vendredi 1 juillet 2016

BE PROG MY FRIEND FESTIVAL à BARCELONE - Poble Espagnol – 01 et 02/07/2016



"Imagine que Steven Wilson soit à l'affiche l'année prochaine !" Cette réflexion nous est venue en quittant l'édition 2015.
L'affiche de cette troisième édition est au-delà de ce que nous aurions imaginé, car non seulement Steven est bien prévu mais de surcroit il est en tête d'affiche ! Opeth, Magma et Pineapple Thief sont pour nous un bonus incroyable ; impossible de rater l'évènement qui se tient désormais sur deux jours.

Ravis de retrouver Barcelone, son soleil, sa chaleur, son cadre. La ville est belle et propre, ses transports pratiques et efficaces (des métros qui circulent tard, voire toute la nuit le samedi !). On s'y sent bien. Ravis de retrouver également le Poble Espagnol qui surplombe la cité.
Et puis ravis surtout de retrouver cette splendide cour qui contribue à animer une atmosphère de fête estivale entre mélomanes de tous pays, et facilite les rencontres, une mousse bien fraiche à la main ! Dans ce cadre superbe, nous retrouvons quelques amis, faisons connaissances avec d'autres, mais nous savons que nous sommes des privilégiés et que beaucoup d'autres amis absents aimeraient nous accompagner.
La restauration n'est pas excessive ; 3€ pour une petite bière, 5€ le hot-dog amélioré (hmmmmm quelle bonne idée d'ajouter ces copeaux de bacon !)
Pour ajouter à notre bonne humeur, l'organisation a pris de bonnes décisions. L'usage du kiosque étriqué l'an dernier par les groupes moins connus était ridicule et mal adapté pour les artistes. Cette fois, seule la grande scène est utilisée les deux jours, les groupes moins connus s'expriment désormais la veille, vendredi ; tous les groupes, quel que soit leur notoriété, bénéficient tous ainsi du même espace d'expression. Une mesure de bon-sens.
Autre bienfait : Le passage des artistes est entrecoupé de pauses bienvenues d'une vingtaine de minutes : RIEN A VOIR, DONC, AVEC LA MOULINETTE DES FASTFOOD hélas trop fréquents dans les festivals !!!
Le kiosque est désormais réservé à la vente des produits dérivés. Et cette bonne idée permet en outre à la file d'attente de ne rien perdre du spectacle !
La sonorisation des artistes m'a paru quasi excellente durant tout le festival. Parfois, nous avons pu déplorer un petit excès de basse (surtout lors de Pineapple Thief), mais on s'accommode plus ou moins de ce problème récurrent en fonction des groupes. L'excellence des équilibres sonores fut atteinte par le concert de Wilson !
On a toutefois souvent regretté qu'entre les groupes une musique assourdissante empêche les mélomanes d'échanger sereinement leurs impressions, surtout le vendredi car le niveau sonore fut notoirement baissé le lendemain !

VENDREDI 1er JUILLET

EXXASENS : 17h30 – 18h20. Nous sommes arrivés décontractés, un peu trop peut-être car nous n'assistons qu'aux cinq dernières minutes. Pourtant suffisantes pour ressentir une impression positive et nourrir le regret de ne pas avoir pressé notre allure. Ce "Back to Earth" fait bigrement penser à du Mogwai, et c'est vraiment très bon !
Le public est encore clairsemé en ce début d'édition mais il semble globalement satisfait de ce premier groupe barcelonais.

PROGRAMME
Supernova
My Hands Are Planets
Hugeness
Bright Side of the Moon
Rocket to the Sky
Your Dreams Are My Dreams
Eleven Miles
Saturn
Back to Earth.

OBSIDIAN KINGDOM : 18h40 – 19h40. Eux aussi sont barcelonais. De nombreux passages intéressants aux sonorités surprenantes, alternent avec d'autres un peu plus pénibles, notamment lors de l'usage de voix rugueuses. Ils ne m'auront pas laissé un souvenir impérissable ; en fait, j'aurais préféré qu'ils passent avant leur compatriote …

PROGRAMME
The Kandinsky Group
Darkness
Last of the Light
10th April
Haunts of the Underworld
Endless Wall
The Polyarnik
A Year With No Summer
Black Swan
Away / Absent.


Le public s'étoffe, sans doute à la faveur de la fin des horaires de travail.


IAMTHEMORNING : 20h00 – 21h00. Voilà le premier groupe que j'attendais avec une vraie curiosité alimentée par quelques visionnages sur youtube. (J'avais ainsi appris que pour leur dernier opus "Lighthouse", ils ont été accompagnés de pointures telles que Mariusz Duda et Colin Edwin.) Ces russes, la chanteuse Marjana Semkina et le pianiste Gleb Kolyadin, sont accompagnés sur scène d'un violoncelliste et d'un violoniste.
A priori surpris en découvrant ces airs calmes, mélodiques et envoutants. La voix douce de Marjana est assurément l'attrait principal de leur musique mélancolique. Mais son élégance, son expressivité et sa fausse naïveté contribuent aussi à son charme. Pas laide du tout, ce qui ne gâche rien !
Elle parait bouleversée par l'accueil du public pour son premier concert en Espagne. Elle s'excuse de ne pas chanter l'amour et les jolies fleurs mais plutôt la mélancolie qui semble hanter son esprit, prétextant qu'il "n'y a pas souvent l'occasion de se réjouir en Russie" (et pan dans les dents de Vladimir).
Je ne peux m'empêcher de penser à Kate Bush par moment.
Bref, avec mon entourage nous sommes séduits. Ovation méritée.

PROGRAMME
Clear Clearer
Too Many Years
5/4
KOS
Chalk And Coal.


AGENT FRESCO : 21h25– 22h25. Ces islandais animaient également une forte curiosité de ma part, après avoir testé leur musique sur youtube.
C'est bien pêchu et je retrouve ces passages à la fois mélodiques et énergiques qui me rappellent agréablement les norvégiens Leprous. Mais bon, est-ce dû à cette comparaison, finalement je ne peux pas dire que j'aurai été emporté par un irrésistible élan d'enthousiasme débordant. Le titre "Dark Water" reste toutefois un moment fort du concert.
Le public leur accorde la première véritable grande ovation de la journée.

PROGRAMME
Anemoi
He Is Listening
Howls
Destrier
Pyre
Implosions
A Long Time Listening
See Hell
Angst
Dark Water
Eyes of a Cloud Catcher
The Autumn Red.


THE PINEAPPLE THIEF : 22h50 – 00h00. Parmi les quatre groupes qui ont motivé notre venue en Catalogne, figure bien entendu ces sympathiques voleurs d'ananas ! Je les avais déjà vus trois fois depuis 2012 mais toujours dans des petites salles. Cette fois ils nous semblent en peu perdus sur la grande scène et en tête d'affiche du premier jour. Ils paraissent avoir du mal à occuper l'espace.
Leur musique est toujours aussi envoutante, très mélodique et mélancolique mais je ne parviens pas à ressentir l'intimité qui se dégageait de leurs précédents concerts…
Un manque de complicité a été ressenti pendant tout le concert (peu d'échange), jusqu'au salut final qu'ils envoient vite-fait-bien-fait au public dans la foulée de la dernière note.
Que le lecteur ne se méprenne pas ; ce fut un très bon concert. Il manquait juste une âme.
Le public les a applaudit mais sans enthousiasme débordant. Pas de rappel, donc.
Et puis un peu déçu par l'absence de Gavin Harrission à la batterie que j'avais eu la naïveté d'espérer voir compte tenu de sa contribution au prochain opus du groupe… Pas d'invité surprise non plus pour clore cette première soirée.

PROGRAMME
What Have We Sown? (Intro)
Wake Up the Dead (Someone Here Is Missing)
Alone at Sea (Magnolia)
The One You Left to Die (Magnolia)
All the Wars (All the Wars)
Magnolia (Magnolia)
Simple as That (Magnolia)
Sense of Fear (Magnolia)
Remember Us (Variations on a Dream)
Reaching Out (All the Wars)
Snowdrops (Little Man)
Nothing at Best (Someone Here Is Missing).
.

SAMEDI 2 JUILLET

Cette fois nous sommes dans l'enceinte avant le début des concerts ; tant mieux ça nous laisse le temps de savourer une bonne mousse, bienvenue après cette maudite montée vers le Poble.

ANNEKE VAN GIERSBERGEN : 16h30 – 17h20. Mon intérêt pour les belles voix m'incite à prêter une attention toute particulière au passage d'Anneke sur la scène du BeProg, même si je n'ai jamais vraiment complètement été séduit par son répertoire.
Effectivement la Belle a une superbe voix, à la fois douce, chaude et énergique. Son charisme est très fort et elle se permet même de se plaindre, en tant que batave, de la chaleur barcelonaise ; il est vrai que le soleil la tape en pleine face !
La musique nous étonne par sa force à laquelle elle m'avait peu habitué. Autre bonne surprise, c'est l'apport d'une seconde très bonne chanteuse (ce qui évite mon agacement d'entendre une bande sons dont trop d'artistes ont tendance à abuser).
Elle emprunte au répertoire de ses précédentes expériences musicales, dont Ayreon et The Gathering. Bref c'est bon, carré, efficace … Mais la malheureuse souffre de ma comparaison avec sa compatriote Floor Jansen à laquelle je ne peux m'empêcher de penser dès que j'entends une voix féminine dans le métal (non, pas taper !).
Belle ovation du public, en tous cas et c'est mérité !

PROGRAMME

Endless Sea
Heart of Amsterdam
Brightest Light
The Storm
Isis and Osiris (reprise de Ayreon)
Witnesses (reprise de Agua de Annique)
Strange Machines (reprise de The Gathering)
Fallout (reprise de Devin Townsend Project)
Shores of India.


BETWEEN THE BURIED AND ME : 17h50 – 18h50. Alors eux, j'avais déjà été contraint de les subir en septembre dernier car ils accompagnaient Haken en tournée. Mais il se trouve que je n'accroche pas du tout aux vociférations gratuites du hurleur.
C'est très dommage car leur musique est très souvent séduisante. Mais désolé la voix m'insupporte. C'est juste rédhibitoire.

PROGRAMME
The Coma Machine
Informal Gluttony
Extremophile Elite
The Ectopic Stroll
Telos
Bloom
Selkies: The Endless Obsession.


MAGMA : 19h20 – 20h20. Le groupe tarde à débuter le programme, sans doute pour satisfaire leur exigence sur la sonorisation ; le son s'avère pourtant excellent.
Je savoure tout particulièrement la virtuosité de Philippe Bussonnet à la basse !
Tout est exécuté impeccablement, cadré par l'implacable frappe de Christian Vander, accompagnée des percussions de Benoit Alziary.
Comme d'habitude, la spirale musicale des instruments et des voix envoute la large partie du public qui a su trouver "la porte" comme dirait l'ami Robert.
Faute d'avoir tardé à débuter, Magma se voit contraint à modifier la fin du programme pour respecter le temps imparti. Mais, en ce qui me concerne, ce petit désagrément me permet d'écouter des airs moins connus.
Pas peu fier de voir ce groupe français défendre sa légende devant un public très cosmopolite, pour la première fois sur la scène barcelonaise.
Très belle ovation d'un public conquis par cette musique si atypique ! Cocorico !

PROGRAMME
THEUSZ HAMTAAHK
ZOMBIES
KOBAÏA.


OPETH : 20h50 – 22h50. A l'instar d'autres paradoxes qui façonnent mon personnage complexe, j'en conviens aisément, ma dévotion pour Opeth est encore une source de perplexité. En tant que grand défenseur de l'art vocal, du chant mélodique clair et lumineux, c'est pourtant ainsi, au fil de mes découvertes initiées par la production de Steven Wilson, j'ai commencé par admirer les titres aux chants clairs et puis, petit à petit, j'ai fini par comprendre et apprécier (non sans peine, je le souligne) les voix gutturales. Ou plutôt celle de Michael en particulier. Car il me semble (impression subjective sans doute) qu'il n'abuse pas de l'exercice. Je ne cesse de m'étonner de sa maitrise des tonalités.

Ce soir ne fait pas exception, je préfère toujours la partie du répertoire favorisant les voix claires, d'autant plus que Michael chante merveilleusement bien. Pourtant, la plupart des titres comportent de larges plages de ses grognements. Cela ne m'a pas empêché de me délecter de ces alternances musicales, tantôt d'une violence inouïe et tantôt d'une délicatesse étourdissante ! Favorisé par un son puissant mais précis, mes muscles n'ont cessé de fonctionner tout seuls, tels ceux d'un épileptique !

Et puis, comment ne pas s'amuser de son humour ! Parfois aux dépends de son techniciens, parfois aux dépends de son guitariste solo Fredrik Åkesson, voire de lui-même !! Il est particulièrement à l'aise avec son public avec lequel le respect est réciproque. En l'occurrence, il pousse ce soir Martin Mendez, son bassiste né en Uruguay, à venir bredouiller quelques mots face au public catalan qui apprécie quand même le geste (mais je ne suis pas certain que Mickael ait saisi la particularité catalane).
Le batteur Martin Axenrot s'est montré parfait pour cadrer l'ensemble, pendant que le clavier Joakim Svalberg nappait les atmosphères avec bonheur.

Autant dire que je n'ai pas vu passer les deux heures avec ces suédois ! Ces mecs ont la classe et le talent ! J'ai adoré leur septième concert depuis 2008, et j'en redemande !!!

PROGRAMME
Cusp of Eternity (Pale Communion)
The Devil's Orchard (Heritage)
The Leper Affinity (Blackwater Park)
Godhead's Lament (Still Life)
To Rid the Disease (Damnation)
I Feel the Dark (Heritage)
Heir Apparent (Watershed)
Demon of the Fall (My Arms, Your Hearse)
The Grand Conjuration (Ghost Reveries)
Deliverance (Deliverance).

STEVEN WILSON : 23h20– 01h20. Je le relatais en préambule du récit, la venue du maître s'imposait, d'autant plus que HCE et 4,5 ont fait l'objet d'une large tournée promotionnelle à l'issue de laquelle il a encore acquis de l'assurance.
Pour ma part, je me surprends à constater que j'assiste à son cinquième concert de cette tournée ! Je n'ai jamais suivi un artiste de cette façon ! Il m'a poussé à sillonner la France, la Belgique et l'Espagne. Cerise sur le gâteau, en dépit d'un public nombreux, (la cour est pleine comme un œuf) nous parvenons à nous placer dans les premiers rangs ; si bien que même ma petite Fée pouvait tout voir de la scène !
Le va-nu-pied est donc venu une nouvelle fois fouler le sol catalan et accroitre encore sa notoriété grâce à ce festival qui est en passe de devenir légendaire. Au regard du nombre de t-shirts à la gloire de ses œuvres, on peut estimer sans risque que la majorité lui est acquise, et pourtant beaucoup semblent avoir découvert ce soir la force de séduction de cette musiques enivrante ! Plusieurs interlocuteurs me confessaient le découvrir ce soir, tous ont reçu une claque magistrale ; sans cynisme aucun je m'en réjouis !
Que dire ou répéter d'un tel spectacle ? Certes le programme aura peu différé sur ces cinq concerts mais, si cet apparent immobilisme m'aurait profondément agacé de la part d'autres musiciens, en revanche avec Steven on ne peut pas s'ennuyer. D'abord parce Steven accorde toujours une part (plus ou moins importante selon son humeur) à l'improvisation, à la sienne, ou à celle de ses partenaires.
Le bassiste Nick Beggs est décidément beaucoup moins extravagant qu'à ses débuts dans le groupe, mais il assure toujours sa part de base rythmique et de chœurs aigus très justes. Paradoxe toujours amusant entre la tonalité de ses cordes vocales et celle des cordes de sa basse !! Quel talent !
Aux claviers, Adam Holzman très humble et discret et pourtant si essentiel ! Ses interventions musicales sont toujours délicates et idéalement délivrées ! Il est celui qui me semble le plus en osmose avec Steven (mais ce n'est que mon impression), qui d'ailleurs le laisse errer dans de belles improvisations, sans que jamais il n'en abuse. Juste exquis.
Au risque de choquer et d'agacer certains de mes lecteurs, je persiste à déplorer le départ du batteur Marco Minnemann et du prodigieux guitariste Guthrie Govan, car Craig Blundell et Dave Kilminster assurent leur fonction mais sans le talent et l'âme des deux précédents. Voilà, c'est mon ressenti, je fais peut-être une fixation. Dave c'est planté sur le premier solo important qu'il avait à produire ; ça peut arriver bien sûr, mais cela conforte mon impression qu'il récite une partie qui n'est pas la sienne et qu'il a bien du mal à réaliser aussi bien que son créateur Guthrie. Néanmoins, le reste du concert il a su nous faire vibrer avec ses chants de guitare et ma foi je lui reconnais toutefois un talent certain.
Steven quant à lui prend encore et toujours davantage d'aisance avec son public. Je le disais déjà au fil de mes précédents récits, mais ce soir il m'a encore semblé monter d'un cran. Une somme de petits détails qui montrent son épanouissement personnel ; il parle davantage de choses et d'autres (ce soir il raillait les supporteurs de football, il rend un hommage appuyé à David Bowie et Prince, il feint l'homme modeste en tentant de dévaloriser son répertoire, ect…). Sa gestuelle est moins crispée qu'à ses débuts et il invite désormais le public à battre des mains sur une cadence qu'il sait lui imposer …
Comme d'habitude, au fil du concert il montre l'étendue de ses talents : il exécute beaucoup de solos de guitare (d'ailleurs j'avais souvent l'impression qu'il soutenait les solos incertains de Dave), va s'asseoir à son instrument préféré le mellotron ou prend la basse.
Ajoutez à cette soirée délicieuse une sonorisation souvent surprenante ; certains sons venant dans notre dos ! L'espace était un écrin sonore pour notre Maître de cérémonie.
Hormis HCE, nous avons eu droit à quatre reprises de feu Porcupine Tree (je vous ferai grâce de mes états d'âmes sur cette disparition prématurée, ce n'est pas le sujet).
Allez un petit regret tout de même ; Ninet Tayeb n'étant pas présente, nous avons dû subir une bande son à sa place.
Voilà, après un rappel évident, les deux derniers titres achèvent de réjouir un public conquis ; une ovation impressionnante et interminable s'en est suivie !

PROGRAMME
First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Routine
Home Invasion
Regret #9
Lazarus (reprise de Porcupine Tree)
Ancestral
Happy Returns
Ascendant Here On...
Index
Harmony Korine
Don't Hate Me (reprise de Porcupine Tree)
Vermillioncore
Sleep Together (reprise de Porcupine Tree)

RAPPEL :
The Sound of Muzak (reprise de Porcupine Tree)
The Raven That Refused to Sing


TEXTURE : 01h50– 03h00. Après une telle journée, gavée d'émotions authentiques, nous restons pour cet énigmatique groupe sensé nous emmener dans la nuit. Ce que je craignais arriva : les vociférations de ses excités du bulbe n'avaient aucune chance de me faire rester davantage que pour un titre.

PROGRAMME
One Eye for a Thousand
New Horizons
Shaping a Single Grain of Sand
Singularity
Illuminate the Trail
Zman
Timeless
RAPPEL :
Reaching Home
Regenesis
Awake
Laments of an Icarus

La cour s'est vidée des deux tiers en cette heure tardive. Après avoir tenté vainement de récupérer une version collector de mon ticket d'entrée,  nous partons donc aussi, épuisés mais HEUREUX.
L'esprit encombré de séquences innombrables de sons et images, nous redescendons du Poble en imaginant une nouvelle affiche pour la quatrième édition. Allez osons ; ce sera MARILLION qui viendra de sortir son nouvel opus ! On verrait bien IQ qui aurait envie d'effacer la déprogrammation de l'an dernier, ou bien ANATHEMA ? ou PENDRAGON ? Et pourquoi pas un retour de HAKEN ou de LEPROUS qui méritent bien mieux que le minuscule kiosque de la deuxième édition ?
La période des vœux est désormais ouverte ! Nous on économise déjà. A défaut d'une belle affiche à Barcelone on pourra toujours se rabattre sur Lorelei (dont l'affiche cette année était bien moins séduisante) !


lundi 1 février 2016

STEVEN WILSON – Palais des Congrès - 01/02/2016




Une fois de plus, une légère angoisse m'étreint avant de rédiger un petit relevé de mes impressions ressenties lors d'un concert de Steven Wilson. Ce récit je le rédige avant tout pour moi et je ne fais qu'une confiance relative en ma mémoire à moyen terme ; du coup je me dois de relater les détails qui ont contribué à exalter mon plaisir. Mais finalement est-ce dans les détails que les émotions d'un tel concert se reflètent ? Pas sûr.

En tous cas, ce qui me vient de suite à l'esprit c'est la satisfaction d'avoir assisté à un autre concert hors norme qui a répondu à beaucoup d'espoirs : en acte un, l'intégrale de HCE. Puis, en acte deux plusieurs reprises de Porcupine Tree et, de surcroit, une reprise de Storm Corrosion. Ninet Tayeb dont la présence est indéterminée sur la tournée était bien là ce soir. Et enfin, cerise sur le gâteau une magnifique reprise de "Space Odditty" en hommage à David Bowie.
Petit regret, car il faut bien en avoir un, histoire de relativiser la chose ; ce soir le groupe n'était pas encore (à mon humble avis) dans sa configuration idéale puisque Marco Minnemann, Theo Travis, et Guthrie Govan n'étaient pas là. Leur talent et leur fantaisie m'ont parfois manqué mais pas au point toutefois de gâcher mon plaisir. Craig Blundell et Dave Kilminster assurent cependant correctement leur partie.
Nick Beggs et Adam Holzmann ont pleinement donné satisfaction par leur sensibilité, leur efficacité et leur engagement pour accompagner un Steven Wilson plus radieux et accompli que jamais.

Pratiquement rien à reprocher à l'interprétation de "Hand Cannot Erase" intégralement repris pour l'acte un. Juste cette pointe de sensibilité en moins en raison de l'absence des protagonistes sus cités. Je souligne l'interprétation de "Transience" dont on regrettait l’absence des concerts précédents, durant laquelle Nick délaisse sa basse pour la guitare.
Cet acte un fut un grand moment de bonheur accentué avec l'interprétation des somptueux "Routine" et "Ancestral" par Ninet Tayeb.

Cette chanteuse israélienne, que je ne connaissais pas avant sas participation à HCE, m'a ce soir totalement convaincu de son talent. Son timbre est magnifique et sa présence humble, délicate et sans excès a ravi mon ouïe et ma vue. Pourtant, si j'avais adoré sa prestation du HCE, j'étais en revanche plus critique sur son interprétation de "Don't Hate Me" sur 4 ½ avec cette voix excessivement implorante. Mais ce soir elle a gommé cette imperfection sur ce titre, excellemment interprété dans la seconde partie de soirée. On se prend à rêver d'une collaboration renouvelée dans l'avenir …

L'acte 2 m'a également réjoui par l'équilibre de la programmation : cinq titres du prestigieux passé avec Porcupine Tree, deux titres du très bon mini opus 4 ½ (dont mon préféré " Vermillioncore", et deux titres de son répertoire personnel. Deux moments délicieusement surprenants : la reprise du lugubre "Drag Ropes" de Storm Corrosion fut un pur régal de mélodie mélancolique accentué par le délicieux passage de chœur à trois voix (Nick, Steven et Dave), puis bien sûr, à l'occasion du rappel, l'interprétation émouvante de "Space Odditty" de David Bowie.
Cet hommage appuyé a encore accru mon respect pour le talent énorme et pourtant humble de Steven. En le regardant s'exprimer accompagné de Ninet avec ce fond de scène à l'effigie de l'un de ses principaux inspirateur, on ne pouvait que comprendre et être ému avec eux. En tous cas, pour une fois Paris aura été favorisé car ce titre n'a pas été repris sur toutes les dates depuis le décès du chanteur, même en Angleterre !

Hormis son voilage (aussi agaçant qu'inutile, puisque malencontreusement soulevé par un courant d'air mal venu) installé devant la scène pour deux titres on s'est réjoui d'une belle mise en scène avec cet écran de fond de scène illustrant la plupart des titres. La soirée se clôt avec " The Raven", le temps est passé trop vite et pourtant lorsque le groupe salue son public il est 23h15, ce qui signifie que nous venons de passer trois heures et quart (certes, en comptant l'entracte) sur un nuage.

Bref, un mot s'impose : MERCI ! Merci Steven, continue à nous émerveiller ainsi et à nous donner l'impression de voyager dans un espace étrange et magique, a space oddity.

PROGRAMME

ACTE 1:
First Regret
3 Years Older
Hand Cannot Erase
Perfect Life
Routine (chanté par Ninet Tayeb)
Home Invasion
Regret #9
Transience
Ancestral (chanté par Ninet Tayeb)
Happy Returns
Ascendant Here On...

ACTE 2:
Drag Ropes (reprise de Storm Corrosion)
Open Car (reprise de Porcupine Tree)
My Book of Regrets (4 ½)
Index
Lazarus (reprise de Porcupine Tree)
Don't Hate Me (reprise de Porcupine Tree) (chanté par Ninet Tayeb)
Vermillioncore (4 ½)
Sleep Together (reprise de Porcupine Tree)

RAPPEL:
Space Oddity (reprise de David Bowie) (chanté par Ninet Tayeb)
The Sound of Muzak (reprise de Porcupine Tree)

The Raven That Refused to Sing.

vendredi 30 octobre 2015

ARCHIVE – Zénith de Paris – 31/10/2015


BRNS [20H00/20H30]. Énigmatique nom a priori, mais il semble qu'il faille prononcer "Brains". J'ignorais l'existence de ce groupe bruxellois jusqu'au 16 octobre dernier, date à laquelle une petite Fée m'a rapporté les avoir découverts et beaucoup appréciés à Toulouse.
Suite à cet avis, j'ai tenté de m'en faire une idée à l'aide des vidéos disponibles sur YouTube mais ce que je visionnais me laissait perplexe. C'est donc inquiet que j'assiste à l'arrivée de ces petits belges sur scène.
Tim "Clijsters" Philippe, Antoine Meersseman, Diego Leyder, et César Laloux sont multiinstrumentistes, dans un style dont les sonorités électriques et les percussions s'orientent vers une expérimentation rock et electro très attrayante et festive. Point de morosité, ici !
Pas très enclin a priori à apprécier ce style, j'ai pourtant été positivement impressionné par l'entrain et le talent de ces garçons. Rares sont les groupes alliant si bien pop, rock et electro. Tous assurent des chœurs mais c'est le batteur qui assure le chant et qui semble le meneur ; c'est lui qui parle au public.
Le titulaire du clavier, debout et très agité, comme branché sur batteries, assure également les percussions ; il dispose notamment d'un étonnant jeu de petites cloches dont les tintements contribuent agréablement aux sonorités légères et entraînantes. Le bassiste dispose également de claviers.
Juste une demie heure de prestation, le public ravit et conquit aurait espéré davantage.
Fait notable, le batteur m'a fait sourire notamment lors de ses propos dans le plus pur état d'esprit belge : "merci d'être restés !" Typiquement belge ; ils disent "s'il vous plait" quand nous disons "merci" ! Surprenants de modestie et de gentillesse, ces quatre garçons devraient faire encore parler d'eux un bout de temps je pense. A suivre, donc …

PROGRAMME: à définir


ARCHIVE : [21H00/22H55]. Pour vous placer dans le contexte de mon appréciation, je dois souligner que j'ai connu Archive au printemps 2009, à l'occasion de discussions sur un forum musical. J'avais alors téléchargé "Londinium" que je n'ai pas beaucoup aimé ; ses sonorités trop marquées rap et trip hop ont eu le don de m'agacer. J'ai cependant ensuite écouté d'autres titres plus intéressant avec "Controlling Crowds", "With Us Until You're Dead", "Lights", et "Noise". Leur vidéos "Bullets" et "Axiom" m'ont vraiment beaucoup plus. Ils ne se contentent pas de faire du trip hop, ils errent entre la musique électronique et les rives du rock progressif avec plus ou moins de séduction.
Depuis tout ce temps, quelques amis m'ont relaté des émotions fortes ressenties en concert ; je me suis dit qu'un jour où l'autre il faudrait que je creuse la question. M'y voilà donc à l'occasion de la tournée 2015 visant à promouvoir leur dernier opus "Restriction" qui ne m'a pas emballé plus que ça, mais bon …
J'ai consacré les jours précédents le concert à parfaire mes connaissances sur ce "collectif sud-londonien" dont l'ossature demeure le duo formé autour de Darius Keeler et Danny Griffiths, tous deux aux claviers et échantillonneurs.
Au terme de ce préliminaire, j'étais parvenu à me convaincre de l'attrait de leur création à hauteur de 70%, ce qui était largement suffisant pour que j'assume le déplacement.

Pour faire patienter son public, avant le début de la soirée, le groupe avait déployé un grand écran sur lequel a été diffusé le court métrage "Axiom". Excellente idée !
Je me positionne idéalement à 5 m environ de la scène juste en face de son milieu. Pas de trop de bousculade à part les éternels resquilleurs de dernière minute.
  

Le concert débute logiquement avec le premier titre de "Restriction", l'énergique "Feel it", que je n'apprécie guère mais il enchaîne sur "Fuck U" beaucoup mieux construit à mon goût. Mais très vite ensuite j'ai ressenti une certaine lassitude de cette rythmique trop cyclique, cette surdose de nappe de claviers et ces textes qui m'ont souvent paru légers et répétitifs également.
L'apparition de la ravissante Holly Martin pour "Violently" apporte un brin de fraicheur bienvenu notamment pour interpréter le magnifique "End of Our Days".
Mais l'enchainement avec le très électro "Kid Corner" remet les travers en évidence … J'ai peu à peu perdu pied dans ce bain de foule conquise pour des impressions que je ne partageais pas ; sans doute que le parfum de plantes exotiques pouvaient expliquer leur enthousiasme, allez savoir.

Hélas, je ressors donc de cette aventure musicale avec un sentiment mitigé, mais ce n'est pas l'enthousiasme qui prédomine. De très bons moments certes, mais plutôt rares. De trop nombreux passages bourrins, binaires, voire tribaux ("Conflict" est à cet égard un paroxysme) m'ont souvent agacé. Pour illustrer mon impression je souligne ma frustration lors d'un de mes titres préférés, "Bullet", survitaminé, gavé de synthés surpuissant, loin de l'atmosphère enivrante que je ressens en visionnant la vidéo.


N'étant pas en parfaite communion (euphémisme), je me suis alors appliqué à observer/écouter attentivement les différents pupitres afin de m'expliquer ce manque d'harmonie.
Très éloignés des lignes complexes que j'apprécie dans le rock progressif, le progmetal et dans le metal, on subit ici des sons linéaires de synthé à l'excès, une batterie qui pourrait se passer de son batteur tant les rythmes sont téléphonés, des guitares présentes juste pour donner un peu d'électricité dans cet univers souvent plat et insipide. Trip-flop !
J’ajoute que pendant tout le concert j’ai dû constamment garder les protections auditives ! (à titre d’indication pendant Opeth et Riverside, j'avais pu m'en passer).

J'ai souvent eu la désagréable impression de me trouver dans une de ces boites de nuit aux sons très "dance", avec ses lasers crépitant qui viennent te fouetter la gueule, histoire de masquer la pauvreté musicale. Je me suis ainsi senti étranger à l'enthousiasme ambiant ; le public n'étant manifestement pas branché "rock progressif" (je peux me tromper mais je serais prêt à parier, à leur mine ravie, qu'ils n'en connaissent que les légendes passées et qu'ils estiment avoir là les seuls dignes descendants !).

Pour ne pas terminer sur une note négative je précise objectivement que les éclairages étaient magnifiques, en parfaite adéquation avec les phases musicales successives.
Le rappel "Lights" fut un régal à la fois auditif et visuel ; consterné, je me dis sur cette note finale que ces gens là pourraient faire mieux, beaucoup mieux …

PROGRAMME:
Feel It (Restriction)
Fuck U (Noise)
Dangervisit (Controlling Crowds)
Finding It So Hard (You All Look the Same to Me)
Crushed (Restriction)
Conflict (With Us Until You’re Dead)
Violently (With Us Until You’re Dead)
Black and Blue (Restriction)
End of Our Days (Restriction)
Kid Corner (Restriction)
You Make Me Feel (Take My Head)
Bullets (Controlling Crowds)
Distorted Angels (Axiom)
Baptism (Axiom)
Ladders (Restriction)
Numb (You All Look the Same to Me)

Rappel : [22h00]
Lights (Lights)

lundi 5 octobre 2015

LEPROUS – Divan du Monde – 05/10/2015

Soirée Vikings ce soir ; tous les groupes inscrits à l'affiche sont norvégiens ! Ça va chauffer !! Ça tombe bien, dehors il flotte et il caille.

 

RENDEZ VOUS POINT : [19h15-19h50]. C'est bien connu, les "a priori" sont toujours à proscrire. Avec un nom pareil, je m'attendais à découvrir un groupe pas très inspiré. Et bien pas du tout ; servi par une sonorisation impeccable, le groupe a su enthousiasmer le public par son progmetal davantage mélodique que violent.

Le clavier de Petter Hallaråker introduit "Through the Solar Storm" qui séduit très vite par son mélange de mélodies et d'énergie, le tout rythmé par la batterie de l'impressionnant Baard Kolstad (le batteur de LEPROUS). Ces deux musiciens me semblent être l'atout majeur du groupe ; l'un pour son apport mélodique et l'autre pour ses qualités techniques et énergétiques.

Au micro, Geirmund Hansen me parait ma foi efficace et convaincant. Il n'a pas un coffre énorme mais chante sur un registre étendu toujours avec justesse.

A la guitare, Nicolay Tangen Svennæs ne brille par particulièrement mais fait bien son boulot, doté d'une fougue qu'il partage avec la très belle (désolé je ne pouvais le taire, au risque de paraitre macho) et cependant efficace bassiste Gunn-Hilde Erstad. Ces deux derniers assurant une bonne part de l'agitation sur scène !

"The conclusion part I & II" est une formidable pièce alternant superbement les ambiances.

A l'écoute de ces alternances musicales, ces passages saccadés et très rythmés, je suis souvent tenté de les comparer à Leprous ou parfois à Glyder mais ils parviennent à dégager leur propre personnalité.

Le groupe se retire sous les acclamations d'un public manifestement ravi et conquis.

Pour ma part, je tiens à les soutenir en achetant leur CD que je m'empresse de leur faire dédicacer. Congratulations, photos, serrages de louches … mais pas de bisous :/ tant pis.

Programme :
Through the solar storm.
(puis à déterminer)

 

SPHERE : [20h16-20h50]. Dès les premières notes, le contraste avec le groupe précédent est saisissant. Nous avons devant nous des brutes épaisses nous proposant ce qui est étiqueté "modern progressive metal". Autant dire que ce n'est pas mon style de prédilection et les vociférations de Isak Haugan ont vite le don de m'exaspérer. Seul le son accrocheur du bassiste Øystein Sundsbø attire agréablement mon oreille. Aux guitares/choeur Marius Strand et Ulrik Nilsen. A la batterie c'est le bucheron Bjørn Dugstad Rønnow.

Bon cela se laisse tout de même écouter, d'autant plus que la sonorisation était parfaite ; puissante mais pas excessive.

Il me semble, mais peut-être que c'est une impression subjective, qu'il recueille du public un succès d'estime, sans plus.

Programme :
Hardliner
Servitor
Vestiges
Erratic
Origin
Arbitrary
Shock And Awe
Puncture

LEPROUS : [21H15-22h54]. Quatrième fois que je peux assister à leur prestation. La deuxième fois cette année, puisque j'eu la chance d'être présent à leur passage lors du BeProg Festival à Barcelone. Content donc de revoir ce gaillard Einar Solberg au synthé/chant, Tor Oddmund Suhrke et Øystein Landsverk aux guitares/chœurs. On retrouve Baard Kolstad qui occupe la batterie depuis 2014, et Simen Daniel Børven à la basse et chœurs depuis début 2015.

Pas moins de huit des douze titres de "The Congregation", leur dernier opus, sont interprétés et je ne m'en plains pas car je le trouve meilleur que "Coal" (je sais cet avis n'est pas partagé, mais c'est le mien). Davantage de mélodies et cependant toujours beaucoup d'énergie avec ces rythmes si distinctifs, alternativement saccadés, syncopés ou chaloupés.

Comme d'habitude, ces scandinaves déchainés emportent par leur gestuel le public. Une atmosphère torride ne tarde pas entourer le public ravi.

Si la disparition de la crinière emblématique de Einar lui retire beaucoup de présence, il n'en demeure pas moins très impressionnant par sa capacité à occuper la scène pour exprimer avec une exubérance communicative sa passion. Ce chanteur a vraiment un talent terrible pour alterner les cris désespérés et les chants aux mélodies magnifiquement bouleversantes. Autre motif d'admiration, Einar bien que constamment survolté, tient manifestement à maitriser les parties de clavier tout en chantant ; j'en connais d'autres qui auraient opté pour la facilité des bandes sons !

En fond de scène, quatre écrans plats diffusent des images inquiétantes et trépidantes, à l'instar finalement de leur musique.

En revanche l'éclairage laisse à désirer, laissant trop souvent, à mon gout, le groupe dans l'ombre.

Le répertoire de Leprous commence à s'étoffer, si bien que fatalement on va commencer à déplorer l'absence de tel ou tel titre (par exemple "Passing" ou encore " Waste Of Air") de leur concert. Mais bon, les quelques titres de Coal et de Bilateral auront permis de faire le lien avec leur déjà remarquable passé.

Il conclut avec le titre "Forced Entry" qui avait débuté le concert de 2012.

Plus d'une heure et demie seront passées très vite et j'espère ne pas attendre trois ans pour les revoir.

Programme :
The Flood (The Congregation)
Foe (Coal)
Third Law (The Congregation)
Chronic (Coal)
Rewind (The Congregation)
The Cloak (Coal)
Acquired Taste (Bilateral)
Red (The Congregation)
Slave (The Congregation)
The Price (The Congregation)
Moon (The Congregation)
Down (The Congregation)
The Valley (Coal)
 
Rappel :
Forced Entry(Bilateral).

vendredi 18 septembre 2015

STEVEN WILSON – Casino Théâtre Barrière à Toulouse (31) - 18/09/2015



Ma passion pour l'œuvre de Monsieur Steven WILSON, m'a souvent poussé à parcourir de nombreux kilomètres pour distraire mes tympans de ses mélodies enivrantes. Résidant en Ile-de-France, j'ai conscience d'être privilégié et je pourrais me contenter de ses passages franciliens mais je suis pourtant allé à Clisson (44), à Londres, à Anvers et ce soir je suis à Toulouse (31). L'air de rien, cela fait 19 fois que j'assiste à ses prestations si je cumule toutes ses participations (9 pour PORCUPINE TREE, 4 pour BLACKFIELD, 6 pour SWB). Et, très honnêtement, je suis prêt à aller bien plus loin encore, notamment pour le voir au sein de NO-MAN …
Tout cela implique, ajouté aux dépenses qui résultent de ses multiples créations, une bonne dose de déraison qu'il m'est parfois difficile d'assumer.
Mais il faut croire que le monsieur est mon gourou : à chaque apparition je me prosterne et à chaque parution je m'extasie sans retenue. Cependant, ces pèlerinages sont nécessaires à mon équilibre ; ils me rassurent car j'y rencontre d'autres adeptes venus des quatre coins de la France, avec lesquels je partage le même engouement. En l'occurrence, ce soir j'ai le plaisir d'être entouré d'amis du Tarn, du Vaucluse, du Berry, de l'Aveyron …

Après avoir constaté que Toulouse n'avait rien à envier à Paris en matière d'encombrement des routes (…) nous arrivons enfin sur le site d'un bel aspect, ma foi. Un vaste complexe de loisirs comprenant un amphithéâtre confortable et doté d'une acoustique excellente.
Je suis assis au premier rang avec ma bien-aimée, mais à l'extrémité gauche et donc hélas trop proches des enceintes, ce qui est risqué compte tenu de l'oubli de mes protections auditives. Pas très agréable de prime abord, mais le niveau sonore sera supportable (le lendemain mes oreilles ne siffleront pas), et puis nous restons ainsi proches du bassiste, à l'instar du concert à l'Olympia.

Après avoir assisté à deux concerts au printemps sur cette tournée, j'espérais un programme légèrement modifié et je n'ai pas été déçu ! Nous restons dans la promotion de HCE bien entendu mais cette fois nous allons entendre quatre reprises de PORCUPINE TREE, aux dépends de quelques titres de SWB.

En introduction; nous retrouvons ce même montage d'images urbaines aux sonorités de l'album.

Adam Holzman est le premier sur scène pour enchaîner l'intro avec ses claviers. Durant tout ce concert il enivrera nos sens de ses sonorités délicates. Sa discrétion et sa modestie me rappelle un peu celle du bassiste de Dream Theater.
Nick Beggs est le dernier à paraitre parmi ces comparses. D'ailleurs, il me parait moins excentrique qu'auparavant. Toujours efficace tant à la basse qu'aux contre-chants, il semble cependant désormais vouloir s'effacer derrière Steven par modestie ou par admiration (si j'en crois ses réponses aux journalistes).
Mais la nouveauté sur cette seconde partie de tournée réside dans l'absence de Marco et de Guthrie qui ont dû céder leur poste pour réaliser leurs propres projets musicaux. J'espère que cela ne sera qu'une parenthèse car leurs remplaçants, Craig Blundell et Dave Kilminster, sont très talentueux également mais à plusieurs moments il m'a semblé qu'il leur manque le charisme et la maitrise des deux titulaires. Ils s'appliquent pourtant consciencieusement tous les deux, mais j'ai eu parfois l'impression d'un manque de fluidité, d'aisance. Cependant, j'ai mieux apprécié Craig Blundell ce soir que lors du concert de Pendragon durant lequel j'avais trouvé sa frappe trop violente et décalée avec l'atmosphère du groupe. Quant à Dave Kilminster, s'il m'a semblé crispé au début du concert, en revanche il s'est mieux exprimé sur la fin.

Cependant, l'ensemble reste cohérent et continue à produire de fortes émotions. Durant tout le concert qui aura duré 2h15 nous étions, par le prodige de ces créations magnifiques, sur un nuage de bonheurs.
Si "Ancestral" et "Routine" demeurent selon moi les points d'orgue des concerts de cette tournée, j'ai pour ma part été particulièrement bouleversé par la reprise des quatre titres de Porcupine Tree.
Le nouveau titre "My Book of Regrets" est susceptible d'évoluer donc je me garderai bien d'émettre un jugement définitif, mais le début ne m'a pas séduit ; par contre le reste me semble superbe et j'ai hâte de le réécouter le plus vite possible ! Parution sur mini CD en janvier …

Sur le plan communication, Steven ne se souvenait pas être venu à Toulouse, le public a su lui rappeler qu'il était venu avec PORCUPINE TREE, sans doute une autre vie pour lui (c'était au Bikini le 19 novembre 2007). Le va-nu-pied semble heureux et totalement épanouis. Lorsqu'il invite en vain son public à se rasseoir après une salve d'applaudissements enthousiastes, il se résigne et prolonge notre voyage.

Pour le rappel, il nous impose de nouveau son rideau qui peut agacer les premiers rangs, mais qui produit cependant un bel effet sur le reste du public.

Peu de modifications en matière d'éclairage ; les rares artifices ont cependant été supprimés.

A l'échoppe, on pouvait trouver deux modèles de t-shirt ; un avec le recto identique à la tournée du printemps et l'autre avec le recto à l'effigie type "brave", dans les deux cas avec les dates de la tournée au verso. On trouve également un sweat, un programme (qui n'apporte rien de neuf aux détenteurs du coffret), et d'autres babioles à mon humble avis tout à fait dispensables.

PROGRAMME (20h30-22h45)
First Regret (Hand. Cannot. Erase.)
3 Years Older (Hand. Cannot. Erase.)
Hand Cannot Erase (Hand. Cannot. Erase.)
Perfect Life (Hand. Cannot. Erase.)
Routine (Hand. Cannot. Erase.)
Index (Grace for Drowning)
Home Invasion (Hand. Cannot. Erase.)
Regret #9 (Hand. Cannot. Erase.)
Lazarus (reprise de Porcupine Tree)
My Book of Regrets (nouvelle chanson)
Ancestral (Hand. Cannot. Erase.)
Happy Returns (Hand. Cannot. Erase.)
Ascendant Here On... (Hand. Cannot. Erase.)

RAPPEL:
Temporal (bande son de Bass Communion)
The Watchmaker  (The Raven That Refused to Sing (and Other Stories)
Sleep Together (reprise de Porcupine Tree)
The Sound of Muzak (reprise de Porcupine Tree)
Open Car (reprise de Porcupine Tree)

The Raven That Refused to Sing (The Raven That Refused to Sing (and Other Stories)

samedi 11 juillet 2015

BE PROG MY FRIEND FESTIVAL à BARCELONE - Poble Espagnol - 11/07/2015


Ce festival en est à sa deuxième édition : l'année dernière je n'avais pas prêté attention à son existence. Pourtant il présentait notamment Opeth et Anathema, ce qui aurait pu suffire à me faire venir, mais disons que les circonstances personnelles n'étaient pas aussi propice que cette année.
Cette année encore le programme annonçait une affiche très alléchante mais j'avais bien failli lui préférer le Loreley où Camel, principale motivation de l'été, était aussi prévu ! Ce qui m'avait décidé c'était la présence d' IQ, absent en Allemagne. C'est donc avec une grande déception que j'appris quelques jours avant de venir qu'IQ était retiré de l'affiche. Une sombre histoire de malentendus entre le manager et la production en serait à l'origine… Il restait quand même au moins cinq artistes qui justifient le déplacement, à quand même quelques mille kilomètres de mes contrées … et puis, quand on est bien accompagné on peut aller (presque) partout hein !
Le temps d'arriver sans encombre jusqu'au camping au sud de la ville, de planter la tente et de filer au lieu-dit "Poble Espagnol" et nous voilà arrivé dans ce site magnifique ; une petite place fermée par des bâtiments stylés, doté d'un kiosque fixe (la seconde scène) et d'une scène installée pour présenter les groupes (prétendument) principaux. Je dis "prétendument" car à mon humble avis plusieurs groupes avaient vocations à intervertir leurs scènes …
Mais bon, je suis en vacance sous un soleil de plomb, en très agréable compagnie, il fait très chaud mais la San Miguel est toujours aussi bonne : viva Espana ! (oups, pardon ; Catalonia !)


RIVERSIDE : 16h30 – 17h20. Le soleil n'est pas encore couché, le groupe lui fait face sous une chaleur accablante, alors que son public présente les nuques et les mollets à une cuisson probable. Mais la musique de Riverside conserve son ascendant sur les esprits et le public eut vite fait de s'imprégner de ces atmosphères si sombres, à la fois énergiques et mélancoliques. Je ne suis pas déçu par la prestation de ces polonais que je vois pour la troisième fois.
Ce groupe plutôt soudé (Mariusz Duda, chanteur/bassiste, Piotr Grudziński, guitariste et Piotr Kozieradzki à la batterie sont ensembles depuis 2001 ; ils ont été rejoints par Michał Łapaj, clavier et chœurs depuis 2003) s'imposent désormais sur la scène progmetal avec une atmosphère particulière. Les compositions sont accrocheuses par leurs mélodies entêtantes.
Leur place sur la scène principale est méritée ; sans doute auraient-ils été avantagés en passant plus tard dans la soirée.

PROGRAMME
Lost (Why Should I Be Frightened By a Hat?) (Love, Fear and the Time)
Feel Like Falling (Shrine of New Generation Slaves)
Hyperactive (Anno Domini High Definition)
Conceiving (You Second Life Syndrome)
02 Panic Room (Rapid Eye Movement)
Egoist Hedonist (Anno Domini High Definition)
The Depth of Self-Delusion (Shrine of New Generation Slaves)
Escalator Shrine Machine (Shrine of New Generation Slaves)


MESSENGER : 17h20 – 17h50. Le précédent concert est à peine fini que Messenger tente d'enchainer sur la seconde scène que constitue ce kiosque sous lequel les musiciens sont à l'étroit. Hélas, des problèmes de sonorisation vont vite casser leur élan. Pour ma part, je n'ai pas su me concentrer sur leur prestation, écoutant d'une oreille distraite tout en me désaltérant et en échangeant mes impressions sur le premier groupe. Ce que j'entendais n'était pas franchement mauvais, mais je n'ai pas été accroché par ces titres qui m'ont semblés plutôt ordinaires.

PROGRAMME
Midnight
Somniloquist
The Perpetual Glow Of A Setting Sun
Dear Departure

IHSAHN : 17h50 – 18h40. Inconnu de mes répertoires on me dit que ces gens sont dignes d'un certain intérêt. Cependant, leur pédigrée me fait plus penser à celui de Messugah, l’autre groupe de l'affiche à propos desquels je me demande bien ce qu'ils viennent faire à un festival de progmetal. Fort de cet a priori, je m'efforce donc de rester à bonne distance de la scène histoire d'avoir le recul nécessaire. Mais mes craintes sont vite confirmées. Je me retire donc, ca tombe bien j'ai un tshirt à acheter. Je me demande bien pourquoi ils occupent la scène principale …

PROGRAMME
Hiber
Pulse
Tacit
Frozen Lakes on Mars
A Grave Inversed
My Heart is of the North (nouveau titre, apparemment)
The Paranoid
The Grave

HAKEN : 18h40 – 19h30. Nous nous retournons la scène secondaire pour voir le deuxième groupe de la journée que j'attendais avec impatience. La précédente fois que je les voyais c'était à la Boule Noire où la sonorisation n'était pas idéale. Cette fois, je m'agace déjà de leur relégation sur ce minuscule espace alors qu'ils auraient amplement mérité de jouer à la place des excités qui les ont précédés. Mon agacement se transforme vite en révolte lorsque je constate que le groupe est au mieux de sa forme, bénéficie d'un son excellent et soulève très logiquement un public vite acquis à sa cause !
Ces types (Ross Jennings au chant depuis 2007, Richard Henshall aux guitares et claviers depuis 2007, Raymond Hearne à la batterie et chœurs depuis 2007, Charles Griffiths aux guitares depuis 2008, Diego Tejeida aux claviers et chœurs depuis 2008 et Conner Green à la basse depuis 2014) sont pétris de talents et de bonne humeur. Le chanteur s'est montré particulièrement proches du public n'hésitant à sortir de leur espace confiné. Ils respirent le plaisir et l'assurance de produire une musique d'une grande qualité technique et mélodique.
Ils parviennent surtout à renouveler le genre où excelle pourtant encore Dream Theater ; Petrucci, Myung, et Portnoy ont encore une marge d'avance sur le plan technique mais ils auraient bien tort de négliger la relève ! Les élèves pourraient bien remplacer les maîtres par leur fantaisie. Car c'est bien là que HAKEN séduit les mélomanes avertis ; les ambiances jazzy alternent avec le metal lourd et moi personnellement j'adore ca ! C'est juste sublime.
Un grand groupe qui, à mon humble avis, n'a pas fini d'attirer de nouveaux publics, d'autant plus qu'ils restent encore souriants et disponibles après leur concert pour photos et dédicaces. Charmants.

PROGRAMME
Premonition (Visions)
In Memoriam (The Mountain)
Insomnia (Visions)
Darkest Light (Restoration)
Cockroach King (The Mountain)
Crystallised (Restoration)

KATATONIA : 19h30 – 20h30. Nous sommes dans la file d'attente pour rencontrer les membres de Haken lorsque Katatonia occupe la scène principale. Pas trop grave puisque nous surplombons ainsi la place et ne manquons pas grand-chose au spectacle. Le groupe s'exprime dans le registre mélancolique, lourd et sombre. C'est souvent beau et prégnant mais un peu lassant et répétitif, à force. Là encore, il me semble que Haken aurait davantage mérité la grande scène, m'enfin …

PROGRAMME
Buildings
Increase
Forsaker
Dead Letters
Day and Then the Shade
The Longest Year
Ghost of the Sun
Soil's Song
My Twin
Lethean
July.

Vincent CAVANAGH : 20h30 – 21h20. Un peu surpris par sa présence, seul qui plus est, le monsieur aurait été invité pour remplacer au pied levé les malheureux IQ. Si j'aime beaucoup Anathema, je me demandais bien ce qu'allait bien pouvoir produire Vincent tout seul ! Je salue le courage nécessaire pour s'exposer ainsi, en acoustique, face à un public probablement déçu de ne pas voir IQ.
Après des débuts hésitants, Vincent parvient à capter l'attention du public en délivrant ses reprises d'Anathema, dans une version dépouillée, à la guitare juste accompagnée d'une boite à rythmes.
Le public espagnol accroche d'autant plus que pour finir Vincent leur offre une version très personnelle d'un titre en espagnol de Manu Chao. Moi je m'en fous je cause peu espagnol et je n'apprécie guère ledit Manu, mais j'estime que le geste est honorable.
Je considère donc que Vincent s'en tire bien, même si je doute qu'il ait recruté un nouveau public aujourd'hui ; de toutes façons la plupart étaient certainement déjà là à l'édition 2014.

PROGRAMME
Fragile Dreams (reprise d'Anathema)
Thin Air (reprise d'Anathema)
Flying (reprise d'Anathema)
Deep (reprise d'Anathema)
The Beginning and the End (reprise d'Anathema)
Distant Satellites (reprise d'Anathema)
Mentira (reprise de Manu Chao)

Sur ces douces émotions, on se retire du centre de la place pour se restaurer dans l'une des boutiques bordant le site. D'autant moins gênés que le suivant sur la scène principale ne m'inspire guère.

DEVIN TOWNSEND PROJECT : 21h20 – 22h30. Là encore mes craintes se confirment très vite ; le monsieur vocifère, braille, hurle et produit une musique bien éloignée de la thématique prog telle que je la conçois. La musique est certes carrée, voire bien interprétée dans son genre mais elle reste relativement classique (elle rappelle davantage Ministry) et ne me touche tout simplement pas du tout. Je m'étonne de l'engouement pour ce personnage que l'on dit "touche-à-tout" ; il faudra que l'on m'explique en quoi le DTP serait aussi vénérable.
Je me suis tenu en retrait pour une légère collation mais j'ai cependant tenté de prêter une certaine attention … en vain.

PROGRAMME
Rejoice
Night
Namaste
Deadhead
Supercrush!
March of the Poozers
A New Reign
More!
Ziltoid Goes Home
Bastard
Kingdom

LEPROUS : 22h30 – 23h20. Encore un groupe qui a contribué à me faire venir. Ces Norvégiens m'ont toujours scotché par leur énergie mélodique, leur rage maitrisée. C'est beau, ca chante c'est original. Bref, ça me plait, quoi !
Le chanteur a coupé son épaisse tignasse (un peu dommage à mon avis, mais bon …) mais n'a rien perdu de son dynamisme. J'enrage une fois de plus de les voir entassés ainsi sur l'espace si réduit de ce kiosque !
Un programme relativement audacieux car sur les sept titres, quatre sont extraits du dernier opus à paraître.
Pour les avoir déjà apprécié en 2010 et en 2012, je suis ravi qu'ils continuent à créer de bonnes émotions. La composition du groupe a cependant évolué ; Einar Solberg au chant et claviers depuis 2001, Tor Oddmund Suhrke aux guitares et chœurs depuis 2001, Øystein Landsverk aux guitares et chœurs depuis 2004 mais c'est désormais Baard Kolstad à la batterie depuis 2014, ainsi que Simen Daniel Børven à la basse sur cette tournée.

PROGRAMME
The Flood (The Congregation)
The Price (The Congregation)
Chronic (Coal)
Rewind (The Congregation)
The Valley (Coal)
Slave (The Congregation)
Forced Entry (Bilateral)

Le cœur déchiré, on s'écarte une bonne dizaine de minutes avant la fin de Leprous car notre groupe phare de la soirée va bientôt enchainer et nous ne raterions pour rien au monde les premiers rangs pour assister au choc.

CAMEL : 23h20– 01h00. C'est en humble repenti que je me présente au pied de cette scène si attendue ; en effet je dois expier le pêcher impardonnable d'avoir ignoré CAMEL jusqu'en … 2011. Honte à moi. Certes, dès que de bonnes âmes m'ont guidé sur la discographie, ô combien vénérable, j'ai eu tôt fait d'en devenir admirateur, ruinant ainsi mon compte bancaire en quelques semaines pour me la procurer !
Cependant, je m'en mordais les doigts d'autant plus qu'Andy Latimer était alors réputé très malade et sur sa fin ; aucun espoir de le revoir sur scène … Jusqu'à l'annonce timide d'une date puis d'une autre … Je me suis alors mis à espérer pouvoir vérifier le talent immense de l'artiste sur une scène. Hélas, comme d'habitude, la France est évitée, par lui comme par tant d'autres… Les circonstances m'ont empêché d'aller le voir à Gent en Flandre l'an dernier mais cette fois je me suis donné les moyens de le voir enfin !
Religieusement je m'installe au deuxième rang d'un public dense et respectueux. Le maître rassure vite l'assemblée des adeptes ; il n'est ni malade, ni fatigué, ni incompétent ! Quel bonheur de partager le sien !! Son sourire alterne avec ses grimaces de concentration ; il produit avec sa guitare une palette d'émotions qui me rappellent immanquablement David Gilmour mais aussi tous ceux qu'il semble bien avoir influencé, Mark Knofer, et autres Nick Barett… En écoutant ces chants de guitares plaintives et tellement expressives, on ne peut qu'oublier les humeurs et le monde brutal qui nous entoure.
Le programme de ce soir n'était pas aussi court que j'aurais pu le craindre mais pourtant j'aurais bien passé de longs moments supplémentaires à me régaler les cages à miel ! Lady Fantasy chanté par le public vaut son pesant d'émotions je vous le garantis !!!
Avec cinq titres, Moonmadness a été privilégié, mais dans l'ensemble la visite du répertoire fut bien équilibrée ; je suis toutefois frustré de ne pas avoir assisté à l'interprétation des derniers sublimes opus Rajaz et A Nod and a Wink. Un titre comme "For Today" m'aurait fait littéralement fondre d'émotion, à n'en pas douter … mais bon … ce sera pour une prochaine fois … en France ! hein Andy, dis-moi oui !
Très vite, trop vite on arrive à la fin et Andy semble sincèrement touché par les applaudissements nourris qu'il suscite !

PROGRAMME
Never Let Go (Camel)
The White Rider (Mirage)
Song Within a Song (Moonmadness)
Unevensong (Rain Dances)
Spirit of the Water (Moonmadness)
Air Born (Moonmadness)
Lunar Sea (Moonmadness)
Another Night (Moonmadness)
Drafted (Nude)
Ice (I Can See Your House From Here)
Mother Road (Dust and Dreams)
Hopeless Anger (Extended) (Dust and Dreams)
RAPPEL :
Lady Fantasy (Mirage).

Le festival continuait avec des groupes qui n'avaient aucune chance d'arriver au niveau des mollets de Camel et puis de toutes façons nous étions lessivés par la fatigue et les émotions. Nous nous retirons en dépit toutefois, en ce qui me concerne, d'une certaine curiosité pour Messugah. Mais pourquoi faire saigner ses oreilles après un tel nectar ? CAMEL était pour nous LA tête d'affiche épicétou.

mardi 16 juin 2015

KISS – Zénith - 16/06/2015 [21h10 – 23h00]

A quelques semaines d'intervalles, AC/DC et KISS, les deux groupes qui animaient les débats durant les 80's dans les collèges et lycées passent à Paris. Toujours aussi fringants après quarante-deux années de bons et loyaux services ! Les partis-pris de l'époque étaient relativement virulents (Il fallait choisir son camps ; j'étais pro-Angus) et il doit en rester quelques séquelles car je vais à ce concert davantage pour faire découvrir le groupe à mon fils que par passion musicale.

Mais le Zénith est plein ce soir, preuve que la Kiss Army est encore vivante !

La proximité des concerts en cette période, le prix prohibitif des tickets pour, de surcroit, des places numérotées n'avait pas vocation à m'inciter au déplacement. Heureusement mon CE avait eu la bonne idée de m'offrir une réduction sur le prix. Mais en contrepartie, nous nous retrouvons placés sur le côté, ce qui va nous priver de la perspective du fond de scène, ce qui est plutôt pénalisant pour assister à un spectacle dont on connaît l'importance de la mise en scène.

Ce positionnement ne nous a pas davantage pénalisés pour l'acoustique. La sonorisation s'avérera satisfaisante (pas de protection auditive nécessaire).

Les vétérans et fondateurs du groupe depuis 1973, Paul STANLEY aux guitares/chant et Gene SIMMONS à la basse/chant, sont entourés ce soir de Eric SINGER à la batterie et chœurs (il a fait quelques allers/retours dans le groupe : 1991–1996, 2001−2002, puis présent depuis 2004) et de Tommy THAYER à  la guitare (présent depuis 2002).

Je revois ce soir KISS pour la quatrième fois depuis 1983 ; c'est dire le nombre de tournées que j'ai dû zapper ! Je dois admettre qu'en assistant à ce concert-spectacle (ou spectacle-concert, c'est selon) je me suis surpris par moments à regretter un tant soit peu de ne pas les avoir vus plus souvent.

Leur glam-hard-rock n'est pas ce que je préfère ; je me suis toujours senti davantage sensible aux accents bluesy d'AC/DC. Beaucoup de titres m'ont séduit ces soir, sans doute parce qu'ils ont jalonné mon parcours de mélomane des 80's, en dépit d'un dédain de façade. J'ai vraiment pris du plaisir à réentendre "Creatures of the Night" (que j'écoutais l'oreille collée à Wango Tango de tonton Zézé), "I Love It Loud", "War Machine", "Lick It Up", le racoleur "I Was Made for Lovin' You", ou encore l'entrainant "Rock and Roll All Nite".

Côté spectacle, il faut reconnaitre que nous en avons eu pour notre argent ; nous avons eu la totale ! Dès l'intro, la batterie qui descend dans une cage d'ascenseur, alors que la scène s'enflamme. Le feu, les pétards assourdissants, les grands écrans tout prédit une chaude soirée. En effet, ils n'ont pas lésiné sur les effets spéciaux ; au cours du concert, Gene s'élève démoniaquement dans les airs vers une mini scène suspendue, Paul traverse la salle au-dessus de la foule pour aller se poser sur une autre mini-scène au plus grand plaisir des admirateurs du fond de salle !

L'enchainement de "I Was Made for Lovin' You" et "Rock and Roll All Nite", c'est l'apothéose avec une explosion/expulsion de tonnes de confettis (je n'en avais jamais vu autant !) ; deux plateaux latéraux et élévateurs emmènent Paul et Gene au-dessus de leur public… c'est la teuf ! Mon fils, a l'air ravi, donc moi aussi !

Bref, j'ai passé globalement une très bonne soirée, leur prestation est carrée, c'est pro, mais c'est musicalement que je n'accroche toujours pas tant que cela en fait.

Le lendemain se produit Judas Priest au même endroit, je les boude à cause du départ de leur guitariste, mais je me demande si j'ai fait le bon choix entre les deux.

PROGRAMME
Detroit Rock City
Deuce
Psycho Circus
Creatures of the Night
I Love It Loud
War Machine (Gene crache du feu)
Do You Love Me
Hell or Hallelujah
Calling Dr. Love
Lick It Up
Bass Solo
God of Thunder (Gene s'élève par un cable vers une scène suspendue)
Cold Gin
Love Gun (Paul survole la foule en tyrolienne pour s'établir sur une mini scène)
Black Diamond.
 
RAPPEL :
Shout It Out Loud
I Was Made for Lovin' You
Rock and Roll All Nite.

vendredi 24 avril 2015

ARENA – Divan du Monde – 24/04/2015




ARENA, à l'instar de très nombreux groupes, fait partie de ceux que j'avais volontairement écarté de mon attention ; j'avais vaguement entendu parler d'une activité parallèle de Clive Nolan, le clavier de PENDRAGON. Sans doute avais-je lu des chroniques de leur activité, mais l'occasion ne n'était jamais présentée pour que je m'y attarde… Jusqu'au jour où mon entourage me dit aller voir leur concert à Toulouse, qui s'inscrit dans la tournée de leur 20ème anniversaire ; la date parisienne s'avère être la vielle du concert de Lynyrd Skynyrd mais je finis par me décider tout de même, car ce que j'écoute sur Deezer me tente vraiment.
En outre, j'apprends que Clive Nolan a fondé ce groupe en 1995 avec le batteur Mick Pointer qui n'est autre qu'un des membres fondateurs de MARILLION ! Les autres musiciens me sont inconnus mais John Mitchell à la guitare, Paul Manzi au chant et Kylan Kajamera Amos à la basse, m'ont fait bonne impression sur leur dernier opus "The Unquiet Sky".

Je me suis décidé tardivement pour m'y rendre sans ticket, mais le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, je rachète à prix réduit (20€) le sésame, dans la file d'attente.

La première partie est assurée par un groupe français, WOLVE. Je souhaite rester magnanime avec ces musiciens qui ont au moins le mérite de tenter de nous séduire avec des compositions fouillées et relativement longues. Je dirais juste qu'un manque de charisme général et des morceaux manquant d'entrain, ont abouti à m'assoupir plus d'une fois durant leur prestation.



20h15, Arena entame enfin le concert. Installé au deuxième rang, entre le bassiste et le chanteur, je suis idéalement placé pour découvrir le groupe, d'autant plus que la sonorisation puissante mais limpide permet de capter la magie.
Très vite, je suis rassuré et la prestation me confirme mes premières impressions ressenties avec les disques. Une musique dans la pure lignée du rock progressif, davantage musclée que celle de Pendragon et de Marillion dont en sent cependant l'influence.
De ma place il m'est aisé de constater la sensibilité du bassiste et surtout du chanteur dont l'implication et l'attitude me rappellent celles de Ross Jennings (chanteur de Haken).
Le batteur que j'ai en face de moi aussi (au fond de la scène sur le côté gauche) semble plus méthodique et appliqué mais sans aucun charisme.
John Mitchell quant à lui me donne une curieuse impression ; un véritable talent s'exprime dans des soli absolument magnifiques avec une réelle modestie qui confine parfois à une maladresse dans les attitudes. Il me faisait penser à un bon bougre, un peu bourru mais sympathique comme on peut en rencontrer parmi les piliers d'une équipe de rugby. Mais cette impression ne retire rien à mon admiration.
S'agissant de Clive, je l'ai trouvé à peine plus présent qu'avec Pendragon car son clavier est en fond de scène. Un peu plus bavard, il a cependant tenu à s'exprimer un tant soit peu en français.
Le concert se termine après 22h, soit une durée de une heure cinquante. Ravi de ce premier contact, je ne regrette pas le déplacement, ni la découverte. Encore une source de frais à venir cependant ; déjà ce soir j'achète le CD pour 15€. Je m'empresse de le faire dédicacer auprès des deux seuls courageux à être venus au contact des admirateurs, Kylan Kajamera Amos et Mick Pointer.






PROGRAMME : (à confirmer)
The Demon Strikes
Rapture
Double Vision
A Crack in the Ice
Moviedrome
How Did it Come to This?
Salamander
Serenity
The Unquiet Sky
Traveller Beware
The City of Lanterns
Riding the Tide
The Tinder Box
Solomon

Rappel :

(Don't Forget to) Breathe
Crying for Help VII.