Hiver 2019, Winfried Völklein annonce les premiers
groupes prévus au festival Night of the Prog de Loreley. Parmi ceux-ci, un
groupe norvégien : THE WINDMILL. Totalement
inconnu de mon répertoire, je me suis donc tourné vers notre microcosme de
mélomanes passionnés pour assouvir ma curiosité habituelle. Ces recherches
aboutirent très rapidement à me convaincre de l'intérêt d'assister à leur concert
en juillet. Celui-ci a confirmé tout leur talent ; moi et ma p'tite Fée avions
été totalement subjugué (le mot n'est pas
excessif !) par ces vikings romantiques.
Cette remarquable prestation nous avait laissé une
envie irrépressible de les revoir en concert. Hélas, ils font partie de ces artistes
talentueux qui peinent à se faire connaitre.
Autant dire que l'annonce d'un concert de ces
norvégiens chez eux, à Oslo, a immédiatement réactivé notre désir latent de
visiter la Scandinavie, destination de rêve pour nous. De surcroit, THE
WINDMILL partage l'affiche avec les britanniques ARENA, que nous affectionnons
fortement. Le doute n'était plus possible. En dépit de l'éloignement, en dépit
de la réputation onéreuse du pays, nous nous engageâmes ainsi pour un court
séjour au pays des Vikings !
Mais c'était sans compter avec cette maudite pandémie.
D'abord prévue le 17 octobre 2020,
la soirée fut reportée en octobre 2021, puis à ce samedi 15 octobre 2022. Passons sur les tracas logistiques engendrés par
ces reports successifs (…), mais pour sa part THE WINDMILL a eu la courtoisie de nous renvoyer deux nouveaux
tickets par courrier postal ; aucun des autres concerts reportés n'ont fait
l'objet d'autant d'égard ! A défaut de les voir sur scène, nous avions pu les
rencontrer en spectateurs lors du NOTP auquel ils sont régulièrement présents. Nouvelle
occasion d'apprécier leur humilité, leur accessibilité, leur amabilité ; c'est
un vrai bonheur de leur offrir notre admiration. Ces traits de caractère seront
une nouvelle fois confirmés ce soir.
Je ne m'étendrai pas ici sur le volet touristique du
séjour, qui s'imposait de toute évidence. Je souligne juste la qualité de vie
supérieure dans la capitale norvégienne, illustrée notamment par son réseau de
transports en commun (RUTER) particulièrement pratique et fonctionnel. Avec un forfait
journalier à 11,70 € (117 kr), nous avions accès à toutes les lignes de tramway,
de bus et surtout de bateau-bus de la ville et du port ! Du jeudi 13 au
dimanche 16 je n'ai observé aucun encombrement, ni de pollution ; la plupart
des véhicules (bateaux, voitures, bus) sont à propulsion électrique. Je n'avais
encore jamais vu autant de Tesla ! Même un mélomane américain (venu pour les mêmes raisons que nous)
s'en est étonné ! Les rues sont calmes, rassurantes et propres à part quelques
malheureux tags qui paraissent encore plus incongrus qu'ailleurs…
LE SITE
Après avoir déménagé entre plusieurs sites différents
à Oslo, le choix de nouveaux locaux s'est porté depuis 2008 sur le vénérable
cinéma de Soria Moria (construit en 1928),
situé dans le quartier Torshov au Vogts gate, 64. Le bâtiment s'inscrit dans la
plus pure tradition architecturale de la ville nordique avec sa façade
relativement austère mais imposante. Ici, le Cosmopolite a eu l'opportunité de
s'étendre sur trois étages et, après une période de rénovation, a rouvert le 24
octobre 2008. Depuis lors, plusieurs concerts sont organisés chaque semaine
tant sur la grande scène du Cosmopolite, que sur la scène du club de
Belleville.
L'accès au Cosmopolite Scene est d'autant plus aisé
qu'il est situé à deux stations de tram et/ou de bus de notre lieu
d'hébergement. Conforme à l'intitulé du lieu, les affiches lumineuse qui
défilent sur l'écran publicitaire révèlent une programmation très …
cosmopolite, voire exotique. Cette affichage délibérément orienté "multiculturel" m'aurait moins agacé
sans l'absence de mention de NOTRE soirée … Ce n'est qu'en nous approchant, que
nous remarquons une ridicule affichette, imprimée à la sauvette, scotchée sur
la porte vitrée. Nul n'est prophète en son pays, pas même en Norvège ! Seule la
présence du car de tournée d'ARENA trahit une présence réjouissante.
Au passage on aura noté une fois de plus le caractère
pragmatique de l'organisation norvégienne ; un large espace de stationnement
est réservé aux artistes. Clive Nolan aura pu comparer, non sans une certaine
émotion, cet accessibilité à celle de La Maroquinerie (Cf. concert de Pendragon le 3 mars 2020)…
LE
CONCERT
Arrivé avec une heure d'avance, nous ne sommes
précédés que d'un mélomane. En l'abordant, je m'aperçois qu'il s'agit d'un plus
gros malade que nous !! Certes, nous avons voyagé 1400 km pour assister à
un concert de THE WINDMILL, mais lui c'est un américain qui vient de Chicago
tout spécialement pour assister à la prestation de Damian Wilson ! Je suis
toujours rassuré de trouver pire que moi dans la déraison ! Entre passionnés nous échangeons nos goûts ; il me
conseille l'écoute de l'album récemment paru d'un groupe australien TOEHIDER, "I
have little to no memory of these memories". (Enorme claque a posteriori).
Justement, voilà qu'apparait l'exubérant Damian Wilson,
désireux d'ouvrir la porte vitrée qui nous sépare, pour venir discuter avec ses
admirateurs. Particulièrement expansif, il réclame impatiemment la clé pour
sortir et étreindre chaleureusement les volontaires. Une fois parmi nous, il se
lâche en effusions et marques de gratitude puis il se lance dans un discours exalté
démontrant son impatience de chanter ce soir.
La trentaine de spectateurs présents à ce moment-là
s'amuse des facéties du personnage atypique, avant d'être autorisés à pénétrer
dans le bâtiment. Dans le petit hall d'accueil sont installées les échoppes.
Mais je m'y rendrai à la fin, nous ne tardons pas à nous engouffrer dans
l'auditorium qui se révèle spacieux et doté d'un bar au fond, face à la scène. Après
un petit doute sur le choix d'emplacement, nous optons pour la proximité avec
les artistes, même si la console de sonorisation est peu éloignée de la scène. Nous
n'avons aucun mal à nous positionner au premier rang, en plein centre. Pas de
fosse aux photographes, nous sommes donc collés à la scène à hauteur de hanche.
Juste parfait !
Lors des derniers préparatifs de la scène, Morten L. Clason
et Arnfinn Isaksen nous repèrent et viennent immédiatement nous saluer
chaleureusement ; notre dernière accolade remontait à juillet dernier au
Loreley. Nous ne nous lassons pas de leur gentillesse.
THE
WINDMILL [20h-21h].
The Windmill est un groupe norvégien apparenté à la
catégorie rock progressif symphonique, créé à l'automne 2001. Leur Histoire raconte que le claviériste Jean
Robert Viita en se promenant un jour en Allemagne dans les années 90,
remarquait un parc éolien dont les rotors des moulins à vent semblaient tourner
en cadence avec "Moonmadness"
de Camel que diffusait son autoradio. C'est de là que serait née l'idée de baptiser
son projet "THE WINDMILL". Projet occasionnel et marginal à la base, les
premières années ont été caractérisées par des répétitions sporadiques, juste
pour le plaisir. Mais, ses protagonistes, pourtant impliqués dans d'autres
groupes à l'époque, ont fini par se convaincre de s'impliquer davantage … À
l'automne 2005, il a été décidé de commencer l'enregistrement de ce qui allait
devenir le premier album, délibérément intitulé "To be continued..." qui n'est paru qu'en… 2010. Les répétitions
régulières se sont alors intensifiées, le groupe a commencé à prendre forme en
tant que groupe à part entière. Un concert à Oslo en avril 2007, en première
partie de Panzerpappa s'est avéré être un
succès et a encouragé de nouveaux efforts, autant en salle de répétition et qu'en
studio. L'Histoire était en route …
Le second opus "The Continuation" est paru le 3 mars 2013 ; très
astucieusement le premier titre éponyme débute sur le même thème musical que le dernier titre "To be continued"
de l'opus précédent. C'est ce qui s'appelle avoir de la suite dans les idées…
Un troisième album studio "Tribus" est paru le 15 novembre 2018. Acclamé par les
chroniqueurs, cet opus permet au groupe de s'engager sur des concerts l'année
suivante… Dont ce fameux festival Night of the Prog, Loreley, à Sankt
Goarshausen en Allemagne, le dimanche 21
juillet 2019 à l'occasion duquel j'ai pu les voir pour la première fois. Ce
fut une révélation, même si dès l'annonce de leur participation j'avais en
préalable pris connaissance de leur discographie.
De nouvelles compositions sont en cours depuis début
2020 pour le quatrième album, mais la pandémie a pesé sur le processus.
THE WINDMILL se compose actuellement de Morten L. Clason (chant, flûtes, saxophones, guitare,
claviers, depuis 2001), Jean Robert Viita
(claviers, et chant, depuis 2001), Arnfinn Isaksen
(basse, depuis 2001), Erik Borgen (chant,
guitare, depuis 2003), Stig André Clason
(guitare, depuis 2010) et Kristoffer Utby
(batterie, percussions et choeur, depuis 2018).
Je devine déjà le lecteur doutant de mon objectivité
sur mon évaluation, compte-tenu de ce qui précède. En effet, je confesse aborder
la soirée avec un a priori favorable. Ces très talentueux musiciens n'ont pas
une grande expérience de la scène et ils ne se cachent pas derrières des
artifices sonores ou visuels ; pas de bande-sons, pas de fumigènes, pas de
flammes infernales, juste des musiciens, leur(s) instrument(s) au service de la
Musique. De ce fait, oui je leur accorde délibérément un droit à
l'imperfection. Droit dont ils n'ont pas abusé, loin de là !
Mes récits demeurent purement subjectifs, ils n'ont
jamais eu la prétention de faire une étude musicologique sur le niveau
technique des artistes ; je me permets juste de souligner mon admiration pour
tel ou tel, en fonction d'un talent qui me semble remarquable. Avec THE
WINDMILL, je continue à me cadrer dans cet état d'esprit. Ces troubadours
contemporains assument pleinement leur fonction de médecins de l'âme. Et Dieu
sait combien la musicothérapie est plus que jamais nécessaire dans ce monde en
folie ! Leur prestation nous a accordé la parenthèse poétique dont nous avions
besoin. Nous retrouvons sur scène toutes les qualités mélodiques admirées sur
les enregistrements, l'harmonie entre les pupitres, les accords de guitares, de
basse, de claviers et les rythmes entrainants ; tout concorde pour emmener
l'auditeur dans un monde enchanté. Comme me l'a récemment évoqué un ami, la
formule de Beaudelaire "La musique
creuse le ciel" a rarement été autant bien illustrée.
L'acoustique de la salle est excellente, et la sonorisation
l'est tout autant. Les protections auditives ne sont pas vraiment nécessaires. L'éclairage
est lumineux, excellent pour les prises de vues. Peu de nuances de couleurs ;
elles seront davantage attribuées à ARENA. Un vaste écran fluorescent montre le
logo THE WINDMILL. La scène reste relativement spacieuse pour le sextuor. Bref,
les ingrédients matériels sont réunis pour passer une bonne soirée. Nous sommes
confiants, mais impatients de vivre enfin l'événement tant attendu !!!
Le multi-instrumentiste Morten L. Clason a attiré tout particulièrement mon attention pour son
aptitude à jouer de tant d'instruments avec sensibilité, émotion et talent ; flûtes,
saxophones, guitares, sans omettre le chant pour suppléer Erik. Quant à Erik Borgen, avec son chant à la voix douce,
chaude et calme, son jeu de guitare, il constitue un point d'ancrage essentiel
du groupe. L'intonation de sa voix captive son auditeur, Erik nous raconte une histoire
avec sensibilité. En alternance avec Erik, Stig André Clason intervient consciencieusement sur les soli, et les
combinaisons d'accords de guitare. Positionné derrière lui, à la batterie,
Kristoffer Utby (son complice au sein de The Infringement),
martèle avec force et délicatesse les percussions et les rythmes balancés, tout
en participant aux chœurs. L'imperturbable Arnfinn Isaksen assure solidement ses ostinatos et accords de basse avec la
régularité et la justesse appropriée. Enfin et surtout, Jean Robert Viita en maître omniprésent de
cérémonie, assure les bases mélodiques de l'ensemble, fort de nappes et
d'accords aux sonorités 70's. L'ensemble produit un pur régal auditif.
THE WINDMILL aurait pu interpréter n'importe quels
titres des trois opus parus à ce jour, cela nous aurait ravis ; ils ont choisi de débuter avec deux
titres issus de "The Continuation"
("Not Alone" et "The Masque"). Entre les deux, Jean-Robert
a pris le temps de remercier le couple français venu les voir à Oslo. Cette marque
d'empathie fait plaisir à entendre, quand même !
Puis à notre grande satisfaction, nous aurons eu le
privilège de découvrir l'ébauche d'un nouveau titre d'une vingtaine de minutes.
Intitulé "Fear", sa
deuxième interprétation scénique reste en évolution mais est très prometteuse ;
nous avons déjà hâte d'écouter sa version studio ! On y retrouve les
ingrédients mélodiques et instrumentaux familiers, sans redondance.
Puis c'est le splendide "The Tree" la pièce maitresse issue de "Tribus". Un titre épique que
j'affectionne particulièrement (je le porte en t-shirt ce soir !) car, à
l'instar de "The Gamer", il
me semble valoriser l'éclectisme musical de ce groupe lors de séquences jazzy
et rock interprétées avec des interventions délicieuses aux saxophones, aux flûtes,
notamment.
Bref, je pourrais me perdre dans de vaines
descriptions de mon ressenti sans jamais convaincre, mais cette musique
s'écoute, se perçoit, se vit. Ils auront ainsi opté pour des titres de longues
durées, ce qui n'est pas pour me déplaire en tant qu'amateur de rock progressif…
Alors que se dessine la fin de cette première partie
de soirée, avec seulement quatre
titres, le concert nous a déjà paru bien trop court, et pourtant il aura duré une
heure ! Quoiqu'il en soit, en dépit de notre vigoureuse et très enthousiaste acclamation,
ils doivent céder la place aux anglais. Je réaliserai lors de la seconde partie
de soirée qu'une grande partie du public était là pour ARENA. Mais la
prestation de THE WINDMILL a cependant recueilli les belles ovations méritées.
Nous réalisons alors que nous devrons attendre
longtemps avant de les revoir… Nous continuerons à mettre notre activisme au
service de leur venue dans nos contrées, mais je nous sens prêt à bien d'autres
excès pour aller les revoir ! En attendant, ils peuvent compter sur notre prosélytisme
zélé, ce récit dithyrambique n'en est que le prolongement. Mes chers amis, vous
n'avez pas fini de les entendre en notre compagnie ; dans notre voiture ou dans
notre salon, vous n'y échapperez pas !
Les musiciens quittent la scène avec le sourire et le
sentiment du devoir bien accompli.
PROGRAMME
Not Alone (The Continuation, 2013)
The Masque (The Continuation, 2013)
Fear (Opus en cours, 2023)
The Tree (Tribus, 2018).
ARENA [21h30-23h15]
Arena est un groupe de rock britannique apparenté au
style néo-progressif. Il fut fondé en 1995 par le claviériste Clive Nolan (Pendragon,
Shadowland), et le batteur Mick Pointer (Marillion de 1979 à 1983).
J'ai assisté à trois concert d'ARENA, durant l'ère du
chanteur Paul Manzi ; le 24 avril 2015
au Divan du Monde (Paris 18), le 11 mai
2018 à La Maroquinerie (Paris 20), puis le
15 juillet 2018 au Loreley (Night of the Prog, Sankt Goarshausen, Allemagne).
Manzi a estimé que ses projets personnels priment sur ceux d'ARENA et a donc
annoncé son départ en pleine pandémie, le 13 juillet 2020, après dix années de
collaboration. Dès le lendemain, son remplaçant était indiqué. Je ne
connaissais Damian Wilson que vaguement, par ses participations au sein d'Ayreon.
ARENA se compose donc désormais de Clive Nolan (claviers et chœurs, depuis 1995),
Mick Pointer (batterie, depuis 1995),
John Mitchell (guitares chœurs,
depuis 1997), Kylan Amos (basse,
depuis 2014), et Damian Wilson
(chant, depuis 2020).
A peine recruté le nouveau chanteur est entrée en
studio pour enregistrer "The Theory of Molecular Inheritance" dont la date officielle de parution est prévue
le 21 octobre 2022, mais qui est
déjà en prévente ce soir. Déjà écouté deux ou trois fois en préalable, il me
semble très réussi.
A l'instar de la première partie de soirée, la sonorisation
m'a semblé excellente. L'éclairage (à tout seigneur tout honneur) dispose de davantage
de densité et de couleurs, et a permis de belles nuances d'atmosphères. De
beaux clichés, aussi. En fond de scène, l'écran diffuse des images illustrant
les différentes chansons. Le quintette prend moins de place que leur
prédécesseur et la scène parait ainsi plus spacieuse ; ce qui n'est pas un
détail pour l'itinérant Damian Wilson !
Le groupe semble décidément très attaché à son opus
"The Visitor" paru en 1998,
car une grande part des chansons en sont issues (à l'instar des concerts de
2015 et 2018). En comparaison, le dernier opus "The Theory of Molecular Inheritance" se contente de trois
espaces, tout comme "The Seventh
Degree of Separation". Le reste de la programmation est un subtil
équilibre revisitant le parcours musical du groupe depuis ses débuts.
La prestation d'ARENA m'a semblé accroitre la ferveur
du public. Décontractés devant la scène pour savourer THE WINDMILL, il aura
fallu batailler dur pour y rester. Et croyez-moi, chez les Vikings ce ne sont
pas forcément les mâles les plus agités !!! Il faut dire que le comportement du
nouveau chanteur est de nature à exciter les esprits de féminins. Elles sont d'autant
plus exaltées qu'il est démonstratif, expansif. Pendant le titre de rappel "Solomon", il fend la foule pour
venir chanter au milieu. Damian s'est durant le titre suivant jeté sur la foule du haut de la scène mais
… même les vikings n'ont pas pu le soutenir !! Mais son charisme ne se limite pas à la
gestuelle, le monsieur est aussi doté d'un organe impressionnant (calmez-vous mesdames, je parle de la voix),
émettant un chant au timbre puissant et émouvant.
Mais John Mitchell,
(avec l'aval d'un hochement de tête de
Clive Nolan) a su maitriser l'enthousiasme débordant de Damian qui
s'engageait dans des bavardages estimés un peu longuets à son goût ; il lance
ainsi "et si on chantait ?".
Il faut dire que le John n'est pas du genre à rire aux éclats, toujours austère
et concentré sur son (magnifique) jeu de guitare. Le plus souvent perchés dans
les aigus, ses soli puissants constituent une des marques de fabrique des compositions
depuis 1997. J'ai redécouvert le talent de Kylan Amos, dont le travail à la basse m'a paru excellent, alternant
accords chaloupés, et tricots de notes courantes. Le bassiste, toujours
souriant, semble constamment s'éclater ; impliqué et efficace il n'a d'ailleurs
pas manqué d'attirer l'admiration d'Arnfinn qui était venu se glisser parmi
nous. Ici aussi le maître de cérémonie est le claviériste ; avec l'autre
cofondateur le batteur Mick Pointer,
Clive Nolan dirige et surveille
l'exécution, depuis le fond de la scène. Choriste intermittent, ses nappes et
accords de synthé accompagnent et articulent magnifiquement les compositions sans
défaillir. On ressent bien qu'ARENA c'est son groupe, alors que dans PENDRAGON
il semble davantage au service du guitariste Nick Barrett.
Très bon concert donc. Nous avons hâte de les revoir
au festival Prog en Beauce ce 22 octobre ; nous aurons sans doute l'esprit davantage
disponible à leur attention que ce soir. A l'issue d'un vol en haute altitude,
la Terre parait toujours un peu trop basse ! La charge émotionnelle procurée
par les norvégiens fut telle que nous avons un peu tardé à nous investir dans
la seconde partie de soirée ! Objectivement et avec le recul nous avons
conscience d'avoir vécu deux excellents concerts.
ARENA a interprété
dix-sept titres, dont quatre de The Visitor, (1998), trois de The Theory of Molecular Inheritance, (2022), trois de The Seventh Degree
of Separation, (2011), un de Songs From the Lion’s Cage, (1995),
un de Pride, (1996), un de Immortal ?, (2000), un de Contagion, (2003), un de Pepper's Ghost, (2005), un de The Unquiet Sky, (2015), un de Double Vision, (2018).
A la semaine prochaine, les gars ! Bravo !!
PROGRAMME
Enigma
Variations: Nimrod (Edward Elgar song)
Rapture (The Seventh Degree of
Separation, 2011)
How Did It Come to This? (The
Unquiet Sky, 2015)
The Butterfly Man (Immortal ?,
2000)
Paradise of Thieves (Double Vision,
2018)
The Equation (The Science of Magic) (The
Theory of Molecular Inheritance, 2022)
A Crack in the Ice (The Visitor,
1998)
Salamander (Contagion, 2003)
(Don't Forget to) Breathe (The
Visitor, 1998)
Crying for Help VII (Pride, 1996).
Mais où est donc Sandrine ? |
Les lumières se rallument, la soirée touche à sa fin.
Nous sommes encore abasourdis par tant d'émotions, lorsqu' Arnfinn Isaksen s'approche
de nous, avec gentillesse et modestie. Il tenait à nous remercier
chaleureusement d'avoir fait le déplacement pour venir les soutenir. Il
semblait réellement étonné de notre démarche. Cette empathie exprimée avant
tant de sincérité nous touche profondément. Pendant de longues minutes, nous
échangeons nos amabilités, tant bien que mal exprimées avec mon anglais approximatif.
Mais l'émotion réciproque facilite la compréhension mutuelle.
Nous nous rendons ensuite à l'échoppe où je me procure
le CD "The Theory of Molecular
Inheritance" d'Arena avant de le faire dédicacer par Mick Pointer,
John Mitchell et Damian Wilson. Les autres (Clive et Kylan) n'étant pas
disponible à cet instant. Rien de nouveau à l'échoppe de THE WINDMILL, je possède déjà la discographie et le tshirt !
Nous rencontrons de nouveau Arnfinn, Morten et Kristoffer
pour de nouvelles effusions et portraits. Hélas, nous souhaitions également
saluer Jean-Robert, Stig-André et Erik, mais en vain.
Il est temps de partir. Dehors, il pleut, il fait
froid, c'est la nuit. Tout un symbole. Après une météo clémente durant le
séjour, elle nous rappelle à la dure réalité du temps qui passe inexorablement.
L'objectif accompli, un étrange mélange de joie et de mélancolie nous étreint
dans le tramway (30) qui nous remmène à l'appartement.
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