samedi 19 juillet 2025

IRON MAIDEN – La Défense Arena de Nanterre (92) – le samedi 19 et le dimanche 20 juillet 2025.

Je reviens contre mon gré dans cette arène sportive. J'ai hélas déjà eu l'occasion de confirmer qu'elle est davantage adaptée pour brailler un soutien lors d'une compétition que pour écouter notre Musique. Mes expériences pour RAMMSTEIN et GENESIS, certes à des degrés divers, ne m'avaient pas donné l'envie d'y revenir a priori… Mais pour assister aux concerts d'IRON MAIDEN, j'ai vécu pires aventures ! (…)

Une fois de plus et sans surprise, durant les deux soirées, la réverbération du son a nui à l'acoustique, en dépit des efforts d'équilibrage des pupitres par l'ingénieur du son. L'ampleur du son fut perçue différemment selon l'emplacement du spectateur, sa perception fut plus ou moins décalée. Je rapporte cette sensation à la fois de mon expérience personnelle sur les deux jours, mais aussi des témoignages recueillis. En secteur prestige, le samedi cela restait correct. Mais le lendemain, en secteur tribune basse, davantage éloigné de la scène, le décalage systématique entre la cadence et les pupitres fut parfois à la limite du supportable.

Pour apprécier les deux concerts, il fallait avant tout admettre cette pénalité. Avec un minimum de bonne volonté, mes oreilles ont fini par s'y faire bon gré, mal gré. Heureusement, car par ailleurs, cet évènement aura été mémorable !


LEUR HISTOIRE DANS MON HISTOIRE. Steve Harris avait dix-neuf ans lorsqu'il a fondé IRON MAIDEN en 1975, à Leyton, dans l'est de Londres ; il n'imaginait probablement pas le développement de son projet. Alors que son groupe débutait dans le pub "Cart and Horses" à Stratford, pouvait-il concevoir la perspective de cinq décennies passées à sillonner la planète, pour promouvoir dix-sept albums enregistrés en studio, relayés par moult enregistrements audio et vidéo. Comme souvent, un engrenage de circonstances et de rencontres a contribué à construire un univers musical et visuel. Parmi celles-ci, Derek Riggs avec qui il a conçu dès 1979, la mascotte légendaire, Eddie, dont l'iconographie exploitée sur scène et dans les médias, a participé à la notoriété du groupe.

A l'instar de beaucoup, je fus emporté dans cette enivrante spirale. Mes aînés m'avaient pourtant prévenu ; les années passent à une vitesse vertigineuse. Cela fait déjà près de quarante-cinq années que ces maudits Anglais ont contribué à m'ouvrir un univers obsédant, dans un sillage déjà creusé par d'autres énervés. N'oublions pas qu'IRON MAIDEN est un des vecteurs de la très fameuse NWOBHM, autrement dit, la "nouvelle vague de heavy metal britanique".

Chacun grandit avec ses icônes contemporaines. Moi, c'est notamment avec IRON MAIDEN, qui m'évoque MES années 80, celles de mon adolescence. Avec davantage de constance qu'AC/DC (et ce n'est pas rien de le dire !), IRON MAIDEN a accompagné et soutenu lors de nombreuses étapes dans ma vie, comme une médecine alternative, une musicothérapie. La plupart des concerts de la Vierge de Fer me rappellent des souvenirs particuliers, et cela dépasse largement le strict cadre musical (…).

Passons sur le choc subi lorsque Didier F. cet ami bien inspiré de l'époque posa sur la platine de sa chaine hi-fi, dans le salon de ses parents, le vinyle du tout premier opus de la Dame de Fer (…). Je me contente ici de rappeler le cataclysme culturel que j'ai vécu en ce jour printanier du samedi 21 mars 1981 au Bataclan, à l'occasion de leur tournée "Killers". Certes, dans les quelques semaines qui avaient précédé, je venais d'assister au dantesque concert d'AC/DC le 29 novembre 1980 au Bourget, qui m'avait déjà ouvert les Portes de la Perdition ; puis je m'étais exalté avec TELEPHONE le 17 février 1981 au Palais des Sports. Mais là, avec ce concert survolté d'IRON MAIDEN, … clairement je pénétrais dans une autre dimension !

Visiblement, je ne m'en suis toujours pas remis. Je guette chaque tournée et chaque occasion festivalière de les revoir. Les nombreuses aventures liées à mes participations à leurs concerts seraient trop longues à relater ici ! L'après-midi sur 21 mars 1981 passée dans les locaux du Quai des Orfèvres, la nuit du 24 mars 1982 amené en panier à salades au commissariat du 12e arrondissement de Paris, les deux Monsters of Rock de Castle Donington, les onze concerts étourdissants vus à Bercy, les deux Zénith de Paris …ect.

En dernier lieu, le samedi 17 juin 2023, j'ai bravé, à mes risques et périls, la folie de dizaines de milliers de festivaliers hystérisés au Hellfest, en m'obstinant à m'accrocher au deuxième rang. J'étais ressorti de cette expérience littéralement vidé, exténué. Ce guet ne fut toutefois pas infaillible puisque, le 30 juin 2023, j'ai stupidement manqué l'occasion de les revoir à Manchester ; avec un peu plus de perspicacité, nous aurions dû/pu rester une journée de plus, après d'autres émotions musicales (…). Bref, quoi qu'il en soit, ce 19 juillet me permettra d'assister une vingt-quatrième fois à un de leurs concerts (dont six en festival) ; une nouvelle étape qui anime une charge émotive que je ne cache pas…

J'avais hâte de les revoir dans des conditions moins …éreintantes.

De surcroit, une fois n'est pas coutume (…), IRON MAIDEN sera précédé d'un groupe qui nous semble digne d'intérêt. En effet, nous revoyons AVATAR pour la quatrième fois ; jusqu'à présent ces Vikings ne nous ont pas déçu en concert.

Je ressens toujours le même plaisir de participer à ces grand-messes, vers lesquelles convergent des milliers de mélophiles vêtus de t-shirts, et de vestes à patch ; cela me rassure. Pour la présente occasion, force est de constater la grande diversité d'imagerie à la gloire d'IRON MAIDEN. Impressionnant ! Pour ma part, j'avais enfilé le t-shirt spécialement édité pour leur prestation du HellFest 2023, mon concert le plus récent avec eux.

Arrivé sur le site de La Défense, on doit s'insérer dans une dantesque file d'attente ; Elle débute bien avant le parvis de l'arène !! Mais bon, elle a le mérite d'avancer relativement vite. Les contrôles s'avèrent pragmatiques et rapides. Le concert, réputé complet (aujourd'hui et demain), est censé se produire devant plus de quarante mille personnes, d'après la capacité officiellement affichée par la salle.

Dès le 23 septembre 2024, moi et ma P'tite Fée avions délégué à un couple d'amis, la mission d'acquérir nos tickets pour le samedi 19. Pour une fois, nous avons opté pour un placement de prestige (E60/P116/R23/P21 & 22), afin de nous accorder la moins mauvaise place possible… Le fait est que nous sommes excellemment positionnés, compte tenu de la configuration de l'ovale ; la diagonale vers la scène n'est pas trop écrasée et nous permet une très bonne visibilité de l'ensemble de la scène. En outre, notre rangée de sièges surplombe la cage d'escalier ; ce qui dégage totalement notre point de vue, sans crainte subir des gaillards relevés devant nous (ce qui est la spécialité de ma P'tite Fée) ! Détails confortable, un rebord de balcon nous permet de déposer nos gobelets ; parfait ! Ces places numérotées ont également l'avantage d'autoriser, sans crainte de replacement aléatoire, d'aller chercher nos boissons. Les gobelets sont à collectionner ; magnifiquement illustrés à l'effigie d'Eddie, sur trois modèles différents ; Acte de bravoure indéniable en toute modestie, il m'aura fallu siffler trois bières pour les collecter.

Les conditions sont donc quasi idéales, dans ce contexte, même si l'oreille devra bien évidemment s'adapter à l'acoustique de cette arène… Il reste donc à évaluer les balances pour des pupitres audibles.


AVATAR [19h30-20h15].
https://avatarmetal.com/

BREVE BIO : Le quintuor suédois, originaire de Göteborg, a été fondé en 2001 par le batteur John Alfredsson et le guitariste Jonas "Kungen" Jarlsby. Après une phase toujours un peu pénible de chaises musicales inhérente à la genèse, le groupe se stabilise en décembre 2011, lorsque Tim Ohrstrom remplace le guitariste Simon Andresson. Puis le groupe évolue, visuellement et musicalement. Le chanteur Johannes Eckerström se grime alors en clown, à l'occasion du tournage du clip de "Black Waltz" (sur le thème d'une troupe d'artistes de cirque qui montrent leurs étonnants talents).

Leur neuvième album "Dance Devil Dance" est paru le 17 février 2023. Toujours sur un rythme effréné, un dixième est déjà en gestation, puisqu'ils sont rentrés en studio en janvier 2025. Mais sa tournée promotionnelle est déjà bien engagée. Depuis ce 5 juillet à Madrid, AVATAR a accroché son wagon au train fou d'IRON MAIDEN. A l'instar de la précédente tournée, je suis impressionné par la longueur de son calendrier, qui sera interrompu seulement en septembre 2025 et en janvier 2026 ; il s'étend à ce jour avec plus de soixante-douze dates déjà prévues jusqu'au 5 juillet 2026 à Londres ! Quelle santé !!

AVATAR se compose actuellement de Jonas "Kungen" Jarlsby (guitares, 2001), John Alfredsson (batterie, depuis 2001), Johannes Eckerström (chant, trombone et claviers, depuis 2002), Henrik Sandelin (basse, chœurs, depuis 2003) et Tim Öhrström (guitares, chœurs, depuis 2011).

A priori, je n'étais pas enclin à apprécier ce groupe, car le chant n'est pas de nature à me séduire, en tant qu'amateur de belles voix. Mais de bonnes âmes ont tellement insisté pour que j'y prête une oreille plus attentive que j'ai fini par apprécier leur conception d'un "death metal" mélodique, agrémenté d'un heavy metal puissant et ciselé. En outre, les vidéos promotionnelles de Johan Carlén sont très soignées, avec beaucoup d'humour et de dérision. Enfin, c'est leur prestation à la fois dantesque, loufoque et captivante du dimanche 26 juin 2022 au Hellfest, qui a achevé de nous magnétiser. Le quintuor démontre sur scène son efficacité, par une maitrise technique, une réelle harmonie entre les pupitres et de surcroit une mise en scène fantaisiste. Leur son lourd et puissant provoque irrésistiblement l'ébullition du public. Le charisme des musiciens, en particulier celui du facétieux et extravagant Johannes Eckerström, est fascinant. Ce dernier trahit de nouveau un de mes paradoxes ; sa voix peut rebuter par sa rugosité, par l'expression d'une folie inquiétante et pourtant je retiens une réelle cohérence avec l'univers développé.

La sonorisation de cette maudite enceinte s'avère acceptable depuis notre point de perception. Certes, le son résonne fatalement mais les pupitres sont distinctement audibles et c'est le principal, après tout ! Mon appréciation sur leur prestation de ce jour est heureusement conforme aux précédentes.

Un manutentionnaire dépose un carton (sans fond) au pied de la batterie. Johannes semble sortir de la boite, (du dessous de la sous-scène), l'illusion est jouissive ! Tu veux un ballon ? Puis, la machine est enclenchée ; nous retrouvons cette puissance dévastatrice ponctuée de séquences circassiennes déstabilisantes. Derrière une brutalité musicale se dévoilent de magnifiques segments mélodiques joués aux guitares. Ces contrastes de puissance mélodique continuent de me rappeler d'autres Suédois ; ARCH ENEMY et (les débuts de) TIAMAT.

Des deux nouveaux titres, je préfère "Captain Goat", plus mélodique que "In the Airwaves".

Manifestement, une bonne part du public découvre ces Suédois, et finit par acclamer bruyamment la prestation. Je suppose qu'ils ont su séduire de nouveau métallos ce soir.

Ce puissant maelström musical nous a proposé huit titres dont deux nouveaux et six issus de quatre de leurs neuf albums antérieurs. Deux titres sont issus de "Dance Devil Dance", deux de "Hail the Apocalypse", un de "Black Waltz", un de "Feathers & Flesh".

PROGRAMME
Bande-son introductive : "Beware of the Clown" (The Damned)

  1. Dance Devil Dance (Dance Devil Dance, 2023)
  2. The Eagle Has Landed (Feathers & Flesh, 2016)
  3. In the Airwaves (à paraitre, 2025)
  4. Bloody Angel (Hail the Apocalypse, 2014)
  5. The Dirt I'm Buried In (Dance Devil Dance, 2023)
  6. Captain Goat (à paraitre, 2025)
  7. Smells Like a Freakshow (Black Waltz, 2012)
  8. Hail the Apocalypse (Hail the Apocalyps, 2014).

 Notre calendrier est d'ores et déjà coché à la date du samedi 7 mars 2026 ; ils sont prévus au Zénith de Paris - La Villette.

L'entracte me permet de revoir des amis de longue date, dans les coursives. Beau moment de convivialité dans un état d'exaltation générale.


IRON MAIDEN [21h-23h].

La présente tournée mondiale est intitulée "Run for Your Lives World Tour". Sa partie européenne comprend à ce jour trente-deux dates ; elle a débuté le 27 mai 2025 à Budapest, en Hongrie, et se terminera le 2 aout 2025 à Varsovie. Il s'agit là de commémorer le demi-siècle de carrière du groupe. Ce qui exclut leur dix-septième opus, "Senjutsu " qui est paru le 3 Septembre 2021.

Alors que la bande son introductive clame puissamment l'hymne "Doctor, Doctor" de UFO, je sens l'émotion me prendre à la gorge. Les cinq décennies passées remontent en mémoire. Ce sont un peu des grands frères ; même s'ils sont légèrement plus âgés que moi, je me considère un peu de leur génération. Le fondateur, le bassiste Stephen Percy Harris, est né le 12 mars 1956 (69 ans). Il demeure fidèlement accompagné depuis 1976 par le guitariste David Michael Murray, né le 23 décembre 1956 (68 ans). Un peu moins fidèles mais finalement toujours au poste, nous retrouvons Adrian Frederick Smith, né le 27 février 1957 (68 ans), guitariste de 1980 à 1990 et depuis 1999, et Paul Bruce Dickinson, né le 7 août 1958 (66 ans), chanteur de 1981 à 1993, et depuis 1999.

Selon moi, le groupe aurait dû rester en quintuor, l'essence même de son existence. Le son de cette époque me parait plus incisif et moins confus. Mais, en 1990, le départ d'Adrian avait nécessité le recrutement de Janick Robert Gers, né le 27 janvier 1957 (68 ans). Au retour d'Adrian en 1999, on peut supposer qu'humainement il aurait semblé ingrat de débarquer Janick. C'est ainsi qu'est apparu un sixième pupitre.

La nouveauté sur cette tournée c'est l'absence de Nicko McBrain, qui était le batteur d'Iron Maiden depuis 1982 ; il avait succédé au déjà excellent Clive Burr. On a beau se persuader qu'il est préférable arrêter avant de défaillir ; il n'en demeure pas moins que revoir Maiden sans lui, c'est un peu dur… Nicko a sagement préféré déposer ses baguettes, à 72 ans ; son ultime concert a eu lieu le 7 décembre 2024 à São Paulo. Dès le lendemain, Steve Harris a désigné officiellement son remplaçant ; c'est Simon Dawson, (66 ans), le batteur de son groupe parallèle, BRITISH LION.

L'hommage à UFO se termine, une autre bande introductive recadre la période qui va être évoquée, c'est celle qui ouvre l'album "Killers". Les premières images diffusées évoquent astucieusement les débuts de l'aventure du groupe. Tels que le pub Cart and Horses de leurs premiers concerts, les allusions aux titres emblématiques des premiers opus…

La sonorisation ne me décevra pas, (hormis encore une fois l'acoustique résonnante du lieu) les musiciens expriment leur art avec un équilibre subtil de clarté et de puissance. Avec l'esprit bienveillant d'un admirateur de ladite Musique, l'oreille s'adapte autant que possible et parvient à estomper la démesure du lieu.

La mise en scène des concerts d'IRON MAIDEN a toujours fait l'objet d'un soin particulier, d'un esthétisme recherché, avec beaucoup d'audace. Ce soir encore, l'organisation s'est surpassée. C'est tout simplement excellent. Un écran géant central surplombe la scène et diffusera les illustrations des titres. Deux autres plus petits, de chaque côté, montreront principalement les plans rapprochés des musiciens filmés en direct, mais seront parfois aussi un complément du grand écran. Les images diffusées sur le central illustrent somptueusement les chansons ; en concert, j'ai rarement vu d'aussi belles images en termes de couleurs, de jeu d'ombres et lumières, d'hologrammes et autres trompe l'œil. Je pourrais disserter longuement sur la scénographie très soignée de chaque séquence sans tarir d'éloges. Les proportions étaient savamment calculées pour y fondre les interventions de Bruce, acteur malicieux.

L'éclairage est subtilement dosé pour produire les meilleurs effets. Il permet souvent de créer l'illusion de décors. Sans oublier les effets pyrotechniques, notamment durant "The Number of the Beast".

Mais les deux moments qui m'ont paru les plus esthétiquement remarquables furent "Powerslave", "Rime of the Ancient Mariner" et "Hallowed Be Thy Name".

Durant "Powerslave" de somptueuses images faisaient évoluer la pyramide au gré des éclairages d'une journée avec des couleurs chaudes et chatoyantes. Bruce semblait vraiment agir au pied des marches du monument ! En contrebas, un jeu de lumières produisait l'illusion de blocs sculptés (sans doute un gain de place précieux pour le transport du matériel de tournée !)

Le sommet de l'esthétisme et de la poésie fut atteint durant "Hallowed Be Thy Name" dans un décor et un jeu de lumières et d'images absolument saisissant et oniriques. La silhouette de Bruce qui se confond astucieusement avec son hologramme alors qu'il est poursuivi par l'esprit est un pur moment d'anthologie scénique du hardrock. Sa chute après une pendaison ratée, puis sa réapparition dans un fumigène flamboyant et superbement mis en scène.

Quant à "Rime of the Ancient Mariner", qui est de toute façon un de mes titres (si ce n'est mon titre) préféré(s) de toute la discographie, on erre dans le comte fantastique avec ses décors maritimes digne des meilleurs films du genre ! L'image d'Eddie y apparait de manière effrayante et belle à la fois !

Si l'avion Spitfire n'est plus suspendu comme lors de la précédente tournée, le mannequin d'Eddie intervient traditionnellement ; cette fois durant les titres "Killers" et "The Trooper" (mais pas durant "Iron Maiden").

Et bien entendu, nous sommes censés commenter avant tout un concert de musique ; les musiciens ne sont pas en reste ! Le sextuor émerveille les sens des mélophiles les plus exigeants. Steve demeure fougueux et évidemment très impliqué, le son des cordes tricotées de sa basse est omniprésent, sans pour autant masquer celui de ses petits camarades.

Bruce conserve son timbre distinctif, et il délecte sur des tonalités mineures fleuretant avec la justesse. Sa tessiture en concert est parfois surprenante. Son souffle m'a particulièrement sidéré sur le final de "Seventh Son…". D'un charisme évident, capable de soulever les foules à sa volonté, il fait partie de ces chanteurs qui adorent jouer la comédie, se déguiser et s'imprégner de ses personnages. Les chansons du répertoire lui en donnent d'excellentes occasions. Sur "Powerslave" il se coiffe toujours de ce mystérieux masque (plutôt incas en fait !). Sur "Rime of the Ancient Mariner", il est vêtu de guenille de marin fatigué. Sur "The Trooper" il est habillé en soldat, il agite fièrement le drapeau britannique et exacerbe un patriotisme assumé (dont une simple fraction équivalente ne serait pas pardonné à un Français, mais bon passons …!). Bondissant et pleinement engagé dans ses rôles, l'agilité et la fougue du sportif reconnu ne semble pas faiblir à l'approche de sa septième décennie. Et puis, sa francophonie accroit encore la sympathie du public français ; il ose des blagues et des allusions à nos us et coutumes ! Mon propos peut paraitre excessivement dithyrambique et pourtant j'estime que ce n'est pas le cas, car je maintiens ma préférence pour le personnage de son prédécesseur, Paul Di'Anno. Les deux ont leurs qualités et leurs défauts, mais j'appréciais beaucoup le côté rocker assumé de Paul, le timbre à la fois rugueux et mélodique, ainsi que sa tessiture impressionnante…

Dave le fidèle guitariste assume légitimement la majorité des soli avec perspicacité. Adrian est un excellent lieutenant assumant son pupitre et ses de soli à la perfection, mais aussi pour des duos splendides à pleurer.

Alors le cas Janick… Désolé mais je n'arrive pas à m'y faire. Oui je sais il compose et exécute quelques jolis soli. Je respecte l'artiste, ce n'est pas lui que je mets en cause, c'est juste sa présence. La plupart du temps je le sens en trop. Lui-même peut-être aussi d'ailleurs, quand on le voit faire le pantin désarticulé en maltraitant le harnais de sa guitare virevoltante. Et encore une fois, même quand il vient étoffer les harmonies avec sa troisième guitare, ce surcroît de corde me semble inutile, voire néfaste à la vigueur des interprétations.

Simon, le nouveau venu, doit assumer la redoutable fonction de remplacer Nicko. Je me dois par respect de modérer mon sentiment mais quand même… il me semble que son jeu manque des roulements de caisses et de cymbales que Niko étaient capable de produire avec fougue et bonne humeur. Pour le reste, honnêtement j'ai peiné à distinguer ce qui relève de sa responsabilité ou de l'acoustique résonnante, dans quelques pertes de rythme… Bref, une page est tournée avec le départ de Nicko.

Et le public… ahlalalaaa… quel enthousiasme encore et toujours... Les années passent mais la passion demeure, même si là aussi j'ai connu des concerts de Maiden encore bien plus telluriques ; les 21 mars 81 au Bataclan, 24 mars 82 au Pavillon Baltard. Et que dire de celui du  17 novembre 1983 à Balard durant lequel la sueur se mélangeait à l'eau de condensation qui coulait du toit de la tente ! Bref, j'arrête là mes souvenirs de vieux con. Disons que ce soir encore le public chante, s'époumone, exulte de joie. Ces chœurs de quarante mille gorges déployées sur "Fear of the Dark", par exemple, ça laisse des traces.

Je ne peux pas évoquer le public en général, sans évoquer ceux qui sont venus malgré leur handicap. Je les voyais heureux durant cette parenthèse de cent vingt minutes, sans béquilles ni chaise roulante, juste un esprit léger et empli de bonheur, dans la communion avec tous les autres.

Parmi leur discographie de dix-sept albums de studio, huit opus parus entre 1980 et 1992 ont été choisi pour évoquer cette période de leur prestigieuse carrière. A l'exclusion de "No Prayer for the Dying" (qui, même si ce n'est pas leur chef d'œuvre (…), aurait cependant mérité une mention).

Nous écouterons ainsi dix-sept titres, dont quatre issus de "Powerslave" (1984), trois de "Killers" (1981), trois de "The Number of the Beast" (1982), deux de "Iron Maiden" (1980), deux de "Seventh Son of a Seventh Son" (1988), une de " Fear of the Dark" (1992), une de "Piece of Mind" (1983), une de "Somewhere in Time" (1986).

PROGRAMME
Bande-son introductive : Doctor, Doctor (UFO)

Bande-son introductive : The Ides of March (Killers, 1981)

  1. Murders in the Rue Morgue (Killers, 1981)
  2. Wrathchild (Killers, 1981)
  3. Killers (Killers, 1981)
  4. Phantom of the Opera (Iron Maiden, 1980)
  5. The Number of the Beast (The Number of the Beast, 1982)
  6. The Clairvoyant (Seventh Son of a Seventh Son, 1988)
  7. Powerslave (Powerslave, 1984)
  8. 2 Minutes to Midnight (Powerslave, 1984)
  9. Rime of the Ancient Mariner (Powerslave, 1984)
  10. Run to the Hills (The Number of the Beast, 1982)
  11. Seventh Son of a Seventh Son (Seventh Son of a Seventh Son, 1988)
  12. The Trooper (Piece of Mind, 1983)
  13. Hallowed Be Thy Name (The Number of the Beast, 1982)
  14. Iron Maiden (Iron Maiden, 1980).
RAPPEL :
Bande-son introductive : discours de Churchill
  1. Aces High (Powerslave, 1984)
  2. Fear of the Dark (Fear of the Dark, 1992)
  3. Wasted Years (Somewhere in Time, 1986).

Bande-son finale : thème des Monty Python, "Always Look on the Bright Side of Life".


Mon ami Philippe, originaire du Sud-Ouest, m'avait lancé quelques jours auparavant un arrogant "Belote !" en me narguant de ses deux soirées réservées… Grâce à l'astuce de mon fils qui m'a dégoté un ticket à 40 € en tribune basse (au lieu de 112 !), j'ai pu répondre " et rebelote ! ". J'ai ainsi fait fi de ma fatigue de la veille et je me suis repointé à la grand-messe du dimanche. Ce 20 juillet me permettra d'assister une vingt-cinquième fois à un de leurs concerts, cette fois revêtu de mon t-shirt de leur prestation au Monters of Rok 1988, à Castle Donington ; beaucoup de connaisseurs, dans toutes les langues, ont loué ce tissu de collection, et surtout ce fut l'occasion d'échanger nos souvenirs, ce qui est la principale vocation d'un t-shirt évocateur...

Avec un point de vue différent, un peu plus en retrait que la veille, j'ai pu revoir tout le spectacle, ajuster mes impressions, et mesurer le bonheur collectif de cette belle communauté d'admirateurs de la Vierge de Fer !

UP THE IRONS !









mercredi 25 juin 2025

MOONSHINE BLAST – Péniche Antipode (Paris 19) – le mercredi 25 juin 2025.

MOONSHINE BLAST, originaire de Yerres dans l'Essonne, vit le jour en 2012. Puis un premier opus "Reality Fear" est paru le 20 mars 2018.

Avec ce deuxième album "Realm of Possibilities", qui est officiellement paru le 6 décembre 2024, le groupe entre (à mon sens en tous cas) véritablement dans la cour des Grands. Aidé de soutiens prestigieux (Colin Edwin, Pat Mastelotto, Bruce Soord), l'opus est digne de l'estime de notre microcosme de mélophiles… et bien au-delà, si seulement nos légendaires médias nationaux faisaient preuve d'un peu plus de curiosité en s'emparant du phénomène. Le son époustouflant de cet opus met en valeur un sens créatif flagrant, pimenté de légitimes et honorables influences, telles que The Pineapple Thief, Porcupine Tree, … Le concert du 8 février dernier au Zèbre avait permis de confirmer nos pressentiments issus d'écoutes numérisées. Malheureusement, un retard de pressage du CD n'avait pas permis sa mise en vente.

A titre personnel, je reste fermement attaché à soutenir prioritairement les artistes français qui s'expriment en français, tels que LAZULI. Mais mon obstination friserait un regrettable entêtement, si je refusais mon estime à MOONSHINE BLAST. Ce groupe dispose manifestement d'un potentiel qui laisse présager un bel avenir ! MOONSHINE BLAST, groupe francilien mais anglophone, bénéficie d'un bouche-à-oreille qui commence à porter ses fruits, mais il demeure néanmoins encore assez confidentiel, en dépit de la qualité de ses prestations. Malgré notre soutien et notre modeste mais sincère promotion sur les réseaux sociaux, il est difficile de convaincre et d'attirer les attentions, dans une forêt d'offres en tous genres…

Résultat, nous sommes relativement peu nombreux à bord du petit navire. Outre ma P'tite Fée et mon fils ainés (déjà convaincus par le concert de février), je suis toutefois parvenu à faire venir mon fils cadet.


Je reviens pour la troisième fois à bord de cette péniche. Après ANAÏD le 28 avril 2022, puis TAL RASHA avec RED CLOUD le 1er décembre 2024, c'est au tour de MOONSHINE BLAST de nous faire jouer les marins d'eau douce dans le Bassin de la Villette, en prolongement du canal de l'Ourcq.

Ce site présente une capacité d'accueil estimée entre 60 à 100 spectateurs, en fonction de la configuration ; en tous cas bien moins que celle du Zèbre (199 personnes debout) qui avait servi d'écrin au précédent concert promotionnel du 8 février 2025, pour la parution de son deuxième opus "Realm of Possibilities".

En février, nous avions eu froid dans la file d'attente, mais ce soir c'est la canicule : 36° C ! Autant dire qu'à l'intérieur nous fûmes dans une étuve ; une ventilation insuffisante n'a pas vraiment permis de soulager nos organismes.


TYPICAL LIGHT [20h20-20h50]. En 2020, un mini album auto-produit, intitulé "Sweet" a permis de solidifier les fondations de ce groupe parisien, qui se définit comme "pop / synthwave / rock". Le premier album, "Imaginary Ride" est paru sur le label américain H1 Massive, le 25 août 2023.

Le groupe est composé de Hélène Pouzet (chant), Hakim Djamai (guitare, chant), Mathilde Duchez (batterie) et Rafael Leroy (basse).

La sonorisation est plutôt bien dosée, mais l'éclairage minimaliste.

Le quatuor nous propose une musique plutôt intimiste, voire introspective, dont les influences me sont étrangères. On pourrait vaguement se rappeler d'Etienne Daho pour le côté (très) feutré. L'usage massif de bandes préenregistrées vient au secours d'une langueur musicale assez soporifique. Celui qui aura joué le plus de notes fut finalement le bassiste. Bref, cette petite fantaisie musicale ne marquera pas nos esprits et je laisse à d'autres le soin bienveillant de s'enthousiasmer pour cet univers à part…

L'auditoire composé en partie d'un cercle de soutien aux musiciens, le groupe s'en sort avec une acclamation honorable.

PROGRAMME
(à déterminer)

Dehors, un orage assez violent soulève la poussière et écourte ma pause. Mais la péniche tangue !

Nous découvrons sur la scène les quatre musiciens toujours fidèles au pupitre : Nicolas dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Marius Marin (guitare / chœurs) et Jean-Baptiste David (basse).

Nous sommes dans la coque d'une péniche et non dans un auditorium ; cependant l'acoustique me semble très acceptable et la sonorisation est équilibrée, pour les auditeurs en tous cas. Les retours d'oreillettes pour les musiciens ont nécessité quelques réglages. Le dispositif d'éclairage n'est pas exceptionnel mais le technicien est toutefois parvenu à un bon boulot avec le matériel à sa disposition. Au début de la soirée, deux ventilateurs fonctionnaient heureusement, mais pour ce second volet, seul un brassait un air désespérément chaud. La chaleur fut accablante.

Néanmoins, en dépit de ce contexte quelque peu torride, nous avons très rapidement retrouvé nos sensations dès le début du concert. Cette musique inclassable, aux frontières du rock progressif et alternatif, est toujours captivante, enthousiasmante et très mélodique. Les ruptures rythmiques, et la quête d'harmonies entre les pupitres claviers et guitares, m'autorisent toutefois à accaparer leur style dans le giron du rock progressif. Avec toutefois un zeste de metal qui achève de m'emporter ; "Strangled" et "Fractal" en sont de parfaites illustrations. Mais j'adore aussi les subtilités de titres tels que durant "Broken Arrow" qui surprennent l'auditeur au détour d'une envolée rythmique étourdissante. Je pourrais m'attarder ainsi sur tous les titres qui prennent une valeur ajoutée en concert. Y compris (et peut-être surtout) ceux du premier album. Comme par exemple le sautillant "Leaving The Way Home", qui n'est pas sans rappeler POLICE.

Duke exprime son art avec le talent, l'exigence et la maitrise d'un Artiste déjà assumé, en dépit de sa jeunesse. Il est de surcroit fort bien entouré pour exprimer des morceaux complexes et harmonieux. Cette complexité a toutefois causé une ponctuation durant le concert, un arrêt/retour sur un titre. Paradoxalement, cet incident m'a démontré leur sincérité, et ce qui constitue une qualité supplémentaire. J'ai bien observé que les musiciens assument consciencieusement leur partie, certes avec leurs oreillettes et quelques bandes enregistrées, mais sans que l'ensemble ne dégage une impression de préfabriqué, ce qui pour moi serait rédhibitoire. Je le dis souvent dans mes récits, c'est mon principe de base ; je vais à un concert pour écouter les artistes musiciens, et non les boites à musiques. A cet égard, je n'ai aucun scrupule à m'investir dans leur univers à la fois mélodieux et très fouillé. Les soli de Marius Marin se conjuguent harmonieusement avec les accords de claviers, pendant que Jean-Baptiste David et Thomas Zecchinon garantissent une base rythmique, ponctuée de contretemps et de syncopes déstabilisants.

Je me joins évidemment à l'enthousiasme général ; l'auditoire exulte et ovationne bruyamment, en dépit de l'état de fatigue, dans cette véritable étuve.

Les deux albums de la discographie sont visités avec douze titres, dont huit sont légitimement issus des douze de "Realm of Possibilities", puisqu'il s'agissait de le promouvoir. MOONSHINE BLAST n'échappe pas à la règle ; les mélomanes présents auraient apprécié tel ou tel titre en plus du reste. Duke nous a expliqué que vu le temps qui lui était imparti, il n'aurait pas pu interpréter un titre long tel que "The Cell", sans soustraire un ou deux autres du programme. L'argument est recevable, mais ce titre nous avait pourtant bien emportés lors de son interprétation au Zèbre ! Bah, Au moins notre rappel appuyé nous aura permis d'obtenir un indispensable "Strangled" qui a achevé d'épuiser nos dernières forces !

PROGRAMME

  1. Realm of Possibilities (Realm of Possibilities, 2024)
  2. Mars (Reality Fear, 2018)
  3. Only you (Realm of Possibilities, 2024)
  4. No exit (Realm of Possibilities, 2024)
  5. Leaving the Way (Reality Fear, 2018)
  6. Fractal (Realm of Possibilities, 2024)
  7. Under Control (Realm of Possibilities, 2024)
  8. Earthquake (Reality Fear, 2018)
  9. Burning out (Reality Fear, 2018)
  10. Liquid Feels II (Realm of Possibilities, 2024)
  11. Broken Arrow (Realm of Possibilities, 2024).

RAPPEL :

  1. Strangled (Realm of Possibilities, 2024).

Les membres du groupe sont d'autant plus accessibles en cette fin de soirée, que le peu de monde présent s'était vite éparpillé. Ceux-là ont eu tort ; le cadre était pourtant agréable et propice à échanger des impressions, notamment avec les musiciens. Un portrait avec le Patron, Duke et ma P'tite Fée, immortalisera cette soirée qui en appelle d'autres.

En sortant de l'espace, curieusement les disques promus ne sont pas montrés ! En insolent assumé, je réclame auprès du malheureux Duke qui était occupé à ranger son matériel. Conscient de cette lacune, il s'empresse de sortir le stock disponible. Jusqu'à ce soir, je me contentais d'un enregistrement numérique, mais je peux désormais détenir le CD de l'album qui était officiellement paru en fin d'année dernière !

Une bière s'impose pour fêter la soirée avant de quitter les lieux. On se demande déjà combien temps se passera avant une nouvelle occasion de revoir en concert ce groupe décidément très, très prometteur !


samedi 7 juin 2025

NEAL MORSE & THE RESONANCE + THE FLOWER KINGS – Le Trianon (Paris 18) – le samedi 07 juin 2025

 

Neal MORSE seul a accompagné THE FLOWER KINGS sur deux étapes en Suède fin mai 2025, puis une tournée européenne s'est engagée le 4 juin, où Neal MORSE a été rejoint par son groupe THE RESONANCE pour onze dates en double affiche. Cette tournée a prévu une escale au Trianon, Paris, unique étape française.

J'ai néanmoins tardé à me décider pour cette soirée ; à 15h je n'avais pas encore acquis son ticket ! J'apprécie pourtant tous les musiciens de cette affiche. De surcroit, je n'avais vu THE FLOWER KINGS qu'à trois occasions mais toujours en festivals (Midsummer 2019, Night of the Prog 2024, et Midwinter 2025). J'arrive sur le site peu après l'ouverture des portes 18h30. La salle étant intégralement configurée en places assises, j'avais opté pour un fauteuil I22, plutôt bien positionné au neuvième rang, en légère diagonale sur la droite, en regardant la scène.

THE FLOWER KINGS [19h30-20h30]

Ce quintet suédois perdure depuis sa création en 1994 à Uppsala, Suède, en dépit d'un hiatus de quatre années, entre 2008 et 2012. Pour l'anecdote, ce nom est un hommage au botaniste suédois Carl Linnaeus (alias Carl von Linné), le père de la taxonomie moderne, qui est né non loin de l'endroit où Stolt a grandi. "C'est lui qui a donné des noms aux fleurs", a déclaré M. Stolt. Leur premier album "Back in the World of Adventures" est paru en septembre 1995. Parmi les changements de personnel, notons qu'en 1999, Michael Stolt a quitté le groupe et est remplacé par Jonas Reingold… Jusqu'au mouvement inverse en 2021.

Nous retrouvons ainsi ce soir : Roine Stolt (chant et guitare solo, depuis 1994), Hasse Fröberg (chant et guitare, depuis 1994), Michael Stolt (basse et Moog, de 1994 à 1999, et depuis 2021), Mirko DeMaio (batterie et percussions, depuis 2018), Lalle Larsson (claviers, depuis 2023).

Leur dix-septième opus studio "Love" est paru le 2 mai 2025.

La sonorisation s'avère très bonne. Mais l'éclairage me parait indigne, sans couleur, blafard et mal orienté, laissant trop souvent les musiciens dans l'ombre.

La prestation ne me déçoit pas, conforme à mes précédentes impressions sur le groupe. Je ne suis pas un fervent admirateur de leur musique, je suis juste admiratif du talent des artistes. Roine et Hasse ont des voix complémentaires, justes et douces, idéales pour leur conception d'un rock progressif romantique et dont les mélodies sont entrecoupées de fantaisies inhérentes au genre. Si le style ne m'emporte pas aussi loin que Transatlantic (que je vénère), je n'en demeure pas moins sensible à la parenté indéniable. Je peinerais bien à expliquer pourquoi je n'adhère pas totalement à leur jeu ; question de sensibilité, on dira. Mon commentaire exprimé en 2019 demeure et le rappelle donc sans contradiction : "Leur rock progressif m'a toujours paru un peu difficile d'accès. Un style plus proche de Yes voire de King Crimson par la complexité des harmonies, avec peu ou pas de mélodie émergeante. J'écoute donc parfois cette musique comme un mélomane curieux, empreint de davantage d'admiration respectueuse que de réel ravissement".

Paradoxalement, alors que leurs titres s'étirent souvent dans la durée, celle de leurs concerts me semblent souffrir du contexte ou de soucis techniques inopinés, leurs prestations m'ont toujours paru courtes ; soixante-quinze minutes en 2019, soixante-dix minutes en 2025, encore un peu moins en 2024. Ce soir, ils ne jouent que soixante minutes, afin sans doute de partager équitablement la scène avec Neal Morse.

A l'instar du public, même quelque peu frustré, j'ovationne fortement les Vikings pour une prestation sans faille ni mauvais goût. Avant de quitter la scène, Roine nous promet une suite de soirée émouvantes, mais les plus curieux auront pu consulter la nature de cet engament en ayant consulté les programmes de la tournée…

THE FLOWER KINGS nous aura accordé une évocation de quatre albums avec six titres, dont trois issus de "Love", un de "The Rainmaker", un de "Back in the World of Adventures" et un de "Look at You Now".
Nota bene : privilégié, le public batave de Tilburg, a eu le droit la veille d'assister à l'interprétation d'un titre supplémentaire, "The Elder" (Love 2025).

PROGRAMME
1.                  We Claim the Moon (Love 2025) [introduit aux percussions par Hasse]
2.                  How Can You Leave Us Now!? (Love 2025)
3.                  Considerations (Love, 2025) [Michael Stolt au chant]
4.                  Last Minute on Earth (The Rainmaker, 2001)
Piano Solo ((Lasse Larsson)
5.                  Big Puzzle (Back in the World of Adventures, 1995)
6.                  The Dream, (Look at You Now, 2023).

NEAL MORSE & THE RESONANCE [20h55-22h05-22h10-22h15+].

Neal Morse est un chanteur, musicien et compositeur américain, né le 2 août 1960 (Van Nuys, Californie, États-Unis). Après avoir d'abord brièvement orienté ses jeunes ambitions sur la scène pop, il s'est heureusement tourné vers notre rock progressif. Avec son frère Alan, ils fondèrent SPOCK'S BEARD en 1992, qui a bénéficié d'une honorable reconnaissance. Pourtant, l'artiste insatiable s'est ensuite engagé sur moult participations ; les plus notables étant TRANSATLANTIC, FLYING COLORS, et NEAL MORSE BAND. Personnellement, je n'ai pu voir Neal qu'à deux reprises ; le vendredi 7 avril 2000 alors que Spock's Beard était invité de Dream Theater au Zénith de Paris. Puis parmi Transatlantic, le jeudi 28 juillet 2022 à l'Olympia.

Après un premier album en solo paru le 5 octobre 1999, son trente-troisième album "No Hill For A Climber" est paru le 8 novembre 2024 ; Neal Morse est l'un des artistes de rock progressif les plus prolifiques de nos jours.

Neal Morse (chant / Guitares / Claviers) est entouré ce soir de cinq musiciens ; j'ai distingué Andre Madatian (guitares, chœurs), Johnny Bisaha (chant, guitare). Ils sont accompagnés pour cette tournée de CJ Fiandra (basse, chant et chœurs), Andrew Delph (batterie) et Nathan Girard (clavier, guitare, chœurs et percussion).

La sonorisation est demeurée excellente, limpide et modérément puissante. En revanche, le choix d'éclairage ne m'a pas paru à la hauteur du spectacle ; aucune couleur, des faisceaux blancs blafards aux teintes jaunâtres ou légèrement bleutées laissant les musiciens quasi constamment dans l'ombre.

A la différence de la première partie de soirée, cette prestation emporte mon enthousiasme très rapidement, grâce des mélodies puissantes et inspirées. Je ne cache pas mon admiration à l’égard de Neal pour son talent individuel de multi instrumentiste. On le sait très porté sur la spiritualité, et cela s'entend, cela se ressent dans toute son interprétation. Il est capable d'exprimer une réelle adresse aux claviers autant qu'aux guitares, ainsi que vocalement. Sa voix exprime la sensibilité, la conviction et l'émotion avec justesse. De surcroit, cet artiste sait s'entourer d'excellence, loin de s'accaparer toute la gloire, il laisse ses complices s'exprimer. Ils sont six sur la scène, mais ce sont quatre chanteurs de très haut niveau, quatre guitaristes, deux claviers qui se dédoublent alternativement, soutenu ardemment par le batteur et le bassiste. Ce groupe est récemment assemblé et pourtant les imperfections de cohésion sont rares et négligeables. D'une richesse harmonique inouïe, tout est exécuté avec nuance et finesse, d'une subtilité, d'une puissance mesurée et toujours mélodique.

Leur audace à reprendre le répertoire de TRANSATLANTIC a ravi les mélophiles qui attendaient ardemment cette séquence ! De fait, Roine Stolt et Neal Morse, étant sur une même tournée, nous aurions été frustrés que les deux ex-complices ne profitent pas de l'occasion pour nous rappeler quelques extraits (Surtout qu'à Londres, le 4 juin, ce fut même l'occasion d'accueillir Pete Trewavas !…).

Ce matin encore j'hésitais à venir ; ce soir je serais prêt à revenir dès demain ! Une énorme sensation. Voilà donc un bel imprévu et je me dois de remercier ceux de mes amis qui m'ont influencé !

L'auditoire exulte de satisfaction ! Nous baignons dans le bonheur ! Les deux derniers titres sont joués devant un parterre debout et particulièrement enthousiaste. 

Légitiment, quatre des six titres interprétés sont issus de l'album récemment paru.
Nota bene : "Wind at My Back" (reprise de Spock’s Beard) n'a pas été interprété, à la différence de précédentes étapes de la tournée.

 PROGRAMME
Bande son introductive
1.                  Eternity in Your Eyes (No Hill For A Climber, 2024)
2.                  Thief (No Hill For A Climber, 2024)
3.                  Ever Interceding (No Hill For A Climber, 2024)
4.                  No Hill for a Climber (Intro from tape) (No Hill For A Climber, 2024)
5.                  Stranger in Your Soul (reprise de Transatlantic, Bridge Across Forever (2001), parties I : Sleeping Wide Awake & VI : Stranger in Your Soul).
RAPPEL :
6.                  Bridge Across Forever (reprise de Transatlantic, en duo acoustique entre Neal et Roine).

 

L'échoppe m'aura permis de saisir une belle édition spéciale de "No Hill For A Climber" en CD, moyennant 20 €. Les t-shirts, sans dates ne m'inspirent pas.

Cette belle soirée de rock progressif a été l'occasion de rassembler une bonne partie de notre microcosme d'amis, dont certains, Yann, Hervé, Chantal et Catherine, m'accompagnent pour un verre à la terrasse de la brasserie voisine. Nous en fûmes bien inspirés. On assiste ainsi au chargement des bus qui se préparent déjà à la date suivante. Néanmoins, les musiciens se montrent accessibles. A tel point que Monsieur Neal Morse, très détendu, aimable et souriant, s'assoit à la table à côté de la nôtre pour prendre le temps de répondre aux nombreuses sollicitations. J'en profite sans aucun scrupule pour obtenir un sympathique portrait ! Quoi d'autre ? Je pense qu'avec un peu plus vigueur, j'aurais pu me rapprocher aussi de Roine. Mais bon, je suis déjà dans le bonheur, profitant du temps présent, entre gens de bonne compagnie…




lundi 2 juin 2025

BLUE ÖYSTER CULT – L'Olympia (Paris 09) – le lundi 2 juin 2025.

 

Ce soir je me rends, avec une certaine émotion, au concert de l'un des groupes qui figurent dans Mon Panthéon du Rock.

Le temps qui passe relativise tout. Lorsque j'ai assisté à leur concert à l'Espace Balard de Paris, ce samedi 4 février 1984, à l'occasion de la promotion de "Revölution by Night", je me souviens qu'à l'époque nous les considérions déjà comme de vénérables ancêtres ! Leur double album en concert "On your Feet, or on your Knees", paru en février 1975, était auréolé d'une admiration empreinte de mystères. Les média spécialisés contribuaient à entretenir les plus folles rumeurs, accentuées par des symboles intrigants que le groupe ne se privait pas d'entretenir. La guitare d'Eric Bloom en forme du sigle du groupe était … culte ! Mais, à l'époque, je n'aurais pas imaginé que je les reverrai à l'Olympia de Paris plus de quarante et une années plus tard !!! Tel un Phénix, THE BLUE ÖYSTER CULT est toujours là, contre les vents et marées des modes musicales. Ce n'est pourtant que la septième fois ce soir que j'assiste à un de leurs concerts.

Leurs concerts du samedi 24 juin 2017 au festival Retro C Trop, puis celui du lundi 31 octobre 2022 au Trianon de Paris, avaient brillamment entretenu l'illusion d'un temps suspendu. Mais les prémices d'une usure inéluctables et des annonces distillées dans les média laissèrent augurer d'une fin relativement proche. Depuis deux ans et demi, nous espérions cependant un retour hypothétique …

C'est la raison pour laquelle nous avons méprisé une fois de plus la Sagesse qui nous suggérait une pause après nos cinquante concerts depuis le début de l'année. Impossible de laisser passer cette légende (encore) bien vivante et trop rare sur notre continent, et qui nous accorde un vrai privilège. Car en marge de leur tournée mondiale, intitulée "50th Anniversary Live - Third Night", une petite tournée européenne constituée de onze étapes a débuté le 24 mai à Londres (Angleterre) et se terminera le 13 juin à Bilbao (Espagne). Pour une fois que la France n'est pas oubliée, je n'allais quand même pas bouder mon plaisir !


GENESE : BLUE ÖYSTER CULT a été officiellement créé en 1971, mais sa fondation remonte à 1967 à New York, sous le nom de Soft White Underbelly. Leur biographie relate que Donald "Buck Dharma" Roeser (guitare solo, chant), Eric Bloom (chant, guitare électrique), Allen Lanier (claviers, guitare) et la fratrie Bouchard à la section rythmique Joe (basse, voix) et Albert (batterie, voix) ont enregistré leur premier album éponyme dès 1972. Soulignons que leur histoire débute par une rencontre entre des étudiants new-yorkais et un poète, Sandy Pearlman, devenu leur manager. D'après leur biographie, celui-ci serait à l'origine du nom "Blue Öyster Cult" tiré d'un de ses poèmes écrits dans les années 1960, intitulé "Imaginos". Thème d'ailleurs repris en 1988 pour l'opus éponyme. On comprend mieux le rapport avec l'enregistrement en concert intitulé "ETL, extraterrestrial Live", à l'aune de cette explication ; dans la poésie de Pearlman, le "Blue Öyster Cult" était un groupe d'extraterrestres qui s'étaient réunis secrètement pour guider l'histoire de la Terre. D'abord perplexe, le groupe avait fini par adopter cet intitulé pour préparer son premier album. Retenons aussi que le mystérieux logo s'inspire de la mythologie grecque (Chronos, Zeus, …), de symboles alchimiques (le plomb, le plus lourd des métaux), mais aussi de symboles astrologiques (Saturne).

Originaire de Long Island, dans l'État de New York, le groupe est reconnu mondialement sur la scène hard rock et heavy metal pour son travail pionnier, acclamé par la critique et les mélophiles. L'héritage de Blue Öyster Cult, qui s'étend sur plus de cinq décennies, captive les fans avec un hard rock intelligent, ponctué de chansons devenues des classiques. Cité comme une influence majeure par des groupes comme Metallica, Blue Öyster Cult possède un catalogue intemporel, comprenant des titres emblématiques comme "(Don't Fear) The Reaper", "Godzilla" et "Burnin' for You".


Hormis "Ghost Stories", un album qui a rassemblé des fonds de tiroirs (de 1978 à 1983), il n'y a pas de réelle nouveauté sortie des studios. Leur quinzième album "The Symbol Remains" est paru le 09 octobre 2020. Toutefois un enregistrement en concert a été décliné en CD/DVD, qui est présenté comme le tout dernier album officiel du groupe. Eh oui, ça sent la fin… Rappelons qu'Eric Bloom est né le 1er décembre 1944, ce qui lui confère l'âge honorable de 80 ans, et que son fidèle complice Donald Roeser est  né le 12 novembre 1947, il a donc 77 ans. Il est permis d'imaginer sans médire que la vie des tournées commence à leur peser…

Donald "Buck Dharma" Roeser (depuis 1967, guitare solo, chant), et Eric Bloom (depuis 1969, chant, guitare électrique), considérés comme le duo fondateur, sont accompagnés par Danny Miranda (basse, chœur de 1995 à 2004, puis depuis 2017), Richie Castellano (guitare, claviers, chœurs, depuis 2007 – après avoir été basse de 2004 à 2007), et Jules Radino (batterie depuis 2004).
http://www.blueoystercult.com/

Mon fils ainé assistera à son premier concert du BÖC ! Avec ma p'tite Fée, le 27 février dernier, nous nous sommes donc procuré nos places en fauteuil d'orchestre (R28/28). Pas terrible comme positionnement, surtout pour le prix affiché (89,50 €) ; nous sommes sous le balcon, et donc avec une acoustique confinée, plutôt médiocre. La scène est assez loin et, si le son est clair et distinct, je ne me sens pas en immersion, plutôt extérieur à ma zone de confort auditif. Mais à ce stade, avant le début du concert, je demeure toutefois confiant sur la capacité des Américains à nous enthousiasmer, en dépit d'une salle configurée intégralement en rangées de fauteuils.

SIX PENNY MILLIONNAIRE [20h05-20h25].

SixPenny Millionnaire est un nouveau projet de François "Shanka" Maigret (ex-guitariste The Dukes de 2010 et 2018 et de No One Is Innocent de 2004 à 23). J'ai donc eu l'occasion de le voir sur la scène du Stade de France le 23 mai 2015, alors que NOII était invité d'AC/DC.

SIXPENNY MILLIONNAIRE promeut un mini album "Grime Pusher" (Autoproduit). Il est récemment passé au Supersonic, le 14 février dernier.

Cette première partie de soirée nous a paru plutôt agréable. Soutenu par une sonorisation bien équilibrée, et un éclairage pas toujours bien orienté (une partie du public s'en est bruyamment plaint). Il s'est exprimé en se contentant d'une étroite partie de l'avant de la scène.

Le guitariste solitaire nous distille du bon blues bien gras, à la fois sensible; fougueux et bruyant, joué à l'aide de guitares aux sonorités typiques (guitare cigarbox, guitare slide, …), et soutenu par des séquenceurs en boucles. Cette musique est bien interprétée, elle prend aux tripes avec une efficacité imparable.

Le public a bien accroché et lui accorde une belle ovation. ……..

 

BLUE ÖYSTER CULT [21h00-22h50]

Honnêtement, dans mon impatience, je confesse avoir consulté avec satisfaction les programmes des concerts du début de la tournée. J'avais donc de bonne raisons d'être confiant sur l'intensité de cette soirée.

Nonobstant, en dépit de notre indubitable bienveillance d'admirateurs convaincus, nous avons rapidement déchanté, hélas. Peut-être que notre retrait inhabituel en fond de salle, a contribué à pondérer notre entrain, mais toujours est-il que nous avons davantage perçu les faiblesses que les qualités de ses musiciens pourtant talentueux. C'est avec consternation que ma P'tite Fée et moi avons perçu une langueur fréquente, pour ne pas dire constante, dans l'interprétation. Comme une perte d'énergie et de conviction. Sans doute ai-je trop écouté d'enregistrements de concerts avant de venir ce soir, mais la comparaison est cruelle. Les voix d'Eric et de Donald d'ordinaires si énergiques et gouailleuses, sont chancelantes, voire à la limite de la justesse. De surcroit, les soli de guitares étaient loin d'être aussi acérés et ciselés que d'habitude. Notre perplexité, loin de s'estomper, n'a connu que de trop rares séquences salvatrices. Même la section rythmique, assumée par Jules Radino et Danny Miranda, semblait comme aseptisée, comme retenue par la nécessité de ménager une cadence soutenable par l'ensemble…

Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer dans la salle de détente d'un EPADH… Et je n'ai même pas honte de l'avouer. Même les quelques pas d'Eric vers son bassiste m'ont navré. Alors je sais bien ; on en est tous là et c'est bien frustrant de vieillir… Respect aux anciens. Mais franchement, nous nous sommes dit qu'il serait peut-être temps pour eux aussi de prendre une bonne retraite méritée.

Et pourtant, en d'autres circonstances, l'interprétation de titres emblématiques tels que "Cagey Cretins" et de "Flaming Telepaths", aurait été de nature à me réjouir au plus haut point ! Le titre que j'adore particulièrement, "Godzilla" aurait pu m'emporter aussi mais, à l'instar du solo de Buck Dharma, le tout m'a paru quelque peu émoussé. Certes, durant "Don't Fear The Reaper", un technicien logistique est venu ajouter sa frappe d'une cloche à vache (la fameuse cowbell !), ce qui a contribué à réveiller le public pour ce dernier titre du programme officiel.

Non, en réalité c'est le multiinstrumentiste Richie Castellano qui a sauvé le concert du naufrage. La fougue et le  talent de ses interventions ont permis de nous de sortir d'une torpeur désespérante. D'ailleurs, c'est à lui que le groupe a confié fort heureusement le chant sur "Hot Rails to Hell", preuve que les deux piliers ont sans doute conscience d'avoir atteint leurs limites désormais…

Toutefois, il ne faut surtout pas croire que j'aurais regretté ma présence ce soir. Bien au contraire, j'ai le sentiment diffus d'assister sans doute à la dernière représentation de ces honorables dinosaures. Je combats donc l'amertume et je relativise ma mélancolie en accentuant bruyamment les quelques passages malgré tout réjouissants.

Je fus heureusement surpris de réentendre "Shooting Shark" qui m'a évoqué avec nostalgie la période où je les découvrais. Heureusement surpris aussi, d'écouter "Astronomy".

Le public semble malgré tout suffisamment enthousiaste pour obtenir un brillant rappel. Le titre "Dominance and Submission" n'avait pas été joué durant les récentes dates européennes. Le tout se clôt avec un "Cities on Flame" qui encore une fois manquait d'un peu de folie, en dépit de la pose des quatre guitares (dont le bassiste) sur le bord de la scène pour un solo final.

Nos gloires d'antan recueillent une ovation qui me semble méritée, moins pour leur prestation de ce soir que pour leur brillante carrière. Ô vénérable BÖC, ceux qui t'admirent, te saluent et te remercient pour ces décennies désormais révolues…

Le groupe a survolé sa discographie en choisissant d'évoquer neuf de ses quinze albums. Parmi les dix-huit titres, ils nous ont joué quatre titres issus de " Blue Öyster Cult " (1972), quatre de " Secret Treaties " (1974), deux de "Agents of Fortune " (1976), deux de "Club Ninja" (1985), deux de "Spectres" (1977), un de "Fire of Unknown Origin" (1981), un de "The Revölution by Night" (1983), un de "Tyranny and Mutation" (1973), et un seul de"The Symbol Remains" (2020).

PROGRAMME

Bande son introductive : Blade Runner ; The New American Orchestra.

  1. Transmaniacon MC (Blue Öyster Cult, 1972)
  2. Before the Kiss, a Redcap (Blue Öyster Cult, 1972)
  3. I'm on the Lamb but I Ain't No Sheep (Blue Öyster Cult, 1972)
  4. Golden Age of Leather (Spectres, 1977)
  5. Burnin' for You (Fire of Unknown Origin, 1981)
  6. Dancin' in the Ruins (Club Ninja, 1985)
  7. Cagey Cretins (Secret Treaties, 1974)
  8. E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) (Agents of Fortune, 1976)
  9. Shooting Shark (The Revölution by Night, 1983)
  10. Flaming Telepaths (Secret Treaties, 1974)
  11. Hot Rails to Hell (Tyranny and Mutation, 1973)
  12. Astronomy (Secret Treaties, 1974)
  13. Tainted Blood (The Symbol Remains, 2020)
  14. Godzilla (Spectres, 1977)
  15. (Don't Fear) The Reaper (Agents of Fortune, 1976).

RAPPEL :

  1. Dominance and Submission (Secret Treaties, 1974)
  2. Perfect Water (Club Ninja, 1985)
  3. Cities on Flame With Rock and Roll (Blue Öyster Cult, 1972).

Mon fils est content de la prestation. Tant mieux, il m'en voit ravi car il fallait qu'il voit ce qui reste de ces monstres sacrés, au moins une fois malgré tout. Sur le trottoir, nous entendons quelques conversations qui semblent indiquer une réelle satisfaction parmi des admirateurs convaincus. Nous les laissons à leur joie et nous nous effaçons poliment. L'échoppe aurait pu nous séduire avec ses t-shirts plutôt jolis à 35 €, mais ma morosité, même relative, n'était pas de nature à me pousser aux excès. Je porte fièrement ce soir le t-shirt acquis ce 4 février 1984 et cela me suffit.