Mea culpa ! A
chaque fois que je me rends à un concert de Marillion, je me remémore avec
regrets toutes ces années malheureuses durant lesquelles j'avais décrété un
mépris basé sur des impressions erronées. Heureusement, grâce aux réseaux
sociaux (et oui, n'en déplaise aux anti-[réseau] sociaux !), depuis 2007, alors
que Marillion terminait sa tournée "Somewhere Else" je suis revenu
dans l'Univers de ce groupe merveilleux que j'avais donc stupidement délaissé
en 1985.
Outre les émotions
perdues durant ces années, ce retour bien trop tardif a retardé ma découverte
d'autres groupes qui sont passés dans leur sillage (je pense surtout à
Porcupine Tree, bien sûr !).
Mais désormais,
je me rattrape comme je peux ; en me gavant de bouchées doubles ! Cette tournée
F.E.A.R. par exemple m'aura donné l'occasion d'assister à six autres concerts (l'Elysée
Montmartre, la Convention à Port-Zélande, le BeProg à Barcelone, puis ce Zénith
de Paris).
Comme à
l'accoutumée, l'avant-concert donne l'occasion à notre microcosme d'admirateurs
de se rencontrer pour échanger nos émotions. Pour ma part, c'est une bonne
trentaine de coforumeurs et conventionnistes, tous animés de la même passion que
je revois avec plaisir.
Les réseaux
sociaux (toujours eux) ont bien évidemment anéanti l'effet de surprise sur le
contenu de la soirée et de la programmation. Nous savons que le quatuor de
cordes qui était invité à la Convention sera là. Nous savons aussi qu'il s'agit
d'une soirée consacrée exclusivement au groupe avec un premier acte consacré au
dernier opus (F.E.A.R.) suivi d'un second constellé de titres magnifiques. Le
seul suspense résidait sur leur choix de jouer "The Space" lors de
cette date, certaines villes ayant été comblées, d'autres pas. Mais fort
heureusement l'effet de surprise n'est pas le seul vecteur de plaisir dans
notre rencontre avec ces artistes !
C'est ainsi que,
vers 19h30, je revois pour la neuvième fois sur scène Steve Rothery (guitares), Pete Trewavas (basse), Mark Kelly (claviers), Ian Mosley (batterie) et Steve Hogarth (chant) dans un Zénith à peine
rétréci (env.4500 places), mais plein comme un œuf !
Placé
judicieusement dans les tout-premiers rangs sur le centre droit, entre SH et PT,
le son me semble un peu trop puissant en basse. Mais rien de rédhibitoire car
le chant, la musique et l'émotion restent parfaitement perceptibles ! Les
images particulièrement colorées défilent en fond d'écran et illustrent à
merveille les chansons.
A l'instar des
récents concerts auxquels j'ai eu le privilège d'assister ces derniers mois, FEAR,
le dernier opus est magnifié en concert ; on se rend ainsi compte que chaque
titre constitue une véritable pépite. Les musiciens sont unis étroitement et
harmonieusement, en totale symbiose ; cette tournée aura achevé de les rassurer
sur leur capacité à interpréter ces titres difficiles. L'an dernier à l'Elysée
Montmartre, ils avaient évité "The Leavers" le temps sans doute de le
roder ; mais à la Convention ce titre m'avait complètement subjugué et ce soir
c'est la confirmation ! J'adore ce titre ! Tant de mélodies, tant de ruptures
rythmiques et de force tranquille qui précèdent cette montée finale en
puissance, c'est juste émotionnellement étourdissant !
Alors qu'un
entracte nous est accordé, nous savons que nous ne sortirons pas davantage
indemnes que des précédentes prestations du groupe !
Pour le second
acte, nous avons la surprise de constater que certes le quatuor de cordes est
bien présent mais qu'en outre une flûte traversière et un cor d'harmonie sont
venus étoffer le groupe classique ! J'en suis absolument ravi car j'apprécie
les instruments à vents et tout particulièrement les cuivres !!
Lorsque
"The Space" débute je suis sur un nuage de bonheur. Là encore il
s'agit d'une chanson enivrante dont le final est tout particulièrement
émouvant. Quel talent ce chanteur, que dis-je ce comédien ! Les autres titres
sont parfaitement joués et ravissent les spectateurs ébahis, même si chacun
aura sa propre attente d'un titre qui lui est cher. Mais il n'y a aucune place
pour la déception tant les solos de Steve Rothery sont toujours aussi
étourdissants, tant les atmosphères dégagées par Mark Kelly sont toujours
magnifiques, tant la paire rythmique Pete Trewavas/Ian Mosley martèle la marche
vers le bonheur !
Le moment du
rappel arrive trop vite et nous fait craindre une fin trop proche ; mais en
fait, les titres choisis pour terminer ce concert en apothéose sont d'une durée
suffisante pour apaiser les esprits !
Une caméra
judicieusement placée filme les musiciens retirés provisoirement en arrière
scène et les images sont diffusées en fond d'écran. Le lien du groupe avec son
public est ainsi maintenu et l'envie attisée ! Un second rappel est pressenti.
Compte tenu de
ce que j'ai relaté ci-haut, je vous laisse imaginer ma satisfaction d'entendre
de nouveau le final de "The Leavers" ! D'autant plus que j'avais dès
le début de la soirée observé la présence d'un canon à confettis … J'ai alors
immédiatement fait le lien avec la Convention qui s'était conclue avec le même
titre ! L'effet est toujours aussi enivrant ; tels de pauvres diables dans un
bénitier les spectateurs ravis agitent les bras parmi les milliers de confettis
bleus, blancs, rouges qui retombent !
Un à un les
musiciens quittent la scène (pas de salut collectif, donc), les éclairages
s'éteignent, lumières du Zénith s'allument ; c'est la fin du voyage !
Alors que, vers
23h10, se termine ce fabuleux concert, je regrette déjà de ne pas avoir opté
pour un voyage à Londres la semaine suivante ; c'est le Royal Albert Hall qui
les accueille pour le tournage d'une vidéo qui sera, à n'en point douter, un
document à détenir !
PROGRAMME :
ACTE I
El Dorado: I. Long-Shadowed Sun
El Dorado: II. The Gold
El Dorado: III. Demolished Lives
El Dorado: IV. F E A R
El Dorado: V. The Grandchildren
of Apes
Living in F E A R
The Leavers: I. Wake Up in Music
The Leavers: II. The Remainers
The Leavers: III. Vapour Trails
in the Sky
The Leavers: IV. The Jumble of
Days
The Leavers: V. One Tonight
White Paper
The New Kings: I. Fuck Everyone
and Run
The New Kings: II. Russia's
Locked Doors
The New Kings: III. A Scary Sky
The New Kings: IV. Why Is Nothing
Ever True ?
ACTE II
The Space (Seasons End)
Afraid of Sunlight (Afraid of
Sunlight)
The Great Escape (Brave)
Easter (Seasons End)
Man of a Thousand Faces (This
Strange Engine)
Go! (.com)
RAPPEL :
The Invisible Man (Marbles)
Waiting to Happen (Holidays in
Eden)
Neverland. (Marbles).
RAPPEL 2:
The Leavers: V. One Tonight.
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