samedi 24 mars 2018

LAX'N'BLUES - LE SAMEDI 24 MARS 2018 - BARAQUEVILLE (12)




Des âmes bienveillantes insistaient depuis quelques années pour que je me rende à ce festival aveyronnais, cette fois les astres sont positionnés favorablement. Ca tombe bien, compte tenu du succès qui ne se dément pas, un nouvel auditorium est inauguré à l'occasion de cette 16ème édition.
Lax est un lieu-dit de Baraqueville qui accueille une fois par an toute la faune de mélomanes hétéroclites mais éclectiques des environs et d'au-delà. Sous la pluie, heureusement guidé par ma p'tite Fée une autochtone notoire, dans cette campagne profondément retirée, je finis par trouver l'antre réputée.

Très vite, le second objectif de la soirée est atteint ; les amis se retrouvent (au bar, principalement !) et discutent avec un accent aveyronnais qui oblige mes oreilles parisiennes à se tendre tout particulièrement. Heureusement, pour me soutenir dans cet effort, la bière est buvable et pas chère (2€). J'ai bien remarqué le comptoir dédié à l'appétissante gastronomie locale, mais je n'aurai pas eu le temps de m'y rendre ; l'alternance des bavardages, des concerts et des tentatives redoutables d'accès au bar m'auront dissuadé de m'y restaurer. 


Une foule compacte de fêtards s'est donné rendez-vous ce soir et ne se clairsèmera que tard dans la soirée ! (la plus haute densité étant atteinte après 21 heures)
Les plus mélomanes se pressent dans la partie scène alors que les plus assoiffés resteront dans la partie bar dans laquelle était judicieusement installé un écran géant.

KATHY BOYE & THE DTG GANG.
Kathy Boyé (Chant, Piano & Harmonica) a déjà participé à ce festival avec d'autres accompagnants mais cette fois ce sont Mister Tchang (Guitares & Chant), Daniel TBone Stec (Orgue, Piano et Chœurs), Pascal Celma (Basse & Chœurs) et Fabien Tournier (Batterie & Chœurs).
Son retour sur ces planches me semble légitime, non seulement en raison de son origine locale, mais aussi pour la qualité de sa prestation. Du bon blues, de la soul, du rock, se mêlent avec un brio et entrain.
La troublante ressemblance de Kathy avec une femme politique est immanquablement observée par beaucoup, cependant c'est bel et bien son talent de chanteuse qui s'impose, pour le plus grand plaisir du public. Le timbre viscéral et profond de sa voix alternant avec les sons de son harmonica et celui de ses comparses produisent une chaude ambiance, propice à l'entame de cette soirée.
Mister Tchang fait pleurer sa guitare provoquant de belles émotions, pendant que la rythmique délicate et les mélodies au clavier apportent un soutien non négligeable.
Un bel apéritif musical, en somme !





MOUNTAIN MEN
L'écoute de leur dernier opus paru en 2016 "Black Market Flowers" m'avait séduit sans toutefois m'emporter au septième ciel ; du blues, du rock, du folk chanté parfois en anglais parfois en français avec force et conviction mais pas de quoi grimper aux rideaux. C'est donc sans conviction que je me plaçais en fosse.

Mais là, ce fut la claque monumentale de la soirée !! Voilà donc l'exemple-type du groupe de scène par excellence !
Mathieu Guillou (dit "Mr Mat", au chant et à la guitare), et Ian Giddey (dit "Barefoot Iano", à l'harmonica et au choeur) les deux membres fondateurs (2005), déjà très talentueux, ont une la bonne idée de s'entourer d'une rythmique d'enfer avec Denis Barthe (batteur de Noir Désir) et d'Olivier Mathios (bassiste de The Hyènes) ! J'ignore si cette collaboration perdurera mais à mon humble avis ce quartet ainsi formé est forgé pour un succès garanti et en tous cas mérité !
Les deux insolents sont dotés de surcroît d'un humour et d'un charisme saisissant.
Le chant de Mr Mat me fait parfois penser à Bernard Bonvoisin ("passe dans cette vallée", notamment), parfois à Tom Waits.
Mais le plus exubérant est assurément Barefoot Iano ; il s'agite comme un fou furieux sur la scène qui semble du coup trop petite pour lui ! A tel point que, continuant à souffler dans son harmonica, il descend dans la fosse et se fraye un chemin dans le public, jusqu'au fond pour que tout le monde en profite ! Son accent australien ne l'empêche pas d'échanger avec le public amusé par ses pitreries.
J'achète leur opus (15€), emporté par mon enthousiasme et le fait dédicacé par Ian, très sympathique. (L'écoute a posteriori ne fait que confirmer mon impression : à ce jour, MM est avant tout un groupe de scène !) à suivre et revoir absolument !! (Déjà la date du 30 mars à Brétigny me tente bien…)






THE CHRIS SLADE TIMELINE


Le pedigree du Gallois, né le 30 octobre 1946 (71 ans !) laisse songeur : batteur de Tom Jones de 1965 à 1968, Manfred Mann de 1971 à 1978, Uriah Heep en 1980, David Gilmour en 1984, The Firm (avec Jimmy Page !) en 1985/86, Gary Moore en 1987/88, et aussi Asia pour deux opus en 2001 et 2004 ! Mais il est fort probable que ce sont principalement ses prestations au sein d'AC/DC (1989-1994, 2014-2016) qui constituent le motif d'attraction du public de ce soir ! D'ailleurs, c'est bien cet aspect qui est opportunément mis en valeur sur l'affiche …
Manifestement toujours enthousiaste et peu enclin à prendre sa retraite en dépit des errements de ses employeurs australiens, Chris a décidé de s'entourer de cinq musiciens ; deux chanteurs, Paul 'Bun' Davis et Steve Glasscock, (un pour le registre AC/DC et un autre pour le reste) ainsi que James Cornford à la guitare, Michael J Clark au clavier + guitare, et Andy Crosby à la basse. Il nous présente ainsi son honorable parcours, en reprenant des titres qu'il a interprété parfois en studio, parfois sur scène.

Je me suis rendu dans la fosse sans a priori, notamment perplexe sur leur capacité de faire oublier Angus. La soirée en leur compagnie s'avèrera ma foi plutôt sympathique avec des très bonnes reprises ("Back in Black", "Thunderstruck", et "Highway to Hell" pour AC/DC mais aussi "July Morning" pour Uriah Heep et "Davy's on the Road Again" et "Blinded by the Light" pour Manfred Mann).
Hélas, le talent des musiciens, et particulièrement celui du guitariste, a montré ses limites sur des titres cultes ; n'est pas David Gilmour ou Gary Moore qui veut ! L'interprétation de "Parisienne Walkways" a dû faire retourner le pauvre Gary dans sa tombe et celle de "Comfortably Numb" a failli me provoquer une crise cardiaque sur les solos respectifs … Je m'abstiens habituellement de descendre en flammes les artistes que je respecte pour leur courage mais là, non. C'est juste pas possible de toucher ainsi au sacré ! A l'inverse, il m'a pourtant semblé que les parties d'Angus étaient valorisées …
M'enfin, je tiens à rester "bon public" et globalement je veux retenir les bons moments ; et il y en a eu !
Je salue surtout la fougue de Chris qui continue à tourner et à frapper avec l'énergie de ses 19 ans alors qu'il débutait avec Tom Jones ! Il nous présente fièrement et légitimement les titres qui évoquent sa longue carrière, avec lui nous visitons une partie de l'Histoire du rock et je lui en sais gré ! Je sens d'ailleurs que je vais me remettre à écouter du Manfred Mann !!

PROGRAMME
Dirty Deeds Done Dirt Cheap (AC/DC)
Davy's on the Road Again (reprise de Manfred Mann issue de "Watch" (1978)
High Voltage (AC/DC)
July Morning (reprise de Uriah Heep issue de "Look at Yourself" (1971)
Hells Bells (AC/DC)
Parisienne Walkways (reprise de Gary Moore, issue de "Back on the Streets" (1978)
Comfortably Numb (reprise de Pink Floyd)
You Shook Me All Night Long (AC/DC)
Drum Solo
The Razors Edge (AC/DC)
Back in Black (AC/DC)
Blinded by the Light (reprise de Manfred Mann issue de "The Roaring Silence" (1976)
Thunderstruck (AC/DC).

Rappel :
Highway to Hell (AC/DC).



MISS AMERICA
Je ne connaissais pas ce groupe, ni d'Ève ni d'Adam ! A la lecture de leur nom sur l'affiche je craignais le pire et je me disais que leur prestation me donnerait sans doute l'occasion d'aller me désaltérer au bar avec une bonne tisane de houblon. D'autant plus qu'ils sont arrivés sur scène alors qu'une partie du public avait quitté les lieux après le départ de CST ; il faut souligner qu'il était déjà bien tard (plus d'une heure et quart du matin !) lorsque le quartet se décide à venir …
Les rangs de l'auditoire sont donc un peu éclaircis mais l'ambiance monte vite d'un cran grâce à la hargne de ces jeunes sudistes plein d'envie ! Tant pis pour les couche-tôt, ils auront manqué une très belle occasion de se décrasser les cages à miel !
Fondé en 2012, ce groupe composé de Morgane Taylor (Batterie), Dimitri Walas (guitares, chœurs), et Mathilde Malaussena (Basse, chœurs) a véritablement décollé à l'arrivée de Tommy Roves au chant et guitares). Il faut dire que la voix rauque du monsieur a de quoi décoiffer n'importe quel gominé !
Les quatre musiciens occupent la scène avec toute la fougue qui sied à leur musique dont on sent les influences diverses et variées : surtout The Rolling Stones, ZZ-Top, Led Zeppelin, Aerosmith, mais aussi The Who, AC/DC, Oasis, et on en passe ! Cependant avec ma p'tite Fée nous avons nettement ressenti une voix évoquant celle de Joe COCKER, alors que son imposante carrure ne lui prête pas a priori ce timbre…
De surcroît, et cela ne gâche rien, ce sont tous de "beaux gosses" comme on dit ! Personnellement, vous me permettrez d'avoir craqué tout particulièrement pour les deux minettes ravissantes, pleines d'enthousiasme et d'énergie accordant ainsi une place prépondérante à la section rythmique !
Dans la foulée et en dépit de l'heure très tardive de la fin de leur prestation, je me suis rendu à l'échoppe où leurs deux mini-Cd étaient en vente (pour 5€ chaque) ; j'en ai pris un pour le faire dédicacer aux quatre musiciens très volontaires et accessibles. Un petit portrait s'imposait avec ces dames bien entendu …
Dans la nuit aveyronnaise il nous reste à rentrer au son de cet enregistrement qui ne trahit pas notre enthousiasme ! Encore un groupe à suivre !...












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