Depuis avril 2013, le festival Cruise to the Edge fait rêver bon nombre de mélomanes, et je confesse volontiers en faire partie. Mais pour naviguer sur les mers des iles Caraïbes à bord d'un navire en écoutant des concerts de notre musique favorite, il faut se rendre en Floride (EUA) et donc engager des ressources financières considérables. Nos scrupules nous porteront sans doute à attendre la retraite pour céder à la tentation. Nonobstant, cette réelle frustration est désormais tempérée par une formidable initiative prise par "We Låve Rock", co-pilotée par Morten L. CLASON (THE WINDMILL).
Une
précédente croisière avec la Stena Line Norge du 31 août au 1er septembre
2019 avait déjà proposé un "Prog at Sea", à notre insu, avec
notamment THE FLOWER KINGS, KAIPA, THE WINDMILL, HASSE FRÖBERG, …
Cette
fois, la croisière avec DFDS Norge nous suggère d'assister à six concerts de
quatre-vingt-dix minutes avec concerts de cinq groupes. Trois groupes norvégiens
; DIM GRAY, SALUKI et WOBBLER. Un anglais
; THRESHOLD. Et surtout nos favoris
français LAZULI !
Ce
récit n'a pas pour ambition de relater toutes nos émotions, tant il y en eut !
Il a pour vocation d'en retracer les grandes lignes. Les regards, les
discussions, les impressions sont peu transposables, en tout cas compte tenu de
mon modeste niveau d'écriture. J'espère simplement qu'il donnera envie à
d'autres mélomanes de participer aux
prochaines éditions…
Surtout
que, hormis les vols pour Paris/Oslo/Paris, le coût nous a semblé assez
raisonnable pour nous décider, compte tenu de l'affiche et surtout de la
croisière. Il nous a suffi d'opter pour une version la moins onéreuse possible,
ce que nous ne regretterons à aucun moment. Nos cabines standard se sont
révélées parfaitement adaptées à nos besoins et les petits déjeuners à volonté
se sont avérés largement assez copieux pour tenir la journée.
Nous
avions imaginé une croisière à bord d'un frêle esquif, à l'étroit et des
conditions spartiates. Que nenni ! Lorsque le bus nous débarque au port, nous
fûmes impressionnés par la taille du paquebot. De nature inquiets, nous nous
présentons fébriles à l'embarcadère munis de la simple lettre de confirmation
de réservation, vers 13h15.
L'accueil
est courtois et efficace ; en échange de notre courriel, nous recevons une enveloppe
contenant les tickets, mais aussi nos bracelets permettant de nous distinguer
des autres croisiéristes. Le fétichiste que je suis, déplore l'absence de ticket
propre au festival. Ce qui, ajouté à l'absence de t-shirt, constitue une petite
frustration… Dans un océan de bonheur.
Nous
prenons place au restaurant italien pour déguster une pizza ; c'est là que nous
avons la joie d'accueillir nos amis venus de Bruxelles ; Fiona et Zsolt !
Passé
cette première collation, vers 14h40 nous prenons nos quartiers dans notre
cabine (5139, pont 5) ; elle est certes relativement étroite, mais largement suffisante
pour garantir nos sommeils réparateurs. Equipée d'éclairages tamisés, d'un coin
toilettes et d'une douche. Tout cela suffit à
notre bonheur, d'autant plus que nous n'avons aucunement l'intention de
nous y attarder !
Ponctuel,
le légendaire signal sonore précède l'appareillage d'Oslo à 15h00.
Le
ciel est bleu, la mer est calme, l'équipage est accueillant et le navire
confortable… que demander de mieux ? du prog bien sûr !!
Ça
commence bien, puisqu'à peine arrivé à bord nous rencontrons par hasard
Jean-Robert VIITA (clavier de THE
WINDMILL et de SALUKI), accompagné de sa Dame. Il semble autant ravi que nous ;
accolades, sourires et propos enthousiastes. Sans son costume de scène
habituel, sans son couvre-chef, nous avons toutefois mis quelques secondes
avant de le reconnaitre avec certitude ! Cette première rencontre sera suivie
de bien d'autres, aux détours des coursives, à commencer par Dominique.
Nous
découvrirons au fil des événements des salons spacieux, une boutique, des
restaurants et des bars de toutes tailles sur les ponts 7, 8, et 9. Mais nous
ne tardons pas à nous rendre au seuil du Sky
Club, une jolie p'tite salle de concert avec une scène relativement réduite
(quoique moins exiguë que celle de la
péniche le Petit-Bain, par exemple !), entourée d'un bar et de fauteuils, le
tout surplombé d'une confortable mezzanine. Un dôme transparent inonde le tout
de la clarté du jour. Excellente impression de confort ! Autant avouer que nos
scrupules préalables à participer à une croisière se sont complétement dissipés.
Carpe Diem !
Mais
assez rêvassé, les choses sérieuses débutent rapidement.
DIM GRAY
https://dimgraymusic.bandcamp.com/
https://dimgray.no/
BREVE BIOGRAPHIE : Le noyau de
DIM GRAY est un trio "Les membres
fondateurs viennent d'endroits différents, à la fois musicalement et
géographiquement, puisque tous les trois - Håkon Høiberg, Oskar Holldorff
et Tom Ian Klungland - ont déménagé
de différentes parties de la Norvège vers sa capitale en 2012 pour poursuivre
leurs études. Après s'être trouvés, ils ont rapidement commencé à jouer
ensemble. Les trois membres ont des expériences musicales contrastées dans des
genres aussi divers que le black metal, le rock progressif, le blues, le folk
et la musique de film, mais en les fusionnant, ils ont commencé à développer
leur propre son, distinctif et unique.
En 2020, le groupe a sorti les chansons
"Ráth", "Again", "Light Anew" et
"Ouroboros" avant de publier, en été, un premier album conceptuel uniquement
numérique intitulé "Flown". Il est sorti en double vinyle et en CD en
2021. Leur deuxième album "Firmament"
est paru le 2 septembre 2022. "
Aujourd'hui,
Håkon Høiberg (guitares, chant et
chœurs), Oskar Holldorff (chant,
claviers) et Tom Ian Klungland
(batterie, chœurs) sont entourés du bassiste Kristian Kvaksrud et du guitariste rythmique Milad Amouzegar. Soulignons que DIM GRAY a un lien avec BIG BIG TRAIN et sa valse de titulaires des claviers puisque le 15 janvier 2023, il a été annoncé que Carly Bryant quittait (lui aussi) BBT, pour être remplacé par Oskar Holldorff…
LE CONCERT [15h30-16h50] : La
prestation se tient en plein après-midi et donc c'est le dôme transparent qui
éclaire la scène. La sonorisation m'a semblé correcte et audible.
Avant
l'annonce de l'affiche, je ne connaissais absolument pas ce groupe. Leur
musique très douce, planante et mélodique m'a complétement séduit au cours de
ce concert. Il me semble que ce groupe est à conseiller à tous ceux qui savent
déjà apprécier des artistes comme GAZPACHO, SIGUR ROS, A-ha, MARILLION et
STEVEN WILSON. Grâce à l'écoute préalable de deux ou trois titres tels que
"Abalus" j'ai rapidement
été happé par les ambiances éthérées, planantes et mélodiques. Cette découverte
était d'autant plus enivrante à bord d'un paquebot, avec les roulis qui
accentuaient encore les sensations.
Ouvrir
pour un événement aussi atypique devait leur paraitre impressionnant et
cependant ils ont insérés deux nouveaux
titres à leur répertoire. Le public leur a accordé une belle ovation
méritée. Je me serais bien procuré un ou deux CD, mais ils ne prenaient pas la
carte. Tant pis, je remets cela à plus tard via leur bandcamp !
Dix-sept titres dont huit issus de
"Firmament" 2022, six de "Flown" 2020, et
deux titres à paraitre.
PROGRAMME
- Mare (Firmament, 2022)
- The Wave We Thought We'd Ride
Forever (Flown, 2020)
- Ashes (Firmament, 2022)
- Undertow (Firmament, 2022)
- Avalon (Firmament, 2022)
- 52 (Firmament, 2022)
- Paper Bird (monoplage, )
- Abalus
(Firmament, 2022)
- Cannons
(Firmament, 2022)
- Little
One (nouveau titre)
- Light Anew (Flown, 2020)
- Iron Henry (Firmament, 2022)
- Murals
(nouveau titre)
- Closer (Flown, 2020)
- Ráth (Flown, 2020)
- Dreamer's Disease (Flown, 2020)
- Black Sun (Flown, 2020).
L'auditoire se
disperse sur les ponts après cette première prestation. Nous disposons de trois
heures avant la suite… Quel bonheur que de pouvoir voguer entre les fjords puis
de s'éloigner des côtes dans l'air vif de Scandinavie, qui ne m'a pas paru si
froid que cela en fait. Un air sain et vivifiant, par un temps ensoleillé qui
plus est ! Allons, tout cela vaut bien une bonne mousse scandinave, par Odin !
Nous explorons donc les produits de la brasserie danoise Svaneke Bryghus.
Nous sommes
tentés de nous attarder pour admirer un splendide coucher de soleil doré sur la
mer, mais nous n'en perdons pas le Nord pour autant ; un de mes principaux
objectifs musicaux nous attend !
THE WOBBLER
https://www.wobblerofficial.com/
https://wobbler.bandcamp.com/
BREVE BIOGRAPHIE : "WOBBLER a été formé dans la campagne
norvégienne idyllique, à proximité des grandes chutes d'eau de Hønefoss, au
printemps 1999. Le groupe avait un désir ardent de créer, ou peut-être de
recréer, certaines des expressions musicales du début des années 70 - en
particulier en utilisant les instruments de l'époque et les compositions
quelque peu complexes de la scène rock progressive de 1969 à 1974. (…).
En
2005, WOBBLER a sorti son premier
album "Hinterland", porté par le titre phare de 28 minutes. Le
concert de lancement a eu lieu au festival NEAR-fest aux États-Unis. Le concert
et l'album sont à la hauteur du battage médiatique et amènent de nombreux
nouveaux fans au groupe.
En avril 2009, le groupe a finalement sorti son deuxième album, "Afterglow". Il contient un
réenregistrement de deux anciennes démos et trois autres chansons composées en
1999. (...)
Plus tard en 2009, le groupe entre à nouveau
en studio, cette fois avec le nouveau chanteur et leader Andreas Wettergreen
Strømman Prestmo. (…). Le troisième album, "Rites at
Dawn", est sorti en 2011 et a été présenté en
avant-première au festival Terra Incognita au Québec, au Canada. (…) Après un
certain temps, le membre original Morten Andreas Eriksen a quitté le groupe, et
un ami de longue date, Marius Halleland,
a rejoint le groupe en tant que nouveau guitariste.
Après la sortie du quatrième album tant attendu et acclamé par la critique, "From
Silence to Somewhere" en 2017,
WOBBLER a pris la route et s'est produit dans toute l'Europe ainsi qu'au Canada
en 2017-2019, y compris dans le plus grand festival de prog d'Europe, Night of
the Prog Festival, en 2018.
Entre les concerts, WOBBLER était occupé à
composer de nouveaux morceaux pour un cinquième
album. Intitulé "Dwellers of the Deep", le nouvel album de
WOBBLER sortira dans le monde entier chez Karisma Records le 23 octobre 2020."
Ceux
de mes amis qui avaient assisté à leur prestation au Crescendo Festival à
Saint-Palais-sur-Mer le samedi 22 août 2015 m'avaient tous fait part de leur
sensation positive. Pour ma part, je n'ai découvert WOBBLER que lors du Night of the Prog Festival, ici le samedi 14 juillet 2018. Complément
bouleversé par leur musique, je me suis procuré leur discographie sans omettre
de la suivre.
Je
suis donc particulièrement ravi de les revoir ici ! Je retrouve le quintuor à
l'identique : Kristian Karl Hultgren
(basse, depuis 1999), Lars Fredrik Frøislie
(claviers, chœurs, depuis 1999), Martin Nordrum
Kneppen (batterie, flûte, depuis 1999), Andreas Wettergreen Strømman Prestmo (chant, guitare, depuis 2009) et Geir
Marius Bergom Halleland (guitare,
chœurs, depuis 2011).
LE CONCERT [21h00-22h30]: L'éclairage
est tamisé, accentué sur les tons verts, et la sonorisation m'a semblé
parfaitement équilibrée pour tous les pupitres ; le tout s'accorde pour une
magnifique ambiance. A tel point que mes protections auditives ne furent jamais
nécessaires. Assez puisant pour emporter l'auditeur dans un tourbillon de notes
en furie mais sans excès, audible. Un cas d'école dont feraient bien de
s'inspirer nombre de responsables de console de sons …
Conforme à mes premières sensations ressenties au NOTP, leur concert a encore accentué mon admiration pour ces norvégiens. Ce sont bien là cinq talents individuels qui se conjuguent à merveille pour produire des sons et des rythmes d'une beauté inouïe. Ils parviennent à recréer des ambiances contrastées rappelant les meilleures périodes du rock progressif, avec notamment ce son si particulier du mellotron ! Lars Fredrik Frøislie maîtrise parfaitement ses claviers pour emmener l'auditoire dans des atmosphères toujours plus planantes et tourmentées.
La
basse de Kristian Karl Hultgren
laboure inlassablement de ses accords toutes les séquences avec une empreinte
qui, moi, m'a totalement subjugué. Pour parfaire la rythmique implacable, Martin
Nordrum Kneppen assure une frappe d'une
redoutable efficacité. En outre le multiinstrumentiste peut nous enchanter aux
sons de sa flute.
La
voix d'Andreas Prestmo me séduit par
ce mélange de sensibilité et de conviction, exprimé avec un timbre plaintif et
évocateur. Sa tessiture est plutôt dans les aigus mais d'une grande complexité
; je ne pense pas être capable de chanter avec pareille justesse une partition
entière des chansons.
Les
accords mélodiques de guitare et pourtant souvent complexes de Marius Halleland ont largement contribué à mon
enthousiasme.
Si
le précédent et premier groupe constituait une découverte, en revanche WOBBLER
m'a confirmé son statut de valeur sûre. Encore un de ces groupes injustement
méconnus et qui mériterait bien davantage de notoriété !
Le
public présent ne s'y trompe pas et leur accorde une ovation dont la coque du
navire doit encore se souvenir ! Et pourtant ce n'était pas gagné car une bande
de soiffards ont bien failli pourrir le concert ; tellement bruyants et
irrespectueux que Andreas a bien failli leur balancer sa bouteille d'eau ! Mais
l'artiste étant un gentleman, il les a directement invités à se calmer, ce qu'ils
ont fini par admettre.
Avec
six titres, WOBBLER nous a invité à visiter trois de ses albums ; deux issus de
"Dwellers of the Deep" 2020, deux de "From Silence to Somewhere", 2017 et deux de "Rites At Dawn" 2011.
PROGRAMME
- Five Rooms (Dwellers of the Deep, 2020)
- From Silence to Somewhere (From Silence to Somewhere, 2017)
- This Past Presence (Rites At Dawn, 2011)
- Fermented Hours (From Silence to Somewhere, 2017)
- Merry Macabre (Dwellers of the Deep, 2020)
- In Orbit (Rites At Dawn, 2011).
Nous
disposons de trois quart d'heure pour nous remettre de nos émotions intenses.
Cela aurait pu porter préjudice à n'importe quel artiste passant après une
telle prestation… Mais c'est LAZULI qui est chargé de la suite ; autant dire
que nous n'avons aucune difficulté, malgré tout, à nous remettre en selle ! (Nous aurons l'opportunité le lendemain de
rencontrer WOBBLER pour leur dire tout le bien que je pense d'eux et me faire
accorder un portrait en leur compagnie et celle de ma p'tite Fée !)
WOBBLER des artistes talentueux et sympathiques |
LAZULI
https://lazuli-music.com/
BREVE BIOGRAPHIE : "Le milieu du Rock est peu propice à
l’exportation de la langue de Molière, on le sait, mais Lazuli efface les
frontières. En quelques années, le groupe est devenu l’ambassadeur de la France
sur les plus grosses scènes internationales de Rock Progressif. Ses notes et
ses mots sont devenus langage universel. Héritier des Peter Gabriel et autres
Pink Floyd, le groupe Gardois se distingue par sa singularité, son
instrumentation peu courante et l’invention d’un instrument unique: La Léode. Quelque part entre rock,
chanson, électro et world, la musique atypique de LAZULI, onirique,
exploratrice, nous mène hors des sentiers battus. LAZULI envisage ses chansons
comme des toiles, mélange les couleurs, dépeint son monde ou le repeint.
Quelque part entre Jacques Prévert et Tim Burton, les mots questionnent les
maux du temps présent. La voix aérienne, funambulesque, tout en jeu de mots,
nous chante l’homme sous toutes ses formes et ses “déformes”. Tour à tour on
plane ou on est pris dans la tourmente, le temps se suspend ou s’accélère…"
Ces
propos me semblent bien résumer l'essentiel. Je n'irai pas plus loin, d'autant
moins que je me suis déjà longuement exprimé dans mes précédents récits sur
tous les mérites que je leur reconnais.
Les prestations de LAZULI étant plus rares sur les scènes françaises que sur les européennes, j'ai attendu le samedi 5 août 2017 pour pouvoir enfin assister à un de leurs concerts ; ce fut lors du festival Rock au Château de Villersexel. Cette occasion m'a confirmé tout le bien que je pensais d'eux.
Je retrouve ainsi ce soir, pour la neuvième fois
avec un authentique bonheur, Dominique Leonetti
(chant, guitare, depuis 1998), et Claude Leonetti
(léode, depuis 1998), entourés de Vincent Barnavol
(batterie, percussions depuis 2010), Romain Thorel (claviers, cor d'harmonie, depuis 2010) et Arnaud Beyney (guitare, depuis 2020).
L'opus
"11" paru et acquis dès le 14 Janvier 2023, tout droit sorti des
presses !
Fidèle
à leur personnalité, les membres viennent à notre rencontre pour échanger nos
impressions sur cette croisière. C'est une première pour eux aussi !
LE CONCERT [23h15-00h45] : Le
bateau tangue un peu ce soir. Assis devant la scène l'auditoire le ressent un
peu, mais étant debout les musiciens ont ressenti des sensations qu'il fallait
maitriser !
Nous
sommes assis au bord de la scène, juste devant l'emplacement de Dominique ; un
poteau nous masque partiellement Claude, mais on se voit mieux en se penchant
de temps en temps ! Le reste du groupe est parfaitement visible. L'éclairage
reste sur les teintes vertes (comme pour
Wobbler), mais suffisamment lumineux pour laisser nos objectifs saisir de
beaux clichés.
La
sonorisation m'a semblé globalement correcte de notre point d'écoute. A leurs
échanges de regard durant la prestation, nous avons perçu que les musiciens ont
ressenti quelques frayeurs. Dominique et Claude nous ont indiqué ensuite que la
Léode était en cause, mais sans gravité en ce qui nous concerne.
Dominique
nous avait fait part de sa frustration ne pas pouvoir installer son écran, le
privant ainsi de montrer son montage d'images. C'est certes dommage, mais cela
ne nous a pas gêné, notre intérêt se portant de toute façon davantage sur le
chant et la musique. Leur espace de scène était réduit par une batterie restée
derrière eux. Du coup, le Domi semblait moins agile que de coutume, même dans son élégant costume offert par sa
Dulcinée. Le roulis du navire accentuant encore cette impression !
Néanmoins,
nous avons pris un plaisir immense à soutenir leur répertoire devant un public qui,
probablement, était majoritairement en phase de découverte. Avec ma p'tite Fée,
nous nous sentions dans un tel confort d'écoute que nous avions le sentiment
que LAZULI jouait pour nous, dans notre salon. Excès de présomption vaniteuse,
sans doute. Cette sensation était pourtant accrue par les regards que nous adressaient
les musiciens et plus particulièrement les frères Léonetti, sans doute à la
recherche d'un point d'appui parmi un public quelque peu agité et bruyant au
début du concert. Sauf qu'ici, Dominique tente de communiquer un tant soit peu en
norvégien ; un effort apprécié par le public.
Les
titres du dernier album constituent la majeure partie du programme et
continuent ainsi leur cheminement dans mon esprit. Avec l'actualité musicale
particulièrement dense en ce début d'année, je confesse ne pas avoir encore eu
le temps de bien écouter l'album. Aucun d'entre eux ne me laisse insensible,
mais les titres qui me séduisent le plus pour le moment sont "Sillonner des océans de vinyle",
"Triste Carnaval", "La bétaillère", "Le Pleureur sous la Pluie" (ah, ce
solo de guitare !)…Mais en écrivant cette sélection, je me rends compte que je
pourrais toutes les citer en fait ! (non je ne suis pas adulateur, je me laisse
juste bercer par leurs mélodies, par la voix de Dominique et par leur maitrise
de leur instrument.
J'affectionne
beaucoup l'opus "Saison 8"
ces deux titres m'ont donc ravi. Mais bien sûr les titres "Le miroir aux alouettes" et "Les courants ascendants" produisent
toujours un effet sur l'auditoire.
En
tant que cornettiste et particulièrement sensibles aux sons cuivrés, je me
réjouis de constater qu'au fil des années Romain intervient davantage avec son
cor d'harmonie bidouillé, même pour introduire opportunément d'anciens titres. Le
multi-instrumentiste affectionne particulièrement le clavier dont les accords
enchantent constamment les contre-chants. Et de surcroit, il se défend très
bien à la batterie ("Le miroir aux
alouettes"), lorsque Vincent s'adonne aux percussions.
Le
public était en partie composé de Vikings-boit-sans-soif relativement bruyants
au début (ils l'étaient déjà pendant
WOBBLER !), mais le sortilège de LAZULI a finalement opéré, l'ensemble du
public étant complètement capté par les Français. Je ne cache pas avoir
ressenti une certaine fierté pour eux ; ils sont capables de convertir
n'importe quel incroyant !
Parmi
les quatorze titres, neuf sont issus
de "11", deux de "Saison 8", un de "4603 Battements", un de "Tant que l’herbe est grasse" et
bien sûr la traditionnelle prestation autour du marimba.
PROGRAMME
1. Sillonner
des océans de vinyle (Onze, 2023)
2. Triste Carnaval (Onze, 2023)
4. Égoïne (Onze, 2023)
5. Lagune
grise (Onze, 2023)
6. Le
Pleureur sous la Pluie (Onze, 2023)
7. Un
linceul de brume (Saison 8, 2018)
8. Mes
semblables (Saison 8, 2018)
9. Parlons
du temps (Onze, 2023)
10. La
bétaillère (Onze, 2023)
11. Le miroir
aux alouettes (4603 Battements, 2011)
12. Les
courants ascendants (Tant que l’herbe est
grasse, 2014)
13. Les Mots
Désuets (Onze, 2023)
14. Neuf Mains
autour d'un Marimba (finissant par "Here
Comes the Sun" des Beatles, 1969).
Au cours de cette
journée, nous avons eu le plaisir de discuter avec des musiciens de THE
WINDMILL ; Arnfinn Isaksen, Jean
Robert Viita, Morten Loken Clason, Stig Andre Clason et Kristoffer Utby
(Erik Borgen étant absent). Nous
apprenons ainsi que le nouvel album suit son cours et devrait être prêt d'ici
la fin de l'été. Il sera donc disponible pour leur venue au festival Prog en
Beauce en octobre. Morten a démenti l'abandon définitif de Prog at Sea. Il
explique juste que c'est compliqué à organiser ; mais cela nous le savions
déjà. En tout cas, ses potes ont bien la ferme intention de programmer THE
WINDMILL pour la prochaine édition ; ce qui serait pour eux la garantie absolue
de notre retour sur le rafiot !!!
Avec le recul,
je regrette ne pas être resté plus tardivement ce soir-là dans l'espace, afin
de discuter encore davantage avec la bande à Domi et surtout poser pour ce qui
aurait été un portrait d'anthologie au pays des Vikings. Car ce moment restera indubitablement
unique. Nous aurions pu/dû finir la soirée en compagnie de nombreux musiciens (nous saurons par la suite que Lazuli et
Wobbler ont sympathisé et fomenté des projets…), mais franchement nous
étions au bout du rouleau. Nous avions stressé toute la journée depuis 5 heures
du matin pour parvenir à nos fins, et les quelques bières arrosant nos émotions
ont achevé nos dernières résistances ! Donc direction la cabine, pour une bonne
nuit de sommeil bien mérité ! Quelle sensation agréable que ce délicieux roulis
incessant. Il parait que la nuit fut agitée (non je ne parle pas du bar, mais de la mer !), mais je n'ai rien
perçu !!!
LE DIMANCHE 6 MAI 2023
Nous
aurions bien fait une p'tite grass'mat mais le pacha en a décidé autrement ; il
a trouvé judicieux de nous souhaiter une bonne journée dès 8 heures ! Bon,
après tout ce n'est pas plus mal ; cela nous garantit une bonne place au resto
pour le p'tit déj' ! Parmi les annonces du commandant de bord, il était indiqué
qu'en raison d'un fort vent dans la nuit, le navire avait pris du retard,
écourtant quelque peu notre délai de séjour dans la capitale danoise.
Un
service à volonté, qui m'a permis de prendre deux petits déjeuner en un ; un salé
(arf, quel délice, ce bacon and egg !!), -j'ai même goûté leur hareng- et un
autre sucré !
Me
voici paré pour visiter Copenhague, le ventre plein, vers 11 heures ! Avec
Fiona nous disposons d'un guide de qualité, puisqu'elle y vécu trois années en
tant qu'étudiante ! Elle nous guidera ainsi vers le port, la petite sirène,
le quartier multicolore de Nyhavn,
où nous avons goûté la gastronomie et la bière locale (mmmh !). Puis, en
passant par l'Église de Frédéric
(qui rappelle un peu notre Panthéon), nous avons marché dans les rues
grouillantes de monde, grimpé tout en haut de l'observatoire Rundetårn, puis avons assisté à la
relève de la garde au Palais Royal,
avant de visiter finalement l'imposant Parlement.
Pour
être de retour à bord avant 16h15, il a été jugé préférable de prendre le
service d'un taxi.
Alors
que nous nous détendions sur le pont, avant de rejoindre l'auditoire pour la
suite du festival, Claude Léonetti vient discuter avec nous. Un vrai plaisir
d'échanger en toute simplicité sur nos impressions respectives à propos de notre
croisière. On apprend ainsi qu'à Copenhague, ils ont opté pour la visite de la
"Commune libre de Christiania", un quartier de hippies et dealers. Une
curiosité locale, dont les paradoxes apparaissent assez vite avec un regard objectif
et critique. Fiona nous a toutefois indiqué que cela faisait partie des sites à
visiter. Nous verrons cela l'année prochaine … Mais notre discussion passionnée
a bien failli nous faire louper le début du concert suivant ! Nous nous
précipitons aux côtés de Fiona et Zsolt qui nous avaient gardé une belle place
assise en premier rang !
SALUKI
https://salukimusic.no/
BREVE BIOGRAPHIE : "SALUKI est un groupe de jazz rock
progressif. Avec Freddy Dahl et Peter Symington comme meneurs,
SALUKI a donné des concerts dans des festivals, des clubs et a effectué de
nombreuses tournées en Norvège, au Danemark et aux Pays-Bas entre 1976 et 77.
SALUKI a sorti son premier album, "Saluki", le 30 mars 1977. Un disque éclectique qui, tout en s'inspirant
d'influences telles que MAHAVISHNU ORCHESTRA ou même Miles DAVIS, s'est
également ouvert à la pop, au funk et à d'autres genres. À l'époque, SALUKI
était décrit comme un groupe mélodique accrocheur, avec des rythmes
entraînants, des chants harmonieux et un jeu instrumental très habile. Ce
groupe était composé de Freddy Dahl,
Peter Berg Nilsen, Kjell Rønningen, Sverre Beyer et Bjørn Jenssen. Certains
membres étaient issus de JUNIPHER GREEN ou de RUPHUS, ou dans le cas du
chanteur et guitariste Freddy Dahl, des deux.
Un deuxième album, "Amazing Games",
est sorti le 2 novembre 2018."
Jean-Robert
et Odd Einar nous ont indiqué qu'un troisième album est en cours.
Cette
reformation aboutit ainsi à présenter aujourd'hui Freddy Dahl (chant, guitare), entouré de Trond Tufte (guitares), Ginn Jahr
(basse, chœur), Henrik Robertson Fossum
(batterie), Jean-Robert Viita
(claviers, chœur), et Odd Einar Nordheim
(chant) ces deux derniers ayant été très récemment recrutés.
LE CONCERT [17h00-18h30]: A
l'instar de DIM GREY la veille, l'éclairage est naturellement prodigué par le
dôme transparent qui surplombe la scène. Excellente aubaine pour les chasseurs
d'images, cette luminosité me garantit des clichés de qualité. La sonorisation
nous a semblé équilibrée et audible pour tous les pupitres. Compte tenu du
temps qui sépare leur prestation de la suivante, SALUKI dispose du privilège de
la scène dans toute sa profondeur.
Je
pensais à peu près savoir à quoi m'attendre, après avoir préparé l'évènement
par des écoutes préalables. Mais en fait SALUKI constituera carrément la plus
belle surprise du festival ! Je pensais voir un groupe qui aurait connu ses
heures de gloire dans un passé lointain mais poussiéreux. Mais, que nenni !!!
Le dynamisme, l'énergie et l'envie de danser sont les idées qui me reviennent
en repensant à leur prestation exaltante.
Freddy
Dahl montre un jeu de guitare d'une
belle vélocité mélodique. J'aime aussi sa voix, même si sa nouvelle recrue, Odd
Einar Nordheim s'est montré d'une
grande efficacité. Ce dernier apporte indéniablement par son charisme une grande
fraicheur avec son chant éloquent et jazzy. Nous avons parfaitement ressenti
son envie de convaincre, à la fois son auditoire et ses partenaires, au
bénéfice de la Musique.
Les regards complices et heureux des musiciens trahissaient un réel bonheur d'être présents. Cet état d'esprit ne pouvait que transparaitre dans leur musique funk-rock entrainante. Chaque pupitre dispose de son droit de cité ; Trond Tufte partage habillement les fonctions de guitariste avec ses accords et ses soli qui viennent encore étoffer ce tourbillon de notes. Le bassiste Ginn Jahr, constamment chaloupé, souriant et investi dans cette transe, contribuait largement à cette rythmique martelée par les frappes redoutablement efficaces d'Henrik Robertson Fossum.
Mais
je dois admettre que notre regard bienveillant se portait souvent sur
Jean-Robert Viita que nous connaissions en tant que clavier et meneur de THE
WINDMILL. C'était une belle surprise que de le voir investi dans cette nouvelle
aventure, même si la proximité musicale semble assez évidente entre les deux
groupes. D'autant plus qu'il n'a pas ici un rôle de figurant, et qu'à l'instar
de ses complices, ses interventions sont limpides, rythmées et jazzy à souhait.
Une grande satisfaction.
Treize titres, dont cinq issus de
"Saluki" 1977, quatre de "Amazing Games" 2018 et quatre titres inédits.
PROGRAMME
- Top of the world (Amazing Games, 2018)
- Come down (Saluki, 1977)
- The Awakening (Saluki, 1977)
- Divine Mother Earth (titre à paraitre)
- Take me home (nouveau titre !)
- Be here now (Amazing Games, 2018)
- Uranus in Cancer (Saluki, 1977)
- Universal seed (Amazing Games, 2018)
- Hidden path (Saluki, 1977)
- Feel free (nouveau titre !)
- Nail in my foot (nouveau titre !)
- Love to the Sun (Saluki, 1977)
- Open your eyes (Amazing Games, 2018).
Je me rue avec détermination à l'échoppe improvisée pour me procurer un
(ou deux) CD, mais hélas l'offre n'est pas à la hauteur, car ils n'ont pas de
terminal de carte bancaire, ni même le CD du deuxième album ! Ayant pris
connaissance de mon désespoir, Freddy Dahl demande à Ginn Jahr de m'offrir le
CD de leur premier album.
Un entr’acte de deux heure et demie nous permet de flâner dans les
coursives du paquebot, de siroter une bonne bière en observant le large…Quoi
d'autre pour notre bonheur, sinon suspendre le temps qui passe ?
LAZULI
https://lazuli-music.com/
Principal motif (partagé avec
WOBBLER) de notre embarquement pour cette croisière, LAZULI joue une seconde
fois ce soir, avec un programme différent de surcroit ! Dominique nous avait
annoncé une belle surprise ; nous ne serons pas déçus !
LE CONCERT [21h00-22h30] : Sonorisation
et éclairage identique au reste de l'événement. Les teintes bleutées sont
toutefois ce soir prédominantes.
La
batterie du groupe suivant leur passage encombre le fond de la scène. Mais
LAZULI ne parait pas trop en souffrir.
Le
nez de Dominique a dû s'allonger encore un peu plus en janvier, lorsqu'il nous
avait affirmé ne plus jamais interpréter "Le fantastique envol de Dieter Böhm" en entier ; Pour notre
plus grand plaisir, ce soir nous y avons de nouveau droit !!! On chavire (et le bateau n'y est pour rien !) sur
chaque séquence, en particulier sur le titre final "Dans les mains de Dieter" qui prend son envol vers 2'30 avant
d'atteindre la stratosphère avec le solo étourdissant d'Arnaud à partir de
4"30.
Très
belle surprise aussi que d'entendre deux autres titres issus de "Saison 8" ; Bien qu'étant davantage
ailurophiles que cynophiles, les paroles de "Chronique canine" nous parlent, car elles dénoncent le
coupable mépris des gens qui abandonnent leurs animaux sur le chemin de leurs
vacances.
Plus
globalement les sept titres du second acte sont enivrants, pour nous mais aussi
pour l'auditoire qui est totalement emporté par l'ambiance. Encore davantage
que la veille, LAZULI emporte un succès tellement mérité.
Ce
qui est passionnant dans un concert de LAZULI, c'est que le regard et l'ouïe
peuvent se poser sur n'importe quel musicien, on trouve toujours source de
réjouissances. La frappe de Vincent alternant subtilité, rigueur et puissance.
Les sons si particuliers et mélodieux de la Léode de Claude. La course des
doigts de Romain sur son clavier, les sonorités étonnantes sorties du pavillon
du cor. Ses improvisations. Des accords et soli d'Arnaud qui semble désormais
parfaitement intégré au groupe. Sans oublier les textes que Dominique exprime
toujours avec une réelle conviction, sans oublier ses interventions aux
guitares sèches ou électriques. Bref, un concert de LAZULI remplit toujours son
rôle de parenthèse poétique dans un monde brutal.
Parmi
les seize titres interprétés ce
soir, neuf sont issus de "Le
fantastique envol de Dieter Böhm", deux de "Saison 8", deux de "Tant
que l’herbe est grasse", deux de "Nos âmes saoules", et bien sûr la traditionnelle prestation
autour du marimba.
PROGRAMME
Le fantastique envol de Dieter Böhm
- Sol (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- Les chansons sont des
bouteilles à la mer (Le Fantastique
Envol de Dieter Böhm, 2020)
- Mers lacrymales (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- Dieter Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- Baume (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- Un visage lunaire (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- L'envol (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- L'homme volant (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
- Dans les mains de Dieter (Le Fantastique Envol de Dieter Böhm,
2020)
10. Déraille
(Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
- Chronique canine (Saison 8, 2018)
- Les sutures (Nos âmes saoules, 2016)
- Homo Sapiens (Tant Que L'Herbe Est Grasse, 2014)
- J’attends un printemps (Saison 8, 2018)
- Nos âmes saoules (Nos âmes saoules, 2016)
- . Neuf Mains autour d'un Marimba (finissant par "Here Comes the Sun" des Beatles, 1969).
THRESHOLD
https://www.thresh.net/
https://thresholdprog.bandcamp.com/
BREVE BIOGRAPHIE : "Fondé dans le Surrey en 1988, en jouant
d'abord des reprises de groupes de métal comme Ratt et Testament, THRESHOLD
s'est véritablement épanoui au cours de la décennie suivante. Il s'est rapidement
imposé comme le principal porte-drapeau du metal progressif au Royaume-Uni. À
partir du premier album de 1993, "Wounded
Land", le noyau créatif composé du guitariste Karl Groom et du claviériste Richard West a construit un nouveau style unique de musique lourde et
progressive, combinant des mélodies incisives, des paroles qui donnent à
réfléchir et des arrangements complexes mais tonitruants. "Clone"
paru en 1998, est un album conceptuel qui a confirmé leur place parmi les
meilleurs groupes du genre. THRESHOLD a progressé inexorablement au cours de
trois décennies de ferveur créative, atteignant sans doute un nouveau sommet de
puissance avec l'explosion conceptuelle et musicale de "Legends Of The
Shires" en 2017."
"Dividing Lines" est le douzième album studio du groupe de
métal progressif THRESHOLD, paru le 18
novembre 2022.
La
composition du groupe a connu plusieurs changements. Il serait trop compliqué
de les décrire, mais notons que le poste de chanteur a vu passer en alternance
Jon JEARY (de 1988 à 1992), Andrew "Mac" MCDERMOTT (de 1998 à 2007 ;
mort en 2011), mais aussi le fameux Damian WILSON (de 1992 à 1993, de 1996 à 1998,
de 2007 à 2017) et enfin Glynn MORGAN (de 1993 à 1996, et depuis 2017).
Soulignons
que Karl Groom est également connu pour avoir contribué à la production
d'albums de groupe tels que LANDMARQ, PENDRAGON et SHADOWLAND.
Le
seul membre fondateur encore présent, Karl Groom
(guitare, chœurs, depuis 1988 -claviers (de 1988 à 1992), est désormais entouré
de Richard West (claviers, chœurs depuis
1992), Johanne James (batterie, depuis
2000), Steve Anderson (basse, chœurs,
depuis 2003), Glynn Morgan (chant, de
1993 à 1996, et depuis 2017).
J'ai
découvert THRESHOLD lors du Night of the
Prog Festival, le vendredi 13
juillet 2018, mais leur prestation ne m'avait pas permis de trouver la
Porte. Par la suite, j'ai continué à prêter une oreille, puisque beaucoup
autour de moi me disent être admiratifs. Ma curiosité et ma bienveillance m'ont permis d'y trouver quelques pistes
d'intérêt.
LE CONCERT [23h15-00h50] : Je ne
reviens pas sur l'éclairage et la sonorisation qui demeurent satisfaisants à
l'instar des précédentes prestations. En passant en dernier, ils disposent de
toute la scène pour s'exprimer.
Alors
que pour les cinq précédents concerts, nous n'avions guère eu de mal à demeurer
tranquillement assis devant la scène, pour THRESHOLD, quelques admirateurs
manifestement excités sont venus se planter devant la barrière… donc devant
nous. Nous n'avions plus d'autre choix que de nous mettre debout.
Tant
qu'à faire, ma p'tite Fée et moi en avons profité pour prendre de la hauteur, en
nous rendant en mezzanine.
Devant
un public manifestement pré-conquis le groupe n'a pas eu grande difficulté à
emporter ses ovations.
Pour ma part, j'ai apprécié tous les titres, pour la plupart très mélodiques et puissants à la fois. Mais sans toutefois emporter mon exaltation. C'est propre, carré et bien fait. C'est même agréable à écouter de bout en bout ! Les accords de basse et de guitare sont techniquement intéressants. Le chant est juste (même si en l'écoutant je regrette de ne pas avoir assisté aux ères Wilson du groupe !). Le batteur est impressionnant de puissance, de rigueur et de vigueur. C'est juste que, dans un style similaire, je ne retrouve pas ici toutes les subtilités que j'admire tant chez Dream Theater. Bref, je suis séduit mais pas totalement conquis. Mais honnêtement, je n'écarte pas la possibilité qu'un début de fatigue eût influé sur mon ressenti.
Ce
concert m'a cependant beaucoup plu, et de toute façon, je continuerai à écouter
leurs albums, car j'y ai trouvé beaucoup de plaisir ces dernières semaines
préparatoires …
Douze titres, dont cinq issus de "Dividing Lines" 2022, quatre de "Legends of the Shires" 2017, deux de "Subsurface" 2004, et un de "Dead
Reckoning" 2007.
PROGRAMME
- Haunted (Dividing Lines, 2022)
- The Domino Effect (Dividing Lines, 2022)
- Slipstream (Dead Reckoning, 2007)
- The Shire (Part 2) (Legends of the Shires, 2017)
- Mission Profile (Subsurface, 2004)
- Pressure (Subsurface, 2004)
- Silenced (Dividing Lines, 2022)
- Snowblind (Legends of the Shires, 2017)
- Complex (Dividing Lines, 2022)
- Lost in Translation (Legends of the Shires, 2017)
- King of Nothing (Dividing Lines, 2022)
- Small Dark Lines (Legends of the Shires, 2017).
LE LUNDI 7 MAI 2023
Le
lever du corps est d'autant plus pénible qu'il s'agit du dernier à bord du
paquebot et que l'horaire nous presse avant le débarquement imposé.
Nous
prenons le dernier petit-déjeuner, toujours aussi copieux et agréablement
installé avec vue sur les Fjords. Dominique toujours aussi convivial vient nous
saluer et faire un dernier bilan d'impressions.
Une
fois débarqués nous disposons de quelques heures pour flâner dans Oslo,
exercice que nous adorons avec ma P'tite Fée. Marcher sous un ciel bleu, sans
objectif particulier, se laisser surprendre et se laisser séduire par ses rues
scandinaves propres et calmes.
Une
dernière terrasse, une dernière bière et nous prenons le train vers l'aéroport.
Décidément la Norvège n'a pas fini de nous attirer. Le prétexte se nommera
Wobbler, Gazpacho, Leprous, Oak, ou de nouveau The Windmill… qui sait.
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