Le vénérable festival RAISMESFEST, qui s'est tenu une
première fois le 16 mai 1998, fête
cette année sa vingt-cinquième édition
! Il perdure envers et contre divers vents et déluges ! Le décalage entre
l'année fondatrice et l'anniversaire est dû à trois années blanches causées par
des tensions financières (2011), ou par la Pandémie (2020 et 2021). Une autre
menace plane désormais ; la location du parc du château de la princesse est au
mieux suspendue, au pire purement et simplement terminée. Un déplacement dans le
Parc du Hainaut à proximité sauverait l'existence de ce prestigieux festival… Affaire
à suivre.
La ténacité et l'abnégation des louables organisateurs
doivent être encore une fois soulignées, et en particulier celles de Monsieur (oui, monsieur car il mérite un respect indéniable
!) Philippe Delory, car tous ces
aléas auraient pu (et pourraient encore)
mettre un terme à cette belle aventure. Au contraire, cette expérience semble
avoir renforcé l'endurance et la volonté de faire perdurer cet attachant et
convivial Festival.
La proximité du site avec mes origines familiales,
aurait dû m'inciter à y assister dès ses débuts. Au regard des affiches
antérieures, ce coupable mépris m'a causé bien des frustrations a posteriori. Je
n'ai daigné y prêter attention que pour sa dixième édition, les 8 et 9
septembre 2007. Après cette première
participation, le virus a mis un temps de maturation pour modeler ma curiosité
en addiction. Tant et si mal, qu'aujourd'hui ce n'est que ma onzième participation
!
Chaque année, les affiches de ce rendez-vous nordiste
sont attractives pour les metalophiles, en particulier pour les amateurs de hard
rock qui entretiennent une nostalgie envers les sonorités les plus mélodiques
et/ou bluesy du genre. Ici, les oreilles ne sont pas agressées outre mesure ; depuis
plusieurs années maintenant, la programmation évite de prospecter vers les territoires
de la WarZone du Hellfest.
Cette 25ème
édition propose 17 groupes en
deux jours, soit huit le samedi et neuf le dimanche. Sept nations sont représentées, dont la
France avec sept groupes. La part internationale comprend des Anglais (trois), des Néerlandais (deux), des Suédois, (deux), des Canadiens (un), des Américains (un), et des Allemands (un).
Soulignons la louable démarche de l'Organisation qui promeut
la région des Hauts-de-France en réservant tous les ans une scène aux artistes
ch'tis. Le Ch'tirock festival, qui sert de tremplin pour accéder à la scène du
Raismesfest, a permis après une session le samedi 3 mai, de sélectionner TT
TWISTER (Allennes-les-Marais) et THE LADYBOYS
(Lille). Notons également
qu'ABBYGAIL (Orchies) revient au RF
pour notre grand plaisir et que GOODGRIEF (Arras)
a été réinvité après avoir été contraint à renoncer à sa sélection l'an dernier.
Dernière observation, VANDEN PLAS est réinvité pour la
troisième fois ; il est censé représenter le rock progressif, dans sa frange progmetal.
Je me souviens non sans émotion de la participation mémorable de dignes
représentants de ladite mouvance ; ANATHEMA, PENDRAGON, LEPROUS, PAIN OF SALVATION,
THRESHOLD, SONS OF APPOLO.
Comme tous les ans, le RAISMESFEST demeure une source
de belles découvertes (en tous cas pour
moi). Voire de réjouissantes surprises ! Par exemple, je ne me suis pas
encore remis de la prodigieuse décharge électrique produite par ROBERT JON en
2023, ni de celle par CACHEMIRE l'année dernière !
Cette année, je vise particulièrement six
groupes que j'ai hâte de découvrir sur scène et d'évaluer : RED BEANS & PEPPER SAUCE,
FREAK KITCHEN, BLUES PILLS, THE KARMA
EFFECT, CATS IN SPACE, et KOMODRAG & THE MOUNODOR.
Sept autres m'intéressent
aussi mais sont déjà inscrits à mon répertoire des concerts auxquels j'ai
assisté, sous une forme ou une autre (VANDERBERG,
THE MERCURY RIOTS, VANDEN PLAS, DeWOLFF, WISHBONE ASH, ARMELLINO,
et ABBYGAIL).
Finalement, seuls quatre me sont totalement inconnus
(THE LADYBOYS, DARAN, TT TWISTER, GOODGRIEF).
Lorsque nous installons notre camp de base avec mon
fils, et ma p'tite Fée, nous avons une pensée pour Véro et Xavier, nos deux
habituels complices festivaliers pour ce rituel annuel, qui sont malheureusement
empêchés temporairement. Toutefois, un autre couple Eric et Muriel, ainsi
qu'une partie de notre microcosme de mélomanes, échangeront avec nous les mémorables
émotions musicales... et climatiques.
SAMEDI 13
SEPTEMBRE 2024 : huit groupes
(ouverture des portes 11h30)
Bien évidemment, il n'aura échappé à personne, que
nous sommes dans le Nord. Ses vastes étendues verdoyantes et agricoles, ses
cours d'eau foisonnants, sa gastronomie, mais aussi… son climat. On espérait que
Mère Nature nous accordât une édition ensoleillée, allant même jusque craindre
une canicule. Vœu pieux. Notre insolente exigence nous privera des deux. En
dépit de messages volontairement optimistes de l'Organisation, nous avions bien
observé les redoutables prévisions de Météo-France qui annonçait depuis
quelques jours une fin de semaine fraiche et surtout très mouillée. Ce dernier
qualificatif s'est révélé être un doux euphémisme s'agissant de ce samedi !
En quatre décennies de festivals, j'ai rarement subi
un tel déluge. Seule la qualité de l'organisation et la bienveillance générale
(des artistes et festivaliers) a permis d'éviter le désastre d'une annulation.
Annulation que j'ai subie le 10 septembre 1983, lorsque le bien nommé " Sunrise
Festival '83 " de Mulhouse (avec
sa très ambitieuse affiche) a été annulé à la dernière minute en raison
d'un déluge catastrophique !
Bref, nous étions pourtant prévenus et équipés contre
le froid et l'humidité… Mais de telles hallebardes ont eu raison de toutes les
protections, et de notre bonne humeur (...). Mais pas de notre volonté de
rester (quoique).
Nous sommes arrivés vers 14h30. Désolé pour les
artistes concernés, deux groupes sont passés trop tôt, en tous cas avant notre
arrivée ; les THE LADYBOYS [13h-13h30], et ABBYGAIL [13h45-14h30].
THE LADYBOYS [13h-13h30] FRANCE (HAUT-DE-FRANCE).
Sélectionnés
en mai dernier, à l'issue "Ch’ti
Rock", le tremplin du Raismesfest, ce quartet lillois semble avoir
séduit son auditoire ; mon sondage recueille des avis plutôt satisfaits…Et ce
que je visionne a posteriori en vidéo (merci Metal Addiction !) me plait bien
aussi. Je leur souhaite de réussir.
ABBYGAIL [13h45-14h30] FRANCE (HAUT-DE-FRANCE).
https://www.facebook.com/Abbygailtheband/
La prestation
du 10 septembre 2017 au RAISMESFEST, de ce groupe français mais
anglophone, nous avait franchement séduits. Formé en 2010 par Luke Debruyne
(guitares) et Pascal Roszyk (basse).
En 2017, Bertrand Roussel (chant),
puis Anthony Deron (batterie) sont
venus compléter le groupe. Le dernier intégré étant Maxence Thiery (guitares).
L'Organisation
se réjouit d'autant plus que Bertrand est un proche collaborateur/orateur du
Festival ; "Huit années après leur dernière venue et avec trois albums de
plus sous le bras, les Nordistes d'ABBYGAIL reviennent fouler les planches du RAISMESFEST".
Ils pourront ainsi promouvoir leur nouvel album autoproduit, "Escape from
Reality" qui est paru le 16 mai
2025. Mon sondage confirme qu'ils ont confirmé tout le bien que je pense
d'eux…Et les images de Metal Addiction m'a permis de vérifier leur efficacité !
Bravo !
ARMELLINO [14h45-15h45].
FRANCE.
http://www.youtube.com/@yannarmellino
La prestation de Yann Armellino & El Butcho, lors
de la XIXème édition du Raismesfest,
le dimanche 10 septembre 2017,
ne m'avait laissé un souvenir impérissable, ni bon ni mauvais… J'avais passé un
moment sympa, sans toutefois ressentir d'émotion particulière.
L'Organisateur nous avertit qu'il revient cette fois
accompagné de Vincent Martinez (CAROUSEL VERTIGO passé au Raismesfest en
2014) au chant et à la guitare. Ils sont entourés de Jacques x? (bassiste, mais aussi le guitariste de Jesus Volt), et d’Alban Armellino, (batterie et frère de Yann). Un claviériste x?, pas prévu au programme, visiblement
recruté récemment, se tient sur la gauche.
Un album, intitulé "Heritage Blend" est paru fin 2024.
Cette fois, nous accrochons bien davantage à cette
formation. Soutenu par une très bonne sonorisation, le groupe nous fait entrer
dans son univers très facilement. Des musiciens talentueux expriment avec
conviction une musique accrocheuse. Yann et Vincent rivalisent de soli bien
menés. L'ensemble étant soutenu par une base rythmique (basse/batterie)
efficace. J'estime que la présence du clavier pourrait être pérennisée, car il me
semble apporter une belle couleur à l'ensemble.
Cette prestation constitue donc pour nous un
hors-d'œuvre appétissant pour débuter le copieux repas festivalier.
Une ardente ovation du public, à laquelle je me joins
volontiers, salue leur prestation. Retour gagnant !
PROGRAMME
(à
déterminer)
RED BEANS & PEPPER SAUCE [16h-17h10] FRANCE
(OCCITANIE, Hérault).
http://www.youtube.com/@RBAPSTV
Mon absence de l'édition 2022 du festival, m'avait
hélas fait manquer la prestation de LAZULI, à laquelle je tenais tout
particulièrement. Mais il m'avait été rapporté que l'Occitanie fut bien
représentée aussi par RED BEANS
& PEPPER SAUCE. Le temps apaise les frustrations ; RB&PS est programmé une deuxième fois (et j'ai revu LAZULI plusieurs fois) !
Ce quintet, originaire de Montpellier/Béziers
(département de l'Hérault), propose une musique mêlant ou alternant le blues rock,
la soul, le funk rock et des formes débridées de rock. Jessica Aké (chant) est entourée de Laurent Galichon (guitare), Serge Auzier (claviers), Niko Sarran (batterie) et Pierre Cordier (basse).
Leur nouvel album
studio, intitulé "Supernova"
est paru le 31 janvier 2025.
La pluie menaçait depuis le début de l'après-midi ; Une
première averse (qui sera loin d'être la
dernière) vient doucher les ardeurs. Avec une poignée de mélomanes frondeurs
et obstinés, nous demeurons en fosse, sans espoir de passer entre les gouttes…
Quoi qu'il en en soit, RED BEANS & PEPPER SAUCE est
ainsi ma deuxième belle découverte du Festival.
Cette bonne impression et largement partagée dans
l'auditoire qui fait entendre sa satisfaction.
Avec cinq
albums visités, nous avons entendu onze
titres, dont cinq issus de "Supernova".
PROGRAMME
1.
The Shadows (Supernova, 2025)
DARAN [17h25-18h35].
FRANCE.
Je ne connaissais absolument pas ce musicien français.
Sa bio indique pourtant qu'il a démarré sa carrière sous le nom de DARAN ET LES
CHAISES en 1992, avant de s'installer au Québec en 2011. Il n'avait pas joué en
France depuis huit années. Son talent de compositeur semble reconnu ; son cv
montre des collaborations avec beaucoup d'autres artistes.
Son onzième album, intitulé "Grand Hôtel Apocalypse" est paru le 11 octobre 2024.
Indépendamment de toute appréciation sur le récital,
il convient de saluer le courage nécessaire pour jouer devant un faible effectif
de mélomanes obstinément accrochés à la barrière, en dépit d'une pluie battante,
osons la qualifier de diluvienne ! Respect pour le professionnalisme…
Bravant les circonstances, DARAN se présente ici au
sein d'un trio. L'intérêt semble porter davantage sur les textes en français,
que sur une musique qui me touche peu. Je conçois que le style puisse plaire,
je me permets juste de m'étonner de cette sélection dans un Festival (hard)
rock ; d'ailleurs, il s'en est étonné lui-même entre deux chansons…
Bref, la pluie n'y est pour rien, même sous un soleil
torride je me serais assoupi de la même manière.
Une frange d'irréductibles soutiens dans la piscine
applaudit, bravant les éléments contrariants.
PROGRAMME
(à déterminer)
FREAK KITCHEN [18h55-20h10]. SUEDE.
La pluie se calme un tant soit peu. Mais l'atmosphère
demeure menaçante et très humide avec des bruines passagères… Cependant, la
prestation des Vikings va très vite gommer cette contrariété.
Depuis quelques années, j'entends et je lis des éloges au sujet de ces Suédois, qui reviennent
ici pour troisième fois. Je n'étais pas présent lorsqu'ils sont passés à la IXème édition du Raismes
Fest, le samedi 9 septembre 2006, et
pas davantage à la XVIIème
édition, le vendredi 11 septembre 2015.
Depuis toutes ces années, je n'ai pas encore pris le temps de m'intéresser sérieusement
à eux… Je suis donc en mode découverte !
FREAK
KITCHEN est un trio suédois originaire de Göteborg, formé en 1992. Il revendique œuvrer
dans style hybride qui mélangerait le heavy metal, avec du metal progressif, pop,
rock latin, blues et du jazz. Il est composé de Mattias "IA" Eklundh (chant, guitare, depuis 1992), Christer Örtefors (basse, chant, depuis 2000),
Björn Fryklund (batterie, depuis
2000).
Leur dixième
album, "Everyone Gets Bloody"
est paru le 24 mai 2024.
Par ailleurs, une loterie avait été organisée pour
attribuer une guitare dédicacée. La remise du prix a donné lieu à un nouveau
témoignage de bonne humeur de la part des artistes ; pourtant le lauréat
n'était même pas dans la fosse pour les écouter !... Des appels répétés ont
fini par le dévisser du comptoir de la buvette.
Bref, cette prestation revigorante aura contribué à remonter
le moral des festivaliers ! Les applaudissements nourris accompagnent la sortie
de valeureux Vikings !
Décidément peu conventionnel, FREAK KITCHEN ne
présente qu'un seul titre issu de
leur récent opus "Everyone Gets
Bloody" ! Préférant présenter un vaste panel de sa discographie
trentenaire, huit albums sont astucieusement
choisis pour en extraire treize titres,
dont quatre issus de "Confusion
to the Enemy", trois de "Move", un de "Appetizer",
un de "Cooking with Pagans",
un de "Dead Soul Men",
un de "Organic", et un de
"Spanking Hour".
PROGRAMME
1.
Everyone Gets
Bloody (Everyone Gets Bloody, 2024)
VANDERBERG
[20h30-22h]. PAYS-BAS.
Lorsque j'écoutais le premier album "Vandenberg" qui est venait de
paraitre en avril 1982, je
n'imaginais pas que plus de quarante années plus tard, je reverrais son
géniteur sur une scène, chez les Ch'tis ! Il faisait partie de ces précurseurs d'une
vague de guitares-héros (Tony MacAlpine, Vinnie Moore, Yngwie Malmsteen, …) qui
inonda les platines (dont la mienne !) des années 80. En 1987, il suspend cette
course du manche pour s'essayer à d'autres occupations plus lucratives
(Whitesnake).
A l'occasion de la XVIème édition du Raimesfest, le samedi 6 septembre
2014, j'ai assisté sans enthousiasme particulier à sa prestation au sein de son
"VANDENBERG’S MOONKINGS". Il faut dire que son entourage scénique ne
m'avait pas convaincu (…).
Finalement, en 2020,
il remit son projet personnel sur les rails, mais avec d'autres collaborateurs.
Plus récemment, il a entrepris une tournée mondiale en
mémoire de ses glorieuses années vécues au sein de WHITESNAKE. Durant dix
années, de 1987 à 1997, il a
participé à trois albums studio ; "Whitesnake, 1987" (en guitares additionnelles), "Slip of the Tongue, 1989", et "Restless Heart". Dans la foulée promotionnelle
de ces albums, il avait donc eu l'occasion de reprendre sur scènes le
répertoire du groupe.
Mais ce n'est pas ma période préférée du Serpent Blanc
; car selon moi, celle-ci s'est arrêtée en 1984 (départ de Jon Lord), voire même en 1982 (départs de Ian Paice, Micky Moody, et Bernie Mardsen) ! Je vais
avoir du mal à apprécier objectivement cet hommage, aussi bienveillant soit-il,
.car WHITESNAKE est tout simplement le tout-premier groupe que j'ai vu en
concert le 30 novembre 1980, alors que la formation était à son zénith. Mais
bon, je reste malgré tout très intéressé par ce concert, car Adrian programme
délibérément des titres du répertoire qu'il avait été amené à jouer sur scène
durant les tournées intermédiaires.
Adrian Vandenberg
(guitare, depuis 1981), est actuellement entouré de Randy van der Elsen (basse, depuis 2020), Koen Herfst (batterie, depuis 2020), et Mats Levén (chant, depuis 2021).
A mon sens, l'autre attrait de cette prestation était donc
la participation de du chanteur suédois Mats Levén (ex-Y. Malmsteen, ex-Therion, notamment…), que j'avais
particulièrement apprécié lorsqu'il chantait au sein de THERION. Toutefois, je
m’interroge a priori sur sa capacité vocale à exprimer la tessiture exceptionnelle
de David Coverdale (de sa Grande époque, bien entendu) ...
La nuit tombe sur le parc, le dispositif d'éclairage
commence à donner des couleurs à la scène. La sonorisation est correcte, même
si la guitare éclipse souvent le chant. Si j'étais cynique (…) je pourrais
soupçonner que cela est délibéré, pour masquer la limite vocale sur les aigus …
Mais je n'insisterai pas trop, car d'une manière général, Mats s'en est plutôt bien
sorti, en interprétant relativement fidèlement le registre. Y compris avec les lascives
mimiques du David ! Quant à Adrian il démontre un talent indéniable et justifie
pleinement la confiance que lui avait accordée le Grand David.
Sur un plan plus nostalgique, la reprise de deux
titres de son premier album personnel m'a troublé. Je n'avais plus entendu
ces très belles mélodies depuis … très longtemps (disons quelques décennies).
Globalement, j'ai bien apprécié la prestation qui m'a
rappelé mes jeunes années. Mais certains titres viennent me rappeler que
décidément il y a eu période moins intéressante. Impressions mitigées, donc…
Le public lui, est visiblement ravi de ce bel hommage
pour une époque révolue, dont les protagonistes s'éteignent inéluctablement,
les uns après les autres ; Bernie Marsden, Jon Lord. Je citerai aussi John
Sykes (même s'il appartenait déjà l'ère suivante).
VANDENBERG a donc choisi d'interpréter onze titres, dont deux issus de
son premier album solo, et neuf issus du répertoire de WHITESNAKE ciblé
entre 1980 et 1989.
PROGRAMME
1.
Fool
for Your Loving (Ready an' Willing de Whitesnake,
1980)
BLUES PILLS [22h30-23h45] SUEDE.
Encore un groupe que j'attendais de voir depuis
quelques années. Le Festival aussi, d'ailleurs ; ces Suédois avaient fait
l'objet de plusieurs vaines tentatives.
Ce quatuor suédois
a été fondé à Örebro en 2011, par Elin Larsson
(chant depuis 2011). Influencée délibérément par les années 70 aux sonorités du
rock psychédélique, du blues rock et du hard rock, elle chante avec un timbre
qui peut parfois rappeler celui de Janis Joplin. Elle est actuellement entourée
de Zack Anderson (basse de 2011 à 2019,
puis guitares, depuis 2019) et Kristoffer Schander
(basse, depuis 2019). Le batteur André Kvarnström (batterie, depuis 2014) s'est
cassé une jambe il y a peu de temps et il est donc remplacé par une batteuse dont le nom a sans doute été présenté mais …
Dorian Sorriaux est parti depuis 2019, dommage parce
que j'appréciais bien son jeu.
Le quatrième
album studio "Birthday",
est paru le 2 aout 2024.
Physiquement elle assure le spectacle, car évidemment
très impliquée, elle court sans cesse d'un bout à l'autre de la scène. Et comme
visiblement cela ne lui suffit pas, elle descend volontiers au contact de son
public, à la barrière d'abord puis, n'y tenant plus, parmi nous. Elle est plus
petite que je l'imaginais, pour l'avoir frôlée lorsqu'elle fendait la foule.
Dotée d'une belle énergie, elle n'a pas hésité à pogoter et se laisser bousculer
dans la bonne humeur générale. Fallait oser… Elle l'a fait et s'en est bien sortie.
Les autres m'ont paru certes appliqués et efficaces, mais plus statiques, ne
sortant pas de leur cercle de pupitre. L'essentiel dirons nous, c'est qu'ils
ont tous assuré leur partition avec efficacité !
L'ensemble est convaincant, et bien mené. Les nuques
ont été mises à l'épreuve d'une exaltante satisfaction !
Bien entendu elle recueille de belles ovations du
public. Pourtant en fosse nous regardons, frustrés par un programme écourté d'un bon
quart d'heure, sans explication. Serait-ce le remplacement inopiné du
batteur ? Ou encore serait-ce la pluie qui se remet à tomber à la fin du
concert ? Mystère.
PROGRAMME (à compléter)
Don't you love it (Birthday, 2024)
Top of the sky (Birthday, 2024)
Piggyback ride (Birthday, 2024)
DIMANCHE 14
SEPTEMBRE 2025 : Neuf groupes.
(Ouverture
des portes 11h30)
Alors que Météo France nous prévoyait pour dimanche un
temps encore pire que celui du samedi, c'est tout l'inverse qui s'est produit !
Quelques timides éclaircies ont permis d'entrevoir le ciel, et seules quelques
bruines (certes agaçantes mais sans communes mesures avec la veille) sont
venues perturber notre quiétude…
Un programme qui débute bien trop tôt pour nous. Nous n'avons
pas pu arriver avant 13h. Désolé pour les artistes concernés, les TT TWISTER
[12h-12h30], et GOODGRIEF [12h45-13h15].
TT TWISTER [12h-12h30] FRANCE (HAUT-DE-FRANCE, Allennes-les-Marais, (59251).
La démarche
volontariste de promotion en faveur des artistes locaux continue avec
l'ouverture de cette seconde journée qui est assumée par les autres lauréats du
tremplin Ch’ti Rock 2025. Pascal (basse) et Fabien (guitare) ont fondé le
groupe en 2017. Puis sont arrivés
Laurent (chant, en 2018) et Tom (batterie, en 2020), formant ainsi le quatuor.
Je remercie à Metal Addiction d'avoir conservé la mémoire visuelle de leur
prestation, ce qui m'a permis de confirmer la légitimité de leur sélection. Je
leur souhaite de réussir et percer !
GOODGRIEF [12h45-13h15]. FRANCE (HAUT-DE-FRANCE, Arras).
Un problème
de santé avait empêché ces Ch'ti de venir l'an dernier sur la scène du RF, bien
que sélectionnés par le Templin. Le quatuor a semble-t-il su convaincre avec
son rock rugueux. Instrumentalement, ça tient la route, au regard de la vidéo
de Metal Addiction.
THE MERCURY RIOTS [13h30-14h10] ETATS-UNIS.
Los Angeles, Californie.
https://www.facebook.com/themercuryriots
A l'occasion de la XXXIIIème édition, le 10 septembre 2023, comme la plupart des festivaliers, j'ai été
favorablement impressionné par ces Californiens. Je suis donc ravi de les
revoir ici.
Qui plus est, leur retour est motivé par leur premier
album "In Solstice" qui est
paru le 21 juin 2024 ! Ce que nous
avions évalué comme un espoir solide, devient désormais une valeur sûre…
Originaire de Los Angeles (Californie), THE MERCURY RIOTS s'est formé avec des
musiciens venus de divers horizons géographiques et musicaux, tels que The
Dirty Streets et The London Souls.
Le quatuor se compose de Justin Paul Walker (chant, venu de
Nouvelle-Orléans), Felipe Rodrigo
(guitare, venu d'Uruguay) et le Fede Delfino
(bassiste, venu d'Uruguay), à la Jonny Udell
(batterie, venu de Philadelphie).
Les membres de THE MERCURY RIOTS confirment leur
charisme et leur maitrise de la scène, ce qu'ils avaient déjà démontré ici, il
y a deux ans. Les accords sont énergiques, les soli sont incisifs, la voix est nerveuse,
puissante et teinte d'une âme blues-rock à souhait, le tout est garanti par une
lourde base rythmique. Du gros son à l'américaine, quoi ! Ça balance ardemment
et c'est très entrainant.
Felipe Rodrigo
a le sang latin, c'est le plus exubérant de la bande. Il n'hésite pas à
pénétrer la fosse pour une démonstration enthousiaste qui ravit bien sûr le
public. Un compatriote mélomane le drape du drapeau national avec lequel il
retourne sur scène.
Le public se déchaine et acclame bruyamment ces
musiciens très prometteurs.
Dix titres dont sept sont issus de "In Solstice".
Je me suis procuré de CD de l'album.
PROGRAMME
1.
Make It (In Solstice, 2024)
THE KARMA EFFECT [14h25-15h05]. ANGLETERRE.
https://www.youtube.com/@thekarmaeffect8872
https://www.facebook.com/thekarmaeffectuk
Groupe inconnu de mon répertoire, je lis en préalable que
ces cinq camarades lycéens londoniens ont fondé THE KARMA EFFECT en 2020 ; oui, en pleine période de
pandémie, en plein confinement. Il fallait bien s'occuper dirons-nous ! Le
quintuor est composé d'Henry Gottelier
(chant, guitare), Robbie Blake
(guitare), Tom Pitt (claviers &
chant), Nate Keevil (basse &
chant), Alan Taylor (batterie).
Mes écoutes sur YouTube ont attisé ma curiosité. On
peut percevoir des influences hard rock/blues rock, bercées d'un zeste de soul
et de rock sudiste. Un cocktail qui évoque des précurseurs tels que notamment
Free, Bad Company ou The Black Crowes…
Après un premier album éponyme, "The Karma Effect" paru le 18 mars
2022, un deuxième opus, intitulé
"Promised
Land" est paru le 3 mai 2024.
On nous dit que ce serait leur tout premier concert en
France !
En fond de scène, s'étale le logo du groupe, à la
calligraphie typique des 70's. La sonorisation s'avèrera plutôt bien équilibrée,
sans excès, ce qui me permettra d'apprécier la musique.
Etonnamment, alors que la bande-son d'introduction
laissait imaginer nous baigner dans un hard rock similaire aux "Dupond-Volants",
leur univers est plus étendu, sans toutefois être totalement innovant. Les
pupitres sont en harmonies rythmique et mélodique pour faire chavirer les
esprits ; ça balance, c'est dansant, c'est chantant. Sur le plan vocal comme
instrumental, j'entends une forte influence de Guns'n Roses, et ce qui se
jouait sur la côte Ouest dans les années 90. C'est bien fait et convaincant.
Très belle découverte, dont j'aurais bien conservé un
CD, mais en vain. C'est en tous cas un groupe à suivre, je pense qu'on en
entendra parler…
Ils recueillent fort logiquement une franche ovation
d'un public ravi. Moi idem.
PROGRAMME (à compléter)
Bande son introductive, Aerosmith
Livin' It Up (Promised Land, 2024)
All Night Long (Promised Land, 2024)
Wrong Again (The Karma Effect, 2022)
Doubt She's Coming Back (The Karma
Effect, 2022)
Promised Land (Promised Land, 2024).
CATS IN SPACE [15h20-16h20]. ANGLETERRE.
https://catsinspacemusic.bandcamp.com/album/time-machine
https://www.youtube.com/@CATSinSPACETheBand
En curieux bienveillant, je me présente en fosse avec
un préjugé plutôt favorable, après avoir visionné quelques vidéos sur YouTube…
CATS in SPACE a été fondé en 2015 dans à Horsham, West Sussex, par Greg Hart et Steevie Bacon. Ces anglais s'inscrivent
délibérément dans la mouvance glam rock et power pop. Le septuor se compose de Greg
Hart (guitares, chœurs, claviers),
Steevi Bacon (batterie, percussion,
chœurs), actuellement accompagnés de Dean Howard
(guitares, chœurs), Jeff Brown
(basse, chœurs), Andy Stewart (claviers),
Mick Wilson (chant, chœurs and
instruments additionnels), et Damien Edwards
(chant, chœurs).
> Pour l'anecdote, il me semble intéressant de rappeler
que Paul Manzi (émérite chanteur d'ARENA de 2010 à 2020) a participé à la
genèse du groupe, de 2016 à 2019.
On nous dit que c'est (pour eux aussi) leur tout premier concert en France !
Leur septième
album, "Time Machine" est
paru le 25 octobre 2024.
Assez rapidement, mon esprit s'égare, au lieu d'être
captivé par ce que j'entends. Disons que globalement c'est bien sympa, mais pas
au point de me faire grimper aux rideaux. Mon chat, peut-être … et encore,
faudrait voir (NB : il s'appelle Lemmy). Je cherche encore le rapport avec les
références qui leur sont attribuées par certains commentaires. Je n'entends ni
Queen et encore moins Marillion … Mais bon, chacun a sa respectable perception.
Puisque j'ai faim, je continue à écouter, mais placé
dans une file d'attente de restauration. Autre avantage de ce merveilleux
festival ; on peut faire les deux sans trop en perdre !
Heureusement pour eux, une bonne part du public
apprécie et applaudit cette somme-toute sympathique prestation.
PROGRAMME
(à compléter)
Too Many Gods (Too Many Gods, 20155)
Time Machine (Time Machine, 2024)
Immortal (Time Machine, 2024)
Kickstart the Sun (Kickstart the
Sun, 2022).
KOMODRAG & THE MOUNODOR [16h40-17h50].
FRANCE.
https://komodragantthemounodor.bandcamp.com/
https://www.facebook.com/komodragandthemounodor/
Totalement inconnu de mon répertoire, je découvre ce
groupe breton, dont on me dit le plus grand bien. Mais, ma longue expérience
m'a appris à me méfier des engouements sortis de nulle part (ou presque).
Compte tenu
de la formidable découverte que constitue ce groupe, je m'attarde sur sa genèse
:
KOMODOR a pris forme en mars 2017. Il est composé d' Yves-Marie
"Slyde Barnett" Cariou, Ronnie Calva, Elrik "Monroe" Morvan, et Melin Le Bigot, musiciens originaires de
Douarnenez, ainsi que Gaëtan "Goudzou" Convert qui vient de Brest. C'est leur concitoyen Dorian Soriaux (ex-Blues
Pills) qui les a mis en relation pour aller en Suède, en février 2018, où ils
ont enregistré leur premier mini-album (quatre titres). Parmi plusieurs
concerts, notons qu'ils ont joué au Supersonic de Paris le samedi 22 septembre
2018.
De leur côté, les deux frères de Paimpol
(Côtes-d’Armor), Colin (né en 1999) et Camille Goellan-Duvivier (né en 1995) ont profité d’une pause de leur
premier groupe, SMOOTH MOTION, pour fonder le duo MOUNDRAG en 2018, avant
de réaliser un mini-album en 2019, qui mêle rock progressif, sonorités
psychédéliques et hard rock. Pour l'anecdote le nom est constitué de l'anagramme
de "organ" [orgue] et "drum" [batterie]).
Dénués de prétention, mais pas de saines ambitions,
une passion commune pour la fin des années 60 va rassembler ces jeunes loups… Contraints
au repos forcé durant la Pandémie causée par le Covid, les deux frères
paimpolais de MOUNDRAG et les copains douarnenistes de KOMODOR racontent qu'un
soir, à la fin d’un concert, les membres de MOUNDRAG rejoignent KOMODOR sur
leur scène, pour interpréter quelques reprises. Une alchimie parait évidente
aux deux groupes, le courant passe très bien et ils décident donc de fusionner
leurs énergies pour créer un groupe, à l'image de nombreux autres ayant sévi
durant les années septante. Ainsi, KOMODRAG
& THE MOUNODOR est né en 2021, de la fusion de deux groupes de
rock dits "progressif et psychédélique" déjà bien établis.
Slyde (Komodor) raconte : "En fait, avant la Pandémie, on tournait séparément avec nos groupes
mais sur les mêmes concerts. Et on se retrouvait à la fin pour des jams.
Pendant la pandémie, on a pas mal écrit et on a réalisé une session en mode
concert d’un festival qui n’avait pas eu lieu, mais qui avait quand même fait
une petite captation vidéo. On a envoyé cette vidéo à Jean-Louis Brossard des
Transmusicales, qui nous a donné carte blanche. On pensait que ce serait pour
l’édition de l’année suivante… et en fait, on devait jouer moins de quatre mois
plus tard. On a dû composer un set entier alors qu’on avait à peine trois
morceaux au départ. Bon, c’était un peu tendu mais on a mis les bouchées doubles
mais on a réussi, alors on s’est dit qu’on pousserait l’aventure un peu plus
loin. Notre première vraie date était aux Trans de 2021."
Avec deux batteurs, trois guitaristes et quatre
chanteurs, leur réputation scénique précède leurs participations à de nombreux
festivals et concerts ! Leur apparence vestimentaire et capillaire est
concordante avec la calligraphie de leur logo, et leur musique ; le tout
rappelle bigrement les années 70. Ils expriment des sonorités empruntées
notamment au glam, blues, et heavy-rock
psychédélique. Ils ont leur propre identité, mais on peut capter des influences
de Slade, MC5, Status Quo, Jefferson Airplane et autres Grand Funk Railroad...
Leur premier album, "Green Fields of Armorica" est paru le 20 octobre 2023. Plus récemment, deux nouveaux monoplages "Stone In The Field " et "Ready For The Boogie " sont parus
en 2024.
Aujourd'hui, le septuor est composé de Camille "Organ Fury" Goellaen-Duvivier (Orgue), Colin "Dr Mad Drum" Goellaen-Duvivier
(batterie, chant), Gaëtan "Goudzou"
Convert (basse, chant), Yves-Marie
"Slyde Barnett" Cariou (guitare, chant), Ronnie Calva (guitare), et Elrik "Monroe"
Morvan (batterie), et Melin Le Bigot (guitares, chant,
percussions). Pour l'anecdote signalons que la réalisation de la plupart des
vidéos a été confiée à Gaby Le Bigot, le frère de Melin…
La sonorisation est pour eux aussi absolument
excellente, puissante mais pas excessive, audible et bien équilibrée pour un
nombre de pupitres exceptionnel !
Je m'aperçois très vite que j'aurais dû fouiller le
grenier pour retrouver mes beaux pantalons pattes d’éléphant (eh oui, moi aussi j'en ai portés, faits par
ma môman de surcroit) ! Ce sont le genre d'artistes qui vous donne la
sensation de peut-être voyager dans le temps, plus sûrement de baigner dans une
forme euphorique de nostalgie.
Une bande son introductive berce faussement l'auditeur
dans une atmosphère douce et détendue, aux sonorités exotiques (on va dire hawaïennes). Puis, seul sur scène,
Camille "Organ Fury" Goellaen entame des accords à l'orgue
qui laissent pressentir doucement un vent de folie. Ensuite, d'emblée avec
l'entrée de Colin "Dr Mad Drum"
Goellaen, Elrik Monroe et Goudzou, le
festival entre irrésistiblement dans la transe d'un boogie incandescent ! Une
ambiance exaltante que n'auraient pas boudée les Blues Brothers ! Le bolide fonce
et ne s'arrêtera plus. Les autres musiciens entreront en scène, un a un, comme
pour ajouter un effet crescendo à ce maelström breton !
Epoustouflant de bout en bout. Ce genre concert qui ne
peut pas se raconter, car il se vit. Une vitalité communicative qui impose le
sourire en miroir à celui des artistes. La charge émotionnelle que me procure cette
délicieuse découverte, me rappelle à bien des égards celles vécues ici en 2023
avec Robert Jon, ou en 2024 avec Cachemire, même si le style diffère, bien
entendu !
Une admirable complicité entre les sept musiciens
nourrit une énergie imparable. La complémentarité se vérifie entre les deux
batteurs, autant qu'entre les guitaristes. Le chant est partagé avec une
complémentarité épatante, chacun apportant son timbre, sa personnalité, sa
folie. Ils vampirisent irrésistiblement l'énergie du public en descendant dans
la fosse dans laquelle tous les mélomanes se trémoussent, tels des Diables dans
un bénitier. Ça chant, ça crie, ça hurle, ça danse, ça pogote, ça se bouscule
dans l'allégresse générale.
Le guitariste douarneniste
Slyde Barnett au détour d'une
intrusion dans la foule, interpelle mon fils pour le porter sur ses épaules, à
l'image d'Angus et Bon Scott ! Une balade démonstrative procure ainsi à tous
bonheur inouï et accroit encore un peu plus (mais est-ce possible !?) le
plaisir collectif !
Autre démonstration de liberté, certes anecdotique, mais ô combien symbolique dans notre période aseptisée, où le slogan "il est interdit d'interdire" semble rangé aux oubliettes de l'histoire ; les mecs fument, picolent et prennent un plaisir sain sur scène ! Sans frime, juste parce qu'ils en ont envie tout simplement. Personne ne leur demande pas de se défoncer, on veut juste qu'ils soient heureux en se préservant et qu'ils nous renvoient leur plaisir pendant longtemps, le plus longtemps possible !
Et cependant, la qualité de groupe ne se résume pas à
leur immense charisme, ce sont aussi des musiciens qui maitrisent parfaitement
leur élément. Ils exploitent brillamment leurs augustes influences ;
aujourd'hui ils nous interprètent avec brio l'une d'elles, en reprenant un
titre que MC5 avait adapté en 1970,
à partir de celui qu'avait chanté Jerry Lee Lewis en 1962.
Cette prestation restera immanquablement gravée dans les mémoires tant elle fut époustouflante d'abnégation, de folie,
bonne humeur et d'humour !
Bref, c'est bel et bien une décharge électrique
phénoménale, qui lessive le cerveau et anéantit toute velléité de résistance
mélancolique ! On adore, on en redemande ; Ces gentils fou-furieux seront samedi prochain à Tremblay-en-France, en Seine-Saint-Denis (mais où serai-je donc ?...)
Parmi les neuf
titres choisis, sept figurent sur l'album qui a été réalisé en
commun. Un est issu d'un monoplage, ce qui semble démontrer qu'ils ont
encore d'autres idées pour un prochain album !
Le rappel accentue encore (si cela fut possible) le plaisir,
avec un titre à peine plus ancien que moi puisqu'il fut chanté par Jerry Lee Lewis en 1962, avant d'être
repris en 1970 en mode survitaminé par MC5
; c'est bien sûr cette version que nos Bretons reprennent !
Mais, dans ces conditions extatiques, le temps défile bien
trop vite ! Le concert nous laisse abasourdis, ébahis, éberlués ; à défaut de
rendre le Monde plus heureux, ce genre d'évènement rendre Notre Monde plus
heureux.
PROGRAMME
Bande son introductive hawaïenne
1.
Ready to Boogie (monoplage, 2024)
9.
Ramblin'Rose
(reprise de MC5 [1970], qui l'avait
repris de Jerry Lee Lewis [1962]).
Je me suis
bien évidemment procuré le CD de leur album à leur échoppe !!
Après une telle prestation, on ne peut que plaindre le
groupe suivant, quel qu'il soit … Je suis encore sonné (et je ne suis pas le
seul) lorsque le groupe suivant s'installe !! La succession sera rude !
VANDEN PLAS
[18h10-19h20]. ALLEMAGNE.
https://www.facebook.com/VandenPlasOfficial
Je devrais, de par mon statut de progueux revendiqué,
me réjouir du retour de ce quintuor Allemands à l'affiche de ce festival. Ils
cultivent un art du progmetal qui a été très efficacement promu par
QUEENSRYCHE, ANGRA, et surtout leur contemporain DREAM THEATER dont l'influence
me semble évidente. Si la discographie de VANDEN PLAS
est séduisante, nonobstant j'ai un peu de mal à les apprécier sur scène …
Honnêtement, je n'avais guère été marqué par le
concert de VANDEN PLAS en tant
qu'invité d'Angra, à l'Aquaboulevard, le 15 novembre 1996.
C'était à l'occasion de leur tournée pour promouvoir l'album "Accult" paru le 1er octobre 1996.
Un peu plus tard, je n'étais pas présent pour la première édition du
Raismesfest qui avait accueilli ce groupe en tête d'affiche, le
16 mai 1998.
Puis, à l'occasion de la XIXème édition du festival, le 9 septembre 2017, nous avions assisté à une deuxième
prestation (tournée "The Seraphic
Clockwork"). Manque charisme ? Manque d'inspiration ou de conviction ?
En dépit de talents indéniables, étonnamment, je n'avais toujours pas trouvé la
Porte ce jour-là…
Rappelons toutefois le parcours honorable des Teutons.
Andy Kuntz, Stephan Lill et Andreas Lill forment le groupe en 1986 (tiens, l'année d'après la fondation de DREAM THEATER !…) qui
aboutit rapidement à un premier monoplage qui contient " Going Round
in Circles" et "Raining in My Heart". Ils ont
ensuite été rejoints par Torsten Reichert et Günter Werno. Leur premier opus,
"Colour Temple" (neuf
titres) est paru le 18 janvier 1994 (tiens, cinq années
après "When Dream and Day Unite" et deux années après "Images
and Words", quelle coïncidence !). Pour l'anecdote, le groupe tire son
nom d'un designer automobile néerlandais.
VANDEN PLAS fêtera donc ses (presque) quarante ans à l'occasion
de 25ème édition du festival. A cet égard, il convient de souligner
une inhabituelle et louable stabilité puisque nous retrouvons aujourd'hui le
groupe composé d'Andy Kuntz chant
(depuis 1986), Stephan Lill
(guitare, depuis 1986), Andreas Lill
(batterie, depuis 1986), et de Torsten Reichert
(basse, depuis 1986). Depuis l'an dernier, le claviériste historique depuis
1986 Gunter Werno, est désormais remplacé par Alessandro del Vecchio.
"The Empyrean
Equation of The Long Lost Things"
est paru le 19 avril 2024.
Empreint de bonne volonté, tout ouïe, je m'installe en
fosse, fermement décidé à trouver cette maudite Porte. A priori les conditions
semblent propice ; la pluie a cessé de tomber, la sonorisation est correcte,
les musiciens semblent investis. Oui mais voilà, je ne trouve pas de quoi
m'émouvoir. Comparaison n'est pas raison, je le sais bien, mais pourtant la
similitude des sonorités me pousse à une douloureuse comparaison, notamment
avec le guitariste John Petrucci, le bassiste John Myung. Et même, avec les
limites de tessiture et de justesse du chanteur James Labrie… Je n'aime pas
médire et je respecte les artistes, je tente juste d'expliquer ma perplexité
persistante, pour modérer ma légère frustration… Cependant, leur musique n'en
demeure pas moins d'une qualité certes bien supérieure à la bouillie médiatique
sur nos vénérables ondes…
Fort heureusement pour eux, l'auditoire comprend une
bonne part d'admirateurs suffisamment convaincus pour ovationner fortement le
groupe.
Avec sept
albums visités, nous aurons neuf
titres, dont deux sont issus du récent "The Empyrean
Equation of The Long Lost Things",
et deux du premier "Colour
Temple".
PROGRAMME
Bande son introductive
1.
Push (Colour Temple, 1994)
DeWOLFF [19h40-20h55].
PAYS-BAS.
https://www.youtube.com/@DeWolffMusic
Voilà encore un des groupes que nous sommes ravis de
(re)voir ici ! Car en effet, nous avions découverts ces néerlandais ici même,
le 14 septembre 2019, à l'occasion
de la XXIème édition du
Raismesfest. Nous avions été complètement subjugués par ce trio qui semblait
catapulté depuis les 70's ! Depuis cette réjouissante découverte, nous étions retournés
les voir au Trabendo pour assister à un concert époustouflant le 6 février
2025.
Rappelons que le trio influencé par le rock
psychédélique, le rock 'n' soul des années 70, a été fondé en 2007, à Geleen
dans le sud profond des Pays-Bas, dans la province du Limbourg. Alors qu'ils
étaient adolescents, Pablo van de Poel et Luka van de Poel ainsi que Robin
Piso, se sont fait une place en tant qu'aventuriers insouciants, prolifiques en
studio et habitués à prendre la route. Pablo raconte : "Cela ressemble à une histoire fantastique !
Il y a 17 ans, mon esprit n'aurait jamais osé aller là-bas pour penser à toutes
les choses que nous avons faites et à tous les endroits que nous avons vus."
Le dixième
album "Muscle Shoals" est
paru le 6 décembre 2024, enregistré
dans les légendaires FAME Studios et Muscle Shoals Sound Studios, en Alabama,
via Mascot Records. Pour l'anecdote soulignons que, leur inspiration aura été
confortée en jouant dans les Studios F.A.M.E. (Florence Alabama Music
Enterprises), où sont passés notamment Aretha Franklin et Wilson Pickett…
Le trio se présente parfois avec d'autres musiciens
sur scène tels que des choristes et/ou des cuivres, mais ce soir nous
retrouvons de Pablo van de Poel (34
ans, guitare/ chant), son frère Luka van
de Poel (31ans, batterie/ chant), et Robin Piso (34 ans, Claviers, chant). Ils semblent intemporels, ils ont pourtant
tous passé la trentaine en dépit de leur aspect juvénile.
Une sonorisation impeccable, parfaitement équilibrée a
permis à l'auditoire de profiter de tout le talent de ces Bataves bien inspirés
! En fond de scène, une tenture est brossée sur le thème de leur dernier album.
Le dispositif d'éclairage et lumineux et chaud à la fois. Bref tout est paré
pour emporter les mélophiles !
DeWOLFF s'est montré à la hauteur de ce que nous attendions
d'eux. Je ne regrette pas mon soutien. Ceux qui, comme nous les avait déjà vus,
ne doutaient pas de la capacité de ces artistes à nous emporter ; mais je peux
garantir que de nouveaux adeptes ont été conquis ce soir. Comment ne pas l'être
d'ailleurs !? Leur prestation est empreinte de talent, d'émotion, de sincérité,
et de modestie. Pablo remercie le public d'être resté en dépit d'un climat
maussade, et d'une fraicheur qui commence à pénétrer les organismes après deux
jours humides.
Le trio nous propose de visiter quatre de ses albums avec sept
titres, dont trois issus de "Muscle
Shoals". J'ai été heureusement étonné de l'hommage rendu à Ozzy, avec excellente
reprise de Black Sabbath, ce qui les a portés encore plus haut dans mon estime
! Surprenante qualité d'interprétation, surtout en l'absence de guitare basse ;
ces mecs ont vraiment la classe,
épicétou.
PROGRAMME
Night Train (Love, Death & In Between, 2023)
In Love (Muscle Shoals, 2024)
Natural Woman (Muscle Shoals, 2024)
Treasure City Moonchild (Wolffpack, 2021)
Snowbird (Muscle Shoals, 2024)
War Pigs (reprise de Black
Sabbath, Paranoid, 1970)
Nothing's Changing (Tascam Tapes; 2020)
Rosita (Love, Death & In Between, 2023).
WISHBONE ASH [21h25-25h55]. ANGLETERRE.
https://www.youtube.com/@WishboneAshAllSongs
Une nostalgie s'empare encore de moi en abordant cette
tête d'affiche. Un peu comparable à celle ressentie pour VANDENBERG, hier soir.
En effet, c'est aussi un groupe que j'avais découvert avec un pote dans les
années 80, plus exactement à la parution de "Twin Barrels Burning" (1982). Je trouvais la musique sympa, mais
sans pour autant m'inciter à creuser plus loin… Bien plus tard, j'ai réalisé que
cet opus n'était pas démonstratif de leur parcours, qui avait débuté …dès 1969 ! Ensuite, il m'aura fallu
attendre leur prestation au festival Night of the Prog du 15 juillet 2023 pour les voir enfin sur scène !!
WISHBONE ASH est originaire de Torquay, dans le Devon, en
Angleterre. Il a pris son essor à Londres en 1969, à l'époque de la naissance effervescente
de la scène rock progressive. Leur rock mélodique, est influencé par le folk
britannique traditionnel, le jazz américain et le R&B.
Depuis de très nombreuses années, c'est devenu
davantage le Andy Powell's WB,
puisqu'il est le seul membre originel du groupe, resté depuis le tout premier
album. Il est outre à l'origine de La
particularité de WISHBONE ASH, qui résulte d'un concours de circonstances.
Lorsque les deux membres fondateurs (Turner, et Upton) ont voulu sélectionner
un bon guitariste, ils doivent résoudre un dilemme pénible ; deux très bons
guitaristes sont intéressants, Andy Powell
et David "Ted" Turner. Ne
parvenant pas à n'en sélectionner qu'un, ils prennent les deux et la musique
est repensée en conséquence. C'est ainsi que naquit le jeu harmonisé avec deux
guitaristes ! Leur technique originale d'harmonisation a influencé des groupes
de hard rock ; les plus représentatifs étant THIN LIZZY ou IRON MAIDEN.
D'ailleurs, Steve Harris et ses complices ne s'en sont jamais cachés. En
accentuant un peu la comparaison, on pourrait passer un 33T de Wishbone Ash en
mode 45T pour capter des sonorités proches de celle d'Iron Maiden !
Leur vingt-troisième
album studio "Coat Of Arms"
est paru le 26 février 2020. Sa tournée promotionnelle, qui coïncidait avec le 50ème anniversaire du groupe,
avait pu être achevée juste avant la pandémie !
Andy Powell
(guitares, chant, depuis 1969), est désormais entouré de Bob Skeat (basse, depuis 1998), Mark Abrahams (guitares, depuis 2018), Mike Truscott (batterie, depuis 2022). Le
seul rescapé de cette longue aventure n'en demeure pas moins un témoin d'une
vraie légende musicale !
Par bonheur, WISHBONE ASH
poursuit en Europe une tournée, le "Wishlist
Tour", qui a été entamée fin 2024 aux Etats-Unis. Savourons donc cette
chance...
La prestation va au-delà de mes espoirs, dans le sens
où je m'attendais à un concert de fin de Festival, avec un public fatigué et
dispersé, pour un groupe qui ne le serait pas moins… Que nenni ! Le quatuor est
impliqué et efficace pour interpréter un programme réjouissant. Andy mène le
bal des notes enivrantes avec une maîtrise qui emporte l'enthousiasme d'un
public ravi et encore nombreux ! Ils font valoir leur expertise des duos de
guitares durant des titres magnifiques. En ce qui me concerne le courant est
encore mieux passé qu'au NOTP de Loreley qui fut pourtant déjà superbe ; la
proximité de la scène aura probablement joué en cette faveur.
WISHBONE ASH a sélectionné huit
albums, avec douze titres dont quatre
sont issus de "Argus", deux
de "New England", un
de "Blue Horizon", un
de "Just Testing", un
de "Pilgrimage" un
de "Strange Affair", un
de "There's the Rub", un
de "Wishbone Ash". Notons que
cette large évocation de parcours englobe 1970
à 2014, mais qu'aucun titre n'est issu du dernier opus paru en 2024, "Coat of Arms".
A noter que la liste des titres, que j'ai recueillie
juste après le concert et qui était au pied des pupitres, montre un ordre
différent des titres que celui interprété, et ce au moins pour les trois premiers.
Ci-dessous, la liste vraisemblablement interprétée (fiabilisée grâce au film de Metal Addiction, merci encore !).
PROGRAMME
1.
Living Proof (Just Testing, 1980)
Cette seconde journée se termine juste à temps avant
que la pluie de se remette de nouveau à tomber. Déjà le bilan s'impose et il
est globalement positif ; la
programmation restera à mon avis parmi les meilleures de l'histoire du Festival,
seule la météo est venue pourrir l'ambiance.
Sur les dix-sept groupes inscrits à l'affiche, quatre
sont hélas passés trop tôt. Sur les treize
autres, aucun n'a franchement démérité, mais forcément une petite
hiérarchie en valeurs personnelles s'opère. Chacun aura sa sensibilité
musicale mais personnellement sept
groupes m'ont semblé se distinguer, très largement : KOMODRAG & THE MOUNODOR (F) restera assurément le moment le
plus fort, mais nous avons ressenti de très grosses émotions aussi avec WISHBONE ASH
(GB), DEWOLFF (NL), FREAK KITCHEN (S), BLUES PILLS (S), THE MERCURY RIOTS
(EUA). Ensuite, je délivre un satisfecit (une sorte de B+) aussi à RED BEANS
& PEPPER SAUCE (F), THE KARMA EFFECT (GB), VANDENBERG (NL), VANDEN PLAS (D),
et ARMELLINO (F).
On se précipite à notre base pour plier bagage… Mais
nous réalisons qu'un salopard a volé un de nos sièges pliants. Voilà qui achève
de me désespérer du genre humain…
Mais il nous en faudrait bien davantage pour ne plus avoir envie de revenir l'année prochaine !
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