vendredi 11 avril 2025

MARILLION WEEKEND PARIS 2025 – Casino de Paris (9e) – les 11 et 12 avril 2025.

Depuis 2002, MARILLION a organisé deux cent trente-cinq Conventions, essentiellement en Europe, mais aussi au Canada et au Chili. Un peu partout donc, sauf en France. Mais cette fois, ça y'est ! Paris a enfin sa Convention, elle aussi ! Si le contexte particulier de celle de Port-Zélande, interdit toute comparaison, on ne boudera pas notre plaisir d'accueillir les admirateurs du monde entier qui auront convergé vers notre capitale pour communier avec nous.

Depuis le 3 mai 2024, date de l'ouverture d'une page Facebook par Lucy, notre communauté est entrée en ébullition, jusqu'à la mise en vente des tickets qui a débuté le jeudi 12 septembre 2024. Toutefois, une fois le Sésame acquis, nous avons un peu mis de côté ce rendez-vous, car la Cible principale demeurait l'étape incontournable de la neuvième Convention néerlandaise qui se tenait en mars.

A peine remis de nos émotions, nous remettons le couvert ! Parmi nos douze colocataires de Port-Zélande, sept se retrouvent de nouveau pour l'édition parisienne ! Ma P'tite Fée, mon fils ainé, Xavier et Véronique venus de Picardie, ainsi que Pascal et Valérie venus de Suisse.

Les admirateurs les plus investis dans cette édition française, notamment le WEB FRANCE, ont organisé quelques manifestations parallèles pour tenter de recréer un sentiment de communauté. Cette initiative est d'autant plus louable, qu'il est plus difficile de rassembler les corps et les esprits dans Paris, que dans un Center Parcs privatisé ! Une tombola de charité au bénéfice de l'Association Petits Princes (dont la vocation est de réaliser les rêves d'enfants et d'adolescents gravement malades) a été proposée. Une croisière en bateau mouche a permis de voguer sur la Seine samedi matin, en compagnie notamment de Steve Hogarth et de Mark Kelly. Et un point de ralliement a été instauré chez "ROD, BISTROT URBAIN" (prix préférentiels appliqués au public de la Convention), qui jouxte le Casino.

Paris a revêtu pour cette occasion un ciel bleu agrémenté d'une température clémente pour accentuer encore le bonheur de se réunir. Le microcosme international est ainsi saisi d'un émoi légitime, en quête de distraction dans un monde menaçant.

Ajoutons que le Casino de Paris est un des plus esthétiques auditoriums de la capitale. En outre, l'acoustique excellente de la salle a largement contribué à satisfaire les auditeurs. Toutefois, on m'a rapporté que le confort des fauteuils en mezzanine laisse à désirer. Je peine à compatir pour les petites fesses endolories, car attendre debout dans la fosse n'est guère plus confortable.


Un regard dans le rétroviseur :

Le Casino de Paris a trop rarement ouvert ses portes pour nos concerts ; en ce qui me concerne ce n'est que la sixième fois en quarante-deux années que j'y viens ! La première occasion fut le concert de VAN MORISON, le 20 juin 1983 ! Il y eut ensuite TWISTED SISTER le 28 avril 1986, puis Rory GALLAGHER le 12 mai 1986; BLACK SABBATH 23 juin 2009 et enfin ASIA le 30 avril 2010. On notera que, allez savoir pourquoi, l'honorable antre ne m'aura ouvert ses portes qu'aux printemps… A noter qu'un festival de rock progressif se tiendra ici les 26 et 27 septembre 2025, mais c'est une autre histoire.

La musique de MARILLION est parvenue à mes oreilles aux alentours de 1983 ou 1984, mais à cette époque j'étais davantage focalisé sur le mouvement NWOBHM. Je dois par conséquent confesser ne pas avoir été assez réceptif. J'avais pourtant copié une ou deux cassettes audio ; notamment celle d'un concert enregistré par RTL, à Bercy le 14 décembre 1987 (diffusé en janvier 88), auquel je n'avais pas assisté, par manque de conviction... Ce n'est que beaucoup plus tard, lors de discussions sur le forum Chemical Harvest Anorak, que j'ai finalement été séduit, grâce aux travaux d'un certain Steven WILSON. Puis un premier concert à l'Olympia, le lundi 16 février 2009, m'a convaincu de me lancer dans les aventures des Mari-Lions ponctuées de concerts, festivals et Conventions. A tel point que ce vingt-quatrième concert propulse désormais MARILLION en tête de mon répertoire des concerts vécus. Maigre consolation.


VENDREDI 11 AVRIL 2025

Une tradition bien française a été respectée, le manque d'anticipation du Casino aboutit à un tardif barriérage à l'entrée, donc injuste pour les premiers arrivés. Finalement, deux files se sont constituées dans le chaos en sens opposés. Pour notre part, en arrivant vers 17 heures, nous avons pu nous positionner sans trop de difficulté…

Ouverture des portes : 18h00. Encore une belle initiative, le Web France nous distribue des tiges colorées, à agiter pendant la chanson de MARILLION "You're Gone". En revanche, les bracelets traditionnels pour les Conventions n'ont pas été retenus par la salle pour le contrôle des entrées ; du coup sa distribution fut aléatoire et bien entendu à nos dépends (En fétichistes assumés, ma P'tite Fée et moi, avons attendu le lendemain pour pouvoir en récupérer un chacun, grâce à l'ami qui se reconnaitra !).

Je m'arrête à l'échoppe pour garantir l'acquisition du t-shirt officiel ( je me méfie car à PZ, seule notre anticipation avait pu éviter une rupture de stock ! ), mais cette étape ne nous aura pas trop pénalisés puisqu'avec ma P'tite Fée et mon fils ainé, nous nous positionnons dans les trois premiers rangs, au centre gauche (en regardant la scène).

CONAL KELLY : 19h00-19h40

La plupart d'entre nous ignorait que Mark Kelly a un neveu, et a fortiori que celui-ci est musicien. C'est à lui, accompagné de deux complices, qu'il a été accordé le redoutable privilège d'ouvrir les festivités. Il ne risquait pas grand-chose, puisque le public de MARILLION est bienveillant par nature, d'autant plus s'agissant d'un membre de la Famille…

Cela étant dit, une fois les premiers accords passé, j'ai vite regardé ma montre. Ce n'était pas mauvais, il y a avait même des passages funky plutôt sympas… Mais bon. Je confesse avoir imaginé un autre groupe français pour ouvrir ce soir… genre, au hasard, ESTHESIS ou Franck CARDUCCI par exemple. Bref, le brave garçon est applaudi poliment, mais ne laissera pas une trace impérissable (doux euphémisme).

MARILLION : 20h15-22h.

Déjà ressenti lors la première partie de soirée, la qualité acoustique de la salle est très bien exploitée par l'ingénieur du son, qui a su parfaitement équilibrer les pupitres. Tout était audible, même le tambourin et les guitares de H ! Le dispositif d'éclairage est similaire, bien que réduit, à celui de Port-Zélande ; il a magnifié les décors de la salle. A l'apparition des premiers jeux de lumières, j'ai nettement entendu l'ébahissement du public émerveillé ; Ôoooo ! En revanche, la scène n'est pas très profonde, il n'y aucun écran.

Ces Conventions auront eu au moins le mérite de me rappeler les qualités de "Marbles" ; ce treizième album studio, d'une discographie de vingt. Impossible d'oublier les morceaux d'anthologie ; "The Invisible Man", "Ocean Cloud", "Neverland", "Fantastic Place" ! Pour ma part, j'entretiens une affection particulière pour l'enjouement de "Don't Hurt Yourself" et la mélodie folk enjôleuse de "Genie".

Content aussi de réentendre sur scène le Beatle(s)esque "The Damage". La chanson "You're Gone", déjà très sémillante, a accru l'ambiance festive lorsque les tiges colorées se sont agitées partout dans la salle. Cette belle sensation qui ne semble pas être passé inaperçue depuis la scène.

On ne se lasse pas d'admirer le Maître du Jeu, Steve Rothery, qui valorise chaque titre par ses soli toujours aussi étourdissants, joués avec finesse et sensibilité. Il est consciencieux et concentré ; mais il surveille aussi l'exécution générale, son regard en dit long sur ses impressions au fil des accords de ses partenaires. Pourtant, les imperfections des uns et des autres deviennent des fantaisies que l'auditeur pardonne et oublie volontiers, même s'il n'est pas dupe ; chaque frappe, chaque note, chaque rythme défaillant est systématiquement remplacé par nos mémoires ! Et puis, je préfère encore de vraies dissonances (clavier, voix) ou des frappes manquées (batterie), à des bandes son incongrues !

Les accords de basse (Pete) et de claviers (Mark) garantissent une harmonie à l'ensemble, et accentue ainsi ce que recherche le mélomane ; une évasion de l'esprit. Bien entendu, hormis l'attention portée sur les instruments, les regards se portent forcément sur Steve Hogarth, chanteur et comédien, constamment en train de mimer et de vivre ses textes avec un charisme légendaire ! Sa voix et sa gestuelle sont tellement expressives que je ne ressens pas de réelle frustration à ne pas comprendre. Juste une frustration à ne pas pouvoir les chanter, à ne plus être capable de mémoriser (surtout en anglais) !

Le rappel, avec "Sugar Mice", donne l'occasion à l'auditoire de soulager les cordes vocale de H ; C'est l'un des rituels de concert, les paroles sont chantées à gorge déployée, dans un surcroit d'émotion.

Ensuite, le faux démarrage de "King", est un loupé vite oublié tant la chanson prend aux tripes. Elle termine une soirée qui peut sembler un peu courte mais tellement dense !

Le public, en fin connaisseur, acclame la prestation à la hauteur de la communion ressentie !



Quinze titres ont été interprétés. Le programme est exclusivement consacré à "Marbles", avec treize de ses chansons. Dommage, "Angelina" est cette fois passée à la trappe… Puis le rappel réjouit les admirateurs nostalgiques avec un de "Clutching at Straws". La conclusion permettra de faire une liaison astucieuse avec le programme du lendemain ; un titre de "Afraid of Sunlight".

PROGRAMME

  1. The Invisible Man (Marbles, 2004)
  2. Marbles I (Marbles, 2004)
  3. Genie (Marbles, 2004)
  4. Fantastic Place (Marbles, 2004)
  5. The Only Unforgivable Thing (Marbles, 2004)
  6. Marbles II (Marbles, 2004)
  7. Ocean Cloud (Marbles, 2004)
  8. Marbles III (Marbles, 2004)
  9. The Damage (Marbles, 2004)
  10. Don't Hurt Yourself (Marbles, 2004)
  11. You're Gone (Marbles, 2004)
  12. Marbles IV (Marbles, 2004)
  13. Neverland (Marbles, 2004).

RAPPEL :

  1. Sugar Mice (Clutching at Straws, 1987)
  2. King (Afraid of Sunlight, 1995).

Les mélomanes encore abasourdis par l'ivresse du bonheur, sont rejetés relativement rapidement hors de la salle ; les débats continuent donc sur le trottoir. Mais cette journée du vendredi, débutée au travail, a été chargée et le besoin de repos s'impose. Paradoxalement, ce sont les mélomanes locaux qui sont pénalisés pour le retour au foyer. Nous ne sommes pas au Center Parcs ; nous avons à assumer trois bons quarts d'heure de trajet en transports en commun, quand beaucoup de participants disposent de leur hôtel à proximité. Après avoir tenu plus de sept heures debout, notamment en fosse, les jambes sont lourdes et les muscles raidis. Autant dire que le sommeil était très attendu et nécessaire !


SAMEDI 12 AVRIL 2025

Faute de place chez Rod, notre journée débute par un déjeuner à la terrasse de la brasserie Le Hollywood, situé en face du site. Nous l'espérions très fort ; toute l'équipe de LAZULI (les musiciens, Claude, Dominique, Romain, Vincent et Arnaud et les soutiens Ali et Eliot) apparaissent en toute simplicité. La joie de se revoir est sincèrement réciproque et nous profitons de notre privilège pour échanger nos nombreuses impressions passées, présentes et futures. Avec le temps déjà partagé ensemble, notamment lors de la tournée de l'automne dernier (mon récit ici), nous commençons à cumuler quelques modestes mais impérissables souvenirs en commun. Même la maman d'Arnaud, légitimement fière de son fiston, se joint à notre attroupement ! Mais nous les libérons vite car, il faut qu'ils se restaurent quelque peu, avant de faire les derniers ajustements et les balances, prévues à 16h.

Cette rencontre nous a un peu plus galvanisés pour entamer une longue attente sur le trottoir. Même impréparation du Casino que la veille ; personne ne sait exactement où attendre… Aujourd'hui, ce n'est plus deux, mais trois files qui se forment ; des privilégiés munis de tickets numérotés sont intercalés. Mais des petits malins s'y sont faufilés également… Bref.

Je préfère m'attarder sur le beau geste de Marie-Antoinette qui a pris l'initiative, à ses frais, de distribuer généreusement des bougies LED, que nous sommes invités à brandir pendant le solo de cor durant "Chaque jour que le soleil fait". Il s'agit bien sûr de soutenir nos compatriotes LAZULI et de montrer que, malgré tout, ils sont soutenus en France, aussi…

Ouverture des portes : 18h00. En dépit d'un barriérage précipité dans les minutes précédant l'ouverture (…), je parviens à me positionner avec mon fils dans les premiers rangs mais sur la droite (en regardant la scène), cette fois. Sur ce temps-là, ma P'tite Fée se rend à l'échoppe pour se procurer un beau sweatshirt à capuche de Lazuli (45€).

Histoire de patienter, dans un prosélytisme assumé, je prêche la Bonne Parole autour de moi… Bon nombre des spectateurs dans cette salle ignorait encore récemment l'existence de LAZULI, qui demeure victime de l'ostracisme ou du manque de curiosité de nos média français. Il y a fort à parier que ce soir, la majorité des connaisseurs du groupes était constituée d'Anglais, d'Allemands ou de Néerlandais, tant LAZULI est bien plus populaire là-bas ! Pauvre, pôôôôôoôvre france.

Moi-même, je confesse avoir tardé à les trouver ! C'est la parution de "Tant que l’herbe est grasse" (2014) qui a motivé mon premier achat, après quelques trimestres de discussions sur le forum Anorak/Chemical Harvest.

Il faut dire que les occasions de les découvrir sur les scènes parisiennes sont rarissimes (2006 au Triton, 2007 à la Locomotive, 2008 à La Scène Bastille. Epicétou). Las d'attendre une improbable venue dans mes contrées, je m'étais rendu au feu-festival Rock au Château à Villersexel (70) le 05 aout 2017 ! Celui-ci avait eu la bonne idée de programmer LAZULI, qui faisait alors la promotion de "Nos âmes saoules" (2016). Ce premier concert acheva bien sûr de me convaincre de leur talent. J'ai ensuite pu mesurer leur notoriété en sillonnant l'Europe, auprès des publics allemands (Sankt-Goarshausen, et Bonn), norvégiens (Oslo), belges (Verviers), néerlandais (Utrecht), suisse (Pratteln) …mais aussi -quand même (!)- français (Saint-Palais [17], Pierres [28], Pagney [54], et Villeurbanne [69]).

Tant et si bien que cette invitation de MARILLION va me permettre de revoir LAZULI pour la dix-neuvième fois. Eh oui ; contrairement à l'adage, j'aime, et pourtant je compte ! Même si je concède volontiers les avoir trop tardivement découverts, je me revendique donc volontiers ardent promoteur du talent de ces troubadours occitans.

Ce fabuleux quintuor a débuté son histoire en 1998. Les aléas d'un groupe ont abouti à voir passer plusieurs musiciens ; Pol Amar (guitare, de 1998 à 2002), Yohan Simeon (percussions, de 1998 à 2009), Frederik Juan (marimba, vibraphone, percussions, de 1998 à 2009), Sylvan Bayol (Chapman Stick, de 1998 à 2009), puis Marc Almeras (de 2002 à 2004). Enfin, le guitariste Gédéric Byar (de 2004 à 2020) a quitté récemment le navire à la surprise générale.

Les frangins Dominique Leonetti (chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti (léode, depuis 1998), sont désormais entourés de Vincent Barnavol (batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).

LAZULI : (19h00-19h45)

Pour ceux d'entre nous qui les avons récemment vus en tournées, c'est un peu frustrant d'assister à un concert aussi court (trois quart d'heure) et sans l'écran sur lequel aurait dû être projetées des images conçues par Dominique.

Mais, ce strapontin qui leur est accordé ce soir, est une occasion dorée, car cela fait longtemps que nous attendions l'opportunité de les voir ENFIN à Paris !

Dans la fosse, en attendant le concert, j'avais prévenu mon entourage incrédule qu'il y avait un fort risque foyer épidémique ; le virus Lazuli étant assez fatal. J'aurais pu le parier, car je ne risquais pas de perdre. Mais c'est toujours mieux de le vérifier !

Leur prestation s'avérera évidemment une totale réussite ! Je peux témoigner que de nombreux nouveaux adeptes ont été convaincus, à l'occasion de ce concert ! Hallelujah ! Je n'ai pas eu besoin de les forcer ; des Corses, des Ardennais, des Bretons ... Tous porteront assurément la Bonne Parole autour d'eux. Les commentaires dithyrambiques entendus juste après le concert et lus les jours suivants sur les réseaux sociaux font plaisir car ils sont tellement mérités.

En effet, comme à leur habitude, les multi-instrumentistes ont démontré tout leur talent avec le charisme de gens sincèrement humains et humbles.

Romain a fait frémir les échines en exprimant les sonorités de son cor bidouillé et celles d'un clavier qu'il maitrise avec grâce. Vincent cogne ou caresse subtilement sa batterie et tient ainsi la baraque ; c'est le "maître-on-home" sur lequel se balancent autant ses complices que son public. Arnaud, le dernier arrivé, éclabousse de tout son immense talent ; il n'en finit plus de magnifier les anciens titres et de valoriser les plus récents. Et bien sûr les frangins, (last but not least comme on dit ailleurs) dont la complicité et le talent font plaisir à voir et à entendre. Tous deux assument la marque de fabrique du groupe ; Domi dont la voix si particulière accentue encore son éloquence et Claude dont la Léode, instrument unique, exprime des nuances atypiques.

Le geste romantique des spectateurs brandissant leur bougie LED a visiblement ému les musiciens, alors qu'il vivait un grand moment scénique !

Chaque jour que le soleil fait -© Thierry Voyen-

Le peu de temps imparti a tout de même permis d'écouter neuf titres, extrait de quatre de leurs onze albums officiels. Très judicieusement, leur final traditionnel s'est conclu par un thème de Marillion, ce qui a achevé de convaincre les derniers sceptiques de l'assemblée.

Une triomphale ovation a été accordée au quintuor magique ! J'imagine qu'ils s'en souviendront longtemps, même s'ils en ont vécu bien d'autres, mais hors de nos frontières... Je veux croire que cet évènement fera date, et qu'il augure d'une notoriété amplement méritée. Mais je reste lucide et sceptique, compte tenu du silence médiatique assourdissant qui a précédé cet évènement. Ce coup de pouce aurait pourtant pu inciter un promoteur à leur proposer l'organisation de tournées françaises, à renfort de publicités. Mais hélas, je crains que cet engouement, aussi réjouissant soit-il, ne dépasse pas notre microcosme. Le bon côté de la chose, c'est qu'ainsi nous les conserverons accessibles ; tels des aristocrates avares et égoïstes, nous tenons à conserver nos privilèges !

Je laisse le mot de la fin à Dominique : " Il est des instants magiques dans la vie de musicien, celui-ci en était un ! Merci à vous, merci à MARILLION ainsi qu’à toute l’équipe du Casino de Paris ".

PROGRAMME

  1. Dieter Böhm (Le Fantastique envol de Dieter Böhm, 2020)
  2. Les chansons sont des bouteilles à la mer (Le Fantastique envol de Dieter Böhm, 2020)
  3. Qui d'autre que l'autre (11, 2023)
  4. Quel dommage (à paraitre, 2025)
  5. Être et ne plus être (à paraitre, 2025)
  6. Chaque jour que le soleil fait (à paraitre, 2025)
  7. Les courants ascendants (Tant que l'herbe est grasse, 2014)
  8. Le Pleureur sous la Pluie (11, 2023)
  9. 9 Mains Autour d'un Marimba (conclu par un enchainement sur le thème de "Easter" de Marillion).

Difficile de reprendre mes esprits après une telle effervescence dans une grande salle parisienne.

MARILLION : 20h15-22h20

A l'instar de la veille, les conditions techniques (sonorisation, éclairage, scène) demeureront de nature à promouvoir confortablement l'univers du groupe.

Contrairement à ce que pouvait laisser interpréter le t-shirt de la Convention, les albums "Seasons End" et "Afraid of Sunlight" sont en fait relativement peu évoqués dans la soirée. En revanche, l'ère Fish est fortement honorée, avec pas moins de six titres. En débutant le concert avec "Slàinte Mhath", MARILLION n'a guère laissé le temps aux admirateurs de chauffer leur voix ! Ce choix a immédiatement amorcé l'ambiance festive. Car, si certains ont pu préférer la thématique d'hier (avec "Marbles", pour le lecteur qui n'aurait pas tout suivi), on peut affirmer que, de l'avis majoritairement exprimé, ce soir fut l'apothéose d'une Convention parisienne réussie.

La sélection de titres a constitué une subtile alternance des périodes qui a permis à tous de trouver son compte de plaisir auditif.

Vingt et un titres, sont issus de dix albums, dont quatre de "Brave", un de "F.E.A.R." (4 volets), quatre de "Seasons End ", quatre de "Misplaced Childhood", deux de "Afraid of Sunlight", deux de "An Hour Before It's Dark ", un de "Clutching at Straws", un de "Script for a Jester's Tear", un de "Somewhere Else", et un de "This Strange Engine".




La première partie, nous a baignés dans la nostalgie, en revisitant les années 80 et 90. Je suis toujours fortement ému et admiratif d'entendre ce public, communiant à pleine voix sur les vieux titres ; mais je demeure frustré de ne pas avoir retenu les paroles. Un des points culminants pour moi aura été l'interprétation époustouflante de "The Space" ; la partie vocale est pourtant particulièrement redoutable, mais H fut sublime et émouvant. Cette chanson m'a encore procuré des frissons intenses !

Puis les rappels ont probablement répondu à une attente d'œuvres plus récentes. Le majestueux et puissant "The New Kings" fut magistralement interprété. Ensuite, je m'autorise un petit regret ; j'aurais apprécié un chœur sur les deux titres issus de "An Hour Before It's Dark". Au lieu de quoi, Mark a lancé les sons requis… mais ce n'est pas pareil. Lors du concert à la salle Pleyel (9/12/2019), le chœur de Gil PINATEL avait magnifié quelques titres, mais pas ce soir donc. Je reconnais que j'ai la vie trop belle ; je pourrais me contenter de ce que j'ai vécu à Port-Zélande.

Avant un troisième rappel, le public observe, perplexe et intrigué, l'installation de deux chaises en bord de scène… MARILLION a souhaité faire plaisir au public, en invitant l'accordéoniste Charles KIENY. Il s'installe à côté de H pour interpréter les deux premiers couplets de "Faith", enchainé avec quelques mesures de la "Marseillaise", qui est reprise à gorge déployée par le public.

Nota bene : CHARLES KIENY est accordéoniste et compositeur, basé entre Paris et Londres. Résolument tourné vers la création de musiques originales et les mélanges artistiques, diplômé en Jazz et improvisation au CNSM de Paris (Conservatoire National Supérieur de Musique), il affiche une constante volonté de mélanger les styles et prend part à une grande variété de projets : de la musique de chambre croisée au jazz, jusqu'au groupe de métal aux influences mélodiques grégoriennes, les barrières volent en éclat au son de l'accordéon et du synthétiseur de Charles. https://www.charleskieny.com/about

Le concert se conclut avec le reste du groupe pour interpréter "Made Again", dans l'exaltation générale. La satisfaction est réciproque ; les sourires sont partout, le bonheur n'est pas dans les prés, mais dans les concerts de MARILLION !

PROGRAMME

  1. Slàinte Mhath (Clutching at Straws, 1987)
  2. The Uninvited Guest (Seasons End, 1989)
  3. Easter (Seasons End, 1989)
  4. Holloway Girl (Seasons End, 1989)
  5. Beautiful (Afraid of Sunlight, 1985)
  6. Script for a Jester's Tear (Script for a Jester's Tear, 1983)
  7. Kayleigh (Misplaced Childhood, 1985)
  8. Lavender (Misplaced Childhood, 1985)
  9. Bitter Suite [- III. Blue Angel-] (Misplaced Childhood, 1985)
  10. Heart of Lothian [-I.Wide Boy-] (Misplaced Childhood, 1985)
  11. The Space... (Seasons End, 1989)
  12. Afraid of Sunlight (Afraid of Sunlight, 1985)
  13. Wave (Brave, 1994)
  14. Mad (Brave, 1994)
  15. The Great Escape (Brave, 1994).

RAPPEL 1 :

  1. The New Kings (F.E.A.R., 2016)
I. Fuck Everyone and Run
II. Russia's Locked Doors
III. A Scary Sky
IV. Why Is Nothing Ever True?

RAPPEL 2 :

  1. The Crow and the Nightingale (An Hour Before It's Dark, 2022)
  2. Man of a Thousand Faces (This Strange Engine, 1997)
  3. Care (IV) Angels on Earth (An Hour Before It's Dark, 2022).

RAPPEL 3 : avec Charles KIENY.

  1. Faith (Somewhere Else, 2007)
  2. Made Again (Brave, 1994).

Après le rideau final, c'est un rideau de pluie fine qui entretient ce sentiment diffus mêlant la joie d'avoir assisté à un grandiose moment musical et la mélancolie de sa fin. Nous nous attardons toutefois sur le trottoir pour de longs échanges d'impressions au terme de cette belle Convention. Nous voyons sortir H puis Mark. Ils sont une fois de plus impitoyablement assaillis par des demandes de portraits, auxquels ils se plient volontiers. Je me rends au bistrot afin de féliciter les membres de LAZULI pour leur performance. Mais je les abandonne vite, ils sont submergés par leurs nouveaux admirateurs. Nous rentrons nous reposer, la tête pleine d'étoiles mais les jambes alourdies par deux jours agités…

Merci Marco ;)



vendredi 28 mars 2025

MOSTLY AUTUMN – chez Paulette, à PAGNEY-DERRIERE-BARINE (54) – le vendredi 28 mars 2025.

Gagnons du temps et n'y allons pas par des chemins aussi torsadés qu'hypocrites, MOSTLY AUTUMN est devenu l'un de mes groupes favoris. Voilà. Autant le confesser : mon propos ici n'aura rien d'objectif. Ces Anglais sont selon moi bien trop sous-estimés, chacun de leurs concerts m'en persuadent.

En tant que mélomane et ex-musicien, j'admire les belles voix, les chœurs, les polyphonies, les chants magnifiés harmonieusement par un ensemble instrumental laissant exprimer les talents individuels. Les compositions de MOSTLY AUTUMN m'offre ce véritable maelström harmonique, savamment constitué d'accords mélodiques et sensibles de guitares, de claviers, et de flutes, transcendés par une base rythmique à la fois puissante et mesurée. Leur musique exprime avec finesse et nuances, un univers onirique, parfois mélancolique, ou tout simplement très émouvant. Leur maitrise des Harmonies et donc de leurs instruments, leur attitude sincèrement sympathique et attrayante, tout est de nature à entretenir notre admiration.

Le prosélytisme peut être ennuyeux lorsqu'il semble imposer vainement un centre d'intérêt, mais en l'occurrence, je remercie l'ami (qui se reconnaitra) d'avoir quelque peu insisté, pour que ma P'tite Fée et moi tendions une oreille plus attentive sur MOSTLY AUTUMN. Un premier concert, le vendredi 3 juin 2022 à Verviers en Belgique, nous a confirmé tous les talents pressentis. A l'issue de leur plus récent concert, le jeudi 05 décembre 2024 au Spirit of 66, nous avions déjà prévu de les revoir ici, chez Paulette, pour une septième fois. Ils approchent ainsi des vingt groupes que j'ai vus le plus souvent en concerts. Ils accèderont à ce rang mérité en décembre prochain pour leur prestation traditionnelle avant Noël. Toutefois, notre rêve serait de les voir chez eux à York… Cela arrivera tôt ou tard, assurément…

Remercions l'association ARPEGIA qui permet à des artistes du rock progressif de venir jouer en France, fut-ce-t-il dans une salle située à trois heures et demie de routes de Paris ! (Routes parsemées d'une bonne vingtaine de radars vicieux, de surcroît !) Notre microcosme se nourrit de ces quelques bonnes volontés, sans lesquelles nous serions contraints de nous rendre ailleurs en Europe, pour écouter notre musique favorite. Ce que nous faisons malgré tout, car nous sommes insatiables et toujours motivés…

Je reviens pour la sixième fois à Pagney, en comptant le concert UNITOPIA/ANGE, du 15 septembre 2023, dans le cadre de l'anniversaire des 100 ans de Paulette. En dernier lieu, nous étions revenus au Cabaret le 18 novembre 2023 pour assister au concert d'AMAROK.


Petit rappel biographique, nécessaire pour éclairer leur musique actuelle : MOSTLY AUTUMN a été formé au milieu des années 1990. Les membres fondateurs sont issus d'un groupe hommage à PINK FLOYD et aux années 1970, nommé ONE STONED SNOWMAN. La formation fondatrice du groupe était composée notamment de Bryan Josh (chant et guitares), et d'Iain Jennings (claviers). Les premiers concerts de MOSTLY AUTUMN étaient soutenus par ONE STONED SNOWMAN ou vice versa ; d'ailleurs, le dernier concert d' ONE STONED SNOWMAN fut un spectacle d'adieu en décembre 1995 et était soutenu par MOSTLY AUTUMN.

Ce soir, autour de Bryan Josh (chant et guitares, depuis 1995), et Iain Jennings (claviers, de 1995 à 2005, puis depuis 2010), nous retrouvons Olivia Sparnenn-Josh (chant principal depuis 2015, mais chœurs, percussions, flûte à bec, depuis 2004), Angela Gordon (flûtes, claviers, percussions, et chœurs, de 1999 à 2007, et depuis 2015), Chris Johnson (guitares rythmiques et acoustiques, chant, claviers, de 2006 à 2007, et depuis 2014), Andy Smith (basse, depuis 2000) et de Henry Rogers (batterie, depuis 2018).

Un quinzième album studio, "Sea Water" est paru officiellement le 28 février 2025. En le précommandant dès le 28 octobre 2024, j'ai reçu une version Deluxe, qui comprend un second disque (dont les titres sont au moins aussi réussis que le premier !). Encore une très belle œuvre, même si mon album préféré demeure le treizième, un chef d'œuvre intitulé "White Rainbow" paru en 2019, que tout mélomane digne de ce nom doit posséder dans sa discothèque.

https://www.mostly-autumn.com/
http://www.youtube.com/channel/UCLcuTXJP4y-cTwUarLsN0TQ


Arrivés largement en avance, nous pouvons sans difficulté choisir notre positionnement devant la scène, en dépit de quelques resquilleurs sans scrupules... (eh oui, c'est comme les cafards, y'en a partout sauf chez moi).

LE CONCERT [20h30/21h20 – 21h45/23h30]

L'acoustique de la salle me convient mais la sonorisation a cependant peiné à équilibrer les sons. Durant l'acte I, le chant fut un peu trop couvert par les basse/batterie. Vous me direz que c'est bien fait pour ma pomme, fallait pas choisir la proximité avec Olivia, épicétou ! Fort heureusement, le son nous a paru bien meilleur après l'entracte. Le dispositif d'éclairage est limité par l'espace mais toutefois suffisant pour bien distinguer les jeux et les humeurs des artistes.

Attendus particulièrement avec les titres du nouvel opus, MA ne nous a pas déçu. Au contraire, le seul titre que je trouvais faible "When We Ran" a ici pris toute sa dimension réjouissante. En effet, en dépit d'une très belle intro au piano, ce titre avait le don de m'agacer pour ce côté pop-à-paillettes, et des sons de synthétiseur à la "Klaus Wunderlich" insupportables, même après plusieurs écoutes… Oui mais voilà ; sur scène ce titre prend une autre dimension. Le sourire éblouissant d'Olivia, son énergie sautillante, sa joie de vivre sur scène, mais aussi toutes les interventions instrumentales… et même celles du clavier ! Tout passe, et lorsque Olivia nous (m') a demandé de battre des mains en rythmes, je me suis retrouvé tout bêtement (avec mon cuir clouté à l'effigie de Motörhead) à suivre le troupeau d'âmes réjouies. Voilà, c'est ça aussi l'effet MOSTLY AUTUMN.

Pas d'incident majeur pendant le concert, à part de rares imperfections qui sont tout à leur honneur ; on n'est pas noyé de bandes-son ou d'impératifs techniques nuisibles à l'authenticité d'un concert. Le Septuor exécute sa partition en harmonie quasi-totale, forts des talents individuels complémentaires et complices. Un souci de justesse ici, ou une fausse note là, rien d'inquiétant au contraire, moi qui suis très attaché à la sincérité du jeu de scène.

Je l'ai déjà relaté dans mes précédents récits de concert du groupe, je retrouve ici le même plaisir de pouvoir écouter tous les musiciens s'exprimer à tour de rôle, les soli sont valorisés et/ou partagés. Les regards des musiciens en disent long sur leur assiduité, leur conscience et surtout leur plaisir à échanger d'un regard des impressions, des satisfactions ou des inquiétudes passagères. C'est aussi pour cela que j'apprécie les premiers rangs en dépit d'un son souvent altéré par les basses.

Je pourrais, car ils le méritent vraiment, m'étaler davantage en propos dithyrambiques et détaillés mais j'aurais le sentiment de me répéter !


Quoiqu'il en soit, le groupe m'a un peu surpris quant au choix des titres interprétés.

Fort légitimement, sur les dix-huit titres, sept sont issus de "Sea Water" (2025). Sur les onze restants, nous avons retrouvé avec joie certains titres récemment joués ; trois de "White Rainbow" (2019), deux issus de "For All We Shared" (1998), un de "Graveyard Star" (2021), un de "Heart Full of Sky" (2017), un de "Passengers" (2003),  un de "Sight of Day" (2017).

Plus surprenant, nous avons entendu "Deep in Borrowdale", un titre issu de "Go Well Diamond Heart" (2010), et en final "Tonight" issu de "The Ghost Moon Orchestra" (2012). A défaut de rééditer les anciens albums (dont ces deux-là) on peut se réjouir de les entendre sur scène. Ce faisant, ils ont modifié la liste qui était pourtant à leur pied ; j'en conserve toutefois la photographie.

L'auditoire n'a pas manqué de faire part bruyamment de son bonheur ; les remerciements sont réciproques.

PROGRAMME
ACTE 1:
1.      Let’s Take a Walk (Sea Water, 2025)
2.      Winter Dreaming (Sea Water, 2025)
3.      Deep in Borrowdale (Go Well Diamond Heart, 2010)
4.      Western Skies (White Rainbow, 2019)
5.      Why Do We Remember All the Rain (Sea Water, 2025)
6.      Future Is a Child (Sea Water, 2025)
7.      Silver Glass (Heart Full of Sky, 2006)
8.      The Night Sky (For All We Shared…, 1998).
ACTE 2:
9.      Distant Train (Passengers, 2003)
10.  My Home (Sea Water, 2025)
11.  When We Ran (Sea Water, 2025)
12.  If Only for a Day (Sea Water, 2025)
13.  Back in These Arms (Graveyard Star, 2021)
14.  Into the Stars (White Rainbow, 2019)
15.  Changing Lives (Sight of Day, 2017)
16.  White Rainbow (White Rainbow, 2019).
17.  Heroes Never Die (For All We Shared…, 1998).
RAPPEL :
18.  Tonight (The Ghost Moon Orchestra, 2012).

 

A l'échoppe, le t-shirt ne me séduit pas particulièrement et je reste donc sage. Les premiers albums, qui tardent à être réédités, m'auraient davantage tenté, assurément.

Je ne résiste pas à l'envie de m'approcher des artistes, toujours aussi accessibles après le concert, même s'ils doivent se dépêcher de remballer leur matériel, sans technicien logistique. J'ai pu répéter à Bryan, à Olivia, et Chris combien ils nous réjouissent avec leur musique…

Un dernier verre chez Paulette, quelques discussions entre amis et nous rentreront sur Toul pour un sommeil bien mérité.

 


lundi 24 mars 2025

RENDEZVOUS POINT + TEMIC – LE BACKSTAGE BY THE MILL (Paris 18) – le lundi 24 Mars 2025.

Voilà encore une salle que je ne connaissais pas. Les quelques concerts attractifs annoncés jusque-là ne m'avaient pas assez motivé pour venir dans une salle encore une fois située dans le Nord de la capitale…

Cette scène parisienne, bâtie sur les ruines de l’ancien MCM Café, voisine du mythique Moulin Rouge, se situe au fond du pub/restaurant O’Sullivans. Elle affiche une capacité de 400 places. 

Je visais cet évènement depuis sa publication, mais sans certitude ; j'ai tardé jusqu'à l'avant-veille pour me procurer le Sésame, car je n'étais pas sûr de me remettre rapidement de mes émotions d'une Convention de Marillion qui fut en, tous points, mémorable… Pourtant, j'y retrouve Axel et Marie-Antoinette, et Hervé ; nous serons donc au moins quatre à témoigner d'un éclectisme musical capable d'affronter des sonorités autrement plus metalliques !

Cette soirée s'inscrit dans une tournée commune RENDEZVOUS POINT / TEMIC qui comprend onze date du 19 au 30 mars. Elle est astucieusement intitulée "Theory of Dreams 2025 Tour", un montage des deux titres des albums respectifs en promotion.

Comme prévu les portes ouvrent à 18h. Je découvre une salle confortable et spacieuse. La soirée n'affiche pas complet, mais l'affluence semble garantir la rentabilité de l'évènement.

TEMIC [19h30-20h35].
https://www.temicband.com/

TEMIC est considéré comme un groupe norvégien. Cependant, si le chanteur Fredrik Bergersen Klemp (Maraton) et le batteur Simen Sandness (Shining et Arkentype) représentent une petite moitié de l'effectif, le reste est international. Le duo fondateur est constitué du claviériste mexicain Diego Tejeida (ex-Haken, vivant au Royaume-Uni), et du guitariste et multi-instrumentiste américain Eric Gilette (Neal Morse Band). En outre, TEMIC a annoncé sur son mur, le 31 août 2024, que le bassiste portugais Miguel Pereira est "officiellement bassiste permanent" ! (notons pourtant qu'à ce jour celui-ci n'est toujours pas nommé sur le site officiel).

Fondé en 2021, les origines de TEMIC remontent à 2017, lorsque Tejeida et Gillette ont parcouru le monde en tant que membres du groupe SHATTERED FORTRESS de Mike Portnoy. (…). Le duo s'est fixé pour objectif de créer un son "prog rock/métal moderne mélangé à de la musique électronique énergique". Le premier à rejoindre Tejeida et Gillette est le batteur Simen Sandness. C'est celui-ci qui a suggéré de recruter le chanteur de MARATON, Fredrik Bergersen Klemp, capable de délivrer des lignes vocales expressives et intenses requises pour l'orientation voulue par le groupe. Leur musique est clairement orientée métal progressif, tirant délibérément ses influences d'augustes prédécesseurs tels que HAKEN, LEPROUS, THRESHOLD ou DREAM THEATER.

Le premier album, "Terror Management Theory", est paru le 17 novembre 2023.

Je les ai vus à l'occasion de leur première prestation scénique, le samedi 3 février 2024, lors du Midwinter Festival d'Utrecht. Il faut dire que le producteur de TEMIC n'est autre que Rob Palmen, qui est aussi le coorganisateur du festival ; ça aide, forcément… Leur musique m'avait intéressé mais sans franchement m'enthousiasmer. Une deuxième prestation au Midsummer Festival le 29 juin 2024, ne m'avait pas davantage convaincu. Certes, les talents individuels sont indéniables, mais il ne ressortait pas vraiment d'originalité susceptible d'aiguiser mon attention ; les influences de Haken, et Sons of Appolo me semblaient trop flagrante.

Ce n'était pas un rejet, juste un intérêt relatif et modéré. "Jamais deux sans trois" dit-on ; Je les revois ainsi pour la troisième fois.

L'acoustique de la salle me semble très bonne et la sonorisation bien équilibrée. Un dispositif d'éclairage lumineux et coloré, a proportion de la petite scène, permet une bonne mise en valeur des artistes.

On l'aura compris, c'est plutôt circonspect et placide que j'aborde la prestation. Peut-être une question de contexte ou d'état d'esprit, mais cette fois, j'ai assez vite trouvé la Porte. TEMIC a sans doute bénéficié de mon besoin de metal en ce début de printemps… Mon appréciation a évolué favorablement avec les interventions d'Eric Gilette dont les soli incisifs ne peuvent laisser indifférent. Les accords de claviers de Diego Tejeida complètent avec brio et harmonie ceux de son complice. D'ailleurs cette complicité s'est exprimée durant un très joli duo de quelques trois minutes assez planantes, laissant un peu de répit à nos muscles.

Quant au chanteur, Fredrik Bergersen Klemp use de son timbre éloquent pour exprimer avec justesse une partition joliment complémentaire aux instrumentistes. D'un charisme charmant, il n'hésite pas à descendre en fosse (sur "Mothallah"), pour haranguer le public. La redoutable frappe de Simen Sandness contribue à remuer nos muscles et à maintenir notre tension. Les accords du bassiste Miguel Pereira sont efficacement rythmés pour accentuer le metal énergique délivré par le groupe ; l'homme semble investi pour continuer à officier parmi cet effectif de haut niveau. Une fugace bande-son aurait pu perturber ma perception, mais elle fut suffisamment discrète pour ne pas gêner ma susceptibilité de principe sur cet usage superflu.

Visiblement, une bonne part du public était venue pour vérifier la compétence de TEMIC dont c'est la première apparition en France. Des paroles sont scandées et la fosse est agitée de nuques martyrisées. Une belle ovation finale a permis aux musiciens de quitter la scène avec un franc sourire.

Le groupe nous déroule l'intégralité des dix titres de leur album "Terror Management Theory". Ce programme se termine ainsi fort opportunément sur "Mothallah" dont les harmonies et les soli constituent un point d'orgue très efficace pour leur soirée réussie. Klemp excelle une dernière fois pour faire chanter le refrain au public ravi !

PROGRAMME

  1. TMT (Terror Management Theory, 2023)
  2. Through the Sands of Time (Terror Management Theory, 2023)
  3. Falling Away (Terror Management Theory, 2023)
  4. Count Your Losses (Terror Management Theory, 2023)
  5. Skeletons (Terror Management Theory, 2023)
  6. Acts of Violence (Terror Management Theory, 2023)
  7. Friendly Fire (Terror Management Theory, 2023)
  8. Paradigm (Terror Management Theory, 2023)
  9. Once More (Terror Management Theory, 2023)
  10. Mothallah (Terror Management Theory, 2023). 

©Hervé / Mothallah


RENDEZVOUS POINT [21h-22h15]
https://rendezvouspointband.com/

Ce quintuor norvégien fut fondé à Kristiansand, en 2010. Les musiciens se sont rencontrés lorsqu'ils étudiaient la musique rythmique à l'université d'Agder. RENDEZVOUS POINT se définit comme "une bombe d'énergie féroce et percutante dans le domaine du métal progressif". On ressent fréquemment leurs influences énergiques et mélodiques scandinaves ; on pense bien sûr à LEPROUS surtout, et pas seulement en raison de son batteur.

RENDEZVOUS POINT est actuellement composé de Petter Walter Hallaråker (guitar), Nicolay Tangen Svennæs (claviers), Gunn-Hilde Erstad Haugen (basse), Baard Hvesser Kolstad (batterie, LEPROUS) et Geirmund Hansen (chant).

Le troisième album, "Dream Chaser", est paru le 21 juin 2024.

Je les ai découverts le lundi 5 octobre 2015 au Divan du Monde, alors qu'ils étaient les invités de LEPROUS, et qu'ils assuraient la promotion de leur premier album "Solar Storm". Puis, je les ai revus lors de leur promotion de "Universal Chaos", le dimanche 8 mars 2020 au Trianon, alors qu'ils étaient les invités d'ANATHEMA ; c'était d'ailleurs l'avant-dernier concert avant la Pandémie ! Et enfin ce samedi 25 janvier 2025, à l'occasion du récent Midwinter festival. Je les revois ainsi pour la quatrième fois.

Le titre "Don’t Look Up" débute puissamment le concert. La sonorisation et l'éclairage sont similaires au dispositif du précèdent groupe avec lequel la logistique semble mutualisée sur la tournée.

Pour distinguer la particularité de ces Vikings il faut absolument faire abstraction de leur filiation martelée par leur batteur Baard Hvesser Kolstad. La tentation est d'autant plus grande, que le personnage est très expressif lors de ses frappes vigoureuses et puissantes. Les rythmes sont syncopés et convulsifs avec la même énergie qu'au sein de Leprous. Cette filiation me parait particulièrement flagrante sur le titre "Apollo".

Cependant, il serait injuste de limiter notre appréciation à cet aspect, car le brave Geirmund Hansen chante avec conviction et justesse, sans trop chercher à imiter un certain Einar... Juste quelques intonations légitimes et sans prétention.

Le guitariste Petter Walter Hallaråker intervient opportunément pour relever les lignes mélodiques par des soli sensibles et emportés. La (très belle) bassiste Gunn-Hilde Erstad Haugen contribue efficacement à toutes les atmosphères percutantes des compositions ; son rôle partage même une fonction prépondérante avec celui de la batterie. Ses slaps martèlent vigoureusement le manche et accentuent cette base rythmique qui caractérise tant la musique de RVP. L'espace scénique laisse peu d'opportunité pour bouger ; la chorégraphie des deux guitaristes se limite à un échange méthodique et épisodique de leur place. Le claviériste Nicolay Tangen Svennæs est sans doute le plus discret physiquement, mais ses nappes n'en demeurent pas moins essentielles. Je souligne son interprétation remarquable de "Still Water" dont les sons d'un orchestre sont subtilement substitués.

Le public a manifestement était subjugué par la prestation. La puissance des chœurs remontant de la fosse en disaient longs sur la satisfaction générale.

Treize titres, sept issus "Dream Chaser" quatre de "Universal Chaos" et deux de "Solar Storm". Le titre "Still Water" m'a particulièrement ému. L'entrainant "Mirrors" a achevé de remuer l'auditoire qui a (h)ardemment contribué à entretenir l'ambiance festive jusqu'à la dernière note. Harangué il est vrai par Geirmund Hansen qui est brièvement descendu dans la fosse, avant (courageux mais pas téméraire !) de laisser le public se libérer dans un pogo énergisant !

Le salut final montre des sourires qui illustrent parfaitement cette soirée réussie.

PROGRAMME

  1. Don’t Look Up (Dream Chaser, 2024)
  2. Utopia (Dream Chaser, 2024)
  3. Digital Waste (Universal Chaos, 2019)
  4. Pressure (Universal Chaos, 2019)
  5. Fireflies (Dream Chaser, 2024)
  6. Oslo Syndrome (Dream Chaser, 2024)
  7. Universal Chaos (Universal Chaos, 2019)
  8. Presence (Dream Chaser, 2024)
  9. The Tormented (Dream Chaser, 2024)
  10. Still Water (Dream Chaser, 2024)
  11. Wasteland (Solar Storm, 2015)
  12. Apollo (Universal Chaos, 2019).

RAPPEL :

  1. Mirrors (Solar Storm, 2015).

©Hervé / /Still Water

© Hervé / Mirrors

A l'échoppe, je me procure le CD de TEMIC (20€) ; eh non, je ne l'avais pas encore… Il est prédédicacé, ce qui m'agace ; par principe je préfère obtenir la dédicace par moi-même !  Quant à celui de RENDEZVOUS POINT, je l'ai acquis en janvier à leur échoppe lors du Midwinter.

Comme à leur habitude, tous les musiciens des deux groupes se montrent disponibles et accessibles, dès la fin du concert, afin de discuter, signer des autographes et poser pour des autoportraits. Mais, je ne reste pas car je prévois au moins quatre-vingt minutes de trajets dans les transports en commun, pour rentrer chez moi. Dommage.