lundi 27 octobre 2025

EUROPEAN BLOOD DYNASTY 2025 TOUR ARCH ENEMY + ELUVEITIE + AMORPHIS + GATECREEPER, le Zénith de Paris (Paris 19e) - le lundi 27 octobre 2025.

Tel un mini-festival itinérant, la présente tournée, intitulée " European Blood Dynasty 2025 Tour ", rassemble quatre groupes et elle prévoit, à ce jour, vingt-sept dates. Elle a débuté à Stuttgart le 10 octobre et s'achèvera à Düsseldorf le 15 novembre. Notons que dès le 30 septembre, Lyon et Bruxelles affichaient "complet" !

Les protagonistes ont en commun un répertoire ostensiblement apparenté au style "death metal", un style qui peut sembler plus ou moins agréable, selon le niveau de tolérance de l'auditeur…

Ma présence nécessite une explication. Je suis peu enclin à supporter les orgies gutturales et métalliques mais pourtant, par la grâce de certains artistes astucieux (Steven Wilson, Mikael Åkerfeldt, Johan Edlund), mon oreille a appris à percevoir les subtilités qui sont parfois masquées par de fausses évidences. De ce parcours initiatique, il résulte une certaine mansuétude pour ces écarts à la douceur.

Néanmoins, cet intérêt relatif n'était pas de nature à nous motiver pour nous rendre à une soirée entièrement vouée à ce style… En fait, notre engagement résulte d'une tentation passagère. Dans l’euphorie de la fête de la musique le 21 juin, nous avions apprécié l'écoute de quelques titres d'AMORPHIS. Dans ma quête d'information, je me suis alors aperçu que ces Finlandais venaient cet automne, dans le cadre de la présente tournée qui intègre donc ELUVEITIE et ARCH ENEMY, deux groupes qui ne m'avaient pas laissé de mauvais souvenirs. Alors, même sans passion débordante pour cet univers, pourquoi ne pas tenter l'Aventure extrasensorielle ?

Dans ce cheminement de mélomane égaré, j'avais quelque peu sous-estimé mon attachement aux belles voix et aux mélodies enjôleuses…

Me voici donc aujourd'hui dans cet inquiétant chaudron, peu après l'ouverture des portes qui étaient prévue à 16h30. Mon fils ainé sera là aussi mais en fosse. Nous avions pris la sage précaution d'opter pour des places assises (G/14/75 et 74) ; ce qui nous offre un agréable confort visuel, sans être très éloigné de la console de sons. Ce dernier point nous avait a priori rassuré sur l'acoustique générale mais pourtant…

 

GATECREEPER [18h00-18h30].
https://www.gatecreeper.eu/
https://www.facebook.com/gatecreeper

Je ne connaissais absolument pas ce groupe américain, formé en septembre 2013 à Tucson et à Phoenix, (Arizona). Pour l'anecdote, sa bio nous rapporte que son nom serait un jeu de mots avec le terme "Gatekeeper".

Le quintuor est actuellement composé de Chase H. Mason (chant), Eric Wagner (guitares), Israël Garza (guitares), Alex Brown (basse), Matt Arrebollo (batterie, claviers, effets sonores).

Le troisième album studio, "Dark Superstition" est paru le 17 mai 2024.

Avec ma p'tite Fée nous sommes en mode "totale découverte" ; jamais vus ni entendus.

Lorsque débute ce concert, la salle est encore peu remplie ; beaucoup n'arriveront qu'après 19h30/20h…

Le logotype du groupe est étendu en fond de scène ; il laisse présager un univers assez éloigné de plaines verdoyantes, agrestes et bucoliques. Autant dire qu'effectivement ces messieurs ne feront pas dans la dentelle ; âmes sensibles et oreilles délicates, aux abris…

L'éclairage était délibérément dans les sombres verdâtres et rougeâtres. Question d'ambiance…. La scène qui leur était concédée était assez restreinte, tout l'arrière étant encombré du matériel pour les prestations suivantes. (On est loin de scènes coulissantes de certains auditoriums !…)

La sonorisation a favorisé excessivement la redoutable section basse/batterie, ce qui m'imposa le port de protections auditives et pénalisa d'autant plus mon ressenti. Cela dit, ce ne fut pas une surprise ; au micro un monsieur en colère (ou dépressif) hurlait sans nuance. Dommage, car musicalement une impressionnante puissance pouvait m'entrainer ici et là ; de bons passages de guitare audibles, malgré tout.

A l'issue de cette prestation, on va dire "impressionnante", une bonne partie du public déjà présent a semblé apprécier. En une trentaine de minutes, gageons que ces Américains auront su capter l'intérêt de quelques nouvelles recrues.

GATECREEPER a interprété dix titres tirés de quatre albums. Six sont issus de "Dark Superstition".

PROGRAMME
1.          Dead Star (Dark Superstition, 2024)
2.          Ruthless (Deserted, 2019)
3.          A Chilling Aura (Dark Superstition, 2024)
4.          Caught in the Treads (Dark Superstition, 2024)
5.          The Black Curtain (Dark Superstition, 2024)
6.          From the Ashes (Deserted, 2019)
7.          Mistaken For Dead (Dark Superstition, 2024)
8.          Flesh Habit (Dark Superstition, 2024)
9.          Sick of Being Sober (An Unexpected Reality, 2020)
10.      Flamethrower (Sonoran Depravation, 2016).

 

AMORPHIS [18h50-19h35].
https://amorphis.net/
https://www.facebook.com/amorphis

Ce groupe finlandais a été fondé en 1990 à l'initiative d' Esa Holopainen, Tomi Koivusaari et Jan Rechberger. D'abord dans la frange la plus radicale du "death metal", AMORPHIS a ensuite évolué vers un métal davantage mélodique avoisinant le folk metal, voire de metal progressif… Leur particularité est l'usage du "Kalevala", une forme atypique de littérature finlandaise mêlant folklore et mythologie. Après quelques démos, le premier album "The Karelian Isthmus" est paru le 1er novembre 1992.

Le trio fondateur, Esa Holopainen (guitare solo, depuis 1990), Tomi Koivusaari (guitare rythmique, chœurs, depuis 1990), Jan Rechberger (batterie, de 1990 à 1996, et depuis 2002), est désormais entouré de Santeri Kallio (claviers, depuis 1998), et Tomi Joutsen (chant principal, depuis 2005). Le bassiste Olli-Pekka Laine de 1990 à 2000, et depuis 2017) s'est excusé pour cette tournée ; il est remplacé temporairement par Victor Brandt.

Leur quinzième album, "Borderland" est paru le 26 septembre 2025. AMORPHIS partage l'affiche de la tournée avec ARCH ENEMY du 10/10 au 15/11, mais continuera sa tournée en Finlande.

Voilà donc le quintuor à l'origine de notre présence ici ; avec ma p'tite Fée nous nous estimons cependant en mode découverte également, puisque nous ne les avons jamais vus et que nous ne les connaissons que par vidéo interposées.

L'affluence s'étoffe à peine, lorsque vient leur tour de passage en scène.

En fond de scène, le logotype du groupe s'impose sur toute la largeur (il était à peine masqué par celui du précédent groupe). Par le jeu d'élimination, les Finlandais gagnent un peu d'espace de scène. Quant à l'éclairage, il nous semble un peu plus lumineux.

Eux aussi, nous semblent pénalisés par une sonorisation favorisant trop la section basse/batterie … A moins que ce ne soient nos vieilles oreilles qui peinent décidément à supporter ces avalanches de décibels ?... Toujours est-il que les protections auditives s'imposent une nouvelle fois.

Nous captons pourtant davantage de nuances dans cette prestation ; le clavier apporte une touche de fraicheur, et le chant alterne la voix en mode clair et guttural.

Cependant, notre espoir d'un engouement confirmé s'estompe au fil du concert. L'ensemble est souvent agréable, il y a de beaux passages mélodiques et/ou techniques, mais pas de quoi estomper cette impression de violence mal contenue, malgré tout. Sans connaitre les paroles, qui pourraient justifier une agressivité, je ne comprends pas les segments de chants gutturaux qui me semblent systématiquement casser les belles harmonies.

Bref, une prestation globalement décevante, même si j'ai relevé des aspects intéressants. Disons que je ne me ruinerai pas à leur échoppe…

L'auditoire est un peu plus nombreux à montrer sa satisfaction. Je me joins aux applaudissements, ne fut-ce que pour leur responsabilité à nous avoir fait venir…

AMORPHIS nous a interprété neuf titres issus de sept albums. Deux morceaux sont issus de "Borderland".

PROGRAMME
1.          Bones (Borderland, 2025)
2.          Silver Bride (Skyforger, 2009)
3.          Wrong Direction (Queen of Time, 2018)
4.          The Moon (Halo, 2002)
5.          Dancing Shadow (Borderland, 2025)
6.          Death of a King (Under the Red Cloud, 2015)
7.          Black Winter Day (Tales from the Thousand Lakes, 1994)
8.          House of Sleep (Eclipse, 2006)
9.          The Bee (Queen of Time, 2018).

 

ELUVEITIE [20h-20h45].
https://eluveitie.ch/
https://www.facebook.com/eluveitie

Chrigel Glanzmann échouait à fonder un groupe, lorsqu'il est finalement parvenu à rassembler quelques musiciens en 2002, pour exécuter diverses compositions, lors d'un simple projet de studio…

Mais, suite au succès rencontré par la publication en octobre 2003 de "Vên" (mot gaulois helvétique signifiant "joie sauvage"), ELUVEITIE a perduré, animé par le désir de mêler le death metal mélodique aux traditions musicales du monde celtique. Depuis, le groupe s'est montré l'un des groupes de metal les plus originaux et inventifs. Pour ce faire, ELUVEITIE utilise des instruments folkloriques traditionnels, tels que des violons, des sifflets ainsi que des flûtes, des cornemuses et des vielles à roue. Les airs folkloriques traditionnels de leurs chansons sont puisés dans diverses sources celtes, notamment les airs irlandais ou bretons traditionnels.

Les paroles sont souvent en anglais, mais certaines sont rédigées dans l'ancienne langue gauloise helvétique, aujourd'hui disparue ; les deux langues sont parfois mêlées lors des chansons.

Quant au nom du groupe, la biographie nous indique qu'il s'inspire d'un graffiti datant d'environ 300 ans avant J.C. découvert à Mantoue. En alphabet étrusque, l'inscription se lisait "eluveitie", interprété en langue étrusque comme "elvetios" ("les Suisses"). D'autres sources indiquent que Eluveitie signifie "Je suis l'helvète", en helvète.

Cet Octuor helvète se compose actuellement de Chrigel Glanzmann, chant, mandoline, sifflets, gaita, guitare acoustique, bodhrán, harpe, bouzouki (depuis 2002), Kay Brem (basse, depuis 2008), Rafael Salzmann (guitare solo, depuis 2012), Matteo Sisti (cornemuse, sifflets, guitare acoustique, depuis 2014, et vielle à roue, depuis 2024), Alain Ackermann (batterie, depuis 2016), Jonas Wolf (guitare rythmique, depuis 2016), Fabienne Erni (chant, harpe, depuis 2017) et Lea-Sophie Fischer (violon, vielle à roue, depuis 2024).

Le neuvième album studio, " Ànv " est paru le 25 avril 2025.

Je revois ce groupe une deuxième fois, après leur prestation du vendredi 15 juin 2018 lors du Download festival à Brétigny-sur-Orge (91). Je vais pouvoir vérifier ce soir, si mon impression a évolué …

Cette fois le public est nombreux, les employés sont sortis de leur bureau, les étudiants sortis de leurs cours. Le Zénith est bien rempli (sans être complet, et d'ailleurs les sièges latéraux ont été neutralisés par un drap noir…)

En fond de scène, s'étend une large image du récent album. Fort heureusement, l'espace scénique s'est encore agrandit pour l'octuor, même si le fond demeure occupé par le matériel suivant. L'éclairage s'avère vite lumineux et coloré.

La sonorisation accorde toujours trop de place à la fameuse section basse/batterie. Il faut croire que c'est la loi du genre... Pourtant elle me parait relativement ici mieux équilibrée et permet au moins de capter distinctement les huit pupitres. L'idéal aurait été de baisser un peu le niveau sonore, mais c'eût été trop demander dans ce cadre…

La perception de l'ensemble pourra être nuancée, mais pour ma part je m'agace assez vite de la voix constamment en mode guttural du mâle de service. A mon sens, ces grognements inappropriés ont gâché les si belles harmonies exprimées par le violon de Lea-Sophie Fischer, la flûte de Matteo Sisti, le chant clair de la ravissante et talentueuse Fabienne Erni. Cela m'a semblé d'autant plus évident que, lorsqu'il fermait sa "gueule" (mot choisi) tout redevenait harmonieux et agréable.

L'auditeur perspicace aura reconnu des influences celtes ; d'ailleurs, "Inis Mona" est très largement inspirée de "Tri Martolod" une chanson traditionnelle bretonne qui avait été popularisée notamment par Alan Stivell et Tri Yann.

En fosse, c'était la fête ! Le public a visiblement accroché aux humeurs folk-metal.

ELUVEITIE a interprété dix titres issus de cinq albums. Trois morceaux sont issus de "Ànv".

PROGRAMME
Bande son introductive : Origins
1.          Ategnatos (Ategnatos, 2019)
2.          Deathwalker (Ategnatos, 2019)
3.          The Prodigal Ones (Ànv, 2025)
4.          Exile of the Gods (Ànv, 2025)
5.          A Rose for Epona (Helvetios, 2012)
6.          Premonition (Ànv, 2025)
7.          Ambiramus (Ategnatos, 2019)
8.          The Call of the Mountains (Origins, 2014)
9.          King (Origins, 2014)
10.      Inis Mona (Slania, 2008).

 

ARCH ENEMY [21h25-22h50].
https://www.archenemy.net/en/
https://www.youtube.com/@archenemyofficial/videos
https://www.facebook.com/archenemyofficial/

Fondé par le guitariste suédois Michael Amott en 1995, ARCH ENEMY s'inscrit délibérément dans un cadre sombre et brutal, un genre étiqueté "death metal". Cependant, dès son premier album, "Black Earth" paru en 1996, il démontre un intense jeu de guitare à la fois complexe et mélodique. L'autre singularité du groupe était constituée du chant guttural féminin, atypique jusqu'alors, et qui était exprimé par la chanteuse Angela Gossow. En 2014, son départ a laissé place à l'arrivée de la québécoise Alissa White-Gluz, qui a continué sur ce timbre.

Désormais, Michael Amott (guitares, chœurs, depuis 1995), et Daniel Erlandsson (batterie, de 1995 à 1997, et depuis 1998), sont entourés de Sharlee d'Angelo (basse, depuis 1999), Alissa White-Gluz (chant principal, (depuis 2014), Joey Concepcion (guitares, chœurs depuis 2023).

Le douzième album studio, "Blood Dynasty" est paru le 28 mars 2025.

J'ai assisté à deux concerts d'ARCH ENEMY, à chaque fois à l'occasion du HELLFEST ; d'abord le dimanche 24 juin 2018, puis le samedi 17 juin 2023. Voir cette jolie femme vociférer des grognements particulièrement gutturaux m'avait davantage impressionné que séduit ; c'est plutôt les harmonies aux guitares que j'avais beaucoup apprécié. Cela m'évoquait Accept survitaminé. Ajoutons à cela une mise en scène brulante avec beaucoup de pyrotechnie. Bref, ces deux prestations m'avaient suffisamment impressionné pour assister avec envie à cette troisième.

En fond de scène, une fresque rappelle l'image du dernier album en cours de promotion. Un pentagramme inversé lumineux et/ou coloré selon les périodes s'impose ponctuellement.

Il était de bon ton de rendre hommage au père Ozzy (après son décès cet été, pour ceux qui n'auraient pas suivi) ; les lumières s'éteignent avec NIB de Black Sabbath, puis à l'extinction, la bande son était opportunément la chanson "Bark at the Moon" d'Ozzy Osbourne. Frissons.

On pouvait s'y attendre, le dispositif d'éclairage est excellent et assez innovant. Des rampes atypiques sur trois rangées et six  colonnes éclairent de leurs larges faisceaux les pupitres sur des rythmes trépidants. En revanche, il n'y aura aucun effet pyrotechnique ; ils sont remplacés par des effets spéciaux lumineux. Quant à la sonorisation, elle nous a paru similaire au début de soirée ; toujours très, trop puissante surtout au niveau des basses. Cependant avec les protections auditives, on pouvait distinguer les accords de guitares et la voix rauque de la Belle Canadienne.

Comme prévu ce fut du lourd, du puissant ; les Vikings n'ont pas fait dans la dentelle… A tel point que la prestation m'a un peu déçu, globalement. "Deceiver, Deceiver" débutait le programme sans que je réalise vraiment et pourtant je l'avais apprécié en vidéo ! Ce soir je n'ai pas trouvé la Porte ; le chant guttural n'est décidément pas ma préférence, a fortiori de la part d'une fille. Fort heureusement, je suis assez ouvert d'esprit pour entendre les duels de guitare qui sont une particularité distinctive de leur musique.

Mais n'étant pas un fin connaisseur du répertoire, j'attendais particulièrement l'interprétation de mon titre préféré, "The World Is Yours" (Will to Power, 2017), mais je suppose que les habitués auront été soulagé de ne plus l'entendre ; tant pis pour moi.

Le public semblait dans son ensemble très satisfait ; de notre gradin, c'était impressionnant de regarder les crinières s'agiter vigoureusement, de voir les cercles endiablés, les corps abandonnés portés par des bras secourables, les murs se confronter… Ce fut chaud, et nous étions d'autant plus ravis d'être à l’abri de toute cette agitation.

On aura remarqué la maitrise et l'énergie déployée par la Belle Alissa durant toute la prestation. Elle n'a pas manqué d'arborer (h)ardemment le drapeau d'Arch Enemy durant "Illuminate the Path". Sa francophonie a aidé à entretenir une belle complicité avec le public, qui l'a flattée en scandant son prénom "Alissa !". Cette complicité aurait pu monter encore d'un cran si la reprise de "Vivre libre" avait été l'occasion d'inviter un membre de Blasphème, mais bon…

Fait notable, pour entretenir l'humeur festive, pendant la phase finale, de gros ballons estampillés "Arch Enemy" ont été lâchés dans le public.

ARCH ENEMY nous a interprété seize titres issus de huit albums. Quatre morceaux sont issus de "Blood Dynasty".

PROGRAMME
Bande son introductive : Bark at the Moon, d'Ozzy Osbourne) + Set Flame to the Night
1.          Deceiver, Deceiver (Deceivers, 2022)
2.          Ravenous (Wages of Sin, 2001)
3.          Dream Stealer (Blood Dynasty, 2025)
4.          Blood Dynasty (Blood Dynasty, 2025)
5.          War Eternal (War Eternal, 2014)
6.          My Apocalypse (Doomsday Machine, 2005)
7.          Illuminate the Path (Blood Dynasty, 2025)
8.          Liars & Thieves (Blood Dynasty, 2025)
9.          The Eagle Flies Alone (Will to Power, 2017)
10.      Vivre libre (reprise de Blaphème, 198x)
11.      First Day in Hell (Will to Power, 2017)
Bande son : Saturnine
12.      Sunset Over the Empire (Deceivers, 2022)
13.      No Gods, No Masters (Khaos Legions, 2011)
14.      Avalanche (War Eternal, 2014).
RAPPEL :
15.      Snow Bound (Wages of Sin, 2001)
16.      Nemesis (Doomsday Machine, 2005)
17.      Fields of Desolation (Black Earth, 1996).
Bande son finale : Enter the Machine + Vox Stellarum.

 

L'échoppe ne nous a aucunement tentés ; les t-shirt sont aussi moches que chers.

Mon fils est bien plus enthousiaste que moi. Question de génération probablement. Cette date ne nous laissera pas la meilleure empreinte de l'année, même si plusieurs segments sont parvenus à me séduire malgré tout…


vendredi 26 septembre 2025

PROG ROCK FEST PARIS 2025 - Casino de Paris (Paris 09) – les 26 et 27 septembre 2025.


CONTEXTES POUR NOTRE MICROCOSME DE MELOMANES :

Ce festival était l'occasion de réunir toute notre communauté de passionnés du rock progressif. Mais c'était sans compter sur le Crabe qui nous a ôté notre amie Marie-Antoinette, alias "Montague Miel", qui a brutalement disparu à la surprise générale, en ce mois de septembre, deux ans après Thierry…

Le 11 avril dernier encore, authentiquement passionnée, elle nous distribuait des bougies à brandir pendant le concert de Lazuli, ici même au Casino de Paris. Marie-Antoinette et sa peluche habillée des t-shirts des concerts consciencieusement élaborés, vont nous manquer avant, pendant et après nos concerts ; à commencer par ce festival qu'elle avait pourtant coché sur son calendrier…

Nonobstant, cet évènement aura permis de faire converger nos amis venus d'Aveyron, de Picardie, de Suisse, de Belgique et de partout en France ! Tous autant que nous sommes, tenterons d'oublier nos tracas quotidiens le temps du Festival…

Ces dernières années, des festivals français et européens spécialisés dans le rock progressifs se sont arrêtés (tels que le NOTP et le PeB en 2024). D'autres ont vu le jour (tel que le MidWinter). Cependant, avec un courage animé par la passion, Cédric Segal et son équipe ont organisé ce premier festival de rock progressif dans Paris. Je rends hommage à cette heureuse initiative qui a nécessité sans doute beaucoup d'efforts et d'abnégation pour parvenir à maintenir cet honorable objectif.


CONTEXTE POUR IQ : Après une vingtaine d'années sans être revenus à Paris, IQ avait ravi l'auditoire du Café de la Danse, le 21 septembre 2024. Cette satisfaction semble avoir été réciproque puisque peu de temps après, courait la rumeur d'un "IQ WEEKEND" à Paris. Cette rumeur a finalement pris la forme d'un festival, sous la houlette de Cédric …

Un concept qui pouvait a priori paraître plus raisonnable, compte tenu de la fiabilité d'un public français trop peu nombreux, il faut bien le reconnaitre... L'idée de réunir une palette de rock progressif autour d'IQ avait de quoi attirer et aurait dû/pu remplir cette salle qui revendique une capacité de deux mille spectateurs.

Nonobstant, en dépit de toute la bonne volonté et de la louable énergie déployée par l'Organisation, il y avait beaucoup d'espaces vides le premier soir. Un peu moins de second.

Ce regrettable constat pourrait mettre en péril la pérennité de l'initiative, car en ce bas monde tout a un coût et le défaut de rentabilité entravera toujours toute utopie. La quête d'équilibre financier est un enjeu majeur.

Parmi les causes probables du peu d'affluence, on ne peut pas ignorer cette part de mélomanes qui ont déclaré être réticents à payer un ticket, dont le montant est estimé d'autant plus onéreux au regard de quatre groupes inscrits à l'affiche, pour cinq concerts sur deux soirées…

Alors, comparaison n'est pas raison, certes, et les conseilleurs ne sont pas les payeurs… Les arbitrages pour préserver à la fois la sécurité financière et l'intérêt de l'évènement, sont évidemment compliqués. Mais j'observe que le MARILLION WEEKEND parisien, qui s'était tenu dans cette même salle, le 11 avril dernier, était lui aussi onéreux. Certes, le Casino de Paris est un auditorium splendide, dont l'acoustique est excellente. Mais est-il est permis de se demander si la location de ce prestigieux écrin ne fut pas trop audacieux…

Les pistes de réflexion pour organiser la prochaine édition, pourraient-elles conduire à changer de site ? à réduire la voilure à une journée ?? Après tout, mieux vaut un petit festival en banlieue, que pas de festival du tout…

Quoi qu'il en soit, j'ai acquis nos tickets dès le 12 février 2025, surtout motivé pour revoir non pas un mais deux concerts d'IQ !  Même si, parmi les artistes invités, seul THE WATCH, un groupe hommage, constituait une découverte pour moi et ma P'tite Fée. Nous étions néanmoins ravis de revoir RPWL. S'il est difficile de satisfaire toutes les sensibilités, disons qu'avec le recul, c'était déjà bien, pour une première édition d'un festival de rock progressif dans Paris !

Et puis, l'autre paramètre agréable, c'est le plan de passage des artistes qui ne débute pas trop tôt dans l'après-midi ! Cela laisse le temps aux festivaliers de se restaurer et d'arriver détendu sur le site. En outre, rester réceptif et debout de midi à minuit devient une gageüre pour beaucoup d'entre nous (…)


Le vendredi 26 septembre

A l'ouverture des portes, la désinvolture du personnel du Casino constatée au printemps dernier, se renouvelle ; il avait laissé délibérément les files d'attente se former, avant de les redéfinir malicieusement à la dernière minute. Ce manque d'égard pour les plus passionnés peut agacer. Malheur aux premiers arrivés…

Cet agacement à peine surmonté, lorsque nous présentons nos tickets aux contrôleurs du Casino, leurs lecteurs ne parviennent pas à valider le QR code ! Nous sommes quelques dizaines de victimes dans le même embarras, a devoir s'agglutiner dans une cohue devant le guichet pour la délivrance d'un Sésame en bonne et due forme…

De surcroît, l'accueil chaotique (pour ne pas dire irrespectueux) des PMR n'aura pas contribué à grandir l'image de la France pour les festivaliers venus de l'étranger. Les urinoirs tous bouchés en seconde soirée, viendront ensuite sublimer l'impression.

A ce stade, on pouvait donc s'inquiéter de la suite du Festival … Mais, le produit des efforts conjoints de l'Organisateur du Festival et des équipes techniques (Les changements de plateaux, la sonorisation, le respect des horaires et les échoppes …) fut à la hauteur des attentes ! Bravo encore une fois !!


KARNATAKA [19h05-20h20]. (ANGLETERRE)
https://www.karnataka.org.uk/
http://www.youtube.com/channel/UCgejaVIWDijAax6kjqXakuQ

KARNATAKA a été fondé au Pays de Galles, en 1997, par Ian Jones (basse/guitare acoustique), Jonathan Edwards (claviers) et Rachel Jones (chant). La biographie est segmentée en plusieurs ères, car dans les faits, le concept est devenu avant tout le groupe de Môssieur Ian Jones…

J'avais été séduit par KARNATAKA, ère Hayley Griffiths en 2017, après avoir assisté aux festivals Crescendo le 19 aout 2017, puis Prog en Beauce le 29 octobre 2017. Ces deux concerts se cadraient dans la tournée "Secrets of Angels". La vitalité et l'harmonie, que j'avais perçu lors de la remarquable (euphémisme) prestation de la chanteuse Hayley Griffiths, du guitariste Enrico Pinna et du batteur Jimmy Pallagrosi, était de nature à prévoir un beau parcours à venir. Il paraissait évident que ces musiciens s'étaient pleinement investis dans l'aventure. … Pourtant, quelques semaines plus tard, ils étaient tous congédiés, par le Patron. Le Créateur décide de virer systématiquement son entourage dès qu'il estime vouloir passer à autre chose… Ce qui peut certes paraitre artistiquement respectable, mais humainement beaucoup moins.

En tout état de cause, on observe que le " KARNATAKA's IAN JONES BAND " peine décidément à se stabiliser, puisque s'il demeure composé (pour combien de temps encore ?) de la (quatrième) chanteuse Nicola "Sertari"  Knight (chant, aaah mais !… depuis 2018, quand même !), et de Luke Machin (guitares, depuis 2018, membre de CYAN), en revanche les deux autres strapontins (ou sièges éjectables) sont désormais occupés par Rob Wilsher (claviers, depuis 2023), et Jack Summerfield (batterie, depuis 2023).

Leur sixième album "Requiem for a Dream", est paru le 28 juillet 2023.

Nous avons découvert cette nouvelle mouture lors du Festival Night of the Prog le 20 juillet 2024. Avec l'objectivité requise, je dois reconnaitre que j'ai de nouveau été séduit. Car, une nouvelle fois, le bougre est parvenu à s'entourer de talents. En particulier celui du guitariste Luke Machin, dont j'ai déjà admiré toute l'adresse et la sensibilité en le voyant officier au sein de CYAN. Mais aussi celui de la chanteuse Sertari dont le timbre, la tessiture et le charisme sont remarquables.

Ce soir encore, la prestation est agréable en tous points. La sonorisation extériorise le chant pendant quelques minutes. Cela tarde un peu à s'équilibrer, mais peu à peu, on pourrait se laisser bercer par les mélodies entrainantes, souvent ponctuées d'admirables soli du Grand Luke. Cependant, l'ensemble lissé à l'extrême finit par me lasser quelque peu. Les limites du genre néo-prog sont poussées aux confins d'une pop gentillette. C'est certes mignon, cela semble plaire à une bonne partie de l'auditoire, mais nous sommes quelques-uns à attendre en vain les caractéristiques du rock progressif, avec ses ruptures et ses digressions rythmiques.

La part conquise du public ovationne chaleureusement les musiciens qui n'ont pas démérité dans leur genre.

Même si je suis sensible aux qualités vocales (mais aussi esthétiques ; au Diable l'hypocrisie) de Sertari, mes applaudissements s'adressent plus particulièrement à Luke Machin, qui décidément confirme encore ici sa finesse de jeu.

Plus tard dans la soirée, j'aurai le plaisir de rencontrer Luke dans le hall ; il est modeste et très accessible. Il m'apprend qu'un nouvel opus de CYAN est en cours. Et puisqu'il est proche de Peter Jones, il me confirme hélas que CAMEL demeure moribond.

Sur cinq titres, la période la plus récente est privilégiée, avec trois issus de "Requiem for a Dream", mais fait notable, "Secrets of Angels" est boudé, pour laisser place à deux opus plus anciens "Delicate Flame of Desire" et "The Gathering Light".

PROGRAMME
1.        The Serpent and the Sea (The Gathering Light, 2010)
2.        All Around the World (Requiem for a Dream, 2023)
3.        Forgiven (Requiem for a Dream, 2023)
4.        Heart of Stone (Delicate Flame of Desire, 2003)
5.        Requiem for a Dream (Requiem for a Dream, 2023).


IQ [20h40-22h30] (ANGLETERRE)
https://www.thewatchmusic.net/
http://www.youtube.com/@TheWatchband

POUR RAPPEL : Ce quintet britannique, cofondé en 1981 par Mike Holmes et Martin Orford, s'inscrit dans la mouvance du rock néo-progressif, à l'instar de ses contemporains MARILLION et PENDRAGON. Ses musiciens sont parfois partis pour revenir, parfois non. Le groupe a surmonté ses instabilités ; Actuellement, le pilier Mike Holmes (guitares, claviers, chœur depuis 1981) est entouré de Tim Esau (basse, chœur de 1981 à 1989, et depuis 2011), Peter Nicholls (chant de 1982 à 1985, et depuis 1989), Paul Cook (de batterie 1982 à 2005, et depuis 2009), Neil Durant (claviers depuis 2011).

Le treizième album, "Dominion" est paru le 28 mars 2025.

Personnellement, j'ai hélas tardé à voir sur scène ce groupe pourtant majeur de l'univers néo-progressif. Je les écoute depuis 1988 (peu après la parution de "Nomzamo"), mais je n'ai assisté à un premier concert que le 22 juin 2019, à l'occasion du festival Midsummer. Puis le 19 juillet 2019 lors du Night of the Prog festival, et enfin le 21 septembre 2024 au Café de la Danse à Paris ! Nonobstant, avec le recul, je m'accorde une circonstance atténuante ; il me semble que le groupe n'a valorisé réellement ses longs morceaux aux arrangements et aux harmonies complexes, qu'à l'occasion du retour de Peter Nicholls et de l'enregistrement de "Ever", qui est paru le 1er juin 1993.

Le concert débute avec un titre issu de "The Road of Bones" qui nous séduit immédiatement grâce à une sonorisation qui me semble parfaitement équilibrée, comme le dispositif d'éclairage. En fond de scène, trois écrans diffuseront les illustrations. Les trois pupitres alignés de Peter, Mike et Tim me paraissent un peu trop éloigné du public.

Je retrouve avec bonheur les sensations inhérentes aux atmosphères à la fois mélancoliques et oniriques qui sont développées avec une grande sensibilité par ces musiciens.

Sans s'embourber dans des préjugés stupides, force est d'admettre que Mike Holmes semble insignifiant physiquement, et pourtant ses soli s'imposent avec une élégance et une émotion à faire pleurer le plus féroce des prédateurs ! A mon sens, il n'aurait pas à rougir de la comparaison avec les plus grands.


L'autre personnage qui focalise l'attention, c'est bien sûr Peter Nicholls, dont la sobriété gestuelle ne nuit absolument pas à un charisme maitrisé. Son allure triste, voire désespérée, est assortie à une voix dotée d'un timbre qui exprime davantage la détresse que la joie de vivre. Et cependant, la beauté des mélodies invite davantage à l'extase qu'à la neurasthénie. J'admire particulièrement sa constante maitrise des tonalités mineures, car elle requiert un vrai talent pour maintenir la justesse des harmonies produites avec les claviers et guitare.

Pour accentuer ces atmosphères enivrantes, il fallait encore pouvoir compter sur un accompagnement à la fois harmonieux, éloquent et puissant ; toutes choses que maitrisent Neil Durant, avec ses accords et nappes splendides, ainsi que Paul Cook et Tim Esau, avec leur interventions relativement discrètes mais indispensables.

Alors que j'applaudis vivement à chaque session, je mesure la chance de pouvoir apprécier cette Musique qui m'enivre et me réconforte ; j'ai une pensée émue pour les malheureuses oreilles hermétiques.

Pendant les chansons, les auditeurs semblent comme engourdis, mais la satisfaction est suffisamment stimulante pour acclamer les pilotes du vaisseau IQ. Le rappel s'impose à tous, bien évidemment.

Près de deux heures (1h50) ont ainsi passé à l'insu général. Avec douze titres, IQ a évoqué neuf albums parus sur quatre décennies. Deux titres sont issus de "Dominion" (2025), un de "Resistance" (2019), trois de "The Road of Bones" (2014), un de "Frequency" (2009), un de "Dark Matter" (2008), un de "The Seventh House" (2001), un de "Subterranea" (1997), un de "Ever" (1993), et un de "The Wake" (1985).

PROGRAMME
1.        From the Outside In (The Road of Bones, 2014)
2.        Sacred Sound (Dark Matter, 2008)
3.        Subterranea (Subterranea, 1997)
4.        Guiding Light (The Seventh House, 2001)
5.    Never Land (Dominion, 2025)
6.    The Wake (The Wake, 1985)
7.    Shallow Bay (Resistance, 2019)
8.    Far from Here (Dominion, 2025)
9.    The Road of Bones (The Road of Bones, 2014)
10.    Closer (Frequency, 2009)
11.    Further Away (Ever, 1993).
RAPPEL :
12.    Ten Million Demons (The Road of Bones, 2014).

Je ne peux pas quitter la salle sans me procurer à l'échoppe le t-shirt de la tournée d'IQ. Compte tenu du relatif éloignement du site (une petite heure de transports en commun), nous sommes contraints de ne pas nous attarder, et de couper court aux conversations passionnées.



Le samedi 27 septembre

RPWL [17h-18h10]. (ALLEMAGNE)
https://www.rpwl.net/
http://www.youtube.com/@RPWLtv

RPWL (initiales des quatre membres fondateurs du groupe, à savoir Risettion-Postl-Wallner-Lang, dont les deux premiers sont partis) est un groupe de rock progressif allemand fondé à Freising (Bavière), en 1997. Le groupe se donnait alors pour vocation de reprendre du Pink Floyd. Après trois années à jouer la musique des autres, ils ont créé peu à peu leur propre musique, basée sur leurs influences de l'époque, du rock progressif psychédélique. Un parcours similaire avec celui de MOSTLY AUTUMN, même si les Anglais ont davantage incliné sur le versant folk.

J'ai eu plaisir à assister à leur concert à l'occasion du festival Midsummer le 25 juin 2022, puis à celui du festival The Night of the Prog le 24 juillet 2022. J'ai davantage apprécié leur deuxième prestation ; peut-être en raison de l'ajout de deux choristes, Caro von Brünken et Carmen Tannich Wallner, qui avaient singulièrement valorisé les chansons.

Leur huitième album studio, "Crime Scene" est paru le 17 mars 2023.

Jürgen "Yogi" LANG (chant, claviers, depuis 1997) et Karlheinz "Kalle" WALLNER (guitare, depuis 1997), sont maintenant entourés de Marc TURIAUX (batterie, depuis 2008), Markus GRÜTZNER (basse, depuis 2022) et "Butsch Keys"(?) (claviers, depuis 2022). Je suis soulagé de la présence des deux choristes déjà participantes en 2022 à Sank-Goarshausen, Caro von Brünken et Carmen Tannich-Wallner.

En fond de scène, un vaste écran diffusera des mini-films et images d'illustrations.

D'emblée, la présence des deux choristes apporte indéniablement une profondeur aux émotions, elles brillent par leur timbre puissant et par leur éloquence. Leur tessiture se limite à une portée intermédiaire, mais avec la sensibilité et la justesse requises pour émouvoir.

Parmi les séquences intenses de la prestation, cet ancien groupe d'hommage à Pink Floyd, nous accorde une excellente reprise de "Welcome to the Machine".

La similitude du timbre de Yogi avec celui de la voix de David Gilmour est troublante. Il n'en trahit aucunement la sensibilité mélancolique. Quant à Kalle, il excelle dans des soli magnifiquement délicats et émouvants. Le bassiste, à la stature imposante, semble s'être bien intégré au groupe, et contribue avec le batteur et le clavier à soutenir efficacement toute la force émotionnelle des compositions.

L'ensemble de la prestation de ce soir vient me rappeler combien ces Allemands devraient pouvoir compter sur un succès mérité. L'ovation ardente de l'auditoire entretient une satisfaction générale.

© Hervé

Outre l'émouvante reprise de PINK FLOYD, RPWL puise dans cinq albums pour exprimer neuf titres, dont trois issus de "World Through My Eyes" (2005), deux de "Beyond man and time" (2012), un de "Tales from outer Space" (2019), un de "Crime Scene" (2023), et un de "God Has Failed" (2000).

PROGRAMME
1.        Victim of Desire (Crime Scene, 2023)
2.        Sleep (World Through My Eyes, 2005)
3.        A New World (Tales from outer Space, 2019)
4.        3 Lights (World Through My Eyes, 2005)
5.        The Shadow (Beyond man and time, 2012)
6.        Welcome to the Machine (reprise de PINK FLOYD, 1975)
7.        Hole in the Sky (God Has Failed, 2000)
8.        Unchain the Earth (Beyond man and time, 2012).
RAPPEL :
9.        Roses (World Through My Eyes, 2005).

J'ai trop hésité à me procurer leur t-shirt à l'échoppe. J'ai sans doute trop hésité également à me rapprocher de Yogi et Kalle notamment, qui semblaient pourtant abordables et souriants. Bah, on se reverra !


THE WATCH [19h-20h]. (ITALIE)
https://www.thewatchmusic.net/
http://www.youtube.com/@TheWatchband

Je ne connaissais que de réputation ce groupe italien, qui est composé d'authentiques passionnés et garants de l'héritage de Genesis, et qui est surtout focalisé sur l'ère des années septante.

Je constate qu'il a été initialement formé en 1997 sous le nom de THE NIGHT WATCH. Par ailleurs, le groupe a publié son premier album original, "Twilight" avant de se séparer en 2000. Seul, le chanteur Simone Rossetti a décidé pourtant de continuer l'aventure sous le nom de THE WATCH. Puis, ses éphémères complices le laissent de nouveau seul dès 2008.

Mais il est toujours là envers et contre tout. Simone Rossetti (chant, flûte traversière, depuis 1997) est actuellement entouré de Valerio de Vittorio (claviers, depuis 2009), Mattia Rossetti (fils de Simone Rossetti, à la basse, depuis 2014), et Francesco Vaccarezza (batterie, depuis 2022). Giorgio Gabriel (guitare, depuis 2008) remplace Andrea Giustiniani, qui est cependant toujours cité à ce jour sur le site officiel...

Un neuvième album studio original, "The Art of Bleeding" est paru le 24 septembre 2021.

Nonobstant, ce soir THE WATCH annonce uniquement recréer l’univers musical de Genesis.

La sonorisation est bien équilibrée et permet à l'auditeur de très vite s'immerger dans l'atmosphère grâce un respect total de l'âme de Genesis. Chaque musicien est totalement investi dans ses fonctions ; Simone exprime religieusement les partitions vocales et à la flute traversière, Giorgio va jusqu'à mimer l'attitude de Hackett en restant assis le plus souvent… Ils appliquent consciencieusement les subtilités harmoniques entre les différents pupitres. 

Les plus fins connaisseurs du groupe légendaires sont séduits, ce qui n'est pas une mince appréciation quand on connait l'exigence que requiert l'exécution de cette musique à la fois complexe et onirique ! Même ma P'tite Fée, pourtant réticente a priori, a été emportée par ce vent nostalgique ! Pour ma part d'appréciation, il m'a semblé que sur certains segment le chanteur manqua un peu de tessiture, mais mettons cela sur le compte de l'émotion. Car visiblement, sur scène on les ressent tous très investis dans leur mission.

Bref, pari réussi pour les Italiens. Autant la prestation des Canadiens de Musical Box au NOTP ne m'avait pas ému, autant celle-ci est parvenue à me séduire, et à m'imaginer en présence de l'Original !

De la liste de dix chansons prévues, quatre titres ont été abandonnés. Simone Rossetti s'en est excusé (sans que j'en comprenne l'explication). Dommage car les six titres en appelaient volontiers d'autres !

PROGRAMME
1.        The Knife (de Genesis, Trespass, 1970)
2.        Watcher of the Skies (de Genesis, Foxtrot, 1972)
3.        I Know What I Like (In Your Wardrobe) (de Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
4.        Firth of Fifth (de Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
5.        In the Cage (de Genesis, The Lamb Lies Down on Broadway, 1974).
RAPPEL :
6.        Supper's Ready (reprise de Genesis, Foxtrot, 1972). 


IQ [20h35-22h35]
https://www.iq-hq.co.uk/
http://www.youtube.com/@IQUK

Lorsque Peter Nicholls annonce que l'intégralité de leur dixième opus, "Frequency", qui est paru le 26 mai 2009, sera interprétée, je suis absolument ravi car il s'agit de l'un de mes albums préférés de leur discographie.

Cependant, avec le recul, je m'étonne que "Closer", titre magnifique au demeurant, fut joué une deuxième fois… D'autant plus que, "Never Land" et "Far From Here", issus de l'album "Dominion", furent également joués une deuxième fois ce soir, alors qu'il m'aurait semblé plus opportun de promouvoir le récent album paru cette année, avec des titres tels que "No Dominion" par exemple.

Dans le même ordre d'idée, IQ persiste à jouer "No Love Lost", certes un joli titre, mais déjà joué aussi l'an dernier au Café de la Danse…

Mais bon, notre exigence d'auditeur peinerait à satisfaire toutes sensibilités dans la salle, de toutes façons, et j'imagine que ces choix artistiques sont sans doute justifiés d'une manière ou d'une autre. Et puis honnêtement, je n'ai même pas eu le sentiment de redondance au cours de la soirée !

Bref, la sélection n'en fut pas moins réjouissante, et comme la veille, elle a évoqué les quatre dernières décennies.

Seul incident notable, cette maudite corde qui lâche la guitare de Mike Holmes sur le solo final de "Headlong" !

L'auditoire ne manque pas d'ovationner la prestation, une réaction qui semble toucher les musiciens.

©Hervé

Durant ces deux heures somptueuses, IQ a privilégié cinq albums, avec treize titres, dont sept issus de "Frequency", deux de "Dominion", deux de "Ever", un de "Nomzamo" et un "The Wake".

PROGRAMME
1.        Frequency (Frequency, 2009)
2.        Life Support (Frequency, 2009)
3.        Stronger Than Friction (Frequency, 2009)
4.        One Fatal Mistake (Frequency, 2009)
5.        Ryker Skies (Frequency, 2009)
6.        The Province Of The King (Frequency, 2009)
7.        Closer (Frequency, 2009)
8.        No Love Lost (Nomzamo, 1987)
9.        Never Land (Dominion, 2025)
10.    Leap of Faith (Ever, 1993)
11.    Far from Here (Dominion, 2025)
12.    Headlong (The Wake, 1985).
RAPPEL :
13.    The Darkest Hour (Ever, 1993).

 

Ce festival en appelle un autre bien entendu ; on se demande déjà qui sera à l'affiche en 2026 !