mercredi 25 juin 2025

MOONSHINE BLAST – Péniche Antipode (Paris 19) – le mercredi 25 juin 2025.

MOONSHINE BLAST, originaire de Yerres dans l'Essonne, vit le jour en 2012. Puis un premier opus "Reality Fear" est paru le 20 mars 2018.

Avec ce deuxième album "Realm of Possibilities", qui est officiellement paru le 6 décembre 2024, le groupe entre (à mon sens en tous cas) véritablement dans la cour des Grands. Aidé de soutiens prestigieux (Colin Edwin, Pat Mastelotto, Bruce Soord), l'opus est digne de l'estime de notre microcosme de mélophiles… et bien au-delà, si seulement nos légendaires médias nationaux faisaient preuve d'un peu plus de curiosité en s'emparant du phénomène. Le son époustouflant de cet opus met en valeur un sens créatif flagrant, pimenté de légitimes et honorables influences, telles que The Pineapple Thief, Porcupine Tree, … Le concert du 8 février dernier au Zèbre avait permis de confirmer nos pressentiments issus d'écoutes numérisées. Malheureusement, un retard de pressage du CD n'avait pas permis sa mise en vente.

A titre personnel, je reste fermement attaché à soutenir prioritairement les artistes français qui s'expriment en français, tels que LAZULI. Mais mon obstination friserait un regrettable entêtement, si je refusais mon estime à MOONSHINE BLAST. Ce groupe dispose manifestement d'un potentiel qui laisse présager un bel avenir ! MOONSHINE BLAST, groupe francilien mais anglophone, bénéficie d'un bouche-à-oreille qui commence à porter ses fruits, mais il demeure néanmoins encore assez confidentiel, en dépit de la qualité de ses prestations. Malgré notre soutien et notre modeste mais sincère promotion sur les réseaux sociaux, il est difficile de convaincre et d'attirer les attentions, dans une forêt d'offres en tous genres…

Résultat, nous sommes relativement peu nombreux à bord du petit navire. Outre ma P'tite Fée et mon fils ainés (déjà convaincus par le concert de février), je suis toutefois parvenu à faire venir mon fils cadet.


Je reviens pour la troisième fois à bord de cette péniche. Après ANAÏD le 28 avril 2022, puis TAL RASHA avec RED CLOUD le 1er décembre 2024, c'est au tour de MOONSHINE BLAST de nous faire jouer les marins d'eau douce dans le Bassin de la Villette, en prolongement du canal de l'Ourcq.

Ce site présente une capacité d'accueil estimée entre 60 à 100 spectateurs, en fonction de la configuration ; en tous cas bien moins que celle du Zèbre (199 personnes debout) qui avait servi d'écrin au précédent concert promotionnel du 8 février 2025, pour la parution de son deuxième opus "Realm of Possibilities".

En février, nous avions eu froid dans la file d'attente, mais ce soir c'est la canicule : 36° C ! Autant dire qu'à l'intérieur nous fûmes dans une étuve ; une ventilation insuffisante n'a pas vraiment permis de soulager nos organismes.


TYPICAL LIGHT [20h20-20h50]. En 2020, un mini album auto-produit, intitulé "Sweet" a permis de solidifier les fondations de ce groupe parisien, qui se définit comme "pop / synthwave / rock". Le premier album, "Imaginary Ride" est paru sur le label américain H1 Massive, le 25 août 2023.

Le groupe est composé de Hélène Pouzet (chant), Hakim Djamai (guitare, chant), Mathilde Duchez (batterie) et Rafael Leroy (basse).

La sonorisation est plutôt bien dosée, mais l'éclairage minimaliste.

Le quatuor nous propose une musique plutôt intimiste, voire introspective, dont les influences me sont étrangères. On pourrait vaguement se rappeler d'Etienne Daho pour le côté (très) feutré. L'usage massif de bandes préenregistrées vient au secours d'une langueur musicale assez soporifique. Celui qui aura joué le plus de notes fut finalement le bassiste. Bref, cette petite fantaisie musicale ne marquera pas nos esprits et je laisse à d'autres le soin bienveillant de s'enthousiasmer pour cet univers à part…

L'auditoire composé en partie d'un cercle de soutien aux musiciens, le groupe s'en sort avec une acclamation honorable.

PROGRAMME
(à déterminer)

Dehors, un orage assez violent soulève la poussière et écourte ma pause. Mais la péniche tangue !

Nous découvrons sur la scène les quatre musiciens toujours fidèles au pupitre : Nicolas dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Marius Marin (guitare / chœurs) et Jean-Baptiste David (basse).

Nous sommes dans la coque d'une péniche et non dans un auditorium ; cependant l'acoustique me semble très acceptable et la sonorisation est équilibrée, pour les auditeurs en tous cas. Les retours d'oreillettes pour les musiciens ont nécessité quelques réglages. Le dispositif d'éclairage n'est pas exceptionnel mais le technicien est toutefois parvenu à un bon boulot avec le matériel à sa disposition. Au début de la soirée, deux ventilateurs fonctionnaient heureusement, mais pour ce second volet, seul un brassait un air désespérément chaud. La chaleur fut accablante.

Néanmoins, en dépit de ce contexte quelque peu torride, nous avons très rapidement retrouvé nos sensations dès le début du concert. Cette musique inclassable, aux frontières du rock progressif et alternatif, est toujours captivante, enthousiasmante et très mélodique. Les ruptures rythmiques, et la quête d'harmonies entre les pupitres claviers et guitares, m'autorisent toutefois à accaparer leur style dans le giron du rock progressif. Avec toutefois un zeste de metal qui achève de m'emporter ; "Strangled" et "Fractal" en sont de parfaites illustrations. Mais j'adore aussi les subtilités de titres tels que durant "Broken Arrow" qui surprennent l'auditeur au détour d'une envolée rythmique étourdissante. Je pourrais m'attarder ainsi sur tous les titres qui prennent une valeur ajoutée en concert. Y compris (et peut-être surtout) ceux du premier album. Comme par exemple le sautillant "Leaving The Way Home", qui n'est pas sans rappeler POLICE.

Duke exprime son art avec le talent, l'exigence et la maitrise d'un Artiste déjà assumé, en dépit de sa jeunesse. Il est de surcroit fort bien entouré pour exprimer des morceaux complexes et harmonieux. Cette complexité a toutefois causé une ponctuation durant le concert, un arrêt/retour sur un titre. Paradoxalement, cet incident m'a démontré leur sincérité, et ce qui constitue une qualité supplémentaire. J'ai bien observé que les musiciens assument consciencieusement leur partie, certes avec leurs oreillettes et quelques bandes enregistrées, mais sans que l'ensemble ne dégage une impression de préfabriqué, ce qui pour moi serait rédhibitoire. Je le dis souvent dans mes récits, c'est mon principe de base ; je vais à un concert pour écouter les artistes musiciens, et non les boites à musiques. A cet égard, je n'ai aucun scrupule à m'investir dans leur univers à la fois mélodieux et très fouillé. Les soli de Marius Marin se conjuguent harmonieusement avec les accords de claviers, pendant que Jean-Baptiste David et Thomas Zecchinon garantissent une base rythmique, ponctuée de contretemps et de syncopes déstabilisants.

Je me joins évidemment à l'enthousiasme général ; l'auditoire exulte et ovationne bruyamment, en dépit de l'état de fatigue, dans cette véritable étuve.

Les deux albums de la discographie sont visités avec douze titres, dont huit sont légitimement issus des douze de "Realm of Possibilities", puisqu'il s'agissait de le promouvoir. MOONSHINE BLAST n'échappe pas à la règle ; les mélomanes présents auraient apprécié tel ou tel titre en plus du reste. Duke nous a expliqué que vu le temps qui lui était imparti, il n'aurait pas pu interpréter un titre long tel que "The Cell", sans soustraire un ou deux autres du programme. L'argument est recevable, mais ce titre nous avait pourtant bien emportés lors de son interprétation au Zèbre ! Bah, Au moins notre rappel appuyé nous aura permis d'obtenir un indispensable "Strangled" qui a achevé d'épuiser nos dernières forces !

PROGRAMME

  1. Realm of Possibilities (Realm of Possibilities, 2024)
  2. Mars (Reality Fear, 2018)
  3. Only you (Realm of Possibilities, 2024)
  4. No exit (Realm of Possibilities, 2024)
  5. Leaving the Way (Reality Fear, 2018)
  6. Fractal (Realm of Possibilities, 2024)
  7. Under Control (Realm of Possibilities, 2024)
  8. Earthquake (Reality Fear, 2018)
  9. Burning out (Reality Fear, 2018)
  10. Liquid Feels II (Realm of Possibilities, 2024)
  11. Broken Arrow (Realm of Possibilities, 2024).

RAPPEL :

  1. Strangled (Realm of Possibilities, 2024).

Les membres du groupe sont d'autant plus accessibles en cette fin de soirée, que le peu de monde présent s'était vite éparpillé. Ceux-là ont eu tort ; le cadre était pourtant agréable et propice à échanger des impressions, notamment avec les musiciens. Un portrait avec le Patron, Duke et ma P'tite Fée, immortalisera cette soirée qui en appelle d'autres.

En sortant de l'espace, curieusement les disques promus ne sont pas montrés ! En insolent assumé, je réclame auprès du malheureux Duke qui était occupé à ranger son matériel. Conscient de cette lacune, il s'empresse de sortir le stock disponible. Jusqu'à ce soir, je me contentais d'un enregistrement numérique, mais je peux désormais détenir le CD de l'album qui était officiellement paru en fin d'année dernière !

Une bière s'impose pour fêter la soirée avant de quitter les lieux. On se demande déjà combien temps se passera avant une nouvelle occasion de revoir en concert ce groupe décidément très, très prometteur !


samedi 7 juin 2025

NEAL MORSE & THE RESONANCE + THE FLOWER KINGS – Le Trianon (Paris 18) – le samedi 07 juin 2025

 

Neal MORSE seul a accompagné THE FLOWER KINGS sur deux étapes en Suède fin mai 2025, puis une tournée européenne s'est engagée le 4 juin, où Neal MORSE a été rejoint par son groupe THE RESONANCE pour onze dates en double affiche. Cette tournée a prévu une escale au Trianon, Paris, unique étape française.

J'ai néanmoins tardé à me décider pour cette soirée ; à 15h je n'avais pas encore acquis son ticket ! J'apprécie pourtant tous les musiciens de cette affiche. De surcroit, je n'avais vu THE FLOWER KINGS qu'à trois occasions mais toujours en festivals (Midsummer 2019, Night of the Prog 2024, et Midwinter 2025). J'arrive sur le site peu après l'ouverture des portes 18h30. La salle étant intégralement configurée en places assises, j'avais opté pour un fauteuil I22, plutôt bien positionné au neuvième rang, en légère diagonale sur la droite, en regardant la scène.

THE FLOWER KINGS [19h30-20h30]

Ce quintet suédois perdure depuis sa création en 1994 à Uppsala, Suède, en dépit d'un hiatus de quatre années, entre 2008 et 2012. Pour l'anecdote, ce nom est un hommage au botaniste suédois Carl Linnaeus (alias Carl von Linné), le père de la taxonomie moderne, qui est né non loin de l'endroit où Stolt a grandi. "C'est lui qui a donné des noms aux fleurs", a déclaré M. Stolt. Leur premier album "Back in the World of Adventures" est paru en septembre 1995. Parmi les changements de personnel, notons qu'en 1999, Michael Stolt a quitté le groupe et est remplacé par Jonas Reingold… Jusqu'au mouvement inverse en 2021.

Nous retrouvons ainsi ce soir : Roine Stolt (chant et guitare solo, depuis 1994), Hasse Fröberg (chant et guitare, depuis 1994), Michael Stolt (basse et Moog, de 1994 à 1999, et depuis 2021), Mirko DeMaio (batterie et percussions, depuis 2018), Lalle Larsson (claviers, depuis 2023).

Leur dix-septième opus studio "Love" est paru le 2 mai 2025.

La sonorisation s'avère très bonne. Mais l'éclairage me parait indigne, sans couleur, blafard et mal orienté, laissant trop souvent les musiciens dans l'ombre.

La prestation ne me déçoit pas, conforme à mes précédentes impressions sur le groupe. Je ne suis pas un fervent admirateur de leur musique, je suis juste admiratif du talent des artistes. Roine et Hasse ont des voix complémentaires, justes et douces, idéales pour leur conception d'un rock progressif romantique et dont les mélodies sont entrecoupées de fantaisies inhérentes au genre. Si le style ne m'emporte pas aussi loin que Transatlantic (que je vénère), je n'en demeure pas moins sensible à la parenté indéniable. Je peinerais bien à expliquer pourquoi je n'adhère pas totalement à leur jeu ; question de sensibilité, on dira. Mon commentaire exprimé en 2019 demeure et le rappelle donc sans contradiction : "Leur rock progressif m'a toujours paru un peu difficile d'accès. Un style plus proche de Yes voire de King Crimson par la complexité des harmonies, avec peu ou pas de mélodie émergeante. J'écoute donc parfois cette musique comme un mélomane curieux, empreint de davantage d'admiration respectueuse que de réel ravissement".

Paradoxalement, alors que leurs titres s'étirent souvent dans la durée, celle de leurs concerts me semblent souffrir du contexte ou de soucis techniques inopinés, leurs prestations m'ont toujours paru courtes ; soixante-quinze minutes en 2019, soixante-dix minutes en 2025, encore un peu moins en 2024. Ce soir, ils ne jouent que soixante minutes, afin sans doute de partager équitablement la scène avec Neal Morse.

A l'instar du public, même quelque peu frustré, j'ovationne fortement les Vikings pour une prestation sans faille ni mauvais goût. Avant de quitter la scène, Roine nous promet une suite de soirée émouvantes, mais les plus curieux auront pu consulter la nature de cet engament en ayant consulté les programmes de la tournée…

THE FLOWER KINGS nous aura accordé une évocation de quatre albums avec six titres, dont trois issus de "Love", un de "The Rainmaker", un de "Back in the World of Adventures" et un de "Look at You Now".
Nota bene : privilégié, le public batave de Tilburg, a eu le droit la veille d'assister à l'interprétation d'un titre supplémentaire, "The Elder" (Love 2025).

PROGRAMME
1.                  We Claim the Moon (Love 2025) [introduit aux percussions par Hasse]
2.                  How Can You Leave Us Now!? (Love 2025)
3.                  Considerations (Love, 2025) [Michael Stolt au chant]
4.                  Last Minute on Earth (The Rainmaker, 2001)
Piano Solo ((Lasse Larsson)
5.                  Big Puzzle (Back in the World of Adventures, 1995)
6.                  The Dream, (Look at You Now, 2023).

NEAL MORSE & THE RESONANCE [20h55-22h05-22h10-22h15+].

Neal Morse est un chanteur, musicien et compositeur américain, né le 2 août 1960 (Van Nuys, Californie, États-Unis). Après avoir d'abord brièvement orienté ses jeunes ambitions sur la scène pop, il s'est heureusement tourné vers notre rock progressif. Avec son frère Alan, ils fondèrent SPOCK'S BEARD en 1992, qui a bénéficié d'une honorable reconnaissance. Pourtant, l'artiste insatiable s'est ensuite engagé sur moult participations ; les plus notables étant TRANSATLANTIC, FLYING COLORS, et NEAL MORSE BAND. Personnellement, je n'ai pu voir Neal qu'à deux reprises ; le vendredi 7 avril 2000 alors que Spock's Beard était invité de Dream Theater au Zénith de Paris. Puis parmi Transatlantic, le jeudi 28 juillet 2022 à l'Olympia.

Après un premier album en solo paru le 5 octobre 1999, son trente-troisième album "No Hill For A Climber" est paru le 8 novembre 2024 ; Neal Morse est l'un des artistes de rock progressif les plus prolifiques de nos jours.

Neal Morse (chant / Guitares / Claviers) est entouré ce soir de cinq musiciens ; j'ai distingué Andre Madatian (guitares, chœurs), Johnny Bisaha (chant, guitare). Ils sont accompagnés pour cette tournée de CJ Fiandra (basse, chant et chœurs), Andrew Delph (batterie) et Nathan Girard (clavier, guitare, chœurs et percussion).

La sonorisation est demeurée excellente, limpide et modérément puissante. En revanche, le choix d'éclairage ne m'a pas paru à la hauteur du spectacle ; aucune couleur, des faisceaux blancs blafards aux teintes jaunâtres ou légèrement bleutées laissant les musiciens quasi constamment dans l'ombre.

A la différence de la première partie de soirée, cette prestation emporte mon enthousiasme très rapidement, grâce des mélodies puissantes et inspirées. Je ne cache pas mon admiration à l’égard de Neal pour son talent individuel de multi instrumentiste. On le sait très porté sur la spiritualité, et cela s'entend, cela se ressent dans toute son interprétation. Il est capable d'exprimer une réelle adresse aux claviers autant qu'aux guitares, ainsi que vocalement. Sa voix exprime la sensibilité, la conviction et l'émotion avec justesse. De surcroit, cet artiste sait s'entourer d'excellence, loin de s'accaparer toute la gloire, il laisse ses complices s'exprimer. Ils sont six sur la scène, mais ce sont quatre chanteurs de très haut niveau, quatre guitaristes, deux claviers qui se dédoublent alternativement, soutenu ardemment par le batteur et le bassiste. Ce groupe est récemment assemblé et pourtant les imperfections de cohésion sont rares et négligeables. D'une richesse harmonique inouïe, tout est exécuté avec nuance et finesse, d'une subtilité, d'une puissance mesurée et toujours mélodique.

Leur audace à reprendre le répertoire de TRANSATLANTIC a ravi les mélophiles qui attendaient ardemment cette séquence ! De fait, Roine Stolt et Neal Morse, étant sur une même tournée, nous aurions été frustrés que les deux ex-complices ne profitent pas de l'occasion pour nous rappeler quelques extraits (Surtout qu'à Londres, le 4 juin, ce fut même l'occasion d'accueillir Pete Trewavas !…).

Ce matin encore j'hésitais à venir ; ce soir je serais prêt à revenir dès demain ! Une énorme sensation. Voilà donc un bel imprévu et je me dois de remercier ceux de mes amis qui m'ont influencé !

L'auditoire exulte de satisfaction ! Nous baignons dans le bonheur ! Les deux derniers titres sont joués devant un parterre debout et particulièrement enthousiaste. 

Légitiment, quatre des six titres interprétés sont issus de l'album récemment paru.
Nota bene : "Wind at My Back" (reprise de Spock’s Beard) n'a pas été interprété, à la différence de précédentes étapes de la tournée.

 PROGRAMME
Bande son introductive
1.                  Eternity in Your Eyes (No Hill For A Climber, 2024)
2.                  Thief (No Hill For A Climber, 2024)
3.                  Ever Interceding (No Hill For A Climber, 2024)
4.                  No Hill for a Climber (Intro from tape) (No Hill For A Climber, 2024)
5.                  Stranger in Your Soul (reprise de Transatlantic, Bridge Across Forever (2001), parties I : Sleeping Wide Awake & VI : Stranger in Your Soul).
RAPPEL :
6.                  Bridge Across Forever (reprise de Transatlantic, en duo acoustique entre Neal et Roine).

 

L'échoppe m'aura permis de saisir une belle édition spéciale de "No Hill For A Climber" en CD, moyennant 20 €. Les t-shirts, sans dates ne m'inspirent pas.

Cette belle soirée de rock progressif a été l'occasion de rassembler une bonne partie de notre microcosme d'amis, dont certains, Yann, Hervé, Chantal et Catherine, m'accompagnent pour un verre à la terrasse de la brasserie voisine. Nous en fûmes bien inspirés. On assiste ainsi au chargement des bus qui se préparent déjà à la date suivante. Néanmoins, les musiciens se montrent accessibles. A tel point que Monsieur Neal Morse, très détendu, aimable et souriant, s'assoit à la table à côté de la nôtre pour prendre le temps de répondre aux nombreuses sollicitations. J'en profite sans aucun scrupule pour obtenir un sympathique portrait ! Quoi d'autre ? Je pense qu'avec un peu plus vigueur, j'aurais pu me rapprocher aussi de Roine. Mais bon, je suis déjà dans le bonheur, profitant du temps présent, entre gens de bonne compagnie…




lundi 2 juin 2025

BLUE ÖYSTER CULT – L'Olympia (Paris 09) – le lundi 2 juin 2025.

 

Ce soir je me rends, avec une certaine émotion, au concert de l'un des groupes qui figurent dans Mon Panthéon du Rock.

Le temps qui passe relativise tout. Lorsque j'ai assisté à leur concert à l'Espace Balard de Paris, ce samedi 4 février 1984, à l'occasion de la promotion de "Revölution by Night", je me souviens qu'à l'époque nous les considérions déjà comme de vénérables ancêtres ! Leur double album en concert "On your Feet, or on your Knees", paru en février 1975, était auréolé d'une admiration empreinte de mystères. Les média spécialisés contribuaient à entretenir les plus folles rumeurs, accentuées par des symboles intrigants que le groupe ne se privait pas d'entretenir. La guitare d'Eric Bloom en forme du sigle du groupe était … culte ! Mais, à l'époque, je n'aurais pas imaginé que je les reverrai à l'Olympia de Paris plus de quarante et une années plus tard !!! Tel un Phénix, THE BLUE ÖYSTER CULT est toujours là, contre les vents et marées des modes musicales. Ce n'est pourtant que la septième fois ce soir que j'assiste à un de leurs concerts.

Leurs concerts du samedi 24 juin 2017 au festival Retro C Trop, puis celui du lundi 31 octobre 2022 au Trianon de Paris, avaient brillamment entretenu l'illusion d'un temps suspendu. Mais les prémices d'une usure inéluctables et des annonces distillées dans les média laissèrent augurer d'une fin relativement proche. Depuis deux ans et demi, nous espérions cependant un retour hypothétique …

C'est la raison pour laquelle nous avons méprisé une fois de plus la Sagesse qui nous suggérait une pause après nos cinquante concerts depuis le début de l'année. Impossible de laisser passer cette légende (encore) bien vivante et trop rare sur notre continent, et qui nous accorde un vrai privilège. Car en marge de leur tournée mondiale, intitulée "50th Anniversary Live - Third Night", une petite tournée européenne constituée de onze étapes a débuté le 24 mai à Londres (Angleterre) et se terminera le 13 juin à Bilbao (Espagne). Pour une fois que la France n'est pas oubliée, je n'allais quand même pas bouder mon plaisir !


GENESE : BLUE ÖYSTER CULT a été officiellement créé en 1971, mais sa fondation remonte à 1967 à New York, sous le nom de Soft White Underbelly. Leur biographie relate que Donald "Buck Dharma" Roeser (guitare solo, chant), Eric Bloom (chant, guitare électrique), Allen Lanier (claviers, guitare) et la fratrie Bouchard à la section rythmique Joe (basse, voix) et Albert (batterie, voix) ont enregistré leur premier album éponyme dès 1972. Soulignons que leur histoire débute par une rencontre entre des étudiants new-yorkais et un poète, Sandy Pearlman, devenu leur manager. D'après leur biographie, celui-ci serait à l'origine du nom "Blue Öyster Cult" tiré d'un de ses poèmes écrits dans les années 1960, intitulé "Imaginos". Thème d'ailleurs repris en 1988 pour l'opus éponyme. On comprend mieux le rapport avec l'enregistrement en concert intitulé "ETL, extraterrestrial Live", à l'aune de cette explication ; dans la poésie de Pearlman, le "Blue Öyster Cult" était un groupe d'extraterrestres qui s'étaient réunis secrètement pour guider l'histoire de la Terre. D'abord perplexe, le groupe avait fini par adopter cet intitulé pour préparer son premier album. Retenons aussi que le mystérieux logo s'inspire de la mythologie grecque (Chronos, Zeus, …), de symboles alchimiques (le plomb, le plus lourd des métaux), mais aussi de symboles astrologiques (Saturne).

Originaire de Long Island, dans l'État de New York, le groupe est reconnu mondialement sur la scène hard rock et heavy metal pour son travail pionnier, acclamé par la critique et les mélophiles. L'héritage de Blue Öyster Cult, qui s'étend sur plus de cinq décennies, captive les fans avec un hard rock intelligent, ponctué de chansons devenues des classiques. Cité comme une influence majeure par des groupes comme Metallica, Blue Öyster Cult possède un catalogue intemporel, comprenant des titres emblématiques comme "(Don't Fear) The Reaper", "Godzilla" et "Burnin' for You".


Hormis "Ghost Stories", un album qui a rassemblé des fonds de tiroirs (de 1978 à 1983), il n'y a pas de réelle nouveauté sortie des studios. Leur quinzième album "The Symbol Remains" est paru le 09 octobre 2020. Toutefois un enregistrement en concert a été décliné en CD/DVD, qui est présenté comme le tout dernier album officiel du groupe. Eh oui, ça sent la fin… Rappelons qu'Eric Bloom est né le 1er décembre 1944, ce qui lui confère l'âge honorable de 80 ans, et que son fidèle complice Donald Roeser est  né le 12 novembre 1947, il a donc 77 ans. Il est permis d'imaginer sans médire que la vie des tournées commence à leur peser…

Donald "Buck Dharma" Roeser (depuis 1967, guitare solo, chant), et Eric Bloom (depuis 1969, chant, guitare électrique), considérés comme le duo fondateur, sont accompagnés par Danny Miranda (basse, chœur de 1995 à 2004, puis depuis 2017), Richie Castellano (guitare, claviers, chœurs, depuis 2007 – après avoir été basse de 2004 à 2007), et Jules Radino (batterie depuis 2004).
http://www.blueoystercult.com/

Mon fils ainé assistera à son premier concert du BÖC ! Avec ma p'tite Fée, le 27 février dernier, nous nous sommes donc procuré nos places en fauteuil d'orchestre (R28/28). Pas terrible comme positionnement, surtout pour le prix affiché (89,50 €) ; nous sommes sous le balcon, et donc avec une acoustique confinée, plutôt médiocre. La scène est assez loin et, si le son est clair et distinct, je ne me sens pas en immersion, plutôt extérieur à ma zone de confort auditif. Mais à ce stade, avant le début du concert, je demeure toutefois confiant sur la capacité des Américains à nous enthousiasmer, en dépit d'une salle configurée intégralement en rangées de fauteuils.

SIX PENNY MILLIONNAIRE [20h05-20h25].

SixPenny Millionnaire est un nouveau projet de François "Shanka" Maigret (ex-guitariste The Dukes de 2010 et 2018 et de No One Is Innocent de 2004 à 23). J'ai donc eu l'occasion de le voir sur la scène du Stade de France le 23 mai 2015, alors que NOII était invité d'AC/DC.

SIXPENNY MILLIONNAIRE promeut un mini album "Grime Pusher" (Autoproduit). Il est récemment passé au Supersonic, le 14 février dernier.

Cette première partie de soirée nous a paru plutôt agréable. Soutenu par une sonorisation bien équilibrée, et un éclairage pas toujours bien orienté (une partie du public s'en est bruyamment plaint). Il s'est exprimé en se contentant d'une étroite partie de l'avant de la scène.

Le guitariste solitaire nous distille du bon blues bien gras, à la fois sensible; fougueux et bruyant, joué à l'aide de guitares aux sonorités typiques (guitare cigarbox, guitare slide, …), et soutenu par des séquenceurs en boucles. Cette musique est bien interprétée, elle prend aux tripes avec une efficacité imparable.

Le public a bien accroché et lui accorde une belle ovation. ……..

 

BLUE ÖYSTER CULT [21h00-22h50]

Honnêtement, dans mon impatience, je confesse avoir consulté avec satisfaction les programmes des concerts du début de la tournée. J'avais donc de bonne raisons d'être confiant sur l'intensité de cette soirée.

Nonobstant, en dépit de notre indubitable bienveillance d'admirateurs convaincus, nous avons rapidement déchanté, hélas. Peut-être que notre retrait inhabituel en fond de salle, a contribué à pondérer notre entrain, mais toujours est-il que nous avons davantage perçu les faiblesses que les qualités de ses musiciens pourtant talentueux. C'est avec consternation que ma P'tite Fée et moi avons perçu une langueur fréquente, pour ne pas dire constante, dans l'interprétation. Comme une perte d'énergie et de conviction. Sans doute ai-je trop écouté d'enregistrements de concerts avant de venir ce soir, mais la comparaison est cruelle. Les voix d'Eric et de Donald d'ordinaires si énergiques et gouailleuses, sont chancelantes, voire à la limite de la justesse. De surcroit, les soli de guitares étaient loin d'être aussi acérés et ciselés que d'habitude. Notre perplexité, loin de s'estomper, n'a connu que de trop rares séquences salvatrices. Même la section rythmique, assumée par Jules Radino et Danny Miranda, semblait comme aseptisée, comme retenue par la nécessité de ménager une cadence soutenable par l'ensemble…

Je n'ai pas pu m'empêcher de m'imaginer dans la salle de détente d'un EPADH… Et je n'ai même pas honte de l'avouer. Même les quelques pas d'Eric vers son bassiste m'ont navré. Alors je sais bien ; on en est tous là et c'est bien frustrant de vieillir… Respect aux anciens. Mais franchement, nous nous sommes dit qu'il serait peut-être temps pour eux aussi de prendre une bonne retraite méritée.

Et pourtant, en d'autres circonstances, l'interprétation de titres emblématiques tels que "Cagey Cretins" et de "Flaming Telepaths", aurait été de nature à me réjouir au plus haut point ! Le titre que j'adore particulièrement, "Godzilla" aurait pu m'emporter aussi mais, à l'instar du solo de Buck Dharma, le tout m'a paru quelque peu émoussé. Certes, durant "Don't Fear The Reaper", un technicien logistique est venu ajouter sa frappe d'une cloche à vache (la fameuse cowbell !), ce qui a contribué à réveiller le public pour ce dernier titre du programme officiel.

Non, en réalité c'est le multiinstrumentiste Richie Castellano qui a sauvé le concert du naufrage. La fougue et le  talent de ses interventions ont permis de nous de sortir d'une torpeur désespérante. D'ailleurs, c'est à lui que le groupe a confié fort heureusement le chant sur "Hot Rails to Hell", preuve que les deux piliers ont sans doute conscience d'avoir atteint leurs limites désormais…

Toutefois, il ne faut surtout pas croire que j'aurais regretté ma présence ce soir. Bien au contraire, j'ai le sentiment diffus d'assister sans doute à la dernière représentation de ces honorables dinosaures. Je combats donc l'amertume et je relativise ma mélancolie en accentuant bruyamment les quelques passages malgré tout réjouissants.

Je fus heureusement surpris de réentendre "Shooting Shark" qui m'a évoqué avec nostalgie la période où je les découvrais. Heureusement surpris aussi, d'écouter "Astronomy".

Le public semble malgré tout suffisamment enthousiaste pour obtenir un brillant rappel. Le titre "Dominance and Submission" n'avait pas été joué durant les récentes dates européennes. Le tout se clôt avec un "Cities on Flame" qui encore une fois manquait d'un peu de folie, en dépit de la pose des quatre guitares (dont le bassiste) sur le bord de la scène pour un solo final.

Nos gloires d'antan recueillent une ovation qui me semble méritée, moins pour leur prestation de ce soir que pour leur brillante carrière. Ô vénérable BÖC, ceux qui t'admirent, te saluent et te remercient pour ces décennies désormais révolues…

Le groupe a survolé sa discographie en choisissant d'évoquer neuf de ses quinze albums. Parmi les dix-huit titres, ils nous ont joué quatre titres issus de " Blue Öyster Cult " (1972), quatre de " Secret Treaties " (1974), deux de "Agents of Fortune " (1976), deux de "Club Ninja" (1985), deux de "Spectres" (1977), un de "Fire of Unknown Origin" (1981), un de "The Revölution by Night" (1983), un de "Tyranny and Mutation" (1973), et un seul de"The Symbol Remains" (2020).

PROGRAMME

Bande son introductive : Blade Runner ; The New American Orchestra.

  1. Transmaniacon MC (Blue Öyster Cult, 1972)
  2. Before the Kiss, a Redcap (Blue Öyster Cult, 1972)
  3. I'm on the Lamb but I Ain't No Sheep (Blue Öyster Cult, 1972)
  4. Golden Age of Leather (Spectres, 1977)
  5. Burnin' for You (Fire of Unknown Origin, 1981)
  6. Dancin' in the Ruins (Club Ninja, 1985)
  7. Cagey Cretins (Secret Treaties, 1974)
  8. E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) (Agents of Fortune, 1976)
  9. Shooting Shark (The Revölution by Night, 1983)
  10. Flaming Telepaths (Secret Treaties, 1974)
  11. Hot Rails to Hell (Tyranny and Mutation, 1973)
  12. Astronomy (Secret Treaties, 1974)
  13. Tainted Blood (The Symbol Remains, 2020)
  14. Godzilla (Spectres, 1977)
  15. (Don't Fear) The Reaper (Agents of Fortune, 1976).

RAPPEL :

  1. Dominance and Submission (Secret Treaties, 1974)
  2. Perfect Water (Club Ninja, 1985)
  3. Cities on Flame With Rock and Roll (Blue Öyster Cult, 1972).

Mon fils est content de la prestation. Tant mieux, il m'en voit ravi car il fallait qu'il voit ce qui reste de ces monstres sacrés, au moins une fois malgré tout. Sur le trottoir, nous entendons quelques conversations qui semblent indiquer une réelle satisfaction parmi des admirateurs convaincus. Nous les laissons à leur joie et nous nous effaçons poliment. L'échoppe aurait pu nous séduire avec ses t-shirts plutôt jolis à 35 €, mais ma morosité, même relative, n'était pas de nature à me pousser aux excès. Je porte fièrement ce soir le t-shirt acquis ce 4 février 1984 et cela me suffit.