Voici donc enfin la huitième
Convention néerlandaise, tellement attendue ! Cette biennale aurait dû se tenir
en 2021, sans la maudite Pandémie. Elle constitue également le vingt-et-unième anniversaire des
Conventions, puisqu'après une journée préalable le mercredi 3 avril 2002 à
Jumpin' Jaks, Cardiff, Pays de Galles, c'est de l'autre côté du canal de
Bristol que la véritable première Convention
eut lieu du vendredi 5 au dimanche 7
avril 2002 à Pontins, Brean Sands, Angleterre.
J'entends les expériences relatées à l'issue des autres types
de Convention, mais l'option néerlandaise de réserver un Center Park, depuis la première édition qui s'est tenue du
vendredi 2 au dimanche 4 février 2007, me semble idéale pour se sentir
réellement rassemblés dans une Bulle protectrice avec trois mille autres
admirateurs. Quelques admirateurs ont la chance d'avoir assisté à de ces
nombreuses éditions, (parfois les huit !)
mais pour ma part (avec ma P'tite Fée) ce n'est que ma troisième participation,
après celles de 2017 et de 2019. Si nous sommes partis seuls en 2017, un
microcosme s'est constitué au fil du temps. Nous sommes douze cette année, à
avoir loué deux des petites maisons de campagne, simples et élégantes, au sein
du Center Park de Port-Zelande aux Pays-Bas.
Il aura fallu attendre quatre années pour nous rassembler
dans une bulle de bienveillance, isolée un tant soit peu d'un monde de brutes.
D'ailleurs, implicitement nous avons évité les sujets qui pourraient nous
diviser, en se complaisant dans des discutions d'adulescents mélomanes et
passionnés. Apéro, Musique, Dodo, épicétou.
Avec une moyenne d'âge de 64 ans et demi, on peut estimer
qu'ils sont à peine plus âgés que nous. Quoiqu'il en soit nous mettons cet
aspect également entre parenthèse. Dans cette bulle nous vivrons hors du temps,
l'espace de quatre jours.
Je rassure dès à présent le lecteur inquiet (?) et je n'y
reviendrai plus ; le talent des cinq artistes était bien là ; S.Rothery n'a pas
cessé de nous enivrer de ses soli toujours aussi sensibles et merveilleux, H
reste ce chanteur si charismatique et émouvant, Pete s'épanouit pleinement et
ses accords contribuent avec fougue à prendre les auditeurs par les tripes, Mark
du haut de son impérial piédestal gère et saupoudre ses augustes accords sur
nos âmes sensibles, quant à Ian, concentré sous son casque, il assure avec sa subtilité
et efficacité les rythmes tellement essentiels aux ambiances particulières de
ce groupe exceptionnel.
Je souhaite juste relater mes émotions, tenter de faire part
de mon ressenti d'un séjour hors norme. Plus qu'un récit, un mémorial davantage
porté sur les relations humaines, les sensations, telles que je les ai vécues.
La veille du Grand Départ, une première escouade de trois
valeureux Aveyronnais, Isabelle, Jean-Luc et Philippe G, nous a rejoints dans notre clapier qui nous sert de
logement. Premières accolades, premier apéro. L'excitation grandit, la sagesse
se réduit. Les discussions n'en finissent pas, même s'il faudra se lever de
bonne heure pour une route de cinq heures (405 km).
JEUDI 16 MARS
2023 : JOUR 0.
Mon fils, Samuel, pour
qui se sera sa première Convention, arrive juste avant notre départ vers une
première étape, à la gare d'Ivry pour recueillir Catherine, une fêlée de plus, venue de la grande banlieue. Puis
nous filons vers Senlis pour rejoindre deux Picards, Xavier et Véro, qui
piaffent d'impatience. Les trois voitures sont chargées, mais les neuf adeptes
n'en ont cure, pourvu que l'objectif soit atteint !
La météo est clémente et la circulation aussi. Une brève pause déjeuner sur une aire de l'autoroute belge nous retarde à peine.
La fatigue n'a que peu de prise sur nous lorsque nous parvenons enfin sur le site vers 15h30. L'accueil est toujours aussi agréable, les formalités vite expédiées et nous voilà déjà installés dans nos résidences de vacances. Nous en avions réservées deux, de six places chacune.
En Sioux rusés et avertis, nous nous ruons à l'Adventure Factory
où se trouve la boutique des marchandises du groupe, avant que les stocks ne s'épuisent.
Tels des fans assumés, on vide nos comptes pour se procurer t-shirt, tasse de
la convention, DVD, CD et autres babioles au bénéfice de nos artistes adulés ! Par
pudeur, je ne préciserai pas les montants dépensés. Pour ma part, je peux me
vanter d'être resté raisonnable, cependant.
Mark Kelly disposait de sa petite échoppe à part, pour
présenter son livre et le dédicacer aux acquéreurs. Je m'abstiens pour ma part,
puisqu'il n'existe qu'une édition anglaise…
En sortant de ce lieu de perdition, les sacs pleins, nous
faisons une autre escale imposée, à l'automate qui procure les précieux tokens,
la monnaie locale. Quatre tokens coutent quatorze euros, la bière basique est à
un token, soit trois euros cinquante, ce qui est tout à fait acceptable.
Mais assez crapahuté, c'est bien connu ; l'émotion donne soif
et c'est l'heure de… l'apérooooooooooooo ! Sans doute attirés par l'opportunité,
les derniers voyageurs arrivent enfin. Après de nombreuses heures passées sur
les bitumes, les valeureux Helvètes Pascal
et Valérie précèdent les Normands Hervé et Philippe L.
Mais, on ne s'attarde pas trop, car il faut déjà se préparer
pour la soirée costumée ! Lucy, Maitre de cérémonie avait définit le thème pour
cette édition : le cinéma. Parmi nous rôderons ainsi un zombie (ma p'tite Fée
en zombie), Dracula (mon fils), un chasseur de primes (moi), une Hobbit (Véro),
un Nazgûl, spectres de l'anneau (Xavier), deux personnages dans l'esthétique
steampunk (Jean-Luc et Isa), et Harry Potter (Philippe G).
Cette bande hétéroclite rejoint
donc après 20h00 : Le "LUCY'S 80'S DISCO & FANCY DRESS PARTY" qui
se tient, comme la d'habitude, dans le bâtiment "Adventure Factory".
Les déguisements sont souvent saisissants et la bonne humeur générale se
ressent immédiatement. Lucy, vêtue en Cruella, préside la sonorisation pour la
première partie de soirée avant de céder son poste ; la fosse semble contenir
des Diables dans un bénitier. La bière coule, la sueur aussi. La musique est
éclectique si bien qu'aux sonorités un peu plus metal, on se lâche ! Mon fêtard
de fils fait son fanfaron, et semble pourtant capter quelques attentions
amusées. Nous sommes entre gens de bonne compagnie, l'ambiance est
bienveillante et festive. Pourtant, il faut penser à se modérer car la fête ne
fait que commencer !
Dans un sursaut de sagesse, nous finirons par retrouver nos foyers où il ne sera pas nécessaire de nous bercer.
VENDREDI 17 MARS 2023 : JOUR 1.
Aucun
membre de notre microcosme ne se portera volontaire pour la séance de yoga, ni
pour le "fun-run" mené par Mark Kelly. Nous considérions avoir mieux
à faire ; une partie d'entre nous souhaite anticiper une file d'attente visant
à se procurer un autre Sésame qui autorisera l'accès aux gradins. Après mûre
réflexion, je m'exempte de cette taxe supplémentaire (35€), en choisissant
délibérément les contreparties de la fosse durant les trois soirées ! En dépit
de la proximité de mon soixantenaire, j'ai encore assez de jus pour surmonter
la fatigue afin d'assouvir ma curiosité, partager pleinement la ferveur des
admirateurs les plus acharnés. Pendant que mes amis mettent leur patience à
l'épreuve, je déambule dans les espaces du Centre, à la rencontre de visages
amicaux.
Ces
épreuves matinales furent suffisamment éprouvantes pour justifier … l'apérooooo
dinatoire. Philippe L distribue, à chacun, un décapsuleur personnalisé avec
notre prénom et avec le motif de notre assemblée "Marillion Weekend Port-Zelande 2023". Jean-Luc distribue des opinels gravés estampillés
également à l'événement ! Ces deux objets ne manqueront pas de nous rappeler
avec émotions de ces belles heures passées ensemble. Merci.
Les
questions existentielles d'auditeurs animent nos discussions ; à quoi
s'attendre au programme de ce soir, à quel moment rejoindre la file d'attente, les
titulaires du bracelet d'accès aux gradins s'interrogent sur leur présence en
fosse. Chacun choisit ses priorités ; pour ma part je tiens à me rendre à un
premier concert acoustique. Je fais cependant un détour à la boutique pour me
procurer la jolie (mais onéreuse) veste brodée Marillion, que mon astucieux
fils avait acquis la veille, mais son stock est déjà épuisé. Tant pis... Ou
tant mieux pour mon budget !
JUNE ROAD (ADVENTURE FACTORY)
: 16h-16h45.
Biographie
exposée par le site : June
Road est un duo d'auteurs-compositeurs, composé de l'artiste folk britannique
Harry Pane et de la violoniste belge
Maia Frankowski. Réunis par un beau
coup du destin, le couple s'est rencontré sur scène lors de la tournée
britannique/européenne de Marillion en
2019, où leur écriture et leur relation ont commencé à s'épanouir. Un
puissant sentiment de chaleur et d'énergie circule dans leur travail, combiné à
des paroles personnelles qui reflètent la vie des duos.
Leur première collaboration a débuté en 2020 avec la sortie
de "Time". Ce monoplage a marqué le début de leur transition vers ce
qui est aujourd'hui June Road.
C'est une grande passion pour les voyages qui inspire la
plupart des chansons écrites. Un mélange d'harmonies vocales riches rencontre
un travail de guitare rythmique en "finger picking" et les tons
chauds et mélodiques du violon. Une admiration commune pour des artistes aussi
divers que Ben Howard, Fleet Foxes, Sarah Jarosz et Fleetwood Mac inspire leur
ton et leur esthétique musicale. Ce groupe a une réelle volonté d'écrire, de
jouer et d'exprimer son amour sincère pour tout ce qui touche à la musique !
Nous
retrouvons ainsi le couple belgo-anglais qui était déjà invité du concert de
Marillion, le dimanche 23 octobre dernier au Zénith de Paris. La fougueuse
violoniste Maia montre du talent et de l'entrain, Harry n'en manque pas non
plus. Pas de quoi renverser un métallo ; juste de belles mélodies accrocheuses
et un enthousiasme entrainant. Je revis le même plaisir qu'à l'automne dernier
; cette musique donne envie de bouger et de sourire, c'est déjà beaucoup.
PROGRAMME
Seize the Day
Stay Warm
Another Page (reprise du répertoire d'Harry
Pane)
Big Love (reprise de Fleetwood Mac)
Time
Wish I Could Stay (première scénique de
cette nouvelle chanson)
Mykonos (reprise de Fleet Foxes)
Glow.
Sans plus tarder, nous partons vers 16h50 au chapiteau
principal pour rejoindre la file d'attente déjà bien établie ; certains fêlés
étaient déjà là dès 8h30 !!! Sans doute n'avaient-ils rien de mieux à faire,
mais j'admire cette forme de dévotion.
Lorsque les portes s'ouvrent à 18h, c'est la ruée vers les
emplacements les plus proches possibles de la barrière de scène. Oubliés, mes
étourdissements citadins à la moindre montée d'escaliers, je retrouve ici mes
jambes (et mon esprit) d'ado pleines
de vigueur ! Je parviens à me caser, avec ma P'tite Fée et mon ami helvète, au
troisième rang. Un peu trop à droite, car juste sous les enceintes de
sonorisation ; je vais amèrement regretter d'avoir oublié mes protections
auditives ! Mon fils est plus malin, il a réussi à se caser au premier rang
avec nos deux amis aveyronnais, plus à gauche de la scène.
En attendant, le début de la soirée, j'observe la nouvelle
configuration de la salle. Auparavant elle était disposée en longueur ; Les
gradins s'en trouvaient relativement éloignés au fond. Cette fois la salle est
en largeur, ce qui permet aux occupants des gradins, toujours au fond, d'être
moins éloignés de la scène, sans pour autant léser le vaste espace laissé à la
fosse. L'espace scénique s'en trouve un peu plus étendu et donc plus visible
par le plus grand monde. Le privilège de figurer dans les premiers rangs est ainsi
partagé par davantage d'admirateurs. Sur les côtés de la scène ont été ajoutés,
outre le matériel de sonorisation, un dispositif d'éclairages et de faisceaux
lasers qui rendra son plus bel effet durant toute la Convention ! Enfin, en
fond de scène s'étale un gigantesque écran qui, pour l'instant, désigne, sur un
fond route vif, l'objet de notre rassemblement : " MARILLION WEEKEND 2023 PORT ZELANDE XXI ".
L'événement sera filmé, j'ai remarqué au moins quatre caméras. Deux mobiles sur l'épaules d'opérateurs placés de chaque côté de la scène, et deux fixes qui sont disposées sur un rail, juste en contrebas de la scène.
DILEMMA : 19h00-20h00.
Biographie exposée par le site
: À la fin des années 90, le son distinctif du groupe a conduit à un
contrat avec SI Music/Roadrunner Music et au surprenant premier album "Imbroccata",
paru le 1er octobre 1995. Pendant que le groupe existait par
intermittence au fil des ans, Dilemma a joué dans des salles néerlandaises bien
connues comme le 013 à Tilburg et le Boerderij à Zoetermeer.
Après une dissolution, le magazine
prog/symfo néerlandais iO Pages a demandé à Dilemma, en 2012, de donner un
concert de retrouvailles unique pendant le iO Pages Festival. Ce fut une
bouffée d'air frais qui a déclenché la poursuite du groupe. Le 1er novembre 2018, Dilemma a
fait paraitre l'album "Random Acts of Liberation", (mixé par Rich
Mouser [Transatlantic, Spock's Beard, Neal Morse]) qui a été acclamé par la
critique. Plusieurs tournées ont suivi, notamment en première partie de Sons Of
Apollo et de Flying Colors. Dix ans après sa reformation, le groupe parvient
toujours à capter cette étincelle et à divertir le public avec un spectacle
plein d'énergie et de mélodies accrocheuses.
Le groupe ajoute : "Nous
sommes impatients de faire du vendredi soir de ce Week-end Marillion en 2023
une expérience inoubliable du début à la fin. Merci mille fois à Marillion de
nous avoir accueillis !"
En janvier 2023 le site officiel annonçait l'intégration de
Jermain van der Bogt, alias Wudstik,
ex AYREON et de Kristoffer Gildenlöw, ex PAIN OF SALVATION, et KAYAK.
Seul membre fondateur Robin Zuiderveld (claviers, depuis 1993), est entouré de Paul Crezee (guitares, depuis 2018), et de Collin Leijenaar (batterie, depuis 2018), rejoint en dernier lieu
par Kristoffer Gildenlöw (basse, depuis 2023), Jermain van der Bogt, alias Wudstik (chant, depuis 2023).
J'avais déjà beaucoup apprécié
leur prestation lors du Night of the Prog le 19 juillet 2018, au point
de me procurer leur album récemment paru, avant de le leur faire dédicacer. Il s'agit aujourd'hui de vérifier que le départ du
bassiste et du chanteur ne lèse pas trop l'équilibre du groupe… Je n'ai pas de
doute sur le nouveau bassiste au vu de son pédigrée, mais pour le chanteur je
m'inquiète car je m'étais attaché à la voix de Declan 'Dec' Burke.
L'éclairage me semble minimaliste. Le quintet parait un peu à l'étroit, réduit à l'avant de la scène. La batterie est au centre, séparant le bassiste du reste du groupe. Je n'ai ainsi pas pu apprécier visuellement le jeu de Kristoffer Gildenlöw, dommage. En revanche, en étant placé juste au niveau de Robin Zuiderveld, et un peu à l'écart de Paul Crezee, je me suis régalé à les observer et à les écouter. Paul montre un jeu très particulier ; il joue sans médiator et la main écartée semble fouetter les cordes.
Une sonorisation surpuissante a
compliqué mon appréciation. Manque de chance je n'avais pas prévu mes
protections auditives, sans doute trop confiant sur la sagesse de la soirée…
C'est donc avec les index dans les oreilles que j'ai tenté de percevoir les
sonorités pourtant si harmonieuses. Et j'y suis parvenu relativement aisément car
depuis quatre ans ces mélodies sont souvent revenues à mon écoute. Le chanteur
m'a semblé disposer d'une tessiture supérieure à celle de son prédécesseur,
mais moins chaude. C'est différent, mais pas rédhibitoire.
Mon sentiment à l'issue de cette
prestation est partagé entre la satisfaction d'avoir revu ces bataves dont
j'apprécie beaucoup la musique et la frustration de l'inconfort d'écoute. Mais
je pense que cela restera un agréable souvenir. (Le
lendemain, je pourrai leur faire part de mes impressions alors qu'ils sont
attablés au Dôme).
Durant cette petite heure, nous
aurons pu entendre neuf titres, dont huit issus de "Random
Acts of Liberation", 2018 et un issu de "Imbroccata",
1995.
PROGRAMME
All
That Matters (Random Acts of Liberation,
2018)
The
Space Between The Waves (Random Acts of
Liberation, 2018)
Aether
(Random Acts of Liberation, 2018)
Goodbye
Cruel World (Imbroccata, 1995)
Intervals
(Random Acts of Liberation, 2018)
Amsterdam
(This City) (Random Acts of Liberation,
2018)
Prodigal
Son (Random Acts of Liberation, 2018)
Openly
(Random Acts of Liberation, 2018)
The
Inner Darkness (Random Acts of Liberation,
2018).
Le concert tant attendu est précédé d'un compte à rebours qui s'affiche astucieusement au grand écran, toujours sur fond rouge vif. Puis, à l'extinction des lumières, Alors que les frissons d'impatience traversent nos corps, la planète entourée du logo Marillion apparait sur l'écran, ce qui rappelle ainsi une image cinématographique bien connue ! Ensuite, un mini-film fait défiler les drapeaux représentatifs des quarante-trois nations ici représentées, ce qui bien évidemment soulève alternativement la ferveur de chaque communauté !! Les plus bruyamment représentées sont bien sûr les Néerlandais, les Allemands, les Anglais, mais aussi les Français. Autre tradition touchante, comme d'habitude, les chanceux qui fêtent leur anniversaire durant la Convention, voient leur nom défiler. Je connais l'émotion des concernés, car j'ai eu la chance de bénéficier de cette délicate attention en 2017.
MARILLION : 20h30-22h30
Nous n'avions pas perçu les dernières
répétitions du groupe, et par conséquent nous étions en phase totale découverte
du programme. Pour ma part, c'est avec un réel plaisir que la soirée débute sur
"El Dorado" un pentaptyque du
magnifique "F.E.A.R." paru
en 2016. Le premier quart d'heure ainsi décliné en cinq phases fut un apéritif
délicieux pour cette première soirée.
L'album "Happiness Is the Road" revêt une importance particulière pour
moi ; c'est l'album à l'occasion duquel j'ai renoué avec l'Univers MARILLION. A
l'aube de ma sixième décennie, c'est avec une certaine émotion que j'entends ce
soir une de mes plages préférées ; j'interprète le sens de "This Train Is My Life" à ma façon
principalement d'après son titre.
Holidays
in Eden et This Strange Engine
sont des albums que j'ai découverts tardivement (au début des années 2010) et
je suis donc toujours ravi d'en entendre des extraits en concert. Parmi les
cinq évocations de cette période, le délicieusement pop "One Fine Day" est introduit par les
interventions originales d'Ian Mosley et de Steve Hogarth.
H s'est accordé un p'tit plaisir en
interprétant "Dry Land",
une sympathique ballade tirée de sa participation à HOW WE LIVE, le groupe
auquel il participait avant d'intégrer MARILLION.
C'est toujours un grand moment d'émotions que d'entendre une
grande partie du public chanter "Fantastic
Place", "Warm Wet Circles"
et "Three Minute Boy" ; moment de soulagement pour H qui peut
ainsi reposer ses cordes vocales, moment
de frustration aussi pour moi qui ne parvient plus à mémoriser les textes.
Mais le cœur y est !
Une forte nostalgie était perceptible parmi
les plus anciens admirateurs à
l'occasion de l'enchainement de "Warm
Wet Circles" et "That Time of the Night" qui n'avaient
plus été interprétés sur scène depuis 20 mai 2017.
Quant à "The Leavers", ce titre m'avait sauté aux oreilles dès sa
première écoute en 2016 ; j'avais immédiatement imaginé le rendu scénique qui
m'a rarement déçu. Cette fois, le titre me touche, comme d'habitude, mais les
confettis étaient sur l'écran, pas sur la fosse. Dommage c'eût été une bonne
occasion d'accentuer encore le ravissement.
La meilleure interprétation de "This Strange Engine" à laquelle
j'ai assisté, fut lors de la MWE6 en 2017. Outre le talent évident des
musiciens pour exprimer ce morceau d'anthologie, le groupe avait eu la bonne
idée d'inviter un saxophoniste pour la séquence ad hoc. Ce soir,
l'interprétation fut plus habituelle, en accordant à H l'opportunité de brandir
sa batte de Cricket bidouillée de quatre touches qui lui permettent de
commander des sons en soutien aux claviers de Mark. Magnifique manière de clore
la soirée ; j'adore ce titre pour la multitude des atmosphères qu'il dégage.
Un éclairage fabuleux a contribué à mettre en valeur vingt
plages musicales, dont dix issues de
Fuck Everyone and Run (F E A R), 2016, deux de Clutching at Straws,
1987, trois de Holidays in Eden,
1991, deux de This Strange Engine,
1997, une de Happiness Is the Road,
2008, une de Radiation, 1998, une de Marbles, 2004.
PROGRAMME
El
Dorado: I. Long-Shadowed Sun (Fuck
Everyone and Run (F E A R), 2016)
El Dorado: II. The Gold
El
Dorado: III. Demolished Lives
El
Dorado: IV. F E A R
El
Dorado: V. The Grandchildren of Apes
This Train Is My
Life (Happiness Is the Road, 2008)
The Party (Holidays in Eden, 1991)
One
Fine Day (This Strange Engine, 1997) (avec une introduction à la batterie par Ian Mosley et un extrait de
chanson espagnole par Steve Hogarth)
Fantastic
Place (Marbles, 2004)
No One Can (Holidays in Eden, 1991)
Dry Land (Holidays in Eden, 1991)
Warm Wet Circles (Clutching at Straws, 1987) (première fois depuis May 20, 2017)
That Time of the Night (The Short
Straw) (Clutching at Straws, 1987) (première fois depuis May 20, 2017)
The
Leavers: I. Wake Up in Music (Fuck
Everyone and Run (F E A R), 2016)
The
Leavers: II. The Remainers
The
Leavers: III. Vapour Trails in the Sky
The
Leavers: IV. The Jumble of Days
The
Leavers: V. One Tonight.
RAPPEL
Three Minute Boy (Radiation, 1998)
This Strange Engine (This Strange Engine, 1997).
Cette
première soirée fut ainsi une excellente entrée en matière, que j'aurais mieux
vécue avec une sonorisation moins puissante. Sans mes protections auditives,
j'ai passé trop de temps avec les index dans les oreilles, à l'instar de
quelques voisin(e)s. Fort heureusement, le reste de l'assemblée ne l'a pas
perçu ainsi, et de toute façon ce n'est pas ce qui m'aura le plus marqué !
Pour
parfaire la journée, nous fûmes tentés de participer au Lucy's RockDisco mais
l'aventure factory était bondée de monde. Déjà gavés de belles émotions, nous avons
préféré nous réunir dans notre antre pour faire un premier bilan. Enthousiaste,
bien sûr !
SAMEDI 18 MARS 2023 : JOUR 2.
Nos corps étant soumis à quelques épreuves de résistance, un
passage en balnéothérapie nous fera le plus grand bien. Nous nous rendons par
conséquent au centre aquatique nous ébattre dans la rivière sauvage, dans le
bain bouillonnant, sous douches de massage … une bonne remise en forme très bienvenue
! En outre, une belle occasion de retrouver des amis !
Devinez quoi, cette activité s'étant avérée particulièrement
éprouvante, il fallait retourner à … l'apérooooooo ! La vie à la Convention est
décidément très dure, je la déconseille aux âmes sensibles… Ce choix courageux
nous exempte de participer à un quiz organisé ce midi à l'Adventure Factory. Nico, un ami valenciennois qui partage avec nous
une même dévotion pour MARILLION bien sûr, mais que nous voyons plus souvent à
l'occasion du RAISMEFEST.
Je me renseigne brièvement sur le pédigrée de Dave Foster
avant d'aller y jeter une oreille. Curieux de nature, je me décide à tenter la
séduction, même si mon impatience pour la deuxième soirée s'accroit déjà…
THE DAVE FOSTER
BAND : à l'Adventure Factory, 16h15-17h.
Biographie exposée par le site : Le duo de rock progressif et de pop Dave Foster Band (DFB)
a été fondé en 2017, mais trouve en fait son origine dans des collaborations
antérieures entre le célèbre guitariste/multi-instrumentiste Dave Foster et la chanteuse Dinet Poortman, après avoir été présentés par un ami commun, le
guitariste Steve Rothery de Marillion. Tous deux ont été membres de groupes
antérieurs qui ont soutenu séparément les mastodontes du prog, tandis que
Foster joue également de la guitare dans le Steve Rothery Band. Il est
également membre d'un autre groupe prog britannique de premier plan, Big Big
Train, depuis 2020.
Étant donné que
Foster est basé au Royaume-Uni et Poortman aux Pays-Bas, leurs premiers pas ont
été une expérience pour voir s'ils pouvaient travailler ensemble efficacement,
mais un certain nombre de chansons coécrites qui sont apparues sur les albums
solo de Foster "Gravity" (2011) et "Dreamless" (2016) ont
été la preuve solide qu'ils avaient une alchimie musicale. Après avoir formé DFB,
ils ont assuré la première partie des tournées européennes et britanniques de
Rothery et Marillion tout en travaillant sur leur premier album, " Nocebo
", qui est sorti en 2019 et dont la promotion a été assurée par des
concerts en tête d'affiche dans toute l'Europe de l'Ouest.
En tous cas aujourd'hui, il s'exprime en trio acoustique,
entouré de Dinet Poortman, Riccardo Romano.
Je ne cache pas que je n'ai pas accroché, mon esprit était
sans doute trop tourné vers la suite de la journée. On sent bien qu'il y a du
talent, les mélodies sont sympa mais pas de quoi grimper aux rideaux. J'ai
cependant tenu à rester un bon quart d'heure avant de partir rejoindre la file
d'attente au chapiteau principal.
PROGRAMME
Cabello (titre de David Foster)
Karma
Lingering (titre de David Foster)
New York Rain (titre de David Foster)
Forfeit
Dive in (Premiere)
Marlene on the Wall (reprise de Suzanne Vega)
Counting Down the Days.
En arrivant vers 16h40, mon positionnement en file d'attente
est équivalent à la veille. La différence, c'est la pluie qui s'est invitée en
fin d'après-midi. On ne va pas s'en plaindre trop, c'est la première fois en
trois conventions, m'enfin c'est jamais agréable d'attendre sous la flotte.
Center Park a envoyé ses employés pour distribuer généreusement des imperméables
aux plus nécessiteux. Pour ma part je me suis contenté de ma capuche, pour les
quelques minutes qui restaient à attendre…
Nouvelle ruée à l'ouverture des portes à 18h. Cette fois je
me place au deuxième rang un peu plus au centre droit que la veille, entre le
micro de H et le pupitre de SR, en fait face à Mark. Une communauté latino
(Brésiliens à gauche et Argentins à droite) m'entoure, et s'incruste. Je ne
leur céderai pas ma place de la soirée, au prix d'une vigilance de chaque instant.
Nan mais ho ! Je me retrouve donc seul, entre l'emplacement de mon ami helvète qui
a retrouvé celui d'hier et mon fils aussi. Ma P'tite Fée est allée dans les
gradins, avec nos autres complices.
Bon à l'intérieur, pas de changement notable, sauf le grand
écran qui affiche toujours le même slogan mais sur fond bleu turquoise, cette
fois.
PURE REASON REVOLUTION : 19h00-20h00
https://purereasonrevolution.bandcamp.com/music
Biographie exposée par
le site : Ce groupe
britannique s'est formé en 2003. Les
membres du groupe partageaient une appréciation commune du travail de groupes
tels que Pink Floyd, Porcupine Tree, Nirvana, Fleetwood Mac et Kraftwerk. Leur
musique incorpore donc des éléments de musique progressive, de rock indépendant
et de musique électronique.
Leur premier
album "The Dark Third" est sorti en 2006 chez Sony BMG et plusieurs
tournées ont suivi, notamment en première partie de Blackfield et Porcupine
Tree.
En 2009,
l'album "Amor Vincit Omnia" est sorti, suivi de "Hammer and
Anvil" en 2010. Malheureusement, le groupe a décidé de se séparer en
novembre 2011. Après avoir réfléchi avec le management (Glassville Music), le
leader Jon Courtney a réuni le groupe en 2019 pour un concert au festival
Midsummer Prog aux Pays-Bas.
L'accueil et la
réponse ont été tellement positifs que le groupe a décidé de revenir sur scène.
Cela a conduit en 2020 à l'album de retour très acclamé "Eupnea", qui
a été suivi en 2022 par 'Above Cirrus'. Actuellement, le groupe travaille sur
de nouvelles chansons ainsi que sur des remixes et des versions alternatives
d'anciens titres.
Pour ma part, je les revois sur scène pour la sixième fois
après les avoir découverts sur la scène du Café de la Danse le mardi 27 février
2007, en tant qu'invités par BLACKFIELD. Autour du trio historique Jon
Courtney/ Greg Jong/Chloë Alper, le parcours de PRR semblait relancé
après leur très remarquable prestation au Middsummer festival le 22 juin 2019.
Mais le groupe nous est apparu deux fois sans Chlöé en 2022. Elle semble avoir
quitté le navire pour son autre projet, "James" ; un quelconque
groupe de rock britannique… Je trouve ce retrait très regrettable car elle
disposait d'un charisme remarquable, et maitrisait le chant, la basse et les
claviers.
Seuls demeurent donc les deux cofondateurs Jon Courtney (guitare, chant, claviers,
depuis 2003) et Greg Jong chant,
guitare (2005-2011, 2022). Ils sont soutenus par Michael Lucas (batterie, pour la tournée). Pour remplacer Chöé, on retrouve
Annicke Shireen, (chant / claviers),
recrutée en 2022 dans la mouvance de HEILUNG, mais on a ajouté un bassiste (anonyme à mon niveau).
Leur cinquième album studio " Above Cirrus
" est paru le 6 mai 2022.
La sonorisation de ce soir s'avère bien moins puissante que la veille. Je me dispense de protections auditives et peux ainsi percevoir toutes les nuances des accords britanniques. L'éclairage est sobre mais lumineux.
Mon impression reste conforme à leurs deux précédentes prestations de l'année dernière. Leur musique, aux sonorités électroniques en marge du rock progressif, reste entrainante et mélodique. La prestation m'a donc semblé très agréable, même si l'absence de Chöé me parait pénalisante, en dépit de l'implication louable de sa remplaçante.
Ce soir nous aurons dû nous contenter de sept titres (contre neuf pour leur concert de l'an dernier), dont trois de leur opus phare The Dark Third, 2006, deux issus de Eupnea, 2020, un de Amor Vincit Omnia, 2009 et seulement un de leur dernier opus Above Cirrus, 2022.
PROGRAMME
Silent Genesis (Eupnea, 2020)
Dead Butterfly (Above Cirrus, 2022)
Apprentice of the Universe (The Dark Third, 2006)
The Bright Ambassadors of Morning (The Dark Third, 2006)
Bullitts Dominæ (The Dark Third, 2006)
Ghosts
& Typhoons (Eupnea, 2020)
MARILLION : 20h30-22h40
Les lumières s'éteignent pour laisser paraitre sur l'écran un message "Save us from Ourselves" qui précède les premières notes de "An Hour Before It's Dark".
La scène diffère peu de la veille, quatre chaises vides placées au centre laissent présager de l'arrivée du quatuor de cordes. Le percussionniste Luís Jardim (qui participait déjà à la tournée de l'automne dernier) est placé au fond entre Ian et Mark. Steven apparait comme souvent engoncé dans un manteau étriqué.
L'éclairage est somptueux. Les images sur grand écran sont magnifiques, colorées et rythmées en rapport avec la musique. La sonorisation est parfaite et ne m'impose aucune protection auditive.
Dans un souci (d'un minimum) de sobriété de langage, je ne
m'étendrai pas sur l'interprétation de cet album qui
constitue déjà un chef d'œuvre, à la base. A l'issue d'une tournée triomphale,
tous les titres sont rôdés sur scène et s'enchainent ici à la perfection.
Lorsque Pete s'avance pour introduire "Murder Machines" l'exaltation du
public m'a semblé croitre encore d'un cran (à
moins que ce ne fut que la mienne, mais peu importe) !
Alors que le quatuor de cordes "IN PRAISE OF FOLLY"
s'installe (il restera jusqu'à la fin du concert pour accompagner tous les
autres titres), H s'échappe quelque instant pour revenir sur la scène vêtu d'un
gilet moumoute noir pour interpréter "The
Crow and the Nightingale" qu'il dédie à Leonard Cohen. Le seul point
qui me gêne (comme en automne) c'est
le choix d'une bande son enregistrée du CHOIR NOIR ; nous sommes nombreux à
avoir fantasmé la présence physique du chœur, et donc quelques un à déplorer
son absence. Mais soyons raisonnable et on peut imaginer aisément que leur
déplacement eut été onéreux et compliqué à gérer sur le plan logistique. Ce
titre particulièrement émouvant n'en demeure pas moins un point culminant de
cette première partie de soirée.
Mes mots sortent de l'ordinaire et peuvent paraitre
prétentieux, j'en conviens volontiers, mais je les choisis délibérément pour
accentuer ma vision artistique de cette Musique ; le pentaptyque "Sierra Leone" et le tétraptyque
"Care" achèvent de
couronner de façon magistrale l'interprétation de leur dernière création.
Chaque volet est une invitation à la réflexion ; les textes subliment la
Musique ou vice versa.
Déjà, le moment d'un premier rappel est venu. Le quatuor se
réinstalle à sa place, pour interpréter les versions magnifiquement réorchestrées
de "Estonia", puis de
"Afraid of Sunlight". Les accords
de cor d'harmonies sont ici interprétés au clavier par Mark. Plus surprenant
(car non présent sur "With Friends
from the Orchestra") "Go !",
qui n'avait plus été chanté sur scène depuis le 13 octobre 2017, est ici
interprété également en compagnie du quatuor. Superbe version, encore valorisée
par la foule qui chante en chœur le couplet final "Wide awake, on the edge, of the world".
Déjà submergé d'émotion, nous sommes comblés avec le deuxième
rappel nous gratifie d'un inespéré "The
Space", un de mes titres préférés du groupe. Et du public aussi,
manifestement qui chante à gorge déployée. Emotion garantie, en particulier sur
la complainte finale :
"Everybody in the whole of the
world, Feels the same inside, Everybody in the whole of the world, Everyone is
only everyone else, Everybody's got to know, Everybody lives and loves and
laughs and cries, And eats and sleeps and grows and dies, Everybody in the
whole of the world, Is the same this time, Is the same inside, In the whole of
the world". Bon sang, que c'est beau ! Les yeux étaient
très, très humides.
Pour clore en beauté cette splendide soirée, "Separated Out" accompagne un lâcher de gros ballons de toutes les couleurs. L'osmose avec son public est parfaite on sent que le groupe se lâche totalement ; Steve Rothery très souriant va rejoindre Pete, le quatuor se lève pour s'autoriser quelques accords emblématiques (devenue habituel) de "Kashmir" de LED ZEPPELIN. Les auditeurs jouent avec les ballons qui n'en finissent pas de rebondir. Les sourire dénoncent un bonheur collectif flagrant. La magie MARILLION est alors à son paroxysme. (La Convention aussi, mais ça on ne le réalisera que le lendemain…).
Ce
concert absolument mémorable a permis de visiter six albums, avec vingt-trois plages, dont l'intégrale
(les 18) de An Hour Before It's Dark, 2022
; puis il fait un grand écart de vingt années pour explorer les années 90 :
un titre d'Anoraknophobia, 2001 ; un de Marillion.com, 1999 ; un de This Strange Engine, 1997
; un de Afraid of Sunlight, 1995 ;
et un de Seasons End, 1989.
PROGRAMME
Be Hard On Yourself (I) The Tear in the Big
Picture (An Hour Before It's Dark, 2022)
Be Hard On Yourself (II) Lust for Luxury
Be Hard On Yourself
(III) You Can Learn.
Reprogram
the Gene (I) Invincible (An Hour Before
It's Dark, 2022)
Reprogram the Gene (II) Trouble-Free Life
Reprogram the Gene
(III) A Cure for Us ?
Only
a Kiss (An Hour Before It's Dark, 2022)
Murder Machines (An Hour Before It's Dark, 2022)
The Crow and the
Nightingale (An Hour Before It's Dark,
2022).
Sierra Leone (I) Chance in a Million (An Hour Before It's Dark, 2022)
Sierra Leone (II) The White Sand
Sierra Leone (III) The Diamond
Sierra Leone (IV) The Blue Warm Air
Sierra Leone (V)
More Than Treasure.
Care
(I) Maintenance Drugs (An Hour Before
It's Dark, 2022)
Care (II) An Hour Before It's Dark
Care (III) Every Cell
Care (IV) Angels on
Earth.
RAPPEL
Estonia (This Strange Engine, 1997)
Afraid of Sunlight
(Afraid of Sunlight, 1995)
Go! (Marillion.com,
1999)
RAPPEL 2:
The Space... (Seasons End, 1989).
RAPPEL 3:
Separated Out (Anoraknophobia, 2001).
Abasourdis par ce concert phénoménal, les drogués ont eu leur saine dose et planent pour s'éloigner du Chapiteau, bon gré mal gré. Insatiables admirateurs, nous nous demandons déjà comment le programme du lendemain pourrait être encore meilleur. Le détour par l'Adventure Factory, pour le Rockaoke prévu jusque 2h du matin, n'emporte pas l'enthousiasme de la majorité et je me rallie au groupe pour rentrer à nos maisons. Nihil es melius quam nihil agere (?).
DIMANCHE 19 MARS 2023 : JOUR 3.
Les plus courageux d'entre nous (dont je ne fais pas partie) retournent
au Centre aquatique.
On se retrouve pour un dernier …
apéroooo ! Plus on est de fous, plus on rit… Nous nous incrustons un peu plus
tôt que les jours précédents dans la file d'attente, mais en fait nous y sommes
à peu près à un niveau habituel. La température est plus fraîche, le ciel est
gris. Ça sent la fin.
18h00, Ouverture des portes et
dernière ruée vers la scène. Cette fois, je me place en troisième rang, en
compagnie de Philippe G et de Jean-Luc sur la gauche de la scène (côté Pete,
donc). Sam est au même rang mais plus au centre. Tous les autres sont en
gradin. Ce soir le même écran d'accueil est rose.
AN
AUDIENCE WITH MARILLION : 19h00-20h00.
Marillion a choisi de remplacer les
artistes habituellement invités, par une audience publique sur scène. Il
s'agissait, au moins pour les anglophones, de s'amuser, d'interagir avec le
public et répondre à des questions. Bon, je ne me cacherai pas derrière mon
petit doigt ; si j'ai assez bien capté les questions, en revanche j'ai dû ne
comprendre que 30% des réponses (et
encore, je fais le malin !). Il n'y eut que la bonne humeur générale et les
éclats de rire pour me maintenir éveillé pendant toute cette partie. Lucy sonde
le public pour connaitre la masse des participants à une première, ou à une
deuxième, (…) ou à une huitième Convention. Je passe l'évocation de quelques
heureux élus, sélectionnés pour se montrer sur la scène en compagnie du fameux
quintuor. Une sélection de mini-vidéo envoyées par les admirateurs exprimèrent différentes
facettes de notre gratitude, puis ce fut le tour de celles envoyées par des
artistes connus ; Richard Barbieri, John Wesley, Steven Wilson, Steve Hackett, et
surtout le clown de service, Nick Begg (en train de faire du repassage, en slip
me faisant penser à Borat, il est tiré hors cadre par une laisse de chien !). Autre
moment émouvant, les conjointes des cinq artistes venues poser avec leur chéri.
Occasion de constater qu'ils ont bon goût aussi dans ce domaine !
Mais
bon… un peu sur ma faim en tant que mélomane. Je me souviens de séquences
autrement plus intéressantes (swap the band, surtout) lors des conventions
précédentes.
MARILLION : 20h30-22h30.
Nous avions capté depuis la file d'attente extérieure que "Brave"
allait être évoqué ; la soirée débute avec quatre titres de de cet opus très apprécié.
Le reste du concert sera constitué d'une vaste rétrospective,
non exhaustive toutefois, de trente années de leur parcours, allant de 1987 à
2016, incluant notamment sept titres rarement joués.
Les plus avisés des admirateurs auront noté que six titres n'avaient
plus été interprétés depuis longtemps, ("Born to Run", depuis le 12 avril 2013 ; "Afraid of Sunrise", depuis le 3 mai
2016 ; "Map of the World", depuis
le 24 avril 2015 ; "Pour My Love",
depuis le 18 mai 2017 ; "A Voice
From the Past", depuis le 19 mai 2017 ; "A Few Words for the Dead", depuis le 19 mai 2017). Un autre
encore n'avait même jamais été interprété (Older
Than Me).
Le programme choisi ce soir montre avec une certaine audace l'étendue des atmosphères que peut développer MARILLION. L'auditoire apprécie et acclame les titres comme il se doit, mais au fil du concert je suis de ceux qui commence à ressentir un manque d'énergie. Beaucoup attendent un titre phare, un titre susceptible d'enthousiasmer. Mais ce moment n'arrivera pas.
H dédie "A Voice From the Past" à John Lennon. Puis, pendant le remplacement de la caisse claire de Ian Mosley, Pete (à la basse) et de H (au chant), nous interprètent une très belle version improvisée en mode bluesy de "The Bell in the Sea", délicatement rythmée par le percussionniste Luís Jardim et les claquements de mains du public complice. Ce n'est pas "Somewhere Else", magnifique titre au demeurant, qui viendra réveiller l'ambiance.
Comme un pétard mouillé, la soirée se termine sur "A Few Words for the Dead", agrémentée certes d'une pluie de pétales de cœur, mais sans pour autant atténuer l'amertume qui enfle d'autant plus avec cette fin de Convention. Sur les dernières mesures, des mélomanes sélectionnés (dont notre Pascal) sont apparus de chaque côté de la scène pour brandir une pancarte, sur laquelle était inscrite, dans une langue représentant sa nation, un message de paix "or you could love".
Dans cet écrin, l'éclairage est resté formidable et la sonorisation excellente. Nous avons pu ainsi entendre dix-sept titres, issus de onze albums ; un de Clutching at Straws, 1987, un de Seasons End, 1989, quatre de Brave, 1994, un de Afraid of Sunlight, 1995, deux de Radiation, 1998, deux de Anoraknophobia, 2001, un de Marbles, 2004, deux de Somewhere Else, 2007, un de Happiness Is The Road, 2008, un de Sounds that Can't Be Made, 2012, un de Fuck Everyone and Run (F E A R), 2016.
PROGRAMME
Bridge (Brave, 1994)
Living With the Big
Lie (Brave, 1994)
Runaway (Brave, 1994)
The Hollow Man (Brave, 1994)
Born to Run (Radiation, 1998)
White Paper (Fuck Everyone and Run (F E A R), 2016)
Sugar Mice (Clutching at Straws, 1987)
Genie (Marbles, 2004)
The Fruit of the
Wild Rose (Anoraknophobia, 2001)
Older Than Me (Happiness Is The Road, 2008)
Afraid of Sunrise (Afraid of Sunlight, 1995)
Map of the World (Anoraknophobia, 2001)
Pour My Love (Sounds that Can't Be Made, 2012)
A Voice From the
Past (Somewhere Else, 2007)
The Bell in the Sea
(Seasons End, 1989)
Somewhere Else (Somewhere Else, 2007).
RAPPEL
A Few Words for the
Dead (Radiation, 1998).
Les lumières se rallument et la sono nous balance un très
traditionnel et opportun (en pays batave) "Hocus Pocus". du groupe néerlandais FOCUS.
Le dernier soir des Conventions est toujours un moment pénible pour moi ; d'autres trouvent l'énergie de participer aux farandoles et de se réjouir du moment présent. Il est vrai que la sono continue de diffuser des titres entrainants ce qui contribue à se réjouir une dernière fois. Mais j'aurais tellement préféré une dernière soirée davantage pétillante, avec au moins un ou deux titres susceptibles de vraiment enthousiasmer le public. Le programme d'hier, fut à ce titre exemplaire.
Mais bon, nous finissons par sortir de l'enclos. Une légère hésitation traverse l'esprit de notre microcosme, à peine perceptible, avant de renoncer une nouvelle fois à nous rendre au second Rockaoke, car l'Adventure Factory est trop bondée de fêtards ! Avec le recul, il sera permis d'entretenir un certain regret de ne pas avoir saisi cette opportunité atypique, car on apprendra ensuite que H s'y est rendu pour participer activement au jeu. Une nouvelle démonstration de sa générosité pour son public… Tristan Bernard aurait affirmé “Le remords est le meilleur stimulant pour la paresse.” ; moi je dirais plutôt le contraire…
Au lieu de cela nous rejoignons le Dôme pour y boire une dernière fois à l'Amitié et poser pour notre photo traditionnelle de fin de Convention. A posteriori j'observe que notre pose habituelle en pétales semblait cette année se confondre avec l'image du dernier album de MARILLION. Lucy qui était à proximité avec ses amis, n'a pas eu l'opportunité de se joindre à nous, comme elle s'y était volontiers prêtée, il y a quatre années. Je n'ai pas osé aller la remercier et je le regrette car je la sais sensible à toutes les marques de sympathie…
Entre bilan de Convention et perspective d'une hypothétique neuvième dans deux ans, les conversations se teintent d'amertume. En tout cas en ce qui me concerne.
LUNDI 20 MARS 2023: LE DEPART.
Sous
quelques gouttes de pluie, les étreintes du départ sont émouvantes ; chacun doit
repartir et retrouver sa routine. Nous sommes à quatre dans notre titine (une
valeureuse 2008), pour rouler vers la région parisienne.
A LA MAISON.
Un dernier pot avec le dernier trio de l'aventure ; ma P'tite Fée mon fils et moi. Globalement, nous tirons tous un bilan positif. Beaucoup d'émotions, beaucoup d'apéros, beaucoup de musique, … que vouloir d'autres ? Un film du concert bien sûr !! un DVD, un Bluray avec bien sûr des bonus … avec notamment, pourquoi pas, des extraits des groupes invités ?!!
A
l'instar du récit de la précédente convention, je transfère ici le message
adressé par Mark, au nom de MARILLION, à tous les participants à la fête. Cela
me semble la meilleure des conclusions :
"bonjour tout le monde,
Cela fait moins d'une semaine que les
lumières de la maison se sont allumées et que le dernier morceau de confettis
en forme de cœur a chuté vers le sol et nous attendons déjà avec impatience
2025. Quel week-end incroyable.
Je ne sais pas si c'est parce que ça fait 4
ans depuis la dernière fois mais ça semblait être le meilleur week-end de tous
les temps. Depuis le voyage en voiture (ma première fois que j'ai conduit à PZ)
avec le déjeuner à Bruges jusqu'au Rockaoke dans l'usine Adventure le dimanche
soir, tout était magique.
Les étoiles ont dû être en alignement parce
que les prévisions étaient pour un lavage complet mais heureusement, cela ne
s'est jamais concrétisé et le soleil brillait une partie du temps et ma «
course amusante » a été positivement douce par rapport aux années précédentes.
Nous sommes allés dans le week-end aussi
bien répété que je me souvienne. Il n'y avait pas de panique de dernière minute
à propos des chansons non apprises et les vérifications sonores ne se sont pas
transformées en séances de révision de 4 heures comme les week-ends Cette
atmosphère détendue, associée aux tâches extra-scolaires assez légères que nous
avons dû accomplir, nous avons eu assez de temps libre pour vraiment profiter
du week-end sans avoir l'impression de participer à une version musicale des
Gold Duke of Edinburgh Awards.
J'ai même eu assez d'énergie le dimanche
soir pour assister au Rockaoke et vous rencontrer beaucoup pour une discussion
et un portrait ou deux. Je n'étais pas le seul car, de l'autre côté de la
pièce, je pouvais le voir sur scène chanter une version héroïque de Heroes avec
le groupe présent.
Je ne pense pas que je m'habituerai un jour
à la chaleur et à la gentillesse de tant de gens ensemble qui s'amusent et
apprécient notre musique pendant tout un week-end Je sais que beaucoup d'entre
vous ont été à plusieurs week-ends et ont formé de nouvelles amitiés durables à
PZ, moi inclus. Mon fils, Kai et ses amis sont allés à tous les PZ et les 3 week-ends
au Royaume-Uni avant cela, à Pontins en 2002, alors qu'il n'avait que 17 ans.
Je suis sûr qu'il n'est pas le seul.
merci pour être les meilleurs amis, famille
et fans qu'un groupe puisse souhaiter."
Mark (et h, Ian,
Pete & Steve)
à la prochaine ! |