nostalgie et, (était-ce trop demander ?) pour le Bataclan, un hommage en chanson. Il s'avèrera que je suis bien trop exigeant.

Le problème avec la bande à Bernie, c'est que la Légende, les Principes, la communion avec le public et tout le tralala, c'est de la foutaise. Alors, bien sûr, on pourra toujours m'opposer que l'artiste est libre et que le public n'a qu'à suivre ou s'en aller, épicétou. Certes, mais quand-même…

Déjà, avec le recul sur les deux soirées, comment ne pas remarquer le maigre programme. Dix titres par soir et puis "au revoir les amis, nous avons notre tisane à prendre". De surcroît, peu de différence entre les programmes ; en allant au Bus Palladium le public a eu droit (ô privilège !) à "Chaude est la foule" et "Instinct de mort" (wouaaaâh, la vââche !), et en allant au Bataclan, leurs Altesses ont daigné nous accorder "La mort rôde" et "Le temps efface tout" (ô làlàààh !), autant dire que côté friandise les gourmands sont restés sur leur faim.
En outre, au Bataclan, Trust a eu la bonne idée d'interpréter "Fatalité" (aaâh !) …mais ce fut sans la fantaisie d'un saxophoniste (oooôh !) qui aurait pourtant ajouté à la folie du titre et aurait donc été le bien venu pour cet événement… (et qu'on ne vienne pas m'argumenter du cout d'un musicien de session, d'autant plus que d'autres fantaisies auront été accordées aux privilégiés du Trianon.)
Pompon sur le béret : Je suis évidemment très déçu de l'absence de mon très attendu, tellement indispensable et opportun "M. Comédie". Au diable les symboles, "L'institution n'a plus d'valeur, pratique l'inceste avec ta sœur" qu'il disait le Bernie. Ça c'était avant, c'était il y a longtemps !
Ah, j'allais oublier (et pour cause !), autre décalage avec la réalité : l'hommage aux victimes du Bataclan était sans doute émouvant, mais la minute de silence fut d'autant plus facile à respecter que la salle était encore à moitié vide ! L'autre moitié du public, dont moi, mon fils et ma p'tite Fée, et ben elle était dehors à attendre de pouvoir entrer. Affligeant, juste affligeant.

A la lecture de ce récit, je ne voudrais pas laisser l'impression de n'avoir rien apprécié durant ces deux soirées, c'est juste qu'il a toujours un "mais". J'ai trouvé les musiciens à la hauteur, même si on aurait apprécié un peu plus de spontanéité et de folie. Bernie chante bien, avec sa désinvolture habituelle, mais pourquoi a-t-il gommé du répertoire tous les titres vraiment dénonciateurs des premiers albums ? A la trappe, "Bosser 8 heures", "Idéal", "les Brutes", "l'Elite", "Le Sauvage", "La Grande Illusion", "Varsovie", "Les sectes", "Toujours pas une tune", et donc " M. Comédie" (oui j'y tenais !). Sans compter qu'il aura encore fallu qu'il balance des propos contestables et pour le coup bien démago (affaire Traoré qui est loin d'être aussi manichéenne qu'il le dit, ou encore Macron qu'il est de bon aloi de critiquer bien sûr). En fait, Bernie n'est plus révolté, il est juste désabusé mais lisse et politiquement correct. Soit il a oublié qui il était, soit je ne l'ai pas compris. Il y a sans doute un peu des deux, à mon humble avis.

Le public a plutôt bien participé, mais aucun rapport avec le public des Insus qui se démène bien plus et chante tout, à la place du chanteur. Revoir enfin Trust à Paris après tant d'années aurait pu/dû être une fête, mais au final ça sent plutôt le pétard mouillé. Et ce n'est pas le magistral et réjouissant "Antisocial" qui aura changé l'impression globale. Pour le côté exceptionnel, il aurait fallu être au Trianon, m'a-t-on dit ; bah merde alors, c'est comme au loto, j'ai misé et j'ai perdu !

Heureusement Nono sauve le portrait. Sur les deux soirées (un peu plus à l'aise au Bataclan) il était manifestement ravi et fier d'être là avec le public.

Et les invités me direz-vous ?
Eh bien au BP j'ai passé une excellente première partie de soirée avec Klink-Clock; un couple français bien déjanté et surprenant. La fille, debout avec un ensemble de percussions atypiques et le mec, avec une guitare ; le tout assurant un bon rock ravageur ! La fille avec son faux-air de Françoise Hardy se révèle en fait comme une tigresse, sauvage, bougeant, frappant et chantant avec une conviction évidente ! Aucune fioriture, du rock à l'état pur !
Vraiment une excellente surprise que je demande à revoir !
Quant au Bataclan, ce fut simplement soporifique. Des belges bien sympathiques mais franchement décalés qui ne laisseront probablement pas un souvenir indélébile, ils ont toutefois bénéficié de l'applaudissement poli du public.

Reste que sur les deux soirées, j'en tire un sentiment contrarié, comme d'habitude avec Trust. Je suis ravi de les avoir revus en bonne forme, pour interpréter les titres dans leur jus d'origine (excepté un "Surveille ton look" méconnaissable). En même temps, je suis assez frustré par un événement qui, à défaut d'être extraordinaire, aura été juste réjouissant.



PROGRAMME

BUS PALLADIUM
BA TA CLAN
L'Archange
L'Archange
Marche ou crève
Marche ou crève
Fais où on te dit de faire
Fais où on te dit de faire
Au nom de la race
Au nom de la race
L'exterminateur
L'exterminateur
Chaude est la foule
La mort rôde
Instinct de mort
Le temps efface tout
Déjà servie
Déjà servie
Démocrassie
Démocrassie
Surveille ton look
Surveille ton look
Comme un damné
Comme un damné
Préfabriqués
Fatalité


Rappel :
Rappel :
Certitude... Solitude...
Certitude... Solitude...
Le temps efface tout
Préfabriqués
Antisocial.
Antisocial.