Une bonne part de notre microcosme musical s'émeut depuis quelques semestres des prestations de cet Australien. Je suis plutôt méfiant par nature de ce genre de phénomène qui m'apparait soudainement. Mais une fois consulté les vidéos j'ai rapidement été séduit. Par la suite, son concert du 19 décembre 2022 (récit ici) m'a confirmé la capacité du Monsieur à interpréter et promouvoir cette musique qui m'a toujours enthousiasmé. The Lachy Doley Group est un trio de musiciens manifestement heureux de jouer ensemble du blues, du rock, du funk jouissif à souhait !
Dès que j'ai su qu'il revenait dans les mêmes conditions (même salle, même période, et mêmes invités), j'ai acquis non pas un mais deux tickets ; il était hors de question que ma p'tite Fée manque encore une fois cette nouvelle prestation parisienne
Pour rappel, le New Morning est situé au 7-9 rue des
Petites-Écuries, au cœur du 10ème arrondissement de Paris, dans les locaux de l'ancienne imprimerie du journal Le
Parisien. Cette salle mythique ouvre très rarement ses portes à notre milieu
progueux/metalleux. En fait, c'est un club dont la programmation est dédiée
principalement au jazz. Il a été fondé en 1981 par Eglal Farhi, une franco-égyptienne,
qui était journaliste enseignante, avant de prendre la direction du club.
Depuis le décès de cette dernière en 2010, il est dirigé par sa fille Catherine
Farhi. Des artistes de renom s'y sont produit tels que B.B. King, Prince,
Didier Lockwood, Chet Baker, Pat Metheny, Dizzy Gillespie… Pour ma part,
j'avais découvert ce bel auditorium le 14 mai 2014, à l'occasion du concert du
groupe de hard rock (eh oui, une exception semble-t-il) espagnol ELDORADO. Cet
établissement dispose d'une capacité de 500
places.
La configuration de l'auditorium offre de bonnes
conditions d'écoute quel que soit le positionnement. Nous arrivons après
l'ouverture des portes et pourtant nous nous positionnons sans difficulté au
deuxième rang en fosse. Il faut dire que l'atmosphère de cette salle est
conviviale ; la plupart de gens sont détendus, assis ou au bar.
Fait notable, cinq caméras de France-Télévision ont
filmé toute la soirée…
ROSAWAY [19h45-20h35].
Je ne suis pas mécontent de retrouver ce duo, français
mais anglophone, fondé en 2017. Ils
ont enregistré trois monoplages, "Walk"
(2019), "Midnight" (2021),
"Freedom" (2018) et deux
mini albums (4 titres) "Stranger"
(2019) et "Dreamer" (2020).
Ils maintiennent leur anonymat sous des pseudonymes ; "Rachel" (je suis tout de même
parvenu à dénicher son nom, Rachel Ombredane)
et "SteF".
Une bande son introductive me rappelle l'univers
musical qui sera proposé. L'excellente sonorisation permettra de distinguer
toutes les harmonies. Leur musique mélodique et très rythmée, qualifiée
d'électro-pop-jazz, anime un irrésistible entrain. A l'instar de "Rhythm Of The Night", un titre qui
m'avait déjà beaucoup plus l'an dernier.
Pourtant, leur choix d'interprétation me fait assez
vite ressentir leurs limites, que j'évoquais déjà dans mon récit de leur
précédente prestation. Avec un véritable groupe composé d'un guitariste, d'un
bassiste et d'un clavier, je serais complétement séduit. Au lieu de cela, le
batteur, au demeurant très efficace dans sa fonction, fait également office de
disc-jockey ; il active des pistes préenregistrées, dont les sons répétitifs et
astreignant finissent fatalement par me lasser. Dommage, car (la très jolie)
Rachel excelle à son poste ; sa voix puissante et juste délivre un chant jazzy
très agréable, et de surcroit elle maitrise la flute traversière et les
percussions.
Le public s'enthousiasme volontiers et accorde de
belles ovations. Quant à moi, j'applaudis poliment, au moins pour leur talent
individuel indéniable. Je les reverrais bien volontiers dans un bar ou dans un
cadre festivalier…
Titres du
programme à déterminer.
J'ai distingué
toutefois "Here Comes The Rain",
"Rhythm Of The Night",
"Walks" et "It's alright".
LACHY
DOLEY [21h-22h40]
Bref rappel biographique : Lachlan R "Lachy" Doley est né le 21 avril 1978 et a grandi à Adélaïde. Chanteur et
auteur-compositeur, il a débuté musicalement avec Clayton, son frère ainé qui
se chargeait de l'orgue Hammond, pendant que lui se chargeait déjà du clavinet.
Ils jouent longtemps ensemble, puis en 2011, Lachy se lance dans un parcours en
solo. Il fonde ensuite The Lachy Doley
Group en s'entourant d'un bassiste et d'un batteur, avec lequel il
enregistre un album qui parait en septembre 2013 sous son propre label. Son
album le plus récent est "Studios
301 Sessions", paru le 17 Septembre 2021. Un nouvel opus "A World
Worth Fighting For" est paru le 9 juin 2023.
Je retrouve immédiatement les mêmes sensations que l'an dernier, grâce au trio toujours composé du batteur Jackie Barnes et du bassiste Joel Burton. Pour l'anecdote, soulignons que Jackie Barnes est le fils du chanteur austro-écossais Jimmy Barnes, qui a connu un certain succès durant les 80's/90's.
La sonorisation demeure impeccable, dans cet
auditorium qui dispose d'une acoustique adéquate. L'éclairage est sobre mais
efficace, y compris pour les chasseurs d'images.
Lachy demeure bien fidèle à sa réputation. Mis à part
la longueur de ses cheveux (allongés), je retrouve le même personnage
charismatique, extraverti et passionné par le blues. Il ne tient pas en place,
rarement assis plus de cinq minutes, il vit sa musique et transmets du même
coup son enthousiasme à son public. Il alterne les claviers de son orgue et son
clavinet, avec lequel il exprime ces étonnantes sonorités guitaristiques. Je
reste sidéré par la proximité sonore ; les yeux fermés je pourrai jurer
entendre une guitare. Mais peut-être que la compétence aiguisée d'un aveugle
serait plus perspicace que moi, j'en conviens. En tous cas, ce quatrième
instrument tient toute sa place dans ce groupe dont les deux autres membres Jackie
Barnes et Joel Burton partagent une vraie complicité. Les regards attentifs,
bienveillants et souriants démontrent pleinement la cohésion du trio.
D'une énergie débordante et communicative, Lachy a
bien évidemment emporté les ovations d'un public ravi.
Sur les douze titres interprétés ce soir cinq diffèrent du programme de l'an dernier. Trois nouveaux titres issus de "A World Worth Fighting For" (2023), deux titres issus de "Make or Break" (2019), deux de "Conviction" (2015), un de "Lovelight" (2017) et un de "S.O.S. (Singer Organ Soul" (2013). Mais aussi trois reprises des années 70.
PROGRAMME 2022 |
PROGRAMME 2023 |
1. Stop
Listening To The Blues (Conviction,
2015) |
1.
Money (A World
Worth Fighting For, 2023) |
2.
Conviction
(Conviction, 2015) |
2.
A Woman (Make
or Break, 2019) |
3. Voodoo
Child (Slight Return) (J Hendrix, 1970) |
3.
Conviction (Conviction, 2015) |
4. Give
It (But You Just Can’t Take It) (Make
or Break, 2019) |
4.
I’m a Man (Spencer Davis Group, 1967). |
5. Only
Cure for the blues is the blues (Lovelight,
2017) |
5.
Get out your ears
way (A World Worth Fighting For, 2023) |
6.
Make
It Up (Conviction, 2015) |
6.
If Looks could
kill (Singer Organ Soul, 2013) |
7. Use
Me (Bill Withers) (Conviction, 2015) |
7.
Frankly My Dear I Don’t Give A Damn (Conviction, 2015) |
8. Frankly
My Dear I Don’t Give A Damn (Conviction,
2015) |
8.
Only Cure for the blues is the blues (Lovelight, 2017) |
9. (enchainé
avec) Just kissed my baby (the Meters, 1974) |
9.
Voodoo Child (Slight Return) (J Hendrix, 1970) |
10.A
Woman (Make or Break, 2019) |
10.
Gone (A World
Worth Fighting For, 2023) |
11.Still
In Love (S.O.S. (Singer Organ Soul),
2013). |
11.
Downtown Smalltown (Conviction, 2015) |
RAPPEL
: |
|
12.I’m a Man (Spencer Davis Group, 1967). |
12.
Give It (But You
Just Can’t Take It) (Make or Break,
2019) |
J'avais
décidé d'être sage ce soir, et me suis privé de l'acquisition du récent opus.
Je m'en veux un peu…
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