jeudi 6 février 2025

DEWOLFF + Tal Rasha – Le Trabendo (Paris 19) – le jeudi 6 février 2025.

 

C'est le 14 septembre 2019, lors du festival RAISMESFEST, que j'ai reçu la déflagration d'autant plus saisissante que j'ignorais tout de DeWOLFF. Ce trio assurait la promotion pour son septième album, "Thrust", paru le 4 mai 2018. Totalement subjugué par ces bataves, je m'étais juré depuis de les revoir en concert ; l'occasion m'en est enfin donnée ce soir.

J'ai cependant tardé jusque la veille pour me procurer le Sésame car le calendrier hivernal me paraissait un peu chargé. Une écoute de rappel de mes deux CD m'a rafraichi la mémoire et recadré le cerveau ! Mais je ne regretterai pas ma décision, ce concert fut en effet immanquable !!

Ouverture des portes 19:00

Avec mon fils, nous parvenons sans difficulté à nous placer en deuxième rangée au bord de la scène. La salle se remplira ensuite ; ce n'est pas complet, mais l'affluence est rassurante.

TAL RASHA [19h45-20h30].

BREF RAPPEL DE BIO : TAL RASHA est un quatuor international, basé dans le Nord de la France. Marty Zissel décide de fonder Tal Rasha en 2023 en rassemblant Baptiste-Gautier Lorenzo, qui est ami depuis plusieurs années avec Marty Zissel et Ben Geiser. Marty contacte alors son ami de longue date, Joshua Cook chanteur originaire de la Nouvelle-Orléans. Après un an d'existence et des concerts effectués dans plusieurs coins de la France et de la Suisse, Tal Rasha a su conquérir le public qui a croisé leur route.

Un premier mini-album, de cinq titres originaux, intitulé "Tal Rasha" est paru le 29 novembre 2024.

Le quatuor se compose donc actuellement de Joshua Cook (chant), Marty Zissel (guitare), Ben Geiser (basse) et un batteur (temporaire semble-t-il).

J'ai assisté un peu par hasard, le dimanche 1er décembre 2024 sur la Péniche Antipode – Abricadabra, à leur concert promotionnel pour la parution de leur premier album. A la base j'allais seulement assister au concert de RED CLOUD (ici).

Le son est bien équilibré et permet de percevoir les subtilités de chaque pupitre. L'éclairage est satisfaisant, les tons colorés sont suffisamment clairs pour distinguer correctement les échanges entre les musiciens. La scène n'est encombrée que par la batterie installée pour la seconde partie de soirée, ce qui laisse un bel espace d'expression.

Je retrouve les influences évidentes tirées des années 70, dans la veine des styles hard rock, et blues, que l'on peut écouter chez Aerosmith, Cactus et Led Zeppelin pour ne citer qu'eux. De nos jours, on retrouve cet univers avec Rival Sons. Ce rock classique mais efficace met en évidence le chanteur et le guitariste, même si le tout est soutenu par une base rythmique puissante et entrainante.

La palme du charisme est détenue par Joshua dont le chant expressif, éraillé ainsi que l'allure, sont dignes de ladite époque ! On est plus que proche du timbre de Rusty Day que de la tessiture de Steven Tyler.

Le jeu et l'apparence de Marty contribue fortement à rappeler les sonorités 70's. Son apparence, ses soli et accords de guitare, me rappellent souvent, de près ou de loin, des personnages illustres dont il s'est inspiré très probablement tels que Richie Blackmore, Joe Perry ou Jimmy Page.

Ce concert confirme ma première impression de décembre ; ce groupe a de quoi prétendre à perdurer.

L'auditoire se laisse emporter dès le début de cette prestation, ce qui ravit et rassure le jeune groupe. Nous aurons ainsi tous passé une première partie de soirée agréable et de nature à chauffer les corps et les esprits comme il se doit !

Huit titres ont été interprétés :

PROGRAMME

  1. Gypsy Eyes Take Me There
  2. Cactus Honey
  3. All (For You)
  4. Sorrow Creeping In
  5. No One Sees But Nola And Me
  6. Hands Of Time
  7. Nothing But Trouble
  8. Train kept a Rollin (reprise d'Aerosmith).

 

DeWOLFF [20h50-22h25]
https://dewolff.nu/#/home et https://dewolff.bandcamp.com/

BREF RAPPEL DE BIO : Le trio influencé par le rock psychédélique, rock 'n' soul des années 70, a été fondé à Geleen dans le sud profond des Pays-Bas, dans la province du Limbourg en 2007. Alors qu'ils étaient adolescents, Pablo van de Poel et Luka van de Poel ainsi que Robin Piso, se sont fait une place en tant qu'aventuriers insouciants, prolifiques en studio et habitués à prendre la route. Pablo déclare : "Cela ressemble à une histoire fantastique ! Il y a 17 ans, mon esprit n'aurait jamais osé aller là-bas pour penser à toutes les choses que nous avons faites et à tous les endroits que nous avons vus."

Le dixième album "Muscle Shoals" est paru le 6 décembre 2024, enregistré dans les légendaires FAME Studios et Muscle Shoals Sound Studios, en Alabama, via Mascot Records. Pour l'anecdote soulignons que, leur inspiration aura été confortée en jouant dans les Studios F.A.M.E. (Florence Alabama Music Enterprises), où sont passés notamment Aretha Franklin et Wilson Pickett. Puis en jouant à un peu plus de trois kilomètres de là, où se trouvent les Muscle Shoals Sound Studios, qui ont vu passer notamment Cher, les Rolling Stones, Lynyrd Skynyrd, Bob Dylan. Très fier de cette aventure, Pablo ne manquera pas de le rappeler ce soir !

Le trio se présente parfois avec d'autres musiciens sur scène tels que des choristes et/ou des cuivres, mais ce soir nous retrouvons de Pablo van de Poel (34 ans, guitare/ chant), son frère Luka van de Poel (31ans, batterie/ chant), et Robin Piso (34 ans, Hammond/Wurlitzer, chant). Ils ont donc tous passé la trentaine en dépit de leur aspect juvénile.

L'orgue imposant et les claviers annexes sont installés pendant l'entracte.

Une courte bande sonore fait patienter quelques instants le public plongé dans l'obscurité. Les ombres trahissent l'arrivée des musiciens, qui sont acclamés à la hauteur du niveau d'attente de l'auditoire ! Ceux-ci ne tardent pas à faire rugir les amplificateurs. Le son me parait bien équilibré, puissant mais pas assourdissant ; il permet de percevoir les subtilités de chaque pupitre, avec d'autant plus de limpidité qu'il n'y a pas d'autre son de basse, que celui exprimé par le clavier ! C'est une des particularités du groupe. L'éclairage est chaud et diversifié, les couleurs n'altèrent pas la visibilité des musiciens. La scène est bien entendue accaparée par le seul guitariste, le bouillonnant et hyperactif Pablo, qui ne qui ne cessera jamais de remuer. Il dispose de deux micro de chaque côté de la scène ; il le décrochera souvent de sa main gauche tout en continuant à jouer de la main droite.

Leur expédition américaine ne les a pourtant pas fondamentalement changés ; DeWolff sonne toujours comme DeWolff ! Ils sont parvenus à distinguer leur style, entretenu au carrefour du blues, de la soul, du psychédélique et du rock sudiste. Je retrouve sans surprise mes émotions perçues au RAISMESFEST en 2019 ; les trois artistes disposent d'un charisme attrayant et entrainant, ils maitrisent parfaitement les éléments essentiels à un bon concert dans le genre.

Pablo est particulièrement doué pour attiser l'admiration du public, et pas seulement par son réel talent de guitariste chanteur. Il alterne ou superpose les deux pupitres avec conviction et talent. Mais il se charge au passage d'haranguer sans cesse son public. Fait inhabituel, il distribue un t-shirt, une casquette, un jeu de cartes personnalisé (dont les cartes à figures sont à l'image du trio !)… Il n'hésite pas à descendre en fosse pour fendre le public en profondeur, il s'assoit sur le bord de la scène pour chanter nez à nez, ou pour jouer ses accords au plus près des auditeurs ébahis. Le personnage est tactile et spontané à l'égard des auditeurs du premier rang, n'hésitant pas par exemple à poser sa main sur les crânes ou à partager un verre de bière ! Etonnant de la part d'un Batave, j'aurais davantage imaginé cela de la part d'un italien par exemple ! Mais c'est tellement rassurant et rafraichissant sur la nature humaine, par les temps qui courent…

Bref, pour ne pas être impliqué dans ce tourbillon, il aurait fallu être très accablé par ses soucis !

Les deux autres artistes participent par séquences aux chants, ce qui accentue le sentiment de cohésion du groupe, ce qui est d'ailleurs illustré à maintes reprises par les sourires complices. On sent que ces gars-là s'éclatent sur scène comme à leurs débuts, c'est agréable à voir et à entendre. Je n'ai pas observé de privilège relationnel entre les deux frères ; ces deux-là sont de fait connectés. En revanche, Pablo se rapproche souvent de Robin comme pour communier encore plus intensément sur leurs accords. C'est un régal d'en entendre les sons ainsi exprimés ! De larges plages d'expression sont accordées à Robin qui ne se prive pas de nous faire vibrer aux sons bluesy de son Hammond. Il fait vivre son instrument, le bouscule parfois, se dresse devant lui. Par moment on perçoit assez logiquement des sonorités "purpliennes". Quant à Luka, son omniprésente frappe délicate ou percutante selon les thèmes est évidemment remarquable.

Les mines réjouies dans le public font plaisir à voir et à partager, les ovations sont bruyantes et éloquentes.

Quatre albums ont été présentés, avec huit titres (neuf si on distingue les deux titres mêlés au final). Dont quatre issus de "Muscle Shoals" et trois issus de "Love, Death & In Between". Autant de titres que la prestation du 1er février en Belgique mais beaucoup moins que celles pour le parties néerlandaise de la tournée…

PROGRAMME

  1. Night Train (Love, Death & In Between, 2023)
  2. In Love (Muscle Shoals, 2024)
  3. Natural Woman (Muscle Shoals, 2024)
  4. Will o' the Wisp (Love, Death & In Between, 2023)
  5. Out on the town (Muscle Shoals, 2024)
  6. Snowbird (Muscle Shoals, 2024)
  7. Rosita (Love, Death & In Between, 2023)

RAPPEL :

  1. Nothing's Changing / Freeway Flight (Tascam Tapes; 2020, Thrust, 2018).

 


Cette fois, je suis sage, certes aux dépends des artistes, je ne céderai à aucun achat. Le t-shirt était pourtant attrayant (30€), et les deux derniers albums en cd attirants mais bon.

C'est la onzième fois (depuis 2003) que le Trabendo me permet de voyager ! La dernière fois c'était pour des émotions similaires, avec un groupe de rock sudiste, Robert Jon. J'aime beaucoup cet auditorium, surtout pour son acoustique, mais aussi pour son cadre.




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