samedi 8 février 2025

MOONSHINE BLAST – LE ZÈBRE de Belleville (Paris 11) – le samedi 08 février 2025 à 20 h.

Soirée en quasi-totale découverte ! La salle comme ses occupants (locataires et visiteurs) m'étaient (presque) inconnus jusque cette  soirée promotionnelle d'un nouvel opus. Le plaisir n'en est que décuplé !

LE SITE. Son gérant prétend, de manière quelque peu chauvine, que le lieu est situé "au cœur du Paris qui bouge". Il est situé au 63 boulevard de Belleville, dans le 11ème arrondissement de Paris, à mi-chemin entre le Bataclan et les Buttes-Chaumont. En tous cas, pour ma part je découvre ce site… Il s'agit d'un ancien cinéma de quartier "Le Berry" qui s’est métamorphosé en un cabaret parisien et une salle de cirque/spectacle/concert. LE ZÈBRE DE BELLEVILLE a été inauguré le 1er mars 2002, vantant "Un espace accueillant, chaleureux et convivial se prêtant à toutes les envies, toutes les folies et bien entendu tous les arts. Un lieu qui a une âme !" Rien de moins …  Nous allons donc vérifier cela. Sa capacité d'accueil est de cent-quatre-vingt-dix-neuf personnes, pas une de plus !


LE CONTEXTE. En dépit d'un calendrier musical 2025, déjà bien rempli, les discussions passionnées entre mélomanes demeurent de nature à entretenir des envies nouvelles… Fut-t-il charitable de me signaler l'existence d'un groupe français, MOONSHINE BLAST, dont les influences seraient susceptibles de caresser mes sens ?

Toujours est-il qu'animé d'une curiosité bienveillante, j'ai ainsi pris le temps, entre deux autres nouveautés, d'écouter une copie du nouvel album "Realm of Possibilities". Même si les références sont effectivement relativement évidentes, j'ai été suffisamment séduit pour acquérir, moyennant 15 €, le ticket de ce concert dès le 12 décembre dernier. Autant accorder à de jeunes pousses une chance de broder sur d'honorables canevas ! Après tout, je n'oublie pas que beaucoup d'artistes de renom ont débuté, eux aussi, par des contributions en hommage à leurs propres références. J'estime ainsi que c'est une occasion peu onéreuse de sortir des sentiers battus (je parle du site) et de vérifier ce que ces franciliens (originaires de l'Essonne) ont dans les tripes.

En prospectant un peu, je découvre qu'un premier album, déjà prometteur, "Reality Fear" est paru le 20 mars 2018. Six années de maturation ont abouti à un second album, "Realm of Possibilities" paru le 6 décembre 2024, qui confirme les qualités du premier, tout en diversifiant les tendances musicales vers des sphères davantage susceptibles de me séduire. Fait notable, des personnages prestigieux de l'univers progueux ont collaboré pour ce nouvel ouvrage ; Bruce Soord, Steve Kitch, Colin Edwin (basse), Pat Mastelotto (batterie). Des harmonies familières bercent mes oreilles et me rappellent agréablement THE PINEAPPLE THIEF, MARILLION ou PORUCPINE TREE, et cependant je parviens à trouver mon plaisir ; n'est-ce pas là l'essentiel, après tout ?

Arrivés les premiers sur place avec ma p'tite Fée et mon fils, nous voyons rapidement la file d'attente s'étoffer. Les portes tardent à s'ouvrir ; les équilibrages de sonorisation de l'invité semblent prendre du temps. Mais Thomas Zecchinon vient en personne nous rassurer sur le trottoir. Manifestement, l'homme est excité à l'idée de nous faire partager son émotion…

A l'intérieur, nous parvenons aisément à nous placer à notre convenance ; je préfère me positionner avec mon fils et Christian, mon pote photographe, au premier rang, quand ma protégée se mets en retrait en confort, nous aurons ainsi un recueil d'impressions stéréophoniques !

Le lieu est très agréable, le décor et l'éclairage tamisé entretiennent un sentiment de confort douillet et tranquille. La fosse et le bar sont surplombés d'une mezzanine en fer à cheval. L'acoustique de la salle s'avérera excellente.


RAITH MRAD [20h30-21h10].

Méconnaissant le personnage, j'ai glané des informations : Raith est compositeur-auteur-interprète; qui s'est construit d'expériences scéniques autant en duo, qu'en solo, et qu'en groupe, en Ile-de-France, mais aussi dans d’autres pays européens. Un premier album "Live from Nowhere", un concert en acoustique, semble avoir recueilli un bel accueil.

Pour en savoir plus :
https://compositiondemao.com/raith-compositeur-de-mao/
https://indie-up.com/raith-mrad-prepare-sa-prochaine-sortie-avec-indie-up/ (entretien publié le 23 janvier 2020)

Raith et sa guitare acoustique se présente sur scène, d'abord pour une première partie, accompagné d'un choriste doté d'une caisse de percussion. Puis, pour une seconde partie, de prestation par un saxophoniste et un trompettiste. La sonorisation est confortable pour la configuration acoustique de la formation. L'éclairage est sobre mais toutefois suffisamment lumineux pour montrer ce qui se passe sur la scène.

Raith exprime avec sincérité et authenticité ses chansons aux sonorités chaleureuses folk et soul. Parfois francophone, parfois non. Les auditeurs peuvent cependant être touchés par le biais d'une voix au timbre émouvant. Son envie de communiquer des émotions complexes avec simplicité le rend attachant. D'autant plus lorsqu'il souligne sa reconnaissance pour Moonshine Blast qui l'a invité une nouvelle fois ! Il suggère à la part du public venu pour lui ce soir, de prêter attention à ce groupe qui l'a séduit. Malheureusement ceux-ci ne semblent pas assez curieux et respectueux pour capter quoi que ce soit au-delà de leur bulle, car ils n'auront pas cessé de la soirée de bavarder en tournant même le dos à la scène !! Je considère que Raith mérite un meilleur public que celui-là … Tant pis pour eux, leur brouhaha ne sera pas parvenu à couvrir le concert de MB.

Huit titres ont été interprétés :

PROGRAMME

  1. Tellement de si
  2. Si c'est flou
  3. From Nowhere
  4. Moi, je ris
  5. Summer Breeze
  6. Epiphénome
  7. How I love You
  8. Hey Ya.

MOONSHINE BLAST [21h20-23h00]
https://moonshineblast.bandcamp.com/album/reality-fear

Nous découvrons quatre musiciens sur la scène : Nicolas dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Jean-Baptiste David (basse) et Marius Marin (guitare / chœurs).

La sonorisation est parfaitement équilibrée, le son est profond mais sans puissance excessive, juste ce qui faut pour entrainer un auditoire qui se laisse volontiers bercer. L'éclairage nous a semblé aux couleurs bien dosées, lumineux et bien positionné (même si Duke se plaint de ne pas discerner le public en raison du faisceau éblouissant) permet aux chasseurs d'images ainsi qu'au public de percevoir les émotions et la concentration des musiciens. La batterie est placée au fond sur notre droite. Le pupitre du guitariste à notre gauche, celui du bassiste à notre droite. Le clavier de Duke est au centre mais légèrement en retrait, ce qui lui permet de passer devant pour mieux s'exprimer au chant.

Très rapidement l'auditoire ne peut qu'être happé par le charisme de Duke, charisme qui n'est pas sans rappeler celui d'un certain H. Sa gestuelle, son éloquence, son gout pour la comédie allant jusqu'à se munir d'un masque à gaz ou se draper. Son attrait pour le clavier comme pour le micro. On ressent l'artiste impliqué, investi et motivé pour convaincre son auditoire. Il surveille tout, jusqu'à poser la main sur le manche de son guitariste pour lui indiquer un accord attendu !

Thomas est un homme heureux. Son sourire transparait de son coin obscur. Sa frappe entraine efficacement ses complices ainsi que le public. Il a la redoutable responsabilité de lancer les séquenceurs et s'en acquitte bien en dépit des aléas techniques inhérents à cet exercice… Un ou deux incidents ne perturberont pas notre engouement. Comme l'a reconnu Duke, lui-même, à trop se confier à la technologie on prête le flanc à ce genre d'aléas. Je ne suis pas partisan (doux euphémisme) de l'usage de bandes-son, mais je dois reconnaitre que celles-ci n'étaient pas toutes superflues (je pense en particulier à celle pour "The Cell").

Quant au guitariste et au bassiste, j'ignore quel avenir leur est réservé dans le groupe, mais il est permis d'imaginer le travail accompli pour assurer ce concert. Ils s'en tirent ma foi honorablement, quelques accords et soli n'ont pas manqué de relever le plat à maintes reprises.

Ces talents conjugués ont permis de mettre en valeur ledit opus qui se veut aux confins du rock alternatif et du poprock ; l'auditeur aura perçu l'univers alternativement aérien, éthéré, envoutant et puissant.

Le public, à la moyenne d'âge très jeune, est enthousiaste et bruyant pour montrer sa satisfaction et soutenir ces brillants prétendants à un avenir radieux.


Les deux albums ont été représentés par treize titres ; huit issus des douze de "Realm Of Possibilities", et cinq des dix de "Reality Fear". En abordant le concert avec le dyptique "Realm Of Possibilities", puis "Strangled", l'auditoire s'est trouvé vite embarqué dans un tourbillon enivrant et d'autant plus réconfortant que toutes les chansons sont interprétées brillamment. La conclusion, avec un "The Cell" construit sur un exaltant et audacieux crescendo electro-prog d'une quinzaine de minutes, a achevé le sentiment d'avoir vécu une excellente soirée !

PROGRAMME

  1. Realm of Possibilities (Realm Of Possibilities, 2024)
  2. Strangled (Realm Of Possibilities, 2024)
  3. The Gate of Dawn (Reality Fear, 2018)
  4. Only you (Realm Of Possibilities, 2024)
  5. Mars (Reality Fear, 2018)
  6. Leaving the way Home (Reality Fear, 2018)
  7. Fractal (Realm Of Possibilities, 2024)
  8. Under. Control. (Realm Of Possibilities, 2024)
  9. Earthquake (Reality Fear, 2018)
  10. Burning out (Reality Fear, 2018)
  11. Liquid feels II (Realm Of Possibilities, 2024)
  12. Broken Arrow (Realm Of Possibilities, 2024).

RAPPEL :

  1. The Cell (Realm Of Possibilities, 2024).

Pour récompenser tant d'efforts efficaces, il eût été amplement mérité de pouvoir nous procurer le CD de l'album dûment promu. Hélas un souci de pressage ne nous permettra pas d'en disposer dès ce soir ; nous devrons nous contenter encore quelques semaines de sa copie. Au final, voilà une excellente soirée qui me sera revenu à 15€, soit un rapport qualité-prix bien supérieur à celui d'un de ces méga concerts dont les organisateurs se rassasient !


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