samedi 16 novembre 2024

ROBERT JON & The Wreck – Le Trabendo (Paris 19e) – le samedi 16 novembre 2024.

LE CONTEXTE. Depuis quelques années, le rock sudiste me semblait en voie d'extinction, au fil de la disparition de ses plus éminents représentants. Pourtant, le XXXIIIème Raismesfest m'a permis de découvrir ROBERT JON & The Wreck, dont la vitalité revigorante, m'a donné le sentiment de revoir quelqu'un que je croyais mort depuis belle lurette !

J'attendais donc avec impatience de les revoir dans un cadre plus intime, persuadé que cette Musique prend encore davantage son ampleur dans un endroit plus confiné ; Le Trabendo me parait à cet égard idéal !

Nous étions arrivés dans la file d'attente peu avant l'ouverture des portes, et pourtant nous nous plaçons sans difficulté dans les premiers rangs, positionnés au centre droit. La scène est basse mais, pour une fois que ma P'tite Fée ne subit pas la présence d'un géant, on bravera la grosse caisse et l'ampli de la basse, qui sont situés en face de nous, au fond de la scène…

FAT JEFF [19h30-20h00]
https://fatjeff.bandcamp.com/album/get-back-to-boogie
https://www.facebook.com/fatbluesjeff?locale=fr_FR

Inconnu de mon répertoire, Jeff Duschek vient du département du Doubs, dans la région de Franche-Comté dans laquelle il s'est montré au sein de Wootz, Blend Of Stones, et Café Noir. Depuis 2017, il est FAT JEFF, un seul homme, doté de ses guitares et d'une grosse caisse. Son univers baigne délibérément dans les profondes racines du blues. Il a séduit de nombreux bars, de nombreuses salles, lors des concerts donnés en France, en Belgique ou encore au Luxembourg. Un premier album "Tales From The Road" est paru le 1 septembre 2018, suivi d'un deuxième, intitulé "Feelin' Wood" le 10 septembre 2020.

Son troisième album "Get Back to Boogie" est paru le 3 avril 2023. Alors qu'il est par ailleurs engagé pour accompagner STEVE'N'SEAGULLS durant trois dates, il vient d'apprendre ce 10 novembre qu'il est invité à assurer la présente première partie de soirée. C'est sa première prestation à Paris.

La sonorisation, parfaitement équilibrée pour les deux seuls instruments, lui a permis d'exprimer toute l'énergie et l'émotion qui se dégagent de ses compositions. Dans l'espace réduit qui lui était concédé, l'éclairage sobre mais efficace, nous a permis de distinguer correctement le personnage, et ses guitares parfois atypiques. Il débute sa prestation avec une "cigar box guitar" estampillée FAT JEFF, dont les sonorités placent l'imaginaire de l'auditeur dans les contrées américaines du Sud profond, en écoutant un blues, martelé par les coups de grosse caisse qu'il actionne nerveusement. Puis il utilise une guitare plus classique, avant de nous en présenter une autre, bidouillée avec deux jantes de roues d'une vieille Peugeot ! Le son de cette guitare résonne un peu comme celui  d'une Dobro. Et ma foi, le tout nous procure de bien belles sensations.

Franchement, nous avons beaucoup aimé cette prestation aussi étonnante qu'inattendue. Ce musicien exprime un authentique blues avec toute la sensibilité requise. Sa sincérité et sa joie manifeste de jouer sur cette scène nous le rend attachant. Pour clore la prestation, Jeff parvient sans difficulté à faire chanter le refrain "Goin' To The Radio" par le public.

Le public ovationne l'audacieux bluesman, dans le cadre de remerciements mutuels et sincères. Nous avons passé un moment bien agréable avec vous, merci monsieur.

Parmi six titres, quatre sont issus de "Get Back to Boogie" et deux de "Feelin' Wood".

PROGRAMME

  1. Clock Mornin’ (Get Back to Boogie, 2023)
  2. Cookie Box (Get Back to Boogie, 2023)
  3. Tarred and Feathered (Get Back to Boogie, 2023)
  4. I’m A Gipsy (Get Back to Boogie, 2023)
  5. Rust, Coffee and Cigarettes (Feelin' Wood, 2020)
  6. I’m Goin’ to the Radio (Feelin' Wood, 2020).

 

ROBERT JON & The Wreck [20h30-22h05]
https://robertjonandthewreck.com/

Ce quintuor américain de blues rock et de rock sudiste a été fondé en février 2011, non pas en Alabama, mais dans le comté d'Orange, en Californie, aux États-Unis. Un premier album autoproduit, intitulé "Fire Started" est paru le 2 Septembre 2011. Très vite, avec soixante dates à travers les Etats-Unis, leurs prestations sont remarquées. Tant et si bien que leur calendrier s'étoffe des tournées, ponctuées de dates en studio.

Avec un peu plus de perspicacités et d'opportunisme, j'aurais pu/dû les repérer plus tôt ; le groupe a ainsi joué dès le 8 avril 2015, au The Blue Devils, à Arras (un site fermé, depuis) ! Plus récemment, le 21 mai 2022 à Bully-les-Mines, puis à l'Empreinte le 30 juin 2022, puis le 5 février 2023 à la Maroquinerie. Mais j'aurai attendu ce 10 septembre 2023 pour découvrir ces américains, lors du Festival Raismesfest (ici), parmi un public abasourdi, sidéré par autant de talent !

Dans la continuité d'une abondante production, un neuvième album studio, intitulé "Red Moon Rising" est paru le 28 juin 2024. Réjouissons-nous de cette unique date française, puisqu'elle s'inscrit dans une tournée européenne débutée ce 30 octobre, et qui comprend dix dates en Allemagne et quatre aux Pays-Bas !... "pauvre, pôôoovre france" ?!

Nous retrouvons donc Robert Jon Burrison (chant, guitare), entouré d'Andrew Espantman (batterie, chœurs depuis 2011), Henry-James Schneekluth (guitare solo, chant, depuis 2017), Warren Murrel (basse, depuis 2017), et Jake Abernathie (claviers, depuis le 16 avril 2023).

L'éclairage m'a semblé satisfaisant, compte tenu de l'espace modeste dont le quintuor peut disposer. La sonorisation, après quelques petites minutes pour atteindre l'équilibre requis, a permis d'entendre distinctement les pupitres et en particulier, les sublimes soli de Henry-James.

D'entrée, l'exaltant "Hold On" nous plonge immédiatement dans l'univers du rock sudiste le plus étourdissant ! Les duos de guitares, ou de guitare et clavier, endiablés par une percutante base de basse/batterie, le chant et les chœurs américains, tout cela me permet de retrouver enfin mes sensations vécues lors des concerts de BLACKFOOT, MOLLY HATCHET, LYNYRD SKYNYRD. J'adooooooooore !

Robert Jon Burrison est manifestement le maître à bord, et pourtant il se place en retrait dès que l'un de ses musiciens s'exprime. Le regard obscurci par l'ombre de son chapeau de cow-boy, les traits de visage masqués par une barbe hirsute, il est concentré sur son chant, son jeu de guitare et celui de ses complices. Il apprécie de se frotter alternativement, comme par défi musical, à son bassiste et/ou à son guitariste. Il n'arborera ses sourires qu'une fois passée la première heure de concert, lorsqu'il aura estimé que le boulot est garanti, le public est emballé.

Les accords de basse de Warren Murrel sont intensément rythmés et finement tricotés. Il est manifestement heureux, épanoui, à voir son large sourire émaillé pendant la majeure partie du concert.

Jake Abernathie, intégré au groupe depuis dix-huit mois, apporte un indéniable surcroit de talent à ce groupe ; il agrémente excellemment les harmonies avec des accords d'une folie rock'n'roll aux claviers. Son duo avec le guitariste durant le rappel est le point d'orgue de son éminent rôle. Avec son apparence assumée de cowboy, le chapeau vissé sur une belle blonde crinière ondulée, il contribue aussi aux chœurs pour faire voyager nos esprits dans les vastes étendues d'Outre-Atlantique.

Le plus souvent dans l'ombre du fond de scène, Andrew Espantman n'en demeure pas moins bien sûr un des éléments moteur des rythmes effrénés ; sa frappe redoutable n'a laissé que bien peu de répit à nos nuques et nos jambes ! Il est le plus ancien membre avec Robert Jon, et en dépit de tournées répétitives, nous avons pourtant remarqué sa joie de jouer et de chanter les chœurs avec envie. Par exemple, son insistance à photographier et filmer ses complices et leur succès est d'une fraicheur réjouissante et communicative ! En voilà un autre qui ne semble pas se lasser de son statut de saltimbanque !

Bref, chacun contribue à perpétuer le style avec entrain et efficacité ! J'aborde délibérément à part le cas du guitariste Henry-James Schneekluth qui constitue une véritable pépite, que Robert a une chance inouïe d'avoir dégoté ! Il nous a une fois de plus totalement épatés par son talent, son inspiration, son implication dans chaque segment de jeu ! C'est un régal de regarder ses doigts courir sur l'instrument, et le bottleneck frotter très souvent le manche pour accentuer encore les atmosphères bluesy. L'intarissable guitariste ne pouvait pas s'arrêter de jouer, même lorsque le patron s'adressait à l'auditoire de son micro ; c'est à croire qu'il a une pile dans la main ! Incroyable. Il quitte souvent son espace pour se rapprocher du public et traverse la scène pour défier ses complices, notamment au clavier. Et, pourtant, l'homme me semble réservé, presque austère ; son charisme il le doit davantage à son jeu de guitare, qu'à sa communication. Par ailleurs, son allure se confond souvent avec celles de Jimi Hendrix (son maintien) et Phil Lynott (sa coupe afro ?). Vous l'aurez compris je suis totalement admiratif de ce musicien au jeu à la fois sobre dans l'attitude, et luxuriant dans la richesse des accords.

Ce genre de concert passe à une vitesse démesurée, on aimerait que cela continue encore… ROBERT JON & The Wreck constitue indéniablement un ardent hommage au Rock Sudiste, avec tout ce que l'on en attend ; sa Musique truffée de subtils arrangements met en valeur les guitares avec moult duos, intervention de clavier et de chœurs.

L'auditoire ovationne vivement ces américains avec un enthousiasme qui semble les toucher. Espérons qu'ils ne tarderont pas à revenir !

C'est assez rare et admirable pour être souligné ; en comparant les programmes du reste de la tournée, j'observe qu'un gros tiers des titres est renouvelé à chaque concert. A chaque fois, "Red Moon Rising", la plus récente parution est logiquement promue, ici avec cinq titres. Mais nous aurons droit à trois titres issus de "Glory Bound", trois de "Last Light on the Highway", un de "Ride into the Light" et un de "Robert Jon & The Wreck".

PROGRAMME

  1. Hold On (Red Moon Rising, 2024)
  2. Rager (Red Moon Rising, 2024)
  3. Blame It on the Whiskey (Glory Bound, 2015)
  4. Red Moon Rising (Red Moon Rising, 2024)
  5. High Time (Robert Jon & The Wreck, 2018)
  6. Life Between the Lines (Red Moon Rising, 2024)
  7. Ballad of a Broken Hearted Man (Red Moon Rising, 2024)
  8. Bring Me Back Home Again (Ride into the Light, 2020)
  9. Glory Bound (Glory Bound, 2015)
  10. Tired of Drinking Alone (Last Light on the Highway, 2020)
  11. Oh Miss Carolina (Last Light on the Highway, 2020)
  12. Do You Remember (Last Light on the Highway, 2020).

RAPPEL :

  1. Cold Night (Glory Bound, 2015).

Je me rue à l'échoppe pour me procurer trois autres albums pour compléter ma collection. Un t-shirt pour ma P'tite Fée compétera mon soutien au groupe. J'apprendrais plus tard que les musiciens étaient venus au bar sans que j'y sois, hélas… J'aurais pourtant apprécié discuter avec eux, histoire de vérifier leur bon état d'esprit, ce dont je ne doute pas vraiment, en fait.




vendredi 1 novembre 2024

DEEP PURPLE – Le Zénith (Paris 19e) le vendredi 1er novembre 2024.

LE CONTEXTE. Dans un contexte où les artistes sillonnent de plus en plus les routes au gré des organisateurs, à défaut de vivre de la vente de leurs albums, les dates des uns et des autres peuvent se chevaucher pour créer un dilemme pour les mélomanes les plus ouverts et éclectiques. Ce soir, deux options partageaient le milieu des hardos. Les Teutons ACCEPT, fers-de-lance du heavy-metal des 80's, étaient à l'Elysée Montmartre. C'est compliqué pour nous car avec ma P'tite Fée et mon fils, nous apprécions sincèrement la production de ce qui reste de ce groupe (un guitariste intégré huit après sa fondation) qui a marqué mon adolescence.

Mais nous n'avons cependant aucun scrupule à revoir une septième fois ces dinosaures pourpres, une véritable légende vivante et intergénérationnelle, qui a contribué à l'émergence du hard-rock traditionnel dès les 70's. Ma P'tite Fée est encore plus impatiente que moi. Mon fils aîné est également dans la fosse. Je me réjouis de voir Le Zénith aussi plein pour rendre hommage à nos anciens, c'est rassurant !

Sur notre ticket d'entrée, il n'était pas mentionné de première partie de soirée. Honnêtement, notre obsession était de revoir DEEP PURPLE et je ne m'étais même pas posé la question d'un potentiel invité ! Je réalise lorsque se déploie le fond de scène…

JEFFERSON STARSHIP https://www.jeffersonstarship.com/  La légende de JEFFERSON STARSHIP commence en 1970, lorsque Paul Kantner sort un album intitulé "Blows Against The Empire" sous le nom d'artiste "Paul Kantner/Jefferson Starship". Mais, l'histoire débute réellement en 1974, avec le projet de fusion du groupe Jefferson Starship lui-même, et de certains anciens membres de JEFFERSON AIRPLANE. A l'instar de nombreux groupes de cette époque, la confusion règne sur leur parcours, il est bien difficile de retracer un pedigree clair et définitif…

Bien que JEFFERSON STARSHIP continue de tourner aujourd'hui, sa fondation et son existence sont semées au fil des décennies de portes qui claquent, de bagarres de coulisses qui finissent à l'hôpital, et d'allers simples pour le cimetière…

Paul Lorin Kantner, fondateur des JEFFERSON AIRPLANE, avant de continuer avec JEFFERSON STARSHIP, était le dernier survivant qui aurait encore pu faire valoir sa légitimité, mais il est mort le 28 janvier 2016. Quant à David Freiberg il a bien collaboré avec JEFFERSON AIRPLANE, mais seulement sur leur dernier album de concert, "Thirty Seconds Over Winterland" (1972/73), avant de rejoindre JEFFERSON STARSHIP, né de la dissolution de l'Airplane en 1974. Puis, il quitte Jefferson Starship en 1984, …avant de le réintégrer en 2005.

Le groupe qui se présente à nous ce soir est composé de David Freiberg (chant guitare, de 1974 à 1984, et depuis 2005), Donny Baldwin (batterie, percussions, chœurs (de 1982 à 1984, et depuis 2008), Chris Smith (claviers, basse, depuis 1998), Cathy Richardson (chant, guitare rythmique, de 2008 à 2015, et depuis 2016), et Jude Gold (guitare solo, chœurs, depuis 2012).

Sans préjuger du talent des musiciens, ni de l'alchimie qu'ils prétendent entretenir, il est donc permis d'estimer cyniquement que la bande de potes devant nous ressemble bigrement à un groupe d'hommage à… ("tribute band" qu'ils disent en anglais !). Un peu comme MOLLY HATCHET, dont le patron actuel Bobby Ingram est un arrivé en 1987, soit seize années après sa fondation…

Mais c'est cependant en spectateur bienveillant que j'assiste à la prestation.

En fond de scène s'étend un gigantesque écran en trois volets.

LE CONCERT [19h55-20h40]. L'usage du volet central de l'écran du fond est cédé à JEFFERSON STARSHIP pour diffuser pendant le concert la publicité du cinquantième anniversaire de la formation.

Au début du concert, la sonorisation mal réglée ne permettait pas de distinguer correctement le chant, mais peu à peu cela s'est équilibré. Le dispositif d'éclairage m'a semblé correct et bien ciblé.

Sur le plan musical, je n'ai pas été totalement subjugué mais j'ai trouvé ce parfum hippy plutôt sympa. Un titre, "Jane" m'a intrigué un peu plus, tant cette chanson parue en 1979 me rappelait bigrement un air de TOTO (formé en 1976 par Jeff Porcaro (batterie) et David Paich !)… Qui a inspiré l'autre ?

Tout le monde a reconnu le mégatube "Somebody To Love", qui est en fait une chanson écrite par l'ancienne chanteuse Grace Slick, lorsqu'elle chantait avec THE GREAT SOCIETY, juste avant qu'elle rejoigne JEFFERSON AIRPLANE, avec arme et bagage…

Le programme aux parfums de patchouli et d'encens, dont la période couvrait 1967 à 1987, aura chauffé la salle de manière plutôt apaisante, doucement rythmé. Les clichés emblématiques de Woodstock m'ont paru toutefois bien éloignés.

PROGRAMME

  1. Find Your Way Back (Modern Times, 1981)
  2. Stranger (Modern Times, 1981)
  3. Sara (reprise de Starship : Knee Deep in the Hoopla, 1985)
  4. Nothing's Gonna Stop Us Now (reprise de Starship, 1987)
  5. Miracles (Red Octopus, 1975)
  6. White Rabbit (reprise de Jefferson Airplane : Surrealistic Pillow, 1967)
  7. We Built This City (reprise de Starship, 1985)
  8. Jane (Freedom at Point Zero, 1979)
  9. Somebody to Love (reprise de The Great Society/ Grace Slick, 1970).


DEEP PURPLE https://deeppurple.com/  Déjà sensibilisé à ces sonorités depuis décembre 1972, j'aurais pu suivre DEEP PURPLE à son apogée, mais disons que mon environnement n'était pas propice. Néanmoins, j'ai quand même eu la chance d'assister à un concert de la formation historique, le 8 juillet 1985 lors de leur tournée "Perfect Stranger".

Eux aussi ont eu à arbitrer des incompatibilités d'humeurs. Mais aujourd'hui, trois des membres issus de la Grande Epoque continuent de perpétuer la légende : Ian Paice (batterie de 1968 à 1976, et depuis 1984 - né le 29 juin 1948, 76 ans) et Roger Glover (basse de 1969 à 1973, et depuis 1984 - né le 30 novembre 1945, 78 ans), ainsi qu'Ian Gillan (chant, harmonica, de 1969 à 1973, de 1984 à 1988, et depuis 1992 - né le 19 août 1945, 79 ans).

Le claviériste Jon Lord (de 1968 à 1976, et de 1984 à 2002 - décédé le 16 juillet 2012) est désormais remplacé par Don Airey (claviers, du 9 août au 8 septembre 2001, et depuis 2002 - né le 21 juin 1948, 76 ans). Remplacer le guitariste Ritchie Blackmore (de 1968 à 1975, et de 1984 à 1993) fut compliqué et causa beaucoup de remous. Le talent et la personnalité de Steve Morse avait apporté la stabilité, jusqu'à ses soucis familiaux. C'est désormais Simon McBride (depuis septembre 2022 - né en 1978) qui occupe le poste.

Leur vingt-deuxième album studio, "=1" est paru 19 juillet 2024. Après quelques dates de festivals d'été, les infatigables  musiciens se sont lancés dans une tournée européenne de seize dates, "=1 more time tour" débutée le 17 octobre à Katowice (Pologne) et qui s'arrêtera à Glasgow le 10 novembre.

Nous parvenons à nous placer correctement, dans les premiers rangs. Bonne visibilité (y compris pour ma p'tite Fée !) car la scène est correctement surélevée.

LE CONCERT. [21h05-22h50]. A l'instar de la précédente tournée, le programme débute par le très jouissif et entrainant "Highway Star". Mais cette fois, il enchaine avec le tonitruant "A Bit on the Side" ! Quelle énergie !!

Le son est excellent, puissant et équilibré. L'éclairage est particulièrement lumineux et les trois écrans géants disposés en volets diffusent de magnifiques images d'une qualité inouïe sur les musiciens.

Je tente de capter la qualité des nouveaux titres, que je découvre, car je n'avais écouté qu'un seul titre "Lazy Sod", en promotion du nouvel album. Tout cela semble de nouveau constituer une nouvelle réussite…

Je constate avec bienveillance que les parties vocales évitent soigneusement désormais de défier la tessiture d'Ian Gillan. Chacun comprendra que celui-ci se contentera de chanter juste, mais ne fera plus les prouesses légendaires. En revanche, les p'tis copains sont là pour maintenir la baraque.

A ce titre, le p'tit nouveau Simon McBride excelle avec sa guitare ; dans un style certes différent du Grand Ritchie Blackmore, différent aussi de son émérite prédécesseur Steve Morse, mais Simon se montre indéniablement digne de ce poste. Certes, ce solo de plusieurs minutes, inhabituel dès le début du concert a pu déconcerter. Mais il a le talent, il le montre, cela ne me pose aucun souci. Ce n'est pas de la démonstration, c'est juste du rock'n'roll de Haute Qualité. Parmi la multitude des soli, on a remarqué l'intro de "Uncommon Man", qui fut dédié à Jon Lord.

Quant à Don Airey aux claviers, je me régale toujours de l'entendre/voir partir dans ses délires d'accords fabuleux, que j'admire depuis que je l'ai vu plusieurs fois depuis 1983 notamment lorsqu'il jouait avec Gary Moore, Ozzy Osbourne. Il est habile dans tous les styles ; classique, pop, blues, hard et le démontre sur un long solo qui lui est imparti. Dans sa fantaisie, on entend beaucoup d'allusions musicales, passant de Mozart (Alla turca) à Marguerite Monnot (Hymne à l'Amour), en passant par une marseillaise reprise en cœur par les mélomanes ravis !

Le talent ne s'estompe pas avec les rides et les cheveux blancs ; Roger Glover toujours souriant et manifestement heureux de continuer l'aventure pourpre, redoutablement efficace de technique et de sensibilité à la basse, notamment avec sa Vigier. (Une marque française qui va sans doute disparaitre hélas)

Et que dire de la remarquable efficacité d'Ian Paice qui maitrise une régularité de frappe jamais démentie. A 76 ans, après tant d'années passées sur les scènes du monde entier, le Monsieur démontre que la vieillesse, cela peut se gérer. En tous cas il y croit dur comme ses baguettes qu'il distribue à ses admirateurs à la fin du concert. Chapeau l'Artiste !

Parmi les seize titres, curieusement, des trois décennies 80, 90, 00, seul l'album "The Battle Rages On" (1993) est évoqué avec un morceau. Six titres sont issus de "=1" (2024), et un de " Now What?!," (2013), astucieusement répartis entre les classiques qui étaient bien sûr très attendus. Bonheur, Nostalgie, Ivresse avec les cinq titres issus de "Machine Head" (1972), et deux de l'époque "Deep Purple in Rock" (1970). Nous pouvons dire que nous avons été gâtés, car une très large plage a été accordée aux titres que tout le monde espérait écouter. Encore une fois (One More Time, titre la tournée !). Pas la dernière j'espère !

PROGRAMME

Bande sons : Mars, the Bringer of War (Gustav Holst)

  1. Highway Star (Machine Head, 1972)
  2. A Bit on the Side (=1, 2024)
  3. Into the Fire (Deep Purple in Rock, 1970)
  4. Uncommon Man (Now What?!, 2013) (précédé d'un solo guitare; dédié à Jon Lord)
  5. Lazy Sod (=1, 2024)
  6. Now You’re Talkin’ (=1, 2024)
  7. Lazy (intro emprunté à un accord d'orgue de d'Emerson, Lake & Palmer) (Machine Head, 1972)
  8. When a Blind Man Cries (Machine Head, 1972)
  9. Portable Door (=1, 2024)
  10. Anya (The Battle Rages On…, 1993)

Solo de claviers (évocation de Mozart's "Sonate N. 11 A-Dur KV 331, 3te Satz: Alla turca, L'Hymne à l'Amour & La Marseillaise)

  1. Bleeding Obvious (=1, 2024)
  2. Space Truckin' (Machine Head, 1972)
  3. Smoke on the Water (Machine Head, 1972)

RAPPEL :

  1. Old‐Fangled Thing (=1, 2024)
  2. Hush (reprise de Joe South) (comprenant un mix duo orgue guitare)
  3. Black Night (monoplage, paru en 1970, avant d'être inséré dans la réédition d'In Rock de 1995).