LE CONTEXTE.
Il est permis de nous classer parmi les personnes déraisonnables. De retour de notre extraordinaire croisière dans le sillage des Vikings (ici), en compagnie notamment de LAZULI, nous avons repris notre travail uniquement pour ce mardi matin avant de nous engager pour 400 km sur les routes vers les Ardennes belges pour revoir…une onzième fois LAZULI. Et pire, compte tenu de notre charge de travail, nous devons y être de retour pour 14 heures le lendemain !! Cela étant, je relativise nos petits tracas à l'écoute du parcours des LAZULI qui reviennent également de Norvège, mais par la route en mini bus, surmontant les aléas et tracas d'une tournée … Et j'imagine bien les trajets d'autres mélomanes encore plus éloignés.
Bon,
pour être honnête, replaçons la situation dans son contexte ; nous avions
inscrit ce concert à notre calendrier dès son annonce, donc bien avant celle de
la croisière. Il s'agit donc d'assumer un concours de circonstances …même si la
météo n'est cette fois pas de notre côté, puisqu'une pluie incessante durant
quatre heure et demie nous aura harcelé jusqu'à l'arrivée… (et idem au retour
!).
Lorsque
nous patientons enfin pour l'ouverture du Spirit, c'est encore et toujours sous la pluie. Oui, je sais nos nappes phréatiques ont besoin d'eau. Mais ma
compréhension du sujet a aussi ses limites, quoi…
Mon
récit sera cette fois plus court que de coutume. Mon lecteur curieux en phase
de découverte pourra s'instruire de la biographie de LAZULI dans mes précédents
récits. Il pourra ainsi s'offusquer de leur manque insensé de notoriété, s'émouvoir
de leur état d'esprit, de leur disponibilité, de leur gentillesse, de leur sens
de la compassion pour leurs admirateurs qui sillonnent les espaces pour se
rendre à leur concert, hors de France le plus souvent.
Soulignons
toutefois que leur passage ici au Spirit of 66 demeure particulier, car ils
viennent y jouer depuis bien longtemps. Cette salle a contribué à promouvoir
leur Musique, faute de pouvoir s'exprimer davantage en France.
Nous
parvenons à nous placer aux premiers rangs, entourés d'amis venus aussi de bien
loin.
LE CONCERT [20h30-22h30].
La
sonorisation nous a semblé excellente. A puissance raisonnable, même à
proximité de la batterie de Vincent, nous avons pu capter toutes les subtilités
musicales. Un bon dispositif d'éclairage équilibré a permis de capturer de
beaux clichés. Et en fond de scène, l'écran a pu être installé pour montrer le
montage d'images élaboré avec soin par Dominique. Ce jeune homme dispose décidément de beaucoup de talents ! La scène n'est pas beaucoup plus grande que celle du
paquebot lors de la croisière, mais offre cependant un espace suffisant pour
permettre à Dominique à Romain et à Arnaud de se mouvoir. Toutes les conditions
semblent donc, de notre point de vue, réunies pour satisfaire l'auditoire.
C'est donc sans peine que le public a pu rapidement communier avec les artistes dans une ambiance attentive et bienveillante. Encore que sur ce dernier point, notons que deux protagonistes sur le côté droit trouvèrent ici le moyen de se quereller pour une sombre question de placement ; Comme Domi leur a si malicieusement adressé : "On se calme, on n'a pas de dent(s) à perdre".
Le
choix des titres m'a paru être un très judicieux équilibre entre la légitime
promotion de leur dernier opus "11",
l'évocation de "Saison 8"
et celle de "Dieter", ainsi
que des titres inscrits au patrimoine culturel par les admirateurs et donc
toujours attendus ; tels que "les
Courants ascendants" et "le
Miroir aux Alouettes".
Nous
avions eu la chance de découvrir les titres du nouvel album lors de son concert
promotionnel (le samedi 14 janvier 2023
à Villeurbanne ici). J'ai été convaincu par la qualité de ce contenu mais, avec le
flot des nouveautés musicales ces derniers mois, je confesse ne pas avoir pris
le temps de les réécouter attentivement et encore moins d'en analyser et
apprendre les paroles… J'avais surtout remarqué un retour aux textes à thèmes
multiples. Cependant, au fil des prestations, j'affectionne particulièrement "Sillonner des océans de vinyle",
"Triste Carnaval", "Le Pleureur sous la Pluie" et
"Égoïne" (surtout pour leur
musique avec ses soli de Léode et de guitare, notamment) ainsi que "La Bétaillère" (surtout pour le
texte).
Chaque
concert de ces Gardois contribue à nous distraire des turpitudes du quotidien ;
nous leur en savons gré d'autant plus qu'ils le font avec talent(s), générosité
et sincérité. Il ne s'agit pas d'adulation, ni de flatterie excessive, mais
objectivement on ne peut qu'être révoltés par le manque de reconnaissance en
France.
Ces
cinq artistes multi-instrumentiste démontrent
constamment un réel investissement collectif, un réel plaisir de partager. Les
sourires ne s'effacent que pour la concentration nécessaire à certaines
séquences. Romain est principalement
titulaire du clavier, mais on ressent son attrait pour extraire des sons
cuivrés mais bidouillés avec son cor d'harmonie. Vincent lui cède volontiers sa batterie ("Le miroir aux alouettes"), lorsqu'il s'adonne à son autre
intérêt ; les percussions. Arnaud exprime
énormément de sensibilité lors d'accords et de soli avec sa guitare, mais sait
également amplifier une rythmique puissante en jouant de la basse. Dominique n'est jamais aussi à son aise
qu'avec une de ses guitares en bandoulière mais le timbre de son chant
constitue indéniablement une des particularités du groupe, un peu comme celui
de Geddy Lee de RUSH. Quant à Claude,
sa Léode lui permet de combiner tant de sons différents qu'il semble pouvoir se
substituer à tous les pupitres. Enfin, à l'image de la cohésion qui se dégage
de ce quintet magique, tous participent peu ou prou aux chœurs.
Appréciable
aussi le souci de Dominique d'expliquer ses chansons, leur contexte, leur sens.
Il le fait avec plus ou moins d'aisance à l'étranger, mais les publics lui en
savent toujours gré. En ce qui nous concerne, nous l'avons constaté en
Allemagne, mais aussi en Norvège. A cet égard, Dominique n'a pas manqué d'évoquer
auprès de l'auditoire belge notre récente aventure commune au pays des Vikings.
Pour l'anecdote amusante, Romain sembla surpris l'éjection d'un des tubes de son cor, probablement sous l'effet du souffle enthousiaste ; fait peu courant chez les cornistes.
Lorsque
Vincent déplace le marimba, l'auditeur pressent la fin du concert. Nous sommes
alors partagés entre le plaisir de les voir aussi complices autour de
l'instrument, et la tristesse d'atteindre la fin des réjouissances. Ces Neuf
Mains espiègles autour du Marimba (titre
que je suis toujours très agacé de lire en anglais -argh!- une atteinte à leur
francophonie), jouent leur air traditionnel, puis une évocation des
Beatles. Saluts et ovations enthousiastes achèvent un concert réussi.
Parmi
les dix-huit chansons, neuf fragments
sont issus de "11", trois
de "Le fantastique envol de Dieter
Böhm", deux de "Saison 8",
un de "4603 Battements", deux
de "Tant que l’herbe est grasse"
et bien sûr la traditionnelle prestation autour du marimba.
PROGRAMME
- Sillonner
des océans de vinyle (Onze, 2023)
- Triste Carnaval (Onze, 2023)
- Qui
d'autre que l'autre (Onze, 2023)
- Dieter
Böhm (Le Fantastique Envol de Dieter
Böhm, 2020)
- Les
chansons sont des bouteilles à la mer (Le
Fantastique Envol de Dieter Böhm, 2020)
- L'homme
volant (Le Fantastique Envol de
Dieter Böhm, 2020)
- Égoïne (Onze, 2023)
- Lagune
grise (Onze, 2023)
- Le
Pleureur sous la Pluie (Onze, 2023)
- Un
linceul de brume (Saison 8, 2018)
- Mes
semblables (Saison 8, 2018)
- Parlons
du temps (Onze, 2023)
- La
bétaillère (Onze, 2023)
- Le
miroir aux alouettes (4603
Battements, 2011)
- Déraille (Tant Que
L'Herbe Est Grasse, 2014)
- Les
courants ascendants (Tant que
l’herbe est grasse, 2014)
- Les
Mots Désuets (Onze, 2023)
- .
Neuf Mains autour d'un Marimba (finissant par "Here Comes the Sun" des Beatles, 1969).
Comme
de coutume, les discussions et échanges d'impressions vont bon train à l'issue
de cette nouvelle soirée passée en compagne de LAZULI. Nous peinons toujours à
y mettre un terme, surtout ici dans le confort du Spirit of 66. D'autant plus
que le climat n'est à priori pas propice à prolonger les débats sur le
trottoir. Fort heureusement, une accalmie nous a permis de rejoindre
tranquillement notre sympathique Hôtel des Ardennes.
Le
lendemain nous reprendrons la route dans les mêmes conditions calamiteuses qu'à
l'aller ; la traversée des nœuds routiers particulièrement encombrés de Liège,
de Valenciennes puis de Paris agrémentée d'une pluie radicalement incessante.
Le stress est d'autant plus oppressant qu'il nous fallait impérativement
arriver à domicile avant 13 heures pour rebondir immédiatement vers nos bureaux
respectifs où nous devions arriver avant 14 heures. Finalement, ce sera 13h10.
Le repos des guerriers sera le bienvenu ce soir… Avant de nouvelles aventures
musicales dans quatre jours, dans l'Aisne cette fois !!!! Mais c'est une autre
histoire !!!
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