samedi 21 octobre 2023

IXe PROG EN BEAUCE – samedi 21 octobre 2023 Salle Maurice Leblond de Pierres (28)

Compte tenu des chutes de ventes de disques, les musiciens tentent désormais d'être mieux rémunérés par davantage de prestations en concerts ou en festivals. Cette tendance se ressent sur mon calendrier qui devient de plus en plus compliqué à gérer. A fortiori parce que mes goûts éclectiques redoublent le risque de conflits de dates. En l'occurrence, ce samedi était encombré de trois choix ; Steve "H" HOGARTH était au Café de la Danse, LEPROUS était au forum de Vauréal (95), et ce festival qui avait lieu à Pierre (28). Je peux comprendre que certains puissent choisir sans scrupule, mais pour ma part, les deux rejets sont empreints d'une certaine amertume… Même s'il est clair que mon choix final s'imposait, à la fois pour des raisons musicales (en particulier pour THE WINDMILL et GAZPACHO, trop rares dans nos contrées), militantes (mon soutien à l'Organisation du festival) et humaines (l'Amitié, cela s'entretient !).

Et puis de surcroit, nous le savions déjà en venant ; cette édition sera l'avant-dernière, un écran nous le confirmera au cours de la soirée. La violence de cette annonce est à peine tempérée par l'affiche très excitante prévue pour le bouquet final d'une belle aventure débutée en 2013. La Xième édition se tiendra en deux jours, les 26 et 27 octobre 2024. Le samedi 26 il y aura WEEND'Ô, CHANDELIER, MONNAIE DE SINGE, et MOSTLY AUTUMN. Le dimanche 27 il y aura JPL, ANUBIS, et LAZULI.

Cet évènement s'arrêtera comme d'autres avant lui. Ceux auxquels j'ai eu la chance de participer tels que le BeProg my Friend de Barcelone (2014-2018), le Rock au Château de Villersexel (2015-2018), le NOTP-Loreley de St-Goarshausen (2006-2024). Le Prog at Sea d'Oslo est sans doute déjà mort après seulement deux éditions. Mais aussi bien d'autres tels le Prog Sud aux Pennes-Mirabeau (2000-2019), la Convention Prog Résiste de Verviers (2001-2011). Sans compter le Ready For Prog Festival de Toulouse (2018-2022?) qui bat de l'aile à force de subir les coups du sort.

Certes, demeure le festival de rock progressif Crescendo de St-Palais sur Mer qui perdure contre vents et marées depuis 1999. Le Midsummer Prog Festival de Valkenburg semble tenir la route depuis 2017, et il ajoute même un nouveau rendez-vous en prévoyant un MidWinter Prog Festival en février 2024 ! Il y a aussi le We Låve Rock à Oslo qui semble s'installer pour mai 2024…Citons aussi le 2Days Prog + 1 Festival à Veruno. A part ceux-là, il nous faudra peut-être aller en Grande-Bretagne ou en Pologne…

Mais, carpe diem ; Cette IXème édition du festival Prog en Beauce, avec cinq groupes programmés, présente une nouvelle fois une affiche internationale et attractive.

Internationale, car trois pays sont représentés ; la France (CONTROVERSE, et ESTHESIS), l'Italie (LA MASCHERA DI CERA), et la Norvège (THE WINDMILL, et GAZPACHO).

Attractive, au moins de mon point de vue, et pour deux raisons. D'abord un bon équilibre entre les artistes que je me réjouis de revoir, et ceux que je vais découvrir. Attractive aussi, parce que cette affiche relativement fédératrice est de nature à rassembler de nombreux amis parfois venus de loin.

Il convient à cet égard de rendre hommage aux quatre Mousquetaires de la Beauce ; Thomas, Monique, Jean-Michel et Agnès. Sans leur abnégation, leur engagement passionné, nous ne serions pas réunis ici. Ils demeurent capables d'organiser un évènement pourtant compliqué en termes logistiques, financiers et humains. De tels efforts mériteraient une meilleure affluence, mais la France étant ce qu'elle est (…), la part de notre microcosme de progueux qui s'est déplacée, parvient à peine à maintenir le navire à flot… Pourtant, comme le prétend l'adage, les absents ont toujours tort, et cela se vérifiera une nouvelle fois. L'actualité de notre Monde n'est guère réjouissante ; se soigner par la musicothérapie s'impose plus que jamais. Certains ont cependant de bonnes excuses, nous pensons avec compassion à notre ami Thierry qui lutte à son tour contre un redoutable crabe.

Bref, mon option étant validée depuis longtemps, nous arrivons avant midi dans les environs.

Pour la première fois, cette année nous avons décidé d'éviter un retour nocturne fatiguant après la soirée. Avec nos amis Suisses, nous avons réservé des chambres d'hôtes situées à une vingtaine de minutes du site. Mais, avec ma P'tit Fée, nous ignorions qu'un infâme complot fut fomenté à notre insu. En effet, ce gîte rural était également occupé par certaines de nos "idoles scandinaves" du jour ; quatre (Jean-Robert, Morten, Erik et Arnfinn) des six membres de THE WINDMILL accompagné de leurs Dames ! Longtemps en état de sidération, j'ai peiné à réaliser notre chance, notre privilège ! Les messieurs étant en répétitions, celles-ci avaient besoin d'un taxi pour les rejoindre. Bien évidemment nous avons proposé nos services. C'est ainsi qu'avec ma P'tite Fée nous avons emmené "Madame" Arnfinn et "Madame" Morten. Une fois arrivés, nous rencontrons les musiciens, ravis de retrouver leur compagne grâce à notre soutien logistique ! Nous les reverrons ultérieurement, bien entendu !...

Une fois cette Œuvre de bienfaisance accomplie, nos ventres crièrent famines. En bons Gaulois (même si un couple d'Helvètes est exceptionnellement toléré), nous avons donc choisi de nous retrouver autour d'une bonne table, avec Xavier, Véro, Pascal et Valérie. Pour la troisième fois consécutive en ce qui nous concerne, nous prenons places réservées dans un restaurant du coin (non, je ne dirai pas lequel ! la carte est toujours un pur régal, mais l'endroit dispose de peu de places !) pour un déjeuner exquis (…et je pèse mes mots) arrosé notamment de bières locales ! Beaucoup de candidats convives à l'entrée sont refusés, faute d'avoir préalablement réservé ;  parmi les recalés, j'ai vu ces Dames de THE WINDMILL qui durent renoncer après un regard sur l'occupation des tables…

Pas trop le temps de s'y attarder cependant, car les portes ouvrent vers 14 heures…

Une petite marche digestive bienvenue nous dirige vers la salle Maurice Leblond. Une fois rentrés, nous rachetons les jetons cartonnés pour déguster les bières artisanales proposées au comptoir. Puis, dans l'Antre se trouve le dispositif technique adéquat ; on le sait déjà, l'acoustique de cette salle des fêtes municipale n'est pas franchement idéale, mais elle reste à mon sens correcte et susceptible d'accorder une bonne écoute pourvu que l'ingénieur du son se montre compétent. La scène surplombée d'un écran diffusera, pour tous les groupes, tantôt des images en direct tantôt les images choisies par les artistes.

En périmètre, sont alignées les échoppes du festival et des artistes qui finiront par tarir mon modeste budget, à cause de leurs CD ou de leur t-shirt (je me procure celui du festival). L'Organisation a d'ailleurs eu la générosité d'accueillir l'échoppe de Claude Mignon, un musicien breton non présent sur scène, mais dont le talent mérite d'être soutenu. Après avoir été séduite par quelques écoutes préalables, ma p'tite Fée achète le dernier opus de Seven Reizh présenté dans un somptueux livre de recueil.

CONTROVERSE [15h00-15h30]
F https://www.facebook.com/controverseband

Trouver des informations sur le pedigree du groupe, est une gageure! Facebook et YouTube témoignent bien de leur existence, mais pour connaitre l'identité des membres du sextuor français qui se présente sur scène, il m'aura fallu enquêter auprès de leurs amis… Gageons que mon modeste récit pourrait tenter d'améliorer leur promotion, un tant soit peu !

Un nouvel album, "Le Roi Ridicule" est paru le 22 mars 2023.

Déjà participant au festival PeB III à Villemeux-sur-Eure le 24 octobre 2015, CONTROVERSE a cette fois le redoutable devoir de débuter les festivités. Nous découvrons un sextuor (que je n'étais pas encore parvenu à identifier, à ce stade) composé de deux claviers de chaque côté de la scène, une basse, une guitare, une batterie et une chanteuse qui accentue les mélodies avec son violon. A posteriori, j'apprends qu'il s'agit de Didier "Messire Mortou" Leveau (guitares), Marie Laurent (chant et violon), Milos Rousseau et Yoann Bénichou (claviers), Sylvain Penloup (basse) et Gérard Mauger (batterie).

Un éclairage tamisé et une sonorisation correcte leur permet d'exprimer une musique mélodieuse, et intéressante par bien des aspects. Outre la nouvelle preuve apportée que le rock progressif se chante aussi en français, (tout comme Lazuli, Ange, JPL ou Gens de la Lune…), j'ai apprécié les quelques jolies interventions de guitare. Néanmoins, j'ai peiné à maintenir mon attention ; le chant pourtant juste m'a semblé manquer de charisme et les claviers ne m'ont pas paru suffisamment mis en valeur. Je ne peux donc pas prétendre avoir trouvé la Porte susceptible d'emporter un enthousiasme prépondérant. Mais, ce n'est pas forcément leur faute ; j'avoue mon impatience mal contenue d'assister à la prestation suivante ...

Fort heureusement pour eux, un public applaudit ces musiciens qui auront eu la lourde tâche de chauffer la salle.

PROGRAMME
Le Roi Ridicule (formé de 14 parties)


THE WINDMILL [16h20-17h30]
F https://www.thewindmill.no/

Ce groupe norvégien a été créé à l'automne 2001. L'initiateur, Jean Robert Viita avait déjà travaillé avec Morten Clason et Arnfinn Isaksen, lorsque plus tard, Bent Jensen, Vidar Kleivane et Erik Borgen l'ont rejoint. Un premier album a été conçu à l'automne 2005. Les cinq années suivantes constituent un parcours compliqué. Entre départs de musiciens et concerts enthousiasmants, le groupe se stabilise pour le concert du 31 juillet 2010 au cours duquel ils ont été rejoints par Stig Andrè Clason (oui, monsieur le fils de), qui a remplacé Bent Jensen à la guitare.

La formation actuelle comprend ainsi Jean-Robert Viita (claviers, chant, depuis 2001), le multiinstrumentiste Morten L. Clason (flûtes, saxophones, guitares, claviers, chant, depuis 2001), Arnfinn Isaksen (basse, depuis 2001), Erik Borgen (chant, guitare, depuis 2003), Stig André Clason (guitare, depuis 2010) et Kristoffer Utby (batterie, chœurs, depuis 2018).

J'ai découvert THE WINDMILL lorsqu'ils ont été programmés officiellement au Night of the ProgFestival, le dimanche 21 juillet 2019. En préalable à cette date, durant le printemps, j'avais été complétement séduit, dès mes premières écoutes de leurs trois albums. Cette première prestation nous a définitivement convaincu du talent de ces Vikings romantiques ! Piaffant d'impatience de les revoir et ne regardant pas la distance, avec ma p'tite Fée, nous sommes allés assister à leur concert au Cosmopolite Scene d'Oslo, le samedi 15 octobre 2022. Puis leur prestation au Midsummer ce samedi 24 juin 2023 nous a ravis bien évidemment ! C'est ainsi la quatrième fois que nous assistons à leur concert.

Leur actualité musicale prévoit la préparation d'un nouvel album, dont seuls deux titres ont été proposés sur scènes, et qui devrait sortir probablement avant l'été prochain. De surcroit, ils sont programmés une seconde fois à l'affiche du prestigieux Night of the Prog Festival qui se tiendra du 19 au 21 au juillet 2024.

La sonorisation me parait équilibrée et l'éclairage adéquat pour une mise en valeur des musiciens, ce qui garantit de belles images. Sur l'écran, le logo du groupe se confond parfois avec des images en direct du sextuor.

La Musique de THE WINDMILL se déploie dans la Grande tradition du rock progressif ; un foisonnement de sonorités, de mélodies, de ruptures rythmiques, de titres étendus… Leurs multiples influences ressortent de ce ballet de notes ; on peut y distinguer des allusions aux univers de Camel et de Led Zeppelin. Mais les séquences jazzy et/ou bluesy (notamment dans "The Gamer" ce soir) sont fréquentes aussi. Lorsque nous discutons avec eux, ils se définissent modestement comme de simples amateurs mais pourtant leurs compositions sont séduisantes, et sont interprétées avec aisances et talent. Morten alterne les pupitres avec une aisance remarquable ; la flûte traversière, le saxophone, le clavier, le chant. Son fils, Stig, excellent guitariste, est lui aussi très doué pour accompagner les harmonies de magnifiques accords qui accentuent encore la beauté des compositions. Arnfinn et Kristoffer garantissent avec régularité une rythmique efficace et entrainante. Erik envoute son auditoire de sa voix chaude et douce, tout en accompagnant de sa guitare sèche les mélodies. Jean-Robert supervise avec ses accords de claviers et ses interventions rauques au chant.

Not Alone & The Masque

Certains de mes amis peuvent me soupçonner d'un manque d'objectivité, mais honnêtement je crois bien pouvoir dire que THE WINDMILL a conquis quelques nouveaux adeptes ce soir. En témoigne l'ovation finale, l'affluence à leur échoppe et leurs ventes de CD. Arborant le t-shirt du groupe, nous avons été sollicités pour renseigner quelques mélomanes fraichement convertis.

Sur cinq titres, deux anticipent la parution d'un opus en préparation pour l'été prochain et trois sont issus de "The Continuation" (2013) ; étonnement l'excellent album "Tribus" est  (2018) est ignoré.

PROGRAMME
1.      The Gamer (The Continuation, 2013)
2.      Not Alone (The Continuation, 2013)
3.      The Masque (The Continuation, 2013)
4.      Fear (nouveau titre de l'album à venir fin 2023)
5.      Nothing in Return (nouveau titre de l'album à venir fin 2023).


ESTHESIS [18h20-19h35]
F https://www.esthesismusic.com/
https://esthesis.bandcamp.com/album/watching-worlds-collide

Ce quintuor anglophone français de rock progressif a été fondé par le multi-instrumentiste français Aurélien Goude (chant, claviers, harmonica). Aurélien exploite ses nombreuses influences (rock britannique, musique de film, jazz, ambient, métal, musique électronique …) pour exprimer des ambiances empreintes d'émotions et de mélancolie.

Un mini album "Raising Hands" est paru le 1er février 2019, suivi d'un premier album "The Awakening" paru le 14 novembre 2020. Un monoplage "Still Far To Go" est paru le 5 mars 2021, puis le deuxième album "Watching Worlds Collide" est paru le 19 aout 2022. Un nouvel album est déjà en cours d'ébullition/élaboration dans le cerveau d'Aurélien.

Aujourd'hui, Aurélien se présente sur scène entouré de Marc Anguill (basse), d'Arnaud Nicolau (batterie), de Mathilde Collet (chœurs) et, (suite au départ de Baptiste Desmares) de Rémi Geyer (guitare). Ce dernier, dont ce sera le premier concert avec Esthesis, est l'heureux élu, issu d'une sélection parmi plus de 45 candidats !

C'est la quatrième fois que j'assiste à une de ses prestations, depuis celles du 20 aout 2022 sur l'Esplanade du Concié de St-Palais sur Mer, du 3 juin 2023, Chez Paulette de Pagney-Derriere-Barine (54), et du 16 juillet 2023 à la Loreley de St Goarshausen. De concerts en concerts, j'ai pu constater une évolution très favorable de leur maitrise de la scène. Chaque musicien prend confiance en lui et au potentiel du groupe qui commence à se faire connaitre à l'étranger, notamment en Angleterre et en Allemagne.

Un souci technique de sonorisation sera vite réglé en préalable au concert durant lequel un bel équilibre des sons permit aux auditeurs de savourer les moments de grâce proposés par ESTHESIS. Un éclairage au sombre dominant participa à l'invitation au voyage. Les jeux de lumière et de faisceaux laser ont accentué les atmosphères magiques de la soirée. En fond de scène, l'écran alterne le logo du groupe avec des images filmées en direct de proximité par un technicien intrusif.

Ceux qui ne connaissaient pas encore ESTHESIS ont pu être séduits par les ambiances à la fois doucement feutrées et puissamment emmenées. Quant à ceux qui avaient déjà vu le groupe, ils auront pu confirmer la maîtrise de chacun des musicien pour reproduire les compostions tellement convaincantes. Ils auront eu une attention un peu plus appuyée sur la prestation du nouveau venu, Rémi Geyer. Celui-ci peut être fier de ses interventions qui, d'un avis unanime, a pleinement justifié son recrutement et démontré son potentiel sur l'avenir des créations du groupe. On ne le comparera pas avec tel ou tel précédent, chacun apportant sa personnalité et ses compétences propres. Bravo à lui, examen de passage en public réussi !

Ovationné chaleureusement par le public, Aurélien peut être satisfait de cette nouvelle preuve de crédibilité de son groupe, avant d'envisager une suite qui est désormais attendue par un public bien élargi depuis l'an dernier !

Sur huit titres, quatre sont issus de "The Awakening" (2020), dont le délicieusement porcupinien "Still Far to Go" qui n'avait plus été joué depuis le 5 février 2022. Ainsi que deux titres issus de "Watching Worlds Collide" (2022), et un de "Raising Hands" (2019).

PROGRAMME
1.      Raising Hands (Pt 2) (Raising Hands, 2019)
2.      Amber (Watching Worlds Collide, 2022)
3.      The Awakening (The Awakening, 2020)
4.      Still Far to Go (The Awakening, 2020) ()
5.      Stratus (reprise de Billy Cobham) (1973)
6.      Place Your Bets (Watching Worlds Collide, 2022)
7.      No Soul to Sell (The Awakening, 2020).
RAPPEL :
8.      Downstream (The Awakening, 2020).


LA MASCHERA DI CERA [20h25-21h25]
F https://lamascheradicera.bandcamp.com/album/il-grande-labirinto

Ancien bassiste du groupe FINISTERRE, Fabio Zuffanti a fondé en 2001 La Maschera Di Cera à Gênes (Italie), avec deux autres ex-Finisterre, Agostino Macor claviériste et Marco Cavani batteur, ainsi que Alessandro Corvaglia (chanteur) et le flûtiste Andrea Monetti.

Actuellement, les cofondateurs Fabio Zuffanti (basse) Agostino Macor (claviers) et Alessandro Corvaglia (chant, guitare) sont désormais entourés de Martin Grice (flûte, sax depuis 2020) ainsi que de Paolo "Paolo" Tixi (batterie, depuis 2020).

Le sixième album, intitulé "S.E.I." (acronyme de "Separazione/Egolatria/Inganno") est paru le 18 septembre 2020, après une pause de …sept années.

Pour moi, ce sera une découverte. J'ai certes procédé en préalable à quelques écoutes sur YouTube, avec un intérêt bienveillant, mais j'ai hâte de vérifier cela sur scène.

Dès les premières mesures, je perçois le chant en italien, ce qui ne pouvait que me séduire immédiatement, quand on connait mon attachement à la langue maternelle des artistes. La musique, quant à elle, achève de me convaincre que je vais passer un bon moment ! Moi qui avais envisagé une possibilité d'aller me reposer et papoter, avec une bonne bière à la main, bah c'est encore raté.

Chaque pupitre est perceptible grâce à une sonorisation équilibrée. L'éclairage est calibré pour les différentes facettes de leur musique qui nous replonge délibérément dans les belles pages des années 70 !

J'apprécie beaucoup le rock progressif italien des années 70 pour son sens des mélodies, des harmonies vocales et de claviers. Nous sommes là en plein dedans ! Martin Grice alternant flûte traversière et saxophone ajoute à ces sensations empreintes de nostalgie. Alessandro Corvaglia chante avec éloquence, il semble investi dans son propos, dans la plus pure tradition italienne ! Certains titres m'ont semblé plus accrocheurs que d'autres mais globalement, j'ai beaucoup aimé cette prestation que j'applaudis ardemment. Affaire à suivre, donc.

Le reste du public est également enthousiaste à entendre l'ovation vrombissante ! Le sentiment d'humanité dégagé par ce groupe est encore accentué lorsqu' Alessandro scande au micro que ce merveilleux festival n'a pas le droit de s'arrêter.

Sur huit titres, trois sont issus de "Le Porte Del Domani" (2013), deux de "S.E.I." (2020), un de "La Maschera di Cera" (2002) un de "LuxAde" (2006) et un de "Petali Di Fuoco" (2009).

PROGRAMME
1.      Fino all'aurora (Petali Di Fuoco, 2009)
2.      Orpheus (LuxAde, 2006)
3.      La maschera di cera (La Maschera di Cera, 2002)
4.      Il cerchio del comando (S.E.I., 2020)
5.      La guerra dei mille anni (Le Porte Del Domani, 2013)
6.      Ritratto di lui (Le Porte Del Domani, 2013)
7.      L’enorme abisso (Le Porte Del Domani, 2013)
8.      Vacuo senso (S.E.I., 2020).

Je suis suffisamment séduit pour me procurer, à leur échoppe, le CD "Le Porte Del Domani" (2013), que je m'empresse de faire dédicacer par des gens charmants, abordables et modestes. Morten L. Clason fait partie des admirateurs et pose pour un portrait avec Martin, son homologue.

GAZPACHO [22h30-00h20]
F https://gazpachoworld.com/

Parrainé par MARILLION à ses débuts, GAZPACHO ne pouvait pas me laisser durablement insensible, à l'écoute de leurs mélodies pas si éloignées, et pourtant je confesse volontiers avoir tardé à trouver la fameuse Porte ! …

A la parution de "Tick Tock" en 2009, j'avais bien trouvé leur univers intéressant mais pas au point de m'investir davantage… Je suis bien placé pour comprendre les récalcitrants actuels au sein de notre microcosme de mélomanes ; comme eux, je trouvais cela relativement "monotone, languissant". Même leur prestation sous le soleil accablant de Barcelone (BeProg My Friend festival, le 30 juin 2018) ne m'avait pas encore vraiment convaincu ! Je me suis ainsi contenté de suivre les parutions suivantes, sans jamais réellement prendre le temps de percevoir toute la richesse harmonique de leur Musique. … Et pourtant… sans doute conscient que je manquais quelque chose, j'ai continué à écouter, et même à promouvoir (tout aussi vainement) auprès de ma P'tite Fée leur concert parisien du 16 avril 2022 (Péniche Petit-Bain, dans le 13e). Et là,… Hallelujah ! La Révélation (entendez le chant des Anges et l'orchestre wagnérien en arrière-plan pour imaginer ma sensation à l'ouverture de la Porte !). Allez savoir, est-ce le cadre tanguant de ce concert intime (je ne suis pas sûr qu'il eût plus de cent personnes) ? Est-ce un alignement de planètes ? Toujours est-il que, si mon corps avait suivi mon esprit ce soir-là, il aurait accompli un salto arrière ! Bon sang mais c'est bien sûr !! Comment n'avais-je point saisi toute la subtilité de cette musique enivrante, empreinte de délicatesse, de douceur, de fragilité, toute la complexité harmonique du chant (essayez donc de chanter sa partition et vous comprendrez) ?!! Cette voix qui me semblait jusqu'alors atone et monotone, m'a soudainement paru bouleversante. L'ensemble exprime des mélodies qui caressent les tympans et apaisent l'âme. Depuis cette claque monumentale, perçue également par ma P'tite Fée (oui, nous aimons ce genre de violence, c'est notre côté sado-maso !), la discographie intégrale s'est vite imposée dans notre collection.

Autant avouer que l'annonce de leur présence à ce festival a pesé (aussi) dans notre détermination à venir ici !

La biographie du sextuor norvégien présente un aspect positif non négligeable ; sa stabilité. Il est composé d'un trio fondateur ; Autour de Jan-Henrik Ohme (chant, depuis 1996), Jon-arne Vilbo (guitares, depuis 1996), et Thomas Andersen (claviers, depuis 1996), se sont fidélisés Mikael Krømer (violon, guitares, mandoline, depuis 2001), Kristian Torp (basse, depuis 2005), ainsi que Robert Johansen (batterie, de 2004 à 2009, et depuis 2017).

La promotion de "Fireworker", paru le 18 septembre 2020, avait souffert de la Pandémie, en dépit d'un bon accueil dans la presse spécialisée. Ce ne fut que partie remise ; la tournée "Fireworking Europe tour 2022" leur a permis de défendre leur création dignement. Au-delà de celle-ci, les scandinaves ont ajouté trois dates. Le 29 avril 2023 au St-Croix-Huset de Fredrikstad en Norvège. Puis le 20 octobre au Boerderij de Zoetermeer aux Pays-Bas, soit la veille du présent concert ! Leur légitime besoin de sommeil, ne nous a pas permis de les rencontrer dans la journée, mais j'ai quand même pu bavarder en fin de journée avec Mikael Krømer pour lui exprimer notre reconnaissance pour leur venue ! Il est aussi aimable qu'il parait.

Pour cette prestation la sonorisation nous a paru hélas mal équilibrée ; le son de la basse s'est constamment imposé au-dessus du reste des pupitres. Ce désagrément, perceptible même avec des protections auditives, n'a fort heureusement pas nui à mon plaisir. Je retrouve ici la plupart des émotions ressenties sur la Péniche. Avantage du style, je retrouve aussi celles perçues dans mon salon. L'envoutement est similaire ; le timbre délicat de la voix de Jan-Henrick exprime ses textes avec des vibrati émouvants, des faussets délicats, ainsi qu'une gestuelle à la fois sobre, sensible et évocatrice. Ses caractéristiques, alliées à son sourire fréquent, lui confère un charisme sincère et touchant. Claviers, guitares et violon contribuent à entretenir les atmosphères planantes sans aucune extravagance, juste au service d'une ambiance. Même la frappe du batteur est d'un raffinement exquis, alternant les périodes avec délicatesse et grande efficacité.

Un éclairage le plus souvent tamisé a savamment entretenu l'auditoire dans une ambiance douillette. L'écran du fond de scène diffusait alternativement les illustrations correspondantes aux couvertures d'albums évoqués.

Très chaleureusement ovationné par le reste du public resté à cette heure tardive, ces Vikings (eux aussi) romantiques (décidément…) semblent émus par notre accueil. La reconnaissance est mutuelle, quelque chose de bon plane dans la salle…

Voilà un programme renouvelé ; sur quatorze titres, seuls sept titres joués sur la péniche l'an dernier.

PROGRAMME
1.      Fireworker (Fireworker, 2020)
2.      The Walk, Part 1 (Tick Tock, 2009)
3.      The Walk, Part 2 (Tick Tock, 2009)
4.      Hell Freezes Over I (March of Ghosts, 2012)
5.      Sapien (Fireworker, 2020)
6.      Dream of Stone (Night, 2007)
7.      Chequered Light Buildings (Night, 2007)
8.      Upside Down (Night, 2007)
9.      Defense Mechanism (Missa Atropos, 2010)
10.  Tick Tock, Part 1 (Tick Tock, 2009)
11.  Tick Tock, Part 2 (Tick Tock, 2009)
12.  Tick Tock, Part 3 (Tick Tock, 2009).
RAPPEL :
13.  Black Lily (March of Ghosts, 2012)
14.  Winter Is Never (Tick Tock, 2009).

Au risque de paraitre adulateurs (ce qui n'est pas le cas, je précise ! admirateurs sincère oui), avec ma p'tite Fée nous nous approchons timidement de Jan qui, à notre grand étonnement, nous reconnait tous les deux et nous ouvre ses bras pour une chaleureuse accolade ! Ma Dame d'abord, bien sûr ! J'avais bien cru remarquer qu'il me pointait du doigt, accentué d'un clin d'œil complice, pendant le concert, mais il me le confirme ; j'en déduis que notre admiration exprimée sincèrement en fin de soirée sur la péniche avait dû le marquer… Il nous confirme que la soirée sur la péniche lui a laissé un excellent souvenir et qu'il compte fermement revenir à Paris dès que possible. Amen. Nous lui taisons notre ambition d'assister à un de ses concert, là-haut dans ses contrées scandinaves. Après salutations et portraits, nous le laissons aux autres admirateurs qui se bousculent à l'échoppe.

Nous ne sommes pas au bout de nos émotions… Notre fonction logistique débutée à la mi-journée est prolongée ce soir, toujours au profit de THE WINDMILL ! Cette fois, nous emmenons Monsieur et Madame (Arnfinn) Isaksen vers notre gîte commun. Le trajet nous parait au-delà du réel ; nous diffusons dans la voiture "The Gamer" dont les airs sont chantés en chorale improvisée, à quatre voix ! Nos cinq couples continueront à discuter jusque trois heures du matin… Puis le lendemain matin, nous ne quittons pas immédiatement cette histoire hallucinante car, après un petit déjeuner pris tous ensemble, nous  emmenons Monsieur et Madame (Morten) Clason à leur hôtel, dans Paris (…).

Encore une fin de semaine qui sort vraiment de notre ordinaire…Quoi d'autre ? (non, pas un nescafé ; juste de la Musique, tout simplement…).


lundi 16 octobre 2023

RIVERSIDE – Alhambra (Paris 10) – lundi 16 octobre 2023

La France se distingue toujours par son mépris pour notre microcosme, néanmoins RIVERSIDE est accueilli dans une salle un peu plus grande que précédemment. Autre preuve de son succès grandissant, RIVERSIDE a débuté une très grande tournée le 17 février 2023, aux Etats-Unis. Après 22 dates américaines, ils ont débarqués le 16 avril aux Pays-Bas pour une première tournée européenne jalonnée de 23 concerts et festivals, suivie d'une pause de deux mois (ils ont osé !); avant de reprendre ladite tournée le 24 septembre en Hongrie… Cette course ne s'arrêtera que le 6 avril 2024 en Amérique latine ! Et pour faire bonne mesure, encore un dernier festival à Helsinki le 28 juin 2024 !! ouf !

Paris se situe donc au beau milieu de leur épopée ! Cette soirée m'offre deux découvertes ; le lieu, l'Alhambra, et le groupe qui ouvrira les festivités, LESOIR.

L’Alhambra est un site relativement récent qui a ouvert le 15 avril 2008. (à ne pas confondre avec le music-hall voisin disparu dans les années 60). Ce complexe événementiel entièrement modulable, est capable d’accueillir selon sa configuration de 600 à 800 spectateurs assis/debout, à l’orchestre et au balcon, lors de concert, spectacle, conférence, salon ou cocktail dinatoire. Situé au 21 rue Yves Toudic dans le 10ème arrondissement de Paris, l'endroit est assez facile d'accès, entre les stations de métro République et Jacques Bonsergent. C'est ma première visite en ce lieu, et mon impression s'avèrera positive. Spacieux et doté d'une excellente acoustique.

Avec ma P'tite Fée et mon fils, nous parvenons à nous placer au deuxième rang, sur la gauche en regardant la scène, soit au pied du pupitre du guitariste de Riverside. Et, fait notable, dans un premier temps, au pied de la Belle Eleen.

LESOIR [19h00-19h40]. https://lesoirmusic.com/

LESOIR est un quintet néerlandais, fondé en 2009 par Maartje MEESSEN (claviers, flûte, voix) et Ingo DASSEN (guitares). La musique est définie en tant que "artrock". Ils ne cachent pas leurs influences ; Gazpacho, The Pineapple Thief, Anathema, Steven Wilson, Porcupine Tree, Pain Of Salvation. Leur premier album éponyme est sorti en 2011.

Le cinquième album, "Mosaic" est paru le 1er mai 2020. Un sixième, déjà intitulé "Push Back the Horizon" est prévu prochainement. A part cela, signalons la parution d'un court-métrage, le 16 février 2022, intitulé "Babel", qui a fait l'objet d'un mini-album dans la foulée. Sur ce dernier ouvrage, Maartje Meessen (chant, piano, flûte), et Ingo Dassen (guitare, synthé, Co-Fondateur du Midsummer Prog Festival) étaient entourés d'Eleen Bartholomeus (guitare, chant, synthé), Bob Van Heumen (batterie et percussions), et d'Ingo Jetten (basse). Impossible de savoir si le groupe qui se présente à nous est dans cette composition ce soir, car étonnement, à ce jour, leur site ne le renseigne pas ; On voit juste la photo du quintet… Par ailleurs, signalons que le groupe semble engagé dans l'humanitaire, puisqu'ils prétendent reverser une partie de leurs bénéfices à des associations de victimes de catastrophes naturelles.

Les discussions au sein de notre microcosme de mélomanes progueux abordent certains artistes ; ils font l'objet d'alertes de la part de ceux qui ont été enthousiasmés par leurs prestations. LESOIR fait partie de ceux-là. En tant que mélomane curieux et insatiable, je m'efforce de prêter plus ou moins une oreille. C'est a priori en explorateur bienveillant que j'aborde ce concert. Au regard du matériel sur scène puis des premières mesures je pressens de bonnes sensations.



La musique nous berce dans une musique aux atmosphères relativement intimistes. La sonorisation est bonne, l'éclairage limité mais suffisamment clair pour observer les musiciens, leur jeu et leur complicité. Les multiinstrumentistes Maartje Meessen, Ingo Jetten, et Eleen Bartholomeus m'impressionnent tout particulièrement par leur aisance aux différents pupitres. Flûte traversière, claviers, guitares et basse s'échangent avec fluidité et adresse. Ingo Dassen s'applique à agrémenter ses compositions de ses beaux accords exécutés avec sensibilité. Quant à Bob Van Heumen, sa frappe m'a semblé subtilement dosée pour les différentes atmosphères requises. Le tout sera parvenu à me séduire souvent, avec toutefois des moments qui m'ont paru moins convaincants. L'extrait issu de Babel m'a particulièrement ému.

A l'issue de cette prestation, je suis relativement intéressé pour creuser la question. A suivre, donc.

En tout état de cause, la réaction du public est très positive, l'ovation est bruyante et permet au quintet de sortir de scène avec le sourire. D'ailleurs en parlant de sourire, je me permets de souligner le charme d'Eleen et de Maartje qui aura laissé peu d'auditeurs indifférents.

Parmi huit titres interprétés ce soir, LESOIR a promu quatre titres issus de "Mosaic", un titre de "Babel" et un du futur opus "Push Back the Horizon".

PROGRAMME

  1. Push Back the Horizon (Push Back the Horizon, 2023)
  2. Mosaic (Mosaic, 2020)
  3. You Are the World
  4. Somebody Like You (Mosaic, 2020)
  5. Babel (le segment "The Warning") (mini album, 2022)
  6. Dystopia (Mosaic, 2020)
  7. The Drawer
  8. Two Faces (Mosaic, 2020).

 

RIVERSIDE [21h15-22h15] https://riversideband.pl/en/

Ce quintet polonais créé fin 2001 est désormais considéré comme un des groupes majeurs dans le microcosme progressif. RIVERSIDE parvient désormais à surmonter son immense tristesse qui a suivi le brutal décès de leur guitariste Piotr Grudziński en 2016. A force de talent et de persévérance, ils parviennent à perdurer et à rayonner sans cesse davantage, grâce à une discographie frisant l'excellence et des tournées triomphales.

En ce qui me concerne, c'est par le biais de réseaux sociaux que je me suis intéressé à eux vers la fin des années 2000, avant de pouvoir assister à un premier concert, à la Locomotive le samedi 14 novembre 2009, lors de leur tournée "Anno Domini High Definition" ; un événement dont je ne me suis toujours pas remis. Je les revois ce soir pour une dixième fois (dont trois fois cette année !).

La formation actuelle comprend Mariusz Duda (chant, guitare basse, guitare acoustique, depuis 2001), Piotr Kozieradzki (batterie, percussions, depuis 2001), Michał Łapaj (claviers, chœurs, depuis 2003) et Maciej Meller (guitare solo, depuis 2017).

Leur huitième album studio, "ID.Entity" est paru le 20 janvier 2023. Je maintiens encore à ce jour qu'il aura été probablement l'un des meilleurs albums de l'année (et pourtant la "concurrence" est déjà rude !).

Dès l'introduction à la basse de "#Addicted", nous percevons une sonorisation parfaitement équilibrée. La musique continue d'emporter notre enthousiasme même après les avoir vus auparavant cette année ! Le son de la basse de Mariusz claque distinctement et laisse entendre la voix, le clavier et la guitare que même la puissance des frappes de Piotr ne parvient pas à couvrir. C'est Michał qui maitrise le lancement des rares pistes préenregistrées. Mieux ; j'aurais volontiers admis que l'intro de "Big Tech Brother" fut sur bande, mais non ; c'est bien Mariusz qui s'exprime au micro ! Bref une sonorisation excellente, puissante mais pas trop. Audible, sans protection auditive.

Le dispositif d'éclairage m'a semblé subtil et lumineux, un peu plus clair qu'au Midsummer. En tant que chasseur d'images je suis satisfait. La logistique ne s'est pas encombrée d'écran, et en fond de scène se dressent cinq heptagones lumineux.

Dans mes récits de leurs concerts les plus récents, j'ai déjà relaté l'aisance acquise par Mariusz au fil des tournées. Un peu à l'image de Steven Wilson, les deux énergumènes souffraient de complexes qui ne sont désormais que du passé ! Il dialogue et plaisante avec son public, entretenant ainsi une atmosphère complice et bienveillante. Devant le public du Hellfest, il n'a pas hésité à taquiner les metallos. Ici, il taquine les progueux, en narguant ceux qui les cataloguent dans la catégorie du prog metal, avec Dream Theater. Cela étant, quoi qu'il en dise, la musique entendue ce soir nous a paru plus proche du metal que du rock progressif, et leur tournée de 2007 avec Dream Theater a durablement marqué les esprits. Humour toujours, j'ai cru percevoir une moquerie de son ami Steven lorsqu'il annonce avec parodie une parution : "un pack collector très lourd de l’un des albums sorties précédemment il y a dix ans avec dix CD et un pensum de 330 pages". Il s'amuse à lancer des défis au public pour chanter avec lui ou alors pour distinguer tel segment musical inséré dans le morceau suivant. Il se dit réjouit de jouer devant des mélomanes de toutes les tranches d'âges, pas seulement la sienne ! Bref, les anglophones ont sans doute perçu davantage d'allusions que moi, les rires n'étaient pas rares.



Mais le Monsieur, sait ne pas trop perdre de temps en bavardages, ses accords de basse et son chant priment heureusement. Le sourire et le talent de Michał Łapaj son complice au clavier est un pur bonheur ; son engouement est visible. De son clavier émanent souvent des sonorités "Purple". Soulignons que ce dernier conserve toujours sa petite mascotte plumée sur le coin de son clavier, mais curieusement le thérémine a disparu depuis quelques années déjà. J'aime beaucoup regarder le jeu de Piotr Kozieradzki à la fois sobre et efficace. Quant à Maciej Meller, son intégration semble acquise au regard de la complicité scénique avec Mariusz. Humble et pourtant talentueux, ses accords viennent souvent ajouter fantaisie et poésie aux compositions du groupe.

Personnellement, si j'apprécie les aspects metal de leur musique, accentuée à mon sens par la puissance qui ressort des accords omniprésents de basse, j'aime aussi ses allusions aux sonorités des années 80 nettement évoquées dans "ID.Entity". Un peu comme l'ont fait Steven WILSON ou HAKEN, d'ailleurs. En concert, l'impact sur l'ambiance dans le public s'en ressent forcément. Au moins parmi les quinquas, mais pas seulement…

Après un concert fabuleux, le rappel s'impose. A l'instar de la prestation du Midsummer, le "Self-Aware", festif est suivi de "Conceiving You". L'effet de surprise s'est estompé en ce qui me concerne, mais c'est toujours avec régal que nous participons volontiers à l'échange chuchoté proposé par Mariusz sur la fin du titre ! J'adore ce moment faussement apaisé, bercé par les accords obsédants de claviers et de guitare, battu par une batterie sourde et puissante, qui montent crescendo jusqu'à une explosion sonore étourdissante, libérant toutes les énergies retenues pendant trois minutes par le public ! Enorme sensation.

Conceiving You (15mn)

Douze titres en deux heures, soit deux titres de plus qu'au Midsummer. Programme légitimement axé autour d'opus promu. Six sont issus de "ID.Entity", deux de "Anno Domini High Definition" (ça tombe bien c'est mon album favori !), un de "Love, Fear and the Time Machine", un de "Shrine of New Generation Slaves", un de "Rapid Eye Movement", un de "Second Life Syndrome".

PROGRAMME

  1. #Addicted (Love, Fear and the Time Machine, 2015)
  2. 02 Panic Room (Rapid Eye Movement, 2007)
  3. Landmine Blast (ID.Entity, 2023)
  4. Big Tech Brother (ID.Entity, 2023)
  5. Left Out (Anno Domini High Definition, 2009)
  6. Post-Truth (ID.Entity, 2023)
  7. The Place Where I Belong ()
  8. We Got Used to Us (Shrine of New Generation Slaves, 2013) (dedicated to all of humanity)
  9. Egoist Hedonist (Anno Domini High Definition, 2009)
  10. Friend or Foe? (ID.Entity, 2023).

RAPPEL :

  1. Self-Aware (ID.Entity, 2023) (segments de  “Friend or Foe?” et “Driven to Destruction”)
  2. Conceiving You (Second Life Syndrome, 2005).

Bande son finale : "Riverside", une musique de Sidney Samson

Absolument ravi par cette splendide prestation, nous faisons halte à leur échoppe, histoire de se laisser tenter par le t-shirt. Déjà en 2009, je n'avais pas résisté à acquérir le très joli modèle aux couleurs écarlates de la tournée, agrémenté d'un liseré noir. Cette fois encore, nous cédons à la tentation, moyennant 35€ pour acquérir une magnifique représentation du dernier opus sur un maillot orné de liserés rouges au col et aux manches.


Un tel concert ne pouvait qu'animer les échanges enthousiastes. Nos discussions passionnées nous ont permis de trainer suffisamment pour rencontrer Michał, toujours aussi aimable, disponible et souriant. J'ai pu lui confier toute notre admiration pour leur musique et par l'ampleur de leur tournée. Il accepte un portrait avec ma p'tite Fée ravie !

J'aurais apprécié approcher de nouveau le reste du groupe, mais comme le rappelait Mariusz ce soir, nous sommes lundi et nous ne pouvons guère trop tarder… J'imagine que nous ne sommes pas près de les revoir. A moins que…On fantasme déjà sur juillet 2024 pour l'affiche du Loreley, actuellement en construction. Qui sait…


samedi 7 octobre 2023

STEVE ROTHERY BAND STOCKHOLM WEEKEND - Fryshuset Klubben (Stockholm, Suède) - 7 & 8 octobre 2023

LE CONTEXTE

Depuis bien longtemps déjà, la Suède était un de mes objectifs de voyage. Un prétexte musical était attendu avec impatience, lorsque nos amis picards, Xavier et Véronique, nous signalèrent fin mai, leur envie d'assister aux deux derniers concerts de la tournée d'automne du SRB. En janvier dernier le site officiel de Marillion annonçait huit étapes, dont cinq weekends et trois soirées ; une tournée qui débutait par un weekend préparatoire à Manchester le 9 juin, avant de reprendre en septembre pour se terminer donc ce 8 octobre à Stockholm. Entre-temps, une neuvième étape a été intercalée au De Bosuil, le 7 septembre (encart en fin de récit).

Steve Rothery amène son groupe à Stockholm pour la première fois, pour deux soirées durant lesquelles sont prévus deux programmes différents ; le samedi une interprétation complète de "Misplaced Childhood", le dimanche une interprétation complète de "Clutching at Straws". Les deux programmes étant étoffés de morceaux de "Script for a Jesters Tear", de "Fugazi" ainsi que de l'album solo "The Ghosts of Pripyat". Ce week-end s'annonce ainsi inoubliable avec une rétrospective des débuts de MARILLION qui célèbre par ailleurs ses 40 ans !

Avec ma p'tite Fée, nous n'avons pas longtemps hésité à saisir cette belle opportunité. D'autant moins que les frais se sont avérés relativement raisonnables. Le ticket d'entrée deux jours à moins de 91 €, le vol aller/retour revient à moins de 79 € chacun et les trois nuitées sur une péniche (le Red Boat) pour 116 € chacun.

Notre premier contact avec les transports suédois est séduisant : l'Arlanda Express est un train très confortable, silencieux et rapide. Sur un cadran visible pour tous les voyageurs, s'affiche la vitesse qui pointe à 188 km/h ! On est loin de l'offre de notre RER B ! Pour moins de 37 €, nous voilà propulsé dans le centre de la capitale. Une fois surmontés les aléas inhérents à la découverte d'un réseau étranger (…), nous découvrons des couloirs et des rames de métro offrant une propreté, un confort dont ferait bien de s'inspirer la RATP. L'application SL offre un forfait, valable 72 heures sur tout le réseau (métro, bus, tram et bateaux) pour moins de 29 €. En contrebas du Mariaberget, le bateau-hôtel qui nous attend à quai, flottant sur la mer Baltique, s'avère confortable et convivial. Le salon de détente et de restauration surplombe les chambres ; la nôtre offre une vue sur l'hôtel de ville de Stockholm dont nous sommes séparés par les flots de la mer Baltique. Sur notre gauche on peut voir la plus fameuse des quatorze îles de la cité, Gamla Stan. Que du bonheur ! Je ne m'attarderai pas ici sur nos sensations ressenties pour cette magnifique ville, ce serait hors sujet ; je dis juste qu'en ce qui me concerne la visite du musée ABBA s'imposait absolument.

En quittant Paris avec ses quelques vingt-six de degrés, nous pouvions nous attendre à devoir subir un choc thermique. Avec une dizaine de degrés, celui-ci aurait pu être moins brutal sans le vent particulièrement cinglant qui accentue terriblement la sensation de froid. Mais n'en voulons pas à Eole qui nous a permis en contrepartie de flâner entre terre et mer, sous un ciel bleu limpide pendant tout le séjour ! Et puis il cessa de souffler lundi, notre dernier jour au cours duquel nous pûmes admirer les sites et paysages en toute décontraction.

LES CONCERTS

Le Klubben (https://fryshuset.se/konserter/) est une salle célèbre à Stockholm pour de nombreux concerts ainsi que des événements sociaux et d'entreprise. Situé à Mårtensdalsgatan 2-8, son accès est à un petit quart d'heure à pied de la T-station Gullmarsplan. Il affiche une capacité de 170 places assises et peut accueillir jusqu'à 800 personnes (ce dernier chiffre me semble surestimé, mais bon…). L'affluence ce soir est importante, néanmoins ce n'est pas annoncé complet.

LE SAMEDI 7 OCTOBRE - [19h15-21h20] -

Ouverture des portes à 18h00. L'accueil est courtois mais strict. On est prié de se dévêtir, le vestiaire est imposé moyennant 3,50 €. Mon air surpris et agacé n'a pas convenu à la Viking de service ; je ne la contrarie pas longtemps car elle m'indique le comptoir avec fermeté.

Après cet exercice imposé, nous parvenons toutefois tous les quatre à nous placer à la barrière, entre les pupitres de la basse et du chant.

Pour sa tournée, Steve Rothery (guitare), s'est entouré de bienveillance et de talents ; Dave Foster (notamment guitare de Big Big Train depuis 2020, de Mr. So & So (1989-2015), de Panic Room de 2015 à 2018), Yatim Halimi (basse de Panic Room de 2010 à 2018), Riccardo Romano (claviers de Ranestrane), Leon Parr (batterie, de Mr. So & So (1989-2015), de SRB, mais aussi de Marillion durant le Cruise To The Edge de 2014) et Martin Jakubski (chant de StillMarillion).

Tous, sont au service du Monsieur et de sa Musique, mais chacun pourra s'épanouir et montrer ses capacités, dans une bonne humeur visible et constructive. Loin de tout égocentrisme, Steve n'omettra pas de saluer ses compagnons de route après leurs interventions.

Le concert débute avec un quart d'heure de retard, mais sa durée n'en sera pas altérée. A tout seigneur, tout honneur ; la soirée s'engage avec trois des sept titres de son album "The Ghosts of Pripyat" paru le 21 septembre 2014. Une démonstration de toute la sensibilité et la technicité du Maître. Très vite, je réalise que le reste du groupe n'est pas un simple faire-valoir, mais un véritable support de qualité. Le duo de guitares entre Dave et Steve sur "Morpheus" est un pur régal !

L'acoustique de la salle est excellente et la sonorisation est juste assez puissante pour rester audible, sans protection auditive. Pas d'écran, mais un lumineux dispositif d'éclairage n'aura de cesse de mettre en valeur tous les musiciens. Ce qui me permettra notamment de saisir quelques belles images.

Fidèle à son attitude humaine déjà reconnue, Steve rend hommage à un admirateur de longue date, connu de beaucoup en fosse ; Norbert Stefani décédé récemment. Pour ma part, j'avais juste échangé quelques mots avec lui lors des conventions, et je l'avais encore aperçu lors du dernier NOTP au pied de la Loreley. Steve choisit de lui dédier "Summer's end".


Bien évidemment, le public accueille le second volet de la prestation avec l'exaltation inhérente à des admirateurs de l'ère "Fish" de Marillion ! L'intégrale de "Misplaced Childhood", paru le 17 juin 1985, nous enivre vite, à tel point que nous ne voyons pas le temps passer !

Un voyage dans le temps, bien évidemment maîtrisé par le Maître des lieux, mais tellement bien soutenu par ces excellents musiciens. Car certes, regards et auditions se portent en priorité sur Monsieur Rothery dont le talent et la sensibilité ne peuvent qu'émouvoir et ébahir. Mais la grandeur d'un Maitre c'est aussi de promouvoir ses disciples, ce qu'il concède avec une modestie qui l'honore. Les accords de basse de Yatim Halimi et de claviers de Ricardo Romano sont d'une fidélité et d'une qualité remarquable. Le plaisir de ces deux-là à interpréter ces chansons de légende est évident. Ricardo, expansif et sincère admirateur de Marillion depuis toujours, chante et danse dès qu'il en a l'occasion ! A son côté droit, les frappes de Leon Parr accentuent sans doute encore son enthousiasme.

Au chant, Martin Jakubski semble rêver les yeux ouverts. Il est imprégné du personnage, ce qui le rend tout simplement excellent ; ce monsieur réussit le redoutable exercice qui consiste à exprimer sa propre personnalité, son propre timbre, sans dénaturer les chansons, dans un respect total de l'esprit de tous les morceaux. Rappelons que Martin s'est forgé une belle expérience depuis 2008 avec StillMarillion et qu'il accompagne le SRB depuis le milieu des 2010's. Sa prestation lors du fameux "swap the band", l'après-midi du 24 mars 2019, pendant la Convention, avait marqué les esprits. Pour faire bonne mesure, il convient d'ajouter que ce passionné éclectique est aussi le chanteur de Maiden Scotland !

Yatim, Leon, Ricardo, Martin … De bien belles histoires. Mais, "last but not least" comme disent les anglais, nous avons tout particulièrement remarqué le talent immense de Dave Foster. Ce n'est pourtant pas la première fois que je le vois sur une scène (Panic Room le 24 mars 2017, Luna Rosa, le 25 mars 2017; Dave Foster Band le 18 mars 2023, Anneke Van Giersbergen le 14 juillet 2023). Mais là, j'ai vraiment réalisé sa sensibilité et sa technicité pour accompagner dignement le grand Steve. Plus qu'un soutien, il a réellement fait écho aux soli du Maître. Lui aussi, comme les autres complices de la scène, laisse paraitre un bonheur évident d'être là, son talent n'a d'égal que sa modestie sincère et émouvante. Ma p'tite Fée a ressenti la même admiration pour le Monsieur que nous ne regarderons plus jamais de la même manière désormais !

Cette intégrale de 1985 est suivie d'un retour dans les années 1982 à 1984 qui accentue encore le bonheur de l'auditoire ! Les inconditionnels s'unissent avec les convaincus par le spectacle dans une ovation particulièrement exubérante pour chaque titre ! Toujours un grand plaisir de partager l'enthousiasme de ce public si particulier qu'est celui de MARILLION ; beaucoup connaissent et chantent par cœur les chansons.

Franchement, je suis bouleversé et admiratif de cette prestation ; je m'attendais à de la qualité, mais pas à ce point. Je trouve là l'occasion de racheter mon mépris pour ce groupe à cette époque-là. Je me souviens amèrement avoir eu la main sur mon portefeuille pour acquérir le ticket d'entrée du concert que MARILLION donna à Bercy, le 14 décembre 1987. Je regrette encore aujourd'hui cette coupable mollesse, en punition une douloureuse amertume me torture après chaque Convention et après chaque concert du groupe.

Le programme n'était pas une surprise car Steve l'avait annoncé publiquement sur les réseaux sociaux, mais il n'en demeure pas moins que chaque annonce de titre ce soir a été bruyamment acclamée !

Le rappel achève de nous séduire avec deux titres emblématiques des années 80.

Ces plus de deux heures sont passées à une vitesse folle, mais ce n'est pas grave ; demain on aura droit à une seconde ration !

PROGRAMME

  1. Morpheus (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  2. Old Man Of The Sea (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  3. Summer's end (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  4. Pseudo Silk Kimono  (Misplaced Childhood, 1985)
  5. Kayleigh  (Misplaced Childhood, 1985)
  6. Lavender  (Misplaced Childhood, 1985)
  7. Bitter Suite  (Misplaced Childhood, 1985)
  8. Heart Of Lothian  (Misplaced Childhood, 1985)
  9. Waterhole (Expresso Bongo) (Misplaced Childhood, 1985)
  10. Lords Of The Backstage  (Misplaced Childhood, 1985)
  11. Blind Curve  (Misplaced Childhood, 1985)
  12. Childhoods End ? (Misplaced Childhood, 1985)
  13. White Feather  (Misplaced Childhood, 1985)
  14. Assassing (Fugazi, 1984)
  15. Jigsaw (Fugazi, 1984)
  16. Freaks (face B du monoplage "Kayleigh", 1986, B'Sides Themselves, 1988)
  17. Incubus (Fugazi, 1984).

RAPPEL :

  1. Garden Party (Script for a Jester's Tear, 1983)
  2. Market Square Heroes (monoplage, 1982).

L'esprit enchanté, insensibles au froid baltique, nous ne tardons pas à rentrer dans notre foyer flottant,  pour mieux nous préparer aux autres émotions qui ne manqueront pas de nous bouleverser le lendemain.

LE DIMANCHE 8 OCTOBRE [19h05-21h05]

Ouverture des portes à 18h00. Cette fois je ne cherche pas à négocier le port de mon gilet dans la salle, ce serait peine perdue. Je préfère garantir ainsi notre place, encore à la barrière, mais cette fois en face des pupitres de Riccardo et de Dave…

Etonnamment, ce second concert débute aussi par "Morpheus" ; faut croire que Steve affectionne tout particulièrement ce titre. Ça tombe bien, car il est loin d'être lassant ! Et puis nuance ; hier placés au pied du bassiste, aujourd'hui nous assistons à l'interprétation au pied de Dave, ce qui me permet d'observer de plus près son excellent jeu et son enthousiasme.


Car l'enthousiasme n'est pas qu'en fosse ; tous ces musiciens arborent le sourire de compagnons d'une route qui s'achève ce soir. Steve répète, comme hier, qu'il demeure heureux de commémorer avec son public les quarante ans de Marillion en reprenant sa première ère.

Après une excellente interprétation de "White Pass", le SRB aborde le thème principal de ce soir; l'intégrale de "Clutching at Straws", paru le 22 juin 1987. L'ambiance monte immédiatement d'un cran, ce qui ne semble pas vexer Steve, sans doute habitué à cet engouement un peu plus ciblé. Son origine britannique lui confère ce flegme si caractéristique, jusque dans sa manière de s'exprimer. Artiste, certes, mais anglais !

Le son et l'éclairage étant du même acabit que la veille, l'auditoire va pouvoir de nouveau voyager aisément dans le passé, mais cette fois vers la fin d'une époque, l'année 1987. Sans doute parce que souvent entendu, "Warm wet Circles", "White Russian", "Incommunicado" et "Sugar Mice" auront été pour moi les sommets du plaisir sur cette séquence.

A l'instar de la veille, la fin du programme recadre le curseur sur les années 83 et 84 et permet au public d'exulter de plus belle. "Grendel" était peut-être le titre le plus attendu. Encore que… De toute façon, nous étions tous constamment à la fête ce soir.


Grendel

Mes observations de la veille sur la qualité des interprétations par les musiciens sont les mêmes, je ne me vautre donc pas dans la redondance. Pas de fioriture, pas d'oreillettes, pas de bidouilles, ni de piste préenregistrée ; bref, des musiciens, des instruments, qui produisent de la Musique dans la tradition de l'Art, avec toute sa complexité et sa beauté ; un concert comme je les aime.

PROGRAMME

  1. Morpheus (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  2. White Pass (The Ghosts of Pripyat, 2014)
  3. Hotel Hobbies (Clutching at Straws, 1987)
  4. Warm wet Circles (Clutching at Straws, 1987)
  5. That time of the Night (Clutching at Straws, 1987)
  6. Going Under (Clutching at Straws, 1987)
  7. Just for the Record (Clutching at Straws, 1987)
  8. White Russian (Clutching at Straws, 1987)
  9. Incommunicado (Clutching at Straws, 1987)
  10. Torch Song (Clutching at Straws, 1987)
  11. Slainte Mhath (Clutching at Straws, 1987)
  12. Sugar Mice (Clutching at Straws, 1987)
  13. The Last Straw (Clutching at Straws, 1987)
  14. Cinderella Search (Fugazi, 1984)
  15. Script for a Jester's Tear (Script for a Jester's Tear, 1983).

RAPPEL :

  1. Grendel (1983, B'Sides Themselves, 1988)
  2. Fugazi (Fugazi, 1984).

Subjugué par tant d'émotions positives, je me rends à l'échoppe pour voir de plus près le t-shirt (300Kr) de la tournée, qui ne me séduit pas ; les dates sont bien au verso, mais il ne me semble ni joli, ni représentatif. Toutefois,  puisqu'il n'en restait plus qu'un à ma taille, je me décide à me le procurer. Je lorgne aussi sur le dvd… C'était omettre que nous sommes en Suède et la vendeuse ne prend ni ma carte visa, ni mes euros. Tant pis pour eux, tant mieux pour ma tirelire. Un peu frustré, à la fois par cette privation et par l'amertume inhérente aux fins de réjouissance.

Nos deux couples bravent les éléments scandinaves pour rentrer à notre antre maritime. Même le vent ne parvient pas à dissiper les étoiles qui constellent notre esprit enchanté par ces deux concerts mémorables en tous points ! Assurément, (puisque nos contrées sont moins propices à ce genre d'évènement) cette escapade nordique a un gout de reviens-y !!

TOURNEE 2023
Band on the Wall, MANCHESTER, UK, June 9-10th 2023
 
De Bosuil, Weert, NETHERLANDS, Sept 7th 2023
Poppodium Boerderij, Zoetermeer, NETHERLANDS, Sept 8-9th 2023
Amager Bio, København S, DENMARK, Sept 11th 2023
Musikens Hus, Gothenburg, SWEDEN, Sep 12th 2023
Cosmopolite, Oslo, NORWAY, Sept 13th 2023
Die Kantine, Koln, GERMANY, Sept 15-16th 2023
Progresja, Warsaw, POLAND, Sept 29-30th 2023
Fryshuset, Stockholm, SWEDEN, Oct 7-8th 2023