Le 30 avril 2005 alors que le
groupe était en première partie pour Porcupine Tree, en assurant la promotion
de leur opus "A Natural Disaster", je n'avais été que partiellement
convaincu par leur talent. Mais suffisamment intrigué pour entamer la
découverte de leur discographie récente. Cependant, je ne suis jamais remonté à
leurs débuts, une époque où ils jouaient du doom/death, de peur d'altérer mon
admiration naissante pour leur talent exprimé dans le metal progressif.
Cette tournée 2015 intitulée
"Resonance" ayant vocation
à célébrer la totalité de leur carrière depuis 1993, elle constitue donc pour
moi l'occasion pour moi d'aller plus loin dans l'exploration.
Le Trianon étant une des
meilleures salles de Paris en termes d'espace et d'acoustique, il suffisait à
l'ingénieur du son de nous optimiser la sonorisation pour garantir le bonheur du public. Le fait
est que, dès le début, je suis rassuré ; inutile de chausser des protections auditives,
je vais me régaler ! De surcroît, je suis parvenu à me glisser au troisième
rang entre Danny et Vincent ; je suis ravi, même si je regrette d'être si loin
de Lee. C'est parti pour mon neuvième concert de ce groupe fabuleux !
Le groupe ayant très
astucieusement choisi de nous proposer un déroulé chronologique de sa carrière,
il débute logiquement par "Distant Satellite", qui n'est pas mon
titre préféré loin s'en faut mais sur scène ca passe plutôt bien.
Au moment d’enchaîner sur la
suite, une panne de matériel impose une variation ; Danny vire tout le groupe
de la scène et s'empare de la guitare de son frère pour nous délivrer seul un
"are you there" magnifique.
Le technicien ayant promptement rétabli le matériel, le concert reprend son
cours prévu.
Ce concert étant tout simplement
une suite des meilleurs titres de leur carrière, je ne vais pas m'attarder à
tous les commenter car tout a été interprété magnifiquement ! Aucune déception
sur la partie reflétant les années 1998 à nos jours. Chaque titre est sublimé
sur scène, nous vivons tous un moment magique, transcendé par les interventions
somptueuses de Lee qui n'en finit pas de s'épanouir… Je le disais déjà dans mes
récits précédents mais c'est encore flagrant cette fois, Lee chante de mieux en
mieux et, ce qui ne gâche rien, s'embellit sans cesse ; plus rien avoir avec la
femme boudinée, timide et en retrait entrevue lors de un ou deux titres sur
scène en 2005 !
Danny est quant à lui toujours le
meneur du public pendant que Vincent semble toujours davantage réservé,
concentré.
Il me serait bien difficile de
distinguer un moment plus fort qu'un autre durant cette première partie de
soirée que je ferais courir jusque "Angelica". Les atmosphères tantôt
nostalgiques tantôt festives entretiennent l'attention émerveillée du public
conquis. Je souligne des moments particulièrement enthousiasmants que furent
"Closer" et "Fragile Dreams" ; chaud dans la fosse !!! Le
po-go enchanté s'imposa y compris pour le quinqua de service, 'créboudiou ! Les
actes furent séparés de quelques minutes de répit pour le public, mais pas
suffisant pour briser l'ambiance.
La reprise de la période
antérieure à l'opus "Alternative4" (1998) fut donc pour moi une
découverte quasi totale. Je dois dire que j'ai apprécié modérément, selon les
titres. Les titres les plus "doom" m'ont davantage séduit. Certains
passages me rappelant ce que produisait Tiamat (que j'écoutais beaucoup dans
les années 90), je n'étais pas complément dépaysé mais ce n'est définitivement
pas la période que je préfère dans Anathema. Toutefois, une bonne partie du
public sembla manifestement d'un avis différent, quelques agités du bocal
venant bousculer un peu nos rangs jusque-là relativement tranquilles. Tant
mieux pour le groupe qui, pour l'occasion, avait repris sa formation d'époque
avec l'apparition d'abord du bassiste puis du chanteur (plus proche du hurleur)
d'origine. Détail étonnant, ils n'ont même pas été décemment présentés à leur
arrivée sur scène, ce qui a dû surprendre/décevoir bon nombre de spectateur
comme moi qui ne connaissions pas les personnages.
Cela dit cette dernière partie de
soirée n'a pas altéré mon impression enthousiaste de cette superbe soirée, c'est
surtout la fatigue qui commençait à se faire sentir après ce long hommage après
une journée de travail. Sitôt le concert fini, je file au comptoir me rincer le
gosier d'une pinte méritée et je m'éclipse pour mon long retour, la tête encore
dans les étoiles …
PROGRAMME : [19h20-22h30 environ]
acte 1 : 1999-2014; groupe actuel (Vincent Cavanagh : chant, guitare,
Daniel Cavanagh : guitare, chant, clavier, Jamie Cavanagh : basse, Lee Douglas
au chant, ainsi que John Douglas et Daniel Cardoso alternant la batterie, et le
clavier)
Anathema (Distant Satellites, 2014)
Distant
Satellites (Distant Satellites, 2014)
Are You
There? (solo imprévu de Danny) (A Natural
Disaster, 2003)
Untouchable,
Part 1 (Weather Systems, 2012)
Untouchable,
Part 2 (Weather Systems, 2012)
A Simple
Mistake (Distant Satellites, 2014)
A Natural
Disaster (A Natural Disaster, 2003)
Closer (A Natural Disaster, 2003)
Pressure (A Fine Day to Exit, 2001)
One Last
Goodbye (Judgement, 1999).
acte 2 :
1995-1998. - Duncan Patterson à la basse.
Shroud of
False (Alternative 4, 1998)
Fragile
Dreams (Alternative 4, 1998)
Empty (Alternative 4, 1998)
Lost Control
(Alternative 4, 1998)
Angelica (Eternity, 1996)
Eternity
Part I (Eternity, 1996)
Eternity
Part II (Eternity, 1996)
Eternity
Part III (Eternity, 1996)
Sunset of
Age (The Silent Enigma, 1995)
A Dying Wish.
(The Silent Enigma, 1995).
acte 3:
1993-1995. - Darren White au chant and Duncan Patterson à la basse
Kingdom (Pentecost III, 1993)
Mine Is
Yours to Drown In (Ours Is the New Tribe) (Pentecost
III, 1993)
Under a Veil
(of Black Lace) (Pentecost III, 1993)
Lovelorn
Rhapsody (Serenades, 1993)
They
(WillAlways) Die (Serenades, 1993).
Rappel :
Sleepless (Serenades, 1993)
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