Déjà cinq années que IRON MAIDEN n'est
plus revenu au POP de Bercy ! Il est vrai toutefois que depuis ils sont passés au Download Festival en 2016. Les revoilà donc pour deux soirées de suite (les
5 et 6 juillet) et ce, dix jours avec avoir rassemblé une foule immense au
Hellfest de Clisson !! Compte tenu de mon calendrier déjà bien chargé (…), j'ai
opté pour le premier soir.
19H30 : THE RAVEN AGE. Ce groupe heavy metal anglais s'est formé à Londres.
Il est conduit par George Harris
(guitares, depuis 2009), fils de Steve… Bon, ce n'est pas certes jamais facile
d'être "fils de", en particulier dans le milieu artistique, alors on
ne va pas l'accabler par des comparaisons inopportunes. Mais cette filiation
explique tout de même sa présence ce soir en ouverture de soirée, à l'instar de
celle de Rise To Remain en 2011…
Le groupe est par ailleurs composé de Matt Cox (basse, chœur, depuis 2012), Jai Patel (batterie, depuis 2013), Tony Maue (guitares, depuis 2017) et Matt James (chant, depuis 2018). Ils ont à
leur actif un opus "Darkness Will
Rise" paru en 2017, et un mini album "The Raven Age", paru en 2014.
The Raven Age nous aura produit une bonne prestation
mais toutefois pas de nature à me laisser un souvenir impérissable… Je n'ai pas
trouvé de motif d'enthousiasme particulier mais je veux bien admettre que mon
impression fut fondée en rapport avec ma position inhabituelle au fond de cette
arène. Ils ont bien chauffé la salle comme on dit …
PROGRAMME
Betrayal of the Mind
The Merciful One
Promised Land
The Death March
Salem's Fate
Surrogate
My Revenge
Angel in Disgrace.
A ce niveau, et indépendamment
des qualités de ces invités au demeurant fort sympathiques, je ne peux pas
m'empêcher de me rappeler que IRON MAIDEN nous avait habitué à des invités d'un
autre calibre. Je me rappelle avec une vraie nostalgie de : BLACKFOOT en 1982, MSG en 1983, MOTLEY CRUE
en 1984, ANTHRAX en 1990, HELLOWEEN en 1998, MEGADETH en 1999, SLAYER
en 2000, ou encore AVENGED SEVENFOLD
en 2008. Au risque de passer pour un vieux con, moi je l'assume et je le dis ;
c'était mieux avant !
L’imminence de l'extinction des feux avant
le concert de Maiden est, comme d'habitude, prévenue par le titre d'anthologie
de U.F.O. “Doctor, Doctor" ; l'impatience
du public est à son comble ! Dix jours après les avoir revus au Hellfest, mon
envie est intacte ! Le Discours de Churchill dans le noir fait monter encore la
pression… Un Spitfire surgit face à un auditoire en frénésie générale !
D'autant plus lorsque Bruce bondit sur la scène coiffé d'un casque d'aviateur
d'époque et revêtu d'une veste adéquate !
21h : IRON MAIDEN. Après plus de trente-sept années de fidélité, je
revois IRON MAIDEN pour leur vingt-deuxième concert, retrouvant ainsi Steve Harris (basse, chœur depuis 1975), Dave
Murray (guitares, depuis 1976), et Adrian
Smith (guitares, chœurs depuis 1980).
Bruce Dickinson (chant depuis 1981),
et Nicko McBrain (batterie, depuis
1982) qui ont rejoint le groupe dans les années 80 font désormais bien entendu
pleinement partie de l'Histoire. Je vais peut-être saouler le lecteur de mes
récits, mais je maintiens ma perplexité sur la présence de Janick Gers (guitares, depuis 1990). Voilà
pour les présentations.
Les admirateurs de la Vierge de Fer sont
encore gâtés pour cette tournée "Legacy
of the Beast", car si la mise en scène est, comme d'habitude, très
soignée, cette fois le surplomb de la scène par un Spitfire à 90% de sa taille
réelle impressionne d'emblée l'auditoire. "Aces High" n'aura jamais été aussi bien illustré !!! Bien
d'autres décors réussis alterneront avec notamment de nombreux effets
pyrotechniques et, en fond de scène, des représentations empruntant souvent au
style religieux, tels que des vitraux. Pour le reste, maintien des "classiques"
; Eddie intervient dans une simulation burlesque de combat au sabre contre
Bruce, et la tête d'Eddie finit par émerger derrière les fût de Nicko. Bruce
ayant affirmé que le spectacle aurait quelques ajouts par rapport à celui du
Hellfest (auquel j'ai assisté, pour celui
qui n'a pas tout suivi), je n'ai pas observé d'évolution notable… mais bon,
peu importe car le tout apporte une réelle satisfaction.
Bien entendu et fort heureusement,
l'intérêt du concert ne se limite pas aux effets spéciaux, même s'ils
entretiennent l'impression d'un spectacle réussi. Du fond de l'ovale, en gradin
où j'étais placé, la sonorisation m'a paru très bonne, après avoir été un peu brouillonne
durant les toutes premières minutes ; mais ca c'est comme d'hab' …
Mes impressions ressenties le 24 juin
dernier au sujet de la prestation de Bruce sont confortées. Il aura 60 ans le 7
aout ; sa prestance énergique est impressionnante, et sa voix semble encore
s'améliorer (en dépit du cancer de sa
langue, qu'il semble avoir surmonté). Je confesse l'avoir sous-estimé
pendant les années 80 durant lesquels je nourrissais l'amertume du départ de
son prédécesseur Paul Di'Anno. Mais avec le recul, je reconnais avoir été
injuste ; l'attitude et la voix de Paul était parfait pour le style musical du
groupe à l'époque mais Bruce a contribué à faire évoluer le concept voulu par
Steve. Omnipotent, ces nombreuses compétences rendent parfois des services
inattendus comme celui de pouvoir piloter leur avion de tournée ! Son caractère
affirmé l'a certes amené à une infidélité au groupe (1993-1999), mais on lui
pardonne au regard du regain de notoriété apporté par son retour. Pardonné
d'autant plus facilement qu'il se montre encore ce soir francophile (bien qu'eurosceptique d'après ce que j'ai lu…)
en tentant de parler quelques mots dans la langue de Molière lors de la
présentation du titre "The Clansman"
portant sur la Liberté.
Je conserve un peu le même scrupule à
l'égard de Nicko McBrain (ex-batteur de Trust et de Pat Travers Band), qui a
longtemps pâti de mon amertume du départ du précédent batteur Clive Burr. Il
faut dire qu'à l'époque je n'aurais pas garantis la future la carrière du
groupe ; le moindre changement d'effectif alimentait la crainte d'un arrêt
définitif. Et pourtant, … là encore Steve avait vu juste car Nicko s'est avéré
indispensable à la poursuite de l'aventure avec toutes ces tournées mondiales !
Il a eu 66 ans le 5 juin dernier ; sa bonne humeur, sa technique irréprochable
et son énergie continuent à rythmer très efficacement les grand-messes comme
celle d'aujourd'hui !
Les duos de guitares de Dave
Murray et Adrian Smith, à la fois mélodiques et rageurs contribuent au son distinctif
d'IRON MAIDEN et enivrent mes sens toujours de la même manière. La troisième
guitare tenue par Janick Gers (véritable
pantin désarticulé dont les gesticulations semblent vouloir démontrer la
solidité de la sangle de sa guitare) me paraît toujours dispensable mais
j'observe cependant qu'il assure désormais quelque soli réussis.
Et que dire de Steve
Harris qui, a 62 ans, peut être fier de sa création. A ce jour, il parvenu à
maintenir une cohésion satisfaisante. En bon père de famille, il a toujours su
accepter (ou obtenir) le retour de ses enfants prodigues … Quant à son talent
musical personnel, il suffit d'écouter son pupitre de basse pour jauger son
degré de technicité et d'habileté ; ca tricote le manche avec virtuosité et
constance, un vrai régal pour mélomane averti !
Le programme, à l'instar du spectacle, ne
diffère pas de celui du Hellfest, mis à part l'inversion des titres en rappel… L'accent
est mis sur l'album "Piece of Mind"
avec quatre titres et sur "The
Number of the Beast" avec trois titres ; ces opus sont effectivement
honorables puisqu'ils ont assurément propulsé IRON MAIDEN au stade de groupe
planétaire !
PROGRAMME
Aces High (Powerslave, 1984)
Where Eagles Dare (Piece of Mind, 1983)
2 Minutes to Midnight (Powerslave, 1984)
The Clansman (Virtual XI, 1998)
The Trooper (Piece of Mind, 1983)
Revelations (Piece of Mind, 1983)
For the Greater Good of God (A Matter of Life
and Death, 2006)
The Wicker Man (Brave New World, 2000)
Sign of the Cross (The X Factor, 1995)
Flight of Icarus (Piece of Mind, 1983)
Fear of the Dark (Fear of the Dark, 1992)
The Number of the Beast (The Number of the
Beast, 1982)
Iron Maiden (Iron Maiden, 1980)
Rappel:
Hallowed Be Thy Name (The Number of the Beast,
1982)
Run to the Hills (The Number of the Beast,
1982)
The Evil That Men Do (Seventh Son of a Seventh
Son, 1988).
De façon aussi traditionnelle que
l'introduction, la chanson “Always Look
on the Bright Side of Life” met un terme à tout espoir de second rappel.
Mais pas d'inquiétude, IRON MAIDEN n'est pas prêt d'arrêter, manifestement ils
ont encore envie ; ça tombe bien, moi aussi !
Mon calendrier des événements
étaient trop chargé pour que je puisse inscrire ce festival dans mes
prévisions. J'avais donc renoncé, à mon grand désespoir, à revoir Steven à
cette occasion.
Mais, foi de Bélier, une petite
flamme veillait dans mon esprit ; la convergence de plusieurs facteurs
favorables pouvaient me permettre in extremis de me rendre au moins à la
seconde journée, celle où (ô, joie) Steven joue ! N'étant pas féru
d'astrologie, je confesse avoir fortement espéré un alignement favorable de planètes
et autres satellites…
Le premier facteur nécessaire s'est
déroulé conformément à mes vœux ; le décollage à l'heure de mon avion de Barcelone,
suivi d'un bus pas trop lent (quoique) pour rentrer sur Paris avant midi.
Un deuxième facteur restait à
surmonter (mais je nourris volontiers
quelques scrupules à m'en plaindre) ; une grosse fatigue causée par
l'accumulation des derniers jours de travail avec les trois journées de
festivals et un concert … pour surmonter cet écueil, il fallait toute ma
passion de mélomane mais aussi l'envie de retrouver des amis qui avaient prévu
de s'y rendre.
Alors hop ! Ce sera bien le
premier ticket de festival que j'aurai acquis sur place !
Arrivé à 14h15, je me réjouis de
pouvoir garer facilement ma voiture sous un temps ensoleillé et chaud, avec un
petit vent agréable. Tout se déroule comme prévu !
15h00 : ANGE. A cette heure de la journée,
devant la scène il reste un petit angle à l'ombre ; j'arrive à temps pour m'y
placer afin de me ménager après toutes ces émotions. Les conditions sont donc
proches de l'idéal pour revoir ces musiciens français qui m'avaient déjà bien
séduit le mois dernier au Café de la Danse.
Je retrouve donc ChristianDécamps (chant, claviers depuis 1970, seul membre fondateur donc), Tristan Décamps (claviers, voix depuis
1997 et fils du premier), Hassan Hajdi
(guitare depuis 1997), Thierry Sidhoum
(basse depuis 1997), et Benoît Cazzulini
(batterie depuis 2003).
Les textes en français sont
indéniablement un point fort de ce groupe atypique. Les limites vocales de
Christian sont négligeables si l'auditeur veut bien écouter les textes et des
mélodies. De surcroît, Tristan (davantage
discret qu'au café de la Danse) soutient son père avec une voix surprenante
de volume, et de charge émotive.
Une très bonne section rythmique
met en valeur la virtuosité d'Hassan qui exprime avec bonheur son influence notable
de Jimi Hendrix.
Leur prestation en extérieur ne
diffère pas de l'intérieur, et ne peut que confirmer mes premières impressions enthousiastes.
D'ailleurs, le talent d'Hassan Hajdi m'était déjà apparu en extérieur aussi
puisque c'était au RaismesFest (le 9 septembre 2017). J'ai déjà hâte de les
revoir sur la scène du Loreley dans quinze jours, pour leur première prestation
en Allemagne !
PROGRAMME
L'autre est plus précieux que le
temps (Heureux !)
Aujourd'hui c'est la fête chez
l'apprenti-sorcier (Le Cimetière des
arlequins)
Jour de chance pour un poète en
mal de rimes (Heureux !)
Quasimodo (Rêves-parties)
Vu d'un chien (Vu d'un chien)
Capitaine cœur de miel (Guet-apens)
Ces gens-là(reprise de Jacques Brel).
16h30 : THE SELECTER. Voilà un groupe britannique, survivant de l'époque où
le ska faisait dandiner moult rocker en manque d'exotisme dans les années 80.
Encore que, le mot "groupe"
est exagéré puisque seule Pauline Black
est là depuis le début, au chant. Il faut lui reconnaitre une sacrée volonté
puisqu'en 2017, the Selecter sortait un dix-neuvième album, depuis 1980 !
La dame est entourée d'une
respectable section de cuivres et de la section rythmique adéquate. Ces
sonorités de reggae accéléré me rappellent mes propres souvenirs de l'époque
et, au début je trouve cela plutôt sympa… mais ensuite, je finis par me lasser
de ces rythmes un peu trop répétitifs.
Mes oreilles sont devenues trop
exigeantes sans doute ; le prog' s'y est installé au détriment du reste …
Mais bon, ce désintérêt relatif me
permet d'aller me mettre à l'ombre du petit bois dans lequel ont été installés
astucieusement des fontaines et un coin toilette. Au travers des branchages, je
continue à avoir un œil curieux sur la scène et sur le public qui se déhanche.
18H15 : BUZZCOCKS. Encore des survivants britanniques ! …
mais cette fois-ci issus du front punk-rock. Pete Shelley (chant, guitare, depuis 1976), et Steve Diggle (guitare, chant, depuis 1977), sont
désormais entourés de Chris Remington
(basse, depuis 2008) et Danny Farrant
(batterie, depuis 2006). En 2014, est paru "The Way" leur onzième
album depuis 1977.
Voilà du rock qui agite les neurones en cette fin d'après-midi et cela
fait du bien ! Ce rock abrupt n'est pas au gout de nombreux festivaliers qui du
coup vont se mettre à l'ombre, à leur tour. Mais il reste suffisamment
d'amateurs et de curieux pour ovationner comme il se doit ces authentiques
rockers !
Honnêtement j'ignorais leur existence, n'ayant pas particulièrement baigné
dans ce style musical, mais je suis admiratif de leur ténacité et leur démarche
au fil des décennies.
Une belle ovation leur est accordée pour saluer leur départ.
Mon objectif de la soirée approche et irrésistiblement je me positionne
au plus proche de la scène, dès la fin du concert des Buzzcocks ! Solidement
ancré au deuxième rang au centre, légèrement sur la gauche j'attends patiemment
l'arrivée du va-nu-pied.
20h00 : STEVEN WILSON. Le lecteur assidu de mes récits (si tant est qu'il y
en eu un) le sait déjà, mon admiration pour Monsieur Steven Wilson ne faiblit
pas au fil de ses tournées. Bien au contraire, son éclectisme parvient même
toujours à remettre en question mes préférences musicales.
Sa collaboration avec Mickael
Arkerfeld (Opeth, Storm Corrosion)
m'a permis de comprendre et de savoir apprécier les couleurs sombres de ce
death progressif suédois si particulier. Sa collaboration avec Aviv Geffen (Blackfield) ainsi que le port de son t-shirt
au logo d'ABBA ont contribué à ne plus cacher mon même intérêt pour la bonne
musique pop. Sa collaboration avec Tim Bowness (No-Man) m'a réconcilié avec la douceur musicale. Ce raisonnement éclectique
est infini tant le monsieur se complait dans l'exploration de nombreux univers
musicaux avec toutefois une vraie exigence de qualité.
La preuve en est une nouvelle
fois donnée aujourd'hui, puisque quelques jours après avoir convaincu une bonne
part du public franchement metal du Hellfest, Steven participe à ce jeune
festival hétérogène qui se dit "rétro" !
Toutefois, son programme est
audacieux ; il a heurté les oreilles les plus délicates des festivaliers de
Tilloloy avec en introduction musclée "Home
Invasion", titre que j'adore tout particulièrement. Il a encore
traumatisé une bonne part de l'auditoire sur la fin avec un "Vermilloncore" survitaminé, et un "Sleep Together" totalement enivrant
! Je me suis beaucoup amusé à regarder du coin de l'œil les mines effarées et les
âmes égarées autour de moi qui semblaient découvrir l'Animal ! La gestuelle de
Steven a dû en dérouter plus d'un, aussi.
Steven pouvait bien s'excuser de
ne jouer que des titres sombres ou mélancoliques, je en suis pas sûr qu'il ait convaincu
beaucoup de nouveaux adeptes dans ce public ! Bien évidemment, on pouvait s'y
attendre, c'est le titre "Permanating",
arrivé en sixième position, qui a mis tout le monde (ou presque) d'accord !
Pour les admirateurs convaincus
comme moi, et nous étions heureusement quelques-uns, aucun problème, que du
bonheur. Chacun de nous aimerait être le sélectionneur et valoriser un autre
opus. Néanmoins, il faut reconnaitre qu'il a su proposer, pour promouvoir son
œuvre au sein de ce festival, un panel plutôt équilibré, mais fatalement très
restreint, comprenant trois titres de 2017, quatre de 2015, un (seul) de 2013
et deux titres de l'époque Porcupine Tree.
Quant aux musiciens, on se régale
toujours avec Nick Beggs à la basse,
d'une élégance et d'une rigueur technique irréprochable. Adam Holzmann au clavier est aussi étourdissant
dans les mélodies torturées que dans les passages nappés. Steven a eu le tort
d'habituer mes oreilles au grand luxe en 2015 avec la paire Guthrie Govan/Marco
Minnemann dont je ne parviens toujours pas à oublier l'absence, en dépit du
talent d'Alex Hutchings (guitare) et
Craig Blundell (batterie) qui font
bien leur boulot.
Finalement l'ovation finale est
rassurante ; le courant est globalement bien passé ! Gageons que cette
prestation au format festival aura donné envie à (au moins) quelques
festivaliers de se rendre à l'Olympia ce 7 juillet pour assister à un vrai
concert, une soirée avec Monsieur Steven Wilson.
PROGRAMME
Home
Invasion (Hand Cannot Erase, 2015)
Regret #9
(Hand Cannot Erase, 2015)
Pariah (To
the Bone, 2017)
The Sound
of Muzak (Porcupine Tree, In Absentia,
2002)
Refuge (To
the Bone, 2017)
Permanating
(To the Bone, 2017)
Ancestral
(Hand Cannot Erase, 2015)
Vermillioncore
(4½, 2015)
Sleep
Together (Porcupine Tree, Fear of a Blank
Planet, 2007)
The Raven that
refused to sing (TRTRTS, 2013).
22h00 : STING. L'annonce de cette tournée était sans équivoque mais je n'y avais bien
sûr pas prêté attention ; on pouvait lire dans les médias "Sting &
Shaggy : avis de brise jamaïcaine sur les festivals".
En fixant cet azimut, Sting était assuré de séduire la masse du public.
Le pari était peu risqué et de fait une foule immense avait les yeux rivés sur
la scène. Les amateurs du genre balançaient leurs hanches s'imaginant sans
doute passer des vacances sous les tropiques.
En ce qui me concerne, mes craintes se sont vites avérées exactes ; les
sonorités reggae et, disons-le, variété britannique, ont largement plombé le
programme de l'ex-rockeur.
Si je suis resté trois quart d'heure, c'est par curiosité et un peu
aussi par respect pour la carrière de Sting, avec l'espoir de ressentir ne
fut-ce qu'un zeste de folie rock'n'roll. Mais au bout d'un moment, affligé,
j'ai jeté l'éponge ; le corps n'étant plus soutenu par l'esprit, il était temps
d'aller me reposer.
PROGRAMME
Englishman in New York
44/876
Morning Is Coming
Every Little Thing She Does Is Magic (reprise de The Police)
Oh Carolina / We'll Be Together (Shaggy / Sting)
If You Can’t Find Love
Love Is the Seventh Wave
To Love and Be Loved
Message in a Bottle (reprise de The Police)
Fields of Gold
Gotta Get Back My Baby
(…)
Mais il y a toujours un mal pour un bien, puisque sur le chemin d'accès
à la zone de stationnement je rencontre Nick Beggs !! Très accessible et gentil,
il a été capable de supporter le p'tit franchouillard ridicule, incapable de
s'exprimer correctement en anglais. Ma fatigue et mon émotion de le rencontrer
m'ont fait perdre le peu de capacité linguistique dont j'aurais pu/dû disposer…
M'enfin il aura compris toute mon admiration, un p'tit portrait à deux et je le
laisse aller se reposer, sachant que je ferais mieux d'en faire autant.
Je file à la voiture et rentre sans encombre sur Paris …
Par principe je suis plutôt
réticent aux préventes de billets de festival, aussi prestigieuses soient les
précédentes affiches.
D'une part, le festivalier qui
exerce un métier astreignant n'a pas forcément la maîtrise de son calendrier
plusieurs mois à l'avance. Il ne dispose en outre par forcément des moyens de
s'engager financièrement trop longtemps à l'avance ; celui-ci est ainsi lésé
par rapport à un camarade …qui dispose des moyens nécessaires. Cet accès au
loisir à deux vitesses ne me plaît pas. Paradoxalement, c'est le plus à l'aise
financièrement qui paie le moins cher !
D'autre part, les programmateurs
doivent assumer leur choix et proposer cartes sur table un produit que le client
accepte, ou pas, c'est le jeu habituel de l'offre et de la demande.
Cependant, à la différence des
trois précédentes éditions (2015, 16, et 17), dès l'automne dernier j'avais
pris le risque d'opter pour une prévente financièrement intéressante (87 € au
lieu de 137 €, quand-même !), sans connaitre la programmation. Je n'ai
finalement pas regretté le pari, même si l'affiche m'a semblé a priori un peu
moins attrayante que les autres années. Quatre
noms suffisent à animer mon vif intérêt à des degrés divers : le légendaire
britannique Steve Hackett,
l'ébouriffant suédois Pain of Salvation,
le prometteur américain Sons of Apollo
et, dans une moindre mesure, l'éthéré norvégien Gazpacho. Quant au reste de l'affiche, qui me laissait perplexe, je
misais sur la providence pour faire de séduisantes découvertes …
Quoiqu'il en soit, ce festival
est toujours aussi attrayant ; Barcelone est à une heure et demie de vol de
Paris, est desservie par des bus rapides et réguliers, et on peut y trouver
aisément une chambre d'hôtel peu onéreuse. Quant au Poble espanyol, c'est un
endroit particulièrement agréable, idéal pour fraterniser avec d'autres
festivaliers et écouter de la bonne musique dans d'excellentes conditions. La
restauration n'est pas trop onéreuse, les marchandises officielles non plus.
Une qualité supplémentaire est à
souligner : à la différence d'autres festivals, les musiciens se produisent sur
une unique scène. Cette organisation permet au public d'échanger tranquillement
ses premières impressions entre chaque prestation. Elle respecte surtout les
artistes qui peuvent ainsi proposer leur univers à tous sans craindre le
détournement d'un bruyant concurrent. Ici, nous ne sommes pas dans un temple de
la surconsommation sonore, nous sommes dans un auditoire pour mélomanes avertis
!
Allons, je me permets une p'tite observation,
quand même ; contrairement à ce que laisse croire le titre du festival, la
programmation penche au fil des années davantage vers le metal que vers le
prog. Celui qui connait mes préférences musicales serait autorisé à penser que cette
tendance devrait plutôt me réjouir. Bien sûr, tous les styles ont vocation à évoluer et a fortiori le rock progressif
qui s'est toujours nourri de plusieurs univers musicaux.Cependant, je ne suis pas certain que tous les progueux
l'entendent de cette oreille. Les programmateurs serait bien inspirés de se
rappeler que leur festival s'intitule "Be
Prog", parce que le Loreley est un redoutable concurrent dans le
calendrier des festivals d'été, et je sais ne pas être le seul à loucher dessus,
désormais !...
VENDREDI 29 JUIN 2018
L'ouverture des portes à 16h30
permet de constater que les infrastructures restent identiques à l'an dernier
et de découvrir des marchandises à leur échoppe habituelle.
17h15 - 18h00 : PERSEFONE. Ce premier groupe n'a pas eu
long chemin à parcourir puisque ces musiciens sont andorrans. Il est composé de
Toni Mestre Coy (basse,
depuis 2001), Carlos Lozano Quintanilla
(guitare depuis 2001), Miguel Espinoza
(claviers, chœurs depuis 2002), Mark Martins Pia (chant, depuis 2004), Sergi Verdeguer (batterie, depuis 2015) et Filipe Baldaia (guitare, depuis 2016). En 2017, est paru "Aathma", leur cinquième opus.
Mon observation portée sur la programmation de ce festival trouve là sa
première illustration. D'emblée, Persefone exprime manifestement un
death-metal d'une violence saisissante. A entendre les vociférations de Pia, je
peine à m'imaginer dans le cadre d'un rassemblement qui prétend s'adresser aux
progueux. Je n'ai pas su déceler les références au rock progressif dans les
titres proposés.
Mon impression pourrait ne pas se limiter à cet amer constat, en
évaluant le talent des musiciens par exemple, mais je ne serais pas honnête en
le faisant, car j'ai profité de ce cataclysme sonore à la limite de supportable
pour revisiter les lieux, faire le plein de jetons de consommations et discuter
avec d'autres festivaliers.
PROGRAMME
The Great Reality
Stillness Is Timeless
Living Waves
Flying Sea Dragons
Mind as Universe
Aathma: Part III. One With the Light.
18h30 - 19h40: BARONESS. Ces américains ne me semblent
pas davantage constituer une présence justifiée à ce festival puisqu'ils
expriment délibérément un heavy metal stoner. Ils étaient d'ailleurs
présents au Hellfest dimanche dernier et seront présent demain au Download de
Madrid.
Néanmoins, leur musique m'a séduit.
Un gros son, une voix nerveuse mais pas hurlante et tempérée par un chœur
féminin, des accords à la fois mélodiques graves, très énergiques et rapides produisent
une synergie qui emporte rapidement l'auditoire.
John Baizley (guitare, chant, claviers, percussion, depuis 2003), est désormais
entouré de Nick Jost (basse, claviers,
chœurs, depuis 2013), Sebastian Thomson
(batterie, percussion, depuis 2013), et Gina Gleason (guitare, chœurs, depuis 2017). La liste des anciens
membres est désormais plus longue que celle des membres actuels mais souhaitons
à John de stabiliser son projet au plus vite, car ce que j'entends laisse
présager un avenir intéressant.
"Purple", leur quatrième opus est paru en 2015. Leur
discographie est à étudier, même si ce n'est pas le style que je suis venu écouter
aujourd'hui.
PROGRAMME
Take My Bones Away
The Sweetest Curse
March to the Sea
Green Theme
Little Things
Morningstar
If I Have to Wake Up (Would You Stop the Rain?)
Crossroads of Infinity
Shock Me
A Horse Called Golgotha
Chlorine & Wine
Eula
Isak.
20h10 - 21h50 : PAIN OF SALVATION. Je ne le cache pas, voilà enfin mon
premier objectif du festival. Je les avais découverts en première partie
de Dream Theater au Zénith le 7 février 2002, puis revus au RaismesFest le 8
septembre 2007 et revus en première partie d'Opeth au Bataclan le 16 novembre
2011 j'assiste donc aujourd'hui à leur quatrième concert avec envie car après
chacune de leur prestation j'en suis ressorti conquis !
Si le premier opus "Entropia" du groupe suédois est
paru en 1997, en revanche Daniel Gildenlöw
(chant, guitares, multi-instrumentiste) a débuté les fondations du groupe dès
1984. Il s'est entouré peu à peu de ce qui allait devenir Pain of Salvation ; Gustaf
Hielm (basse, chœurs, depuis 1992), Johan
Hallgren (guitare, chœurs, depuis 1997),
Léo Margarit (batterie, percussions,
chœurs, depuis 2007), Daniel "D2" Karlsson (claviers, percussions, chœurs, depuis 2011).
Le dixième opus "In the Passing Light of Day" est
une pure merveille qui tourne plus souvent qu'à son tour sur ma platine.
Il est clair que ce seul groupe
justifie à lui seul ma présence ce samedi au BeProg ! Ce nouveau concert ne me
décevra pas et, si j'en crois ce que j'ai constaté dans la fosse, le public
aura reçu collectivement la première grosse claque de la journée !
Le metal-progressif de ces
scandinaves m'enivre l'esprit de la même manière que celui de ses compatriotes
Leprous. Les énergies, les ruptures de lignes mélodiques, les changements
d'atmosphères et les virtuosités vocales et musicales, sont les ingrédients d'une
tempête d'émotions irrépressibles qui donnent envie de chanter, de danser et de
secouer la boite à poussières au risque de se briser la nuque !
Enorme prestation des comparses
de Gildenlöw qui, doué d'un charisme évident, a emmené avec lui les plus indécis
!
PROGRAMME
Full Throttle Tribe
Reasons
Meaningless
Linoleum
Rope Ends
Beyond the Pale
Kingdom of Loss
Inside Out
Silent Gold
On a Tuesday
The Passing Light of Day.
22h35 - 00h20 : A PERFECT CIRCLE. Là encore je me pose la question de la
légitimité de leur présence à ce festival de rock progressif, a fortiori en
tête d'affiche !! Ces américains, qui proposent du rock davantage alternatif que
progressif, jouissent d'une réputation surtout liée à la présence de Maynard
James Keenan (chant, depuis 1999),
cofondateur du groupe avec Billy Howerdel
(guitare, claviers, chœurs, depuis 1999).
Keenan est en fait connu avant
tout pour être par ailleurs membre du capricieux et désiré TOOL, groupe
légendaire qui rend fou de rage ses admirateurs en tardant toujours à éditer
ses œuvres …
Actuellement, les deux
cofondateurs d'aPC sont entourés de James Iha
(guitare rythmique, claviers, depuis 2003), Matt McJunkins (basse, chœurs, depuis 2010) et Jeff Friedl (batterie, depuis 2011).
Pour ma part, j'étais encore trop
bouleversé par la prestation époustouflante de Pain of Salvation pour
m'immerger dans leur univers sombre et, je le confesse volontiers, hermétique à
mes émotions.
Keenan a délibérément entretenu
son côté mystérieux, voire autiste, en demeurant sur son socle en fond de
scène, constamment dans la pénombre et les fumées. Le public n'aura donc pu distinguer
aucune émotion sur son visage, tout juste aura-t-il pu capter quelques nuances
dans le chant déprimant du monsieur. Pas ou peu de virtuosité de la part des
musiciens qui ont exécuté une musique qui m'a semblé ennuyeuse de bout en bout.
Je suis cependant resté jusqu'à
la fin, davantage pour poursuivre cette douce nuit d'été catalane que par
intérêt musical…
PROGRAMME
Eat the Elephant
Disillusioned
The Hollow
Weak and Powerless
So Long, and Thanks for All the Fish
Rose
Thomas
People Are People (reprise de Depeche
Mode)
Vanishing
The Noose
3 Libras (All Main Courses Mix)
The Contrarian
TalkTalk
Hourglass
The Doomed
Counting Bodies Like Sheep to the
Rhythm of the War Batterie
The Outsider
The Package
Feathers.
ORANSSI PAZAZU est prévu à 00h50.
Or, je me suis levé depuis 3h50 ce matin ; la fatigue ne me permet plus de
supporter davantage d'agression sonore. En effet, la consultation préalable
d'internet me permet de réaliser que la scène va être prise d'assaut par un
groupe finlandais qui propose du "psychedelic-black-metal". Ouille,
sauve qui peut !
Je rentre me coucher, demain est
un autre jour !
SAMEDI 30 JUIN 2018
Après une chaude mais réparatrice
nuit et une balade matinale dans les rue de Barcelone, je ne tarde pas à
retrouver les amis dans la file d'attente pour partager les émotions de la
veille et envisager celles à venir. Sitôt les portes ouvertes, je me positionne
à proximité de la scène car je tiens à être en bonne place pour les prestations
du jour, qui promettent un niveau nettement supérieur à la veille.
17h15 - 18h00 : PLINI. Ce début de cette seconde
journée me recadre dans mes années 80 durant lesquelles je suivais avec passion
ce que l'on appelait les guitares-héros. Plini Roessler-Holgate tente en effet
de dépoussiérer le genre en alliant ses influences avouées telles que John
Petrucci (Dream Theater) ou encore Django Reinhardt, Pat Metheny. Ce que
j'entends me rappelle davantage Joe Satriani, mais peu importe. Le Monsieur
inspire vite le respect tant il maitrise l'instrument. De surcroît, il est
entouré d'un remarquable bassiste ainsi que d'un batteur énergique et efficace.
Après trois mini-albums, il a réalisé un premier opus en 2016 intitulé
"Handmade Cities", suivi d'un nouveau mini-album cette année.
C'est avec une réelle admiration que j'ai écouté ce concert ; néanmoins,
en fin de compte je n'ai pas ressenti le désir de poursuivre l'aventure outre
mesure. Cette virtuosité pourrait à la longue animer un coupable sentiment de
lassitude.
Certains reprochent à tort à Petrucci d'être trop démonstratif alors
qu'il s'inscrit totalement dans les voyages musicaux de son groupe ; j'estime
que ce reproche s'applique davantage à Plini. Cet australien nous a montré
toute l'étendue de son talent, mais sa sensibilité et sa technique ne me touchent
pas particulièrement. Histoire de contexte peut-être ?
PROGRAMME
Salt + Charcoal
Handmade Cities
Other Things
Cascade
Selenium Forest
Electric Sunrise
18h30 - 19h50: GAZPACHO. Je parviens à me placer à la barrière, au premier rang donc, placé
légèrement excentré sur la gauche entre le second guitariste et le chanteur. (Je
garderai cette précieuse place pour le reste de la journée !). Je ne suis
pourtant pas un admirateur absolu de ces norvégiens puisque depuis de
nombreuses années je tente en vain de capter les prétendues bonnes ondes de ce
groupe. Avec "Tick Tock" en 2009, j'avais cru déceler le
frémissement d'intérêt, mais il ne fut toutefois pas suffisant pour
m'enthousiasmer vraiment.
Ce groupe jouit d'une notoriété respectable dans le microcosme progueux
et je me dis que ce festival constitue une belle occasion de réviser mon
appréciation.
Les trois membres fondateurs,
Jon-Arne Vilbo (guitares depuis 1996),
Thomas Andersen (claviers, depuis 1996)
et Jan-Henrik Ohme (chant depuis 1996)
sont entourés de Mikael Krømer (violon,
guitare, depuis 2001), Kristian Torp (basse
2005) et Robert R Johansen (batterie,
percussion entre 2004 et 2009, puis depuis 2017). Leur tournée promeut un
dixième opus qui vient de paraitre "Soyuz (2018)".
Je dois reconnaitre que j'ai été
séduit par ces mélodies envoutantes et par ces musiciens appliqués ; pas au
point de me ruer sur leur discographie toutefois, mais suffisamment pour passer
un bon moment. Leur rock est difficilement définissable, alternant les
atmosphères éthérées et les sons plus ou moins inspirés du rock progressif.
Je ressors de cette prestation un
peu plus intéressé par ce groupe que j'écouterai à l'avenir avec davantage de
bienveillance.
PROGRAMME
Soyuz One
Black Lily
Tick Tock, Part 3
Dream of Stone
Upside Down
Emperor Bespoke
Golem
The Walk, Part 1
The Walk, Part 2
Winter Is Never.
20h20 - 21h50 : SONS OF APOLLO. Beaucoup de rabat-joie contestent trop
systématiquement la sincérité et la viabilité de ce que l'on appelle communément
les "super-groupes", c’est-à-dire ces groupes constitués de
hautes pointures au pédigrée impressionnant. D'autres mélomanes, dont je suis,
demeurent très intéressés, sous réserve toutefois que ces projets ambitieux ne se
résument pas à une démonstration de talents sans âmes !
Même s'il serait prétentieux de
ne se fier qu'à cet aspect, Sons of Apollo impressionne par le curriculum vitae
de ses musiciens d'exception, qu'il m'est arrivé de voir sur scène avec
d'autres groupes ces dernières décennies. Si l'intérêt musical d'un groupe ne
doit pas se jauger à l'aune de ce seul paramètre, en revanche il permet de
prêter un bel a priori avant l'écoute. Une fois n'est pas coutume je crois
opportun rappeler le CV de ces messieurs :
Jeff Scott Soto, 52 ans, fut chanteur au sein de Trans-Siberian
Orchestra, Talisman, Journey, Yngwie Malmsteen, Axel Rudi Pell ;
Billy Sheehan, 65 ans, fut bassiste au sein de Talas, UFO(en 1983, je l'y ai vu !!!), The Winery Dogs, Mr. Big, Steve
Vai, David Lee Roth ;
Mike
Portnoy, 51 ans, fut batteur au
sein de Dream Theater, The
Winery Dogs, Transatlantic, Flying Colors, Neal Morse Band, Adrenaline
Mob, Avenged Sevenfold, ex-Twisted Sister.
Ron "Bumblefoot" Thal, 48 ans, fut guitariste au
sein de d'Art of Anarchy, Guns N' Roses (2006-2014) ;
Derek Sherinian, 51 ans, fut claviériste au sein Dream Theater
(1994-1999), de Black Country
Communion (depuis 2009), Planet X, Alice Cooper, Platypus, Yngwie
Malmsteen, Kiss ;
Leur opus paru l'an dernier "Psychotic Symphony"
(2017), m'avait laissé présager d'une démonstration réjouissante et ce fut le
cas !
Une sonorisation puissante mais audible a magnifié les talents
individuels dans une symphonie de mélodies et de virtuosités ! On ne décèle
aucun égo ; en artistes intelligents, ils sont parvenus à trouver un équilibre
entre les pupitres, chaque musicien peut s'exprimer sans altérer la cohésion du
groupe ! De toute évidence, ils prennent tous beaucoup de plaisir, cela se voit
et le public enthousiaste leur renvoie l'énergie dans un bain de jouvence
collectif et réciproque !
Alors bien sûr, on pourra me faire malicieusement remarquer que cette
musique est aux confins du rock progressif, plus proche du metal que du
progressif. J'en conviens volontiers, mais j'objecte que leur prestation
aujourd'hui est légitimée par les deux convaincantes reprises de Dream Theater,
référence absolue du progmetal !
Les interventions de Portnoy, de Sheehan, de Thal et de Soto m'ont
complétement sidéré, celles de Sherinian dans une moindre mesure. L'alchimie
semble fonctionner entre ces hommes et je reverrai volontiers en concert, dès
que possible !
Cependant au regard du parcours de Mike, insatiable batteur sur
plusieurs projets (…) il est permis d'imaginer que le groupe peinera à se
reformer après la fin de leur tournée … Je me considère donc privilégié d'avoir
pu assister à ce concert de titans.
PROGRAMME
God of the Sun
Signs of the Time
Divine Addiction
Just Let Me Breathe (reprise de Dream Theater)
Labyrinth
Lost in Oblivion
Alive
Opus Maximus
solo de clavier
Lines in the Sand (reprise de Dream Theater)
Coming Home.
22h20 - 00h20 : STEVE HACKETT. Guitariste de GENESIS durant la première
moitié des années 70, il a composé vingt-cinq opus en solo. Je reconnais
humblement avoir tardé à m'intéresser sérieusement à cet univers ; ce n'est pas
la première fois (hélas) que dans mon parcours de mélomane, je détecte
tardivement un artiste… Mais, comme a dit Jésus "Que celui qui
n'a jamais péché jette la première pierre ! ".
L'annonce de l'affiche du festival m'a prédisposé à une étude rédemptrice.
Mieux vaut tard que jamais, n'est-ce pas ! Je me suis procuré notamment l'opus
"Voyage of the Acolyte" dans lequel figure le titre somptueux
"Shadow of the Hierophant". C'est vraiment ce titre, dont j'ai
écouté plusieurs versions (dont une avec Steven Wilson) qui m'a
convaincu d'aller plus loin dans le voyage.
Conscient d'aborder le cas d'une légende vivante que j'ai trop
longtemps ignoré, plus que jamais je me contenterai de faire part de mes modestes
observations.
Le Maître s'est entouré de musiciens de haut
niveau ; Rob TOWNSEND (sax, flute et
percussion),Jonas REINGOLD (basse), Roger KING (claviers), Gary O'TOOLE (batterie, percussion et chœurs)
et Nad SYLVAN (chant).
Le programme est délibérément ancré dans les
années 70 avec pas moins de dix titres sur les douze interprétés, dont sept
titres revisités de Genesis.
Pendant une première partie, il interprète
six titres de sa carrière solo en oubliant les années 90 et 00. A chaque
instant, bien que ne connaissant pas le répertoire du monsieur, je n'ai pu
qu'être épaté par tant de beauté mélodique, de sensibilité et de maîtrise
technique. J'attendais toutefois, inquiet et impatient, l'interprétation du
titre "Shadow of the
Hierophant" que je
n'imaginais pas ne pas entendre ce soir … Pour mon plus grand bonheur, pour
clore cette première partie, nous y avons eu droit, même si ce ne fut
"que" la version d'origine (et non étendue).
Durant la seconde partie, le répertoire de
Genesis (période 1972-1976) revisité m'a replacé dans un territoire mieux connu.
L'auditoire, déjà emporté par le début de concert, fut alors complètement
installé sur un nuage porté par la nostalgie.
Beaucoup, connaissant les paroles,
accompagnèrent l'androgyne et élégant Nad SYLVAN.
Quoiqu'il en soit, soutenus par une
excellente sonorisation et un éclairage chaud et lumineux à la fois, chaque
musicien a contribué magistralement à placer Monsieur Hackett dans un écrin.
Les soli furent évidemment écoutés religieusement et applaudis comme il se
doit.
Comme à l'accoutumée, à la fin du concert chaque
festivalier aurait volontiers assumé la fonction de sélectionneur pour désigner
tel ou autre titre, tant il y a l'embarras du choix dans la carrière du
guitariste, mais le climat est au bonheur d'avoir pu revivre cette période si
prestigieuse !
PROGRAMME
Please Don't Touch (Please Don't Touch!, 1978)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
Behind the Smoke (The Night Siren, 2017)
When the Heart Rules the Mind (GTR song, 1986)
Icarus Ascending (Please Don't Touch!, 1978)
Shadow of the Hierophant (Voyage of the Acolyte, 1975)
Dancing With the Moonlit Knight (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Fountain of Salmacis (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Firth of Fifth (Genesis, Selling England by the Pound, 1973)
The Musical Box (Genesis, Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Genesis, Foxtrot, 1972).
Rappel:
Los Endos (Genesis, A Trick of the Tail, 1976).
BURST est inscrit à 00h50.
Internet m'indique quelques éléments susceptibles de me plaire mais honnêtement
je suis arrivé pas loin du bout de mes capacités physiques et je souhaite me
préserver une marge de manœuvre pour un autre objectif musical le lendemain, à
plus de 1100 km de là !
Donc je quitte ce lieu magique
dans la nuit, à l'instar de nombreux autres festivaliers également rassasiés !
Ce n'était pas la plus belle affiche de ces dernières années, mais je ne
regrette pas d'être venu car Pain of Salvation, Sons of Apollo et Steve Hackett
valaient vraiment le déplacement !!
20h : SLYDIGS. Ces britanniques se
définissent comme un groupe de rock & roll ; cette définition minimaliste
peut sembler prétentieuse sans les avoir entendus. Cependant, après coup je ne
vois pas de raison de leur coller une autre étiquette ; c'est juste du
rock'n'roll après tout en effet, comme disait une de leurs inspirations
manifestes, les Rolling Stones.
Autant dans leur allure que dans leur musique on sent
bien que ces musiciens ont été bercé aux sons des 70's.
Cette impression ne retire rien à leur talent et à
leur état d'esprit. Ils sont enthousiasmants et leur énergie a su capter
l'intérêt des quelque vingt mille paires d'oreilles présentes dans l'arène de
Bercy.
Ce quatuor britannique est composé de Dean FAIRHURST (chant, guitare rythmique), Louis
MENGUY (guitare solo, chœurs), Peter
FLEMING (batterie) et Ben BRESLIN (basse, chœurs).
Le succès recueilli au terme de leur prestation et
leur disponibilité à la fin de la soirée pour vendre et signer leurs mini-Cd's,
augurent d'un engament et d'une carrière durable ; c'est tout ce que l'on peut
souhaiter à ce groupe prometteur !
PROGRAMME(sous
réserve)
How Animal Are You?
Light the Fuse
She's My Rattlesnake
Sleep in the Wind
To Catch a Fading Light
Give It Up, Brother
Electric Love
The Love That Keeps on Giving.
SCORPIONS. Comme Ozzy, en dépit d'une volonté prétendue, Scorpions
ne se sent pas encore vraiment prêt à cesser de faire vibrer les salles. Et
c'est tant mieux, tant que leurs prestations ne frôlent pas trop la parodie. Or,
c'est loin d'être le cas !
Immanquablement, ce concert d'une légende vivante du
hard rock teuton anime en moi un curieux mélange de mélancolie et d'excitation.
Scorpions fait partie de ces groupes qui flattent ma
vanité car il me donne l'impression futile, mais ô combien agréable, que le
temps ne nous affaiblit pas, ou pas trop… Enfin pas encore. Certes, les titres
qui me rendaient dingues dans les 80's ("The Zoo", en particulier) sont maintenant interprétés sur un
tempo plus … adapté aux capacités physiques quelque peu émoussées quoiqu'on en
dise, mais sacré bon sang que ces musiciens sont jouissifs à entendre, à voir
et à revoir ! Personnellement, je ne me lasse pas de participer à leurs fêtes
depuis ce 6 mars 1982 (Hippodrome de
Pantin-tournée Blackout) ; cette soirée aura été mon dixième concert.
Difficile d'imaginer que c'est depuis 1965 que Rudolf Schenker (bientôt 70 ans !) persiste à
nous réjouir avec ses accords, ses refrains mélodiques et ses facéties juvéniles
(guitare fumante, accoutrements
improbables, …) !
Respect aussi pour Klaus Meine, le fidèle compagnon depuis 1969 ; un Bercy plein à craquer,
toutes générations confondues, a chanté avec lui comme pour le soutenir, et
surtout pour se souvenir. Qu'il est réjouissant d'entendre la voix si
reconnaissable de ce septuagénaire, même si parfois il lui arrive de prendre
l'octave en dessous par précaution (pas
aussi souvent qu'Ozzy, toutefois !).
Matthias Jabs,
qui avait eu la très lourde de tâche de remplacer l'irremplaçable virtuose Uli
Jon Roth en 1979, a su s'imposer comme guitariste soliste. Par ailleurs
toujours aussi beau gosse à 62 ans d'après ma p'tite Fée, ses soli sont abordés
certes différemment de ceux d'Uli mais n'en sont pas moins à la fois mélodiques
et techniques ! Preuve en démontrée une nouvelle fois avec ce magnifique solo
qu'est "Delicate Dance" !
Hormis ce trio soudé ainsi depuis 1979, on retrouve le
p'tit jeune, Paweł Mąciwoda (51 ans)
qui assume depuis 2004 la partie de basse sans éclat mais sans faillir non
plus.
Mais le nouvel arrivé, Mikky Dee (55 ans quand-même) apporte une énergie nouvelle au groupe ;
non pas que James Kottak fut plus calme (loin
de là !!), mais fatalement l'ancien batteur de Motörhead a une réputation à
défendre et ne s'en prive pas ! D'ailleurs, fort élégamment Scorpions a accordé
à son public une fulgurante reprise de "Overkill" donnant ainsi l'occasion à son batteur de présenter
un solo édifiant ! Sa batterie tirée vers le haut par quatre filins, avec une
propulsion imitée par jets de fumigènes vers le sol, lui a permis d'exprimer
toute sa sauvagerie et d'instaurer une forme de dialogue avec le public.
Sur le plan spectacle, la scène est toujours très
colorée ; éclairage lumineux, écrans géants en fond de scène qui diffusent des
images reflétant les textes ou les périodes (telles que les images psyché lors de l'enchaînement de plusieurs
extraits de chansons diverses des 70's).
De la fosse où j'étais positionné, sur le côté droit
de l'avancée de scène, la sonorisation m'a paru impeccable, puissante mais
audible.
L'ambiance fut enthousiaste et le public admiratif mais
respectueux ; pas de bousculade et franchement, à peine remis du Hellfest, je
ne me plaindrai pas de ce calme relatif ! Ma p'tite Fée non plus. Quant à mon
fougueux fils, s'il est toujours prêt et prompt à se lancer dans la moindre
mêlée, il a quand même su apprécier l'univers musical des allemands. Pour lui
ce fut une découverte, et pour moi un bonheur partagé !
Danke shön messieurs, et revenez quand vous voulez !
PROGRAMME
Going
Out With a Bang (Return to Forever)
Make
It Real (Animal Magnetism)
Is
There Anybody There ? (Lovedrive)
The
Zoo (Animal Magnetism)
Coast
to Coast (Lovedrive)
Top
of the Bill / Steamrock Fever / Speedy's Coming / Catch Your Train (succession d'extraits 70's)
We
Built This House (Return to Forever)
Delicate
Dance (avec Ingo Powitzer - MTV unplugged,
live in Athens)
Follow
Your Heart / Eye of the Storm / Send Me an Angel (succession d'extraits en acoustique)
Wind
of Change (Crazy World)
Tease
Me Please Me (Crazy World)
Overkill (reprise de Motörhead suivie d'un solo de
Mikkey Dee)
Blackout (Blackout)
Big
City Nights (Love at First Sting).
Rappel :
Still
Loving You (suivi par un extrait a
capella de "Holiday") (Love at First Sting)