dimanche 18 décembre 2022

LACHY DOLEY – New Morning (Paris 10ème) – dimanche 18 décembre 2022

Depuis un peu plus d'un an, des âmes bienveillantes avaient attiré mon attention sur des vidéo musicales diffusées sur YouTube, montrant ce surdoué des claviers. Evidemment impressionné par le personnage, il est cependant difficile de suivre tous les artistes ; celui-là, comme d'autres, avait vocation à poursuivre ses prestations à mon insu. J'avais bien vu vaguement qu'il passait en Europe pour quelques dates, mais mon calendrier était déjà bien chargé et j'avais donc délibérément négligé ce concert.

Toutefois, en discutant sur les réseaux sociaux j'ai pressenti le danger de manquer une soirée présentée comme, je cite : "Le 1er concert en France du "Jimi Hendrix de l'Orgue Hammond" !". Je me suis donc donner pour objectif d'arriver à temps au New Morning ce dimanche soir, après mon retour du Spirit of 66 par des routes encombrées, même si cela relevait de la gageure. Malgré tout, je parviens à me présenter à l'entrée où patiente une petite quinzaine de mélomanes sous une bruine glaciale de nuit hivernale. En dépit de la raison de notre présence ici, nous ne pouvons ignorer l'excitation des rues alentour ; notre public s'étoffera à l'issue de la finale de la coupe du monde de football.

LE SITE : Situé au 7-9 rue des Petites-Écuries, au cœur du 10ème arrondissement de Paris, dans les locaux de l'ancienne imprimerie du journal Le Parisien, le New Morning est en fait un club dont la programmation est dédiée principalement au jazz. Il a été fondé en 1981 par Eglal Farhi, une franco-égyptienne, journaliste enseignante, puis directrice du club. Depuis le décès de cette dernière en 2010, il est dirigé par sa fille Catherine Farhi. Des artistes de renom s'y sont produit tels que B. B. King, Prince, Didier Lockwood, Chet Baker, Pat Metheny, Dizzy Gillespie… Pour ma part, j'avais découvert ce bel auditorium le 14 mai 2014, à l'occasion d'un concert atypique en ces lieux, celui du groupe de hard rock espagnol ELDORADO.

Cet établissement dispose d'une capacité de 500 places. (Ce soir, il restait de la place)

Lorsque les portes s'ouvrent enfin, je pensais naïvement pouvoir me procurer un ticket d'entrée au guichet, mais non. Il m'est demandé d'en commander un sur internet (26 €), de le télécharger puis de montrer le code barre. Drôle d'époque décidément ; sans mon portable je ne pouvais tout simplement pas participer au concert !… Le temps que j'accomplisse la procédure, évidemment tous les autres me passent devant… Mais bon, ce n'est pas bien grave car la configuration de l'auditorium offre de bonnes conditions d'écoute et de positionnement. Une fois admis, j'aurais pu me placer au bord de la scène, au pied du clavinet, mais je préfère rester un peu en retrait, en me calant sur la gauche, du côté dudit pupitre.

ROSAWAY [19h45-20h35].

Ce duo français, mais anglophone, fondé en 2017 exprime une musique qualifiée d'électro-pop-jazz et se compose, d'après les sites consultés, de musiciens anonymes officiant sous les pseudonymes "Rachel" et "SteF" ; une présentation rapide en fin de prestation ne m'a pas permis d'entendre les patronymes. On n'en saura pas davantage. (Ajout du 15/2/23 : je viens d'apprendre qu'il y a Rachel Ombredane)

Ils ont enregistré trois monoplages, "Walk" (2019), "Midnight" (2021), "Freedom" (2018) et deux mini albums (4 titres) "Stranger" (2019) et "Dreamer" (2020).

Une excellente sonorisation a permis au duo de s'exprimer de manière audible. Les pupitres de micro, flûte et batterie furent constamment perceptibles. Pour la petite partie de la scène qui leur était dévolue, le duo dispose d'un éclairage tamisé, mélange de blanc chaud et blanc froid, mais cependant suffisant pour distinguer les musiciens.

Le duo montre un certain gout pour la mise en scène ; les deux acolytes se présentent dos à dos, lui, est coiffé d'un large chapeau rouge écarlate et elle, dotée ma foi d'une jolie plastique, est en soutien-gorge.

Sur le plan musical, très vite, je perçois ce qui va m'agacer. Comme beaucoup, j'apprécie mieux ce que je comprends. Or, je ne comprends pas ce recours à une boite à sons ; à la rigueur je le tolèrerais mieux pour des musiciens de trottoir ou de métro. Oui, je suis de la vieille école ; ma conception d'un concert, c'est un musicien, un instrument, ou l'inverse. Un instrument pour plusieurs musiciens, ou un musicien pour plusieurs instruments. Remplacer ces deux éléments par une machine me parait incongru et surtout sans âme.

Cependant, je parviens à surmonter cet écueil, et à apprécier cette musique à la fois légère et dansante, alliant effectivement électro, pop, et jazz avec une certaine élégance. "Rachel" dispose d'une belle voix au timbre rappelant souvent le gospel ou la soul. Très à l'aise et expressive avec sa flûte traversière elle dégage une personnalité captivante et intense. Quant à "SteF", il occupe son poste de batteur avec une admirable ferveur, une belle énergie. L'ensemble produit une ambiance entrainante.

Au final je suis donc assez séduit par la prestation, mais compte tenu du concept j'aurais juste donné une obole dans leur panier en osier, avant de me précipiter pour attraper mon métro.

Le public s'enthousiasme volontiers et accorde de belles ovations. Quant à moi j'applaudis poliment pour leur talent individuel indéniable.

Titres du programme à déterminer.

LACHY DOLEY [21h-22h40]

Lachlan R "Lachy" Doley est né le 21 avril 1978 et a grandi à Adélaïde (Australie). Chanteur et auteur-compositeur, il a débuté musicalement avec Clayton, son frère ainé qui se chargeait de l'orgue Hammond, pendant que lui se chargeait déjà du clavinet. Ils jouent longtemps ensemble, puis en 2011, Lachy se lance dans un parcours en solo. Il fonde ensuite The Lachy Doley Group en s'entourant d'un bassiste et d'un batteur, avec lequel il enregistre un album qui parait en septembre 2013 sous son propre label.

A ce jour, son trio se compose du batteur Jackie Barnes et du bassiste Joel Burton.

Sa discographie est compliquée à déterminer (entre concert semi-acoustique ou pas, et studio…) mais son album le plus récent est "Studios 301 Sessions", paru le 17 Septembre 2021, chez le label All the Stops. Cette prestation s'intègre dans une tournée européenne comprenant neuf concerts en douze jours, dans sept pays. Ils disposent pour seul chauffeur et technicien de tournée, de Wouter Bakker.

L'acoustique de ce véritable écrin idéal pour les musiciens, a permis de jouir d'une sonorisation parfaitement adaptée à l'atmosphère voulue. Un éclairage tamisé, principalement blanc (chaud ou froid) parfois légèrement irisé, à l'ambiance de club, a mis en valeur les musiciens et leurs instruments avec sobriété mais efficacité. Seul le mur de fond était parfois teinté. La scène n'est pas bien grande, surtout au regard de l'agitation constante de Lachy, mais cela contribue sans doute au trio d'entretenir sa complicité.

Sa prestation est parfaitement conforme à mes impressions issues des visionnages de vidéos. Cet artiste vit totalement et sincèrement sa musique ; on peut dire qu' "il a le blues dans la peau". Il n'en demeure pas moins extraverti et charismatique ; il n'est pas du genre enfermé dans une mélancolie inconsolable. Que nenni, il raconte sa vie, ses émotions. Il tape les mains qui se tendent vers lui, il rit, il sautille vers ses acolytes, quand ce n'est pas sur son siège. Intenable et très expressif, il se dresse debout aux accords les plus énergiques, ou se colle au clavier comme pour approfondir sa tonalité plaintive. Il se penche vers le public pour attiser son excitation, ou vers le levier du clavinet pour accentuer les sonorités guitaristiques.

Jackie Barnes et Joel Burton font preuve de beaucoup de complicité, les regards, les sourires en disent long sur l'ambiance au sein du trio. Les deux soutiens montrent une grande efficacité, alliant finesse et énergie selon les tempi.

Le meneur transmet sa passion avec bonheur. Ce mec est tout simplement réjouissant, avec lui le blues n'est pas triste. Enfin, pas définitivement. Son énergie débordante est communicative. Le public répond avec enthousiasme et entretient ainsi la satisfaction du trio à jouer pour la première fois dans cette salle parisienne.

Parmi douze titres, il interpréta trois reprises des années 70, mais aussi deux titres issus de "Make or Break" 2019), cinq de "Conviction" (2015), un de "Lovelight" (2017) et un de "S.O.S. (Singer Organ Soul " (2013).

PROGRAMME
Stop Listening To The Blues (Conviction, 2015)
Conviction (Conviction, 2015)
Voodoo Child (J Hendrix, 1970)
Give It (But You Just Can’t Take It) (Make or Break, 2019)
Only Cure for the blues is the blues (Lovelight, 2017)
Make It Up (Conviction, 2015)
Use Me (Bill Withers) (Conviction, 2015)
Frankly My Dear I Don’t Give A Damn (Conviction, 2015)
Enchainé avec Just kissed my baby (the Meters, 1974)
A Woman (Make or Break, 2019)
Still In Love (S.O.S. (Singer Organ Soul), 2013).
RAPPEL :
I’m a Man (Spencer Davis Group, 1967).

Pour info, le surlendemain au Spirit of 66 ils joueront : Gimme Some Lovin (Spencer Davis Group, 1967), et Fortunate Son (Creedence Clearwater Revival, 1969) avec comme invité leur roadie Wouter Bakker.

A l'échoppe (qui était restée sans surveillance pendant toute la soirée !!), ce sont les trois musiciens en personne qui se rendent disponibles pour proposer leurs marchandises ; CD, t-shirt, poster. Disponibles aussi pour dédicacer leurs albums (j'en prends deux) et discuter de leur prestation ! Avec un peu de patience, ils posent volontiers pour un portrait. Leur état d'esprit est d'une fraicheur admirable ! Je leur ai dit et je le pense sincèrement : "Be back, the sooner the better !".

A lire les réactions/remerciements des trois musiciens sur leur page Facebook au moment de rentrer au pays, je pense qu'ils auront conservé une excellente impression de leur accueil. On peut raisonnablement estimer les revoir en 2023 !

 

vendredi 16 décembre 2022

MOSTLY AUTUMN – Spirit of 66 (Verviers, Belgique) – vendredi 16 décembre 2022

LE CONTEXTE

C'était déjà pour découvrir MOSTLY AUTUMN que nous avions découvert cette mythique salle, le Spirit of 66, ce vendredi 3 juin 2022. Le calendrier des concerts de ce bel écrin nous a tentés bien souvent au cours de l'année mais son éloignement de Paris (environ 400 km/4 heures de routes) ralentit nos ardeurs, quand même. Oui, il nous arrive d'être raisonnables. Les voisins de ce prestigieux établissement ont bien de la chance, épicétou.

A l'instar de CAMEL et de LAZULI, MOSTLY AUTUMN est de nature à nous faire déplacer sur de longues distances puisque la probabilité de les revoir à Paris reste faible à ce jour. En dépit de conditions hivernales sur les routes (brouillard, verglas, neige), nous avons maintenu notre engagement pris depuis le 8 octobre…

L'accueil particulièrement convivial, chaleureux, accueillant du personnel de l'hôtel des Ardennes (ah, Maggi c'est un personnage !), et de la friterie à proximité, nous a rapidement fait oublier ces aléas.

LE GROUPE, brève biographie

Mes récits de concert n'ont pas vocation à s'attarder excessivement sur la biographie des artistes. Mais je rappelle ici volontiers le pedigree de MOSTLY AUTUMN. Parce que ces musiciens méritent une attention particulière, compte tenu des émotions que leur Musique me procure.

Ce groupe originaire de York, (North Yorkshire) s’est formé en 1995 autour de Bryan Josh, chanteur et guitariste et de la chanteuse Heather Findlay (qui mène maintenant une carrière solo depuis 2010). A la base, leurs prestations consistaient principalement à reprendre des titres de Pink Floyd, mais, au fil du temps et des changements d'effectifs, leur musique s'est forgé une identité, en fusionnant diverses influences, notamment Pink Floyd donc, mais aussi Fleetwood Mac, Genesis, Jethro Tull ou Camel. Les ingrédients subtilement dosés se composent de superbes mélodies enveloppées de voix féminines sensuelles et envoutantes, et transcendées de longs soli de guitares. Cet enchantement musical mêle brillamment du rock à la fois puissant et mélodique avec des thèmes folkloriques, traditionnels, celtiques.

Il me semble intéressant de rapporter ce que Bryan raconte pour expliquer comment lui est venue l'idée du nom de son groupe : "Le nom "Mostly Autumn" est né en 1992, alors que Liam (Davison) et moi buvions dans un pub appelé The Newfield Inn à Dunnerdale, dans la région des lacs. Je savais que je voulais donner au projet un nom ayant un rapport avec l'automne et lorsque, de but en blanc, Liam a pointé du doigt un rail de carte postale indiquant "Mostly Sheep", je n'ai vu que le mot "mostly". Cela m'a frappé et c'est ainsi que le nom a été créé. J'ai et j'ai toujours un grand amour pour la saison de l'automne. Outre les changements de couleurs et les parfums frappants, je trouve que c'est une période très provocante, très nostalgique et puissante avec sa beauté époustouflante et un certain air de tristesse, mais avec un grand sentiment d'optimisme. La période entre l'automne et Noël a toujours été l'une de mes préférées." Je le comprends d'autant plus que je préfère l'automne également…

Bryan a demandé à Iain Jennings de jouer pour MOSTLY AUTUMN au pub "The Northern Wall" à York en 1997, pour remplacer temporairement leur claviériste qui ne pouvait pas venir. Iain se souvient n'avoir disposé que de peu de temps pour répéter avant le concert, mais il apprécia vraiment la musique car elle lui semblait différente de tout ce qu'il 'avait joué auparavant. Une belle complicité durable est ainsi née.

Angela Gordon rencontre Bryan Josh en 1997, c'est le début de son aventure avec MA. Elle suspend toutefois sa participation en 2007 pour une pause maternelle, avant de revenir en 2016. Une multi-instrumentiste de talent, capable d'alterner avec grâce et sensibilité les flûtes (traversière, picolo, fifre), les synthétiseurs, les percussions ou les chœurs.

Avec la parution du premier opus "For All We Shared..." en 1998, MA démontre déjà de très belles compétences. Dès 1999, MA fut remarqué et honorés, notamment en obtenant le trophée de meilleur nouveau groupe accordé par la "Classic Rock Society".

Arrivé en mai 2000, Andy Smith fait partie du groupe depuis leur troisième album. Mais en fait, c'est un ami de longue date, alors qu'il était ingénieur du son et éclairagiste. Il avait donc eu tout le temps de se familiariser avec l'univers de MA avant d'accepter de mettre ses compétences à son service pour remplacer le bassiste parti pour raisons familiales.

Chris Johnson est un auteur compositeur, ingénieur du son et universitaire qui semble s'épanouir pleinement au sein de MA depuis 2006, même s'il s'est aussi accordé une pause entre 2007 et 2014. Sa sensibilité, autant à la guitare qu'au chant, constitue un apport magistral (écoutez en particulier "Silver Glass" et "Changing Lives").

Un soir de fin 2004, Bryan entend Olivia Sparnenn chanter sur une scène et lui demande de faire les chœurs au sein de MA pour le lancement de l'album "Storms Over Still Waters", à l'Astoria. Puis Iain lui demande à son tour des collaborations de son côté. Tant et si bien qu'en 2010, Olivia a accepté l'offre de Bryan de prendre la relève de Heather Findlay en tant que chanteuse principale de Mostly Autumn. L'entente est telle que, sur le plan personnel, Olivia a épousé Bryan Josh en 2013, union dont est issue une fille, opportunément nommée Autumn.

Le poste de batteur semble être le plus délicat pour MA puisque Henry Rogers est le neuvième batteur. Arrivé en 2018, c'est ainsi le membre le plus récent. Recruté pour sa polyvalence et son expérience dans des styles musicaux différents, il a déjà officié au service du funk, de la soul, du progmetal.

Même si tous leurs enregistrements en studio rivalisent de qualités, leurs prestations scéniques sont légitiment remarquées par leur maitrise des atmosphères et par leur durée. Nous avons pu constater lors du concert de juin que ce groupe dégage une aura particulière. Son histoire humaine contribue sans doute à cette impression.

L'opus "White Rainbow", paru fin 2018 (ou le 1er mars 2019, selon les sources…) rend un hommage touchant à Liam Davison, longtemps guitariste de MA et ami d’enfance de Brian Josh, disparu brutalement fin 2017. Selon moi, c'est leur chef d'œuvre ; cet album transpire une émotion tellement sincère qu'elle en est à la fois indescriptible et presque palpable. Un opus indispensable dans la discothèque de tout mélomane.

Le quatorzième album, le superbe "Graveyard Star" est paru le 24 septembre 2021.

Bryan Josh (chant et guitares), et Iain Jennings (claviers, depuis 1997) sont donc désormais entourés d'Olivia Sparnenn-Josh (37 ans, chant, percussions, flûte à bec, depuis 2005), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, 1997-2007, et depuis 2016), Chris Johnson (guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, 2006-2007, et depuis 2014), Andy Smith (basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).

LE CONCERT [20h30/21h30 – 21h50 /23h45]

Afin de se protéger du froid glacial (en dessous de zéro), nous nous réfugions dans le tunnel d'accès d'où nous percevons avec plaisir et admiration les derniers réglages préparatifs au concert ("Soundcheck", pour les anglicistes). Même en répétition, ces artistes assurent admirablement. Ce petit apéritif sonore accroit encore notre excitation. Peu après 19h les portes s'ouvrent enfin.

En pénétrant dans la salle avec ma p'tite Fée, nous étions tentés d'aller nous asseoir en balcon mais finalement nous optons pour un retour au premier rang, afin de communier pleinement avec les musiciens. Certes, ce n'est pas idéal pour le son, mais nous préférons partager leurs sourires, leurs regards, et leur complicité. L'établissement dispose d'une capacité d'accueil de 350 personnes, mais étonnamment la soirée n'affiche pas complet.

Le septuor prend place et la magie opère immédiatement avec le titre introductif "Tomorrow Dies". Olivia irradie la scène de son charisme, de son charme, de sa vivacité et de sa voix. Son timbre limpide, harmonieux et puissant est valorisé par les accords et soli de Bryan qui semble au mieux de sa forme ce soir. La complicité du couple se ressent pleinement ; les interventions sont dosées et exprimées avec charisme et engagement. A l'instar de leur prestation ici en juin, tout est interprété avec soin et poésie.


Les accords à la fois énergiques et sensibles de Chris aux guitares classiques et électriques étoffent ceux de Bryan et apportent indéniablement un surcroît d'émotions à l'ensemble. J'apprécie tout particulièrement les talents de Chris, notamment lorsque qu'il chante de sa voix douce mais expressive (lors des fameux "Changing Lives" et "Silver Glass" donc, mais aussi en chœur). A l'instar de la complicité entre les Josh, on peut distinguer aussi une belle complicité entre Chris et Angela qui jouent d'ailleurs ensemble en dehors du groupe. Cette multi-instrumentiste exprime de magnifiques émotions, surtout aux flûtes (notamment la traversière), mais aussi aux chants et aux chœurs, en appui à Olivia. Angela dispose également de son clavier pour soutenir les riches et puissants accords d'Iain dont le synthétiseur constitue un socle essentiel aux harmonies. Iain m'impressionne toujours par son calme, son regard vigilant sur ces collaborateurs.

Andy est peut-être celui qui bouge le plus, après Olivia. Il exprime ses lignes de basse stables et puissantes avec vivacité et expressivité. Avec la batterie d'Henry, ils constituent un plateau puissant et rythmé qui contribue largement à secouer les nuques et les jambes !

Bref, ces sept ne font qu'un. Aucun ne semble tirer les couvertures à lui, pas même Bryan dont les soli pourtant brillants semblent couler de source dans ce flot de mélodies. Il laisse chacun des pupitres s'exprimer et s'épanouir à tour de rôle. Ils sont visiblement heureux (au moins sur scène) et jouent parfaitement leur rôle de troubadour des temps modernes. Je ne peux m'empêcher de relater un court épisode de vie de couple anecdotique mais qui en dit long sur leur état d'esprit ; Bryan ayant maladroitement renversé une (de ses) Jupiler, Olivia s'est empressée d'éponger humblement le sol à ses pieds. J'ai trouvé cela mignon tout plein. Autre anecdote ; Bryan cherche un décapsuleur pour une (nouvelle) Jupiler ; je lui temps le mien (j'en ai toujours un sur moi !), c'est Olivia qui vient me l'emprunter. J'aurai ainsi accompli ma B.A. pour la journée !!

Cette petite scène, heureusement dépouillée d'artifice ou de décor, aura permis toutefois de contenir les sept musiciens sans léser leur expression. La sonorisation était sans doute parfaite pour les auditeurs plus en retrait ; de notre position assumée nous ressentions davantage les basses/batterie, au dépend parfois du chant. Mais rien de rédhibitoire à nos sens d'admirateurs inconditionnels !

Je serais tenté de distinguer des moments forts dans ce bouquet de toute beauté, mais à mon sens chaque titre est une invitation au voyage. Les opus "Graveyard Star", "White Rainbow" et "Sight of Day", "For All We Shared" sont légitimement représentés avec trois extraits chacun.

Le public ne pouvait qu'être enthousiaste et pleinement engagé dans ce tourbillon de notes enchanteresses et envoutantes.

En clôture de soirée, dans un admirable état d'esprit, les sept artistes nous accordent un programme spécial pour fêter Noël comme il se doit, coiffés des couvre-chefs adéquats.

Leur titre "For Everyone at Christmastime" paru le 4 décembre 2020 s'impose avec évidence et bonheur. Puis c'est l'opportune reprise de Greg Lake "I Believe in Father Christmas" durant laquelle Olivia, tout sourire, secoue bruyamment son manche à grelots, et Angela perce les harmonies de sa flute picolo. La magnifique reprise de Chris De Burgh "A Spaceman Came Travelling" permet une participation accrue du public. Je ne peux qu'approuver le recours au répertoire festif de The Pogues "Fairytale of New York" dont l'interprétation laisse percer fifre et flute. Dans une ambiance conviviale et chaleureuse, le public contribue volontiers à chanter avec le groupe ces airs réjouissants.

Cette magnifique soirée nous aura permis d'écouter vingt et un titres, dont trois du dernier opus "Graveyard Star" (2021), trois de issus de "White Rainbow" (2019), trois de "Sight of Day" (2017), trois de leur superbe premier opus "For All We Shared..." (1998), deux de "Heart Full of Sky" (2006), un titre de "The Last Bright Light", un de "The Spirit of Autumn Past" (1999), leur monoplage "For Everyone at Christmastime" (2020), et une reprise issu de l'album de Josh & Co. Limited "Transylvania - Part 1 - The Count Demands It "(2016). Et pour clore spécialement cette soirée de l'Avent, les trois reprises citées.

PROGRAMME
 
ACTE 1:

  1. Tomorrow Dies (Sight of Day, 2017)
  2. Spirit of Mankind (Graveyard Star, 2021)
  3. Nowhere to Hide (Close My Eyes) (For All We Shared…, 1998)
  4. The Spirit of Autumn Past, Part 2 (The Spirit of Autumn Past, 1999)
  5. The Last Climb (For All We Shared…, 1998)
  6. Gaze (Heart Full of Sky, 2006)
  7. This Endless War (Graveyard Star, 2021)
  8. Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
  9. Mother Nature (The Last Bright Light, 2001).

ACTE 2:

  1. In for the Bite (Limited, Transylvania - Part 1 - The Count Demands It, reprise de Josh & Co, 2016)
  2. Into the Stars (White Rainbow, 2019)
  3. Western Skies (White Rainbow, 2019)
  4. Changing Lives (Sight of Day, 2017)
  5. Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
  6. Heart, Body and Soul (Sight of Day, 2017)
  7. Heroes Never Die (For All We Shared…, 1998)
  8. White Rainbow (White Rainbow, 2019).

RAPPEL

  1. For Everyone at Christmastime (monoplage, 2020)
  2. I Believe in Father Christmas (reprise de Greg Lake)
  3. A Spaceman Came Travelling (reprise de Chris de Burgh)
  4. Fairytale of New York (reprise de The Pogues).

Le programme aura peu évolué par rapport à celui interprété ici en juin ; des vingt et un titres, ils ont juste remplacé "Passengers", "Skin of Mankind", "The Harder That You Hurt" et "Forever and Beyond" par les quatre titres de Noël. Mais compte tenu de la qualité, on ne se plaindra pas !

A noter que le lendemain au De Boerderij de Zoetermeer, le public chanceux a eu droit à une reprise de "Comfortably Numb" de Pink Floyd. C'est bien connu, les absents ont toujours tort…

Comme en juin, le concert terminé, les musiciens (tous, cette fois, y compris Bryan) descendent dans la salle pour recueillir en toute simplicité et avec bienveillance nos impressions bafouillées dans un anglais plus ou moins approximatif. Je retrouve l'extrême amabilité d'Angela, et de Chris qui ont bien voulu entendre nos compliments et qui nous ont très simplement communiqué leurs activités parallèles. Olivia, radieuse et souriante reste elle aussi très disponible ; Rien d'une star si ce n'est la beauté. Mais je découvre également l'humilité et la gentillesse de son mari, Bryan qui nous laisse espérer une réédition d'une partie de sa discographie, espérer aussi une prestation au prochain Rock en Scène (le 13 mai semble-t-il) ! Iain, Andy et Henry étaient aussi disponibles mais les conversations ne m'ont pas laissé le temps de les approcher.

Je pourrais me lâcher à l'échoppe, mais je n'y trouve pas les premiers albums que je continue d'attendre…

Tout à une fin, nous peinons cependant à quitter les lieux.

Nous retrouvons nos chambres, la tête dans les étoiles.

samedi 10 décembre 2022

CLUTCH – Bataclan (Paris 11e) – Samedi 10 Décembre 2022 à 19h30

Voilà un de ces groupes que j'avais vaguement écouté au gré de signalements sur les réseaux sociaux. Mais, faute de temps, on passe à autre chose. Pourtant, ce rock puissant et énergique n'est pas sans me rappeler d'autres groupes déjà vus/écoutés au cours des quatre dernières décennies ; j'y retrouve des sonorités sudistes, mais aussi celles encore plus rugueuses exprimées par THE ALMIGHTY, BIOHAZARD durant les années 90, ou plus récemment MOLYBARON…

C'est l'évocation de leur dernier concert à Toulouse qui m'a remis la puce à l'oreille. Au point d'acquérir le sésame ce 3 décembre, alors que la mise en vente avait débuté le vendredi 25 mars 2022 à 10h. Et pourtant, il n'était pas évident de m'investir pour ce concert prévisiblement agité et prévu de surcroit le lendemain de celui de Saxon. Ma p'tite Fée n'a d'ailleurs pas eu l'énergie de me suivre, c'est donc mon fiston qui m'accompagnera.

Je n'étais pas retourné au Bataclan depuis le 8 novembre 2017, date où se tenait l'un des trois concerts parisiens de TRUST. Ce lieu est chargé d'émotions ; nous sommes nombreux à le rattacher désormais à la barbarie depuis novembre 2015, mais j'essaie cependant de maintenir le souvenir plus heureux de Grands concerts. A commencer par mon premier concert d'IRON MAIDEN le samedi 21 mars 1981. J'y ai ainsi assisté à trente-neuf concerts (21 soirées), en quarante-et-une années ! Petite salle sympathique dont l'acoustique était médiocre, sa réhabilitation en 2017 l'a transformée en un magnifique auditorium. On apprécierait davantage de programmations convergentes avec les goûts de notre microcosme … Mais bon.

Après une file d'attente étonnement courte, nous allons nous positionner très aisément au premier rang, face au centre de la scène, très légèrement sur sa gauche ; nous y resterons fermement ancrés pendant toute la soirée ! Nous sommes très surpris par le peu de monde une petite heure avant le début annoncé ; l'actualité sportive aura probablement contribué à cette lenteur. Le public ne viendra s'amasser que plus tard dans la soirée, jusqu'à remplir la salle heureusement.

TIGERCUB [19h15-19h45].

Ce trio venu de Brighton a été formé en 2011 par Jamie Stephen Hall et James Allix qui se sont rencontrés dans une université de Brighton. En 2012, Jimi Wheelwright les rejoint. Après avoir fait paraitre trois monoplages étendus, ils ont enregistrés deux albums ; "Abstract Figures in the Dark" (2016) et "As Blue as Indigo" (2021).

Le groupe se compose ainsi actuellement de Jamie Stephen Hall (chant, guitare), James Allix (batterie), Jimi Wheelwright, (basse). Leur second album "As Blue as Indigo" est paru chez Blame Recordings, le 18 juin 2021.

La sonorisation aurait pu être meilleure avec seulement trois pupitres à équilibrer ; le chant ne fut pas toujours très audible. Le son trop puissant nécessitait des protections auditives. Un éclairage minimaliste et blafard laissait toutefois l'auditoire observer ces jeunes loups à l'aspect atypique, assez british. Le chanteur/guitariste androgyne aux ongles vernis, vêtu d'un pardessus kitchissime, le batteur en marcel avec une coupe "à la Blade Runner" et le bassiste avec un bonnet à pompon. La partie avant de la scène qui leur est concédée est dépouillée de tout artifice. La batterie présente un aspect également atypique, elle est totalement transparente ; on peut ainsi notamment distinguer le mécanisme de la grosse caisse.

Leur concert débute devant un parterre encore clairsemé, mais bienveillant. Je ne relève pas d'intérêt particulier de cette prestation, sympathique pour chauffer la salle mais sans plus. Une découverte qui ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Les anglais quittent la scène au bout d'une petite demi-heure, ovationnés poliment (Ils pourront ainsi assister à la défaite de leur équipe de football, hihi… mais là je m'égare).

Parmi les huit titres interprétés, quatre sont issus de "As Blue as Indigo" (2021).

PROGRAMME (photo de la liste)
Favourite Song (?, ?)
Sleepwalker (As Blue as Indigo, 2021)
Blue Mist in My Head (As Blue as Indigo, 2021)
Memory Glands (??, ??)
The Perfume of Decay (à paraitre, 2022)
Stop Beating on My Heart (Like a Bass Drum) (As Blue as Indigo, 2021)
Beauty (As Blue as Indigo, 2021)

GREEN LUNG [20h00-20h25]
https://greenlung.co.uk/

Dans le vaste éventail des styles de hard rock, j'affectionne particulièrement le "doom", qui décline à l'infini l'univers défini par BLACK SABBATH. A l'annonce de cette première partie, je fus donc satisfait et impatient de découvrir GREEN LUNG, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant. Il faut reconnaitre que moult artistes se sont engouffrés avec plus ou moins de bonheur dans ce style sombre et enivrant. Fondé en 2017 à Londres (Angleterre) en quatuor, il se fit connaitre avec son rock influencé par les mouvements psychédéliques/stoner/doom. Il s'inspire de thèmes occultes et païens, ainsi que du folklore, des mythes et des légendes de Grande-Bretagne.

Tom "Templar" Killingbeck (34 ans, chant depuis 2017), Matt Wiseman (batterie depuis 2017), et Scott "Black" Masson (guitares depuis 2017), sont actuellement entourés de John Wright (claviers et percussions depuis 2018), Joe Murgatroyd, alias Joseph Ghast (basse et chœur depuis 2020), formant désormais un quintuor atypique pour un groupe de doom, genre peu enclin à la présence d'un clavier.

Après un premier album "Woodland Rites" paru le 20 mars 2019, leur second opus "Black Harvest" est paru chez le label Svart Records le 22 octobre 2021.

De chaque côté de la scène, deux tentures montrent chacune un bélier maléfique debout, en écho à la tête d'animal affichée sur la grosse caisse de la batterie. Aucun autre artifice ne sera déployé, sur cet espace qui s'est élargi avec le débarras du matériel précédent.


La sonorisation est puissante et il me semble prudent de garder les protections auditives. Cependant la musique est audible, malgré une balance qui m'a semblé parfois défavoriser le chant (depuis mon point d'écoute en tous cas). Rien de rédhibitoire puisque j'ai adoré ce son qui nous a ramené à l'âge d'or du rock sombre et lugubre des premières années du grand Sabbath. Les puissants accords de Scott "Black" Masson, chaloupés par les frappes redoutables de Matt Wiseman, soutenus des basses de Joe Murgatroyd, sont accompagnés d'un chant plaintif de Tom "Templar" Killingbeck qui nous rappelle plus souvent Ozzy Osbourne que R.J. Dio ou I. Gillan. Les lignes de clavier de John Wright ajoutent une très agréable touche 70's.

Bref, voilà encore un nouveau groupe à suivre ! Je suis conquis par cette prestation très convaincante qui m'a paru bien trop courte ; une petite demi-heure qui appelle un retour à Paris dans les meilleurs délais !

Le public s'est heureusement étoffé pour acclamer fortement cette révélation très, très prometteuse !

Parmi six titres, quatre sont issus de "Black Harvest" (2021), et deux de "Woodland Rites" (2019).

PROGRAMME (photo de la liste)
Woodland Rites (Woodland Rites, 2019)
Leaders of the Blind (Black Harvest, 2021)
Old Gods (Black Harvest, 2021)
Graveyard Sun (Black Harvest, 2021)
Reaper's Scythe (Black Harvest, 2021)
Let the Devil In (Woodland Rites, 2019).

CLUTCH [21h00-22h30]
https://www.pro-rock.com/

Fait notable dans le monde artistique ; depuis sa formation en 1991, à Germantown (Maryland/USA), le groupe a conservé une formation constante composée de Neil Fallon (voix principale, guitare rythmique, Thérémine), Tim Sult (guitare principale, chœurs), Dan Maines (basse, chœurs) et Jean-Paul Gaster (batterie, percussions).

Clutch s'est forgé le succès dans les années 2000 grâce à ses tournées incessantes démontrant sa réputation de groupe de rock surpuissant, mêlant blues, rock sudiste, et hardrock. Le monoplage "Passive Restraints", sorti sur le label Earache, a été la première sortie commerciale de CLUTCH, attirant l'attention d'autres labels. Leur premier album, "Transnational Speedway League", est paru le 17 aout 1993. Autre particularité, depuis 2008, le groupe est signé sur son propre label, Weathermaker Music.

Pour la petite histoire, avant de se fixer sur le nom CLUTCH, le groupe a utilisé les premiers noms GLUT TRIP et MORAL MINORITY. J'aurais bien aimé qu'ils gardent ce deuxième ! Le nom du groupe a finalement été choisi en raison de l'intérêt du groupe pour les voitures à l'époque, et du fait qu'il s'agit d'un nom à une syllabe comme beaucoup de groupes de l'époque, y compris Prong, dont le groupe était fan.

Le treizième album studio, "Sunrise on Slaughter Beach" est paru le 16 septembre 2022.

Le mur du fond de scène est entièrement couvert du tableau représentant le dernier opus. La batterie est traditionnellement installée au fond cernée des lignes d'amplificateurs (Orange et Marshall). Aucune autre fioriture pour exprimer un rock brut de décoffrage.

Très puissante mais audible, la sonorisation m'a toutefois semblé minorer un peu trop le chant. Mais cette impression est probablement causée par ma proximité des enceintes.

En tant que novice dans ce public-là, j'avais pris la précaution de visionner quelques vidéos de concerts en préalable, ce qui m'avait averti de la santé nécessaire pour demeurer dans la fosse… Solidement accroché à ma barrière, j'ai pu mesurer le poids d'une horde en folie harcelant mon pauvre dos de quinqua, durant quatre-vingt-dix minutes. Mais j'ai tenu, vaillamment. Et cela en valait la peine, pour observer l'éloquence de Neil Fallon, qui tranche avec la sobriété de ses comparses. Très expressif, il sillonne la scène pour raconter ses histoires à son auditoire, semblant persuadé que nous comprenons son américain accentué (ce qui n'est pas mon cas). Hormis le chant, il assume souvent la guitare rythmique, parfois l'harmonica ou des percussions durant "D.C. Sound Attack !" et même le Thérémine durant "Skeletons on Mars".

Tim Sult est très appliqué sur ses accords au point de rester planté toute la soirée à bidouiller son matériel, obsédé notamment par sa pédale wah-wah dont il use à volonté. Dan Maines assume efficacement toutes les lignes de basse, mais reste discrètement dans son coin au fond et n'en bouge que pour se rendre de temps à autre sur sa console de réglages. Jean-Paul Gaster est l'imperturbable métronome de service, dont j'ai cependant apprécié les frappes subtilement chaloupées et redoutables.

Je suis ainsi globalement emballé par cet univers torride et terriblement puissant. J'avais conservé un souvenir lointain de ces concerts musclés (THE ALMIGHTY le 22 aout 1992, ou BIOHAZARD le 4 juin 1994 par exemple) ; cette soirée aura au moins eu le mérite de décrasser les cages à miel !

Le souci pour continuer à assister à ce type de soirée, c'est qu'il faut conserver la forme de ses jeunes années, car si ne je n'avais pas eu cette opportune barrière devant moi, je n'aurais sans doute pas tenu longtemps dans ce bénitier endiablé ! Je me suis retourné deux ou trois fois pour observer la frénésie dont s'emparaient les fous furieux venus faire la fête ! Ça faisait quand même plaisir à voir. Tous les jeunes n'écoutent donc pas que de la mièvrerie médiatisée, fort heureusement ! Non, le rock n'est pas mort !!

C'est assez rare pour être souligné, durant sa tournée, le programme de CLUTCH diffère souvent d'un concert
à l'autre. Aujourd'hui, parmi les vingt titres, quatre sont issus de "Sunrise on Slaughter Beach" (2022), trois de "Blast Tyrant, 2004", trois de "Earth Rocker, 2013", trois de "Psychic Warfare, 2015", deux de "Clutch, 1995", un de "Book of Bad Decisions, 2018", un de "From Beale Street to Oblivion, 2007", un de "Robot Hive/Exodus, 2005", un de "Transnational Speedway League, 1993", et un de "Passive Restraints, 1992".

PROGRAMME (photo de la liste)
Passive Restraints (Passive Restraints, 1992)
The Mob Goes Wild (Blast Tyrant, 2004)
Earthrocker (Earth Rocker, 2013)
Red Alert (Boss Metal Zone) (Sunrise on Slaughter Beach, 2022)
Nosferatu Madre (Sunrise on Slaughter Beach, 2022)
Walking in the Great Shining Path of Monster Trucks (Transnational Speedway League, 1993)
(Notes from the Trial Of) La Curandera (Blast Tyrant, 2004)
The House That Peterbilt (Clutch, 1995)
Sucker for the Witch (Psychic Warfare, 2015)
Skeletons on Mars (Sunrise on Slaughter Beach, 2022)
X-Ray Visions (Psychic Warfare, 2015)
Firebirds! (Psychic Warfare, 2015)
Slaughter Beach (Sunrise on Slaughter Beach, 2022)
Burning Beard (Robot Hive/Exodus, 2005)
The Regulator (Blast Tyrant, 2004)
D.C. Sound Attack ! (Earth Rocker, 2013)
Spacegrass (Clutch, 1995).
RAPPEL :
Ghoul Wrangler (Book of Bad Decisions, 2018)
Electric Worry (From Beale Street to Oblivion, 2007)
The Face (Earth Rocker, 2013).

Je sors de la fosse épuisé mais content. Je regarde l'échoppe, sans être tenté outre mesure. Je reste sage pour ma dernière soirée metal de l'année 2022. On la terminera plus en douceur dans une semaine, au mythique Spirit of 66 …



 

vendredi 9 décembre 2022

SAXON – Le Trianon (Paris 18e) – le vendredi 9 décembre 2022 à 19h00.

Quelle nouvelle calamité pouvait encore contrarier nos esprits déjà tourmentés après deux années de Pandémie, après une guerre aux portes de l'Europe,  alors que le nombre d'imbéciles sur Terre semble s'accroitre à proportion de sa population, et que le dérèglement climatique semble hors de contrôle … Allons, toute proportion gardée, pourquoi pas une p'tite inondation, hein ?! Qu'à cela ne tienne, dans l'après-midi du dimanche 2 octobre 2022, à quelques heures du concert, nous sommes alertés par un communiqué, nous annonçant que le Trianon rencontre des soucis de plomberie !

Il faudra attendre quelque temps après pour être rassurés sur le report de la soirée ; Gérard Drouot Productions annonce : "Nous sommes heureux d’annoncer le report du concert de Saxon prévu le dimanche 2 octobre 2022, au vendredi 9 décembre 2022 dans la même salle. Nous invitons les spectateurs à conserver leurs billets, qui resteront valables pour cette nouvelle date. Les clients souhaitant se faire rembourser leurs billets peuvent s’adresser au point de vente où ils ont été achetés. Nous remercions les spectateurs de leur compréhension. L’équipe Gérard Drouot Productions".

Le calendrier de cette période était déjà bien chargé (après le concert de SOEN et avant celui de MAGMA et celui de THE WINDMILL), nous avons donc pris ce report avec soulagement et philosophie. SAXON se présente ainsi à Paris treize jours après la fin officielle de leur tournée européenne, alors que cette étape aurait dû en être la première. On peut donc leur savoir gré de cet effort respectueux de son fidèle public. Seul dégât collatéral, que nous n'apprenons que ce soir, DIAMOND HEAD est remplacé par VICTORY.

Déçu de ne pas revoir une troisième fois ceux qui ont marqués l'Histoire du metal (au point d'inspirer Metallica). D'autant plus qu'ils sont remplacés par un ensemble musical, "Victory" qui, à l'instar de Molly Hatchet, n'a pas eu l'honnêteté de changer de nom après le départ de leurs membres fondateurs. Ce soir, je vais pourtant leur accorder le bénéfice du doute.

C'est dans ces conditions que je me rends, avec ma p'tite Fée et mon rejeton, à une soirée qui me rappellera Mes années 80. Celles du Renouveau du hardrock, autrement appelé en son temps la "NWOBHM" (New Wave Of British Heavy Metal). Encore une occasion de réaliser que le temps s'écoule inexorablement ; plus de quarante années sont passées, mais il me plait de croire que je reste cet adulescent qui continue de s'émerveiller et de voyager dans l'espace et dans le temps.

SAXON a marqué fortement l'Epoque, sans toutefois avoir suivi l'ascension des meilleurs. Et pourtant, ils sont toujours là. Cette soirée est d'autant plus attrayante qu'elle se tient dans un des plus beaux auditoriums parisiens, le Trianon de Paris.

18:30 Ouverture des portes.

Avec mon fils, nous nous plaçons en fosse, à deux rangs du centre de la scène. Ma p'tite fée a opté pour la mezzanine avec un pote ; nous aurons ainsi l'occasion de comparer nos impressions de deux points de vue/écoute.

VICTORY [19:00-19:45].

A l'instar de Molly Hatchet, Victory est désormais l'ombre de lui-même, il a été formé en 1984 par des musiciens allemands dont aucun ne subsiste à ce jour ; les derniers cofondateurs, le guitariste Tommy Newton et le bassiste Peter Knorn sont partis en 2011. Depuis 1994, les divergences nuisaient au groupe qui finit par se séparer après la promotion du dernier album "Voiceprint" paru en 1996. Une reformation partielle aboutit à un huitième album "Instinct" paru en 2003.

Le plus ancien membre est le guitariste Herman Frank recruté en 1986 mais qui avait abandonné le groupe durant dix années, entre 1995 et 2005. Je l'avais vu deux fois sur scène lors de son très bref premier passage au sein d'Accept en 1983. Curieusement, en parallèle à son retour au sein de Victory, Herman est revenu au sein d'Accept, de 2005 jusqu'à son nouveau départ le 28 décembre 2014 ; période durant laquelle je n'avais plus suivi ce groupe.

A l'issue de ce parcours chaotique, le quintet se compose actuellement d'Herman Frank (guitare 1986–1995, et depuis 2005), de Christos Mamalitsidis (guitare depuis 2013), Peter Pichl (basse, depuis 2013), Michael Wolpers (batterie depuis 2013) et Gianni Pontillo (chant, depuis 2019).

Un onzième album de ce pseudo-groupe, "Gods of Tomorrow", est paru le 26 novembre 2021.

Compte tenu de leur statut, les musiciens peuvent se déclarer satisfaits des moyens mis à leur disposition. Ils bénéficient d'une sonorisation correcte (je me protège les oreilles par précaution) pas de surpuissance et les pupitres sont audibles. L'éclairage est correcte également et la scène est sobre, pas de fond de scène ; seul la batterie montre le logotype du groupe.

Leur prestation fut convaincante. Les musiciens sont d'un bon niveau et ils interprètent les titres avec la même respectable fougue des groupes de reprise. Ils ont su enthousiasmer le public avec une grande efficacité toute germanique. Tous sont impliqués. Herman maintient manifestement l'intérêt du groupe avec des soli ciselés pour les mélodies. Mais physiquement il me fait de la peine ; je ne l'avais pas revu depuis plus de 39 années, quand même…il m'a semblé très marqué par ses années sur les planches.

Je les ovationne sincèrement pour avoir chauffé la salle avec ferveur et conviction. Mais il n'en demeure par moins que pour moi cette formation aurait dû se présenter sous le pseudonyme Victory II.

Parmi les titres interprétés, deux ont été reconnus mais il reste à définir les autres …

Are You Ready (Don't Get Mad... Get Even, xxx)
Take the Pace (Temples of Gold, xxx)
… (à déterminer)

Alors que la bande-son d'entracte diffuse une succession de titres phares des années 80, quelques parasites tentent de s'incruster dans nos premiers rangs ; ils n'assument pas leur arrivée tardive et s'imaginent qu'ils pourront me défaire de mon emplacement. C'est bien mal me connaitre. Après une brève mise au point je me fais comprendre, on ne viendra plus me casser les c….

SAXON [20:15-22:00]

Ce quintet anglais a été formé en 1977 à Barnsley, sous le nom "SON OF A BITCH", par Peter "Biff" Byford au chant, Paul Quinn (deux ex-membres du groupe COAST), rejoints par Graham Oliver aux guitares, Steve "Dobby" Dawson à la basse (deux ex-membres du groupe SOB), puis par Pete Gill à la batterie. En 1979, le groupe change son nom en SAXON et signe avec le label (français !) Carrere qui sort alors son premier album éponyme.

Alors que le heavy metal en était à ses balbutiements, mettant le hardrock en mutation, Saxon était un des fers de lance de la NWOBHM. Il faut se rappeler que dans les années 1980, huit albums étaient positionnés au Top 40 britannique, dont quatre albums du Top 10 et deux albums du Top 5. De nombreux monoplages se sont placés dans les meilleurs classements britanniques européens et japonais. Au cours des années 1980, Saxon a vendu plus de 13 millions d'albums dans le monde.

Voilà pour son pédigrée reconnu. Pour ma part, ce groupe m'a passionné peu après la parution de "Wheels of Steel" (paru le 5 mai 1980), puis encore davantage avec celle de "Strong Arm of the Law" (paru le 1er septembre 1980). J'ai continué à le suivre assidument jusque "Rock the Nations" (paru le 19 Septembre 1986). Mais, si j'apprécie toujours les ambiances festives de ses concerts, je confesse l'avoir peu à peu mis de côté, au profit d'artistes qui me parurent plus audacieux (Iron Maiden bien sûr, mais aussi Tyger of Pan-Tang, Def Leppard, Girlschool, Rock Goddess, Holocaust, Witchfinder General, Tokyo Blade, pour ne parler que de la NWOBHM…).

Ainsi, contrairement à d'autres groupes de cette mouvance, je ne l'ai vu que quatre fois ; une première le 22 novembre 1981 au Pavillon Baltard de Nogent sur Marne-94 (tournée Denim&Leather), puis le 11 octobre 1985 au Zénith de Paris (tournée Crusader), le 2 novembre 1986 au Zénith de Paris (tournée Rock the Nations) et enfin le 13 septembre 2008 au Raismesfest (tournée Into The Labyrinth).

Un concert de Saxon ne déçoit pas ; l'ambiance est garantie. Des rythmes relativement binaires, des accords mélodiques accrocheurs et saturés ... ces maudits anglais maîtrisent les ingrédients de base ! Il me plaisait de le répéter : "SAXON, c'est le secret des ambiances réussies !"

Il convient aussi de saluer la persévérance de Peter Rodney "Biff" Byford (71 ans, chant depuis 1977 - né le 15 janvier 1951), et de Paul Quinn (70 ans, guitares depuis 1977 - né le 26 décembre 1951) toujours aux commandes. Entourés de Nigel Glockler (69 ans, batterie depuis 1981, avec quelques interruptions – né le 24 janvier 1953), mais aussi de Nibbs Carter (56 ans, basse depuis 1988), et de Doug Scarratt (63 ans, guitares depuis 1995). On peut donc parler de relative stabilité depuis plus de vingt ans avec ce gang de papy dont la moyenne d'âge s'établit à 66 ans !

Voilà, pour toutes ces raisons, je tenais à emmener mon fils et ma P'tite Fée pour assister à un concert de ces authentiques vétérans !

Son vingt-troisième album studio, le bien nommé "Carpe Diem", est paru le 3 février 2022. C'est tout simplement un de mes préférés de l'année 2022 dans ma catégorie "metal" (en compétition avec le Magnum, le Rammstein et le Scorpions et, dans une moindre mesure, le Ghost). Leur tournée promotionnelle (17 dates prévues) intitulée "Seize the Day World Tour" devait débuter par Paris ; finalement elle s'y achèvera !

Une excellente sonorisation m'autorisera à ne pas protéger mes oreilles, même à proximité de la scène ; pas de surpuissance et la qualité rend audible tous les pupitres. (nota bene : Perception identique depuis la mezzanine) Un éclairage très colorés, et bien orienté permet aux yeux et aux objectifs de capter les plans de scène. Au mur est étendu le drap sur lequel est dessiné l'immuable logotype du groupe. Au centre, la batterie surplombe la scène sur un socle revêtu du thème du dernier opus. A chacun de ses côté sont alignés les amplificateurs estampillés du logo. Pour seuls effets spéciaux, quelques sobres jets de vapeurs, mais sinon pas d'extravagance, juste le rock'n'roll quoi !

Biff est vêtu de sa veste triplement boutonnée qui me paraitrait encombrante mais qui semble lui convenir, en tout cas il a toujours de l'allure avec ! Sa voix est intacte et nous laisse croire que le temps n'a que peu de prise sur lui. C'est agréable, et rassurant pour ceux de nous qui le suivent depuis quatre décennies… Eloquent, face à son ventilateur, il chante avec charisme et conviction un programme qui m'a semblé équilibré, même si j'aurais apprécié aussi davantage d'évocation de nos années 80.

Paul Quinn est là, c'est sûr. Mais sobrement. Il assure quelques soli efficaces, mais nettement il a passé le relais au plus flamboyant Doug Scarratt. En tous cas ces deux-là ont su faire résonner en nous les meilleurs souvenirs du parcours du groupe ! Nibbs Carter est le plus jeune et aussi le plus agité du groupe ! En même temps, on comprend qu'il ressente le besoin de se dégourdir car pour accompagner les rythmes relativement binaires martelés par Nigel Glockler, sa fonction est le plus souvent (mais pas toujours) d'assurer des ostinatos.

Bon voilà le tableau ; on n'est pas ici pour faire de la dentelle, juste pour écouter du heavy metal basique mais terriblement efficace. Mon exigence de mélomane aurait apprécié davantage de nuances sur certains titres emblématiques ; par exemple sur "Dallas 1 PM", la reprise après la brève bande son des coups de feu aurait pu s'amplifier avec un crescendo qui aurait sans doute emporté le public dans un pogo infernal. En revanche, l'enchainement avec "Heavy Metal Thunder" de Zeus fut très apprécié ! Depuis le début du concert un admirateur du premier rang brandissait un drapeau à l'image de "Wheels of Steel" ; manifestement cela n'avait pas échappé à Biff qui attendit son interprétation pour le réclamer et le poser sur le socle de batterie et le fixer solidement avec deux bouteilles d'eau ! Encore un beau geste de reconnaissance pour son fidèle auditoire, d'autant plus que Biff aura la précaution de lui restituer l'objet à la fin dudit titre ! Respect ! Peu de répit dans ce flux de metal incandescent, hormis peut-être le (relativement) calme "The Eagle Has Landed".

Le rappel est évidemment exigible et dûment exprimé ! Seul bémol durant celui-ci, à mon sens en tous cas, le titre légendaire "Strong Arm of the Law" est tronqué en le mixant avec "Solid Ball of Rock". Un peu dommage quand même… Mais bon, en poursuivant avec "747", puis le puissant "Denim and Leather" on leur pardonne volontiers ! Pour clore cette soirée festive, nous eûmes droit à un bondissant "Princess of the Night" qui me permis de clamer une nouvelle fois mon Amour pour ma Belle princesse dans sa mezzanine ! Romantique, moi ? bah oui, cela m'arrive …

Cette prestation ne pouvait pas me décevoir ; elle fut conforme à ce que je suis venu rechercher. Faire la teuf et la partager à mes êtres chers.

La réaction du public a logiquement répondu à l'attente du groupe qui semble avoir remarqué l'engouement du public parisien, en dépit de la barrière de la langue. J'ai connu des publics de Saxon bien plus agités que ce soir, mais cela m'arrangeait bien après une journée automnale de travail ! L'essentiel est que tout le monde avait le sourire en sortant !

Parmi les vingt titres interprétés, six sont issus de "Carpe Diem", (2022), quatre de "Denim and Leather", (1981), deux de "Strong Arm of the Law", (1980/09), deux de "Wheels of Steel", (1980/04), un de "Power and the Glory", (1983), un de "Unleash the Beast", (1997), un de "Metalhead", (1999), un de "The Inner Sanctum", (2007), un de "Sacrifice", (2013), une séquence a rendu hommage à deux opus (Strong Arm of the Law, 1980/09 / Solid Ball of Rock, 1990).

PROGRAMME
Carpe Diem (Seize the Day) (Carpe Diem, 2022)
Sacrifice (Sacrifice, 2013)
Age of Steam (Carpe Diem, 2022)
Never Surrender (Denim and Leather, 1981)
I've Got to Rock (To Stay Alive) (The Inner Sanctum, 2007)
Dambusters (Carpe Diem, 2022)
The Thin Red Line (Unleash the Beast, 1997)
Living on the Limit (Carpe Diem, 2022)
Dallas 1 PM (Strong Arm of the Law, 1980/09)
Heavy Metal Thunder (Strong Arm of the Law, 1980/09)
Metalhead (Metalhead, 1999)
The Eagle Has Landed (Power and the Glory, 1983)
Black Is the Night (Carpe Diem, 2022)
And the Bands Played On (Denim and Leather, 1981)
Wheels of Steel (Wheels of Steel, 1980/04).
RAPPEL :
The Pilgrimage (Carpe Diem, 2022)
Strong Arm of the Law / Solid Ball of Rock
(Strong Arm of the Law, 1980/09 / Solid Ball of Rock, 1990)
747 (Strangers in the Night) (Wheels of Steel, 1980/04)
Denim and Leather (Denim and Leather, 1981)
Princess of the Night (Denim and Leather, 1981).

En sortant je passe à l'échoppe, histoire de me laisser tenter. Il faut dire que je n'ai jamais acheté de t-shirt de SAXON à leurs concerts. Il me semblait que ce beau concert était l'occasion de rétablir cette injustice. Mais j'ai amèrement regretté de ne pas avoir saisi l'occasion au début de la soirée où le beau t-shirt rouge était encore disponible, avec ses dates au verso. Cette fois, tout était vendu ; logique en cette fin de tournée, j'en suis ravi pour eux, tant pis pour moi. Côté positif 35€ d'économisé !