Depuis 2002, MARILLION a organisé deux cent trente-cinq Conventions, essentiellement en Europe, mais aussi au Canada et au Chili. Un peu partout donc, sauf en France. Mais cette fois, ça y'est ! Paris a enfin sa Convention, elle aussi ! Si le contexte particulier de celle de Port-Zélande, interdit toute comparaison, on ne boudera pas notre plaisir d'accueillir les admirateurs du monde entier qui auront convergé vers notre capitale pour communier avec nous.
Depuis le 3 mai 2024, date de l'ouverture d'une page
Facebook par Lucy, notre communauté est entrée en ébullition, jusqu'à la mise
en vente des tickets qui a débuté le jeudi 12 septembre 2024. Toutefois, une
fois le Sésame acquis, nous avons un peu mis de côté ce rendez-vous, car la
Cible principale demeurait l'étape incontournable de la neuvième Convention
néerlandaise qui se tenait en mars.
A peine remis de nos émotions, nous remettons le
couvert ! Parmi nos douze colocataires de Port-Zélande, sept se retrouvent de
nouveau pour l'édition parisienne ! Ma P'tite Fée, mon fils ainé, Xavier et
Véronique venus de Picardie, ainsi que Pascal et Valérie venus de Suisse.
Les admirateurs les plus investis dans cette édition
française, notamment le WEB FRANCE, ont organisé quelques manifestations
parallèles pour tenter de recréer un sentiment de communauté. Cette initiative
est d'autant plus louable, qu'il est plus difficile de rassembler les corps et
les esprits dans Paris, que dans un Center Parcs privatisé ! Une tombola de
charité au bénéfice de l'Association Petits Princes (dont la vocation est de réaliser les rêves d'enfants et d'adolescents
gravement malades) a été proposée. Une croisière en bateau mouche a permis
de voguer sur la Seine samedi matin, en compagnie notamment de Steve Hogarth et
de Mark Kelly. Et un point de ralliement a été instauré chez "ROD, BISTROT
URBAIN" (prix préférentiels
appliqués au public de la Convention),
qui jouxte le Casino.
Paris a revêtu pour cette occasion un ciel bleu agrémenté
d'une température clémente pour accentuer encore le bonheur de se réunir. Le
microcosme international est ainsi saisi d'un émoi légitime, en quête de
distraction dans un monde menaçant.
Ajoutons que le Casino de Paris est un des plus esthétiques
auditoriums de la capitale. En outre, l'acoustique excellente de la salle a
largement contribué à satisfaire les auditeurs. Toutefois, on m'a rapporté que
le confort des fauteuils en mezzanine laisse à désirer. Je peine à compatir
pour les petites fesses endolories, car attendre debout dans la fosse n'est
guère plus confortable.
Un regard dans le rétroviseur :
Le Casino de Paris a trop rarement ouvert ses portes
pour nos concerts ; en ce qui me concerne ce n'est que la sixième fois en
quarante-deux années que j'y viens ! La première occasion fut le concert de
VAN MORISON, le 20 juin 1983 !
Il y eut ensuite TWISTED SISTER le 28 avril 1986, puis Rory GALLAGHER le 12 mai 1986; BLACK SABBATH 23 juin 2009
et enfin ASIA le 30 avril 2010. On
notera que, allez savoir pourquoi, l'honorable antre ne m'aura ouvert ses
portes qu'aux printemps… A noter qu'un festival de rock progressif se tiendra
ici les 26 et 27 septembre 2025, mais c'est une autre histoire.
La musique de MARILLION est parvenue à mes oreilles aux
alentours de 1983 ou 1984, mais à cette époque j'étais davantage focalisé sur
le mouvement NWOBHM. Je dois par conséquent confesser ne pas avoir été assez
réceptif. J'avais pourtant copié une ou deux cassettes audio ; notamment celle
d'un concert enregistré par RTL, à Bercy le 14 décembre 1987 (diffusé en janvier 88), auquel je n'avais pas assisté,
par manque de conviction... Ce n'est que beaucoup plus tard, lors de
discussions sur le forum Chemical Harvest Anorak, que j'ai finalement été
séduit, grâce aux travaux d'un certain Steven WILSON. Puis un premier concert à
l'Olympia, le lundi 16 février 2009, m'a convaincu de me lancer dans
les aventures des Mari-Lions ponctuées de concerts, festivals et Conventions. A
tel point que ce vingt-quatrième concert propulse désormais MARILLION en tête
de mon répertoire des concerts vécus. Maigre consolation.
VENDREDI 11
AVRIL 2025
Une tradition bien française a été respectée, le
manque d'anticipation du Casino aboutit à un tardif barriérage à l'entrée, donc
injuste pour les premiers arrivés. Finalement, deux files se sont constituées
dans le chaos en sens opposés. Pour notre part, en arrivant vers 17 heures,
nous avons pu nous positionner sans trop de difficulté…
Ouverture des portes : 18h00. Encore une belle initiative, le Web France nous distribue des
tiges colorées, à agiter pendant la chanson de MARILLION "You're Gone". En revanche, les
bracelets traditionnels pour les Conventions n'ont pas été retenus par la salle
pour le contrôle des entrées ; du coup sa distribution fut aléatoire et bien
entendu à nos dépends (En fétichistes
assumés, ma P'tite Fée et moi, avons attendu le lendemain pour pouvoir en
récupérer un chacun, grâce à l'ami qui se reconnaitra !).
Je m'arrête à l'échoppe pour garantir l'acquisition du
t-shirt officiel ( je me méfie car à PZ, seule notre anticipation avait pu éviter une rupture de stock ! ), mais cette étape ne nous aura pas trop pénalisés
puisqu'avec ma P'tite Fée et mon fils ainé, nous nous positionnons dans les
trois premiers rangs, au centre gauche (en regardant la scène).
CONAL
KELLY : 19h00-19h40
La plupart d'entre nous ignorait que Mark Kelly a un
neveu, et a fortiori que celui-ci est musicien. C'est à lui, accompagné de deux
complices, qu'il a été accordé le redoutable privilège d'ouvrir les festivités.
Il ne risquait pas grand-chose, puisque le public de MARILLION est bienveillant
par nature, d'autant plus s'agissant d'un membre de la Famille…
Cela étant dit, une fois les premiers accords passé,
j'ai vite regardé ma montre. Ce n'était pas mauvais, il y a avait même des
passages funky plutôt sympas… Mais bon. Je confesse avoir imaginé un autre
groupe français pour ouvrir ce soir… genre, au hasard, ESTHESIS ou Franck
CARDUCCI par exemple. Bref, le brave garçon est applaudi poliment, mais ne
laissera pas une trace impérissable (doux euphémisme).
MARILLION : 20h15-22h.
Déjà ressenti lors la première partie de soirée, la
qualité acoustique de la salle est très bien exploitée par l'ingénieur du son,
qui a su parfaitement équilibrer les pupitres. Tout était audible, même le
tambourin et les guitares de H ! Le dispositif d'éclairage est similaire, bien
que réduit, à celui de Port-Zélande ; il a magnifié les décors de la salle. A
l'apparition des premiers jeux de lumières, j'ai nettement entendu l'ébahissement
du public émerveillé ; Ôoooo ! En revanche, la scène n'est pas très profonde,
il n'y aucun écran.
Ces Conventions auront eu au moins le mérite de me
rappeler les qualités de "Marbles"
; ce treizième album studio, d'une discographie de vingt. Impossible d'oublier les
morceaux d'anthologie ; "The Invisible Man",
"Ocean Cloud", "Neverland", "Fantastic Place" ! Pour ma part,
j'entretiens une affection particulière pour l'enjouement de "Don't Hurt Yourself" et la mélodie
folk enjôleuse de "Genie".
Content aussi de réentendre sur scène le
Beatle(s)esque "The Damage".
La chanson "You're Gone",
déjà très sémillante, a accru l'ambiance festive lorsque les tiges colorées se
sont agitées partout dans la salle. Cette belle sensation qui ne semble pas
être passé inaperçue depuis la scène.
Les accords de basse (Pete) et de claviers (Mark)
garantissent une harmonie à l'ensemble, et accentue ainsi ce que recherche le
mélomane ; une évasion de l'esprit. Bien entendu, hormis l'attention portée sur
les instruments, les regards se portent forcément sur Steve Hogarth, chanteur et comédien, constamment
en train de mimer et de vivre ses textes avec un charisme légendaire ! Sa voix
et sa gestuelle sont tellement expressives que je ne ressens pas de réelle frustration
à ne pas comprendre. Juste une frustration à ne pas pouvoir les chanter, à ne
plus être capable de mémoriser (surtout en anglais) !
Le rappel, avec "Sugar Mice", donne l'occasion à l'auditoire de soulager les
cordes vocale de H ; C'est l'un des rituels de concert, les paroles sont
chantées à gorge déployée, dans un surcroit d'émotion.
Ensuite, le faux démarrage de "King", est un loupé vite oublié tant
la chanson prend aux tripes. Elle termine une soirée qui peut sembler un peu
courte mais tellement dense !
Le public, en fin connaisseur, acclame la prestation à la hauteur de la communion ressentie !
PROGRAMME
- The Invisible Man (Marbles,
2004)
- Marbles I (Marbles, 2004)
- Genie (Marbles, 2004)
- Fantastic Place (Marbles,
2004)
- The Only Unforgivable
Thing (Marbles, 2004)
- Marbles II (Marbles, 2004)
- Ocean Cloud (Marbles, 2004)
- Marbles III (Marbles, 2004)
- The Damage (Marbles, 2004)
- Don't Hurt Yourself (Marbles,
2004)
- You're Gone (Marbles, 2004)
- Marbles IV (Marbles, 2004)
- Neverland (Marbles, 2004).
RAPPEL :
- Sugar Mice (Clutching at Straws, 1987)
- King (Afraid of Sunlight,
1995).
Les mélomanes encore abasourdis par l'ivresse du
bonheur, sont rejetés relativement rapidement hors de la salle ; les débats
continuent donc sur le trottoir. Mais cette journée du vendredi, débutée au travail,
a été chargée et le besoin de repos s'impose. Paradoxalement, ce sont les
mélomanes locaux qui sont pénalisés pour le retour au foyer. Nous ne sommes pas
au Center Parcs ; nous avons à assumer trois bons quarts d'heure de trajet en
transports en commun, quand beaucoup de participants disposent de leur hôtel à
proximité. Après avoir tenu plus de sept heures debout, notamment en fosse, les
jambes sont lourdes et les muscles raidis. Autant dire que le sommeil était
très attendu et nécessaire !
SAMEDI 12
AVRIL 2025
Faute de place chez Rod, notre journée débute par un
déjeuner à la terrasse de la brasserie Le Hollywood, situé en face du site. Nous
l'espérions très fort ; toute l'équipe de LAZULI
(les musiciens, Claude, Dominique, Romain, Vincent et Arnaud et les soutiens
Ali et Eliot) apparaissent en toute simplicité. La joie de se revoir est
sincèrement réciproque et nous profitons de notre privilège pour échanger nos
nombreuses impressions passées, présentes et futures. Avec le temps déjà partagé
ensemble, notamment lors de la tournée de l'automne dernier (mon récit ici), nous commençons à
cumuler quelques modestes mais impérissables souvenirs en commun. Même la maman
d'Arnaud, légitimement fière de son fiston, se joint à notre attroupement ! Mais
nous les libérons vite car, il faut qu'ils se restaurent quelque peu, avant de
faire les derniers ajustements et les balances, prévues à 16h.
Cette rencontre nous a un peu plus galvanisés pour entamer
une longue attente sur le trottoir. Même impréparation du Casino que la veille
; personne ne sait exactement où attendre… Aujourd'hui, ce n'est plus deux,
mais trois files qui se forment ; des privilégiés munis de tickets numérotés
sont intercalés. Mais des petits malins s'y sont faufilés également… Bref.
Je préfère m'attarder sur le beau geste de
Marie-Antoinette qui a pris l'initiative, à ses frais, de distribuer
généreusement des bougies LED, que nous sommes invités à brandir pendant le
solo de cor durant "Chaque jour que
le soleil fait". Il s'agit bien sûr de soutenir nos compatriotes LAZULI et de montrer que, malgré tout,
ils sont soutenus en France, aussi…
Ouverture des portes : 18h00. En dépit d'un barriérage précipité dans les
minutes précédant l'ouverture (…), je parviens à me positionner avec mon fils
dans les premiers rangs mais sur la droite (en regardant la scène), cette fois.
Sur ce temps-là, ma P'tite Fée se rend à l'échoppe pour se procurer un beau sweatshirt
à capuche de Lazuli (45€).
Histoire de patienter, dans un prosélytisme assumé, je
prêche la Bonne Parole autour de moi… Bon nombre des spectateurs dans cette
salle ignorait encore récemment l'existence de LAZULI, qui demeure victime de
l'ostracisme ou du manque de curiosité de nos média français. Il y a fort à
parier que ce soir, la majorité des connaisseurs du groupes était constituée
d'Anglais, d'Allemands ou de Néerlandais, tant LAZULI est bien plus populaire
là-bas ! Pauvre, pôôôôôoôvre france.
Moi-même, je confesse avoir tardé à les trouver !
C'est la parution de "Tant que
l’herbe est grasse" (2014) qui a motivé mon premier achat, après
quelques trimestres de discussions sur le forum Anorak/Chemical Harvest.
Il faut dire que les occasions de les découvrir sur les
scènes parisiennes sont rarissimes (2006
au Triton, 2007 à la Locomotive, 2008 à La Scène Bastille. Epicétou). Las
d'attendre une improbable venue dans mes contrées, je m'étais rendu au feu-festival
Rock au Château à Villersexel (70) le
05 aout 2017 ! Celui-ci
avait eu la bonne idée de programmer LAZULI, qui faisait alors la promotion de
"Nos âmes saoules" (2016).
Ce premier concert acheva bien sûr de me convaincre de leur talent. J'ai
ensuite pu mesurer leur notoriété en sillonnant l'Europe, auprès des publics
allemands (Sankt-Goarshausen, et Bonn), norvégiens (Oslo), belges (Verviers),
néerlandais (Utrecht), suisse (Pratteln) …mais aussi -quand même (!)- français (Saint-Palais [17], Pierres [28], Pagney [54],
et Villeurbanne [69]).
Tant et si bien que cette invitation de MARILLION va
me permettre de revoir LAZULI pour la dix-neuvième fois. Eh oui ; contrairement
à l'adage, j'aime, et pourtant je compte ! Même si je concède volontiers les
avoir trop tardivement découverts, je me revendique donc volontiers ardent
promoteur du talent de ces troubadours occitans.
Ce fabuleux quintuor a débuté son histoire en 1998. Les aléas d'un groupe ont abouti
à voir passer plusieurs musiciens ; Pol Amar (guitare, de 1998 à 2002), Yohan Simeon (percussions, de 1998 à 2009), Frederik Juan (marimba, vibraphone, percussions, de 1998 à 2009), Sylvan Bayol (Chapman
Stick, de 1998 à 2009), puis Marc
Almeras (de 2002 à 2004). Enfin, le
guitariste Gédéric Byar (de 2004 à
2020) a quitté récemment le navire à la surprise générale.
Les frangins Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti (léode, depuis 1998), sont
désormais entourés de Vincent Barnavol
(batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).
LAZULI : (19h00-19h45)
Pour ceux d'entre nous qui les avons récemment vus en
tournées, c'est un peu frustrant d'assister à un concert aussi court (trois
quart d'heure) et sans l'écran sur lequel aurait dû être projetées des images conçues
par Dominique.
Mais, ce strapontin qui leur est accordé ce soir, est une
occasion dorée, car cela fait longtemps que nous attendions l'opportunité de
les voir ENFIN à Paris !
Dans la fosse, en attendant le concert, j'avais
prévenu mon entourage incrédule qu'il y avait un fort risque foyer épidémique ;
le virus Lazuli étant assez fatal. J'aurais pu le parier, car je ne risquais
pas de perdre. Mais c'est toujours mieux de le vérifier !
Leur prestation s'avérera évidemment une totale
réussite ! Je peux témoigner que de nombreux nouveaux adeptes ont été
convaincus, à l'occasion de ce concert ! Hallelujah ! Je n'ai pas eu besoin de
les forcer ; des Corses, des Ardennais, des Bretons ... Tous porteront assurément
la Bonne Parole autour d'eux. Les commentaires dithyrambiques entendus juste
après le concert et lus les jours suivants sur les réseaux sociaux font plaisir
car ils sont tellement mérités.
En effet, comme à leur habitude, les
multi-instrumentistes ont démontré tout leur talent avec le charisme de gens
sincèrement humains et humbles.
Romain a fait frémir les échines en exprimant les sonorités de
son cor bidouillé et celles d'un clavier qu'il maitrise avec grâce. Vincent cogne ou caresse subtilement sa
batterie et tient ainsi la baraque ; c'est le "maître-on-home" sur lequel se balancent autant ses complices
que son public. Arnaud, le dernier
arrivé, éclabousse de tout son immense talent ; il n'en finit plus de magnifier
les anciens titres et de valoriser les plus récents. Et bien sûr les frangins, (last
but not least comme on dit ailleurs) dont la complicité et le talent font
plaisir à voir et à entendre. Tous deux assument la marque de fabrique du
groupe ; Domi dont la voix si
particulière accentue encore son éloquence et Claude dont la Léode, instrument unique, exprime des nuances atypiques.
Le geste romantique des spectateurs brandissant leur bougie LED a visiblement ému les musiciens, alors qu'il vivait un grand moment scénique !
Chaque jour que le soleil fait -© -
Le peu de temps imparti a tout de même permis
d'écouter neuf titres, extrait de quatre
de leurs onze albums officiels. Très judicieusement, leur final traditionnel
s'est conclu par un thème de Marillion, ce qui a achevé de convaincre les
derniers sceptiques de l'assemblée.
Une triomphale ovation a été accordée au quintuor magique
! J'imagine qu'ils s'en souviendront longtemps, même s'ils en ont vécu bien
d'autres, mais hors de nos frontières... Je veux croire que cet évènement fera
date, et qu'il augure d'une notoriété amplement méritée. Mais je reste lucide
et sceptique, compte tenu du silence médiatique assourdissant qui a précédé cet
évènement. Ce coup de pouce aurait pourtant pu inciter un promoteur à leur
proposer l'organisation de tournées françaises, à renfort de publicités. Mais hélas,
je crains que cet engouement, aussi réjouissant soit-il, ne dépasse pas notre
microcosme. Le bon côté de la chose, c'est qu'ainsi nous les conserverons
accessibles ; tels des aristocrates avares et égoïstes, nous tenons à conserver
nos privilèges !
Je laisse le mot de la fin à Dominique : " Il est des instants magiques dans la vie de
musicien, celui-ci en était un ! Merci à vous, merci à MARILLION ainsi qu’à
toute l’équipe du Casino de Paris ".
PROGRAMME
- Dieter Böhm (Le
Fantastique envol de Dieter Böhm, 2020)
- Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique envol de Dieter Böhm,
2020)
- Qui d'autre que l'autre (11, 2023)
- Quel dommage (à
paraitre, 2025)
- Être et ne plus être (à paraitre, 2025)
- Chaque jour que le soleil fait (à paraitre, 2025)
- Les courants ascendants (Tant que l'herbe est grasse, 2014)
- Le Pleureur sous la Pluie (11, 2023)
- 9 Mains Autour d'un Marimba (conclu par un enchainement sur le
thème de "Easter" de Marillion).
Difficile de reprendre mes esprits après une telle effervescence
dans une grande salle parisienne.
MARILLION : 20h15-22h20
A l'instar de la veille, les conditions techniques (sonorisation,
éclairage, scène) demeureront de nature à promouvoir confortablement l'univers
du groupe.
Contrairement à ce que pouvait laisser interpréter le
t-shirt de la Convention, les albums "Seasons End"
et "Afraid of Sunlight"
sont en fait relativement peu évoqués dans la soirée. En revanche, l'ère Fish
est fortement honorée, avec pas moins de six titres. En débutant le concert
avec "Slàinte Mhath", MARILLION
n'a guère laissé le temps aux admirateurs de chauffer leur voix ! Ce choix a immédiatement
amorcé l'ambiance festive. Car, si certains ont pu préférer la thématique
d'hier (avec "Marbles",
pour le lecteur qui n'aurait pas tout suivi), on peut affirmer que, de l'avis
majoritairement exprimé, ce soir fut l'apothéose d'une Convention parisienne
réussie.
La sélection de titres a constitué une subtile
alternance des périodes qui a permis à tous de trouver son compte de plaisir
auditif.
Vingt et un titres, sont issus de dix albums, dont quatre de "Brave", un de "F.E.A.R."
(4 volets), quatre de "Seasons End
", quatre de "Misplaced
Childhood", deux de "Afraid
of Sunlight", deux de "An
Hour Before It's Dark ", un de "Clutching at Straws", un de "Script for a Jester's Tear", un de "Somewhere Else", et un de
"This Strange Engine".
Puis les rappels ont probablement répondu à une
attente d'œuvres plus récentes. Le majestueux et puissant "The New Kings" fut magistralement
interprété. Ensuite, je m'autorise un petit regret ; j'aurais apprécié un chœur
sur les deux titres issus de "An
Hour Before It's Dark". Au lieu de quoi, Mark a lancé les sons requis…
mais ce n'est pas pareil. Lors du concert à la salle Pleyel (9/12/2019), le
chœur de Gil PINATEL avait magnifié
quelques titres, mais pas ce soir donc. Je reconnais que j'ai la vie trop belle
; je pourrais me contenter de ce que j'ai vécu à Port-Zélande.
Avant un troisième rappel, le public observe, perplexe
et intrigué, l'installation de deux chaises en bord de scène… MARILLION a
souhaité faire plaisir au public, en invitant l'accordéoniste Charles KIENY. Il s'installe à côté de H pour
interpréter les deux premiers couplets de "Faith", enchainé avec quelques mesures de la "Marseillaise", qui est reprise à
gorge déployée par le public.
Nota bene :
CHARLES KIENY est accordéoniste et
compositeur, basé entre Paris et Londres. Résolument tourné vers la création de
musiques originales et les mélanges artistiques, diplômé en Jazz et
improvisation au CNSM de Paris (Conservatoire National Supérieur de Musique),
il affiche une constante volonté de mélanger les styles et prend part à une
grande variété de projets : de la musique de chambre croisée au jazz, jusqu'au
groupe de métal aux influences mélodiques grégoriennes, les barrières volent en
éclat au son de l'accordéon et du synthétiseur de Charles. https://www.charleskieny.com/about
Le concert se conclut avec le reste du groupe pour
interpréter "Made Again",
dans l'exaltation générale. La satisfaction est réciproque ; les sourires sont
partout, le bonheur n'est pas dans les prés, mais dans les concerts de
MARILLION !
PROGRAMME
- Slàinte Mhath (Clutching at Straws, 1987)
- The Uninvited Guest (Seasons
End, 1989)
- Easter (Seasons End, 1989)
- Holloway Girl (Seasons End,
1989)
- Beautiful (Afraid of
Sunlight, 1985)
- Script for a Jester's
Tear (Script for a Jester's Tear,
1983)
- Kayleigh (Misplaced
Childhood, 1985)
- Lavender (Misplaced
Childhood, 1985)
- Bitter Suite [- III. Blue
Angel-] (Misplaced Childhood, 1985)
- Heart of Lothian [-I.Wide
Boy-] (Misplaced Childhood, 1985)
- The Space... (Seasons End,
1989)
- Afraid of Sunlight (Afraid of Sunlight, 1985)
- Wave (Brave, 1994)
- Mad (Brave, 1994)
- The Great Escape (Brave,
1994).
RAPPEL
1 :
- The New Kings (F.E.A.R., 2016)
II. Russia's Locked Doors
III. A Scary Sky
IV. Why Is Nothing Ever True?
RAPPEL
2 :
- The Crow and the
Nightingale (An Hour Before It's
Dark, 2022)
- Man of a Thousand Faces (This Strange Engine, 1997)
- Care (IV) Angels on Earth
(An Hour Before It's Dark, 2022).
RAPPEL
3 : avec Charles KIENY.
- Faith (Somewhere Else, 2007)
- Made Again (Brave, 1994).
Après le rideau final, c'est un rideau de pluie fine qui
entretient ce sentiment diffus mêlant la joie d'avoir assisté à un grandiose
moment musical et la mélancolie de sa fin. Nous nous attardons toutefois sur le
trottoir pour de longs échanges d'impressions au terme de cette belle
Convention. Nous voyons sortir H puis Mark. Ils sont une fois de plus
impitoyablement assaillis par des demandes de portraits, auxquels ils se plient
volontiers. Je me rends au bistrot afin de féliciter les membres de LAZULI pour
leur performance. Mais je les abandonne vite, ils sont submergés par leurs
nouveaux admirateurs. Nous rentrons nous reposer, la tête pleine d'étoiles mais
les jambes alourdies par deux jours agités…
![]() |
Merci Marco ;) |