mardi 30 novembre 2021

STEVE HACKETT– Salle Pleyel (Paris 8e) – 30/11/2021.

Ce concert revêt une saveur particulière puisqu'il s'agit du premier ticket acheté avant la pandémie, dont l'évènement avait été maintenu mais reporté. Mon côté parano me portait à m'inquiéter de l'accès, mais finalement un simple passeport vaccinal devait accompagner le sésame désignant des sièges maintenus.

LE CADRE

C'est toujours une grande satisfaction de se rendre à la salle Pleyel, car ce véritable auditorium, est confortable, accueillant et surtout doté d'une acoustique irréprochable. Inaugurée en 1927, dans un style art déco, elle est située dans le 8e arrondissement de Paris, au 252 rue du Faubourg-Saint-Honoré. Plusieurs fois rénovée, elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 3 septembre 2002. Depuis 2016, après onze mois de travaux, la salle Pleyel peut désormais accueillir deux mille personnes assises (voire cinq cents de plus en escamotant les sièges de sa fosse amovible).

L'ouverture des portes à 19h permet à la horde de laisser la fraicheur automnale à l'extérieur. Une moyenne d'âge élevée est trahie par beaucoup de calvities, de poils gris. Cet honorable entourage me rappelle d'ailleurs que je me raserais bien la barbe, histoire de dissiper cette fâcheuse marque du temps !

L'évènement est annoncé complet, mais les places sont numérotées donc aucun stress, nous pénétrons dans l'antre du bonheur, à la fois excités et calmes (si, c'est possible !). Nos sièges sont en fosse, à quelques rangs de la scène, excentrés sur notre droite, du côté de l'emplacement du bassiste. Donc relativement proches des enceintes acoustiques latérales, mais nos craintes à ce sujet seront vite dissipées.

Rappelons brièvement l'essentiel du parcours du Monsieur. En 1971, Steve Hackett remplace Anthony Phillips au sein de Genesis. Il accompagne alors l'âge d'or du groupe anglais. Cependant ses idées artistiques ne sont pas assez reconnues selon lui et les choix des autres l'agacent. Son premier album solo "Voyage of the Acolyte" paraît en 1975. Fin 1976, au terme de l'enregistrement de l'album "Wind and Wuthering" ses petits camarades s'opposent à y intégrer le titre "Inside and Out" qui sera relégué en face B du monoplage "Spot the Pigeon" (13:23) paru en mai 1977. La frustration de Steve s'accentue d'autant plus lorsque ce titre sera joué pendant la tournée suivante … et fera même l'objet d'un magnifique solo de Tony. Il finit par quitter Genesis au terme de la tournée de "Wind and Wuthering", alors que "Seconds Out", l'enregistrement du concert parisien, est en phase de mixage.

Il avait donc 27 ans, il en a maintenant 71 mais ne semble en souffrir en aucune manière. Nous, si. Je confesse ne pas avoir suivi cette carrière, mais j'observe que son 28ème opus, intitulé "Surrender of Silence", paru ce 10 septembre 2021, semble accueilli diversement par la Critique. Pour ma part, je n'ai écouté qu'un titre qui ne m'a pas emballé plus que cela… Mais bon, je ne pense pas être le seul ce soir à me déplacer pour le volet antérieur de sa carrière !

Après une vaine tentative de reformation de Genesis, avortée en 2007, il décide en octobre 2012 de réarranger quelques titres en faisant paraitre "Genesis Revisited II". Constatant le succès recueilli, il décide fort opportunément de continuer à rendre hommage à cette période sur les tournées suivantes. C'est ainsi que j'ai pu le voir en tête d'affiche du Be Prog My Friend festival le 30 juin 2018. Ses complices étaient déjà les même que ce soir, à l'exception du batteur Gary O'Toole.

LE CONCERT [21h10-23h].

Il a toujours su s'entourer de très bons (voire excellents) musiciens pour l'accompagner ; cinq d'entre eux sont avec nous ce soir sur scène : les deux Suédois Nad Sylvan (chant - Agent Of Mercy) et Jonas Reingold (basse – The Flower Kings) ainsi que Roger King (claviers - The Mute Gods), Rob Townsend (saxophone, clarinette, flute) et Craig Blundell (batterie - Steven Wilson, Pendragon, Frost…).

L'acoustique de la salle étant idéale, il restait à l'ingénieur du son à faire son boulot. Et sur ce point aussi la perfection fut au rendez-vous. La sonorisation fut parfaitement équilibrée. De notre place nous aurions pu souffrir du moindre excès, mais la puissance fut relative et chaque pupitre fut respecté.

Pas d'artifice particulier pour cette vaste scène ; aucun écran, ni fond de scène. Deux plateformes relèvent le pupitre des claviers à notre gauche et celui de la batterie à notre droite. L'éclairage m'a paru soigné, même s'il est clair que Steve ne peut rivaliser avec les moyens d'un groupe comme Genesis. En tous cas, il fut suffisant pour mettre en valeur ces artistes ainsi que toute la complexité des atmosphères.

Ce bel écrin nous a permis de participer pleinement à l'invitation aux voyages de ces musiciens talentueux. Steven entretient la communication avec son public ; parfois en français, plus souvent en franglais, ce dont il s'excuse volontiers. Personne ne lui en tiendra rigueur : les anglais faisant cet effort ne sont légions !

Durant une quarantaine de minutes, il nous interprète quelques titres choisis parmi ceux issus de son parcours solitaire. Choix qui écarte totalement quatre décennies (80's 90's 00's 10's). Je me régale sincèrement, même si je connais peu ces titres, exceptés l'immanquable, le sublime "Shadow of the Hierophant", dont il joue ici une version instrumentale et écourtée. L'effet crescendo du final est probablement astucieusement accentué par l’ingénieur de son, car les pédales de basses actionnées par Jonas nous fait vrombir les poumons ! Un pur bonheur auditif !!

On aurait apprécié une première partie de soirée un peu plus longue. Mais la frustration est tempérée par l'assurance d'une seconde partie plus dense encore.

Un entracte d'une demi-heure permet aux mélomanes d'échanger les premières impressions.

Ponctuel, les artistes reviennent pour la suite tant attendue.

Ce volet de la prestation de Monsieur Hackett était le plus attendu par l'auditoire. Et nous ne serons pas déçus. Quelle sensibilité émouvante (touchés mesurés, nuances et notes délicatement distillées), quelle technique remarquable ! On n'est pas dans la démonstration technique et pourtant le virtuose peut montrer toute l'étendue de son talent. Ses bases classiques se mêlent à ses influences de jazz et à ses humeurs éthérées. Evidemment, les mélomanes avertis observent les fameux tapotements -ou "taping" pour les anglicistes- exercice de jazz dont il peut légitiment revendiquer au moins la popularisation ! Un vrai régal pour nos sens … Pour le reste, quelles que soient les regrettables raisons de sa séparation du groupe légendaire, on peut apprécier la capacité de Steve Hackett à réarranger les titres qu'il a coécrits pour Genesis. De nombreux segments font l'objet d'improvisations admirables.

Mais le monsieur est suffisamment intelligent pour laisser ses complices scéniques s'exprimer dès que possible. A commencer par le plus exubérant Rob Townsend, dont les multiples compétences lui permettent d'alterner la clarinette soprano, le saxophone, les flûtes et parfois même des percussions. Ce multi-instrumentiste est issu de l'univers Jazz et cela s'entend. Nous aurons tout particulièrement apprécié le duo avec Steve Hackett lors de "Firth of Fifth".

L'autre duo notable avec Rob fut aussi celui avec le non moins talentueux Jonas Reingold. Ô bien sûr, on pourra prétendre que mon impression était causée par ma proximité visuelle, mais non. Honnêtement, ce son de basse, cette dextérité, cette complexité de jeu, se sont imposés à mes oreilles durant toute la soirée ! Parfois même au détriment du reste, je le confesse volontiers. Même en soutien six cordes, sa présence est perceptible. Impressionnant. Il fallait bien un tel niveau pour arriver au niveau de Mike Rutherford, titulaire du pupitre à la genèse de ces titres.

Quant à la lourde tâche de se substituer à Tony Banks aux claviers, elle incombe à ce brave Roger King qui ne démérite pas non plus. La multitude des accords, des mélodies est interprétée le plus souvent au plus près des originaux, même si quelques écarts n'ont pas échappé aux puristes. En tous cas, ma perception de relatif néophyte fut excellente.

Je revois aujourd'hui Craig Blundell pour la neuvième fois (sept fois au sein de Steven Wilson 2015-18, et une fois au sein de Pendragon, 2014). Il faut croire que son talent est reconnu, car ses recrutements ont toujours été motivés par le remplacement de hautes pointures ! Pourtant, son arrivée au sein de Pendragon avait peiné à me faire oublier la frappe de Scott Higham qui m'avait paru moins brutale et plus subtile. Son arrivée au sein du groupe de Steven Wilson avait peiné à me faire oublier la frappe de Marco Minnemann qui m'avait paru nettement plus inspirée, plus subtile et plus fouillée. Et, là pas d'bol, le voilà devant moi aujourd'hui une fois de plus en comparaison avec un autre illustre batteur, Phil Collins !! C'est franchement injuste, car il ne manque bien évidement pas de qualités à son pupitre ! A l'occasion de ses années Wilson, j'avais fini par l'admettre. Je lui dois donc bien des éloges pour sa prestation de ce soir. Car son style et sa technique semblent adaptés aux rythmes requis par Steve Hackett ; il a su me convaincre encore cette fois de son talent indéniable. Durant l'ensemble du concert il a parfaitement rythmé chacune des atmosphères voulues par le Patron, avec toute la rigueur et toutes les subtilités requises. Cette impression fut confirmée par un solo dantesque qui résuma toute l'étendue de son talent.

Quant à Nad Sylvan, à qui incombe la lourde responsabilité d'assumer les chants, succédant ainsi à Peter Gabriel et Phil Collins, il s'en sort plutôt bien. Son timbre colle parfaitement, en se situant entre les deux titulaires historiques. Cependant, sa tessiture me semble parfois relativement limitée, surtout dans les aigus. Habité par les textes, il est expressif. Mais campé dans sa zone, il me semble toutefois peu mobile et manquer de charisme ; il s'absente souvent pour laisser s'exprimer les segments instrumentaux.

Une belle complicité semble nouer les protagonistes, chacun peut s'épanouir dans son rôle, ce qui dégage une sensation de cohérence. Ce n'est pas une mince observation lorsqu'on mesure toute la densité harmonique des œuvres et son rendu sur scène !

Le public, manifestement constitué de connaisseurs, ne s'y est pas trompé ; les réactions furent à la fois enthousiastes et respectueuses. Les mines ravies des spectateurs répondent à celles des musiciens qui saluent longuement leur public. Indéniablement, nous venons de vivre une grande soirée musicale.

Le concert se sera donc déroulé en deux parties distinctes ; cinq titres tirés de ses opus hors Genesis, puis après l'entracte, les douze titres issus du mythique "Seconds Out" et un treizième inséré juste avant le rappel. Les puristes auront pu déplorer l'absence d'autres titres interprétés durant la tournée ; à l'instar de l'album, il manqua "One for the Vine", "Inside and Out", "In That Quiet Earth", "Eleventh Earl of Mar" et "Knife". Encore un choix artistique frustrant, mais bon, sachons raison garder, ce second acte aura tout de même duré 1h50 ! … et on n'a pas vu le temps passer !!

TITRES
ACTE 1 : hors Genesis.
Clocks - The Angel of Mons (Spectral Mornings, 1979)
Held in the Shadows (Surrender of Silence, 2021)
Every Day (Spectral Mornings, 1979)
The Devil's Cathedral (Surrender of Silence, 2021)
Shadow of the Hierophant (seulement la fin instrumentale, Voyage of the Acolyte, 1975).
ACTE 2 : Seconds Out.
Squonk (A Trick of the Tail, 1976)
The Carpet Crawlers (comprenant le premier couplet qui manquait sur, "Seconds Out") (The Lamb Lies Down on Broadway, 1975)
Robbery, Assault & Battery (A Trick of the Tail, 1976)
Afterglow (Wind and Wuthering, 1976)
Firth of Fifth (comprenant une intro piano, qui manquait sur "Seconds Out"; le pont à la flute traversière jouée au saxophone soprano) (Selling England by the Pound, 1973)
I Know What I Like (In Your Wardrobe)  (comprenant des solos et variations au saxophone, batterie et basse, avec une subtile allusion à "La Marseillaise" de Rouget de Lisle) (Selling England by the Pound, 1973)
The Lamb Lies Down on Broadway (Lamb Lies Down on Broadway, 1975)
The Musical Box (section finale debutant par "She's a Lady") (Nursery Cryme, 1971)
Supper's Ready (Foxtrot, 1972)
The Cinema Show (Selling England by the Pound, 1973)
Aisle of Plenty (Selling England by the Pound, 1973).
RAPPEL
Dance on a Volcano (A Trick of the Tail, 1976)
Solo de batterie de Craig
Los Endos / Slogans / Los Endos (A Trick of the Tail, 1976).

Les mélomanes passionnés s'attardent sur le trottoir, histoire d'atterrir en douceur par ce froid de canard. Allons, une petite descente de l'avenue des Champs Elysées illuminée nous aidera à entretenir une ambiance festive. Ma prochaine étape avec  ce maître de la guitare est déjà inscrite sur mon calendrier, ce sera au festival Night of the Prog de Loreley en juillet 2022. Si tout va bien.



lundi 15 novembre 2021

MOLYBARON – La Boule Noire (Paris 18) – 15/11/2021.

Dégât collatéral de cette maudite pandémie, l'année 2021 n'avait coché qu'un seul concert de metal ; celui de Welcome-X au Triton le 2 juillet dernier ! L'annonce de cet évènement constitue donc une piqûre de rappel bienvenue. La démarche promotionnelle nécessitait dans un premier temps de participer à un tirage au sort pour un nombre d'invitation limitée. N'étant pas particulièrement chanceux aux jeux, j'ai joué, j'ai perdu et renoncé à m'y rendre. Puis le compte Molybaron m'a finalement recontacté pour profiter des places restantes, le seuil ayant été relevé. Ouf, j'ai séché mes larmes et repris l'entrainement pour vivre de nouvelles émotions intenses !

Le seul bémol dans l'histoire, c'est de devoir remonter au Nord de Paris dans cette salle que je n'apprécie guère en termes de sonorisation.

La Boule Noire est une salle de spectacles jouxtant La Cigale, au sein du quartier Montmartre qui regroupe plusieurs autres salles de concert. Elle existe depuis 1822 et tire son nom d'une boule blanche qui surplombait son portique d'entrée ; devenue noire et encrassée, elle donna finalement le nom à l'établissement. D'abord une salle de bal, celle-ci est démolie en 1887 pour être remplacée par La Cigale. Cette dernière a été segmentée en 1905 avec un grand bar sur sa droite ; la Boule Noire n'a donc pas été conçue comme un auditorium. Cependant, d'une capacité d'accueil de 200 personnes, elle constitue désormais un site encore relativement accessible aux groupes en quête de notoriété.

A l'instar de la Maroquinerie, c'est loin d'être mon espace préféré, m'enfin son propriétaire a au moins le mérite de maintenir des concerts attractifs. Celui du Divan du Monde, tout proche, ne peut pas en dire autant.

MOLYBARON [20h55-22h05].

Ce quatuor irlando-français fut cofondé fin décembre 2014 à Paris par Gary Kelly (né à Dublin, guitare et chant, depuis 2014), et Steven Andre (guitare, depuis 2014). Ils sont entourés de Sébastien de Saint-Angel (basse, depuis 2015), et Camille Greneron (batterie, depuis 2019). Pour l'anecdote, l'origine du nom de groupe fut inspiré d’une chanson de Thin Lizzy (Whiskey in the Jar, "I like sleepin', 'specially in my Molly's chamber" et d’une chanson de Mastodon (The Last Baron).

Les textes sont anglophones, mais je ne peux pas en vouloir à ce groupe binational, puisque c'est la langue maternelle du chanteur. Leur premier album, auto-publié et éponyme, est paru en mai 2017. Positivement remarqué lors de nombreuses prestations, la notoriété de Molybaron est vite amplifiée par les réseaux sociaux. Tant et si bien que j'avais déjà hâte de les voir pour la première fois sur la scène du Raismesfest, ce 14 septembre 2019. Leur prestation énergique et convaincante fut pour moi la confirmation qu'il s'agissait d'un groupe à suivre… J'avais immédiatement acquis le premier opus à leur échoppe.

Leur deuxième album, intitulé "The Mutiny", est paru le 21 mai 2021. Leur potentiel semble enfin remarqué puisque le groupe a signé un contrat cette année avec le label Inside Out Music (Sony Music) ; ce qui a abouti à rééditer l'album ce 29 octobre 2021, et à relancer sa promotion. Notamment, donc, avec cette soirée promotionnelle, qui leur permet de remonter sur une scène pour la première fois depuis vingt mois. L'accès, limité aux invités, est matérialisé par un vrai beau ticket, à l'ancienne ! Le fétichiste, nostalgique des tickets traditionnels est absolument ravi !

L'affluence permettra de remplir la salle, mais auparavant nous avons pu nous placer au premier rang, face à l'emplacement du bassiste.

L'acoustique de la salle s'est révélée moins mauvaise que je le craignais. Mes deux précédentes venues ici m'avaient laissé un souvenir médiocre, cependant le son m'a semblé cette fois (un peu trop) puissant mais suffisamment audible pour distinguer les quatre pupitres, à l'exception peut-être du micro qui parut parfois sous-mixé de notre point d'écoute. Les protections auditives m'ont paru devoir s'imposer.

L'éclairage est réduit au périmètre de la scène, ce qui limite un peu la luminosité, mais sans trop d'incidence pour les chasseurs d'images. En conformité avec le thème de "The Mutiny", les teintes rouges sont dominantes. En fond de scène, le nom du groupe s'affiche multicolore sur toute la largeur.

La scène est un peu exiguë mais néanmoins les trois cordes ont pu se mouvoir et intervertir leur positionnement à leur gré.

Les musiciens semblent heureux et impliqués. On sent qu'il règne un climat serein et épanoui, soutenu il est vrai par une phase ascendante de notoriété. Ça aide.

La réaction du public s'en ressent fatalement et l'ambiance est festive. Pour ma part, je ressens particulièrement la puissance jouissive de leur section rythmique présente dans tous les titres. Le bassiste tricote sans cesse, quand le batteur martèle inlassablement un rythme effréné et particulièrement entrainant. Les deux guitares alternent les soli incisifs et nerveux. Le chanteur, qui ne voulait pas l'être au commencement du groupe, chante avec une voix claire, identifiable, éloquente, et rageuse. Les chasseurs d'images dans la fosse peinent à conserver leur cadre tant ça bouge frénétiquement. Faut avouer que cette atmosphère soulage les esprits frustrés de concerts alors que la pandémie perdure.

Comment définir la musique de Molybaron ? Difficile de poser une étiquette (et à quoi bon d'ailleurs) ; pour se faire une idée du cocktail, je pourrais remplir un récipient avec des extraits énergétique de The Almighty, de Audrey Horne, de Rammstein, de Metallica, puis des extraits mélodique de Rush, de Thin Lizzy, de Muse (mais survitaminé) ou encore de Radiohead (mais survitaminé aussi hein !), puis après avoir secoué le tout, on pourrait obtenir un effet équivalent. Mais, la comparaison est difficile car Molybaron a trouvé un son qui lui est bien particulier.

Les titres concis et nerveux s'enchainent avec peu de répit, si bien que la fin nous semble prématurée. Et elle l'est, puisque la prestation n'aura pas excédé 70 minutes. Certes, c'est un concert gratuit, mais quand même, on aurait apprécié davantage de titres, quitte à interpréter des reprises…

Douze titres ont été délivrés ce soir (davantage si on compte le rappel bonus) ; huit issus de "The Mutiny" et quatre de "Molybaron".

PROGRAMME
Animals (The Mutiny, 2021)
Twenty Four Hours (The Mutiny, 2021)
Fear Is Better Business Than Love (Molybaron, 2017)
Prosperity Gospel (The Mutiny, 2021)
Amongst The Boys And The Dead Flowers (The Mutiny, 2021)
Moly (Molybaron, 2017)
Let's Die Together (Molybaron, 2017)
Lighthouse (The Mutiny, 2021)
Something For The Pain (The Mutiny, 2021)
Slave To The Algorythm (The Mutiny, 2021)
RAPPEL :
Lucifer (The Mutiny, 2021)
Incognito (Molybaron, 2017)
RAPPEL :
Animals (The Mutiny, 2021) (bis)
…. (…)

Voilà une superbe soirée dont nous avions tous bien besoin ! Les musiciens se rendent disponibles à l'échoppe, dans une joyeuse pagaille dont je ne cherche pas à m'approcher ; j'ai déjà les deux CD et j'apprends que le t-shirt qui m'aurait intéressé est épuisé ! Tant mieux pour eux. De toute façon, j'aurais préféré qu'il soit floqué pour l'événement, à défaut de la tournée… Je me prends juste une mousse que je porte à leur santé ; ils le méritent bien.