RUSH persiste, hélas, à
contourner la France. Alors, en vieil admirateur, fidèle quoique aigri par le
mépris de mes idoles, je me suis de nouveau résigné à me déplacer pour les voir
à Londres. Mais, cette fois, je me suis fait accompagner, histoire de
confronter mes impressions.
C'est ainsi que Loulou,
fraîchement convertie, a consenti à venir vérifier le talent des trois
musiciens canadiens. C'est donc conjointement avec cette dame de cœur que je
rédige ce récit.
En ce jour de pluie incessante,
nous nous rendons donc sur le site de l'Arena O². Loulou découvre, les yeux
écarquillés, la structure du bâtiment.
LOULOU : - C'est superbe ! Vite une photo pour immortaliser notre visite !
PATTREE : - scrongneugneu par cette pluie, poser devant la porte ! Enfin, si
tu y tiens !
Après un petit diner dans un des
resto italien de la rotonde commerçante, nous montrons patte blanche à
l'entrée. Le temps de commander une bière pour entretenir la bonne humeur et
nous nous engouffrons dans l'antre.
LOULOU : - Cela semble aussi grand que Bercy, non ?
PATTREE : - La capacité théorique est supérieure à notre POPB, mais la fosse est
garnie de rangées de sièges, sans doute pour ménager les vieux admirateurs de
ces dinosaures !
Le concert était prévu pour
19h30, il débute avec un léger retard vers 19h50. Un nouveau court-métrage
humoristique prépare le public au concert. Sans doute drôle pour les
anglophones confirmés, nous nous contentons de regarder les images, avec
l'impatience de passer à l'essentiel. Immédiatement, nous constatons la perfection
de la sonorisation : puissante, audible, chaque instrument se fait entendre
avec bonheur. Pas besoin de protection auditive !
Les reportages lus sur la tournée
débutée en Amérique avaient déjà dévoilé le programme, focalisé sur les années
80, et la participation d'un ensemble de cordes. Effectivement, la première
partie débute avec sept titres de cette période, les deux titres suivant
débordent sur le début des années 90 !
PATTREE : - pour ma part ce choix est un bonheur qui me rappelle ma présence à
leurs concerts de 1988 et 1992 ! Cette période avait permis au groupe de
valoriser les claviers alliés à leur musique déjà bien axée sur le rock
progressif. Ce virage un peu plus « pop » n'empêche pas à nos gaillards de
faire valoir leurs talents de multi-instrumentistes. Certaines nappes de
claviers sont préenregistrées, Mais Geddy Lee persiste à mettre un point
d’honneur à maîtriser au maximum l’interprétation de ses compositions. Il n’est
donc pas rare de le voir chanter, jouer de la basse et actionner les pédales
pour enrober le tout. Alex n’est pas
en reste intervenant au clavier notamment sur The Garden.
LOULOU : - Tout d'abord je tiens à préciser que, en ce qui me concerne, devoir
traverser la manche pour assister au concert de Rush est loin d'être une
"résignation", c’est même tout le contraire ! Cela ajoute un
"plus" indéniable à l'évènement. Qui plus est, dans ce lieu
magnifique qu'est l'Arena O² !
C'est donc avec enthousiasme et une impatience nourrie par plusieurs
mois d'attente que j'entre dans cette salle, pressée de découvrir ce groupe
mythique que je ne connais que depuis un an environ. J'ai fais le choix de ne
pas regarder de vidéo avant le jour J, pour me donner toutes les chances
d'éprouver le Grand Frisson !"
Je suis quand même un peu étonnée par le fait que la fosse soit occupée
par des sièges, je pense qu'un concert de Rush devrait pouvoir s'écouter
debout. Cela dit nous sommes extrêmement bien placés, juste en face de la
scène, et PatTree a amené ses jumelles !! Je constate avec bonheur que le son
est très bon, parfaitement équilibré, un concert sans bouchon dans les
oreilles, c'est le top !
Je dois confesser que j'ai une petite préférence pour leur discographie
des années 70 et 90, et qu'à part Subdivisions et The Analog Kid, je n'ai pas
été aussi enthousiasmée que PatTree quant au choix des titres. Mais quel
bonheur d'entendre Bravado que j'adore, et Where's My Thing? qui sont un pur
bonheur en live !
Cette première partie qui s'achève sur Far Cry (que j'aime beaucoup) me
laisse malgré tout sur le cul si vous me permettez l'expression, je suis sonnée
par ce premier contact, je réalise que l'heure est passée à une vitesse folle, preuve
du plaisir et de l'émotion ressentis !
Au bout d'une heure, la première
partie se termine. Émerveillés par tant de maîtrise, il faut cependant se lever
pour affronter les longues files d'attente derrières les buveurs de bière
pressés de vider leur vessie bien pleine !
LOULOU : - Et oui...la bière c'est diurétique, et c'est avec anxiété que j'ai
regardé le début du second court métrage sans PatTree à mes côtés puisqu'il
était encore en train d'attendre son tour au pipi-room...
La seconde partie débute avec la
suite du cout-métrage, puis « caravan » enchante nos oreilles avec d'autant
plus de bonheur que le fameux ensemble de cordes est bel est bien présent ;
cinq violons et deux violoncelles ! Ces musiciens invités sont agréables à
entendre et à regarder : ils vivent pleinement la musique et s'impliquent complètement
dans les titres qui s'enchainent alors. Les titres du nouvel album mais aussi
des titres plus anciens se marient à merveille avec ces sonorités nobles. Même
le titre sacré "YYZ" a magnifié par cet apport !
LOULOU : - Pour ma part, j'ai eu une préférence pour la seconde partie du concert.
Quel choix judicieux que d'entamer cette seconde partie avec Caravan ! J'ai
bien aimé leur dernier album, mais bien aimé seulement...et je réalise que
c'est un vrai bonheur en live, un peu comme s'il prenait toute sa dimension sur
scène ! The Garden me file la chair de poule, que d'émotions ! Quant à YYZ, c'est
carrément jouissif ! Encore un choix judicieux que de terminer cette seconde
partie par The Spirit of Radio, sauf que c'est si bon que je suis déçue que ce
soit déjà terminé... Quant à l'ensemble de cordes, c'était aussi agréable à
regarder qu'à entendre, pfffff...que c'était beau !!
Pour le rappel, on revient au
trio de base pour des titres qui font le bonheur de la foule d'admirateurs !
Alex Lifeson et Gedy Lee (60 ans
tous les deux, cet été) semblent encore plein d'enthousiasme et prêt à revenir
pour de nouvelles tournées ; on ne demande que cela ! Neil Peart (qui aura 61
ans en septembre) nous émerveille toujours par son talent, comme à son
habitude, mais cette fois il a souhaité répartir son temps de soliste sur
plusieurs titres. Je ne m'en plains pas !
LOULOU : -Le rappel est un vrai bonheur pour mes oreilles, bon Dieu comme je suis
contente d'être là, d'avoir eu la chance de les connaitre et de les écouter en
live !!
Quel groupe fabuleux, ces trois gars, dont PatTree m'a un peu raconté
le parcours, m’impressionnent.
Geddy Lee est remarquable avec son talent, sa voix, son look (qui
pourrait dire qu'il a la soixantaine en le voyant aussi svelte !)
Quant à Neil Peart, je ne cesse de l'observer avec les jumelles, il est
fascinant, entouré de sa batterie monumentale! Quelle dextérité, c'est un
monstre, pas étonnant qu'il ait inspiré tant de batteurs !
2h40 d'images et de sons qui
s’entrechoquent encore dans la tête lorsque, béats, nous nous nous résignons à
suivre l’immense foule d’admirateurs rassasiés pour quitter le site du bonheur.
Une soirée comme celle-ci a un goût de reviens-y, assurément !
programme :
Partie 1 :
Subdivisions
The Big
Money
Force Ten
Grand
Designs
The Body
Electric
Territories
The Analog
Kid
Bravado
Where's My
Thing?
Incluant solo de batterie
Far Cry
Partie 2 : (avec
le "Clockwork Angels String Ensemble")
Caravan
Clockwork
Angels
The
Anarchist
Carnies
The
Wreckers
Headlong
Flight
Incluant
solo de batterie
Halo Effect
solo de
guitare
Seven
Cities of Gold
The Garden
Manhattan
Project
Solo de
batterie
(The
Percussor)
Red Sector
A
YYZ
The Spirit
of Radio
(sans le
"String Ensemble")
Rappel :
Tom Sawyer
2112 Part
I: Overture
2112 Part
II: The Temples of Syrinx
2112 Part VII: Grand Finale
LOULOU : - Je veux ajouter que j'ai particulièrement aimé les lights et les
projections sur l'écran derrière la scène, utilisant des couleurs très vives et
acidulées, cela ajoutait une touche de gaieté à l'ensemble...bref tout était bon,
beau, réussi, un pur régal ! En souvenir de ce magnifique concert, voici
quelques-uns de mes modestes clichés...
Une chose m'a beaucoup déçue
cependant ... Qu'ils n'aient pas joué La Villa Strangiato ! Cela faisait des
semaines que je pratiquais la méthode Coué en me disant "ils vont la
jouer, ils vont la jouer, ils vont la jouer..."
Ben non, ça n'a pas marché ils l'ont pas jouée et c'est pas juste !
NA !!
PATTREE : - il faut reconnaître que c'est frustrant, puisque YYZ, The spirit of the
radio et Temple of Syrinx se maintiennent pourtant ... mais bon il faut bien
qu'ils fassent des choix ...