La tournée "M72 World Tour" présente la
particularité de prévoir vingt-deux
villes différentes à travers le monde à raison de deux soirées dans chaque ville. Chaque spectacle "No Repeat Weekend" étant une
expérience totalement unique : Deux programmes totalement différents avec deux
groupes différents en première partie chaque soir !
Cette promenade de santé vient de débuter à Amsterdam,
les 27 et 29 avril, fera une pause en novembre à Détroit (Michigan, USA). Elle
reprendra à Munich (Bavière, Allemagne) en mai 2024 et se terminera à Mexico
pour deux fois deux dates, les 22 & 24 septembre puis les 27 & 29
septembre 2024 !! Il est permis d'imaginer que ces derniers petits veinards
seront filmés pour un DVD.
MON CONTEXTE : Certains pourraient s'étonner de ma présence à
cette grand'messe du metal, alors que ces derniers temps j'erre davantage dans
les espaces nettement plus poétiques du rock progressifs. Et ce, d'autant plus sur
fond de polémiques au sujet de l'inconfort d'écoute offert par les grands
stades, au sujet de l'inflation scandaleuse des prix de tickets d'accès, au
sujet des options artistiques de ces glorieux Californiens, … blabla, blabla,
blabla…
La raison est simple. Le jeudi 9 février 1984, je n'avais pas encore 21 ans, c'était sept
semaines avant de me raser les cheveux et partir accomplir mon service
militaire. J'avais accepté l'invitation d'un pote qui avait gagné deux tickets
à une loterie. Il s'agissait d'un concert de VENOM à l'Espace Balard (Paris 15ème),
site aujourd'hui disparu. A priori, je ne me serais jamais déplacé pour cet évènement.
Oui mais voilà, ces obscurs britanniques avaient cependant eu la bonne idée
d'emmener avec eux des p'tits jeunes américains qui n'avaient encore jamais
foulé une scène française. (récit)
METALLICA n'était pas tout à fait inconnus pour moi,
car mes oreilles s'étaient déjà dressées à l'écoute de fragments dans un car,
au retour d'un festival, fin 1983. Ces gamins encore boutonneux commençaient à
entretenir les conversations ; je me souviens avoir trouvé le nom ridicule. La
promotion de "Kill'em All"
était amplifiée également sur les ondes par tonton zézé lors de ses Wango Tango,
la légendaire émission des sculpteurs de menhirs.
Bref, ce premier concert parisien de METALLICA
concrétisa mon pressentiment ; la décharge électrique fut fatale. Trente-neuf
années plus tard, j'ai encore les doigts dans la prise ; je ne parviens pas à
m'abstenir d'assister à une 20ème expérience. Je les soutiens depuis
leur toute première prestation en France, il n'y a aucune raison objective que
cela change. SEMPER FIDELIS !
Alors oui, j'entends bien les débats devenus récurrents
à chaque sortie de METALLICA ; il y a toujours une minorité de rabat-joie, se prétendant
métallo, qui agace systématiquement le reste du microcosme en critiquant la
démarche du groupe californien. Oui, METALLICA a commis le crime de
lèse-majesté, il a réussi. Oui METALLICA gagne probablement beaucoup d'argent.
Oui, METALLICA a su évoluer, et a eu l'insolence de produire ("Black Album") un des albums de
metal les plus vendus au monde, avant de produire deux albums audacieux ("Load" et "Reload", que pour ma part j'aime beaucoup). Dans tout cela, je
ne vois rien de choquant, au contraire.
Certes, ces américains sont probablement eux aussi
animés par l'appât du gain, d'autant plus qu'aux Etats-Unis plus qu'ailleurs
leur retraite doit se gagner. Mais je veux croire aussi qu'ils ont fait le
choix délibéré de déléguer tout ce qui ne relève pas de la création artistique.
La mainmise des escrocs, sans scrupule, qui pilotent désormais la promotion des
Mets en général et leurs tournées en particulier, contribue ainsi à l'inflation
des prix de ticket de concert.
Alors que l'accès en pelouse était encore récemment un
moyen de participer à un concert à moindre coût ; désormais, même cet accès
figure parmi les plus onéreux ! C'est franchement révoltant. Quand on pense que
le ticket de leur concert en 1984 ne dépassait pas les 13 €. En 2004, il était
déjà à 40 €. En 2017, il atteignait déjà 100 €. Cette fois il vise les 130 € …
Oui, c'est cher, surtout pour être debout en pelouse.
Mais il suffit de regarder le prix pour les autres
fortes pointures, pour réaliser que la pompe à fric n'est pas l'apanage
exclusif des seuls Mets …J'assume donc ma contribution à la pérennisation d'un
système détestable, … en ne payant cependant le prix que d'un des deux
concerts.
Dans le cadre de la promotion de leur nouvel opus,
proposer deux concerts différents à chaque étape d'une tournée me parait une
excellente idée à la base. Sauf qu'entre les mains de cupide organisateurs,
fait cela aboutit à pénaliser ceux qui ne furent pas en mesure, pour des
raisons financières ou calendaires, de se procurer le couple de tickets en
prévente.
Influencé par les débats, j'ai bien failli renoncer à
me procurer un sésame… Avant de céder à la tentation. Je préfère retenir leur
sensibilité à des causes caritatives. Par exemple, en décembre 2022, s'est tenue
la troisième édition du concert et de la vente aux enchères AWMH Helping Hands ; elle a permis de
récolter 3 millions de dollars au profit
d'une œuvre caritative. Et cette fois, ils versent un don de 80.000 euros aux Resto du Cœur !
Enfin, je les suis avec d'autant plus de ferveur que
je suis natif de mars 1963 ; les Mets sont donc de ma génération : Lars Ulrich (batterie, percussion, depuis
1981) est né en décembre 1963, James
Hetfield (chant, guitare rythmique
depuis 1981), est né en aout 1963,
Kirk Hammett (guitare, depuis 1983)
est né en novembre 1962 et Robert
Trujillo (basse, chœur, depuis 2003) est né
en octobre 1964.
Ils créent de la Musique. Une Musique qu'il me plaît
d'écouter, pour me distraire. Epicétou.
MA SOIREE : J'arrive sur place vers 17h10. En dépit de ma
défiance à l'égard de la qualité acoustique du lieu, je reste ému par le
rassemblement de notre communauté. Je n'étais plus retourné assister à un
concert au Stade de France depuis … celui de Metallica le 12 mai 2019 ! (récit)
Ce n'est pas le concert de Bruce
Springsteen au stade de Barcelone qui m'aura franchement réconcilié avec le
gigantisme (…). Ayant eu connaissance de la configuration centrale, j'ai cette
fois opté pour la pelouse car la scène est un cercle autour duquel le public
peut se répartir. Du coup, je parviens à me placer correctement. Je me
positionne au dixième rang, ce qui m'accorde une relative proximité avec ladite
scène. J'y resterai paisiblement pour les deux groupes invités. Ensuite, ce
sera une autre histoire …
FIVE FINGER DEATH PUNCH
était initialement prévu pour ouvrir l'évènement mais un souci de santé d'un
membre a contraint les organisateurs a trouvé un remplacement. Cela tombe bien,
EPICA me convient beaucoup mieux !
ICE NINE KILLS
https://iceninekills.com/
MINI BIO PROMOTIONNELLE : "Originaire
de Boston, fait dans le metalcore. C’est en 2002 que le groupe se forme autour
de Spencer Charnas et Jeremy Schwartz, qui a quitté la formation en 2009. Avec
pas moins de 6 albums à son actif (…) "
Le groupe est actuellement composé de Spencer Charnas (chant, claviers, depuis 2002),
Patrick Galante (batterie, depuis 2018), Ricky Armellino (guitare rythmique, chœurs, claviers, depuis 2018), Joe Occhiuti (basse, chœurs, clavier,
depuis 2019), Dan Sugarman (guitare
solo, chœurs, depuis 2019).
"Welcome To
Horrorwood: The Silver Scream 2" est le sixième album studio paru le 15
octobre 2021.
LE CONCERT (18h-18h30) : Le quatuor entre en
scène accompagné d'une bande-son, vêtu en smoking et chaussures vernies,
accompagné de trois figurants, censé impressionner par un accoutrement en
rapport avec des films d'horreurs.
La sonorisation est ma foi convenable, en dépit d'une qualité inhérente à celle d'un stade. Ils ne peuvent pas compter sur un éclairage particulier puisqu'il fait jour, en revanche la scène circulaire leur permet de se présenter successivement en différents points du stade. Les musiciens (à la différence des artistes suivants) ne daigneront pas venir de notre côté, nous nous contenterons des figurants qui étaient chargés de gesticuler de manière plus ou moins convaincante.
Ce cirque Grand-Guignol sur fond sonore d'une
affligeante insipidité m'a assez vite lassé. Un solo par-ci, par-là a bien
tenté de relever le niveau mais bon…
Fort heureusement, ce spectacle n'a duré qu'une
demi-heure. Une partie du public leur a apporté son soutien. On en sera ravi
pour eux, le ridicule ne tue pas, dit-on.
Parmi sept
titres, cinq issus de "The Silver
Scream 2", et deux de "The
Silver Scream".
PROGRAMME
- Savages (The
Silver Scream, 2018)
- Wurst Vacation (Welcome To Horrorwood: The Silver Scream 2, 2021)
- Hip to Be Scared (Welcome To Horrorwood: The Silver Scream 2, 2021)
- Ex-Mørtis (Welcome
To Horrorwood: The Silver Scream 2, 2021)
- Welcome to Horrorwood (Welcome To Horrorwood: The Silver Scream 2, 2021)
- The Shower Scene (Welcome To Horrorwood: The Silver Scream 2, 2021)
- The American Nightmare (The Silver Scream, 2018).
EPICA
https://www.epica.nl/band
MINI BIO PROMOTIONNELLE : "Après
avoir quitté After Forever en 2002, Mark Jansen
a fondé ce groupe néerlandais qui a
rapidement attiré l'attention en dehors de son pays d'origine. Après leur
ambitieux premier album The Phantom Agony (2002) et leur deuxième opus
étonnamment éclectique, Consign To Oblivion (2005), la route les a menés vers
de nouveaux sommets avec leur premier chef-d'œuvre conceptuel, The Divine
Conspiracy (2007), et leur percée mondiale, Design Your Universe (2009).
Le quintuor est stable depuis une dizaine d'années. Il
est composé de Mark Jansen (guitares
et grognements, depuis 2002), Coen Janssen
(claviers, depuis 2002), Simone Simons
(chant, depuis 2002), Ariën van
Weesenbeek (batterie, depuis 2007), Isaac Delahaye (guitares et chœur, depuis 2009), Rob van der Loo (basse, depuis 2012).
Nota bene : comme Dupondt ou Durand en FRANCE, Schmitt en
Allemagne, Anderson en Suède, Jansen
est un nom de famille très répandu aux Pays-Bas. Coen Janssen d'EPICA n'a pas
davantage de lien de parenté avec Mark, qu'avec Floor). En revanche, Irene
Jansen, qui a participé à AYREON et STAR ONE et fondé son groupe KARMA, est la
petite sœur de Floor.
"Omega" est le huitième album studio, paru le 26 février 2021 via Nuclear Blast.
LE
CONCERT (19h-20h) : La sonorisation inhérente à un stade doit demander une
certaine mansuétude à l'auditeur exigeant. Cependant, l'effort n'est pas
démesuré cette fois. Car en tant que découvreur je perçois une Musique qui
parvient à me séduire. Je retrouve ce que j'avais apprécié dans le défunt (et
regretté) AFTER FOREVER, c’est-à-dire un bel équilibre des forces en présence.
Une voix féminine au timbre puissant, à la tessiture étendue accompagne de
belles mélodies, parfois interrompues de manière plus ou moins opportune, par
la voix gutturale du mâle de service. De beaux soli de guitares incisifs et une
rythmique dynamique dont j'apprécie la vivacité du bassiste et du batteur. Le
pupitre du clavier est relativement discret à l'audition, mais physiquement
présent grâce sa déclinaison en bandoulière qui lui permet lui aussi de venir
haranguer le public.
Nous sommes encore soumis à l'éclairage naturel puisque le soleil n'est pas encore couché. Le quintuor maitrise bien la scène atypique, dénuée de leur matériel habituel. Ils arpentent la circonférence avec appétit de partage, sans masquer leur plaisir d'avoir pu saisir l'opportunité inattendue de jouer ici. Leur prestation s'en ressent et convainc facilement le public présent … à ce moment-là, car beaucoup ont estimé opportun d'attendre l'heure de passage des Mets. Tant pis pour ces auditeurs que je trouve quelque peu obtus. En ce qui me concerne, cette prestation m'incite à guetter leur prochain concert parisien avec envie.
Parmi neuf
titres, trois sont issus de " Omega
", un de " The Holographic
Principle ", un de " The
Quantum Enigma ", un de " Design
Your Universe ", un de " The
Divine Conspiracy ", un de "
Consign to Oblivion ", ainsi que de leur mini-album paru l'an dernier.
PROGRAMME
- Abyss of Time – Countdown to Singularity (Omega, 2021)
- The Essence of Silence (The Quantum Enigma, 2014)
- Unleashed (Design
Your Universe, 2009)
- The Final Lullaby (The Alchemy Project, mini album 2022)
- The Obsessive Devotion (The Divine Conspiracy, 2007)
- The Skeleton Key (Omega, 2021)
- Code of Life (Omega,
2021)
- Beyond the Matrix (The Holographic Principle, 2016)
- Consign to Oblivion (Consign to Oblivion, 2005).
METALLICA
https://www.metallica.com/
MINI BIO : (réf. https://www.metallica.com/history.html
) Metallica, l'un des groupes les plus
vendus de l'histoire des États-Unis, est né le 28 octobre 1981 lorsque le
batteur Lars Ulrich et le
guitariste/chanteur James Hetfield
se sont rencontrés par le biais d'une annonce d'Ulrich dans le journal LA
Recycler. Très vite, ils recrutent Ron McGovney, ami et colocataire de
Hetfield, pour jouer de la basse, Dave Mustaine pour jouer de la guitare solo,
et prennent le nom de METALLICA à la suite d'une suggestion de Ron Quintana, un
ami de la scène métal de la baie de San Francisco. Leur ascension sera
relativement rapide, grâce à leur travail acharné, à leurs efforts et à une
rare alchimie musicale. Après s'être lancés dans le circuit des groupes
d'ouverture à Los Angeles (où ils ont assuré la première partie de Saxon), ils
ont enregistré leur toute première démo, "No Life 'Til Leather". Le
circuit de vente de cassettes en raffole et, après plusieurs concerts bien
accueillis dans la région de la baie, Metallica s'y installe après avoir
convaincu le bassiste Cliff Burton
de quitter son groupe Trauma et de remplacer McGovney.
Jon Zazula,
promoteur de métal de la côte Est, propose au groupe de signer un contrat avec
son label indépendant Megaforce Records et, en 1983, ils se rendent à New York
dans un U-Haul volé pour enregistrer leur premier album. Peu après leur arrivée
à New York en avril 1983, pendant les sessions d'enregistrement, les problèmes
de Mustaine avec les drogues et l'alcool l'ont fait renvoyer du groupe, et ils
ont rapidement recruté le nouveau guitariste Kirk Hammett, un membre d'Exodus, et les garçons entrent en studio pour
la première fois. Le premier album qui en résulte,
"Kill 'Em All", explose sur la scène plus tard dans
l'année, avec des riffs métalliques croustillants incrustés de punk, tels que
"The Four Horsemen", "Whiplash" et "Seek and
Destroy", qui sont salués comme des classiques instantanés. L'accueil
enthousiaste de la communauté metal leur a permis d'enregistrer rapidement leur
deuxième album "Ride The Lightning" avec le producteur Flemming
Rassmussen à Copenhague, aux Sweet Silence Studios, pendant l'été 1984. Les
compositions classiques telles que "For Whom The Bell Tolls" et
"Fade To Black" côtoient fièrement l'agressivité de "Fight Fire
With Fire" et "Creeping Death". Q Prime Management et Elektra
Records s'empressent d'engager le groupe à l'automne 1984, et avec des tournées
de plus en plus fréquentées et internationales, la stature du groupe s'accroît
rapidement.
Fin 1985, la
combinaison Rassmussen/Sweet Silence fournit la base de Master Of Puppets, le
troisième album du groupe, qui est mixé à Los Angeles avec Michael Wagener et
sort en mars 1986. "Battery", la chanson titre et l'instrumental
épique "Orion" font partie des compositions stupéfiantes, et après
avoir assuré la première partie d'Ozzy Osbourne, "Master of Puppets"
a atteint le top 30 des ventes d'albums et a élargi sa base de fans au-delà de
l'entendement. C'est une véritable ascension. Metallica semblait inarrêtable.
Mais le 27 septembre 1986, le groupe
subit une tragédie inouïe. En tournée en Suède, lors d'un trajet de nuit, le
bus de tournée du groupe dérape et se renverse, tuant Cliff Burton. Son
influence sur le développement musical du groupe a été énorme, combinant les
jams et expérimentations avec une connaissance aiguë de la théorie
musicale."
(…) Mais le groupe surmontera ce terrible écueil et s'envolera vers la gloire… Pour ma part, j'aime toute la discographie, à l'exception toutefois de "St-Anger" (2003), dont je trouve l'enregistrement bâclé.
(…) "72
Seasons" est le onzième album
studio paru le 14 avril 2023. Le
temps pour l'écouter attentivement m'a manqué, mais ce que j'en ai perçu me
convient, en dépit de quelques longueurs qui m'ont parue superflues. James
commente ainsi le titre : "Une
grande partie de notre expérience d'adulte est une reconstitution ou une
réaction à ces expériences d'enfance vécues durant les 18 premières années
(72 saisons) de notre vie. Prisonniers de
l'enfance ou libérés de ces servitudes que nous portons".
Durant l'entracte sont diffusés des titres de Thin
Lizzy et d'Iron Maiden, de quoi chauffer les muscles de ma nuque. Mais,
finalement je comprends que le moment approche lorsque je perçois les accords
d'Angus prémices à la diffusion intégrale du titre légendaire "It's a long Way to the Top if you wanna Rock
'n' Roll" écrit par Bon Scott. Titre opportun pour refléter la
carrière des Mets, illustré par les images relatant leur évolution. Tickets de
leurs premiers concerts, photos des jeunes boutonneux enthousiastes, souriants
à leur présent et à l'avenir.
La tension monte encore d'un cran lorsque résonne la musique grandiloquente composée par Monsieur Ennio Morricone pour "Le Bon, la Brute et le Truand", le film culte de Sergio Leone. Son effet demeure imparable auprès des admirateurs ; elle accentue toujours la surexcitation de l'attente. Tant et si bien, que dès l'apparition du quatuor sur la scène, une bousculade monstrueuse m'aspire vers le bord de la scène, dont seuls trois, puis deux rangs me séparent !! A l'image de la sélection naturelle de l'humanité, les plus faibles ont été impitoyablement éjectés. Mon mètre-quatre-vingt-un et mon expérience de quatre décennies dans les fosses me permet de parer à la fougue de la jeunesse qui m'entoure. Un combat de chaque instant ne fait que débuter … Mais foi de Bélier, je m'accroche de haute lutte, sans omettre de me concentrer (aussi) sur ce qui se passe sur la scène.
LE CONCERT (20h40-22h45) : Le dispositif d'éclairage et son effet diffère au cours de la prestation car elle débute à la tombée du jour. La nuit apportera son lot d'effets lumineux et coloré à souhait ! Mes images captées en témoignent ! La scène circulaire prend ici tout son intérêt ; des pieds de micro sont disposés sur la circonférence. Les musiciens s'expriment à tour de rôles en différents points, afin de satisfaire un maximum d'auditeurs. Même la batterie change de place au cours du concert ; au début j'ai eu la chance d'en être à proximité, puis elle s'enfonce sous la scène avant de réapparaitre à un autre point. Evidemment, l'auditeur qui est placé à l'opposé de la position du musicien peut se sentir momentanément frustré, mais je trouve cette idée judicieuse. D'énormes écrans cylindriques surplombent et entourent la fosse pour diffuser les images.
Depuis mon point d'écoute (une fosse emplies de jeunes
loups surexcités), la sonorisation ne m'a pas constamment paru aussi claire,
perceptible que pour EPICA. Sans doute une question de perception de la densité
des sons exprimés, compte tenu de ma fatigue physique vite ressentie dans l'agitation
ambiante. Mais cependant, je peux garantir que je craignais bien pire que cela
en venant ici ; rappelons la catastrophe sonore que constitua le concert de
Rammstein à Lyon l'été dernier ! En tout état de cause, il en eût fallu bien
davantage pour me démotiver à demeurer coûte que coûte à mon troisième rang !! Un regard circulaire me renseigne sur l'état d'occupation des lieux ; la couronne supérieure du stade est intégralement neutralisée, les autres niveaux sont constellés de quelques places vacantes, mais l'ensemble avec la fosse me semble bien rempli. Nous devons être aux alentours de soixante mille mais cette estimation mériterait d'être affinée. Hélas, ce chiffre restera dans une alcôve secrète afin de préserver peut-être des intérêts non avouables ...
Par chance, le positionnement de la batterie au début
du concert est très proche du mien. Je ne me souviens pas avoir été aussi
proche de Lars en concert !! Cette proximité m'a permis de repenser brièvement
à cette polémique inappropriée au sujet de sa frappe ; à l'instar de batteurs
plus avisés que moi (Mike Portnoy par
exemple) je reste admiratif du cogneur, qui conserve sa fougue et son
efficacité, à bientôt 60 ans !
Les soixantenaires de ma classe sont tous encore
vigoureux et d'un redoutable enthousiasme ! La voix de James hargneuse à
l'unisson de sa guitare avec laquelle il se lance sur des accords et soli en
écho à ceux de Kirk. Celui-ci, moins exubérant, est toujours aussi appliqué, et
ses soli toujours aussi incisifs ! Quant à Rob, j'ai pu mesurer combien son
rôle ne se cantonne pas à un mur sonore ; son tricot d'accords me rappellent ses
prestations mémorables lorsqu'il était au sein d'INFECTIOUS GROOVE.
Au regard des programmes des dates néerlandaises, il
semble que les titres diffèrent bien entre les deux concerts jumeaux, mais
également entre les villes ! (source
Setlist.fm) "Blackened"
et "I Disappear" sont joués
pour la première fois sur cette tournée, ce dernier n'ayant même jamais été
interprété en Europe, d'après les statistiques établies ! Le début du concert
avec "For Whom the Bell Tolls"
me parait également atypique mais de nature à me satisfaire totalement !
Je dois confesser humblement ne pas me souvenir avoir entendu "I Disappear". Il faut dire que cet extrait de la bande sonore du film "The Mission : Impossible 2" avait dû être diffusée parallèlement à la sortie du film dans les salles, soit en juillet 2000. Mon premier fils étant né le 30 juillet, j'imagine que j'avais d'autres centres d'intérêt ! A ma décharge, ce morceau ne se trouve sur aucun album du groupe, bien qu'il ait été interprété plusieurs fois jusqu'en 2004.
Beaucoup de moments intenses ce soir mais citons
notamment "Blackened",
bourré de soli et d'une rage particulièrement époustouflante. Le concert se
clôt sur "Master of Puppets" apocalyptiquement somptueux !
Je suis ravi de la prestation ainsi que choix des
titres de ce soir. Un juste équilibre entre l'impérative évocation des quatre
décennies et du nouvel opus récemment paru. Un p'tit Whiplash m'aurait comblé,
mais bon là j'abuse un peu, après l'avoir reçu en pleine poire pour leur entrée
sur la scène du Hellfest l'an
dernier !…(récit) Quoiqu'il en soit, à l'issue de cet excellent concert, METALLICA
demeure dans mon Panthéon des héros de ma vingtaine
Ils ont ainsi interprété seize titres ; seuls trois
sont issus de "72 Seasons ",
trois de "Metallica", trois de "Ride the Lightning", deux
de "And Justice for All", un de "Death Magnetic", un
de "Master of Puppets" un de "Kill 'Em Al " un de "Reload" et un extrait
de la bande sonore du film "The
Mission: Impossible 2".
PROGRAMME :
Intro audio/video "The Ecstasy of Gold"
(Ennio Morricone),
- For Whom the Bell Tolls (Ride the Lightning, 1984)
- Ride the Lightning (Ride the Lightning, 1984)
- Holier Than Thou (Metallica, 1991)
- I Disappear (the
Mission: Impossible 2, 2000)
- Lux Æterna (72 Seasons, 2023)
- Screaming Suicide
(72 Seasons, 2023)
- Fade to Black (Ride the Lightning, 1984)
- Sleepwalk My Life Away (72 Seasons, 2023)
- Orion (Master of Puppets, 1986)
- Nothing Else
Matters (Metallica, 1991)
- Sad but True (Metallica,
1991)
- The Day That Never Comes (Death Magnetic, 2008)
- Blackened (…And
Justice for All, 1988)
- Fuel (Reload, 1997)
- Seek & Destroy (Kill 'Em All, 1983)
- Master of Puppets (Master of Puppets, 1986).
Ce soir j'ai décrété ma sagesse ; pas d'achat de
t-shirt, même si le prix n'est " qu'à
" 35 € (j'en ai vus à 40, voire 50 € sur d'autres concerts
récents !). J'ai sur moi celui que j'ai acquis sur la tournée 1984, et cela me
satisfait pleinement.
A défaut de retrouver mon fils quelque part dans la foule, je retrouve mon vieux pote Phil (avec lequel nous partageons notre passion depuis quatre décennies) et son fils Florian.
Les travaux préparatoires aux Jeux Olympiques de 2024
m'imposent de me détourner de mon trajet habituel (RER B), en empruntant
la ligne D du RER, dont j'avais oublié à quel point c'est un plan galère …
Raison de plus pour éviter de revenir au SdF. Quoique (…)
VIVE
METALLICA !