samedi 7 juin 2025

NEAL MORSE & THE RESONANCE + THE FLOWER KINGS – Le Trianon (Paris 18) – le samedi 07 juin 2025

 

Neal MORSE seul a accompagné THE FLOWER KINGS sur deux étapes en Suède fin mai 2025, puis une tournée européenne s'est engagée le 4 juin, où Neal MORSE a été rejoint par son groupe THE RESONANCE pour onze dates en double affiche. Cette tournée a prévu une escale au Trianon, Paris, unique étape française.

J'ai néanmoins tardé à me décider pour cette soirée ; à 15h je n'avais pas encore acquis son ticket ! J'apprécie pourtant tous les musiciens de cette affiche. De surcroit, je n'avais vu THE FLOWER KINGS qu'à trois occasions mais toujours en festivals (Midsummer 2019, Night of the Prog 2024, et Midwinter 2025). J'arrive sur le site peu après l'ouverture des portes 18h30. La salle étant intégralement configurée en places assises, j'avais opté pour un fauteuil I22, plutôt bien positionné au neuvième rang, en légère diagonale sur la droite, en regardant la scène.

THE FLOWER KINGS [19h30-20h30]

Ce quintet suédois perdure depuis sa création en 1994 à Uppsala, Suède, en dépit d'un hiatus de quatre années, entre 2008 et 2012. Pour l'anecdote, ce nom est un hommage au botaniste suédois Carl Linnaeus (alias Carl von Linné), le père de la taxonomie moderne, qui est né non loin de l'endroit où Stolt a grandi. "C'est lui qui a donné des noms aux fleurs", a déclaré M. Stolt. Leur premier album "Back in the World of Adventures" est paru en septembre 1995. Parmi les changements de personnel, notons qu'en 1999, Michael Stolt a quitté le groupe et est remplacé par Jonas Reingold… Jusqu'au mouvement inverse en 2021.

Nous retrouvons ainsi ce soir : Roine Stolt (chant et guitare solo, depuis 1994), Hasse Fröberg (chant et guitare, depuis 1994), Michael Stolt (basse et Moog, de 1994 à 1999, et depuis 2021), Mirko DeMaio (batterie et percussions, depuis 2018), Lalle Larsson (claviers, depuis 2023).

Leur dix-septième opus studio "Love" est paru le 2 mai 2025.

La sonorisation s'avère très bonne. Mais l'éclairage me parait indigne, sans couleur, blafard et mal orienté, laissant trop souvent les musiciens dans l'ombre.

La prestation ne me déçoit pas, conforme à mes précédentes impressions sur le groupe. Je ne suis pas un fervent admirateur de leur musique, je suis juste admiratif du talent des artistes. Roine et Hasse ont des voix complémentaires, justes et douces, idéales pour leur conception d'un rock progressif romantique et dont les mélodies sont entrecoupées de fantaisies inhérentes au genre. Si le style ne m'emporte pas aussi loin que Transatlantic (que je vénère), je n'en demeure pas moins sensible à la parenté indéniable. Je peinerais bien à expliquer pourquoi je n'adhère pas totalement à leur jeu ; question de sensibilité, on dira. Mon commentaire exprimé en 2019 demeure et le rappelle donc sans contradiction : "Leur rock progressif m'a toujours paru un peu difficile d'accès. Un style plus proche de Yes voire de King Crimson par la complexité des harmonies, avec peu ou pas de mélodie émergeante. J'écoute donc parfois cette musique comme un mélomane curieux, empreint de davantage d'admiration respectueuse que de réel ravissement".

Paradoxalement, alors que leurs titres s'étirent souvent dans la durée, celle de leurs concerts me semblent souffrir du contexte ou de soucis techniques inopinés, leurs prestations m'ont toujours paru courtes ; soixante-quinze minutes en 2019, soixante-dix minutes en 2025, encore un peu moins en 2024. Ce soir, ils ne jouent que soixante minutes, afin sans doute de partager équitablement la scène avec Neal Morse.

A l'instar du public, même quelque peu frustré, j'ovationne fortement les Vikings pour une prestation sans faille ni mauvais goût. Avant de quitter la scène, Roine nous promet une suite de soirée émouvantes, mais les plus curieux auront pu consulter la nature de cet engament en ayant consulté les programmes de la tournée…

THE FLOWER KINGS nous aura accordé une évocation de quatre albums avec six titres, dont trois issus de "Love", un de "The Rainmaker", un de "Back in the World of Adventures" et un de "Look at You Now".
Nota bene : privilégié, le public batave de Tilburg, a eu le droit la veille d'assister à l'interprétation d'un titre supplémentaire, "The Elder" (Love 2025).

PROGRAMME
1.                  We Claim the Moon (Love 2025) [introduit aux percussions par Hasse]
2.                  How Can You Leave Us Now!? (Love 2025)
3.                  Considerations (Love, 2025) [Michael Stolt au chant]
4.                  Last Minute on Earth (The Rainmaker, 2001)
Piano Solo ((Lasse Larsson)
5.                  Big Puzzle (Back in the World of Adventures, 1995)
6.                  The Dream, (Look at You Now, 2023).

NEAL MORSE & THE RESONANCE [20h55-22h05-22h10-22h15+].

Neal Morse est un chanteur, musicien et compositeur américain, né le 2 août 1960 (Van Nuys, Californie, États-Unis). Après avoir d'abord brièvement orienté ses jeunes ambitions sur la scène pop, il s'est heureusement tourné vers notre rock progressif. Avec son frère Alan, ils fondèrent SPOCK'S BEARD en 1992, qui a bénéficié d'une honorable reconnaissance. Pourtant, l'artiste insatiable s'est ensuite engagé sur moult participations ; les plus notables étant TRANSATLANTIC, FLYING COLORS, et NEAL MORSE BAND. Personnellement, je n'ai pu voir Neal qu'à deux reprises ; le vendredi 7 avril 2000 alors que Spock's Beard était invité de Dream Theater au Zénith de Paris. Puis parmi Transatlantic, le jeudi 28 juillet 2022 à l'Olympia.

Après un premier album en solo paru le 5 octobre 1999, son trente-troisième album "No Hill For A Climber" est paru le 8 novembre 2024 ; Neal Morse est l'un des artistes de rock progressif les plus prolifiques de nos jours.

Neal Morse (chant / Guitares / Claviers) est entouré ce soir de cinq musiciens ; j'ai distingué Andre Madatian (guitares, chœurs), Johnny Bisaha (chant, guitare). Ils sont accompagnés pour cette tournée de CJ Fiandra (basse, chant et chœurs), Andrew Delph (batterie) et Nathan Girard (clavier, guitare, chœurs et percussion).

La sonorisation est demeurée excellente, limpide et modérément puissante. En revanche, le choix d'éclairage ne m'a pas paru à la hauteur du spectacle ; aucune couleur, des faisceaux blancs blafards aux teintes jaunâtres ou légèrement bleutées laissant les musiciens quasi constamment dans l'ombre.

A la différence de la première partie de soirée, cette prestation emporte mon enthousiasme très rapidement, grâce des mélodies puissantes et inspirées. Je ne cache pas mon admiration à l’égard de Neal pour son talent individuel de multi instrumentiste. On le sait très porté sur la spiritualité, et cela s'entend, cela se ressent dans toute son interprétation. Il est capable d'exprimer une réelle adresse aux claviers autant qu'aux guitares, ainsi que vocalement. Sa voix exprime la sensibilité, la conviction et l'émotion avec justesse. De surcroit, cet artiste sait s'entourer d'excellence, loin de s'accaparer toute la gloire, il laisse ses complices s'exprimer. Ils sont six sur la scène, mais ce sont quatre chanteurs de très haut niveau, quatre guitaristes, deux claviers qui se dédoublent alternativement, soutenu ardemment par le batteur et le bassiste. Ce groupe est récemment assemblé et pourtant les imperfections de cohésion sont rares et négligeables. D'une richesse harmonique inouïe, tout est exécuté avec nuance et finesse, d'une subtilité, d'une puissance mesurée et toujours mélodique.

Leur audace à reprendre le répertoire de TRANSATLANTIC a ravi les mélophiles qui attendaient ardemment cette séquence ! De fait, Roine Stolt et Neal Morse, étant sur une même tournée, nous aurions été frustrés que les deux ex-complices ne profitent pas de l'occasion pour nous rappeler quelques extraits (Surtout qu'à Londres, le 4 juin, ce fut même l'occasion d'accueillir Pete Trewavas !…).

Ce matin encore j'hésitais à venir ; ce soir je serais prêt à revenir dès demain ! Une énorme sensation. Voilà donc un bel imprévu et je me dois de remercier ceux de mes amis qui m'ont influencé !

L'auditoire exulte de satisfaction ! Nous baignons dans le bonheur ! Les deux derniers titres sont joués devant un parterre debout et particulièrement enthousiaste. 

Légitiment, quatre des six titres interprétés sont issus de l'album récemment paru.
Nota bene : "Wind at My Back" (reprise de Spock’s Beard) n'a pas été interprété, à la différence de précédentes étapes de la tournée.

 PROGRAMME
Bande son introductive
1.                  Eternity in Your Eyes (No Hill For A Climber, 2024)
2.                  Thief (No Hill For A Climber, 2024)
3.                  Ever Interceding (No Hill For A Climber, 2024)
4.                  No Hill for a Climber (Intro from tape) (No Hill For A Climber, 2024)
5.                  Stranger in Your Soul (reprise de Transatlantic, Bridge Across Forever (2001), parties I : Sleeping Wide Awake & VI : Stranger in Your Soul).
RAPPEL :
6.                  Bridge Across Forever (reprise de Transatlantic, en duo acoustique entre Neal et Roine).

 

L'échoppe m'aura permis de saisir une belle édition spéciale de "No Hill For A Climber" en CD, moyennant 20 €. Les t-shirts, sans dates ne m'inspirent pas.

Cette belle soirée de rock progressif a été l'occasion de rassembler une bonne partie de notre microcosme d'amis, dont certains, Yann, Hervé, Chantal et Catherine, m'accompagnent pour un verre à la terrasse de la brasserie voisine. Nous en fûmes bien inspirés. On assiste ainsi au chargement des bus qui se préparent déjà à la date suivante. Néanmoins, les musiciens se montrent accessibles. A tel point que Monsieur Neal Morse, très détendu, aimable et souriant, s'assoit à la table à côté de la nôtre pour prendre le temps de répondre aux nombreuses sollicitations. J'en profite sans aucun scrupule pour obtenir un sympathique portrait ! Quoi d'autre ? Je pense qu'avec un peu plus vigueur, j'aurais pu me rapprocher aussi de Roine. Mais bon, je suis déjà dans le bonheur, profitant du temps présent, entre gens de bonne compagnie…




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