vendredi 15 septembre 2023

ROCK&PAULETTE FESTIVAL : ANGE et UNITOPIA fêtent les 100 de PAULETTE ! - 15 septembre 23

Paulette est une légende vivante construite au fil des décennies dans son cabaret, au profit de rockers de tous poils. A l'occasion de cet anniversaire, la page d'accueil du site officiel nous explique que "Ce centenaire a une double origine ; la première, bien entendu, ce sont les 100 ans de Paulette, née le 13 septembre 1923. Et la seconde, c’est l’achat du fond de commerce par ses parents, Marie et Claudius, la même année, juste avant la naissance de Paulette.

Au commencement, le commerce épicerie, bar, s’appelait Café National et était tenu par M. Didelon. Grâce au soutien de la brasserie de Vézelise, tenu par M. Tourtel, les parents de Paulette ont pu acquérir le café, rebaptisé pour l’occasion Café Du Commerce, par la maman de Paulette. Dans les années 50, le commerce est transmis à Paulette et porte maintenant son nom. Et c’est à partir des années 60, à la suite de la rencontre avec Yves Marchal (ah, le destin !), que le Rock & Roll fait son apparition Chez Paulette ! "

Je ne fréquente ce lieu mythique que depuis 2017. C'est toutefois la quatrième fois que je fais le déplacement (une pour Pendragon et deux pour Lazuli). L'idée de fêter son 100ème anniversaire, agrémenté de la participation d'ANGE et d'UNITOPIA (un groupe extrêmement rare dans nos contrées), constitue une double raison pour m'inciter à y revenir, même si cette fois l'évènement est à l'extérieur  ! De toute façon, j'ai prévu d'y retourner ce 18 novembre, pour revoir AMAROK.

ANGE parle de fin de parcours ; il ne faut donc plus mépriser les occasions de les revoir.

Quant à UNTOPIA, je ne connaissais pas vraiment. Tout juste avais-je été intéressé via les réseaux sociaux par le projet parallèle d'un de ses membres (j'y reviendrai plus loin). Toutefois, des échos persistant m'incitent à évaluer la chose. D'autant plus que ces Australiens entretiennent l'art de se faire désirer, et de surcroit ils ne sont venus en Europe que pour six dates ; dont une seule en France, après une première prestation le 3 septembre au festival 2Days Prog en Italie, puis le 7 au Z7 en Suisse, les 9 et 13 en Allemagne, et le 14 au mythique Boerderij aux Pays-Bas. J'ai quand même pris la précaution d'écouter leurs œuvres en préalable ; toutes m'ont semblé intéressantes mais et je dois dire que leur dernier opus qui vient juste de paraitre me semble particulièrement réussi !

La route est relativement longue, surtout sans ma P'tite Fée qui n'a pas daigné m'accompagner cette fois, mais j'accède ainsi au site vers 17h30, après avoir fait étape à mon hôtel à Toul.


Une prairie en bordure de Pagney a été aménagée pour l'évènement. Les réservataires avaient reçu un lien d'accès via Google Map pour accéder aisément à sa zone de stationnement. Je retrouve une partie de notre microcosme de mélomanes, souvent venus de loin aussi. L'entrée est bienveillante et nous découvrons un site fort bien aménagé ; des échoppes de restauration côtoient des échoppes de marchandises officielles, et le Paulette Museum, dans lequel sont exposés des objets et photos qui illustrent le parcours de la Dame ! Un portique rappelant celui du Hellfest précède un vaste chapiteau de plus de 600m², qui abrite une scène, la console de sonorisation et bien sûr la fosse du public. Quelques bancs sont disposés en épis sur le côté. Bref, l'ensemble est convivial, c'est pro, on s'y sent bien.

De surcroît la météo est agréable ; pas de pluie, ni de canicule. Le soleil est généreux mais sans les excès de cet été.

Un guitariste nous joue du blues pour chauffer la scène mais j'avoue ne pas y prêter attention ; je préfère aller saluer respectueusement Paulette, sagement assise, accueillante et souriante. Puis, les discussions entre amis vont bon train, et les boutiques m'inspirent. 

Je me procure le t-shirt de l'évènement, même si le modèle femme est plus attrayant avec les dates et artistes au dos, ce qui étonnamment n'est pas le cas du modèle homme… C'est parfaitement regrettable, mais je le prends quand même moyennant 25€. A l'échoppe d'UNITOPIA, je me procure deux CD moyennant vingt euros chacun ; "Seven Chambers" le dernier opus, paru ce 25 Aout, ainsi que le coffret "More than a Dream, the complete Dream", réédition parue le 23 octobre 2017, qui compile en trois CD des versions inédites autour dudit album.

LES CONCERTS

Si le cadre et le thème semblaient propices à passer un excellent moment entre mélomanes, il semble que l'évènement ait attiré aussi une population davantage inspirée par son aspect fête champêtre. Car hélas, je déplore l'attitude exaspérante d'une partie non négligeable de l'assemblée qui s'est montrée bruyante et désinvolte pendant toute la soirée. L'écoute du rock progressif impose un minimum de respect, en particulier durant les passages les plus calmes, tant pendant la prestation d'Ange que pendant celle d'Unitopia. Une hystérique s'est même mise à brailler pendant que Mark Trueack tentait de nous expliquer le sens de ses chansons… Un brouhaha digne d'une foire à la volaille a souvent pollué l'écoute des artistes qui, du coup, ont eu bien du mérite à continuer leur concert. J'en connais d'autres qui auraient posé leur instrument avant de quitte la scène. Voilà c'est dit, c'est mon coup de gueule.

ANGE [20h-21h15].
F  https://www.ange-updlm.com/le-groupe/

P'tite bio introductive : Christian DECAMPS est né à Héricourt (Haute Saône) le 11 août 1946. Très vite attiré par la musique et la scène, il fonde, fin 1969, le groupe ANGE en initiant la fusion de son orchestre de bal, LES ANGES, et du groupe de son frère Francis Décamps, ÉVOLUTION. Christian Décamps a déjà plusieurs années de pratique en tant que "groupe pop et de bal" et Francis tend plutôt vers le rock. Cette combinaison engendre une légende et va s’affirmer tout au long des années 70 comme étant le N°1 du rock français, avec 6 disques d’or et plus de 3 millions d’albums vendus. Sur scène, Christian DECAMPS propulse chaque titre du groupe en véritable pièce de théâtre, servie par sa puissance vocale et son coté gestuel très particulier. Le 31 janvier 1970, premier véritable concert du groupe avec un opéra-rock satirique "La fantastique épopée du Général Machin". Le 5 avril 70, c'est un premier passage au Golf Drouot, temple du rock parisien de l’époque. La longue épopée des Ange(s) est lancée… Le 26 août 1973, Ange joue notamment devant trente mille spectateurs au Reading Festival, au même programme que Genesis.

Ensuite, les égos et les choix artistiques, entre musiciens et frères, provoquent les "quasi" inévitables (?) claquements de portes et mouvements d'humeur. Francis Décamps quitte le navire à son tour en 1995. Mais ANGE a cependant trouvé une belle stabilité depuis vingt années, puisqu'à ce jour le groupe comprend, outre Christian Décamps bien sûr (chant, claviers, guitare acoustique, et accordéon, depuis 1970), Tristan Décamps, son fils (Claviers, chant et chœurs, depuis 1997), Hassan Hajdi (guitare, depuis 1997), Thierry Sidhoum (basse, depuis 1997) et Benoît Cazzulini (batterie, depuis 2003).

Ces musiciens français, et francophones de surcroit, auraient pu/dû me séduire bien plus tôt. Je confesse humblement avoir tardé à céder aux chants des anges. Ce n'est qu'après avoir vu Hassan Hajdi's BAND OF GYPSIES lors du Raismesfest le samedi 9 septembre 2017, que je me suis plus sérieusement penché sur la question ! Impressionné par le talent du guitariste, j'ai alors débuté un processus visant à comprendre la longévité de ce groupe, ainsi que l'intérêt que lui porte Steven Wilson. Car en effet, je me suis aperçu que Steven Wilson en est un des admirateurs de longue date ; le Monsieur m'avait pourtant ouvert les yeux et les oreilles sur bien d'autres artistes (tels que MAGMA, KING CRIMSON, CARAVAN, OPETH…), Mais dans ce cas-là, les circonstances ne s'y sont pas prêtées !

Bref, le 4 juin 2018, je les ai vus pour la première fois sur la scène du Café de la Danse (Paris 11ème), puis au festival Rétro C Trop (TILLOLOY, 80) le 1er juillet 2018, au festival Night of the Prog (Allemagne) le 15 juillet 2018 et enfin au Trianon le 31 janvier 2020 (Paris 18ème). Cette dernière prestation a d'ailleurs été filmée.

Toujours marqué par ma découverte initiale, je me positionne face au pupitre d'Hassan, au troisième rang. Cet emplacement me permettra de constater une excellente sonorisation, de distinguer toutes les subtilités harmoniques exprimées par des musiciens manifestement heureux d'être là ! L'éclairage a révélé des belles ambiances et m'a permis quelques captures d'images. L'espace de scène est correct et a permis à chaque musicien de s'exprimer avec aisance. Mais de toute façon, ceux-ci ne sont pas particulièrement agités, et se satisfont volontiers de ce qui leur est concédé !


L'émotion est presque palpable ce soir, et il m'a souvent semblé voir les yeux de Christian bien humides. Il faut dire que les cent ans de Paulette doivent raviver quelques souvenirs, alors qu'Ange vient de fêter ses cinquante ans !

Nous ne nous lassons pas de l'interprétation éloquente et théâtrale de Christian, notamment durant "Capitaine Cœur de Miel" (vêtu en vieux marin désabusé) et de "A l'ombre des Pictogrammes" (enguirlandé). La base basse/batterie accompagne efficacement les ambiances, mais personnellement, je suis particulièrement impressionné par la voix de Tristan et par les soli d'Hassan.

Toutefois, le point culminant de ce concert, fut la visite très attendue de la Reine de la soirée ; Paulette, soutenue par ses proches apparait opportunément pendant l'interprétation du titre "Hymne à la Vie" ! Le temps est suspendu ; les regards émus se fixent sur la Dame acclamée, alors que très vite bien entendu la foule entonne un "joyeux anniversaire" de circonstance. Elle salue et sourit à son public avant d'être raccompagnée délicatement, au son de la musique d'Ange qui termine ainsi son concert.

Une très belle prestation, conforme aux attentes, sauf sur la durée ; le concert n'aura duré que soixante-quinze minutes. Un peu dommage quand même dans ce cadre pourtant particulièrement bienveillant a priori …

Mais le public a été ravi de pouvoir acclamer ces légendes du prog français !

Les neuf titres visitent le parcours d'Ange, plus axés sur les années soixante-dix.

PROGRAMME

  1. Chien, la Poubelle et la Rose (1977)
  2. Aujourd'hui c'est la Fête chez l'apprenti Sorcier (Le Cimetière des Arlequins, 1973)
  3. Le rêve est à rêver (La Voiture à Eau, 1999)
  4. Le Soir du Diable (Caricatures, 1972)
  5. Fou ! (Fou !, 1984)
  6. Capitaine Cœur de Miel (Guet-Apens, 1978)
  7. A l'ombre des Pictogrammes (2010) / La Colère des Dieux (1974)
  8. Ces gens-là (J. Brel, 1965).

RAPPEL :

  1. Hymne à la Vie (Par les Fils de Mandrin, 1976).

 

Dès la fin du précédent concert, les techniciens d'UNITOPIA se mettent à l'œuvre afin de monter les pupitres puis de procéder aux balances de la sonorisation. En effet, leur arrivée sur le site a été retardée par des soucis sur leur itinéraire routier. Le public est ainsi invité à patienter un peu plus que de coutume. Pour ma part, j'en profite pour assister à ces opérations et mesurer tout le travail minutieux, même dans l'urgence et dans le bruit ambiant. Toute cette agitation prendra tout de même quatre-vingt-dix minutes ! D'ores et déjà, à ce stade, il est permis d'imaginer que le concert en sera hélas d'autant plus écourté.


UNITOPIA [22h45-00h05]
https://unitopiamusic.net/home/

Afin de mieux cerner ce groupe australo-américain, je consulte leur biographie, et j'apprends ainsi qu'UNITOPIA, basé à Adélaïde, en Australie méridionale, a commencé lorsqu'un ami commun a présenté Mark Trueack à Sean Timms, après avoir réalisé que les deux avaient des goûts musicaux similaires. Fin 1996, le duo a commencé à travailler sur un morceau qui allait devenir "Take Good Care". Un partenariat d'écriture s'est développé et a conduit au premier album du groupe, "More Than a Dream" paru en octobre 2005, qui comprenait des contributions de Timothy Sexton (chef d'orchestre/arrangeur et de l'Adelaide Art Orchester), Pat Schirippa, Constantine Delo, Bradley Polain et Ian 'Polly' Politis. La musique d'UNITOPIA utilise des thèmes progressifs, mais intègre des éléments folkloriques, du classique, du jazz, et du heavy rock.

Leur site précise : "UNITOPIA (prononcez yu-nih-to-pi-E) : signifie vivre ensemble comme un seul homme dans un lieu de perfection idéale, notamment en termes de droit, de gouvernement et de conditions sociales." Un nom qui préfigure de ses textes "qui suscitent la réflexion, tels que la conscience environnementale, les bouleversements politiques et sociaux, le rythme effréné de la vie et les relations humaines, sous un jour positif et édifiant".

Au fil de trois albums, le groupe s'est construit une réputation grandissante. Mais, après la parution d'un quatrième album, constitué de reprises de rock progressif (MARILLION, GENESIS, YES, SUPERTRAMP, Alan PARSONS PROJECT), le duo se brouille, en 2014. Sean Timms fonde SOUTHERN EMPIRE, qui m'a beaucoup séduit avec son second album "Civilisation" (2018). De son côté, Mark Trueack crée UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY (UPF).

Toutefois, leur collaboration n'ayant pas laissé que des mauvais souvenirs ; le duo s'est de nouveau réuni pour concevoir de nouvelles créations ensemble. Après de trop nombreuses années de suspension, UNITOPIA a ainsi enregistré un cinquième album intitulé "Seven Chambers" qui est paru le 25 août 2023. Notons au passage que, de son côté, SOUTHERN EMPIRE vient de publier "Another World" ce 4 septembre 2023. De son côté, UNITED PROGRESSIVE FRATERNITY vient de publier " Planetary Overload Part 2: Hope" ce 15 juillet 2023.

Sean Timms (claviers, guitares, mandoline, banjo, chœurs, chant de 1996 à 2014) et Mark Trueack (chant de 1996 à 2014), sont accompagnés sur cette scène par le Dr John Greenwood (d' UPF, guitares, chœurs, depuis 2020), Steve Unruh (d' UPF, violon, guitares et chœurs, depuis 2020), Chester Thompson (batterie, chœurs, depuis 2020), qui ont participé au nouvel opus qui vient de paraitre. L'ensemble est ici complété par Don Schiff (basse) qui remplace Alfonso Johnson (basse, chœurs depuis 2020), "en raison de circonstances imprévues" nous indique un message publié en juin dernier.

Tous ces musiciens présentent un pedigree respectable, mais soulignons que Chester Thompson, né en 1948, est un batteur/percussionniste renommé, très apprécié pour sa capacité à évoluer dans plusieurs styles. Thompson est surtout connu pour son travail avec GENESIS et Phil COLLINS, avec qui il a partagé la scène mondiale ainsi que du temps en studio pendant plus de 30 ans. Il accompagna aussi Frank ZAPPA (1973-75), WEATHER REPORT (1975-76), SANTANA (1984). (A ne pas confondre donc avec son homonyme Chester Thompson, organiste américain que j'ai vu deux fois au sein de SANTANA.). On peut aussi souligner que le Dr John Greenwood est un médecin grand spécialiste en chirurgie plastique qui, après avoir pris sa retraite en octobre 2020, a fait valoir ses talents musicaux, d'abord au sein d'UPF.

Bref, avec un tel ensemble, on est en droit de s'attendre à du lourd.

Etant plutôt bien positionné, au deuxième rang, entre le pupitre guitare et celui de la batterie, j'ai pu apprécier une bonne sonorisation équilibrée et sans excès. Un écran de fond avait était envisagé lors du montage, mais j'ai observé un technicien démonter finalement la toile, renonçant ainsi à diffuser les images prévues.

L'éclairage me semble trop sombre, en particulier pour le clavier Sean Timms, dont on ne distingua que l'ombre bleutée, qui basculait tel un métronome… Seul le chanteur Mark Trueack bénéficiait d'un faisceau particulièrement lumineux et quasi constant.

Alors qu'en est-il de leur prestation tant attendue ? Cette découverte pour moi a été précédée de tant d'éloges que je comptais trouver une Porte d'extase rapide et radicale. Vêtu en préalable d'un t-shirt de mon concert de TRANSATLANTIC, je comptais bien retrouver des sensations similaires. Heureusement, porté par un a priori bienveillant, mes sens ont bel et bien capté des sources potentielles de plaisirs auditifs. Les messieurs maitrisent de toute évidence leur Art avec brio et je mesure pleinement leur concentration pour exprimer tout leur talent. Les sonorités sont particulièrement harmonieuses. La dextérité et l'adresse de Don Schiff, de Chester Thompson et de Steve Unruh m'ont particulièrement séduit. Tout cela est techniquement irréprochable.

Cependant, au-delà de quelques passages me laissant entrevoir un décollage émotionnel, je n'ai pu qu'assister, avec l'admiration et le respect requis, à un concert intéressant certes, mais pas franchement exaltant.


La mise en scène accentue fatalement notre attention sur Mark Trueack, figé sur son siège au milieu de la scène, engoncé dans une doudoune, et son regard fixé sur les paroles qui défilent à l'écran. Sa fatigue manifeste lui ôte malheureusement tout charisme. J'ai peiné à le voir se lever une unique fois pour faire participer la foule. Celle-ci s'est montrée heureusement réceptive en chantant le refrain. Pourtant sa voix m'a semblé juste, et claire. Et si son timbre m'a paru frêle, il n'en était pas moins émouvant.

Les accords de claviers sont perceptibles, savamment posés par Sean Timms, mais sa présence est discrète, en retrait, dans l'ombre. Son rôle de chef d'orchestre n'est pas évident, étonnamment.

Quant à Don Schiff, il a eu pour redoutable mission de remplacer in extremis Alfonso Johnson ; il doit donc suivre assidument ses partitions posées soigneusement sur son pupitre, ce qui lui ôte également le charisme qu'on pourrait observer chez d'autres bassistes. Cette attitude ne retire rien à son talent bien entendu ; il suffit de suivre ses doigts pour réaliser combien ses impressionnants accords sont d'une redoutable complexité.

Chester Thompson assure pourtant ses frappes avec un subtil équilibre de force et de légèreté requise. Sa notoriété n'est pas usurpée et on perçoit tout le poids d'une expérience entretenue ! Mais le personnage est modeste, introverti et se concentre sur son matériel.



En fait, avec le recul, les deux musiciens placés aux deux extrémités de la scène m'ont paru les plus détendus et démonstratifs. Le multi-instrumentiste Steve Unruh, a montré avec aisance ses talents au violon, aux flutes ainsi qu'à la guitare, ainsi qu'au chant. Bravo. J'ai beaucoup apprécié aussi le jeu du guitariste John Greenwood, dont les accords virevoltants peuvent a priori surprendre de la part d'un ex-chirurgien !

Les textes en anglais sont réputés être intéressants, ce que Mark Trueack a souvent expliqué entre les plages, mais sur ce point je ne m'exprimerais pas, faute d'avoir eu le temps, la capacité d'en comprendre le sens. J'ai pourtant tendu l'oreille pour tenter de capter les commentaires de Mark, mais il y avait tant de bavardages désinvoltes, impolis (pauvre, pôôôvre france !), derrière nous que j'ai vite renoncé…

En dépit de l'heure tardive, un public encore dense acclame les artistes comme il se doit. Les avis ne sont pas unanimes, en fosse. La majorité semble toutefois enthousiaste ; UNITOPIA semble mesurer la satisfaction de leur premier public français ; gageons qu'ils s'en souviennent pour un hypothétique retour…

Bon voilà, honnêtement, je suis donc plutôt resté sur ma faim. Quatre-vingt minutes c'est un peu court, surtout pour une dernière date européenne et pour un groupe que nous risquons de ne plus revoir avant un bout de temps. Je ne regrette pas de les avoir vus ; indéniablement ce sont de grands musiciens et d'excellents mélodistes, ils nous ont produit de magnifiques séquences, mais globalement cette prestation ne me laissera pas un souvenir impérissable …

Mania

Sur six titres, trois sont issus de "Seven Chambers" (2023), deux d' "Artificial" (2010) et un de "The Garden".

PROGRAMME

  1. The Garden (The Garden, 2008)
  2. Broken Heart (Seven Chambers, 2023)
  3. Stroke of Midnight (Seven Chambers, 2023)
  4. Mania (Seven Chambers, 2023)
  5. Tesla (Artificial, 2010)

RAPPEL :

  1. The Great Reward (Artificial, 2010).

 

Je m'attarde peu dans l'enclos avant finalement de renoncer à attendre une hypothétique visite des musiciens à leur échoppe.

samedi 9 septembre 2023

XXIIIème RAISMESFEST 9-10/09/2023

UNE LONGUE HISTOIRE. Ce merveilleux festival mérite le respect pour sa longévité et la qualité de ses programmations. Le RAISMESFEST fut fondé il y a vingt-cinq années, le 16 mai 1998. Semé d'embuches financières, techniques, humaines, et météorologiques, le parcours de l'Organisation demeure soutenu avec abnégation, dévouement et efficacité. L'affiche proposée cette année, encore éclectique et internationale, est encore une fois de nature à motiver ma participation. Mes racines familiales sont à une trentaine de kilomètre de là, et pourtant je dois confesser volontiers avoir tardé à m'y rendre, puis trop souvent manqué ses éditions. Je n'ai ainsi assisté qu'à huit d'entre elles (2007, 2008, 2013, 2014, 2016, 2017, 2018 et 2019). ( https://www.raismesfest.fr/fr/history.html ). Seul le Deuil m'a démotivé l'an dernier, alors que beaucoup d'artistes m'intéressaient.

UN CONTEXTE. Cette pause estivale de quelques semaines fut la bienvenue. Je ne m'en plains pas (ce serait inconvenant), je ne m'en vante pas non plus (ce serait idiot) ; mais c'est un fait, durant ce premier semestre j'ai assisté à cinq festivals et seize soirées de concerts ; ce qui m'a permis de jouir de cent-treize concerts... J'ai eu l'occasion de réaliser, à mes dépends (…), que j'ai peut-être franchi les frontières de l'abus. Néanmoins, le calendrier des concerts du second semestre est également très chargé et je peine à faire les arbitrages que la sagesse m'impose. J'ai dû ainsi faire passer  à la trappe, à contrecœur, deux beaux festivals (Crescendo fin aout, en Charente-Maritime et 2 Days Prog début septembre, en Italie). Mais voici donc mon avant-dernier festival d'une année très agitée. C'est même le dernier de l'été, d'après le calendrier ! Le festival Prog en Beauce se tiendra le samedi 21 octobre 2023.

MESSE POUR UN TEMPS PRESENT. Cette 23ème édition année propose dix-sept groupes dont onze formations étrangères. Sept nations sont ainsi représentées : France, Suède, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Espagne, Australie et Danemark. La louable préoccupation de soutenir la scène régionale permet aussi de donner une chance à trois groupes des Hauts-de-France. Il convient de souligner également que sept groupes ont fait le détour pour leur unique date en France cette année ! Enfin, le RAISMESFEST demeure cette année une belle source de découvertes puisque je n'ai déjà vus que neuf des groupes inscrits à cette affiche ! 

Un des préalables à la réussite d'un festival en plein air, a fortiori chez les Ch'tis, c'est la météorologie ! Elle ne m'a jamais influencé sur mes présences, ni mes appréciations (aaaah ce concert dantesque d'Audrey Horne sous la bruine !... juste inoubliable), mais le fait est que le ciel bleu promis pour cette fin de semaine s'est bel et bien concrétisé ! Nonobstant, c'est bien connu, l'excès nuit en toute chose, et nous dûmes supporter une canicule, accablante pour le public comme pour les musiciens et leur matériel,… et donc pour l'Organisation aussi ! La température a (h)ardemment dépassé les 32°C. Par bonheur le parc du château de la princesse d'Arenberg, est constellé de grands arbres sous lesquels les festivaliers pouvaient aller se réfugier. Au zénith du soleil, les malheureux artistes jouèrent ainsi le plus souvent devant quelques rangées de mélomanes affrontant courageusement les rayons, alors que beaucoup se tenaient légitiment en retrait, mais attentifs.

Autant avouer que la pompe à bière était la bienvenue, d'autant que la Cuvée des Troll à la pression est un pur régal ! Cependant, la fontaine d'eau s'est révélée impérative également ; ses robinets ont permis de rafraichir les gosiers et les cous ! Là encore, c'est l'occasion de souligner l'extrême efficacité et le bon sens de l'Organisation qui a autorisé l'introduction de bouteilles d'eau et de sièges pliants. Ce qui devrait être évident pour tous les festivals ! Aucune bouteille, aucun tube de siège n'a atterri sur la scène ; on n'est pas des sauvages, le saviez-vous ?

Dès notre arrivée, nous commençons par passer à l'échoppe officielle du Festival, pour nous procurer le t-shirt (25€), fort bien dessiné, comme d'habitude. Puis à la caisse, nous achetons les jetons qui constituent la monnaie interne pour la restauration et accessoirement la bière. Avec nos amis nous installons confortablement notre base, au pied de la console de mixage.

SAMEDI 9 SEPTEMBRE 2023 : neuf groupes
(ouverture des portes 11h30)

CLEYTONE [12h30-13h] FRANCE, HAUTS-DE-FRANCE / ROCK
https://cleytone.com/biographie/

Le quatuor avait la redoutable mission d'ouvrir le festival, dès 12h30 sous un soleil de plomb et en présence d'une poignée de mélomanes ponctuels, dont moi, ma p'tite Fée, mon fils, Xavier et Véro.

La consultation de leur biographie nous apprend qu'à l’aube des années 2000, un duo de lycéens lillois, Guillaume Kuchta (Guitare) et Maxime Lahousse (basse) a très vite été rejoint par Pierre Stefanski (batteur). Après plusieurs années à enchaîner divers chanteurs et divers projets, ce trio rencontre Thibaut Le Guein qui vient cristalliser la formation autour de sa voix et ses textes en anglais, le son de CLEYTONE est né, un son rock et rugueux. Ils se positionnent dans la lignée de leurs influences "rock indépendant américain", à l'instar notamment de RIVAL SONS. Après un premier mini-album ("Cleytone", 2016) autoproduit et fort de plusieurs dizaines de concerts dans le Nord de la France, le groupe décide de faire appel à ses admirateurs pour financer l’enregistrement de son premier album, là encore un succès. "Outatime" est enregistré fin 2017.

Leur album "Outattime" est paru le 8 décembre 2018. Un mini album intitulé "What A Time To Be Alive" est paru en mai 2023.

D'emblée, la sonorisation me semble très bonne. Les musiciens disposent de la vaste scène, dont le rideau noir du fond est agrémenté du logo du groupe.

Première belle surprise, la prestation m'a immédiatement mis dans l'ambiance du festival avec des titres redoutablement efficaces tels "Earthquake", qui est issu de leur récente parution. Sélectionné par le tremplin du Ch'ti Rock, ce groupe accroche l'auditeur avec une voix rugueuse mais puissante et juste (qui me fait parfois penser à celle d'Angry Anderson), des accords puissants, mélodiques et dynamiques, rythmés par une base batterie/basse très énergique !

Le public ovationne ces valeureux gladiateurs descendu en premier dans l'arène !

PROGRAMME

  1. The Day you loose (Outattime, 2023)
  2. Riot from your Room
  3. Good News (Outattime, 2023)
  4. Summer Night (Outattime, 2023)
  5. Earthquake (Outattime, 2023)
  6. Nothing Beats an Ace (Outattime, 2023).

 

ZOË [13h15-13h55] FRANCE, HAUTS-DE-FRANCE / HARD ROCK STONER
https://zoestonerrock.bandcamp.com/music

Zoë est un groupe créé en 1997 entre Calais et Dunkerque. Il est composé (anonymement !) de Fred (fondateur et chanteur-guitariste), Aldo (guitariste), Oli (batteur) et Clément (bassiste, depuis 2021). Avec son style hard rock’n’roll/stoner, le quatuor a enchaîné les tournées à travers les pays européens. Il a d’ailleurs partagé la scène avec Status Quo, Ted Nugent, Dio, Alice Cooper au Scwhung Festival à Roselaere (Belgique), The Bellrays, Lords Of Altamont, les Fleshtones, etc.

Leur quatrième album intitulé "Back Into The Light" est paru le 29 septembre 2020.

Selon mes humeurs, je peux apprécier le rock dit "stoner" ; récemment encore, j'ai aimé GREEN LUNG (que je classerais davantage dans le "doom") ou CLUTCH (que je classerais davantage dans le "blues rock alternatif"). Mais je ne prétends pas être un adepte régulier de ce style musical, qui me semble relativement monotone et donc lassant à la longue. Zoë assume avec conviction son style. Leur fougue soutenue par une sonorisation toujours correcte, m'a permis d'assister assidûment à une bonne partie du concert, mais sans toutefois m'enthousiasmer.

Fort heureusement pour eux, le public s'était étoffé en ce début d'après-midi et une bonne part leur a accordé une ovation méritée.

Sur sept titres, quatre sont issus de "Back into the light" (2020), deux de "Dirty Little Sister" (2013) et un du mini album "Raise The Veil" (2013).

PROGRAMME
1. Back into the Light (Back into the light, 2020)
2. Blue Devils (Dirty Little Sister, 2013)
3. The Wolf (Raise The Veil, 2013)
4. Down in a Hole (Back into the light, 2020)
5. White Trash (Back into the light, 2020)
6. Let’s get this Show on the Road (Dirty Little Sister, 2013)
7. Voices (Back into the light, 2020).


THE ELECTRIC ALLEY [14h10-15h00] ESPAGNE / HARDROCK
https://theelectricalley.es/en/home/

Un bref regard sur leur historique montre que THE ELECTRIC ALLEY s'est formé à Cadix (Espagne) fin 2012 abreuvé de l'essence de la musique des années 70, ils ont commencé à composer des chansons pour leur premier album, "Backward States of Society". En 2015, ils se plongent dans la composition de leur 2ème album, "Get Electrified", ce qui leur permet de franchir un nouveau cap, grâce à la qualité supérieure des chansons et à la maturité du groupe. La tournée "Get Electrified" a donné au groupe l'opportunité de donner plus de 50 concerts en Espagne, mais aussi à travers l'Europe (France, Hollande, Belgique, Allemagne, Suisse, Royaume-Uni et Slovaquie) au cours du mois de décembre 2017. En 2018, le groupe sort "Turning Wheels" , qui constitue un nouveau tournant dans leur carrière et montre leur essence de la manière la plus classique, ajoutant des touches de Soul, Blues, Rock n Roll et Dance à certaines de leurs compositions.

J'ai beaucoup apprécié leur prestation lors du 18e Raismesfest, le 10 septembre 2016. A leur échoppe, j'avais acheté et fait dédicacer leur album "Get Electrified !" qui était paru le 30 septembre 2015 et que j'écoute encore plus souvent qu'à son tour ! Je suis donc ravi de les revoir dans le cadre de leur promotion de "Apache" paru le 14 octobre 2022.

Le quatuor se compose de Nando Perfumo (guitares et chœur), Jaime Moreno (chant et guitar), Sergio Reyes-Gamaza (basse et chœur), et Rafa Gonzalez-Benitez (batterie).

Les bougres se déclarent satisfaits d'avoir emmené avec eux le soleil andalou ! Là, ils sont gâtés en effet, et ils ne semblent pas souffrir autant que nous ! Tant mieux, car ils peuvent ainsi nous livrer un hardrock bigrement efficace, conforme à mon impression en 2016 ! Certes, ils n'ont pas inventé leur style, mais ils le magnifient avec brio. Ces cinquante minutes sont passées trop vite !

Outre leurs titres, ils eurent l'excellentissime idée de reprendre brillement "Cowboy Song", un titre du légendaire groupe irlandais THIN LIZZY ! Ils ne pouvaient pas me faire davantage plaisir !!!

La sonorisation a su mettre en valeur leur talent. Notons que leurs instruments leur ont été prêtés pour leur éviter les frais de transport et pourtant rien ne laisse paraitre ce détail technique !

Le public ravi ovationne ces valeureux toréadors ! Alors, ne dit-on pas "jamais deux sans trois" !?

Sur huit titres, trois sont issus de "Apache" (2022), un de "Turning Wheels" (2018), deux de "Get Electrified !" (2015), un de "Backward States of Society" (2013) et une reprise de THIN LIZZY.

PROGRAMME 
1. No Control (Backward States of Society, 2013)
2. Hurricane (Apache, 2022)
3. One Lasting Light (Apache, 2022)
4. Last Letter (Get Electrified !, 2015)
5. Make It Through The Night (Apache, 2022)
6. Thunderbird or Vulture (Turning Wheel, 2018)
7. Cowboy Song (reprise de Thin Lizzy, 1976)
8. Get Electrified ! (Get Electrified !, 2015).


Satisfait de leur concert, je me suis rendu à l'échoppe pour acquérir un CD de leur opus "Apache" … mais la réserve était déjà épuisée.

LITTLE ODETTA [15h00-16h05] FRANCE, ILE DE FRANCE / ROCK
https://littleodetta.bandcamp.com/album/little-odetta

Le pedigree de ses membres fondateurs, montre des collaborations depuis un certain nombre d'années avec d'autres artistes Laurent Cokelaere, Amaury Blanchard, Eric Sauviat, Claude Engel... pour Audrey Lurie ou encore le projet solo de Henri Herbert aux côtés Nick Jones (anciens membres du combo rock anglais "THE JIM JONES REVUE") pour Lucas Itié.

LITTLE ODETTA est une jeune formation puisque fondée en 2019. Après avoir façonné leur son au gré des concerts, ils sont entrés en studio pour enregistrer leur 1er album dont ils ont confié la réalisation à Frédéric Jaillard (Feu! Chatterton, Thomas Dutronc, Kimberose...) et le mastering à Steve Prestage (Peter Gabriel, Gary Moore, Manu Lanvin...). Le résultat : un album éponyme de 11 titres à la rythmique explosive et aux mélodies groovy, portés par le timbre de voix soul et puissant d'Audrey. LITTLE ODETTA puise ses racines aussi bien du côté des géants du rock des années 60/70 que des figures du rhythm & blues afro-américain.

Le quintet se compose actuellement d'Audrey Lurie (chant), Lucas Itié (guitare), Fabien Rault (batterie), Aurélien Herson-Macarel (basse), et Florian Chignon (claviers).

Un premier album paru le 26 novembre 2021.

Pour en savoir plus : (https://lust4live.fr/little-odetta-rockn-roll-dechaine-interview#:~:text=Nous%20sommes%2C%20Lucas%20et%20moi,batterie%20et%20Florian%20aux%20claviers).

Le quintet joue un rock pêchu où l’assise rythmique est mise en avant sans pour autant délaisser l’aspect mélodique, en intégrant des passages plus ambiants où nappes d’orgues et guitares réverbérées s’entrecroisent pour faire la part belle au chant.

Une excellente sonorisation permet au quintet d'exprimer son rock "rhythm & blues" énergique et mélodique, mené par Audrey, dont la chevelure léonine accentue encore la gestuelle désarticulée. Celle-ci, particulièrement sensuelle, nerveuse et investie, se permet même de descendre en fosse haranguer le public ravi !

L'auditoire est chaud bouillant, comme des diables dans un bénitier. Bref, il faut croire que la canicule ne suffisait pas !

Sur huit titres, un est à paraitre, et un est une reprise de James Brown.

PROGRAMME

  1. Make Up Your Mind (Little Odetta, 2021)
  2. Struck (titre à paraitre)
  3. No Denying (Little Odetta, 2021)
  4. You Will Find Someone (Little Odetta, 2021)
  5. Roller Coaster (Little Odetta, 2021)
  6. It’s Man’s Man’s World (reprise de James Brown, 1966)
  7. Rhythm (Little Odetta, 2021)
  8. Shake (Little Odetta, 2021).

Très enthousiasmé pour ce concert, je me suis rendu à leur échoppe pour me procurer le CD de leur opus éponyme (16€), avant de le leur faire dédicacer en les remerciant du plaisir procuré.

GANAFOUL [16h20-17h20]
https://www.facebook.com/groups/338036602993046

Voilà un de ces groupes dont j'ai souvent entendu parler dans les années 80, sans jamais avoir creusé la question. J'avais juste capté que c'était un groupe souvent soutenu par l'équipe de l'émission télévisée "Les Enfants du Rock" animé notamment par Antoine de Caunes. Mais, ma méfiance des matraquages médiatiques, et l'absence de convergence de nos calendriers  de concerts, bah je n'ai jamais pu me faire une idée personnelle. J'en suis réduit, plus de quarante années après à consulter leur bio ; "Ganafoul est un groupe formé à Givors dans le Rhône en 1974. À l’origine composé de trois membres, Edouard "Doudou" Gonzalez (guitare), Yves Rothacher (batterie) et Philippe "Fourmi" Veau (basse). Dès 1975, il passe en quintet. On y trouve alors Jean-Yves Astier (basse et chant), et Jack Bon (guitares et chant). Puis c'est une série de portes qui claques et de ruptures. Leur premier album "Saturday night" leur permet toutefois d'atteindre un succès national." GANAFOUL apparaissait régulièrement dans les classements de l'époque, parmi les TELEPHONE, ANGE, TRUST HIGELIN, … ! Mais, des désaccords malheureux gâchent leur succès ; Le groupe s'arrête en 1982. Edouard Gonzalez fonde Les DooD's en 1995. Puis GANAFOUL se reformera brièvement et vainement, en avril 1998, puis en juillet 2013...

Leur discographie débute en 1977 avec "Saturday Night", suivi de "Full Speed Ahead" en 1978, "Side 3" en 1979 et "T'as bien failli crever !" en 1981. En 2020, ils rééditent un album "Sider-Rock" originellement enregistré en 1975).

Aujourd'hui, GANAFOUL remonte sur scène, mais en quartet cette fois. Il semble qu'il se compose de Jack Bon (guitare et chant), Yves Rotacher (batterie), Edouard Gonzalez (guitare), tous trois issus de la formation d’origine, et Luc Blackstone (basse transfuge des Buzzmen).

Momentanément parti me désaltérer, je me suis rapproché de la scène pour partager la transe du public.

PROGRAMME
Titres à déterminer.…

RAY WILSON [17h40-18h50] GB / ROCK PROGRESSIF / POP
https://raywilson.net/

Ray Wilson raconte volontiers à propos de Genesis : "C'était comme être emmené au sommet de l'Everest et rejeté". Le chanteur écossais Ray Wilson avait 27 ans, en 1996 lorsqu'il a été confronté à un vrai défi alors que Genesis cherchait un successeur à Phil Collins, qui avait lui-même remplacé Peter Gabriel deux décennies plus tôt. L'ère Ray Wilson de Genesis n'a abouti à la parution que d'un seul album, "Calling All Stations", et les critiques n'ont pas été très aimables. On peut dire qu'il en a pris plein la gueule. Il n'a pourtant pas à rougir de sa prestation. Il semble juste avoir été victime du contexte, victime de la comparaison avec des légendes encore vivantes…

Etonnamment, sans rancune, cela ne l'empêche pas de reprendre les chansons de Genesis lors de ses concerts, même celles d'époques auxquelles il n'a pas participé. C'est un choix, c'est le sien.

Sa prestation du 13 mai 2023 (festival Rock'N) m'a modérément séduit. Je respecte l'artiste ; son parcours, son talent. Ainsi que ses complices de scène. Il parvient à fidéliser son public par une bonne et sincère interprétation, mais il manque quelque chose pour emporter mon enthousiasme. Je ne peux m'empêcher de considérer que le répertoire de feu-Genesis me semble bien mieux mis en valeur par le Steve Hacket Band.

Ray Wilson (chant / guitare), est entouré de son frère Steve Wilson (choeur/guitare), Kool Lyczek (claviers), Mario Koszel (batterie), Marcin Kajper (basse, saxophone, flute, clarinette), Alicja Chrząszcz (Violon).

Malgré tout, son réel talent, son professionnaliste et sa sincérité, tout cela me touche et je passe un bon moment à écouter ses reprises de Genesis, de Phil Collins et de Peter Gabriel. Mais peu d'interprétation de ses œuvres personnelles ; "Take It Slow" et "Inside" (de son groupe STILTSKIN). C'est propre et bien interprété, mais je ne parviens toujours pas à m'élever avec lui…

Cette fois encore, sa prestation parvient toutefois à fédérer une large part du public, qui se laisse volontiers bercer avec nostalgie aux sonorités de nos années 80.

PROGRAMME
Titres à déterminer.…
The Carpet Crawlers (Genesis)
No Son Of Mine (Genesis)
Follow You, Follow Me (Genesis)
Calling All Stations (Genesis)
Take It Slow
Inside
That's All (Genesis)
Sledgehammer (P. Gabriel)
In The Air Tonight (P. Collins).

ECLIPSE [19h10-20h20] / SUEDE / HARD ROCK
https://www.eclipsemerch.com/

Le groupe suédois a été formé en 1999 à Stockholm par le chanteur/guitariste/bassiste Erik Mårtensson et le batteur/claviériste Anders Berlin. Avec le guitariste Magnus Henriksson, ils ont signé un contrat d'enregistrement avec le label anglais Z Records. Le premier album du groupe, "The Truth and a Little More", est paru en 2001.

Le quatuor se compose de Erik Mårtensson (chant, guitare, basse, depuis 1999), Magnus Henriksson (guitare, depuis 1999), Philip Crusner (batterie, depuis 2015), Victor Crusner (basse, depuis 2019).

Leur dixième album "Megalomanium" est paru le 1 septembre 2023.

Leur concert du samedi 15 septembre 2018 à l'occasion du 20ème Raismesfest ne m'avait pas franchement laissé un souvenir impérissable (doux euphémisme). J'entendais trop de bandes préenregistrées et les musiciens ne m'avaient pas semblé convaincants. A leur décharge, le reste de l'affiche était ce jour-là d'un niveau très élevé !

L'énergie délivrée par ces Vikings relativement agités aurait pu me sortir de l'assoupissement en cette fin d'après-midi torride, mais ils n'y sont pas vraiment parvenus. Les sons préenregistrés m'ont semblé moins évident qu'en 2018, et pourtant leur prestation ne m'a toujours pas convaincu. Ce n'est pas mauvais, c'est même souvent agréable et mélodique. Mais il manque une étincelle, une particularité qui les ferait sortir du lot des groupes dans le même style. Leurs compatriotes prévus plus tard dans la soirée me semblent à ce titre d'un niveau supérieur.

Une grande partie du public a semblé bien davantage enthousiaste que moi. J'en suis ravi pour eux.

PROGRAMME
Titres à déterminer.…

 

DIZZY MIZZ LIZZY [20h40-22h] DANEMARK / HARDROCK
https://dizzymizzlizzy.bandcamp.com/music

Philippe me parlait depuis quelque temps de sa découverte d'un groupe venu du pays des Vikings… Alors vu sa présence à l'affiche, j'ai préalablement consulté leur biographie. Dizzy Mizz Lizzy (on peut aussi les appeler Dizzy ou DML) se présente comme un groupe danois de rock alternatif, formé en 1988. Lorsque la famille de Tim Christensen (chant, guitare) a déménagé d'Espergærde à Valby, un quartier de Copenhague. Il a commencé à fréquenter la Hanssted Skole, où il s'est lié d'amitié avec son camarade de classe Martin Nielsen (basse). Dès le premier jour d'école, ils se souciaient déjà davantage de musique que de leur travail scolaire, et ont décidé de créer un groupe. Nielsen a choisi la basse parce que Christensen jouait déjà de la guitare et un ami leur a recommandé Søren Frijs (batterie).

Leur quatrième album "Alter Echo" est paru le 20 mars 2020.

Je ne les connaissais pas. Et leurs rares concerts hors de leurs contrées n'étaient pas de nature à parvenir à mes oreilles. Mais leur configuration trio et leur parcours m'a positivement intrigué, suffisamment en tous cas pour que je m'installe dans les premier rangs.

Leur démonstration prouve une fois encore qu'il convient toujours de rester ouvert à toutes découvertes, même atypiques ! Nous en avons tous pris plein nos capteurs ; leur maitrise des sons et des harmonies est tout simplement étourdissante. Un curieux assemblage de sonorités "metal alternatif", pop, certains osent parler de prog… Peu importe les étiquettes, le fait est que leur musique surprend et enivre l'auditoire ! J'adore ces ruptures musicales, ces passages où le calme relatif est bousculé par une tempête irrésistible.

Mon seul bémol sur cette séquence concerne l'éclairage, c'est sans doute délibéré et assumé, mais pour ma part j'ai trouvé la scène un peu trop sombre. Chasseur d'images à mes heures, j'ai souvent été frustré par le manque de lumière pour capter l'expression de ces artistes.

Avec un public manifestement conquis par leur audace, nous leur accordons une ovation très amplement méritée ; gageons qu'ils se souviendront du public français…

Sur douze titres, cinq sont issus de "Alter Echo", cinq de "Dizzy Mizz Lizzy", deux de "Forward in Reverse" et un de "Rotator".

PROGRAMME 
1. The Ricochet (Alter Echo, 2020)
2. In The Blood (Alter Echo, 2020)
3. I Would If I Could But I Can’t (Forward in Reverse, 2016)
4. Glory (Dizzy Mizz Lizzy, 1994)
5. Made To Believe (Forward in Reverse, 2016)
6. The Middle (Alter Echo, 2020)
7. Amelia, part I, II, III, & IV. (Alter Echo, 2020)
8. Love Is A Loser’s Game (Dizzy Mizz Lizzy, 1994)
9. 11:07 PM (Rotator, 1996)
10. 67 Seas In Your Eyes (Dizzy Mizz Lizzy, 1994)
11. Waterline (Dizzy Mizz Lizzy, 1994).
RAPPEL
12. Silverflame (Dizzy Mizz Lizzy, 1994).

Tim m'a confié : "Nous avons peut-être joué "Rotator". Nous le faisons parfois, mais j'ai oublié s'il faisait partie du set à Raismes."


H.E.A.T [22h30 -00h] SUEDE / HARDROCK
https://www.heatsweden.com/

Ce quintet suédois a été fondé en 2007 à Upplands Väsby. Le groupe a fait ses débuts en 2008 avec l'album éponyme "H.E.A.T", paru sur le label StormVox. La solide performance du groupe au Melodifestivalen a stimulé H.E.A.T dans le classement des albums, jusqu'au Top Ten avec "1000 Miles" dans le Top Five. En 2010, "Freedom Rock" a été classé par Classic Rock Magazine UK comme l'un des 50 meilleurs albums de l'année. Ce fut également le dernier pour Leckremo, qui fut bientôt remplacé par Erik Grönwall au chant.

Grönwall a débuté sa participation avec "Address the Nation" paru le 23 mars 2012. C'est durant son ère que j'ai découvert H.E.A.T, à l'occasion de leur prestation au Raismesfest le 14 septembre 2019. Le chanteur nous avait tous sidéré par son engagement vocal et physique ! Renseignement pris, nous découvrions que son talent avait été décelé lors d'une émission télévisée ; en 2009, il a remporté la télé-réalité Swedish Idol. Les vidéos visionnées nous avaient convaincu de son talent extraordinaire. Hélas, fin 2020, Grönwall a quitté H.E.A.T après quatre albums avec le groupe. Je l'ai revu cette année à l'occasion du Hellfest, il a rejoint SKID ROW ; mais il m'y a semblé plus ordinaire, moins charismatique à ce poste…

Le 12 décembre 2020, le groupe a sorti une version alternative de la chanson "Rise" issue de leur précédent album "H.E.A.T II", mais cette fois avec Leckremo revenu au chant.

Finalement, il faut reconnaitre que le quintet présente depuis 2007 une relative stabilité qui les honore ; Jimmy Jay (guitare basse, chœurs, depuis 2007), Jona Tee (claviers, chœurs (depuis 2007), Don Crash (batterie, depuis 2007), Dave Dalone (guitare, chœurs, de 2007 à 2013, et depuis 2016) et Kenny Leckremo (chant, de 2007 à 2010, et depuis 2020).

Le sixième album studio du groupe "Force Majeure" est paru le 5 août 2022. Il s'agit du premier album du groupe depuis "Freedom Rock" en 2010 avec le chanteur original Kenny Leckremo. Le premier single de l'album, "Nationwide", est paru le 25 mars 2022. "Back to the Rhythm" a été choisi comme deuxième single et est sorti le 8 avril 2022.

Nous avons revu H.E.A.T le 17 mai 2022 au Nouveau Casino, pour constater que le chanteur d'origine a, lui aussi, une voix au timbre puissant et clair, un certain charisme… mais différent, moins flamboyant, avec une belle voix … mais à la tessiture moins étendue, au timbre qui me parait moins brillant. Etonnamment, l'apparence de Kenny Leckremo peut rappeler vaguement celle de Sebastian Bach, que Grönwall remplace maintenant au sein de Skid Row. Mais H.E.A.T n'en demeure pas moins enthousiasmant par son énergie et ses mélodies.

Nous revoyons donc cette formation, pour ressentir les mêmes sensations paradoxales. Beaucoup de plaisir à écouter ces mélodies énergiques, endiablées par des accords incisifs de guitares et par un enthousiasme sincère et communicatif de tous les musiciens, y compris le valeureux chanteur. Mais plaisir un peu terni par cette nostalgie persistante de l'époque Grönwall. Je sais, ce n'est pas objectif de s'obstiner ainsi, mais je n'y peux pas grand'chose, c'est juste mon ressenti de ce concert.

Sur quinze titres, trois sont issus de "Force Majeure", quatre de "H.E.A.T II", trois de "Address the Nation", deux de "H.E.A.T", deux de "Tearing Down the Walls", un de "Freedom Rock".

PROGRAMME

  1. Demon Eyes (Force Majeure, 2022)
  2. Rock Your Body (H.E.A.T II, 2020)
  3. Hollywood (Force Majeure, 2022)
  4. Downtown (Address the Nation, 2012)
  5. One by One (H.E.A.T II, 2020)
  6. Keep On Dreaming (H.E.A.T, 2008)
  7. Come Clean (H.E.A.T II, 2020)
  8. Breaking the Silence (Address the Nation, 2012)
  9. Cry (H.E.A.T, 2008)
  10. Point of no Return (Tearing Down the Walls, 2014)
  11. Beg Beg Beg (Freedom Rock, 2010)
  1. Back to the Rhythm (Force Majeure, 2022)
  2. Dangerous Ground (H.E.A.T II, 2020)
  3. Living on the Run (Address the Nation, 2012)
  4. A Shot at Redemption (Tearing Down the Walls, 2014).

 

Cette première journée nous aura apporté à tous déjà beaucoup de plaisir ; au-delà des préférences légitimes, aucun groupe ne m'a paru indigeste. Personnellement, je retiendrai surtout les prestations de LITTLE ODETTA et de DIZZY MIZZ LIZZY.

DIMANCHE 10 SEPTEMBRE 2023 : huit groupes.
(Ouverture des portes 11h30)

Nous accédons au site un peu en retard. Toutefois, le malheur des uns fait le bonheur des autres, c'est bien connu. Cet épisode de chaleur intense nuit au matériel. La console de mixage en a souffert, ce qui a causé un gros quart d'heure de retard, qui se répercutera fatalement sur le reste de l'après-midi. Mais bon, ça nous permet d'assister à la prestation du premier groupe !

BLACK HAZARD [horaire prévu, mais décalé : 12h30-13h00]
https://www.facebook.com/BLACKHAZARDBAND/?locale=fr_FR

Leur biographie nous apprend que ces ch'tis de Cambrai sont parvenu à concrétiser leur projet après le premier confinement. Ce quatuor anglophone se compose de Ludo Loire au chant, Antoine Mercier à la basse, Julien Desseint à la batterie et Thomas Décaillon à la guitare.

Leur premier album "Burning Paradise" est paru ce 3 septembre 2023.

Leur style de musique s’oriente à mon sens délibérément sur un metal rugueux, agressif, avec une voix rauque, le tout puissamment rythmé par une base basse/batterie redoutablement présente.

L'auditoire est encore peu nombreux mais les applaudissements sont là.

Les six titres du programme sont issus de leur opus "Burning Paradise".

PROGRAMME

  1. Loud Earth (Burning Paradise, 2023)
  2. Wild Reasons (Burning Paradise, 2023)
  3. On the Left Side (Burning Paradise, 2023)
  4. Burning Paradise (Burning Paradise, 2023)
  5. Hide in Hell (Burning Paradise, 2023)
  6. Fearless ! (Burning Paradise, 2023).

Mais si je n'écouterai pas cela tous les jours, je m'estime assez séduit par la prestation pour me rendre à leur échoppe pour me procurer le CD de leur premier opus (12€).

THE MERCURY RIOTS [horaire prévu, mais décalé : 13h15-13h45] EUA /ROCK
https://www.facebook.com/themercuryriots?_rdc=1&_rdr

Ce quatuor hard rock basé à Los Angeles s'est constitué récemment, rassemblant des membres des groupes californiens WARNER DRIVE, THE BRAVE ONES et BULLETS AND OCTANE. D'abord un trio, le groupe a ensuite évolué. Jonny Udell (batterie), m'informe par courriel qu'il est entouré de Felipe Rodrigo (guitare), Justin Walker (chant) et Federico Delfino (basse).

Pour l’instant, un seul mini album a été autoproduit, paru en 2022. THE MERCURY RIOTS est actuellement en tournée européenne avec ELECTRIC MARY, ce qui explique sans doute leur présence.

Grosse sensation en ce qui me concerne !  J'ai apprécié leur fougue, et leur style qui me semble relativement proche des atmosphères binaires, et redoutablement efficaces, déjà développées par d'autres tels qu'AC/DC, KROKUS ou autres KORITNI. D'ailleurs le timbre du chanteur m'a fait bigrement penser à celui de Bon Scott. Une petite fantaisie du guitariste, il s'est autorisé une descente dans la fosse, très appréciée du public. Une spectatrice se rappellera longtemps avoir tenu la guitare remise par son titulaire, alors que celui-ci était parti déposer sa veste sur la scène !

Bref, voilà des musiciens qui ne se prennent pas au sérieux, joue à fond la carte de l'attitude rock'n'roll, et ça fait du bien !

Le public est conquis et leur accorde l'ovation dûment méritée !

PROGRAMME
1. Make It
2. Be Yours
3. LA Girls 
4. Sweet Melody (Mirror Eclipse)
5. Make Love 
6. Take Me When You Go (Mirror Eclipse)
7. Save Me A Drink.

MOHO VIVI [horaire prévu, mais décalé : 14h00-14h50] / FRANCE
https://www.ftf-music.com/de/mohovivi/mohovivi.htm

La bio nous indique qu'ils avaient dix-huit ans, lorsque les deux musiciens deviennent amis avant d'intégrer le groupe TRUST, lors de son époque dorée.

Pour ma part, je recense avoir vu Yves "Vivi" Brusco deux fois en tant que bassiste de Trust ; le 21 novembre 1981 à Blois (41) et le 14 janvier 1984 à Paris (15e) puis trois fois en tant que guitariste rythmique de Trust ; le 24 septembre 1988, le 1er avril 1989, et le 25 novembre 1989. En effet, il fut à la basse de 1980 à 1985, puis à la guitare de 2006 à 2011.

Quant à Mohamed "Moho" Chemlakh, je recense l'avoir vu deux fois en tant que guitariste rythmique ; le 21 novembre 1981 et probablement le 14 janvier 1984. "Moho", né en 1957, fut à la guitare de Trust de 1981 à 1983 (ou début 1984?).

La période de 1979 à 1984 est pour moi la meilleure de TRUST, avant que les textes et leurs musiques se perdent en contradiction et en confusions. Cela peut ne pas plaire à tout le monde, mais c'est mon avis. Donc, autant dire que la simple évocation de cette époque, semble-t-il révolue, ne peut que me séduire.

Bien sûr les deux loulous revendiquent aussi légitimement leur existence, et leur réunion a abouti à un premier album, intitulé "Komando" qui est paru le 15 novembre 2022.

Ils sont ici entourés efficacement du guitariste Sylvain Laforge et du batteur Camille Sullet.

On sent que les musiciens ont de l'expérience, la maitrise des sons et de la scène ne fait aucun doute. Bien sûr, je ne peux pas taire mon plaisir de réentendre ici des titres du Grand Trust, fidèlement interprétés (contrairement à ces réinterprétations inadéquates parues en 2020 dans RE‐CI‐DIV). Ces titres n'ont absolument pas vieillis, ni la musique, ni les textes ! Seul bémol, le refrain d' "Antisocial" est chanté en anglais ; il faudra m'en expliquer l'intérêt, surtout ici en France… On ne devrait pas toucher à ce qui appartient à notre patrimoine commun, ce qui est le cas de ce refrain.

Mais il faut bien prendre garde de distinguer notre émotion, ressentie à l'évocation d'une glorieuses période, de notre appréciation sur leurs propres titres qui tiennent la route eux aussi. Les malheureux (?) risquent malgré eux de pâtir de leur passé… Fait notable, ils interprètent une chanson en hommage à Malcolm Young, qui nous manque à tous bien sûr.

L'auditoire est ravi tant par leur évocation du passé que par leur présentation du présent. Ces p'tits jeunes ont de l'avenir !

Sur dix titres, trois sont issus de leur album paru en 2022, et deux sont à paraitre. Cinq titres reprenaient l'époque Trust.

PROGRAMME

  1. Un deux, un deux trois (à paraitre)
  2. Au nom de la race (Reprise de Trust, 1980)
  3. Les seigneurs de la nuit (Komando, 2022)
  4. Les templiers (Reprise de Trust, 1981)
  5. Bang Bang Bang (Komando, 2022)
  6. Passe le temps (Komando, 2022)
  7. Malcolm (à paraitre)
  8. Préfabriqué (Reprise de Trust, 1979)
  9. Toujours pas une tune (Reprise de Trust, 1979)
  10. Antisocial (Reprise de Trust, 1980).

 

THRESHOLD [horaire prévu, mais décalé : 15h05-16h05] GB / PROGMETAL
https://www.thresh.net/

Formé dans le quartier verdoyant du Surrey à la fin des années 80, THRESHOLD s'est véritablement épanoui au cours de la décennie suivante et s'est rapidement imposé comme le principal porte-étendard du metal progressif au Royaume-Uni. À partir des débuts de "Wounded Land" en 1993, le noyau créatif, composé du guitariste Karl Groom et du clavier Richard West, a construit une musique lourde et progressive, combinant des mélodies incisives, des paroles stimulantes (?) et des arrangements complexes mais tonitruants.

Un chanteur d'exception a participé par intermittence à cette aventure ; Damian Wilson (AYREON, ARENA) a assumé ce poste avec un brio particulièrement remarqué de 1992 à 1993, de 1996 à 1998, et de 2007 à 2017. Andrew "Mac" McDermott également (1998-2007). Mais c'est finalement le chanteur d'origine Glynn Morgan qui revient en 2017. THRESHOLD a progressé à travers trois décennies, atteignant sans doute un nouveau seuil de puissance "Legends Of The Shires" de 2017.

Leur douzième album "Dividing Lines" est paru le 18 novembre 2022.

Le groupe se compose actuellement de Karl Groom (guitare, depuis 1988), Richard West (claviers, depuis 1992), Glynn Morgan (chant, de 1993 à 1996, et depuis 2017), Johanne James (batterie, depuis 2000) et Steve Anderson (basse, depuis 2003).

THRESHOLD a déjà joué sur la scène du Raismesfest ; c'était lors de la 4e édition le 21 septembre 2001. En ce qui me concerne, je les ai vus le 13 juillet 2018 (Night of the Prog Festival) et, plus récemment, le 6 mai 2023 (Prog at Sea Festival).

Les choses paraissaient bien engagées pour ce groupe de rock progressif invité dans un festival de hardrock ; un public intéressé et bienveillant s'était massé avec moi devant les grilles, en dépit de la chaleur accablante, et la musique enivrait déjà les esprits. Mais la malchance a vite ralenti les ardeurs des musiciens dépités ; j'ai vite distingué, après deux minutes de jeux, des grimaces sur le visage de Richard, puis à percevoir une diminution puis une disparition de sons venus de son clavier… Pénible séquence pour les musiciens à commencer par le chanteur, vite déstabilisé par cette lacune ! La chaleur (encore elle !!) a causé une panne informatique sur l'ordinateur qui était en effet en plein soleil, même protégé d'un rabat. De très longues et angoissantes minutes ont cassé l'ambiance, et stressé les malheureux techniciens, ainsi que l'Organisation du festival (qui avait déjà à gérer le précédent retard, cqfd). Un ventilateur est installé, et après quelques bidouillages, la Musique peut enfin reprendre ses droits. Les musiciens s'excusent poliment du désagrément mais qui pourrait leur en vouloir, franchement ? Notre bienveillance n'en est qu'encore accrue !

J'apprécie beaucoup leurs harmonies savamment dosées, mises en valeur de soli de guitare sur fond de nappes de claviers, et soutenues par la frappe redoutable Johanne. Ce dernier est saisissant à regarder jouer, sa gestuelle est particulièrement impressionnante. On ne voudrait pas être à la place de sa caisse claire. Glynn semble ravi et épanoui de son retour dans le groupe ; son chant est juste et son charisme lui permet d'exprimer ses chansons avec conviction. Cependant, (syndrome H.E.A.T ?) je ne peux pas m'empêcher de le comparer à son prédécesseur Damian Wilson, dont le timbre et la tessiture était d'un niveau qui me parait supérieur. Mais l'essentiel est que ce remplacement ne nuit pas à l'ensemble, au contraire il a sans doute resserré les liens entre les anciens partenaires !

C'est ainsi que le ressent le public qui acclame (h)ardemment les musiciens qui quittent la scène manifestement soulagés, après un début angoissant !

Parmi sept titres, quatre sont issus de "Dividing Lines", deux de "Legends of the Shires" et un de "Subsurface".

PROGRAMME

  1. Haunted (Dividing Lines, 2022)
  2. The Domino Effect (Dividing Lines, 2022)
  3. Mission Profile (Subsurface, 2004)
  4. Silenced (Dividing Lines, 2022)
  5. Snowblind (Legends of the Shires, 2017)
  6. King of Nothing (Dividing Lines, 2022)
  7. Small Dark Lines (Legends of the Shires, 2017).

Bien décidé à me procurer au moins les CD des deux derniers opus "Dividing Lines" et "Legends of the Shires", je me rends à l'échoppe pour constater la maigreur de l'offre. Aucun CD récent n'est ici proposé. Je ne peux que déplorer cette mauvaise appréciation commerciale ; je suppose qu'ils n'imaginaient pas attirer d'acquéreur dans ce festival a priori éloigné du prog.

ROBERT JON & THE WRECK [horaire prévu, mais décalé : 16h20-17h30] EUA / SUDISTE
https://robertjonandthewreck.com/

Venant de Californie du Sud, Robert Jon & The Wreck s'approprie le son rock sudiste de la côte Est. Depuis leur création en 2011, ces Californiens d'origine ; Robert Jon Burrison (chant, guitare), Andrew Espantman (batterie, chant), Henry James Schneekluth (guitare, chant), Warren Murrel (basse) et Jake Abernathie (claviers) ont électrisé le public du monde entier avec leurs envolées de guitares, leurs riches harmonies vocales et leurs airs mémorables. Le quintet a déjà partagé l'affiche avec des talents tels que Joe Bonamassa, Blackberry Smoke, Peter Frampton, Buddy Guy et Rival Sons.

Leur septième album " Ride into the Light " est paru ce 04 août 2023.

Ils avaient déjà été programmés pour une édition qui avait été annulée pour cause de pandémie. Je mesure ma chance qu'ils n'aient pas été reprogrammés l'an dernier (que j'avais été hélas contraint de manquer), car j'aurais alors manqué une extraordinaire occasion de les découvrir !!!

Inutile de tergiverser ; Cette prestation aura été la meilleure de tout le festival ! Nous avons tous encaissé une claque monumentale !! Dès leur balance préalable j'ai ressenti que ces Américains n'étaient pas venus nous servir la soupe ! D'une conscience absolue, ils maitrisent absolument leur son et leur pupitre de bout en bout.

Chaque musicien s'éclate pour le bonheur commun, mais comment ne pas souligner le talent étourdissant du guitariste Henry James Schneekluth qui n'a cessé de montrer sa virtuosité. Parmi moult soli, il nous a éblouis d'un duo avec le clavier de Jake Abernathie lui aussi d'une maitrise terrible ! Quant à la voix de Robert Jon Burrison, elle nous ramène aux plus belles heures des grands du rock sudiste. Les sourires épanouis du bassiste Warren Murrel et du batteur Andrew Espantman étaient parfaitement légitimés par la garantie de leur apport essentiel à l'ensemble, assurant une cohérence d'une redoutable efficacité !

Je suis amateur de longue date de ce style, mais je le croyais disparu depuis l'extinction progressive de mes héros de jeunesse (LYNYRD SKYNYRD, MOLLY HATCHET, BLACKFOOT,…). Mon état était ici proche de l'extase. Ô et puis mince, disons-le simplement ; j'ai vécu soixante-dix minutes dans un océan de bonheur. Epicétou !

Cet immense plaisir était encore amplifié par le partage avec tout l'auditoire, qui d'un avis unanime aura été durablement marqué par cette prestation mémorable !!! Je vous laisse imaginer la puissance de l'ovation qui' a accompagné la sortie de ces valeureux 'ricains !

Parmi les dix titres interprétés, trois sont issus de "Ride into the Light", trois de "Last Light on the Highway", un de "Wreckage, Vol. 2", un de " Shine A Light On Me Brother", un de " Good Life Pie", et un de "Glory Bound".

PROGRAMME

  1. She’s A Fighter (Wreckage, Vol. 2 (Live), 2022)
  2. Do You Remember (Last Light on the Highway, 2020)
  3. Hey Hey Mama (Good Life Pie, 2016)
  4. Don’t Look Down (Ride into the Light, 2023)
  5. Pain No More (Ride into the Light, 2023)
  6. Don’t Let Me Go (Last Light on the Highway, 2020)
  7. Bring Me Back Home (Ride into the Light, 2023)
  8. Shine A Light On Me Brother (Shine A Light On Me Brother , 2021)
  9. Oh Miss Carolina (Last Light on the Highway, 2020)
  10. Cold Night (Glory Bound, 2015).

Subjugué par cette prestation hallucinante, je me suis précipité à leur échoppe pour me procurer deux CD (2x15€) des albums "Last Light on the Highway"+"Shine a Light on Me Brother" et un t-shirt (25€) qui de surcroit indiquait opportunément leur passage à Raismes parmi les dates de tournée.

Je confesse avoir peiné à me remettre de ces émotions, avant de me recadrer pour la prestation suivante…

ELECTRIC MARY [horaire prévu, mais décalé : 17h50-19h] : AUSTRALIE / rock
https://www.electricmary.com/

Ce quintet s'est formé en 2003 à Melbourne. Sa biographie expose : "Après avoir passé du temps aux Electric Lady Studios de Jimi Hendrix à New York en 2003, l'étincelle s'est allumée à l'intérieur de Rusty pour remonter le temps et créer quelque chose de nouveau à partir des cendres du rock'n'roll encore brulantes en lui, et trouver les bonnes personnes qui ressentent la même chose à propos de l'influence des années 70 sur la musique rock."

Le cinquième album "Mother" est paru le vendredi 15 février 2019 via Listenable Records. Etonnamment, le groupe s'avère peut prolifique… Ce n'est pas une critique, mais un constat. Mieux vaut s'exprimer peu mais mieux, sauf que ce dernier ne semble pas faire l'unanimité au regard des chroniques. A suivre, donc …

ELECTRIC MARY se compose actuellement de Rusty Brown (Chant), Pete Robinson (Guitare et chant), Alex Raunjak (basse, Harmonica et chœur), Brett Wood (guitare et chœur), Paul (Spyda) Marrett (batterie).

Eux aussi ont été reprogrammés à cause de la pandémie. Je suis content d'assister à leur concert car ces australiens envoient du lourd également, dans un hardrock ébouriffant, qui n'est pas sans rappeler d'autres compatriotes des kangourous.

Ce concert continue de maintenir le public sous pression, qui acclame ces fous furieux comme il se doit !

Parmi treize titres, six sont issus de "Down to the Bone", un de "Mother", un de "The Last Great Hope", un de "Four Hands High", un de " Electric Mary III ", un de "From the Vault" et deux sont des monoplages récents.

PROGRAMME

  1. Let me out (Down to the Bone, 2008)
  2. Gasoline & guns (Down to the Bone, 2008)
  3. 3 days gone (monoplage, 2022)
  4. Luv me (Down to the Bone, 2008)
  5. Gimme love (Mother, 2019)
  6. No one does it better than me (Down to the Bone, 2008)
  7. The Dealer (monoplage, 2023)
  8. Sweet mary c (The Last Great Hope, 2014)
  9. One foot in the grave (Down to the Bone, 2008)
  10. Hey now (Four Hands High, 2004)
  11. MBF (From the Vault, 2012)
  12. OIC (Electric Mary III, 2011)
  13. One in a million… (Down to the Bone, 2008).

Là encore leur politique commerciale me mais laisse perplexe ; seul le dernier opus "Mother" (2019) est disponible… Puisqu'il n'est pas réputé le meilleur, je m'abstiens de son acquisition.

MIKE TRAMP [19h20-20h30]  DANEMARK / HARD ROCK FM 
https://trampthology.com/

WHITE LION était un groupe de glam metal dano-américain formé en 1983 à New York par le chanteur/guitariste danois Mike Tramp et le guitariste américain Vito Bratta. Principalement actifs dans les années 1980 et au début des années 1990.

Son quatrième album "Mane Attraction" est paru le 2 avril 1991. A une époque où j'étais très branché "heavy-metal", je me l'étais pourtant procuré dès le 20 avril, avant de me rendre le 28 mai suivant, à leur concert au Palais des Sport de Paris (avec Mr. BIG en invité). Et figurez-vous que j'avais bien aimé ; c'était ma parenthèse "fm". Hélas, White Lion s'est dissous en 1992 submergé par la vague grunge. Mike Tramp a tenté en vain de reformer White Lion avec de nouveaux musiciens en 1999, puis en octobre 2003, alors qu'il avait annoncé un peu précipitamment une réunion du White Lion avec les membres originaux. Cette affirmation a été rapidement démentie par les autres anciens membres. Plus tard, Tramp a déclaré que Vito Bratta ne voulait rien avoir à faire avec des retrouvailles. Nouvelle vaine tentative en 2004. Finalement, il se contente désormais d'évoquer cette époque en son nom propre… dommage. Mais bon de toutes façons, mieux vaut ne pas trop s'attarder sur le personnage qui relaie volontiers des thèses conspirationnistes quelque peu fantaisistes …

Reste à évaluer avec quels musiciens il parviendra à nous remémorer ce passé révolu. "Songs of White Lion" est un album de Mike Tramp contenant de nouvelles versions réenregistrées des chansons de White Lion, paru via Frontiers Music le 14 avril 2023. Mike Tramp (chant), s'est accompagner pour cet album de  Marcus Nand (guitares), Claus Langeskov (basse), Alan Tschicaja (batterie) et Sebastian Groset (claviers) et Christoffer Stjerne (?). Seront-ce les mêmes sur scène ?

Eh bien je ne suis pas autant déçu que j'aurais pu l'imaginer. Certes, on est loin de la formation de l'époque et de surcroit les morceaux sont joués avec une mollesse affligeante, à l'instar de la prestation de Def Leppard au Hellfest cet été. Mais en surmontant cette lenteur, on peut apprécier la voix intacte de Mike et le talent de son guitariste qui parvient très bien à interpréter les soli requis.

Bon, le Mike est très bavard et baigne lourdement en pleine nostalgie, ce qui a pu agacer certains mélomanes. Il rappelle plusieurs fois que nos cheveux ont blanchi, que notre barbe a poussé, que sa crinière est fatiguée,  blablabla… C'est certes un peu déprimant, mais bon, le fait est que le temps est passé, il faut bien s'en accommoder. Il ferait bien de se ressaisir avant de sombrer plus bas. Et musicalement,  son aîné Ian Paice va lui montrer dans quelques minutes que le tempo des œuvres sacrées, cela  se respecte !

Les douze titres évoquent comme prévu la période glorieuse (1987-91) de WHITE LION. Manifestement, le début du groupe l'a profondément marqué puisqu'il a choisi d'appuyer son évocation sur six titres parus en 1987, puis trois titres parus en 1989, et trois titres parus en 1991.

PROGRAMME 
1. Hungry (White Lion, Pride, 1987)
2. Lonely Nights (White Lion, Pride, 1987)
3. Tell Me (White Lion, Pride, 1987)
4. Living on the Edge (White Lion Big Game, 1989)
5. Cry for Freedom (White Lion Big Game, 1989)
6. Little Fighter (White Lion Big Game, 1989)
7. Love Don't Come Easy (White Lion, Mane Attraction, 1991)
8. Wait (White Lion, Pride, 1987)
9. When the Children Cry (White Lion, Pride, 1987)
10. Broken Heart (White Lion, Mane Attraction, 1991)
11. Lady of the Valley (White Lion, Pride, 1987)
12. Farewell to You (White Lion, Mane Attraction, 1991).


IAN PAICE PURPENDICULAR [21h-22h30]
https://purpendicular.eu/

Bien évidemment, le seul nom du batteur mythique d'un groupe légendaire suffit a attisé le feu de la curiosité du mélomane que je suis. Paradoxalement, si j'ai pu le voir officier à neuf reprises, ce fut d'abord lorsqu'il jouait avec WHITESNAKE (le 29 novembre 1980), puis avec Gary MOORE (les 21 mai 1983 et 29 mars 1984), avant de le voir six fois dans son milieu naturel, au sein de DEEP PURPLE, à compter du 8 juillet 1985 !

J'ignore ce qu'il peut produire en dehors de son groupe, mais je gage volontiers que ce sera de la qualité. Après tout bien d'autres batteurs ont opté pour une démarche similaire (citons notamment Nick Mason bien sûr, mais aussi Brian Downey, Mike Portnoy, Chris Slade, -tiens, ces trois-là sont venus ici au Raismesfest !-).

Toutefois, PURPENDICULARE, a été formé en octobre 2007 par le chanteur irlandais Robby Thomas Walsh. Sa bio nous explique : " [il] est né à Dublin et a appris son métier auprès de chanteurs tels que Ian Gillan, Robert Plant, David Coverdale, avec amour pour le Blues, le Rock N Roll, le Hard Rock, le Classique et la Soul. Avec plus de 25 ans d'expérience, il a joué dans plusieurs groupes semi-pro avant de devenir pleinement professionnel avec PURPENDICULARE. L'histoire à succès de PURPENDICULARE est tout simplement incroyable, puisque lors dès la première année de tournée, le groupe en a effectué une partie européenne avec …le batteur original de DEEP PURPLE, Ian Paice ! Celui-ci paru séduit puisqu'il commenta, un peu plus tard en 2012 : "Ce groupe est l'un des meilleurs groupes avec lesquels je travaille, vous allez les adorer, ces gars-là sont tellement bons que je n'ai qu'à me soucier de moi-même". Une amitié s'est ainsi nouée avec le chanteur Robby Thomas Walsh.

Depuis 2011, la formation a évolué, attirant des joueurs plus expérimentés. D'après son site, le groupe se composerait ainsi actuellement de Frank Pane (guitares, depuis 2012), Malte Frederik Burkert (basse, depuis 2013) ; il énonce un bassiste (Corrado Solarino, claviers, depuis 2013), que je n'ai pas reconnu sur scène alors que je me souviens avoir entendu la présentation d'un "Alessandro…". Bref, les musiciens devant nous sont talentueux mais leur identité reste à confirmer …

Afin de revoir au plus près ce héros de mes années antérieures (vade retro Mike !…) je me positionne au deuxième rang, excentré face au clavier. Observations essentielle, la sonorisation me semble excellente. La batterie n'est pas surmixée ; le père Ian a sans doute bien des défauts, mais n'est pas égocentrique ! Sans doute a-t-il su tirer des enseignements en observant les humeurs de Richie ! Mais là je m'égare…

L'éclairage n'est pas terrible. Certes je distingue bien notre batteur, et le chanteur, mais pour le reste c'est compliqué de voir leur minois et les sentiments s'y exprimer. La chasse aux images s'avère compliquée.

D'entrée de jeu, je suis agréablement surpris par le choix du titre ; "Highway Star" comme pour l'intro sur la récente tournée avec ses copains ! La suite me ravit tout autant, car il évoque aussi sa participation au Serpent Blanc ; à ce stade on aurait apprécié une évocation de Gary Moore, mais bon …

On le sait, DP a souvent puisé des accords ou des inspirations dans d'autres répertoires antérieurs. "Hush" en fait partie, mais dans notre mémoire collective des metallos, c'est DP épicétou ! Du coup, la présente version part en vrille avec une courte évocation de la comédie musicale "Jesus Christ Superstar" (1970) de Lloyd Webber et Rice, qui, soit dit en passant, avait été chantée aussi par Ian Gillan. "Lazy" est précédé de la très belle intro au clavier. Fantaisie encore, durant "Black Night" avec un extrait de "Sweet Home Chicago" de Robert Johnson. La mémoire du regretté Jon Lord est de nouveau honorée par une courte interprétation au piano de "Pictured Within". S'en suit "Perfect Strangers" que je n'osais pas espérer ! En effet, c'est sur cette tournée là que j'ai vu DP pour la première fois, séquence émotion.

Ian ne pouvait pas décemment ignorer l'œuvre de Robby ; deux titres de PURPENDICULAR ont parfaitement leur place dans de registre. Robby qui, disons-le, n'a pas démérité, loin de là. Il a su interpréter le répertoire de Gillan avec respect et talent. Sa tessiture et son timbre s'en rapproche assez fidèlement. Je me suis même demandé s'il oserait un audacieux mais très risqué "Child in Time" ! Il s'en est abstenu et je peux le comprendre.

C'est un auditoire aux anges qui ovationne le Monsieur et ses complices !

PROGRAMME

  1. Highway Star (reprise de Deep Purple)
  2. Walking in the Shadow of the Blues (reprise de Whitesnake)
  3. Hush (reprise de Joe South, puis DP)
  4. Human Mechanic (Purpendicular, Human Mechanic, 2022)
  5. Lazy (reprise de Deep Purple)
  6. Ready an' Willing (reprise de Whitesnake)
  7. No One's Getting Out Alive (Purpendicular, Human Mechanic, 2022)
  8. Black Night (reprise de Deep Purple)
  9. Pictured Within (reprise de Jon Lord, 1998)
  10. Perfect Strangers (reprise de Deep Purple)
  11. Space Truckin' (reprise de Deep Purple)
  12. Smoke on the Water (reprise de Deep Purple).

RAPPEL :

  1. Stormbringer (reprise de Deep Purple).

 

C'est ainsi en toute beauté que se termine cette édition anniversaire. Certains prétendront que c'était la plus belle de toutes. Je ne me hasarderai pas à ce genre de comparaison aussi fastidieuse qu'inutile. Nous attendons juste la vingt-quatrième avec l'impatience de mélomanes jamais rassasiés ! Je compte pour cela sur cette Armée de bénévoles toujours aussi cordiaux, sur Bertrand dont les interventions introdutives pour les groupes sont toujours aussi hilarantes, et sur Philippe bien sûr, le Sage qui mène ce Festival pour qu'il dure !
Le public s'évapore dans la nuit, mais les étoiles ne sont pas seulement dans le ciel, elles sont aussi dans nos yeux ! Oï !