Autant l'avouer franchement, je n'allais pas à cette soirée de bon gré.
Un petit rappel de contexte s'impose.
A l'occasion du Raismesfest, le 14 septembre 2019, H.E.A.T.
m'avait séduit par leur prestation époustouflante alors qu'ils
faisaient la promotion de leur opus "Into
the Great Unknown". Leur musique m'a paru à la fois puissante et
mélodique, exprimée par des musiciens efficaces et enthousiasmants, en
particulier Erik Grönwall le chanteur depuis 2010. Cette belle découverte
m'avait logiquement incité à m'engager à les voir sur leur tournée prévue en
2020. Hélas, la Pandémie nous a tous imposé ses contraintes ; le concert prévu
le 19 mai 2020 fut reporté au 18 Octobre 2021. Mais en
2020, à ma grande surprise, Erik Grönwall quitte H.E.A.T., et est remplacé par
le chanteur original du groupe Kenny Leckremo. A ce stade, je suis juste très
déçu puisque Erik Grönwall constituait à mon sens le centre d'intérêt principal
du groupe. De surcroit, en 2021, il annonce être atteint d'une leucémie aiguë
lymphoblastique. Une bien triste information…
Mais tout se complique encore, avec un second report qui
repousse la tournée à ce printemps 2022. Ce dernier report m'aurait moins porté
préjudice sans se fixer sur la date prévue par SCORPIONS pour passer à Bercy. Il
se trouve que je n'ai pas pour habitude de manquer les passages parisiens de
ces attachants teutons ; en effet je les suis assidument depuis le 6 mars 1982.
Me voilà ainsi très frustré de ne
pas pouvoir les revoir une douzième fois (Des
spectateurs rencontrés ce soir dans les couloirs du métro, ainsi que mon fils
m'ont tous assurés avoir assisté à un grand concert de Scorpions).
Mais bon, on appelle cela un dégât collatéral. Nous
avons bien envisagé un choix radical en rachetant de nouveaux tickets pour
Bercy. Mais bon gré mal gré, avec ma P'tite Fée, nous choisissons la soumission
à la fatalité en nous rendant sur un site plus modeste.
Le Nouveau Casino, situé au 109 rue Oberkampf dans le
11ème arrondissement de Paris, fut fondé en 1850 pour servir, sous
différents noms, de café-concert. Transformé en cinéma puis en atelier au début
du siècle dernier il n'a repris ses fonctions qu'en 1999. Mais le dirigeant
semble avoir pris le parti de partager l'usage entre des (rares) concerts et
des soirées discothèques électro ou "hiphop". Ce choix regrettable raréfie
fatalement mon intérêt de s'y rendre, mais j'ai pu y assister toutefois à deux
concerts mémorables ; ORPHENED LAND le 14
mai 2010 (The Never Ending Way of
ORwarriOR), et RIVERSIDE le 13 mai
2011 (Memories in my Head).
Cette belle salle, d'une capacité de 380 personnes, devrait
accueillir plus souvent nos artistes préférés car son acoustique m'a paru
adaptée et, complètement insonorisée, elle peut même fonctionner après minuit.
Je réalise en m'insérant dans la longue file d'attente
que notre microcosme a su maintenir deux hordes distinctes pour ce mardi. Cette
attente s'éternise au-delà de 19 heures, qui était pourtant l'horaire prévu
pour l'ouverture des portes. Au moment où j'écris mon récit j'ignore la cause
de ce retard déplorable qui aura finalement porté préjudice à la durée des
concerts…
Quoiqu'il en soit, nous parvenons à nous positionner
au troisième rang face au micro, emplacement que nous ne quitterons pas.
TEMPLE
BALLS [19h45-20h15].
Rock Meeting avait pourtant déjà évoqué l'existence de
TEMPLE BALLS, notamment en décembre dernier pour la chronique de leur opus "Pyromide". Mais personnellement je
ne connaissais absolument pas ces finlandais. Et finalement tant mieux, plus
belle fut la surprise.
Car en effet la soirée ne pouvait pas mieux commencer
vu les circonstances ! Alors que je m'attendais à une première partie de soirée
pénible en attendant un hypothétique coup d'éclat de H.EA.T. …Biiiim dans la
tronche, voilà des vikings plein d'énergie et de talent qui me ramènent à mes
jeunes années ! Ca sent bon le gros son du hard américain des 80's, avec ses
mélodies musclées, genre Motley Crue, Quiet Riot,… !
Fondé en 2010, TEMPLE BALLS est actuellement composé
d' Arde Teronen (Chant), Jimi Välikangas (Basse), Jiri Paavonaho (Guitare), Niko Vuorela (Guitare), Antti Hissa (Batterie).
Ces finlandais ont profité de ces reports de tournées
pour s'insérer et promouvoir leur dernier opus "Pyromide" paru le 16
avril 2021 (Label : Frontiers). Il se
trouve qu'il est produit par un certain Jona TEE (oui, le clavier de H.E.A.T., tiens,
tiens …).
La sonorisation s'est avérée assez efficace pour nous
séduire, même si l'orientation des enceintes favorisait les rangs au-delà du
notre. L'éclairage m'a paru lumineux (davantage que pour H.E.AT !), ce qui m'a
permis quelques beaux clichés. Quant au fond de scène, il était constitué de
leur logo sur un drap noir.
La scène relativement étroite n'a cependant pas
empêché les fougueux musiciens de se déplacer et de se laisser aller à leur
auto-excitation.
En mode totale découverte, je n'ai pas identifié leur
programme mais leur prestation énergique nous aura permis de gommer
immédiatement notre amertume du moment ! Les guitaristes nous ont accordé de
belles plages de soli bien ciselés. Le chanteur a clamé ses paroles avec
conviction, entrain et un charisme impressionnant, soutenu par les chœurs de
son bassiste. Quant au redoutable batteur, il ne laissa guère de répit à nos
pauvres nuques !
Belle et logique réactions du public dont une bonne
partie savait manifestement à quoi s'attendre.
Voilà une petite demi-heure qui est passée bien trop
vite. Je ne m'abstiendrai pas à la fin du concert d'acquérir leur dernier opus
(pour 15€), avant de le faire dédicacer.
Titres : à déterminer.
REACH [20h25-20h55].
Formé en 2012, le groupe de rock suédois se compose Ludvig
Turner (chant, guitare), de Marcus Johansson (batterie). Soufian Ma'Aoui (basse) les accompagne (au
moins) ce soir.
Leur premier album
"Reach Out To Rock" est
paru en 2015 et leur quatrième opus "The Promise Of A Life est paru le 23
avr. 2021 (Label : Icons Creating Evil Art).
Un éclairage sobre et plutôt sombre et un fond de
scène doté d'un rideau estampillé au nom du groupe. La scène était largement
assez grande pour les trois lascars relativement statiques.
La sonorisation aurait pu être suffisante pour
exprimer leur pop rock léger et mélodique, mais REACH a fait le choix de
s'appuyer sur une bande-sons. Ce n'est pas aujourd'hui que je changerai d'avis
sur cet usage abusif en concert ! A mon sens, cette formation manque clairement
de pupitres ; un clavier, une guitare et des chœurs auraient pu éviter ces
malheureux enregistrements qui portaient atteinte à la crédibilité de
l'ensemble. C'est vraiment dommage car leur prestation a cependant su captiver
notre attention par des mélodies bien emballées. Les compositions m'ont paru
agréables. En oubliant ces lacunes, nous nous laissions emporter. D'autant plus
que le bassiste m'a semblé d'un bon niveau.
La réaction du public fut un peu plus mitigée que pour
le groupe précédent mais une acclamation honorable les a accompagnés pour
quitter la scène……..
Titres : à déterminer.
H.E.A.T. [21h35-22h30]
Fondé en 2007, le groupe suédois se compose depuis le
début de Jimmy Jay (basse, chœurs,
depuis 2007), Jona Tee (claviers, chœurs
depuis 2007), Don Crash (batterie, chœurs
depuis 2007), et Dave Dalone (guitares,
chœurs de 2007 à 2013, et depuis 2016). Kenny Leckremo (chant, guitare de 2007 à 2010, et depuis 2020) a repris
sa place, rétablissant ainsi une honorable stabilité.
Les circonstances de la période ont contraint les suédois
à conjuguer la promotion de "H.E.A.T.
II" (2020) et celle de "Force Majeure" (à paraitre le 5
août 2022, via earMUSIC) lors de
cette tournée intitulée "Sign in the
Northern Sky Tour 2022".
De mon emplacement, la sonorisation ne m'a pas semblé
satisfaisante. Les enceintes étant délibérément orientées au-delà des premiers
rangs, nous ne percevions que trop peu les guitares et la voix. Ce qui, à mon
avis, s'est avéré particulièrement pénalisant pour le chanteur.
L'éclairage manquait de densité et de luminosité,
mettant peu en évidence les musiciens et d'une manière générale trop marqué
dans les teintes bleutées. Pas idéal pour les chasseurs amateurs d'images. Le fond
de scène était constitué d'un drap aux couleurs de l'opus paru en 2020.
La scène parait étroite pour le très bondissant (doux
euphémisme) chanteur occupant un large espace, mais elle parvient toutefois à
contenir le batteur, le clavier au fond (à droite des spectateurs), le bassiste
positionné devant lui, et le guitariste à gauche.
La réaction du public fut enthousiaste surtout dans
les premiers rangs, occupés évidemment par les plus ardents soutiens du groupe.
Parmi lesquels figurait Séréna, une petite fille de huit ans, positionnée en
bord de scène avec sa sœur ainée, par ses parents placés en retrait mais d'une
vigilance bienveillante. Remarquée par les musiciens elle fut invitée par Kenny
à monter sur la scène pour contribuer à émouvoir le public.
Ces scandinaves maitrisent leur style délibérément
inspirés par les groupes américains que nous pouvions entendre dans les années
80 et 90, tels que Bon Jovi, White Lion, Ratt, et autres Dokken. C'est pro,
c'est carré, c'est mélodique et puissant. De jolis soli de guitares, une base
rythmique basse/batterie vrombissante d'efficacité, contribuèrent aux belles
harmonies inhérentes au genre. J'ai retrouvé aujourd'hui presque tout mon
enthousiasme ressenti au Raismesfest en 2019. Je dis presque car, de mon point
d'écoute, la prestation m'a semblé un peu en dessous de la précédente.
Impression sans doute en grande partie causée par la disparition d'Erik Grönwall.
Car, à mon sens, Kenny Leckremo, en
dépit de réelles qualités vocales et physiques ne parvient pas à atteindre la
tessiture la présence d'Erik. Kenny est certes un très bon chanteur doté
d'un timbre bien adapté au style du groupe dont il est cofondateur. Il est doté
d'une énergie et d'un charisme éloquents. Son plaisir de
retrouver ses camarades est évident. Mais au-delà de cela, il n'est pas parvenu
à me faire oublier LA voix, en particulier évidemment sur les titres créés durant
la décennie.
Toutefois, j'ai le sentiment d'avoir passé une
excellente soirée avec H.E.A.T. dont l'enthousiasme et la bonne humeur furent
communicatifs. Mais la durée nous a paru très frustrante avec seulement moins
d'une heure soit à peine davantage que les premières parties …
Le spectacle, pour des raisons que j'ignore à ce jour,
semble avoir été écourté de trois titres par rapport au reste de la tournée
puisque n'apparaissent plus Emergency (Tearing
Down the Walls, 2014) Late Night Lady (H.E.A.T,
2008) ni Come Clean (H.E.A.T II, 2020).
PROGRAMME
Bande
son introductive "The Heat Is On" (Glenn Frey ex-Eagles)
One by One (H.E.A.T II, 2020)
Rock Your Body (H.E.A.T II, 2020)
Dangerous Ground (H.E.A.T II, 2020)
Redefined (Into the Great Unknown, 2017)
Straight for Your Heart (H.E.A.T, 2008)
Back to the Rhythm (Force Majeure, 2022)
Beg Beg Beg (Freedom Rock, 2010)
Cry (H.E.A.T, 2008)
1000 Miles (monoplage, 2009)
Living on the Run (Address the Nation, 2012)
Nationwide (Force Majeure, 2022)
A Shot at Redemption (Tearing Down the Walls, 2014).
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