vendredi 15 décembre 2023

MOSTLY AUTUMN – Spirit of 66 (Verviers, Belgique) – vendredi 15 décembre 2023

Ce rendez-vous traditionnel fixé à chaque mi-décembre par MOSTLY AUTUMN au Spirit of 66, est désormais inscrit à notre calendrier, qu'il vente ou qu'il pleuve. Contrairement aux précédentes fois (pluie, neige, verglas), notamment à l'approche des Ardennes, les conditions météorologiques furent cette fois satisfaisantes.

Au-delà de ce motif musical, notre décision pour ce déplacement est facilitée par l'assurance d'un accueil confortable à l'hôtel des Ardennes où Maguy, la patronne, personnifie la convivialité belge par excellence. D'ailleurs, nous nous inquiétons désormais de la mise en vente de l'établissement ; l'avenir nous dira ce que deviendra l'accueil.

De surcroit, la Fringale est la friterie devenue incontournable, je dirais même rituelle pour nous restaurer dès notre arrivée à Verviers. Elle a ouvert ces portes fin 2022 et offre de succulentes spécialités belges ; des frites délicieuses, les viandes assorties de milles sauces possibles et surtout … des bières à la pression issues de la {C}, une brasserie locale, dont la plus récente est la Curtius, un régal aux saveurs florales étourdissantes !

Et puis surtout, le dévouement de Francis pour gérer cette salle, devenue mythique au fil du temps, est admirable. Une programmation éclectique tente d'attirer les mélomanes des pays environnants ; outre les Belges bien sûr, dans le public on a pu discerner aussi des Français, des Allemands, des Anglais, des Luxembourgeois, des Suisses, et des Néerlandais. Pourtant, ces derniers ne sont pas les plus à plaindre s'agissant des étapes de tournées…

Nombreux sont, comme nous, près à parcourir des centaines de kilomètres pour assister aux concerts de nos artistes favoris au Spirit of 66 ! En ce qui nous concerne, cela représente quatre cents kilomètres, heureusement desservis en grand partie par autoroutes, en un peu moins de quatre heures. Peu d'artistes sont de nature à nous faire déplacer ainsi ; STEVEN WILSON (& Co), CAMEL, LAZULI, THE WINDMILL sans doute. Mais aussi assurément MOSTLY AUTUMN, désormais.

En effet, même tardif, notre intérêt pour ces Anglais ne fait que croitre à chacune de leurs prestations. Ce jour, nous nous déplaçons pour la quatrième fois, et ce avec toujours le même engouement, jamais déçu.

Pour éventuellement comprendre notre passion, j'invite mon lecteur à se rapporter à mon précédent récit [ici] pour un reflet de leur biographie. Je rappelle simplement ici que ce groupe originaire de York, (North Yorkshire) s’est formé en 1995 autour de Bryan Josh, chanteur et guitariste et de la chanteuse Heather Findlay (qui mène maintenant une carrière solo depuis 2010).

A la base, leurs prestations consistaient principalement à rendre hommage aux Pink Floyd. Mais, au fil du temps et des changements d'effectifs, leur musique s'est forgé une identité, en fusionnant diverses influences, notamment Pink Floyd donc, mais aussi Fleetwood Mac, Jethro Tull ou Camel. Les ingrédients subtilement dosés se composent de superbes mélodies enveloppées de voix féminines sensuelles, envoutantes, et transcendées de superbes soli de guitares. Cet enchantement musical mêle brillamment du rock à la fois puissant et mélodique avec des thèmes folkloriques, traditionnels, celtiques. Avec ma p'tite Fée, on se surprend souvent à s'imaginer autour d'un feu de camp, en compagnie de ces saltimbanques pour chanter, boire et danser nuits et jours sous les cieux de l'Albion (ou ailleurs) …

Leur discographie est riche de compositions magnifiques. Mais s'il me fallait en désigner un, l'opus "White Rainbow", paru fin 2018 (ou le 1er mars 2019, selon les sources…) constitue selon moi leur chef d'œuvre ; cet album transpire une émotion tellement sincère qu'elle en est à la fois indescriptible et presque palpable. Un opus indispensable dans la discothèque de tout mélomane. Il rend un émouvant hommage à Liam Davison, longtemps guitariste de MA et ami d’enfance de Brian Josh, disparu brutalement fin 2017.

Toutefois, "Graveyard Star" le quatorzième album paru le 24 septembre 2021, est également somptueux, bourré de mélodies entêtantes et d'harmonie entre tous les pupitres.

Bref, en compagnie de nos amis helvètes, nous sommes de nouveau parmi les premiers à nous présenter à l'entrée de ladite salle, ce qui nous permet de bénéficier de notre emplacement favori, au premier rang (légèrement excentré sur la droite, face à Chris) pour mieux partager les émotions avec les sept musiciens.

Cet emplacement n'est pas vraiment le meilleur sur un plan acoustique, mais nous n'avons pas eu à en souffrir beaucoup. La voix, un peu en retrait au début, est rapidement devenue perceptible, comme les autres pupitres. Le dispositif d'éclairage m'a semblé un peu trop insistant sur les rouges et les bleus (ce qui est nuisible aux clichés depuis nos portables) mais sans altérer toutefois les atmosphères requises.

Ce soir, autour de Bryan Josh (chant et guitares, depuis 1995), et Iain Jennings (claviers, de 1995 à 2005, puis depuis 2010), nous retrouvons Olivia Sparnenn-Josh (chant principal depuis 2015, mais chœurs, percussions, flûte à bec, depuis 2004), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, de 1999 à 2007, et depuis 2015), Chris Johnson (guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, de 2006 à 2007, et depuis 2014), Andy Smith (basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).

LE CONCERT [20h30/21h20 – 21h45/23h30]

Pour décrire mes émotions dans mes récits, j'ai toujours des scrupules à user de superlatifs qui pourraient être de nature à décrédibiliser mes propos. Et pourtant. Il s'agit bien de magie. Du septuor se dégage un état d'esprit positif, collectif, généreux ; et ce, avant, pendant et après leurs concerts. Je l'ai déjà ainsi relaté et je le répète volontiers ; ces sept ne font qu'un sur scène. Aucun ne semble tirer les couvertures à lui, pas même Bryan dont les soli pourtant brillants semblent couler de source dans ce flot de mélodies. Personnellement, Bryan Josh m'émeut autant que David Gilmour, Andrew Latimer, Nick Barett, Steve Rothery ou John Mitchell (pour ne citer qu'eux…).

Chacun des pupitres conserve cependant l'opportunité de s'exprimer et de s'épanouir à tour de rôle, tout en étant complémentaires. Tout est dans le collectif. Chris vient en support de Bryan dans les soli. Angela vient en support d'Olivia dans ses chants. Ils sont visiblement heureux et contribuent ainsi à nous envelopper dans une bulle de bonheur. Ils assument leur rôle de troubadours des temps modernes. Leur Musique parle à notre âme avec poésie et lyrisme.

Je serais d'une mauvaise foi si je n'avouais pas mon admiration béate pour Olivia qui continue d'irradier la scène de son charisme, de son charme, de sa vivacité et de sa voix. Son timbre limpide, harmonieux et puissant est un surcroit indéniable de qualité pour ce groupe, qui n'en manque pourtant pas ! Je ne peux pas m'empêcher de me réjouir de la complémentarité du couple qu'elle forme avec Bryan. On les sent complices, sans exubérances mais avec des regards et des signes qui ne trompent pas l'observateur.

Discret, concentré et appliqué Iain permet d'accentuer toute la sensibilité musicale des morceaux ; les accords riches et puissants de son synthétiseur ont souvent détourné mon attention.

Autre duo dont la complicité est au service du groupe, celui que forment Chris et Angela habitués à jouer ensemble aux seins d'autres formations folkloriques du Yorkshire. Ce sont deux remarquables multi-instrumentistes qui alternent leurs talents aux flûtes et au clavier (Angela), aux guitares et au clavier (Chris) ou encore au chant (pour les deux). Leur expérience et leur complémentarité constitue un apport incontestablement de nature à magnifier les compositions. Je suis particulièrement sensible à la voix douce et expressive de Chris, notamment lorsque qu'il chante "Changing Lives" et "Silver Glass".

Andy lève rarement les yeux au-dessus de sa basse mais dispute souvent l'espace d'Olivia, avec vivacité. Ses lignes de basse sont expressives et puissantes. Avec la batterie d'Henry, ils constituent un plateau puissant et rythmé qui contribue largement à remuer les corps et les esprits !

Cette soirée en deux actes n'a jamais baissé en intensité d'émotions, alternant des morceaux plus folk, d'autres plus bluesy, ou plus rock. Le public ne peut qu'être pleinement emporté dans ce flot d'harmonies. Je pourrais citer tel ou tel titre particulièrement touchants mais il me semble vain vouloir distinguer la qualité dans la qualité ! Comme d'habitude, le mélomane présent pourrait être animé d'une frustration à l'égard de tel titre qui n'aura pas été interprété, mais franchement ce sentiment ne se ressent pas durant le concert ; chaque séquence étant un émerveillement auditif.

C'est maintenant un rituel, en clôture de soirée, les membres de MOSTLY AUTUMN se parent des couvre-chefs adéquats pour nous accorder un rappel en rapport avec l'esprit de Noël.

Dans un louable souci de renouveler leur programme, davantage de titres anciens ont été joués ce soir. Huit titres diffèrent ainsi de l'an dernier. Nous avons voyagé sur vingt-deux titres, dont deux de leur superbe premier opus "For All We Shared..." (1998), un de "The Spirit of Autumn Past" (1999), un titre de "The Last Bright Light" (2001), un titre de "Passengers" (2003), un titre de "Storms over Still Water" (2005), un titre de "Heart Full of Sky" (2006), un titre de "Dressed in Voices" (2014), trois de "Sight of Day" (2017), trois de issus de "White Rainbow" (2019), quatre du dernier opus "Graveyard Star" (2021), ainsi qu'une reprise issu de l'album de Josh & Co. Limited "Transylvania - Part 1 - The Count Demands It "(2016). Le final étant composé de trois reprises spéciales pour fêter Noël.

PROGRAMME
ACTE 1:

  1. In for the Bite (Limited, Transylvania - Part 1 - The Count Demands It, reprise de Josh & Co, 2016)
  2. Into the Stars (White Rainbow, 2019)
  3. Spirit of Mankind (Graveyard Star, 2021)
  4. Western Skies (White Rainbow, 2019)
  5. Skin of Mankind (Graveyard Star, 2021)
  6. Passengers (Passengers , 2003)
  7. Heart, Body and Soul (Sight of Day, 2017)
  8. Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
  9. The Night Sky (For All We Shared…, 1998).

ACTE 2:

  1. Tomorrow Dies (Sight of Day, 2017)
  2. Winter Mountain (The Spirit of Autumn Past, 1999)
  3. Broken Glass (Storms over Still Water, 2005)
  4. Changing Lives (Sight of Day, 2017)
  5. Half the Mountain (The Last Bright Light, 2001)
  6. Dressed in Voices (Dressed in Voices, 2014)
  7. This Endless War (Graveyard Star, 2021)
  8. Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
  9. White Rainbow (White Rainbow, 2019).

RAPPEL

  1. Heroes Never Die (For All We Shared…, 1998)
  2. I Believe in Father Christmas (reprise de Greg Lake)
  3. A Spaceman Came Travelling (reprise de Chris de Burgh)
  4. Fairytale of New York (reprise de The Pogues).

Comme à leur habitude, les musiciens descendent parmi nous pour discuter, partager, échanger. Bryan toujours aussi modeste, sympathique et chaleureux a pris ma P'tite Fée dans ses bras. Puis il m'a confié que la réédition des premiers albums était bien prévue, mais sans préciser toutefois les délais … Un nouvel album devrait paraitre d'ici l'été prochain. Nous avons pu également clamer à Olivia toute l'admiration que nous lui vouons. Le timide Ian a également pu écouter nos compliments. Tout ce beau monde a accepté volontiers les portraits visant à fixer ces mémorables moments. C'est compliqué de pouvoir discuter avec les sept ; j'ai renoncé à aborder Chris, et Angela avec lesquels j'avais déjà parlé les précédentes fois. Et j'ai dû abandonner mon objectif d'approcher Andy. Mais je ne doute pas y parvenir une prochaine fois.

A l'échoppe, nous nous procurons le DVD récemment paru ainsi que le CD "Live in Abbey Road's Studio 2" qui est paru ce 13 octobre 2023.

Quitter cette agréable compagnie est toujours difficile, mais il faut bien se ménager en vue de reprendre la route le lendemain. D'ailleurs, il en est de même pour eux qui rejouent aux Pays-Bas.

Nous les reverrons dans dix mois, ce sera pour l'apothéose du Prog en Beauce en octobre 2024.


dimanche 10 décembre 2023

THE LACHY DOLEY GROUP – New Morning (Paris 10) – dimanche 10 décembre 2023.

 

Une bonne part de notre microcosme musical s'émeut depuis quelques semestres des prestations de cet Australien. Je suis plutôt méfiant par nature de ce genre de phénomène qui m'apparait soudainement. Mais une fois consulté les vidéos j'ai rapidement été séduit. Par la suite, son concert du 19 décembre 2022 (récit ici) m'a confirmé la capacité du Monsieur à interpréter et promouvoir cette musique qui m'a toujours enthousiasmé. The Lachy Doley Group est un trio de musiciens manifestement heureux de jouer ensemble du blues, du rock, du funk jouissif à souhait !

Dès que j'ai su qu'il revenait dans les mêmes conditions (même salle, même période, et mêmes invités), j'ai acquis non pas un mais deux tickets ; il était hors de question que ma p'tite Fée manque encore une fois cette nouvelle prestation parisienne

Pour rappel, le New Morning est situé au 7-9 rue des Petites-Écuries, au cœur du 10ème arrondissement de Paris, dans les locaux de l'ancienne imprimerie du journal Le Parisien. Cette salle mythique ouvre très rarement ses portes à notre milieu progueux/metalleux. En fait, c'est un club dont la programmation est dédiée principalement au jazz. Il a été fondé en 1981 par Eglal Farhi, une franco-égyptienne, qui était journaliste enseignante, avant de prendre la direction du club. Depuis le décès de cette dernière en 2010, il est dirigé par sa fille Catherine Farhi. Des artistes de renom s'y sont produit tels que B.B. King, Prince, Didier Lockwood, Chet Baker, Pat Metheny, Dizzy Gillespie… Pour ma part, j'avais découvert ce bel auditorium le 14 mai 2014, à l'occasion du concert du groupe de hard rock (eh oui, une exception semble-t-il) espagnol ELDORADO. Cet établissement dispose d'une capacité de 500 places.

La configuration de l'auditorium offre de bonnes conditions d'écoute quel que soit le positionnement. Nous arrivons après l'ouverture des portes et pourtant nous nous positionnons sans difficulté au deuxième rang en fosse. Il faut dire que l'atmosphère de cette salle est conviviale ; la plupart de gens sont détendus, assis ou au bar.

Fait notable, cinq caméras de France-Télévision ont filmé toute la soirée…

ROSAWAY [19h45-20h35].

Je ne suis pas mécontent de retrouver ce duo, français mais anglophone, fondé en 2017. Ils ont enregistré trois monoplages, "Walk" (2019), "Midnight" (2021), "Freedom" (2018) et deux mini albums (4 titres) "Stranger" (2019) et "Dreamer" (2020). Ils maintiennent leur anonymat sous des pseudonymes ; "Rachel" (je suis tout de même parvenu à dénicher son nom, Rachel Ombredane) et "SteF".


Une bande son introductive me rappelle l'univers musical qui sera proposé. L'excellente sonorisation permettra de distinguer toutes les harmonies. Leur musique mélodique et très rythmée, qualifiée d'électro-pop-jazz, anime un irrésistible entrain. A l'instar de "Rhythm Of The Night", un titre qui m'avait déjà beaucoup plus l'an dernier.

Pourtant, leur choix d'interprétation me fait assez vite ressentir leurs limites, que j'évoquais déjà dans mon récit de leur précédente prestation. Avec un véritable groupe composé d'un guitariste, d'un bassiste et d'un clavier, je serais complétement séduit. Au lieu de cela, le batteur, au demeurant très efficace dans sa fonction, fait également office de disc-jockey ; il active des pistes préenregistrées, dont les sons répétitifs et astreignant finissent fatalement par me lasser. Dommage, car (la très jolie) Rachel excelle à son poste ; sa voix puissante et juste délivre un chant jazzy très agréable, et de surcroit elle maitrise la flute traversière et les percussions.

Le public s'enthousiasme volontiers et accorde de belles ovations. Quant à moi, j'applaudis poliment, au moins pour leur talent individuel indéniable. Je les reverrais bien volontiers dans un bar ou dans un cadre festivalier…

Titres du programme à déterminer.

J'ai distingué toutefois "Here Comes The Rain", "Rhythm Of The Night", "Walks" et "It's alright".

 


LACHY DOLEY [21h-22h40]

Bref rappel biographique : Lachlan R "Lachy" Doley est né le 21 avril 1978 et a grandi à Adélaïde. Chanteur et auteur-compositeur, il a débuté musicalement avec Clayton, son frère ainé qui se chargeait de l'orgue Hammond, pendant que lui se chargeait déjà du clavinet. Ils jouent longtemps ensemble, puis en 2011, Lachy se lance dans un parcours en solo. Il fonde ensuite The Lachy Doley Group en s'entourant d'un bassiste et d'un batteur, avec lequel il enregistre un album qui parait en septembre 2013 sous son propre label. Son album le plus récent est "Studios 301 Sessions", paru le 17 Septembre 2021. Un nouvel opus "A World Worth Fighting For" est paru le 9 juin 2023.


Je retrouve immédiatement les mêmes sensations que l'an dernier, grâce au trio toujours composé du batteur Jackie Barnes et du bassiste Joel Burton. Pour l'anecdote, soulignons que Jackie Barnes est le fils du chanteur austro-écossais Jimmy Barnes, qui a connu un certain succès durant les 80's/90's.

La sonorisation demeure impeccable, dans cet auditorium qui dispose d'une acoustique adéquate. L'éclairage est sobre mais efficace, y compris pour les chasseurs d'images.

Lachy demeure bien fidèle à sa réputation. Mis à part la longueur de ses cheveux (allongés), je retrouve le même personnage charismatique, extraverti et passionné par le blues. Il ne tient pas en place, rarement assis plus de cinq minutes, il vit sa musique et transmets du même coup son enthousiasme à son public. Il alterne les claviers de son orgue et son clavinet, avec lequel il exprime ces étonnantes sonorités guitaristiques. Je reste sidéré par la proximité sonore ; les yeux fermés je pourrai jurer entendre une guitare. Mais peut-être que la compétence aiguisée d'un aveugle serait plus perspicace que moi, j'en conviens. En tous cas, ce quatrième instrument tient toute sa place dans ce groupe dont les deux autres membres Jackie Barnes et Joel Burton partagent une vraie complicité. Les regards attentifs, bienveillants et souriants démontrent pleinement la cohésion du trio.

D'une énergie débordante et communicative, Lachy a bien évidemment emporté les ovations d'un public ravi.

Voodoo Child

Sur les douze titres interprétés ce soir cinq diffèrent du programme de l'an dernier. Trois nouveaux titres issus de "A World Worth Fighting For" (2023), deux titres issus de "Make or Break" (2019), deux de "Conviction" (2015), un de "Lovelight" (2017) et un de "S.O.S. (Singer Organ Soul" (2013). Mais aussi trois reprises des années 70.

PROGRAMME 2022

PROGRAMME 2023

1.   Stop Listening To The Blues (Conviction, 2015)

1.               Money (A World Worth Fighting For, 2023)

2.   Conviction (Conviction, 2015)

2.               A Woman (Make or Break, 2019)

3.   Voodoo Child (Slight Return) (J Hendrix, 1970)

3.               Conviction (Conviction, 2015)

4.   Give It (But You Just Can’t Take It) (Make or Break, 2019)

4.               I’m a Man (Spencer Davis Group, 1967).

5.   Only Cure for the blues is the blues (Lovelight, 2017)

5.               Get out your ears way (A World Worth Fighting For, 2023)

6.   Make It Up (Conviction, 2015)

6.               If Looks could kill (Singer Organ Soul, 2013)

7.   Use Me (Bill Withers) (Conviction, 2015)

7.               Frankly My Dear I Don’t Give A Damn (Conviction, 2015)

8.   Frankly My Dear I Don’t Give A Damn (Conviction, 2015)

8.               Only Cure for the blues is the blues (Lovelight, 2017)

9.   (enchainé avec) Just kissed my baby (the Meters, 1974)

9.               Voodoo Child (Slight Return) (J Hendrix, 1970)

10.A Woman (Make or Break, 2019)

10.            Gone (A World Worth Fighting For, 2023)

11.Still In Love (S.O.S. (Singer Organ Soul), 2013).

11.            Downtown Smalltown (Conviction, 2015)

RAPPEL :

 

12.I’m a Man (Spencer Davis Group, 1967).

12.            Give It (But You Just Can’t Take It) (Make or Break, 2019)

J'avais décidé d'être sage ce soir, et me suis privé de l'acquisition du récent opus. Je m'en veux un peu…


vendredi 24 novembre 2023

ARCHIVE – Palais Omnisport de Paris-Bercy (Paris 12) – vendredi 24 novembre 2023.

Lors de conversations portant sur nos personnalités réciproques, on m'a souvent fait remarquer que je pouvais sembler "obstiné", "têtu", tel le Bélier que je suis. Ce à quoi je réponds le plus souvent, "non, Môssieur" (ou "Madame", c'est selon), pas têtu mais persévérant !". Cette nuance est importante pour comprendre l'évolution de mon approche d'ARCHIVE.

Lors de mon parcours de mélomane, de nombreux artistes, en dépit de moult écoutes, et pas forcément les plus farfelus, ont tardé à me séduire avant que je trouve la porte pour les apprécier et les classer parmi mes favoris. Je citerais de mémoire MARILLION, GAZPACHO, OPETH, GENESIS, KING CRIMSON, mais aussi MOTORHEAD, TIAMAT, AVATAR, je pourrais aussi citer BACH, … entre autres.

Nourris de discussions sur les réseaux sociaux, j'ai bien tenté maintes approches d'ARCHIVE. Mais à la fin des années 2000, on ne m'avait guère présenté que "Londinium" (1996), ce qui n'était pas de nature à me séduire particulièrement, encore maintenant. A force d'insistances, notamment de ma P'tite Fée persévérante elle aussi, j'avais fini par me rendre à un premier concert en 2015 (au Zénith de Paris), puis un deuxième en 2019 (à la Scène Musicale de Boulogne-Billancourt). Mais sans que cela m'emporte vers l'enthousiasme attendu.

Oui mais voilà, ma P'tite Fée n'a pas lâché le morceau. Selon elle, il n'y avait aucune raison "objective" pour que je reste à quai. Jamais deux sans trois, j'ai fini par me laisser emmener vers un lieu pourtant a priori inquiétant pour ce genre de musique. En effet, nous sommes plutôt réticents à nous rendre dans les plus grands espaces, souvent peu propices à une écoute de qualité. Mais ce soir, ce sera différent…

Précisons quelques chiffres qui me semblent éloquents pour présenter cette tournée "Call to Arms & Angels", qui avait dû être reportée d'un an, suite à un cancer du côlon ayant frappé Darius Keeler… Elle débute par Dijon le 5 octobre et se clôt par une seule et ultime date à Londres (EartH Hall) le 26 novembre. Cela représente trente-huit (38) étapes (19 en octobre  + 19 en novembre), dont … quatorze (14) en France ! Soulignons que Bruxelles a eu droit à deux dates ! Autre détail chiffré quand même surprenant ; la EartH Hall de Londres dispose d'une capacité de 1 200 personnes, alors que notre Bercy de Paris dispose d'une capacité de 18 476 spectateurs assis/debout !! Décidément nul n'est prophète en son pays… Enfin, ARCHIVE remplit Bercy après treize autres villes (affichant souvent complet) en France. Notoriété qui résulte sans doute d'un style de musique fédérateur et médiatisé…

Après une attente dans les premiers frima d'un hiver approchant, nous pénétrons parmi les premiers dans la fosse du lieu mythique et nous nous plaçons au deuxième rang en milieu de scène ! Les fans ultra qui sont placés devant nous sont de taille modeste et la scène est évidemment surélevée ; ce qui permet à ma P'tite Fée de voir parfaitement tous les éléments. A ce moment-là, il nous restait encore à s'assurer de la qualité du son…

OCTOBER DRIFT [19h50-20h20]. https://www.octoberdrift.com/

J'imagine que faire partie d'un petit groupe débutant et devoir assumer la première partie de soirée dans une si grande salle pourrait être angoissant… En tout cas ces p'tits jeunes anglais n'en laissent rien paraitre et leur fougue va accaparer l'attention du public pendant une trentaine de minutes.

Nous n'avions jamais entendu parler de ce quatuor qui semble cependant avoir écumé depuis 2015 les petites salles de Grande-Bretagne. Ils ont ainsi récolté des impressions suffisamment favorables pour enregistrer quelques monoplages, et assurer les premières parties de quelques groupes britanniques de rock dit "indépendants" (?) tels qu'EDITORS, ARCHIVE (déjà), ou américains tels que WE ARE SCIENTISTS, à partir de la fin 2019.

Un premier album intitulé "Forever Whatever", est paru en 2020. Leur second opus, "I Don't Belong Anywhere" est paru le 14 octobre 2022.

Le quatuor se compose de Kiran Roy (chant et guitare), Daniel Young (guitare), Alex Bispham (basse) et Chris Holmes (batterie).

L'énergie de ces jeunes loups est communicative ; ils sont très exubérants, les instruments dégagent une énergie entrainante, et la voix est juste quoiqu'exprimée avec une tessiture limitée. Kiran Toy, particulièrement charismatique, n'hésite pas à descendre de la scène pour haranguer le public, puis à le fendre profondément, équipé de son fil de micro suffisamment long pour cela !

La sonorisation équilibrée, puissante mais pas à l'excès, ainsi qu'un dispositif d'éclairage relativement lumineux, a permis à OCTOBER DRIFT de capter l'attention de son auditoire et de chauffer la salle à sa guise. Leur rock est mélodique mais très loin d'être sophistiqué. Saturé d'énergie certes, mais toutefois peu original. Fait notable peut-être, le guitariste-chanteur porte son instrument très haut sur sa poitrine… Un style certes rafraichissant sur l'instant, mais mon oreille est devenue peut-être un peu trop exigeante pour m'enthousiasmer outre mesure.

Le public leur accorde une ovation dont ils semblent ravis.

Il semble (ss réserve, ne connaissant pas le répertoire) que des titres aient été interprétés ; "Losing My Touch", "Airborne", "Panic Attack" (info glanée sur des discussions).

PROGRAMME (à déterminer).

 

ARCHIVE [20h50-23h10]

ARCHIVE fut fondé en 1994 par Darius Keeler (claviers, effets sonores, échantillonnages) et Danny Griffiths (claviers, effets sonores, échantillonnages). Autour de ce duo, nous trouvons ce soir Dave Pen (guitare, chant depuis 2004), Pollard Berrier (chant, guitare depuis 2005), Steve Barnard (batterie depuis 2001), Jonathan Noyce (basse, claviers depuis 2007), Mike Hurcombe (guitare depuis 2014), et Lisa Mottram (chant, depuis 2022).

Par rapport à la composition de 2019, Maria Q (chant, chœurs depuis 2001) et Holly Martin (chant depuis 2015), sont absentes.

Depuis que Darius Keeler et Danny Griffiths ont rencontré Dave Pen, puis Pollard Berrier, puis Maria Q, ARCHIVE se définit comme un "collectif" et non comme un groupe ; cette définition sémantique de leur collaboration vise sans doute à ménager les susceptibilités entre les artistes, mais quoiqu'il en soit nous avons bel et bien devant nous un authentique groupe de rock composé de huit musiciens, recrutés au fil de son parcours.

Sur les deux premiers albums, leur style musical basé sur une ligne relativement complexe avec synthétiseurs et échantillonnages, baignait surtout dans ce qui est convenu de nommer le "trip hop". Mais ils ont ensuite eu la bonne inspiration de fusionner leurs créations avec les sonorités davantage "electro", "ambient" voire rock progressif. Ce dernier rapprochement n'est pas évident sur l'ensemble de leur discographie, mais cependant les atmosphères créées par Pink Floyd (Animals, Meddle) ne sont pas loin lorsqu'on écoute les plus longs morceaux (tels que "Waste", "Again", "Lights", "Finding it so hard", "Controlling Crowds", "Calling").

Le douzième album "Call to Arms & Angels" est paru le 29 avril 2022. Vingt années après avoir signé la musique du film "Michel Vaillant" (2003), ARCHIVE signe celle du film de Mélanie Laurent (2023) intitulé "Voleuses".

Bref, me voilà donc planté devant ce décor, sans être persuadé d'être à ma place. Honnêtement, n'ayant pas fixé ce concert dans mes objectifs, je me suis présenté à cette soirée sans avoir révisé leur discographie, ni même visionné leurs vidéo sur YouTube. Tout juste ai-je tenté une nouvelle écoute de leur opus le plus récent … qui continue à me laisser partiellement perplexe, entre séquences savoureuses et d'autres crispantes.

L'extinction des feux et la diffusion d'une bande son introductive (qui s'interrompt quelques secondes avant de reprendre au soulagement général) annoncent le début des évènements. A partir de cet instant, un homme nouveau va éclore petit à petit…

Du début à la fin du concert, l'ingénieur du son, digne de son statut, a produit une sonorisation qui est parvenue à développer les atmosphères avec une finesse saisissante pour cette grande arène ; chacun des (pourtant) nombreux pupitres se laisse percevoir. Le tout dans une puissance maitrisée, à tel point que je ne ressens pas la nécessité de porter mes protections auditives.

Ajoutons à cela que le dispositif d'éclairage est puissant et somptueux, en témoignent les magnifiques captures d'images auxquelles je suis parvenu sans difficulté. Rampes articulées, faisceaux lasers, projecteurs mobiles ont été savamment utilisés par un éclairagiste très efficace pour produire une multitude d'ambiances absolument fabuleuses, tantôt rougeâtres ou bleutés, sombres, tantôt hyper lumineuses, éclatantes. Pas de fond de scène, le logo est présent seulement sur la grosse caisse de batterie et sur les manches des musiciens.

Placé dans ces conditions idéales, et même avec un état d'esprit au départ très dubitatif, ma conversion ne sera pas immédiate mais se produira progressivement. Arrivé au cinquième titre, "Lights" j'ai cru une première fois avoir trouvé la Porte de l'extase pour le reste de la soirée, mais non, il fallut qu'ils enchainent avec un horripilant et excessivement tribal "Conflict", ce qui est à mon sens une énorme faute de goût.

Fort heureusement, la douceur de la longue séquence préliminaire de "Daytime Coma" issu du récent opus revient calmer le jeu quelque peu et me permet ainsi de reprendre mon parcours de séduction. Après six minutes faussement calme, le morceau fait décoller les esprits dans un tourbillon d'émotions qui ne cessera qu'à la fin du concert. Un peu plus tard "Take My Head" m'a carrément sidéré par l'intensité des nuances.

Globalement, les huit titres choisis parmi ceux de leur nouvel opus "Call to Arms & Angels" prennent tout leur sens en concert. Je ne suis pas certain que les autres titres oubliés eussent produit le même effet ; de là à dire que cet album contient des déchets, je laisse les spécialistes s'exprimer …

Au regard des programmes du reste de la tournée, je pense que le public parisien peut s'estimer heureux. Pour ma part, des titres attendus tels que "Lights" "Fuck U" et surtout "Bullets" puis "Again" ont largement contribué à ma satisfaction.

En dépit de l'irrésistible envie de bouger ou de planer que provoque alternativement leur musique, je n'ai pas manqué de me concentrer sur les fonctions des huit musiciens. J'ai ainsi apprécié tout particulièrement leur maitrise quasi-totale de chaque pupitre. Très, très peu de bande préenregistrée (Allons, notons une voix extérieure durant "Bullets"). Quatre maitres-bidouilleurs, Keeler, Griffiths, Berrier, et Noyce torturent leurs outils respectifs pour produire un large panel de sonorités, contribuant ainsi à entretenir les atmosphères subtiles et dosées, sans dépendre de pistes qui leur imposerait une quelconque procédure. 

A cette maitrise des sons, s'ajoute celle des voix. De très belles polyphonies, masculines ou mixtes, accentuent encore les sensations.

Attardons-nous sur les individus de ce … "collectif" (!). En premier lieu, Darius Keeler dont on aurait pu craindre une méforme ou une baisse de présence ; que nenni ! Plus agité que jamais, il ne se contente pas de se désarticuler derrière ses claviers, il vient haranguer son batteur comme pour l'inciter à frapper encore plus fort. Sa gestuelle particulièrement constante et énergique, me laisse imaginer qu'il accomplit là sa gymnastique de remise en forme. Compte tenu du combat qu'il vient de mener contre ce maudit crabe, j'imagine qu'il tient à lui démontrer qu'il est encore debout.

Son compère et cofondateur Danny Griffiths, placé à son opposé de la scène, est pour sa part bien plus introverti, concentré sur son clavier. Impassible et imperturbable jusqu'au salut final où il daigne accorder son sourire soulagé au public reconnaissant.

Au chant, on ne peut qu'admirer le jeu très éloquent et charismatique de Dave Pen. Son chant est puissant et juste, d'une mélancolie déchirante (Again), ou d'une colère retenue (Fuck You) ; il vit ses récits avec conviction.

Sans doute le plus "so british" de tous, Pollard Berrier est sobre, quoique paradoxalement expressif et captivant, ne fut-ce que par son regard inquiétant, à peine assombri par son chapeau vissé sur son crâne pendant tout le spectacle. Il intervient fréquemment au chant avec un timbre légèrement plus aigu, mais toujours aussi juste. C'est lui aussi un multi-instrumentiste. Il n'hésite pas à alterner les guitares et un clavier (Again). Fixé à son pied de micro, un boitier lui permet de bidouiller des sons improbables.

Je ne cacherai pas plus longtemps que j'ai succombé au charme britannique de Lisa Mottram même si les puristes viendront me rappeler les qualités de celle qu'elle remplace (Maria Q). Sa voix semble infantile et plaintive, elle est cependant convaincante et toujours juste. Cette jolie brune à l'aspect relativement austère s'intègre parfaitement à l'impression sombre qui se dégage du groupe. A l'instar de Griffiths, elle illuminera enfin son visage d'un beau sourire lors du salut final.

Quant aux trois autres fatalement en retrait au fond de la scène, ils ne sont pas en restes. Jonathan Noyce alterne une présence prégnante à la basse principalement mais aussi au clavier. Discret, mais pourtant essentiel en soutien voire en soli de guitares, Mike Hurcombe permet d'ajouter du corps aux accords (hihi elle est belle celle-là !) tantôt à la sèche, tantôt à l'électrique. En effet, Steve Barnard, le bucheron de service que j'avais si sévèrement critiqué dans mes deux précédents récits ; je dois admettre qu'après tout il assure son rôle avec l'efficacité requise pour ces compositions. Et cela avec le sourire d'un homme épanoui et impliqué (d'ailleurs "Smiley" est son surnom).

C'est ainsi qu'au fil du concert que je me suis volontiers associé à la ferveur d'un auditoire subjugué, qui n'a cessé d'acclamer les prestations. Je souligne la qualité de ce public enthousiaste mais poli ; pas de bousculade, que des sourires ébahis.

Dix œuvres sont visitées ce soir au travers de dix-huit titres, dont huit issus de "Call to Arms & Angels", deux de "Lights", un de "You All Look the Same to Me", un de "With Us Until You're Dead", un de "Controlling Crowds", un de "Controlling Crowds Part IV", un de "Noise", un de "Take My Head", et un de la bande-son du film "Voleuses".

PROGRAMME

  1. Mr. Daisy (Call to Arms & Angels, 2022)
  2. Sane (Lights, 2006)
  3. The False Foundation (The False Foundation, 2016)
  4. Vice (Call to Arms & Angels, 2022)
  5. Lights (Lights, 2006)
  6. Conflict (With Us Until You're Dead, 2012)
  7. Daytime Coma (Call to Arms & Angels, 2022)
  8. Surrounded by Ghosts (Call to Arms & Angels, 2022)
  9. The Skies Collapsing Onto Us (Voleuses, 2023)
  10. Take My Head (Take My Head, 1999)
  11. The Crown (Call to Arms & Angels, 2022)
  12. Fear There & Everywhere (Call to Arms & Angels, 2022)
  13. Enemy (Call to Arms & Angels, 2022)
  14. The Empty Bottle (Controlling Crowds Part IV, 2009)
  15. Gold (Call to Arms & Angels, 2022).

RAPPEL :

  1. Fuck U (Noise, 2004)
  2. Bullets (Controlling Crowds, 2009).

RAPPEL :

  1. Again (You All Look the Same to Me, 2002). 

Alors oui, je reconnais humblement mon retournement de veste. Je relis mes précédents récits avec le sentiment d'avoir été cruel et injuste. Mais tel était mon état d'esprit et je l'assume. La critique artistique est fatalement subjective, soumise aux contextes psychologiques et physiques de son narrateur.

Je me dois de reconnaitre que ce beau voyage, encore improbable la veille, est dû à l'instance bienveillante de ma P'tite Fée.