Par principe je suis plutôt
réticent aux préventes de billets de festival, aussi prestigieuses soient les
précédentes affiches.
D'une part, le festivalier qui
exerce un métier astreignant n'a pas forcément la maîtrise de son calendrier
plusieurs mois à l'avance. Il ne dispose en outre par forcément des moyens de
s'engager financièrement trop longtemps à l'avance ; celui-ci est ainsi lésé
par rapport à un camarade …qui dispose des moyens nécessaires. Cet accès au
loisir à deux vitesses ne me plaît pas. Paradoxalement, c'est le plus à l'aise
financièrement qui paie le moins cher !
D'autre part, les programmateurs
doivent assumer leur choix et proposer cartes sur table un produit que le client
accepte, ou pas, c'est le jeu habituel de l'offre et de la demande.
Cependant, à la différence des
trois précédentes éditions (2015, 16, et 17), dès l'automne dernier j'avais
pris le risque d'opter pour une prévente financièrement intéressante (87 € au
lieu de 137 €, quand-même !), sans connaitre la programmation. Je n'ai
finalement pas regretté le pari, même si l'affiche m'a semblé a priori un peu
moins attrayante que les autres années. Quatre
noms suffisent à animer mon vif intérêt à des degrés divers : le légendaire
britannique Steve Hackett,
l'ébouriffant suédois Pain of Salvation,
le prometteur américain Sons of Apollo
et, dans une moindre mesure, l'éthéré norvégien Gazpacho. Quant au reste de l'affiche, qui me laissait perplexe, je
misais sur la providence pour faire de séduisantes découvertes …
Quoiqu'il en soit, ce festival
est toujours aussi attrayant ; Barcelone est à une heure et demie de vol de
Paris, est desservie par des bus rapides et réguliers, et on peut y trouver
aisément une chambre d'hôtel peu onéreuse. Quant au Poble espanyol, c'est un
endroit particulièrement agréable, idéal pour fraterniser avec d'autres
festivaliers et écouter de la bonne musique dans d'excellentes conditions. La
restauration n'est pas trop onéreuse, les marchandises officielles non plus.
Une qualité supplémentaire est à
souligner : à la différence d'autres festivals, les musiciens se produisent sur
une unique scène. Cette organisation permet au public d'échanger tranquillement
ses premières impressions entre chaque prestation. Elle respecte surtout les
artistes qui peuvent ainsi proposer leur univers à tous sans craindre le
détournement d'un bruyant concurrent. Ici, nous ne sommes pas dans un temple de
la surconsommation sonore, nous sommes dans un auditoire pour mélomanes avertis
!
Allons, je me permets une p'tite observation,
quand même ; contrairement à ce que laisse croire le titre du festival, la
programmation penche au fil des années davantage vers le metal que vers le
prog. Celui qui connait mes préférences musicales serait autorisé à penser que cette
tendance devrait plutôt me réjouir. Bien sûr, tous les styles ont vocation à évoluer et a fortiori le rock progressif
qui s'est toujours nourri de plusieurs univers musicaux. Cependant, je ne suis pas certain que tous les progueux
l'entendent de cette oreille. Les programmateurs serait bien inspirés de se
rappeler que leur festival s'intitule "Be
Prog", parce que le Loreley est un redoutable concurrent dans le
calendrier des festivals d'été, et je sais ne pas être le seul à loucher dessus,
désormais !...
VENDREDI 29 JUIN 2018
L'ouverture des portes à 16h30
permet de constater que les infrastructures restent identiques à l'an dernier
et de découvrir des marchandises à leur échoppe habituelle.
17h15 - 18h00 : PERSEFONE. Ce premier groupe n'a pas eu
long chemin à parcourir puisque ces musiciens sont andorrans. Il est composé de
Toni Mestre Coy (basse,
depuis 2001), Carlos Lozano Quintanilla
(guitare depuis 2001), Miguel Espinoza
(claviers, chœurs depuis 2002), Mark Martins Pia (chant, depuis 2004), Sergi Verdeguer (batterie, depuis 2015) et Filipe Baldaia (guitare, depuis 2016). En 2017, est paru "Aathma", leur cinquième opus.
Mon observation portée sur la programmation de ce festival trouve là sa
première illustration. D'emblée, Persefone exprime manifestement un
death-metal d'une violence saisissante. A entendre les vociférations de Pia, je
peine à m'imaginer dans le cadre d'un rassemblement qui prétend s'adresser aux
progueux. Je n'ai pas su déceler les références au rock progressif dans les
titres proposés.
Mon impression pourrait ne pas se limiter à cet amer constat, en
évaluant le talent des musiciens par exemple, mais je ne serais pas honnête en
le faisant, car j'ai profité de ce cataclysme sonore à la limite de supportable
pour revisiter les lieux, faire le plein de jetons de consommations et discuter
avec d'autres festivaliers.
PROGRAMME
The Great Reality
Stillness Is Timeless
Living Waves
Flying Sea Dragons
Mind as Universe
Aathma: Part III. One With the Light.
18h30 - 19h40: BARONESS. Ces américains ne me semblent
pas davantage constituer une présence justifiée à ce festival puisqu'ils
expriment délibérément un heavy metal stoner. Ils étaient d'ailleurs
présents au Hellfest dimanche dernier et seront présent demain au Download de
Madrid.
Néanmoins, leur musique m'a séduit.
Un gros son, une voix nerveuse mais pas hurlante et tempérée par un chœur
féminin, des accords à la fois mélodiques graves, très énergiques et rapides produisent
une synergie qui emporte rapidement l'auditoire.
John Baizley (guitare, chant, claviers, percussion, depuis 2003), est désormais
entouré de Nick Jost (basse, claviers,
chœurs, depuis 2013), Sebastian Thomson
(batterie, percussion, depuis 2013), et Gina Gleason (guitare, chœurs, depuis 2017). La liste des anciens
membres est désormais plus longue que celle des membres actuels mais souhaitons
à John de stabiliser son projet au plus vite, car ce que j'entends laisse
présager un avenir intéressant.
"Purple", leur quatrième opus est paru en 2015. Leur
discographie est à étudier, même si ce n'est pas le style que je suis venu écouter
aujourd'hui.
PROGRAMME
Take My Bones Away
The Sweetest Curse
March to the Sea
Green Theme
Little Things
Morningstar
If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
Crossroads of Infinity
Shock Me
A Horse Called Golgotha
Chlorine & Wine
Eula
Isak.
20h10 - 21h50 : PAIN OF SALVATION. Je ne le cache pas, voilà enfin mon
premier objectif du festival. Je les avais découverts en première partie
de Dream Theater au Zénith le 7 février 2002, puis revus au RaismesFest le 8
septembre 2007 et revus en première partie d'Opeth au Bataclan le 16 novembre
2011 j'assiste donc aujourd'hui à leur quatrième concert avec envie car après
chacune de leur prestation j'en suis ressorti conquis !
Si le premier opus "Entropia" du groupe suédois est
paru en 1997, en revanche Daniel Gildenlöw
(chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès
1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir Pain of Salvation ; Gustaf
Hielm (basse, chœurs, depuis 1992), Johan
Hallgren (guitare, chœurs, depuis 1997),
Léo Margarit (batterie, percussions,
chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011).
Le dixième opus "In the Passing Light of Day" est
une pure merveille qui tourne plus souvent qu'à son tour sur ma platine.
Il est clair que ce seul groupe
justifie à lui seul ma présence ce samedi au BeProg ! Ce nouveau concert ne me
décevra pas et, si j'en crois ce que j'ai constaté dans la fosse, le public
aura reçu collectivement la première grosse claque de la journée !
Le metal-progressif de ces
scandinaves m'enivre l'esprit de la même manière que celui de ses compatriotes
Leprous. Les énergies, les ruptures de lignes mélodiques, les changements
d'atmosphères et les virtuosités vocales et musicales, sont les ingrédients d'une
tempête d'émotions irrépressibles qui donnent envie de chanter, de danser et de
secouer la boite à poussières au risque de se briser la nuque !
Enorme prestation des comparses
de Gildenlöw qui, doué d'un charisme évident, a emmené avec lui les plus indécis
!
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
Rope Ends
Beyond the Pale
Kingdom of Loss
Inside Out
Silent Gold
On a Tuesday
The Passing Light of Day.
22h35 - 00h20 : A PERFECT CIRCLE. Là encore je me pose la question de la
légitimité de leur présence à ce festival de rock progressif, a fortiori en
tête d'affiche !! Ces américains, qui proposent du rock davantage alternatif que
progressif, jouissent d'une réputation surtout liée à la présence de Maynard
James Keenan (chant, depuis 1999),
cofondateur du groupe avec Billy Howerdel
(guitare, claviers, chœurs, depuis 1999).
Keenan est en fait connu avant
tout pour être par ailleurs membre du capricieux et désiré TOOL, groupe
légendaire qui rend fou de rage ses admirateurs en tardant toujours à éditer
ses œuvres …
Actuellement, les deux
cofondateurs d'aPC sont entourés de James Iha
(guitare rythmique, claviers, depuis 2003), Matt McJunkins (basse, chœurs, depuis 2010) et Jeff Friedl (batterie, depuis 2011).
Pour ma part, j'étais encore trop
bouleversé par la prestation époustouflante de Pain of Salvation pour
m'immerger dans leur univers sombre et, je le confesse volontiers, hermétique à
mes émotions.
Keenan a délibérément entretenu
son côté mystérieux, voire autiste, en demeurant sur son socle en fond de
scène, constamment dans la pénombre et les fumées. Le public n'aura donc pu distinguer
aucune émotion sur son visage, tout juste aura-t-il pu capter quelques nuances
dans le chant déprimant du monsieur. Pas ou peu de virtuosité de la part des
musiciens qui ont exécuté une musique qui m'a semblé ennuyeuse de bout en bout.
Je suis cependant resté jusqu'à
la fin, davantage pour poursuivre cette douce nuit d'été catalane que par
intérêt musical…
PROGRAMME
Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and Powerless
So Long, and Thanks for All the Fish
Rose
Thomas
People Are People (reprise de Depeche
Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (All Main Courses Mix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies Like Sheep to the
Rhythm of the War Batterie
The Outsider
The Package
Feathers.
ORANSSI PAZAZU est prévu à 00h50.
Or, je me suis levé depuis 3h50 ce matin ; la fatigue ne me permet plus de
supporter davantage d'agression sonore. En effet, la consultation préalable
d'internet me permet de réaliser que la scène va être prise d'assaut par un
groupe finlandais qui propose du "psychedelic-black-metal". Ouille,
sauve qui peut !
Je rentre me coucher, demain est
un autre jour !
SAMEDI 30 JUIN 2018
Après une chaude mais réparatrice
nuit et une balade matinale dans les rue de Barcelone, je ne tarde pas à
retrouver les amis dans la file d'attente pour partager les émotions de la
veille et envisager celles à venir. Sitôt les portes ouvertes, je me positionne
à proximité de la scène car je tiens à être en bonne place pour les prestations
du jour, qui promettent un niveau nettement supérieur à la veille.
17h15 - 18h00 : PLINI. Ce début de cette seconde
journée me recadre dans mes années 80 durant lesquelles je suivais avec passion
ce que l'on appelait les guitares-héros. Plini Roessler-Holgate tente en effet
de dépoussiérer le genre en alliant ses influences avouées telles que John
Petrucci (Dream Theater) ou encore Django Reinhardt, Pat Metheny. Ce que
j'entends me rappelle davantage Joe Satriani, mais peu importe. Le Monsieur
inspire vite le respect tant il maitrise l'instrument. De surcroît, il est
entouré d'un remarquable bassiste ainsi que d'un batteur énergique et efficace.
Après trois mini-albums, il a réalisé un premier opus en 2016 intitulé
"Handmade Cities", suivi d'un nouveau mini-album cette année.
C'est avec une réelle admiration que j'ai écouté ce concert ; néanmoins,
en fin de compte je n'ai pas ressenti le désir de poursuivre l'aventure outre
mesure. Cette virtuosité pourrait à la longue animer un coupable sentiment de
lassitude.
Certains reprochent à tort à Petrucci d'être trop démonstratif alors
qu'il s'inscrit totalement dans les voyages musicaux de son groupe ; j'estime
que ce reproche s'applique davantage à Plini. Cet australien nous a montré
toute l'étendue de son talent, mais sa sensibilité et sa technique ne me touchent
pas particulièrement. Histoire de contexte peut-être ?
PROGRAMME
Salt + Charcoal
Handmade Cities
Other Things
Cascade
Selenium Forest
Electric Sunrise
18h30 - 19h50: GAZPACHO. Je parviens à me placer à la barrière, au premier rang donc, placé
légèrement excentré sur la gauche entre le second guitariste et le chanteur. (Je
garderai cette précieuse place pour le reste de la journée !). Je ne suis
pourtant pas un admirateur absolu de ces norvégiens puisque depuis de
nombreuses années je tente en vain de capter les prétendues bonnes ondes de ce
groupe. Avec "Tick Tock" en 2009, j'avais cru déceler le
frémissement d'intérêt, mais il ne fut toutefois pas suffisant pour
m'enthousiasmer vraiment.
Ce groupe jouit d'une notoriété respectable dans le microcosme progueux
et je me dis que ce festival constitue une belle occasion de réviser mon
appréciation.
Les trois membres fondateurs,
Jon-Arne Vilbo (guitares depuis 1996),
Thomas Andersen (claviers, depuis 1996)
et Jan-Henrik Ohme (chant depuis 1996)
sont entourés de Mikael Krømer (violon,
guitare, depuis 2001), Kristian Torp (basse
2005) et Robert R Johansen (batterie,
percussion entre 2004 et 2009, puis depuis 2017). Leur tournée promeut un
dixième opus qui vient de paraitre "Soyuz (2018)".
Je dois reconnaitre que j'ai été
séduit par ces mélodies envoutantes et par ces musiciens appliqués ; pas au
point de me ruer sur leur discographie toutefois, mais suffisamment pour passer
un bon moment. Leur rock est difficilement définissable, alternant les
atmosphères éthérées et les sons plus ou moins inspirés du rock progressif.
Je ressors de cette prestation un
peu plus intéressé par ce groupe que j'écouterai à l'avenir avec davantage de
bienveillance.
PROGRAMME
Soyuz One
Black Lily
Tick Tock, Part 3
Dream of Stone
Upside Down
Emperor Bespoke
Golem
The Walk, Part 1
The Walk, Part 2
Winter Is Never.
20h20 - 21h50 : SONS OF APOLLO. Beaucoup de rabat-joie contestent trop
systématiquement la sincérité et la viabilité de ce que l'on appelle communément
les "super-groupes", c’est-à-dire ces groupes constitués de
hautes pointures au pédigrée impressionnant. D'autres mélomanes, dont je suis,
demeurent très intéressés, sous réserve toutefois que ces projets ambitieux ne se
résument pas à une démonstration de talents sans âmes !
Même s'il serait prétentieux de
ne se fier qu'à cet aspect, Sons of Apollo impressionne par le curriculum vitae
de ses musiciens d'exception, qu'il m'est arrivé de voir sur scène avec
d'autres groupes ces dernières décennies. Si l'intérêt musical d'un groupe ne
doit pas se jauger à l'aune de ce seul paramètre, en revanche il permet de
prêter un bel a priori avant l'écoute. Une fois n'est pas coutume je crois
opportun rappeler le CV de ces messieurs :
- Jeff Scott Soto, 52 ans, fut chanteur au sein de Trans-Siberian
Orchestra, Talisman, Journey, Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell ;
- Billy Sheehan, 65 ans, fut bassiste au sein de Talas, UFO (en 1983, je l'y ai vu !!!), The Winery Dogs, Mr. Big, Steve
Vai, David Lee Roth ;
- Mike
Portnoy, 51 ans, fut batteur au
sein de Dream Theater, The
Winery Dogs, Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse Band, Adrenaline
Mob, Avenged Sevenfold, ex-Twisted Sister.
- Ron "Bumblefoot" Thal, 48 ans, fut guitariste au
sein de d'Art of Anarchy, Guns N' Roses (2006-2014) ;
- Derek Sherinian, 51 ans, fut claviériste au sein Dream Theater
(1994-1999), de Black Country
Communion (depuis 2009), Planet X, Alice Cooper, Platypus, Yngwie
Malmsteen, Kiss ;
Leur opus paru l'an dernier "Psychotic Symphony"
(2017), m'avait laissé présager d'une démonstration réjouissante et ce fut le
cas !
Une sonorisation puissante mais audible a magnifié les talents
individuels dans une symphonie de mélodies et de virtuosités ! On ne décèle
aucun égo ; en artistes intelligents, ils sont parvenus à trouver un équilibre
entre les pupitres, chaque musicien peut s'exprimer sans altérer la cohésion du
groupe ! De toute évidence, ils prennent tous beaucoup de plaisir, cela se voit
et le public enthousiaste leur renvoie l'énergie dans un bain de jouvence
collectif et réciproque !
Alors bien sûr, on pourra me faire malicieusement remarquer que cette
musique est aux confins du rock progressif, plus proche du metal que du
progressif. J'en conviens volontiers, mais j'objecte que leur prestation
aujourd'hui est légitimée par les deux convaincantes reprises de Dream Theater,
référence absolue du progmetal !
Les interventions de Portnoy, de Sheehan, de Thal et de Soto m'ont
complétement sidéré, celles de Sherinian dans une moindre mesure. L'alchimie
semble fonctionner entre ces hommes et je reverrai volontiers en concert, dès
que possible !
Cependant au regard du parcours de Mike, insatiable batteur sur
plusieurs projets (…) il est permis d'imaginer que le groupe peinera à se
reformer après la fin de leur tournée … Je me considère donc privilégié d'avoir
pu assister à ce concert de titans.
PROGRAMME
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe (reprise de Dream Theater)
Labyrinth
Lost in Oblivion
Alive
Opus Maximus
solo de clavier
Lines in the Sand (reprise de Dream Theater)
Coming Home.
22h20 - 00h20 : STEVE HACKETT. Guitariste de GENESIS durant la première
moitié des années 70, il a composé vingt-cinq opus en solo. Je reconnais
humblement avoir tardé à m'intéresser sérieusement à cet univers ; ce n'est pas
la première fois (hélas) que dans mon parcours de mélomane, je détecte
tardivement un artiste… Mais, comme a dit Jésus " Que celui qui
n'a jamais péché jette la première pierre ! ".
L'annonce de l'affiche du festival m'a prédisposé à une étude rédemptrice.
Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ! Je me suis procuré notamment l'opus
"Voyage of the Acolyte" dans lequel figure le titre somptueux
"Shadow of the Hierophant". C'est vraiment ce titre, dont j'ai
écouté plusieurs versions (dont une avec Steven Wilson) qui m'a
convaincu d'aller plus loin dans le voyage.
Conscient d'aborder le cas d'une légende vivante que j'ai trop
longtemps ignoré, plus que jamais je me contenterai de faire part de mes modestes
observations.
Le Maître s'est entouré de musiciens de haut
niveau ; Rob TOWNSEND (sax, flute et
percussion), Jonas REINGOLD (basse), Roger KING (claviers), Gary O'TOOLE (batterie, percussion et chœurs)
et Nad SYLVAN (chant).
Le programme est délibérément ancré dans les
années 70 avec pas moins de dix titres sur les douze interprétés, dont sept
titres revisités de Genesis.
Pendant une première partie, il interprète
six titres de sa carrière solo en oubliant les années 90 et 00. A chaque
instant, bien que ne connaissant pas le répertoire du monsieur, je n'ai pu
qu'être épaté par tant de beauté mélodique, de sensibilité et de maîtrise
technique. J'attendais toutefois, inquiet et impatient, l'interprétation du
titre "Shadow of the
Hierophant" que je
n'imaginais pas ne pas entendre ce soir … Pour mon plus grand bonheur, pour
clore cette première partie, nous y avons eu droit, même si ce ne fut
"que" la version d'origine (et non étendue).
Durant la seconde partie, le répertoire de
Genesis (période 1972-1976) revisité m'a replacé dans un territoire mieux connu.
L'auditoire, déjà emporté par le début de concert, fut alors complètement
installé sur un nuage porté par la nostalgie.
Beaucoup, connaissant les paroles,
accompagnèrent l'androgyne et élégant Nad SYLVAN.
Quoiqu'il en soit, soutenus par une
excellente sonorisation et un éclairage chaud et lumineux à la fois, chaque
musicien a contribué magistralement à placer Monsieur Hackett dans un écrin.
Les soli furent évidemment écoutés religieusement et applaudis comme il se
doit.
Comme à l'accoutumée, à la fin du concert chaque
festivalier aurait volontiers assumé la fonction de sélectionneur pour désigner
tel ou autre titre, tant il y a l'embarras du choix dans la carrière du
guitariste, mais le climat est au bonheur d'avoir pu revivre cette période si
prestigieuse !
PROGRAMME
Please Don't Touch (Please Don't Touch!, 1978)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
Behind the Smoke (The Night Siren, 2017)
When the Heart Rules the Mind (GTR song, 1986)
Icarus Ascending (Please Don't Touch!, 1978)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975)
Dancing With the Moonlit Knight (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Fountain of Salmacis (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Firth of Fifth (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Musical Box (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Genesis, Foxtrot, 1972).
Rappel:
Los Endos (Genesis, A Trick of the Tail, 1976).
BURST est inscrit à 00h50.
Internet m'indique quelques éléments susceptibles de me plaire mais honnêtement
je suis arrivé pas loin du bout de mes capacités physiques et je souhaite me
préserver une marge de manœuvre pour un autre objectif musical le lendemain, à
plus de 1100 km de là !
Donc je quitte ce lieu magique
dans la nuit, à l'instar de nombreux autres festivaliers également rassasiés !
Ce n'était pas la plus belle affiche de ces dernières années, mais je ne
regrette pas d'être venu car Pain of Salvation, Sons of Apollo et Steve Hackett
valaient vraiment le déplacement !!
¡ Hasta Luego !