mardi 25 février 2020

LEPROUS à l’Empreinte de Savigny-le-Temple – 25/02/2020


Le concert de LEPROUS au Cabaret Sauvage a bouleversé l’ensemble du public qui avait eu la chance d’y assister. En ce qui me concerne, ce fut au moins l’un de mes meilleurs concerts de l’année, peut-être même Le meilleur. Conscients d’avoir vécu un grand moment de musique, nous nous attendions à devoir attendre de longs semestres avant de revivre une telle expérience en compagnie de ces formidables scandinaves. L’annonce inespérée de leur retour si proche ne permit aucun doute quant à notre détermination à prendre l'engagement de nous aventurer dans cette profonde banlieue parisienne. Nous ne fûmes manifestement pas les seuls puisque le concert de ce soir est complet !
Au comble de notre bonheur le matin-même du concert, nous apprîmes que Leprous est désormais à l’affiche du Midsummer festival à Valkenburg (Pays-Bas) qui se tiendra le 20 juin prochain ! Une nouvelle date cochée donc d'une croix rouge.
Reste à cibler la destination du jour, et à faire fi de mes précédentes réticences…
L'Empreinte est un auditorium municipal érigé à la fin de l’année 1999, composé notamment de deux salles ; celle qui accueille le concert de ce soir peut accueillir 400 personnes. L’autre, 150. Ces vingt dernières années j’ai souvent été tenté de m’y rendre, attiré par de nombreux groupes de rock (du metal au rock progressif). Pourtant habituellement prêt à traverser l'Europe pour voir mes artistes préférés, l'accessibilité de cette salle située à 45 kilomètres de Paris s'est toujours apparentée à une aventure compliquée.
Son accès est soi-disant facilité par la proximité de la gare du RER D. En effet, si le trajet est relativement long (90 mn de bus, tram et RER), l'aller peut être sympathique à condition de disposer d'une marge de temps suffisante. Mais s'agissant du retour, c'est une autre affaire… Passé une certaine heure, à moins d’écourter la soirée, le trajet s'annonce plus aléatoire, avec d'hypothétiques trains et noctambus. Quant au déplacement en voiture, c’est inverse ; en semaine, se rendre sur le site à l’heure où beaucoup de salariés rentrent chez eux, nécessite la prise en compte d’une circulation très encombrée, voire carrément bloquée. (Je viens de tester cette option à mes dépends…) En revanche, une fois arrivé, une grande aire de stationnement gratuit est relativement proche. (Mais je garantis que cette prétendue proximité peut paraître très relative lorsque vous devez faire ce trajet sous les hallebardes glaciales d’une pluie tempétueuse…) Le retour en fin de soirée est toutefois rendu agréable par la disparition des importuns de la route. Alors certes, vous me diriez qu’il me reste la marche à pieds ; oui c’est cela, bien sûr, mais un parcours d’une quarantaine de kilomètres, soit environ 9 heures de marche, n’est pas franchement de nature à me faire rêver, ni pour l’aller, ni pour le retour…
Bref, cet auditorium me semble décidément peu attractif, sauf à réveiller mes vieux fantasmes relevant de la science-fiction en envisageant la téléportation. La présente expérience n'aura pu que me confirmer mes craintes…
Et c’est bien dommage car une fois à l’intérieur, il est vraiment très agréable. Un spacieux vestibule nous sépare de la salle ; il accueille l’échoppe de produits dérivés. A l’intérieur, un vaste bar permet de se désaltérer à prix modiques. La scène me parait relativement large, elle est assez surélevée pour permettre un certain confort visuel. L'acoustique s’avérera excellente, à condition toutefois que le supposé ingénieur du son du groupe soit à la hauteur (...).
Arrivés dans les circonstances susmentionnées, pile à l’heure du début de concert de Maraton, nous manquâmes probablement un titre du programme.
MARATON [20h00-20h25]. Ce groupe de rock progressif norvégien, fondé en 2010, comprend Fredrik Bergersen-Klemp (chant), Jon Vegard-Næss (guitare), Frank Røe (batterie), Vegard Liverød (basse), et Magnus Johansen (claviers). Je n'avais jamais entendu parler d'eux mais il semble que le groupe se soit déjà placé au cœur d'une polémique. Ils ont dénoncé la similitude de l'image de couverture de leur monoplage paru en février 2018, "Blood Music" (deuxième titre sur "Meta"), avec celle de l'album "Bad Liar" paru six mois plus tard, en novembre 2018 d'un autre groupe appelé Imagine Dragons. Seule la coloration est différente. Maraton a pourtant acheté l'œuvre d'un artiste appelé Beeple-crap, mais n'a aucun droit exclusif sur la photo... Ils n'ont eu d'autre choix que de constater qu'ID avait aussi bon goût qu'eux…Voilà pour la petite histoire…
Leur premier opus "Meta", paru le 26 avril 2019 est présenté ce soir. Mais, alors que je n'étais pas encore arrivé dans la salle, Maraton a attaqué la soirée par "Almost Human" un titre paru en monoplage le 4 décembre dernier.
Durant les vingt-cinq minutes accordées au groupe, l’éclairage est demeuré relativement sombre et aucun autre fond de scène qu’un M majuscule n’est venu agrémenter la prestation. La scène était un peu réduite par le dispositif des groupes suivants, mais les musiciens ne m’ont pas paru en souffrir. Sauf peut-être le chanteur très agité qui est venu s’ébattre parmi l'auditoire pour mieux le haranguer, se roulant même à mes pieds.
Je ne suis pas sûr que le type chargé de la sonorisation soit susceptible de prétendre au titre d’ingénieur, car outre la nécessité de porter des protections auditives pour contrer la puissance excessive, la perception des instruments et de la voix ne fut pas toujours aisée. Et c’est bien regrettable car la musique pop-rock de ces vikings m’a séduit par les alternances de rythmes spasmodiques, saccadés et de mélodies finement ciselées. Des caractéristiques qui ne sont pas sans rappeler les titulaires de l’affiche de ce soir, voire même aussi, en filigrane, Muse pour certaines harmonies… Le chanteur Fredrik Bergersen est très charismatique et enthousiaste ! Franchement, j’ai beaucoup aimé et le public aussi, compte tenu de l’ovation finale.
A tel point que lorsque je me suis rendu à leur échoppe (plus tard en fin de soirée), leur stock de CD était inopinément épuisé. Tant pis pour eux. Mais tant mieux pour ma tirelire…
Six titres issus de leur premier opus :
PROGRAMME :
Almost Human (monoplage, 2019)
Change of Skin (Meta, 2019)
Mosaic (Meta, 2019)
Altered State (Meta, 2019)
Seismic (Meta, 2019)
Prime (Meta, 2019)
Spectral Friends (Meta, 2019).
KLONE [20h40-21h30]. Je pensais ne jamais avoir croisé le parcours de ce groupe français. Récemment, par le biais de discussions sur les réseaux sociaux, j'avais apprécié surtout leurs quatre derniers opus et, dans une moindre mesure leur répertoire antérieur à 2012. C'est en débutant mes recherches pour rédiger le présent récit que je me suis aperçu que KLONE figure déjà dans la liste des concerts auxquels j'ai assisté ! Ils étaient invités par Orphaned Land, le 7 novembre 2013 au Divan du Monde. Dans le cadre de leur tournée "The Dreamer's Hideaway", leur concert fut alors aux deux tiers basé sur le passé sombre et brutal de leur répertoire. Seuls deux titres étaient issus du récent opus qui venait de marquer un virage vers des sonorités sensées être plus accessibles à mes oreilles… De cette époque seul le batteur a été remplacé mais en revanche leur musique s'est singulièrement adoucie, en particulier au niveau du chant, tout en demeurant lourde pour nous faire percevoir une profonde mélancolie. Leur musique qui évoquait Gojira, Panthera ou Almighty, évoque désormais davantage des sonorités proches de Black Sabbath ou d'Anathema.
Initialement formé en 1995 à Poitiers, sous le nom SOWAT, le groupe prend un premier virage en 1999 en se renommant KLONE. Il se compose actuellement de Guillaume Bernard (guitare, depuis 1995), Yann Ligner (chant, depuis 2004), Enzo Alfano (basse, depuis peu…ou Jean-Étienne Maillard depuis 2006 –infos contradictoires, à vérifier-), Aldrick Guadagnino (guitare, depuis 2012) et Martin Weill (batterie, depuis 2019).
Leur septième opus (en faisant abstraction des deux monoplages) "Le Grand Voyage" est paru en 2019, il accentue le virage entamé en 2012 vers les atmosphères mélancoliques du rock progressif.
Pour cette deuxième partie de soirée, le responsable de la sonorisation fut beaucoup plus compétent ; un son puissant mais profond et limpide. Idéal pour entendre distinctement les complaintes du chanteur accompagnées par les musiciens très présents dans les harmonies.
Un éclairage à peine plus clair que pour Maraton, laissait l'évidence au fond de scène constitué d'une image mouvante reprenant la couverture du dernier opus. La scène n'est encombrée d'aucun autre outil que ceux nécessaires, ce qui permet au bassiste et aux guitaristes de se mouvoir sans retenue.
Leur prestation ne me semble pas comparable à l'impression que j'avais ressentie en 2013. Ici leur musique me parait bien plus convaincante, la puissance et les harmonies sont maitrisées. Yann Ligner ne hurle plus, sa voix ne dispose pas d'une tessiture extraordinaire mais elle est posée, son timbre est profond. Son chant n'en est que plus obsédant. Les autres musiciens ont conservé leur efficacité et leur vigueur.

La réaction du public ne se fait pas attendre, et le groupe bénéficie de belles ovations entre les titres. A cet égard je trouve regrettable que Yann ne cherche pas davantage de complicité avec son public francophone. Il me parait déjà regrettable que les textes ne soit pas en français (avis politiquement incorrect que j'assume totalement), je trouve donc dommage de se priver d'un minimum de communication. Tout juste a-t-il brièvement évoqué leur précédent concert dans cette salle. Mais, bon, le concert est réussi et l'auditoire acclame légitiment cette prestation qui en appelle d'autres…
Très logiquement dans leur démarche actuelle, les huit titres interprétés ce soir ne remontent guère avant l'année 2012. Quatre titres sont issus du dernier opus.
PROGRAMME :
Yonder (Le grand voyage, 2019)
Rocket Smoke (The Dreamer's Hideaway, 2012)
Breach (Le grand voyage, 2019)
Sealed (Le grand voyage, 2019)
Grim Dance (Here Comes the Sun, 2015)
Immersion (Here Comes the Sun, 2015)
Nebulous (Here Comes the Sun, 2015)
Silver Gate (Le grand voyage, 2019).
LEPROUS [22h00-23h40]. C'est fort heureusement dans la même configuration qu'en novembre dernier que nous retrouvons le groupe norvégien qui a été fondé en 2001 par Einar Solberg et Tor Oddmund Suhrke. Je rappelle donc qu'Einar Solberg (chant, claviers, depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke (guitares, chœur, depuis 2001), ont finalement été rejoints par Baard Kolstad (batterie, depuis 2014), Simen Børven (basse, chœur, claviers occasionnel, depuis 2015) et Robin Ognedal (guitares, chœur, depuis 2017). Le violoncelliste canadien Raphael Weinroth-Brown est toujours présent sur cette tournée (il contribue aux activités du groupe depuis 2017).
Ce concert prolonge la tournée promotionnelle pour leur sixième album "Pitfalls", paru le 25 Octobre 2019. Voilà ainsi la huitième occasion qui m'est offerte de les voir sur scène en plus de dix années. Symptôme notable de mon état d'esprit à leur égard : sur la tournée "Pitfalls" je les aurai donc vus quatre fois (Raismesfest, 15/09/19 ; Cabaret Sauvage, 12/11/19 ; Empreinte, ce soir ; et Midsummer, 20/6/20). Seul Steven Wilson pourrait se vanter de m'avoir ainsi attiré sur une même tournée !
Soutenu par une acoustique excellente, le titulaire de la console nous a délivré une sonorisation excellente, quoiqu'un peu puissante. Mais mes protections auditives ont aisément corrigé le tir. En tout état de cause, comme disait le fêlé (et pas que du tympan) Ted Nugent : "If it's too loud, you're too old".
L'éclairage nous a semblé plus lumineux qu'à l'automne dernier ; Einar aura probablement dû entendre les plaintes des photographes ! En fond de scène, un écran, pas très actif, diffusait de rares images, le plus souvent celle de la couverture de "Pitfalls".
L'espace de la scène semble toujours trop étroit pour ces vikings particulièrement expansifs et agités mais je les ai déjà vus se contenter de moins que ce dont ils disposent ce soir !
Au travers de ses entretiens et de ses chansons on peut entrevoir une partie de la personnalité d'Einar, qui me parait touchante. Derrière sa robustesse de viking se cache un être extrêmement sensible. Cette sensibilité perceptible à l'écoute des chansons devient évidente en le voyant s'exprimer sur scène. Avec une tessiture remarquable et un timbre puissant, il parvient à manifester toute une gamme de sentiments, le plus souvent mélancoliques ou dépressifs il est vrai. Mais, si ses textes sont souvent le reflet d'un vécu, il n'oublie pas qu'il doit son salut notamment à son public. Son aisance à dialoguer avec son auditoire s’accroît au fil des tournées, et on sent bien qu'il cherche à établir un lien (bien que relatif) de complicité. Ce soir il a fait mine d'accepter la sollicitation d'un admirateur du premier rang qui voulait entendre un titre des débuts du groupe ; quelques notes jouées avec son clavier ont enthousiasmé les admirateurs les plus exigeants et fait sourire Tor, son vieux complice. Mais le temps imparti est trop court pour s'attarder à sonder les avis, et je comprends que la sollicitation de ses cordes vocales est telle qu'il ne pourrait perdurer au-delà d'un délai raisonnable...
Comment rendre compte d'une telle prestation qui (comme d'autres, bien sûr) se vit davantage qu'elle ne se raconte ? Certes c'est cependant la redoutable vocation de tout journaliste à qui je laisse tout l'art de le faire avec les détails requis. De mon très modeste point d'écoute, je ne peux qu'affirmer que le cadre, les participants (musiciens et auditoire), l'atmosphère ; tout a contribué à faire de cette soirée un nouveau moment exceptionnel, après celui de novembre. Difficile de comparer les deux événements ; il reste à Leprous trois dates avant la fin de cette tournée. Une période avec ses avantages (maîtrise totale des titres) et ses inconvénients (une à peine perceptible usure naturelle et légitime au regard des dates de cette deuxième tournée européenne ; entre le 8 et le 1er mars inclus, ils ne s'accordent que quatre dates de repos, les 16, 23, 27 et 29). A l'instar de Monsieur Steven Wilson, leur exigence de la perfection est telle que je peine à distinguer d'hypothétiques erreurs. Ici comme lors de mes autres récits, j'assume ma part de subjectivité, je persiste à me complaire dans l'univers de Leprous. Certains m'ont fait observer à l'issue du concert au Cabaret que le groupe avait failli sur tel ou tel point, mais je ne m'en étais même pas aperçu car totalement subjugué et emporté par l'émotion. Tout comme ce soir. Mon exposé n'ayant d'autre objectif que d'inscrire mes modestes impressions pour ne rien omettre avec le temps, je laisse à mes lecteurs potentiels le soin de se laisser tenter pour aller vivre l'expérience Leprous lors de leur passage dans nos contrées.
Le maintien durable du violoncelliste Raphael Weinroth-Brown au sein du groupe, avec lequel l'entente me semble parfaite, serait de bon augure tant sa présence et ses interventions constituent un apport à la qualité intrinsèque des morceaux. Malgré trois claviers sur scène, il parvient à imposer ses sonorités si particulières qui vous prennent aux tripes. De surcroît, il n'hésite pas à venir à l'avant de la scène comme pour mieux asséner ses coups d'archet. En musicien complet, il assume également la partie de clavier sur un titre.
Au-delà des multiples observations techniques qui pourraient être soulignées, ma p'tite Fée m'a justement fait remarquer l'étonnante guitare à huit cordes dont se sert Tor Oddmund Suhrke. Du coup, en curieux nous avons fait des recherches pour identifier l'instrument. Il utilise des guitares Aristides depuis quelques années. Issues d'une société néerlandaise qui fabrique des "guitares à partir de leur propre formule secrète, un matériau synthétique appelé Arium". Sur scène, il s'agit du modèle appelé 080S dont les frettes sont disposées en éventail. C’est la première guitare qu'il a spécialement conçue pour lui. (source : https://www.musicradar.com/news/me-and-my-guitar-leprouss-tor-oddmund-suhrke?fbclid=IwAR2JkVcrI6-jk0P3dEq-8lxfcFa9SL-jRdC3f7zKwQmD1hQxzsTUCJ-mvbs).

La réaction du public autour de moi importait peu tant j'étais sur mon nuage, mais je crois bien pouvoir affirmer que la force des esprits réunis était tout particulièrement puissante et communicative. Les sourires ébahis des admirateurs déjà convaincus et des novices venus découvrir cette perle du monde progressif étaient de toute évidence la preuve que LEPROUS est déjà capable d'émerveiller, mais a vocation à devenir encore plus fabuleux. Ils sont encore jeunes, l'avenir leur appartient.
Les titres du programme maintiennent légitiment six titres phares de leur dernier opus. Mais la liste diffère légèrement de celle de novembre, avec l'insertion de Stuck, The Valley, The Flood, MB. Indifferentia, The Price et Slave. Le râleur de service, rôle dans lequel je confesse me vautrer trop souvent, pourrait se plaindre de l'absence de "Golden Prayers" déjà écarté en novembre, mais bon, je n'ai pas boudé pour autant mon plaisir. Tous les titres furent source de bonheurs intenses, et je souligne tout particulièrement "Alleviate" et davantage encore "Distant Bells" qui m'a fait perdre le sens des réalités, ma tête dans le sac-à-poussières et les neurones explosés. Est-ce bien raisonnable, à mon âge ?
PROGRAMME :
Below (Pitfalls, 2019)
I Lose Hope (Pitfalls, 2019)
Stuck (Malina, 2019)
The Valley (Coal, 2013)
The Flood (The Congregation, 2015)
From the Flame (Malina, 2019)
Observe the Train (Pitfalls, 2019)
Alleviate (Pitfalls, 2019)
MB. Indifferentia (Bilateral, 2011)
Distant Bells (Pitfalls, 2019)
RAPPEL
The Price (The Congregation, 2015)
Slave (The Congregation, 2015)
The Sky is Red (Pitfalls, 2019).
Nous nous attardons en bavardages avant de quitter les lieux. Ce qui me permet d'approcher Raphael Weinroth-Brown, qui m'a paru très timide et d'une douceur étonnante, alors que sur scène il dégage une telle conviction avec son violoncelle. Je me suis permis de lui adresser les compliments mérités pour sa participation à cette tournée. Les membres de Leprous se faisant désirer, nous avons dû mettre les voiles afin de rentrer à une heure acceptable pour ce jour de semaine.



dimanche 9 février 2020

DROPKICK MURPHYS au Zénith de Paris, le 09/02/2020

En ce dimanche soumis à une tempête hivernale, les spectateurs ont pu rentrer plus tôt ; nous nous engageons dans la salle avec une facilité inhabituelle. Nous pûmes dans la foulée nous placer librement, en fosse ou en gradin, à l'ancienne quoi. Ce soir, pas de favoritisme, pas de classes ; les premiers arrivés sont les premiers servis ! Ma grande nostalgie pour l'époque des placements libres s'en trouve apaisée pour un soir ! De fait, nous choisissons le confort de nous insérer dans une rangée de gradins, très bien placés. 
A force d'observations répétées, je ne peux pas croire que les conditions d'accueil du public soient totalement étrangères au groupe et à son entourage. Ils sont reconnus, à juste titre me semble-t-il, comme le nouveau phare d’une musique rock à la fois engagée et folklorique ; ces américains se revendiquent fièrement de la "working class", comme l'arbore un de leurs nombreux logotypes. Cette liberté de placement laissée au spectateur ne me parait pas anodine. Et à l'instar des deux concerts de cette fin de semaine, le groupe prend toujours soin de préférer deux concerts dans une salle moyenne à un seul concert dans une grande arène. L'ambiance n'est pas la même, bien sûr ! En outre, ils tentent de différencier un tant soit peu le programme des deux soirées parisiennes. Leurs textes vantent certes la bagarre, la casse, les beuveries mais aussi la camaraderie, le sport, la fraternité ; ce groupe m'inspire la sympathie.
Jesse AHERN [18h30-19h00]. Encore un inconnu pour moi, il m'a fallu consulter la Toile pour essayer de distinguer le personnage. Je parviens à découvrir que cet américain a commencé dans les métros, puis en jouant dans les bars de Boston. Il aurait trouvé un épanouissement en tant que chanteur et compositeur au sein d'un groupe appelé The Ramblin Souls.
Un opus intitulé "Searching For Liberty" serait récemment (?) paru, je ne parviens pas à déterminer quand…
Pour écouter sa guitare, son harmonica et son micro, la sonorisation adéquate ne pose aucun souci de perception pour le public. Pointé par un simple faisceau éclairant, sans décor, le chanteur folk à la voix plutôt rocailleuse (rappelant celle de Bruce Springsteen) chante un répertoire qui, à mon sens, aurait davantage vocation à entretenir une ambiance de pub. Dans cette grande salle, je peine à m'enthousiasmer, même avec une bière à la main. Ce sympathique divertissement d'une demi-heure a été écouté et applaudit poliment.
Il a probablement interprété sept titres (à confirmer), mais je confesse être allé pisser et commander une bière bien fraîche.
PROGRAMME (à confirmer)
A Letter Home
On Our Own
Out of Our Mind
Detox
Bankrobber (reprise de The Clash)
Time Will Tell
Highway of Life.


Frank Turner & The Sleeping Souls [19h15-20h15]. Avant l'annonce de l'affiche de ce soir, je ne connaissais pas du tout Francis Edward dit "Frank" Turner. En curieux, je m'étais donc renseigné pour apprendre qu'il s'agit d'un chanteur et guitariste de folk anglais originaire de Meonstoke, (Hampshire). Il avait débuté en tant que chanteur dans le groupe post-hardcore Million Dead, avant de se lancer dans une carrière solo après la dissolution de ce groupe en 2005. Parmi quelques projets parallèles il semble se fidéliser pour bon nombre de ses concerts ainsi que pour ses albums studios avec "The Sleeping Souls", un groupe (nommé d'après les paroles de "I Am Disappeared"). Ce groupe est actuellement composé de Ben Lloyd (guitare, harmonica, mandoline), Tarrant Anderson (basse), Matt Nasir (piano, orgue, guitare, chœur) et Nigel Powell (batterie, percussion, chœur).
Ce que j'ai visionné sur YouTube (notamment un concert à Londres) ne m'avait franchement pas transcendé. Cela m'avait paru plutôt bien fait mais relativement mou-du-genou. De la folk, quoi. Pas très cohérent avec les invités habituels de nos "punks celtiques" favoris … Sa dernière production en studio, "No Man's Land" (2019), m'est restée méconnue ; c'est donc assez inquiet que j'attends la prestation…
Très bonne sonorisation de mon point d'écoute (pas trop haut en gradin, juste en face du centre de la scène) et un éclairage satisfaisant pour une première partie de soirée. En fond de scène un rideau au sigle du groupe. La scène est dépouillée de tout décor ; un vieil orgue est placé au fond, jouxtant la batterie, seuls les guitaristes partagent le devant.
Sans doute conscient de l'humeur du public auquel il avait à faire ce soir, il me surprend en interprétant une série de titres particulièrement énergiques, en opposition avec mes premières impressions ! Très rapidement la prestation me rassure, à l'instar de l'ensemble de l'auditoire qui comme moi était venu faire la fête !! Au programme, il n'est pas question de prouesses artistiques ni de démonstration mais plutôt de bonne humeur et de convivialité, dans le plus pur esprit des mélomanes présents !
De surcroît, l'anglais manifestement francophile, est francophone (double qualité qui se doit d'être soulignée) ; il ne prive pas de s'en vanter, provoquant l'hilarité d'un public conquis par son humour, sa simplicité ... et son audace. Car il s'est permis une petite rupture d'atmosphère avec une chanson folk interprétée en acoustique, seul. Fallait oser le faire dans le contexte ! Le public bienveillant a d'autant mieux apprécié que le rythme s'est endiablé juste après ! Po-go, danse en cercle, bousculades ; les fêtards s'en sont donné à cœur joie ! Il n'a d'ailleurs pas hésité à donner de sa personne pour chauffer l'ambiance, en se faisant porter par la foule. De surcroit, il est ensuite revenu dans la fosse pour créer un espace … de danse ! Il choisit une fille pour entamer un pas de valse que quelques autres couples imitent gaiement.
Bref, voilà ce qui s'appelle convaincre un public ! Il fera même l'effort de chanter quelques paroles en français. Les autres musiciens n'étaient pas en reste pour contribuer à l'ambiance, mais il est vrai que Frank focalise de fait l'attention.
Le joyeux luron aura eu le temps de nous asséner pas moins de seize titres issus d'un catalogue débutant en 2008 jusqu'au dernier opus No Man's Land, dont seuls deux titres seront interprétés.
PROGRAMME
Get Better (Positive Songs for Negative People, 2015)
1933 (Be More Kind, 2018)
The Lioness (No Man's Land, 2019)
Try This at Home (Poetry of the Deed, 2009)
If Ever I Stray (England Keep My Bones, 2011)
Photosynthesis (Love Ire & Song, 2008)
Polaroid Picture (Tape Deck Heart, 2013)
Long Live the Queen (Love Ire & Song, 2008)
Rescue Annie (No Man's Land, 2019)
Eulogy (version fançaise) (England Keep My Bones, 2011)
The Next Storm (Positive Songs for Negative People, 2015)
Sons of Liberty (Poetry of the Deed, 2009)
Out of Breath (Positive Songs for Negative People, 2015)
Recovery (Tape Deck Heart, 2013)
I Still Believe (England Keep My Bones, 2011)
Four Simple Words (Tape Deck Heart, 2013).


DROPKICK MURPHYS [20h40-22h20]. Je retrouve avec plaisir la même formation que deux années auparavant ; Ken Casey (chant depuis 1996, contraint de suspendre son rôle de bassiste), Matt Kelly (batterie, bodhran, chœur, depuis 1997), Al Barr (chant, depuis 1998), James Lynch (guitare, chœur, depuis 2000), Tim Brennan (accordéon, mandoline, bouzouki, clavier, piano, flûte irlandaise, guitare, chœur, depuis 2003), Jeff DaRosa (banjo, mandoline, bouzouki, guitare, clavier, piano, harmonica, flûte irlandaise, chœur depuis 2008).
Pour la tournée, Lee Forshner (cornemuse depuis 2014) est toujours fidèle au poste. Enfin, lors d'un malheureux accident de moto en 2018, Ken Casey a subi de graves dommages à l'un de ses disques vertébraux. Opéré en mai 2018, il a depuis perdu la sensation dans les doigts et ce qui le contraint à ne pas pouvoir jouer de la basse au sein du groupe. Ce pupitre est donc cédé à Kevin Rheault (il fut guitariste dans le groupe en 2017).
Leur actualité discographique est en décalage puisque leur dernier opus demeure "11 Short Stories of Pain & Glory" paru en 2017. Cependant, le 21 janvier 2020, le groupe a annoncé la parution de deux nouvelles chansons, "Smash Shit Up" et "The Bonny". Ken Casey a déclaré en outre que le prochain album sortirait en août ou septembre 2020.
Quoique puissante, la sonorisation s'avèrera parfaitement audible pour les huit pupitres ; j'étais particulièrement vigilant pour entendre les sons si particuliers de la cornemuse et de la flûte irlandaise ! Un éclairage particulièrement lumineux, coloré et festif aura bien contribué aux atmosphères voulues. En fond de scène défileront sur un grand écran les films et images sur les thématiques irlandaises chantées.
La scène se doit d'être dégagée de tout encombrement pour accueillir les huit gaillards agités. Le batteur est en surplomb, ainsi que, légèrement en contrebas sur sa droite le joueur de cornemuse (le sonneur, pour les bretons).
On connait le poids des traditions chez les irlandais ; c'est donc comme d'habitude qu'une fois les lumières éteintes, la douce voix celte féminine de Sinéad O’Connor excite l'impatience du public. Il est vrai que les 3'25" d'attente paraissent longues ; quelques insolents exaltés n'hésitent pas à surpasser la voix divine en hurlant "Let's go, Murphys !"
Après quelques mesures de "The Lonesome Boatman" c'est un titre opportun "The Boys Are Back" qui lance vraiment la mega-fête ! J'en frémis encore de plaisir en l'écrivant ! A quoi bon disserter sur les titres qui se suivent à un rythme laissant peu de répit aux fêtards ravis. Quasiment toutes les chansons semblent déjà des tubes ; les admirateurs s'époumonent à imiter les deux chanteurs ! Cette musique communique une sorte de virus redoutable, conçu pour festoyer, et créer le chaos !
Ça saute, ça danse, ça chante dans la fosse ! Les verres de bière à peine vidés (mince ce n'est que de la Heineken) survolent une horde de diables dans un bénitier, les longues guirlandes sont tirées au-dessus de cette immense mêlée et pour finir les confettis achèvent d'entretenir la joie et la bonne humeur ! Impossible de résister, c'est juste jouissif ! La morosité est ici balayée et sacré bon sang ca fait un bien fou !

En tout, ils nous balancent ainsi 23 titres (un ou deux m'ont semblé raccourcis), suivis de trois derniers en rappel. Et quel rappel !! Comme de coutume, les filles sont invitées à monter les premières sur la scène aux côtés des musiciens, pour le final en apothéose. Mon salopard de fils, qui était en embuscade dans les premiers rangs depuis le début, parvient ensuite à s'infiltrer parmi les veinards pour partager son bonheur avec Ken et Al dans une joyeuse pagaille ! A cet instant précis, je me suis senti dépassé ! Le très opportun "Until the Next Time" semble sonner le glas de la fête ce soir. Mais "I'm Shipping Up to Boston" vient encore donner un uppercut comme pour dissiper un improbable doute ; DROPKICK MURPHYS reste une valeur sûre pour une soirée réussie !
PROGRAMME
Intro bande son : Foggy Dew (chanson de Charles O’Neill, interprétée par Sinéad O'Connor & The Chieftains)
The Lonesome Boatman (11 Short Stories of Pain & Glory, 2017)
The Boys Are Back (Signed and Sealed in Blood, 2013)
Famous for Nothing (The Meanest of Times, 2007)
Blood (11 Short Stories of Pain & Glory, 2017)
The State of Massachusetts (The Meanest of Times, 2007)
The Bonny (reprise de Gerry Cinnamon, face B Ep 2020)
The Walking Dead (The Warrior's Code, 2005)
The Fields of Athenry (reprise de Pete St. John)
Rocky Road to Dublin (reprise chant traditionel)
Citizen C.I.A. (The Warrior's Code, 2005)
The Black Velvet Band (reprise chant traditionel)
First Class Loser (11 Short Stories of Pain & Glory, 2017)
Smash Shit Up (opus à venir, 2020)
Cruel (Going Out in Style, 2011)
The Warrior's Code (The Warrior's Code, 2005)
Amazing Grace (reprise chant traditionel)
Prisoner's Song (Signed and Sealed in Blood, 2013)
Sunday Hardcore Matinee (Going Out in Style, 2011)
Caught in a Jar (Do or Die, 1997)
Johnny, I Hardly Knew Ya (The Meanest of Times, 2007)
Out of Our Heads (Signed and Sealed in Blood, 2013)
Worker's Song (Blackout, 2003)
Rose Tattoo (Signed and Sealed in Blood, 2013)
RAPPEL :
Going Out in Style (Going Out in Style, 2011)
Until the Next Time (11 Short Stories of Pain & Glory, 2017)
I'm Shipping Up to Boston (The Warrior's Code, 2005)
Fin avec bande-son de "My Way" interprété par Frank Sinatra.
Pour paraphraser mon récit du précédent concert j'estime qu'une fête comme celle-là se vit davantage qu'elle se raconte. Puisse celui-ci vous donner envie de vous rendre à leur prochain passage.

vendredi 7 février 2020

SABATON – Apocalyptica - Amaranthe au Zénith de Paris, le 07/01/2020

Franchement, compte tenu d'un calendrier déjà bien chargé en ce début d'année 2020, ce concert n'était pas ma priorité. J'avais déjà vu Sabaton trois fois* et de surcroît, dans le style powermetal, j'ai depuis préféré les prestations scéniques de Powerwolf et, plus récemment, Beast in Black. Quant à Apocalyptica, je les avais vus une fois** ; j'avais su apprécier leur audace et leur talent, mais sans avoir ressenti la nécessité de les suivre de près.
Nonobstant ce manque d'enthousiasme, je me pliais au devoir d'accompagner un aspirant metallo de 12 ans pour son baptême du feu, qui rêvait d'assister à un concert de Sabaton. De surcroît mon fils lui-même voulait les revoir, ainsi que ma P'tite Fée… Mais comme souvent dans ce type de situation, je n'ai pas eu à regretter ma bonne action !
*(le 23 janvier 2007, à l'Elysée Montmartre lors de la tournée "Attero Dominatus/Metalizer", ils ouvraient la soirée avec Grave Digger pour Therion, puis le 12/06/2016 au Download Festival et le 16/01/2017 à Olympia lors de la tournée "The Last Stand")
**(le 21/06/2008 au Hellfest lors de la tournée "Worlds Collide")
AMARANTHE [19h00-19h40]. Ce groupe suédois originaire de Göteborg m'était totalement inconnu ; je faisais une stupide assimilation avec l'opus éponyme de Nightwish. Rien à voir, en fait. Leur power metal présente la (relative) particularité de mêler des riffs de death metal mélodique (?) à des sonorités pop. Fondé en 2008, par Elize Ryd (chant clair), Olof Mörck (guitare, claviers) et Morten Løwe Sørensen (batterie) le groupe se démarque surtout par le fait qu'il comporte deux chanteurs de voix bien différenciés ; Henrik Englund Wilhelmsson (voix gutturales, depuis 2013) et Nils Molin (voix claires, depuis 2017). Il comprend en outre Johan Andreassen (basse, depuis 2010).
Le groupe me semble continuer sa tournée promotionnelle de son dernier opus paru en 2018, "Helix".
La sonorisation est correcte, même si sa puissance nécessite les protections auditives. L'éclairage est également correct pour une première partie de soirée. Leur nom est inscrit en fond de scène, sans autre artifice. Ils peuvent s'exprimer sur une large partie de la scène. Bref, ils disposent de bonne conditions pour tenter de l'élargir leur notoriété.
Ils nous aurons balancé dix titres. Etonnamment, seuls deux titres de "Helix" ont été interprétés.
PROGRAMME
Intro : Maximalism
Maximize (Maximalism, 2016)
Digital World (Massive Addictive, 2014)
Hunger (Amaranthe, 2011)
Amaranthine (Amaranthe, 2011)
GG6 (Helix, 2018)
Helix (Helix, 2018)
That Song (Maximalism, 2016)
Call Out My Name (Amaranthe, 2011)
The Nexus (The Nexus, 2013)
Drop Dead Cynical (Massive Addictive, 2014).
De fait une bonne partie du public semble séduit, et semble même connaitre les titres. Le groupe bénéficie de belles ovations.
En ce qui me concerne, je ne fus pas particulièrement emballé. A l'issue de cette prestation, je n'avais toujours pas su distinguer un talent particulier, ni un charisme enthousiasmant. Ce n'était pas mauvais, cela m'a paru juste banal et sans originalité.
APOCALYPTICA [20h00-20h50] Ce groupe finlandais, originaire d' Helsinki a toujours conservé ma sympathie, par son audace à oser présenter son interprétation du heavy metal face à des hordes diverses et variées. En effet, Apocalyptica est composé de trois violoncellistes et d'un batteur, pour interpréter un répertoire de compositions originales ou de reprises. Apocalyptica fut fondé en 1993 par Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen, Max Lilja et Antero Manninen (remplacé par Perttu Kivilaakso après son départ en 1999), tous issus de l'Académie Sibelius d'Helsinki. Ce parcours rappel un peu celui de Dream Theater, sauf que ces gaillards s'expriment avec leurs instruments dit "classiques". Il est donc toujours composé à ce jour de Paavo Lötjönen (violoncelle, contrebasse depuis 1993), Eicca Toppinen (violoncelle, chant, depuis 1993), Perttu Kivilaakso (violoncelle, chant depuis 1995) et Mikko Sirén (batterie, chant, depuis 2005).
Leur dernier opus, "Cell-0", est paru le 10 janvier 2020.
De mon point d'écoute à ce moment de la soirée, la sonorisation ne m'a pas semblée adaptée au trio de cordes ; la batterie supplantait le reste bien trop souvent. Et pourtant j'étais placé en fosse, en retrait, dans le prolongement de la console de sons.
Disposant d'un éclairage satisfaisant, ils affichaient en fond de scène quelques fresques colorées.
La batterie était placée sur la gauche de la scène, les autres disposaient de chaises, sur lesquelles ils se sont rarement assis. Car ils expriment leur musique en se déplaçant instrument an mains, avec une éloquence surprenante.
L'auditoire semble davantage enclin à entendre les reprises de Metallica qui ont bâti leur notoriété à la base, mais l'ensemble de leur prestation fut ovationnée comme il se doit.
Neuf titres furent interprétés, dont deux du dernier album sensé être promu, et deux reprises de Metallica qui semble constituer leur "fonds de commerce" !
Deux faits notables. Elize Ryd, la chanteuse d'Amaranthe, est revenue pour chanter "I don't care" ; j'attends toujours (trop souvent en vain) de voir des musiciens se retrouver pour composer un groupe éphémère. Plus tard, deux courtes improvisations d'un violoncelliste évoquant d'abord AC/DC puis ensuite notre bonne vieille Marseillaise, que le public s'est mis à chanter.
PROGRAMME
Ashes of the Modern World (Cell-0, 2020)
Path (Cult, 2000)
En Route to Mayhem (Cell-0, 2020)
Seemann (reprise de Rammstein) (avec Elize Ryd)
I Don't Care (with Elize Ryd) (Worlds Collide, 2007)
Grace (Worlds Collide, 2007)
Seek & Destroy (reprise de Metallica).
Hall of the Mountain King (reprise de Edvard Grieg, compositeur norvégien)
Extraits de. Thunderstruck puis de la Marseillaise qui est reprise en chœur par l'auditoire.
Nothing Else Matters (reprise de Metallica).
Ce concert aurait pu me séduire davantage sans cette sonorisation inadéquate qui m'a gâché le plaisir. Je reste cependant admirateur du genre. Il me plait de croire que ces finlandais ont contribué à la vulgarisation du violoncelle dans le monde du metal en général et du metal progressif en particulier ; je pense à LEPROUS.

SABATON [21h05-22h40] Il ne reste dans ce groupe power metal suédois (originaire de Falun, en Dalécarlie) que les deux membres d'origine depuis 1999 ; Joakim Brodén (chant) et Pär Sundström (basse). Désormais complété par Chris Rörland (guitare, chœur, depuis 2012) et Hannes Van Dahl (batterie, chœur, depuis 2014 et accessoirement heureux compagnon de la Belle Floor Jansen). Le dernier arrivé est Tommy Johansson (guitare, chœur, depuis fin 2016). Leur particularité est d'entretenir une thématique axée sur des faits de guerre qui ont marqué l'Histoire de l'humanité. Leur message peut paraitre ambigu de prime abord mais en fait leur musique très entrainante constitue surtout un moyen de faire la fête à chacun de leurs concerts.
Ils reviennent ainsi à l'assaut d'une scène parisienne, territoire conquis d'avance pour "The Great Tour" afin de promouvoir leur opus "The Great War" paru en juillet 2019.
Une sonorisation puissante comme il se doit, mais audible contribuera toute la soirée à maintenir une ambiance frénétique et exaltée. Eclairage particulièrement lumineux, pyrotechnie flamboyante et explosive, décors soignés rappelant les tranchées ; tout est mis en scène opportunément. La batterie surplombe un canon, les pieds de micro sont des fusils d'assaut, les sacs de sable et les barbelés contribuent à s'imaginer sur le champs de bataille. En fond de scène un grand écran diffuse des images en rapport avec les thèmes guerriers abordés.
Parmi les décors, une réplique miniature du triplan du Baron Rouge est en fait un orgue, sur lequel Joakim ne viendra tapoter qu'une seule fois. Cette observation me permet de revenir sur mon principal grief à l'égard de Sabaton. Le quintet est quasi constamment accompagné des sons d'un clavier … absent. Je l'ai déjà dit et je le répète, je considère que mieux vaut se passer d'un instrument que de le faire entendre facticement. Je suis venu écouter un concert de musiciens, pas pour assister à une vulgaire démonstration sonore pré-enregistrée. Voilà pour mon coup de gueule.
Cela étant dit et répété, comme à chacun de leurs concerts, je me laisse emporter par l'ambiance. L'obscurité favorisant l'anonymat dans cette fosse d'enragés, je me permets de lâcher de ridicules et faussement agressifs "hoo-haah, hoo-haah" guerriers ! Fort heureusement, alors que je m'égare dans une consternante attitude de soldat d'opérette, je ne suis pas le seul. Certains sont même venus costumés et/ou grimés ! Par bonheur, tous les spectateurs étaient fouillés à l'entrée ; je n'ose imaginer ce que certains auraient été capables d'amener …
Le fait le plus notable de la soirée, ce fut l'invitation lancée par Sabaton à Apocalyptica pour venir accompagner un acte II composé de six titres couvrant la période 2006 à 2012. J'adore cette sensation d'assister à une union éphémère de musiciens pour communier dans un même état d'esprit musical.


Durant une heure et demie, dix-neuf titres ont été interprétés, dont six sont issus de "The Great War".
PROGRAMME
Intro : In Flanders Fields, Sun Tzu Says
Ghost Division (The Art of War, 2008)
Great War (The Great War, 2019)
The Attack of the Dead Men (The Great War, 2019) (Avec intro sur le contexte historique)
Seven Pillars of Wisdom (The Great War, 2019)
Intro : Journal d'un soldat inconnu
The Lost Battalion (The Last Stand, 2016)
The Red Baron (The Great War, 2019)
The Last Stand (The Last Stand, 2016)
82nd All the Way (The Great War, 2019)
Night Witches (Heroes, 2014).

Avec Apocalyptica
Angels Calling (Attero Dominatus, 2006)
Fields of Verdun (The Great War, 2019)
The Price of a Mile (The Art of War, 2008)
Dominium Maris Baltici (Carolus Rex, 2012)
The Lion From the North (Carolus Rex, 2012)
Carolus Rex (Carolus Rex, 2012).
RAPPEL :
Intro : WWII
Primo Victoria (Primo Victoria, 2005)
Bismarck (Ep, 2019)
Swedish Pagans (The Art of War, 2019)
To Hell and Back (Heroes, 2014).


Bon ben voilà, quoi… encore un concert qui prouve qu'il faut savoir se secouer pour vivre de belles émotions festives ; ca défoule et c'est toujours bon à prendre par les temps qui courent !