Soirée en quasi-totale découverte ! La salle comme ses occupants (locataires et visiteurs) m'étaient (presque) inconnus jusque cette soirée promotionnelle d'un nouvel opus. Le plaisir n'en est que décuplé !
LE SITE. Son
gérant prétend, de manière quelque peu chauvine, que le lieu est situé "au cœur du Paris qui bouge". Il est
situé au 63 boulevard de Belleville, dans le 11ème arrondissement de
Paris, à mi-chemin entre le Bataclan et les Buttes-Chaumont. En tous cas, pour
ma part je découvre ce site… Il s'agit d'un ancien cinéma de quartier "Le Berry"
qui s’est métamorphosé en un cabaret parisien et une salle de cirque/spectacle/concert.
LE ZÈBRE DE BELLEVILLE a été inauguré le 1er mars 2002, vantant "Un espace accueillant, chaleureux et
convivial se prêtant à toutes les envies, toutes les folies et bien entendu
tous les arts. Un lieu qui a une âme !" Rien de moins … Nous allons donc vérifier cela. Sa capacité
d'accueil est de cent-quatre-vingt-dix-neuf
personnes, pas une de plus !
LE CONTEXTE.
En dépit d'un calendrier musical 2025, déjà bien rempli, les discussions
passionnées entre mélomanes demeurent de nature à entretenir des envies
nouvelles… Fut-t-il charitable de me signaler l'existence d'un groupe français,
MOONSHINE BLAST, dont les influences seraient susceptibles de caresser mes sens
?
Toujours est-il qu'animé d'une curiosité
bienveillante, j'ai ainsi pris le temps, entre deux autres nouveautés, d'écouter
une copie du nouvel album "Realm of
Possibilities". Même si les références sont effectivement relativement
évidentes, j'ai été suffisamment séduit pour acquérir, moyennant 15 €, le
ticket de ce concert dès le 12 décembre dernier. Autant accorder à de
jeunes pousses une chance de broder sur d'honorables canevas ! Après tout, je
n'oublie pas que beaucoup d'artistes de renom ont débuté, eux aussi, par des
contributions en hommage à leurs propres références. J'estime ainsi que c'est une
occasion peu onéreuse de sortir des sentiers battus (je parle du site) et de vérifier ce que ces franciliens
(originaires de l'Essonne) ont dans les tripes.
Arrivés les premiers sur place avec ma p'tite Fée et
mon fils, nous voyons rapidement la file d'attente s'étoffer. Les portes
tardent à s'ouvrir ; les équilibrages de sonorisation de l'invité semblent
prendre du temps. Mais Thomas Zecchinon vient en personne nous rassurer sur le
trottoir. Manifestement, l'homme est excité à l'idée de nous faire partager son
émotion…
A l'intérieur, nous parvenons aisément à nous placer à
notre convenance ; je préfère me positionner avec mon fils et Christian, mon
pote photographe, au premier rang, quand ma protégée se mets en retrait en
confort, nous aurons ainsi un recueil d'impressions stéréophoniques !
Le lieu est très agréable, le décor et l'éclairage
tamisé entretiennent un sentiment de confort douillet et tranquille. La fosse et
le bar sont surplombés d'une mezzanine en fer à cheval. L'acoustique de la
salle s'avérera excellente.
RAITH
MRAD [20h30-21h10].
Méconnaissant le personnage, j'ai glané des
informations : Raith est compositeur-auteur-interprète; qui s'est construit d'expériences
scéniques autant en duo, qu'en solo, et qu'en groupe, en Ile-de-France, mais
aussi dans d’autres pays européens. Un premier album "Live from Nowhere", un concert en acoustique, semble avoir
recueilli un bel accueil.
Pour en
savoir plus :
https://compositiondemao.com/raith-compositeur-de-mao/
https://indie-up.com/raith-mrad-prepare-sa-prochaine-sortie-avec-indie-up/ (entretien publié le 23 janvier 2020)
Raith exprime avec sincérité et authenticité ses chansons
aux sonorités chaleureuses folk et soul. Parfois francophone, parfois non. Les
auditeurs peuvent cependant être touchés par le biais d'une voix au timbre
émouvant. Son envie de communiquer des émotions complexes avec simplicité le rend attachant. D'autant plus lorsqu'il
souligne sa reconnaissance pour Moonshine Blast qui l'a invité une
nouvelle fois ! Il suggère à la part du public venu pour lui ce soir, de prêter
attention à ce groupe qui l'a séduit. Malheureusement ceux-ci ne semblent pas
assez curieux et respectueux pour capter quoi que ce soit au-delà de leur bulle,
car ils n'auront pas cessé de la soirée de bavarder en tournant même le dos à
la scène !! Je considère que Raith mérite un meilleur public que celui-là …
Tant pis pour eux, leur brouhaha ne sera pas parvenu à couvrir le concert de
MB.
Huit titres ont été interprétés :
PROGRAMME
- Tellement de si
- Si c'est flou
- From Nowhere
- Moi, je ris
- Summer Breeze
- Epiphénome
- How I love You
- Hey Ya.
MOONSHINE BLAST [21h20-23h00]
Nous découvrons quatre musiciens sur la scène : Nicolas
dit "Duke" (chant, claviers), Thomas Zecchinon (batterie, percussions), Jean-Baptiste David (basse) et Marius Marin (guitare / chœurs).
La sonorisation est parfaitement équilibrée, le son est profond mais sans puissance
excessive, juste ce qui faut pour entrainer un auditoire qui se laisse volontiers
bercer. L'éclairage nous a semblé aux couleurs bien dosées, lumineux et bien positionné
(même si Duke se plaint de ne pas
discerner le public en raison du faisceau éblouissant) permet aux chasseurs
d'images ainsi qu'au public de percevoir les émotions et la concentration des
musiciens. La batterie est placée au fond sur notre droite. Le pupitre du guitariste
à notre gauche, celui du bassiste à notre droite. Le clavier de Duke est au
centre mais légèrement en retrait, ce qui lui permet de passer devant pour
mieux s'exprimer au chant.
Thomas est un homme heureux. Son sourire transparait
de son coin obscur. Sa frappe entraine efficacement ses complices ainsi que le
public. Il a la redoutable responsabilité de lancer les séquenceurs et s'en
acquitte bien en dépit des aléas techniques inhérents à cet exercice… Un ou
deux incidents ne perturberont pas notre engouement. Comme l'a reconnu Duke,
lui-même, à trop se confier à la technologie on prête le flanc à ce genre d'aléas.
Je ne suis pas partisan (doux euphémisme) de l'usage de bandes-son,
mais je dois reconnaitre que celles-ci n'étaient pas toutes superflues (je
pense en particulier à celle pour "The
Cell").
Quant au guitariste et au bassiste, j'ignore quel avenir leur est réservé dans le groupe, mais il est permis d'imaginer le travail accompli pour assurer ce concert. Ils s'en tirent ma foi honorablement, quelques accords et soli n'ont pas manqué de relever le plat à maintes reprises.
Ces talents conjugués ont permis de mettre en valeur ledit opus qui se veut aux confins du rock alternatif et du poprock ; l'auditeur aura perçu l'univers alternativement aérien, éthéré, envoutant et puissant.Le public, à la moyenne d'âge très jeune, est enthousiaste
et bruyant pour montrer sa satisfaction et soutenir ces brillants prétendants à
un avenir radieux.
Les deux albums
ont été représentés par treize titres
; huit issus des douze de "Realm
Of Possibilities", et cinq des dix de "Reality Fear". En abordant le
concert avec le dyptique "Realm Of
Possibilities", puis "Strangled",
l'auditoire s'est trouvé vite embarqué dans un tourbillon enivrant et d'autant
plus réconfortant que toutes les chansons sont interprétées brillamment. La
conclusion, avec un "The Cell"
construit sur un exaltant et audacieux crescendo electro-prog d'une quinzaine
de minutes, a achevé le sentiment d'avoir vécu une excellente soirée !
PROGRAMME
- Realm of Possibilities (Realm Of Possibilities, 2024)
- Strangled (Realm Of Possibilities, 2024)
- The Gate of Dawn (Reality Fear, 2018)
- Only you (Realm Of Possibilities, 2024)
- Mars (Reality
Fear, 2018)
- Leaving the way Home (Reality Fear, 2018)
- Fractal (Realm Of Possibilities, 2024)
- Under. Control. (Realm Of Possibilities, 2024)
- Earthquake (Reality
Fear, 2018)
- Burning out (Reality
Fear, 2018)
- Liquid feels II (Realm Of Possibilities, 2024)
- Broken Arrow (Realm Of Possibilities, 2024).
RAPPEL :
- The Cell (Realm Of Possibilities, 2024).
Pour
récompenser tant d'efforts efficaces, il eût été amplement mérité de pouvoir
nous procurer le CD de l'album dûment promu. Hélas un souci de pressage ne nous
permettra pas d'en disposer dès ce soir ; nous devrons nous contenter encore
quelques semaines de sa copie. Au final, voilà une excellente soirée qui me
sera revenu à 15€, soit un rapport qualité-prix bien supérieur à celui d'un de
ces méga concerts dont les organisateurs se rassasient !
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