Une fois de
plus, une légère angoisse m'étreint avant de rédiger un petit relevé de mes
impressions ressenties lors d'un concert de Steven Wilson. Ce récit je le
rédige avant tout pour moi et je ne fais qu'une confiance relative en ma
mémoire à moyen terme ; du coup je me dois de relater les détails qui ont
contribué à exalter mon plaisir. Mais finalement est-ce dans les détails que
les émotions d'un tel concert se reflètent ? Pas sûr.
En tous cas,
ce qui me vient de suite à l'esprit c'est la satisfaction d'avoir assisté à un autre
concert hors norme qui a répondu à beaucoup d'espoirs : en acte un, l'intégrale
de HCE. Puis, en acte deux plusieurs reprises de Porcupine Tree et, de
surcroit, une reprise de Storm Corrosion. Ninet Tayeb dont la présence est indéterminée
sur la tournée était bien là ce soir. Et enfin, cerise sur le gâteau une
magnifique reprise de "Space Odditty" en hommage à David Bowie.
Petit regret,
car il faut bien en avoir un, histoire de relativiser la chose ; ce soir le
groupe n'était pas encore (à mon humble avis) dans sa configuration idéale
puisque Marco Minnemann, Theo Travis, et Guthrie Govan n'étaient pas là. Leur
talent et leur fantaisie m'ont parfois manqué mais pas au point toutefois de
gâcher mon plaisir. Craig Blundell et Dave Kilminster assurent cependant
correctement leur partie.
Nick Beggs et
Adam Holzmann ont pleinement donné satisfaction par leur sensibilité, leur
efficacité et leur engagement pour accompagner un Steven Wilson plus radieux et
accompli que jamais.
Pratiquement
rien à reprocher à l'interprétation de "Hand Cannot Erase"
intégralement repris pour l'acte un. Juste cette pointe de sensibilité en moins
en raison de l'absence des protagonistes sus cités. Je souligne l'interprétation
de "Transience" dont on regrettait l’absence des concerts précédents,
durant laquelle Nick délaisse sa basse pour la guitare.
Cet acte un fut
un grand moment de bonheur accentué avec l'interprétation des somptueux
"Routine" et "Ancestral" par Ninet Tayeb.
Cette
chanteuse israélienne, que je ne connaissais pas avant sas participation à HCE,
m'a ce soir totalement convaincu de son talent. Son timbre est magnifique et sa
présence humble, délicate et sans excès a ravi mon ouïe et ma vue. Pourtant, si
j'avais adoré sa prestation du HCE, j'étais en revanche plus critique sur son
interprétation de "Don't Hate Me" sur 4 ½ avec cette voix
excessivement implorante. Mais ce soir elle a gommé cette imperfection sur ce
titre, excellemment interprété dans la seconde partie de soirée. On se prend à
rêver d'une collaboration renouvelée dans l'avenir …
L'acte 2 m'a
également réjoui par l'équilibre de la programmation : cinq titres du
prestigieux passé avec Porcupine Tree, deux titres du très bon mini opus 4 ½ (dont
mon préféré " Vermillioncore", et deux titres de son répertoire
personnel. Deux moments délicieusement surprenants : la reprise du lugubre
"Drag Ropes" de Storm Corrosion fut un pur régal de mélodie
mélancolique accentué par le délicieux passage de chœur à trois voix (Nick,
Steven et Dave), puis bien sûr, à l'occasion du rappel, l'interprétation
émouvante de "Space Odditty" de David Bowie.
Cet hommage
appuyé a encore accru mon respect pour le talent énorme et pourtant humble de
Steven. En le regardant s'exprimer accompagné de Ninet avec ce fond de scène à
l'effigie de l'un de ses principaux inspirateur, on ne pouvait que comprendre
et être ému avec eux. En tous cas, pour une fois Paris aura été favorisé car ce
titre n'a pas été repris sur toutes les dates depuis le décès du chanteur, même
en Angleterre !
Hormis son
voilage (aussi agaçant qu'inutile, puisque malencontreusement soulevé par un
courant d'air mal venu) installé devant la scène pour deux titres on s'est
réjoui d'une belle mise en scène avec cet écran de fond de scène illustrant la
plupart des titres. La soirée se clôt avec " The Raven", le temps est
passé trop vite et pourtant lorsque le groupe salue son public il est 23h15, ce
qui signifie que nous venons de passer trois heures et quart (certes, en
comptant l'entracte) sur un nuage.
Bref, un mot
s'impose : MERCI ! Merci Steven, continue à nous émerveiller ainsi et à nous
donner l'impression de voyager dans un espace étrange et magique, a space
oddity.
PROGRAMME
ACTE 1:
First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine (chanté par Ninet Tayeb)
Home Invasion
Regret #9
Transience
Ancestral (chanté par Ninet Tayeb)
Happy Returns
Ascendant Here On...
ACTE 2:
Drag Ropes (reprise de Storm
Corrosion)
Open Car (reprise de Porcupine
Tree)
My Book of Regrets (4 ½)
Index
Lazarus (reprise de Porcupine Tree)
Don't Hate Me (reprise de Porcupine
Tree) (chanté par Ninet Tayeb)
Vermillioncore (4 ½)
Sleep Together (reprise de
Porcupine Tree)
RAPPEL:
Space Oddity (reprise de David
Bowie) (chanté par Ninet Tayeb)
The Sound of Muzak (reprise de
Porcupine Tree)
The Raven That Refused to Sing.