Franchement, compte tenu d'un calendrier déjà bien
chargé en ce début d'année 2020, ce concert n'était pas ma priorité. J'avais
déjà vu Sabaton trois fois* et de surcroît, dans le style powermetal, j'ai
depuis préféré les prestations scéniques de Powerwolf et, plus récemment, Beast
in Black. Quant à Apocalyptica, je les avais vus une fois** ; j'avais su apprécier
leur audace et leur talent, mais sans avoir ressenti la nécessité de les suivre
de près.
Nonobstant ce manque d'enthousiasme, je me pliais au
devoir d'accompagner un aspirant metallo de 12 ans pour son baptême du feu, qui
rêvait d'assister à un concert de Sabaton. De surcroît mon fils lui-même
voulait les revoir, ainsi que ma P'tite Fée… Mais comme souvent dans ce type de
situation, je n'ai pas eu à regretter ma bonne action !
*(le 23 janvier
2007, à l'Elysée Montmartre lors de la tournée "Attero
Dominatus/Metalizer", ils ouvraient la soirée avec Grave Digger pour
Therion, puis le 12/06/2016 au Download Festival et le 16/01/2017 à Olympia
lors de la tournée "The Last Stand")
**(le 21/06/2008 au Hellfest lors de la tournée
"Worlds Collide")
AMARANTHE [19h00-19h40]. Ce groupe suédois originaire de
Göteborg m'était totalement inconnu ; je faisais une stupide assimilation avec
l'opus éponyme de Nightwish. Rien à voir, en fait. Leur
power metal présente la (relative) particularité de mêler des riffs de
death metal mélodique (?) à des sonorités pop. Fondé en 2008, par Elize Ryd (chant clair), Olof Mörck (guitare, claviers) et Morten
Løwe Sørensen (batterie) le groupe se
démarque surtout par le fait qu'il comporte deux chanteurs de voix bien
différenciés ; Henrik Englund Wilhelmsson
(voix gutturales, depuis 2013) et Nils Molin
(voix claires, depuis 2017). Il comprend en outre Johan Andreassen (basse, depuis 2010).
Le groupe me semble continuer sa tournée
promotionnelle de son dernier opus paru en 2018, "Helix".
La sonorisation est correcte, même si sa puissance
nécessite les protections auditives. L'éclairage est également correct pour une
première partie de soirée. Leur nom est inscrit en fond de scène, sans autre
artifice. Ils peuvent s'exprimer sur une large partie de la scène. Bref, ils
disposent de bonne conditions pour tenter de l'élargir leur notoriété.
Ils nous aurons balancé dix titres. Etonnamment, seuls
deux titres de "Helix" ont
été interprétés.
PROGRAMME
Intro : Maximalism
Maximize
(Maximalism, 2016)
Digital World (Massive Addictive, 2014)
Hunger (Amaranthe, 2011)
Amaranthine (Amaranthe, 2011)
GG6 (Helix, 2018)
Helix (Helix, 2018)
That Song (Maximalism, 2016)
Call Out My Name (Amaranthe, 2011)
The Nexus (The Nexus, 2013)
Drop Dead Cynical (Massive Addictive, 2014).
De fait une bonne partie du public semble séduit, et
semble même connaitre les titres. Le groupe bénéficie de belles ovations.
En ce qui me concerne, je ne fus pas particulièrement
emballé. A l'issue de cette prestation, je n'avais toujours pas su distinguer
un talent particulier, ni un charisme enthousiasmant. Ce n'était pas mauvais,
cela m'a paru juste banal et sans originalité.
APOCALYPTICA [20h00-20h50] Ce groupe finlandais, originaire d'
Helsinki a toujours conservé ma sympathie, par son audace à oser présenter son interprétation
du heavy metal face à des hordes diverses et variées. En effet, Apocalyptica
est composé de trois violoncellistes et d'un batteur, pour interpréter un répertoire
de compositions originales ou de reprises. Apocalyptica fut fondé en 1993 par
Eicca Toppinen, Paavo Lötjönen, Max Lilja et Antero Manninen (remplacé par
Perttu Kivilaakso après son départ en 1999), tous issus de l'Académie Sibelius
d'Helsinki. Ce parcours rappel un peu celui de Dream Theater, sauf que ces
gaillards s'expriment avec leurs instruments dit "classiques". Il est
donc toujours composé à ce jour de Paavo Lötjönen
(violoncelle, contrebasse depuis 1993), Eicca Toppinen (violoncelle, chant, depuis 1993), Perttu Kivilaakso (violoncelle, chant depuis 1995)
et Mikko Sirén (batterie, chant,
depuis 2005).
Leur dernier opus, "Cell-0", est paru le 10 janvier
2020.
De mon point d'écoute à ce moment de la soirée, la sonorisation
ne m'a pas semblée adaptée au trio de cordes ; la batterie supplantait le reste
bien trop souvent. Et pourtant j'étais placé en fosse, en retrait, dans le
prolongement de la console de sons.
Disposant d'un éclairage satisfaisant, ils affichaient
en fond de scène quelques fresques colorées.
La batterie était placée sur la gauche de la scène,
les autres disposaient de chaises, sur lesquelles ils se sont rarement assis. Car
ils expriment leur musique en se déplaçant instrument an mains, avec une
éloquence surprenante.
L'auditoire semble davantage enclin à entendre les
reprises de Metallica qui ont bâti leur notoriété à la base, mais l'ensemble de
leur prestation fut ovationnée comme il se doit.
Neuf titres furent interprétés, dont deux du dernier
album sensé être promu, et deux reprises de Metallica qui semble constituer
leur "fonds de commerce" !
Deux faits notables. Elize Ryd, la chanteuse d'Amaranthe, est revenue pour chanter "I don't care" ; j'attends toujours
(trop souvent en vain) de voir des musiciens se retrouver pour composer un
groupe éphémère. Plus tard, deux courtes improvisations d'un violoncelliste
évoquant d'abord AC/DC puis ensuite notre bonne vieille Marseillaise, que le
public s'est mis à chanter.
PROGRAMME
Ashes
of the Modern World (Cell-0, 2020)
Path
(Cult, 2000)
En
Route
to Mayhem (Cell-0, 2020)
Seemann
(reprise de Rammstein) (avec Elize Ryd)
I Don't Care (with Elize Ryd)
(Worlds Collide, 2007)
Grace (Worlds Collide, 2007)
Seek & Destroy (reprise de
Metallica).
Hall of the Mountain King (reprise
de Edvard Grieg, compositeur norvégien)
Extraits de. Thunderstruck puis de la Marseillaise
qui est reprise en chœur par l'auditoire.
Nothing Else Matters (reprise
de Metallica).
Ce concert aurait pu me séduire davantage sans cette
sonorisation inadéquate qui m'a gâché le plaisir. Je reste cependant admirateur
du genre. Il me plait de croire que ces finlandais ont contribué à la vulgarisation
du violoncelle dans le monde du metal en général et du metal progressif en
particulier ; je pense à LEPROUS.
SABATON [21h05-22h40] Il ne reste dans ce groupe power metal
suédois (originaire de Falun, en Dalécarlie) que les deux membres d'origine depuis
1999 ; Joakim Brodén (chant) et Pär Sundström (basse). Désormais complété
par Chris Rörland (guitare, chœur,
depuis 2012) et Hannes Van Dahl (batterie,
chœur, depuis 2014 et accessoirement
heureux compagnon de la Belle Floor Jansen). Le dernier arrivé est Tommy Johansson (guitare, chœur, depuis fin
2016). Leur particularité est d'entretenir une thématique axée sur des faits de
guerre qui ont marqué l'Histoire de l'humanité. Leur message peut paraitre
ambigu de prime abord mais en fait leur musique très entrainante constitue
surtout un moyen de faire la fête à chacun de leurs concerts.
Ils reviennent ainsi à l'assaut d'une scène parisienne,
territoire conquis d'avance pour "The
Great Tour" afin de promouvoir leur opus "The Great War" paru en juillet 2019.
Une sonorisation puissante comme il se doit, mais
audible contribuera toute la soirée à maintenir une ambiance frénétique et exaltée.
Eclairage particulièrement lumineux, pyrotechnie flamboyante et explosive,
décors soignés rappelant les tranchées ; tout est mis en scène opportunément. La
batterie surplombe un canon, les pieds de micro sont des fusils d'assaut, les
sacs de sable et les barbelés contribuent à s'imaginer sur le champs de
bataille. En fond de scène un grand écran diffuse des images en rapport avec
les thèmes guerriers abordés.
Parmi les décors, une réplique miniature du triplan du
Baron Rouge est en fait un orgue, sur lequel Joakim ne viendra tapoter qu'une
seule fois. Cette observation me permet de revenir sur mon principal grief à l'égard
de Sabaton. Le quintet est quasi constamment accompagné des sons d'un clavier …
absent. Je l'ai déjà dit et je le répète, je considère que mieux vaut se passer
d'un instrument que de le faire entendre facticement. Je suis venu écouter un
concert de musiciens, pas pour assister à une vulgaire démonstration sonore
pré-enregistrée. Voilà pour mon coup de gueule.
Cela étant dit et répété, comme à chacun de leurs
concerts, je me laisse emporter par l'ambiance. L'obscurité favorisant
l'anonymat dans cette fosse d'enragés, je me permets de lâcher de ridicules et
faussement agressifs "hoo-haah, hoo-haah" guerriers ! Fort
heureusement, alors que je m'égare dans une consternante attitude de soldat
d'opérette, je ne suis pas le seul. Certains sont même venus costumés et/ou
grimés ! Par bonheur, tous les spectateurs étaient fouillés à l'entrée ; je
n'ose imaginer ce que certains auraient été capables d'amener …
Le fait le plus notable de la soirée, ce fut
l'invitation lancée par Sabaton à Apocalyptica
pour venir accompagner un acte II composé de six titres couvrant la période
2006 à 2012. J'adore cette sensation d'assister à une union éphémère de
musiciens pour communier dans un même état d'esprit musical.
Durant une heure et demie, dix-neuf titres ont été interprétés,
dont six sont issus de "The Great
War".
PROGRAMME
Intro : In Flanders Fields, Sun Tzu Says
Ghost
Division (The Art of War, 2008)
Great War (The Great War, 2019)
The Attack of the
Dead Men (The Great War, 2019) (Avec intro sur le contexte historique)
Seven Pillars of
Wisdom (The Great War, 2019)
Intro : Journal d'un soldat inconnu
The
Lost Battalion (The Last Stand, 2016)
The Red Baron (The Great War, 2019)
The Last Stand (The Last Stand, 2016)
82nd All the Way (The Great War, 2019)
Night Witches (Heroes, 2014).
Avec Apocalyptica
Angels Calling (Attero Dominatus, 2006)
Fields of Verdun (The Great War, 2019)
The Price of a Mile
(The Art of War, 2008)
Dominium Maris
Baltici (Carolus Rex, 2012)
The Lion From the
North (Carolus Rex, 2012)
Carolus Rex (Carolus
Rex, 2012).
RAPPEL
:
Intro : WWII
Primo
Victoria (Primo Victoria, 2005)
Bismarck (Ep, 2019)
Swedish Pagans (The Art of War, 2019)
To Hell and Back (Heroes, 2014).
Bon ben voilà, quoi…
encore un concert qui prouve qu'il faut savoir se secouer pour vivre de belles
émotions festives ; ca défoule et c'est toujours bon à prendre par les temps
qui courent !
Une fois de plus, on s'y croirait !! tout a fait en accord avec toi, pourquoi ne pas rajouter un musicien consacré aux claviers !!
RépondreSupprimerCher inconnu ton commentaire me ravit... mais il me serait agréable de savoir à qui je dois cette convergence de vue ! ... ;)
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