Par principe autant que par nécessité, je m'efforce
toujours de rédiger mes récits de concerts dans les jours qui suivent
l'événement afin d'omettre le moins de détails possible. (je rappelle qu'à la base, je rédige depuis toujours mes récits pour
soutenir ma mémoire et ce, bien avant l'ère d'internet !) Or, avant de
relater mes impressions sur cette bien belle édition du festival Prog en Beauce,
des devoirs familiaux en province m'ont écarté de mon ordinateur durant assez
de temps pour m'imposer un certain recul. Les projecteurs ont refroidi, la
poussière est retombée, la salle a été balayée et les avis (dithyrambiques) exprimés
; au final cette attente m'a paru opportune. Car ce festival a fait l'objet de
tellement de commentaires enthousiastes, que relater objectivement mes
impressions sur les artistes en devenait délicat. En effet, cet événement
associatif est particulièrement entouré de bienveillances, d'amitiés, de
solidarités, de volontariats, de complicités, ce qui lui donne un côté humain
et affectif appréciable.
Une mise en perspective s'est donc imposée; il ne
s'agit pas de comparer ni de dénigrer mais de transcrire mes émotions
personnelles, sans omettre de préserver les proportions. Par bonheur, mon
statut de simple auditeur a cet avantage sur les chroniqueurs de me permettre
une expression dénuée de toute portée, néfaste ou bénéfique. Car cette septième
édition du festival Prog en Beauce est aussi mon dernier festival d'une année
qui aura été à nouveau riche en découvertes musicales et en émotions (année qui est d'ailleurs loin d'être finie !).
Pour me paraître attrayante, une affiche de festival
doit me proposer, sur une seule scène, une dose variable de découvertes et une
dose d'artistes plus ou moins confirmés. A ce titre, PeB VII répond à ces deux
critères. La scène unique permet bien aux artistes de s'exprimer dignement à
tour de rôles. Je ne pouvais pas ignorer l'existence de NINE SKIES qui avait fait l'objet de très nombreuses alertes, bombardées
(h)ardemment par leurs amis sur notre microcosme de progeux via facebook, mais
cependant je n'avais pas encore eu l'occasion d'écouter. ALBION et CLEPSYDRA
m'étaient complétement inconnus (eh oui,
je confesse volontiers ne pas parvenir au faîte de l'actualité de notre univers
prog et d'ailleurs je n'en ai pas vraiment envie ; je préfère les belles
surprises au gré des festivals ou des invités). Enfin, la tête d'affiche
est occupée par MYSTERY, qui m'avait
déjà séduit lors du Night of the Prog l'an dernier.
A l'instar de ces dernières années, c'est à Pierres,
un patelin d'Eure-et-Loir jouxtant
Maintenon, que tout ce beau monde est de nouveau réuni. Le maire maintient la mise à disposition de
sa salle des fêtes communale ; elle est aménagée pour l'occasion en auditorium.
Sans être exceptionnelle, son acoustique s'avérera correcte ; elle m'a paru en
tous cas suffisante pour apprécier les artistes, avec une sonorisation qui fut
dans l'ensemble plutôt bien équilibrée, puissante mais pas assourdissante.
D'ailleurs, le port de mes protections auditives fut davantage une précaution
qu'une nécessité.
La météo clémente permit à
notre microcosme de se retrouver dehors à chaque moment propice afin de
débattre et de partager nos émotions. La disponibilité des artistes et celle
des organisateurs accentua encore l'intérêt de ces pauses bienvenues.
Ajoutons à tout cela que la
bonne bière locale servie à la pression pour un coût raisonnable ne pouvait que
me satisfaire.
Le maire, entouré de
l'équipe organisatrice du festival prononce une courte allocution, suivie de
celle de l'Amiral. Le tout rendant un légitime hommage à tous les volontaires
qui ont permis de perpétuer cet événement musical beaucoup trop rare sur le sol
français. Dans un bel état d'esprit, un hommage est rendu aux autres festivals
de rock progressif établis en France ; Crescendo, Rock au Château, ProgSud.
Mais trêve de bavardages, place est ensuite laissée à la Musique !
NINE SKIES (env. 15h45-16h40). Ce groupe français, fut à l'origine un duo fondé à
Nice en 2012, par Eric Bouillette (guitares et piano) et Anne Claire Rallo
(claviers). Un premier mini-album intitulé "Dark Void" paru en 2013, leur permit de débuter une petite
notoriété dans les milieux spécialisés.
Je l'indiquais en préambule, à force de messages, de
notifications et d'alertes diverses Nine Skies avait fini par me paraitre disposer
d'une solide expérience scénique et musicale. En fait, le groupe actuel se
présente pour la toute première fois ensemble sur scène ! En perspective de
leur nouvel opus ("Sweet Grips"
est en prévente à leur échoppe) Nine Skies s'est étoffé au fil du temps autour d'Eric
Bouillette (guitares et piano) et d'Anne-Claire
Rallo (claviers), entourés désormais
d'Alexandre Lamia (guitares,
claviers), Alienor Favier (chant),
David Darnaud (guitares), Bernard Hery (basse) et de Fab Galia (batterie). (Bien d'autres musiciens sont invités sur l'album, mais c'est une autre
histoire).
Bref, après cette annonce d'Eric, je m'empresse
d'adapter mes paramètres d'appréciations. Il s'agissait donc d'allier ma
curiosité naturelle à une nécessaire bienveillance au regard de leur légitime
angoisse inhérente à cet événement. Au travers de ce prisme, j'ai ainsi pu
distinguer de belles valeurs telles que celles démontrées par Eric Bouillette
et Alexandre Lamia en particulier. Nonobstant ces talents individuels, sur
l'ensemble de la prestation je n'ai pas su trouver la porte qui m'aurait permis
d'accéder à davantage d'enthousiasme. Mais fort heureusement pour eux, un
public plutôt ravi se charge volontiers de me suppléer afin d'encourager ces
musiciens indéniablement prometteurs.
Le concert se clôt en acoustique en me caressant dans
le sens du poil, par une succession de titres légendaires de Camel, Yes,
Wilson…
PROGRAMME
Burn
my Brain, Return Home, Season of Greed, Catharsis, Sweetheart Grips, Soldiers
of Shame, Fields of Perdition et Way Back.
Compilation
acoustique : Never Let Go, Roundabout, Blood on the Rooftops, Hope Leaves,
Drive Home, Blackbird.
Je décide de les soutenir en leur achetant ce "Sweet Grips", chaudement conseillé
par des amis bienveillants. Il est vrai que son enregistrement fut agrémenté de
quelques invités de renom. L'écoute de ce double-CD dans mon salon sera pour
moi l'occasion de m'assurer de leur potentiel.
CLEPSYDRA (17h30-18h35). Ce quintet fut fondé en 1990 dans une
Suisse encore trop peu encline à entendre du rock progressif ; si peu que le
groupe mit sa carrière en suspend après "Alone" un cinquième opus paru en 2001. Mais une clepsydre
c'est mieux qu'une horloge suisse car celle-ci n'a pas besoin d'être remontée ;
une bienheureuse résurrection eut lieu en 2012.
Ainsi, CLEPSYDRA put notamment venir sur les planches d'une
scène française, à l'occasion de la 2ème édition du PeB, en 2014. Le
groupe revient donc ce jour pour une seconde apparition en Beauce, actuellement
composé de Luigi Biamino (guitare), Pietro Duca
(batterie), Philip Hubert
(synthétiseur), Aluiso Maggini
(chant) et Nicola de Vita (basse).
J'étais parvenu à ne pas écouter leur musique en
préalable, c'est donc avec des oreilles autant curieuses que bienveillantes que
je me positionne dans les premiers rangs. Je suis très vite séduit par cette
musique néo-prog dont les sonorités me rappellent immédiatement celles des premiers
Marillion (période Fish).
Mais c'est surtout la voix d'Aluiso qui me sidère
d'emblée ; son timbre évoque souvent celui de Michael Sadler (Saga), parfois
Fish et même (si j'ose dire)
certaines intonations de Freddy Mercury. (Soit
dit en passant je m'étonne que Philip,
le clavier, arbore fièrement un t-shirt du groupe Between the Buried and
Me dont un vociféraptor hors catégorie tient le prétendu rôle de chanteur...).
Dommage qu'il se cache un peu trop souvent derrière son pupitre ; c'est fâcheux
surtout pour les photographes, mais aussi pour le public. Cela ne me dérange
pas qu'il lise tout ou partie de ses paroles ; j'ai toujours été en admiration
incrédule face aux chanteurs qui mémorisent autant de textes. Il m'arrive
parfois de fâcheuses amnésies passagères, je serais donc bien mal placé pour
lui jeter la pierre. Cependant, il me semble qu'un p'tit prompteur discret
nuirait moins à son charisme. Bon cela étant dit, cette précaution ne l'empêche
pas de s'exprimer avec une tessiture qui l'amène dans de beaux aigus et avec
une éloquence touchante, notamment sur Moonshine
on Heights.
Fort heureusement, CLEPSYDRA ne s'enferme pas dans ses
références ; les musiciens maîtrisent à merveille les critères de sensibilité
et d'émotions propres au rock progressif, avec lesquels ces p'tits suisses parviennent
à surprendre et ensorceler leur auditoire. Si les parties de guitares et de
claviers me semblent cependant assez convenues, en revanche les parties
syncopées de batteries et de basse m'ont tout particulièrement intéressé.
Durant plus d'une heure, qui m'a semblé passer trop
vite, nous aurons écouté huit titres, dont quatre extraits de "The Gap", dernier album paru cette
année.
PROGRAMME
When the Bells started ringing (The Gap, 2019)
The Storyteller (The Gap, 2019)
The Father (Alone, 2001)
4107 (Hologram, 1991)
The Spell (The Gap, 2019)
Millenium (The Gap, 2019)
Moonshine on heights (More Grains Of Sand, 1994)
The Missing Sparks (Fears,
1997).
C'est avec une grande
satisfaction que je me procure leur dernier opus que je m'empresse de faire
dédicacer par Luigi Biamino et Aluiso Maggini. La concurrence est rude
actuellement dans leur créneau mais je leur souhaite de sortir de leur
confidentialité qui m'avait caché leur existence jusqu'à ce jour. A suivre…
ALBION (19h15-20h50). L'histoire de ce quintet polonais me
semble confuse. Il aurait été fondé en Pologne peu avant 1994, mais aurait
connu de longues périodes d'inactivité et des dissensions internes. Jerzy
Georgius Antczak (guitares) et Pawel
Konieczny (basse) en seraient
finalement les seuls survivants. La ténébreuse Anna Batko (chant) était présente sur les deux premiers opus, Survival
Games (1994) et Albion (1995). Finalement, aujourd'hui ces trois-là sont entourés
de, Grzegorz Bauer (batterie), et Radoslaw
Czapka (claviers). Ces deux derniers
n'étaient pas présents sur le dernier album "You'll be mine" paru en 2018.
S'agissant d'une nouvelle découverte pour moi, je
m'étais abstenu de préparer mes oreilles, même si j'avais été averti par de
bonnes âmes d'un potentiel intéressant. Le charme opère rapidement, leur style neoprog
est profondément sombre. A cet égard, l'atmosphère me semble se rapprocher
davantage des sonorités mélancoliques d'Anathema que des sonorités lumineuses
de Pendragon. Cette impression est sans doute accentuée par le mystère qui se
dégage d'Anna, la chanteuse d'un aspect franchement gothique, pieds nus, toute
vêtue de noir, son visage constamment masqué par une longue chevelure toute
aussi sombre.
Les soli magnifiquement inspirés et enivrants du talentueux
guitariste, Jerzy, accentuent la beauté des chansons. C'est sur "Hell" et "Motyl" que j'ai apprécié le plus sa sensibilité. Pawel, le
bassiste, semble particulièrement appliqué et investi ; il chante les chansons
sans être doté de micro. Quant au clavier et au batteur, ils assurent
correctement leur partition qui ne leur laisse guère d'espace d'expression
évidente. Une sonorisation limpide et réverbérante met opportunément en valeur la
voix d'Anna au timbre juste, mais elle me semble souffrir d'un manque de
charisme. Elle semble apeurée (ses textes étaient étalés à ses pieds) et
introvertie ce qui la rend troublante et touchante. Ce n'est qu'à la fin
qu'elle dévoilera son visage avec un sourire trahissant son soulagement.
® Marc Auger
Je profite de MA tribune pour réitérer une nouvelle
fois mon opinion au sujet de la langue chantée. "Motyl" est chantée en polonais et, sur le fond comme sur la
forme, j'ai adoré. Je ne comprends toujours pas pourquoi trop de groupes
français s'obstinent à chanter en anglais au prétexte spécieux que le rock fut,
est, et sera anglais. Rien que dans la sphère Prog, Lazuli est là pour nous
démontrer l'art et la manière de chanter dans sa langue natale des textes
intelligents. RanestRane, PFM le font aussi.
Pendant plus d'une heure et demie, ALBION nous aura délicieusement
bercé de sa musique sombre, mélancolique et envoutante, avec quinze titres,
dont trois extraits de de "You'll be mine" album paru en 2018 et deux inédits à paraitre dans un
prochain opus. Deux autres titres tirés de "Ego, Georgius" du premier des deux albums solo de Jerzy
terminent le concert.
PROGRAMME
Sarajevo (Albion, 1995)
Shadow (Albion, 1995)
Children's Rhyme (the indefinite state of matter, 2012)
Airborne (the indefinite state of matter, 2012)
Shout (Survival Games, 1994)
Doubt (You'll be mine, 2018)
Does anybody count (You'll be mine, 2018)
Turks Fruit (Broken Hopes, 2007)
Motyl (wabiac cienie, 2005)
Angel (Broken Hopes, 2007)
Love Meant All (album à paraitre)
Alternative Love (album à paraitre)
Hell (You'll be mine, 2018),
Don't need you de Jerzy Antczak(Ego, Georgius, 2014)
Waltz de Jerzy Antczak(Ego, Georgius, 2014).
Dur d'épeler mon prénom à une polonaise !
L'achat de "You'll be mine" leur dernier opus à l'échoppe
s'impose avec évidence, et je peine vraiment à m'abstenir de dépenser
davantage. Dédicaces et séances photos achèveront de me convaincre de tout
l'intérêt que je devrai leur porter à l'avenir ! Je leur souhaite d'oublier les
querelles qui ont failli leur coûter leur existence (des membres sont partis
pour créer un autre groupe dont le nom est leur anagramme, NOIBLA…). Ils
méritent mieux que leur confidentialité actuelle.
MYSTERY (21h35-23h55). Groupe canadien (je préfère dire
québécois !) fondé en 1986 par le multi-instrumentiste Michel St-Père (Guitares, chœur), désormais
entouré de François Fournier (Basse
Guitare, chœur, depuis 2008), Sylvain Moineau
(Guitares, chœur, depuis 2012), Jean Sébastien Goyette (Batterie, chœur, depuis 2013), Jean Pageau (Chant, flute traversière, claviers, depuis 2014), et
Antoine Michaud (claviers, depuis
2014).
Mon intérêt pour Mystery avait pourtant bien mal
débuté. Lorsque je les ai découverts à Loreley ce 14 juillet 2018, je ne les connaissais
pas du tout, et ils passaient juste après un groupe que je ne nommerai pas par
décence mais qui m'avait profondément ennuyé. Durant les premières minutes, je
me souviens avoir eu du mal à m'imprégner de leur musique certes néoprog mais
qui m'avait paru d'abord peu séduisante… Fort heureusement leur charisme et
leur talent ne tardaient pas à me séduire. Les rythmes et les mélodies m'ont
emporté jusqu'à les applaudir finalement à tout rompre. Leur opus "Lies and Butterflies" venait de paraître, je l'ai acquis sans hésiter ; depuis il passe plus souvent qu'à son
tour sur mon lecteur de salon ! C'est donc avec un réel plaisir que je les
retrouve ici pour une seconde fois !
Plus d'un an après, je retrouve les mêmes sensations, accentuées
par la proximité avec la scène. Je vérifie à leurs mines qu'ils sont
sincèrement heureux de partager leur musique ; leurs sourires et leurs propos
dans un français typiquement québécois me procurent tout simplement du bonheur,
qui est amplifié par une musique qui me semble paradoxalement à la fois joyeuse
et mélancolique.
L'énergie que déploie le chanteur multi-instrumentiste
Jean Pageau particulièrement charismatique pour mimer ses paroles n'est pas
sans rappeler un certain H. Il alterne avec grâce et sensibilité ses outils
d'expression ; micro, bien sûr mais aussi flûte traversière, et claviers (fixe
et portable). Sa voix juste, dotée d'un timbre poignant et d'une belle
tessiture, captive autant l'auditoire que les soli de Michel St-Père (et ce n'est pas rien de le dire !). Bien
sûr, ce dernier ne ménage pas sa guitare pour montrer qui est le patron ; ses
soli sont magnifiques par leurs sensibilités et leurs mélodies. Les autres
musiciens ne sont pas moins impliqués. Le clavier Antoine Michaud s'agite comme
un diable dans un bénitier et chante les paroles comme s'il était dans
l'auditoire. Le bassiste affiche sur son t-shirt sa référence pour Rush et il
peut car sa dextérité m'a souvent impressionné, quand il ne s'exprime pas sur
un petit synthétiseur ou au micro pour placer quelques bonnes paroles.
Bref tout ce beau monde semble complice et animé d'une
ferveur réjouissante. Par exemple Jean fait mine d'écraser une larme sur le
splendide solo final de Michel sur "Looking
for Something Else". MYSTERY exprime avec conviction leur conception
d'un néoprog planant qui invite son auditoire à s'évader pour un voyage auditif
dont on revient avec le sourire !
Durant deux heures vingt, nous aurons eu droit à
treize titres dont cinq magnifiques extraits de "Lies and Butterflies" leur dernier opus.
PROGRAMME
Delusion Rain (Delusion
Rain, 2015)
Something to Believe In (Lies and Butterflies, 2018)
The Scarlet Eye (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007)
The Willow Tree (Delusion Rain, 2015)
The Sailor and the Mermaid (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007)
Shadow of the Lake (Destiny?, 1998)
Looking for Something Else (Lies and Butterflies, 2018)
Dare to dream (Lies and Butterflies, 2018)
Where Dreams Come Alive (Lies and Butterflies, 2018)
Through Different Eyes - I) When Sorrow turns to Pain (One Among the
Living, 2010)
Through Different Eyes - II) Apocalyptic Visions of Paradise (One
Among the Living, 2010)
Through Different Eyes - III) So Far Away (One Among the Living,
2010)
Through Different Eyes - IV) The Point of No Return (One Among the
Living, 2010)
Through Different Eyes - V) The Silent Scream (One Among the Living,
2010)
Through Different Eyes - VI) Dancing with Butterflies (One Among the
Living, 2010)
A Song for You (Delusion Rain, 2015).
RAPPEL :
Chrysalis
(Lies and Butterflies, 2018)
The
Preacher's Fall (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007).
Je leur fait dédicacer
"Lies and Butterflies" que j'avais ramené à cet effet, mais
j'ai tenu à les encourager en achetant "Delusion Rain" à
l'échoppe.
MYSTERY avec ma P'tite Fée et nos p'tits suisses favoris
Voilà cette septième
édition est finie ; j'imagine dans les esprits des organisateurs ce mélange de
soulagement et de mélancolie. Personnellement, j'aurais apprécié que des
musiciens s'entendent pour une réunion impromptue afin de jouer tous ensemble,
en laissant la part belle à l'improvisation, un peu à l'instar de ce que le
Crescendo arrive à faire, mais je suppose que cela impliquerait une envie de
part et d'autre… Ce sera pour une autre fois ? Mais tout s'est bien passé, le
public s'évapore dans la nuit et il faut déjà songer à tout remettre en place.
Je continuerais volontiers à débattre de nos impressions avec les musiciens et
les mélomanes encore présents mais la fatigue et la route en perspective me
poussent à quitter les lieux… Sans doute pour y revenir, car la huitième
édition a déjà une date attribuée ; avis aux mélomanes, ce sera le samedi 24
octobre 2020 !
Certains événements sont systématiquement cochés en
rouge dans mon calendrier annuel. Le Raismesfest en fait partie, tant qu'aucun
aléa ne vient contrarier cet objectif. Si cette priorité peut sembler puérile
ou désinvolte, à l'heure où les collapsologues de tous poils nous prédisent une
proche fin du monde, je compte pourtant bien assumer mon adulescence et jouir
du temps présent en musique ! Cette année, grâce à la persévérance que dis-je,
la pugnacité de passionnés, c'était déjà la vingt-et-unième édition depuis 1998.
Mais je dois confesser une coupable négligence à l'égard des premières ; ce
n'est que ma huitième participation au Raismesfest (2007, 2008, 2013, 2014,
2016, 2017 et 2018).
Comme tous les ans, en dépit des sempiternelles
contraintes budgétaires, Philippe Delory
et son équipe sont parvenus à nous concocter, une superbe affiche qui ne
pouvait que m'inciter à m'y rendre et en faire la plus large publicité sur les
réseaux sociaux ! A lire les réactions d'une (petite) partie du public,
certains aimeraient scléroser la programmation dans des critères exclusifs.
Pour ma part, je me réjouis de continuer à trouver ici ce subtil équilibre
d'artistes confirmés avec d'autres à découvrir, visant à promouvoir les
courants du hardrock traditionnel, allant du plus bluesy au plus progressif. Plusieurs
pays sont représentés encore cette année ; la France bien sûr, l'Allemagne, les
Pays-Bas, la Norvège, … mais les plus représentés sont les britanniques (cinq groupes) et les suédois (trois groupes) ce qui me parait bien
refléter la tendance actuelle. Si l'origine de notre mouvement vient bien de la
perfide-Albion, force est de constater l'extraordinaire vivacité de la scène
scandinave, et cela vaut autant pour le hardrock que pour le rock progressif,
d'ailleurs !
Et puis, ce rendez-vous est d'autant plus attendu
qu'il fait converger les festivaliers dans le site agréable du parc d'un
château désaffecté, dont la capacité d'accueil est estimée à un peu plus de
mille spectateurs. Depuis quelques éditions, l'organisation a fait le choix
judicieux de maintenir une scène unique, ce qui laisse du temps aux
festivaliers pour visiter les échoppes ou discuter pendant que les techniciens
montent la scène suivante. Bertrand se charge, non sans humour, de
présenter les artistes pour rameuter la foule le moment venu. Cette démarche contribue largement à entretenir une
ambiance particulièrement conviviale. Je suis lassé de ces festivals où il faut
sans cesse courir entre les scènes, sous peine de manquer un artiste à
découvrir…
Contrairement à mon habituelle exigence de ponctualité
pour les concerts et festivals, celui-ci fait exception. La proximité avec mon
noyau familial m'astreint à n'arriver aux deux journées qu'en début d'après-midi,
ce qui me porte à manquer les premières prestations scéniques… Désolé pour les
artistes qui, souvent, méritent mieux que la faible audience constatée
traditionnellement à l'heure du déjeuner.
SAMEDI 14 SEPTEMBRE 2019
Ouverture des portes 11h30
Le ciel est bleu, aucun nuage ne viendra perturber la
fête. La température oscille autour des 22°C, ce qui est tout simplement
l'idéal pour moi (au-dessus de 25° je risque
de passer mon temps au bar, ce qui n'est pas précisément mon objectif, cqfd).
Au bar, on peut toujours s'abreuver avec la Cuvée des Troll, une délicieuse
bière belge servie à la pression pour la modique somme de 3€ !
Come Unstuck (12h30-13h), puis Sweet Needles
(13h15-13h45) avaient quitté la scène lorsque j'ai pénétré dans le site, accompagné
de ma p'tite Fée.
14h00-14h35 :
MOLYBARON. Au gré des conversations
sur les réseaux sociaux j'avais repéré l'existence de ce groupe prometteur. Mes
premières tentatives d'écoute furent positives mais je m'étais résigné à attendre
l'occasion de les voir sur scène pour confirmer mes impressions. A l'annonce de
l'affiche d'aujourd'hui, je m'étais donc fait un devoir de creuser davantage en
écoutant leur opus en entier. Ma (relative)
sagesse de l'attente laissa alors très vite place à l'impatience.
Né à Dublin, Gary Kelly
(chanteur et guitariste) a eu la bonne idée, en 2014, d'enrôler ses potes français, le guitariste Steven André, puis le bassiste Sébastien de Saint-Angel pourfonder Molybaron. Puis en février 2019, le groupe semble se
stabiliser avec le nouveau batteur Camille Greneron.
Entre temps, dès le début 2017, parait le premier album éponyme de "Molybaron" ; cet opus
auto-produit aux influences bien lourdes et puissantes m'évoque des influences
telles que Metallica et Zodiac, voire même certains accents progressifs à la Rush
(dernières décennies). Un deuxième album vient d'être enregistré ; plusieurs
nouvelles chansons seront interprétées ici.
Mon espoir ne sera pas déçu ; le concert m'a
impressionné en me procurant les mêmes sensations qu'à l'écoute du disque, et
pourtant la majorité des titres chantés ici apparaîtront dans l'album en cours
! Les musiciens m'ont paru chevronnés et qualifiés pour mériter une bien plus
ample notoriété !
La sonorisation m'a paru très bonne. (Même si, de leur côté, ils se seraient
plains d'un mauvais retour de sons).
Le public, qui commençait fort opportunément à se
densifier, a accordé une ovation enthousiaste et bien méritée !
Première belle découverte scénique de la journée, donc
! PROGRAMME
(confirmé par le groupe, que je remercie au passage)
Lucifer
24 hours
Fear is better business than
love (Molybaron, 2016)
Prosperity Gospel
Amongst the boys and the dead
flowers
Something for the pain
Incognito (Molybaron, 2016).
14h50-15h30 : 58 SHOTS.Ces français venus de Belfort m'étaient inconnus
jusqu'à l'annonce de l'affiche. Ils étaient pourtant déjà venus au Raismesfest,
mais c'était en 2015, année où je
n'avais pas pu venir.
Le groupe fondé en 2011 se compose d'anonymes ; Arthur
(chant, guitare), Théo (basse, chœur), William (guitare, chœur), Tony (batterie,
chœur). Ils ont déjà à leur actif un album, "You don't Mess with the Lion" paru 2015 et plusieurs scènes,
dont une tournée britannique remarquée. Je relève dans leur pédigrée que les 6
et 7 mai 2016, le groupe s'est associé au clavier Nicolas Pourret et au chef d'orchestre
Frédéric Bouton pour donner deux concerts du "Concerto For Group and Orchestra" inspiré de Deep Purple,
accompagné par 72 musiciens de l'orchestre d'harmonie de Beaulieu Mandeure. Plus
de 800 personnes avaient fait le déplacement ; ces deux soirées refusèrent du
monde.
Leur concert aujourd'hui donne bien le sentiment
qu'ils jouissent déjà d'une jolie expérience de scènes. Ils revendiquent et
assument pleinement leurs références, notamment à celle des plus célèbres des bipèdes
australiens. Pour ma part, cette filiation ne me dérange aucunement ; ils
auraient pu être enclins à de bien plus mauvaises tendances ! A défaut
d'originalité, les francs-comtois maîtrisent suffisamment leur répertoire pour
inciter le public à continuer à battre du pied, secouer les nuques et transpirer
à grosses gouttes !
Deuxième belle découverte scénique de la journée …
PROGRAMME (à
determiner).
15h50 -16h50: LAURA COX BAND. Depuis quelques temps déjà je visionnais les vidéos de
la Dame qui étaient largement relayées sur les réseaux sociaux. Alors, j'avais
fini par me décider à me rendre coûte que coûte à un concert ; ce fut celui de Paray-Vieille-Poste
ce 8 décembre 2018. Très enthousiasmé, tant par le talent (pendant le concert) que par l'amabilité (après le concert) de Laura, je fus très heureux d'apprendre sa
participation à ce festival qui me semble taillé pour elle et sa musique !
Laura Cox et Mathieu Albiac ont fondé ce groupe en 2013. Celui-ci s'est stabilisé dans sa
formation actuelle en 2015. Il est composé ainsi de Laura Cox (chant et guitares), et Mathieu Albiac (guitare, chœur), entourés désormais de François C. Delacoudre (basse, chœur) et de Antonin
Guérin (batterie).
Avec beaucoup de détermination et de talent, Laura Cox
nous démontre une fois de plus son éclectisme en nous balançant des sonorités
teinté de blues-rock ou de hard bien costaud. Son statut aurait pu imposer à
ses coéquipiers de rester dans son ombre mais la Belle les laisse s'exprimer et
à juste titre ; nous eûmes droit à un duo basse/batterie très impressionnant.
Le concert endiablé se terminera par un "If You Wanna Get Loud" qui englobera l'emblématique titre "Johnny B. Goode" qui a ravi tout
particulièrement le public !
L'air de rien c'était la seule femme de l'affiche (excepté la guitariste d' Aaron Buchanan le
lendemain), mais bon sang, elle assure grave !
PROGRAMME
Hard Blues Shot (Hard Blues Shot, 2017)
Going Down (Hard
Blues Shot, 2017)
Too Nice for Rock & Roll (Hard Blues Shot, 2017)
Foxy Lady (reprise de The Jimi Hendrix Experience)
Bad Luck Blues
Take Me Back Home (Hard Blues Shot, 2017)
Duo basse & batterie
Fire Fire
The Australian Way (Hard Blues Shot, 2017)
River
As I Am
If You Wanna Get Loud, Come to the Show (Hard Blues Shot, 2017) (avec un extrait
de Johnny B. Goode).
17h10-18h10:
DEWOLFF. Ces bataves m'étaient
absolument inconnus avant l'annonce de l'affiche. Mes recherches et écoutes m'avaient
fortement enthousiasmé. Les sonorités 70's émanant de ce trio ne pouvaient que
me séduire au plus haut point. Il ne me restait plus qu'à vérifier cela sur
scène…
L'histoire de DeWolff débute à Geleen (Pays-Bas), en 2007. Fondé par Pablo van de Poel (guitare, chant), son frère
Luka van de Poel (batterie, chœur)
et Robin Piso (claviers, basse moog).
Le septième album, "Thrust", est paru le 4 mai 2018 et continue de faire l'objet
d'une tournée promotionnelle.
Autant ne pas y aller par quatre chemins, j'ai reçu là
non pas une claque mais un coup de poing dans la gueule, rien que ca !
Enormissiiiime prestation de ces gamins inspirés tout droit par mes chères
années 70 !!! Du bon gros et gras rock psychédélique, du blues rock teigneux
comme j'adore. Étonnamment, ce trio ne comprend pas de bassiste, c'est juste le
clavier qu'il s'occupe des lignes de basses et l'ensemble produit pourtant un
son époustouflant !
Dès l'installation du trio sur la scène, on comprend
qu'ils sont tous investis dans leur passion pour une époque durant laquelle on
n'hésitait pas à entretenir une apparence caractéristique avec une chemise à
franges, aux cols "pelle-à-tartes", avec des pantalons "pattes-d'éléphant"
ou des bottes dans le même style. L'orgue ne dépareille pas de l'ensemble ! Pablo
semble particulièrement habité par les fantômes des plus grands artistes des
70's ; sa voix, l'émotion qu'il extrait de sa guitare et son attitude, tout
rappelle cette époque. Sans abus mais avec une conviction sincère il occupe la
scène, doté un charisme évident ; il ira jusqu'à monter sur le meuble des
claviers pour surplomber Robin lors d'un solo !
Mon visionnage préalable d'une vidéo d'un concert
donné l'an dernier aux Pays-Bas me laissait espérer la présence de choristes.
L'absence de micros a vite dissipé cet espoir mais finalement Luka et Robin
assument très bien les chœurs, même s'ils n'ont pas les mêmes charmes.
Troisième découverte scénique de la journée ; celle-ci
est particulièrement époustouflante ! Encore un groupe dont il me faudra suivre
le calendrier. En tout état de cause, je me rue à l'échoppe pour acheter
immédiatement deux CD, "Thrust"
(2018)et"Roux-Ga-Roux"
(2016), mais aussi un patch pour revendiquer mon addiction.
PROGRAMME (à
determiner)
Deceit & Woo
...
18h30-19h45 :
ZODIAC. C'est grâce aux débats sur
les réseaux sociaux que j'ai connu ces allemands originaires de Münster. Le
Raismesfest m'a permis ensuite de les découvrir sur scène, le 6 septembre 2014,
lors de leur promotion de "Sonic
Child". Particulièrement convaincants, ils ont été de nouveau invités
au Raismesfest le 9 septembre 2016, pour la promotion de leur
quatrième opus "Grain of Soul".
Ces valeureux teutons ne m'ont jamais déçu. Si bien que dans la foulée, je ne
pus m'abstenir d'assister dès le 3 octobre suivant, à leur concert à la
Flèche d'Or (Paris 20ème). Mais, en sollicitant un autographe de
Nick à la fin de ce concert j'avais remarqué comme un grand désarroi dans son
regard. Je mettais cela sur le compte de la fatigue d'une tournée en cours. En
fait, très peu de temps après il annonçait la fin du groupe… Tout le monde cria
au gâchis.
Pour rappel, le chanteur-guitariste Nick Van Delft et le batteur de Long
Distance Calling, Janosch Rathmer
ont formé le groupe en 2010. Dans la
foulée, Stephan Gall (guitare
rythmique) les a rejoints pour former ce qui constitue encore à ce jour le
noyau dur. Ruben Claro le deuxième bassiste arrivé en 2012 n'a pas jugé
opportun de revenir suite aux tensions de 2016 puisque cette reformation s'est
faite sans lui ; Hendrik Müller-Späth
est devenu le bassiste depuis 2018.
Dans la mesure où le groupe se remet d'une rupture,
ils ne présentent pas de nouvel opus aujourd'hui mais peu importe, nous sommes
ravi de réentendre le répertoire déjà bien excitant !
Aujourd'hui on retrouve Zodiac avec ses qualités si
attractives ; une musique hard-blues bien chaloupée, Nick avec sa voix si rocailleuse
et sa guitare si incisive, Janosch implacable en batterie, Stephan discret mais
très efficace en soutien à la guitare. Hendrik s'avère un excellent remplaçant
puisqu'il se charge également des chœurs voire du chant.
Ravi de revoir Zodiac sur scène en si bonne forme ;
reste maintenant à concrétiser cette reformation avec un cinquième opus, près
de quatre ans après "Grain of Soul"
(2016), dont quatre titres sont joués ce soir.
PROGRAMME
Diamond shoes (A Bit Of Devil (2012)
Rebirth by fire (Grain of Soul (2016)
Free (A Hiding Place (2013)
Believer (A Hiding Place (2013)
Cortez the killer (A Hiding Place (2013)
Animal (Grain of Soul (2016)
Down (Grain of Soul (2016)
A bit of Devil (A Bit Of Devil (2012)
Grain of Soul (Grain of Soul (2016)
Coming
home(A Bit Of Devil (2012).
20h15-21h30 :
H.E.A.T. J'avais plus ou moins entendu
parler de ce groupe, sans être sûr de ne pas le confondre avec d'autres
homonymes ou paronymes. Néanmoins, c'est une fois de plus l'affiche de ce Raismesfest
qui m'a incité à écouter en préalable. Plutôt séduit a priori par ce hard
mélodique (durant les 80's, on l'aurait
étiqueté "hard-FM") dont les influences me semblent relever de
Bon Jovi (par exemple Blind Leads The
Blind) et plus récemment de Tobias Sammet's Avantassia (par ex. Eye Of The Storm,). J'attendais ainsi cette
prestation scénique pour vérifier les capacités vocale du monsieur.
Ces suédois apparaissent en 2007 àUpplands Väsby. H.E.A.T.
se compose de Jimmy Jay (basse, depuis
2007), Jona Tee (claviers, depuis
2007), "Crash" Lars Jarkell
(batterie, depuis 2007), Erik Grönwall
(chant, depuis 2010) et Dave Dalone (guitares,
2007-2013, et depuis 2016).
Un cinquième album studio "Into The Great Unknown" est paru le 20 septembre 2017. C'est leur
troisième opus avec le chanteur Erik Grönwall, mais le fait notable de cet album
c'est le retour de l'ancien guitariste Dave Dalone, qui rejoint le groupe après
le départ d'Eric Rivers en 2016.
Pour être tout à fait honnête, j'abordais ce concert
avec méfiance. Ce que j'avais entendu me plait, mais pas au point de me battre
pour demeurer dans les premiers rangs avec bon nombre d'admirateurs déjà
convaincus et bien informés. C'est la raison pour laquelle j'ai assisté à la
prestation depuis la console de l'ingé-son. Bien m'en a pris puisque grâce à
une sonorisation claire et puissante, j'ai très vite été emballé par les mélodies
et rythmes enthousiasmants ainsi que par la voix remarquable et le charisme d'Erik Grönwall,
sautant comme un cabri aux quatre coins de la scène. Il a pourtant 31 ans, mais
on croirait cependant voir un ado surexcité, notamment en venant haranguer sans
cesse la foule aux barrières ! Au final sa fougue le pousse a se lancer dans un saut d'autant plus perilleux qu'il s'emmêle les pieds dans les fils ! Sans doute quelque peu vexé, il tient à reussir l'acrobatie, salué cette fois par la caisse claire et l'ovation du public !!
L'atmosphère festive est garantie. Il s'agit ici davantage
d'une invitation à l'entrain, à la bonne humeur, que d'une démonstration de
talents particuliers. Force est de reconnaitre que ces scandinaves (à l'instar de la plupart des autres Vikings
de la scène metal et progmetal) disposent d'un sens aigu des mélodies
puissantes et entrainantes.
Quatrième belle découverte scénique de la journée ; à
leur échoppe il n'y avait étonnamment que du vinyle, tant pis pour eux. Très
intrigués par le talent du chanteur et par la présentation qui en a été faite
par Bertrand, nous sommes allés sur YouTube pour consulter de quelle façon il
avait été repéré dans "Idol 2009 Sverige", une émission de télévisionsuédoise, alors qu'il avait 21 ans, notamment en chantant "Run to the Hills" d'Iron Maiden !
Je vous invite (h)ardemment à en faire autant !!
PROGRAMME
Bastard of Society (Into the Great Unknown, 2017)
Breaking the Silence (Address the Nation, 2012)
Danger Road (Freedom Rock, 2010)
Emergency (Tearing Down the Walls, 2014)
Shit City (Into the Great Unknown, 2017)
Downtown (Address the Nation, 2012)
In and Out of Trouble (Address the Nation, 2012)
It's All About Tonight (Address the Nation, 2012)
Living on the Run (Address the Nation, 2012)
Beg Beg Beg (Freedom Rock, 2010)
Redefined (Into the Great Unknown, 2017)
Late Night Lady (H.E.A.T., 2008)
Mannequin Show (Tearing Down the Walls, 2014)
Laughing at Tomorrow (Tearing Down the Walls, 2014) (Erik seul
à la guitare accoustique)
A Shot At Redemption (Tearing Down the Walls, 2014).
22h00-23H30 :
GLENN HUGHES. Arf, je dois avouer
que mon intérêt pour ce chanteur hors norme fut chaotique, tiraillé entre d'une
part mon admiration pour ses talents indéniables de bassiste et de chanteur, et
d'autre part son comportement que je trouve un peu trop maniéré, précieux,
exubérants. Bref sa personnalité m'agace, et pourtant je reconnais que ce musicien
peut faire valoir un beau pédigrée. Personnellement, je l'ai découvert en
écoutant une étoile filante nommée "Hughes&Thrall", parue en été
1982, mais à l'époque je méconnaissais son parcours au sein de Deep Purple (bah oui). Une fois de plus, c'est bien grâce
à ce Raismesfest que j'ai pu l'admirer sur scène lors de sa prestation
mémorable du 8 septembre 2007. Plus récemment, j'ai assisté ébahi au superbe
concert de Black Country Communion, le 9 juillet 2011 au Bataclan. Cette fois
il nous revient en solo mais pour évoquer ses années Deep Purple (1973-76).
Pour une telle évocation il se devait d'être bien
entouré afin de ne pas écorner l'image du dinosaure (qui reste par ailleurs
encore bien vivant !). Pour cette tournée il est donc accompagné de son fidèle Soren
Andersen (guitare), mais aussi de Jesper
Bo Hansen (claviers), et d' Ash Sheehan (batterie).
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre de ce concert,
ni de ses musiciens. Par les méfaits du temps qui passe inexorablement, le
concept d'un "ex-du groupe"
évoquant sa carrière passée, est de plus en plus en vogue ; cet été j'avais
admiré Nick Mason reprenant (magnifiquement) du Pink Floyd et le lendemain
j'allais admirer Brian Downey reprenant (magnifiquement aussi) du Thin Lizzy.
Tout cela ressemble de plus en plus à des hommages posthumes ; viendra ensuite
le temps des groupes-hommage, comme c'est déjà le cas pour quelques dinosaures
trop prématurément éteints… Mais bon, tant que les artistes ne s'arrogent pas
de manière éhontée l'enseigne du groupe, moi je reste à l'écoute.
Mon admiration pour le Monsieur ne s'arrêtera pas ce
soir ; bien qu'âgé de 67 ans, sa voix reste exceptionnelle et a de quoi faire
pâlir d'envie ses ex petits camarades de Deep Purple ! Sa tessiture et sa
puissance est hallucinante. Je trouve même que Glenn a parfois tendance à en
abuser, comme pour prouver inlassablement qu'il est le maître en la matière !
Ses partenaires ont bien peu de place pour s'exprimer tant l'aura de cette
légende vivante est forte.
Nous
avons ainsi passé un concert extraordinaire, sans voir le temps passer ! J'ai
relevé deux temps forts en ce qui me concerne. Une version de "Mistreated" à couper le souffle. Et
un rappel pour deux titre d'anthologie ; "Burn" et surtout l'inespéré "Highway Star" dans une version transcendée par cette voix
saisissante, qui n'a rien à envier à celle de Gillan de la grande époque ! Du
coup je me surprends à espérer un "Child
in Time", mais là j'en demandais trop sans doute.
Glenn quitte la scène sous les ardentes acclamations, il
nous dit qu'il nous aime ; ca tombe bien, nous aussi on l'aime. Enfin… en tout
bien tout honneur hein !
PROGRAMME (ordre à confirmer)
Stormbringer (Stormbringer, 1974)
Might Just Take
Your Life (Burn, 1974)
Sail Away (Burn, 1974)
You Keep On Moving (Come Taste The Band, 1975)
Gettin' Tighter (Come Taste The Band, 1975)
Mistreated (Burn, 1974)
Smoke on the Water (Machine Head, 1972)
RAPPEL :
Burn(Burn, 1974)
Highway Star(Machine
Head, 1972).
DIMANCHE
16 SEPTEMBRE 2018
Ouverture des portes 11h30
Le ciel reste toujours aussi bleu, décidément on est
gâté ! La température dépasse le 22°C, et même si elle chute à la nuit tombée,
cela reste très agréable !
Freak Show (12h00-12h30), puis Massive (12h45-13h25)
avaient quitté la scène lorsque j'ai pu fouler la pelouse.
Arrivé pour la dernière demi-heure d'Aaron Buchanan,
je ne tarde pas à m'infiltrer dans le public encore clairsemé à cette heure.
13h40-14h20 : Aaron BUCHANAN & the Cult Classics.
Je ne connais ce monsieur et son groupe ni
d'Ève, ni d'Adam ! Il semble qu'il fit partie d'un autre groupe britannique
appelé Heaven's Basement, dont il est parti à la fin 2015. Il a alors fondé en 2016, son groupe composé donc de
lui-même,Aaron Buchanan, de sa (très jolie) sœur Laurie Buchanan (guitare, chœur, depuis 2016), de Tom McCarthy (guitare, chœur, depuis 2016), de Mart Trail (basse, 2017) et de Paul White (batterie, depuis 2017).
Un premier opus "The Man With Stars On His Knees" est paru en 2017 ; il vient
d'être réédité en février 2019.
D'emblée le chanteur m'étonne par son charisme et son énergie.
D'une allure féline qui me rappelle celle de Freddy Mercury, il ne cesse
d'haranguer son public comme pour le secouer de la torpeur de la sieste (ce qui
est quelque peu mon cas, je le confesse !). Fait notable, pendant un titre il
vient sur le bord des barrières, fait signe à l'auditoire de se grouper le plus
possible, vient par-dessus et … fait le poirier (très réussi, d'ailleurs) !
Mais il serait injuste de définir Aaron comme un simple acrobate ; sa voix est
bien en place et contribue largement à l'intérêt que je prête au groupe !
Laurie et Tom alternent les soli plutôt bien ficelés.
Conformément à la présentation qui en est faite sur le
programme, on ressent de multiples influences, sans pour autant se vautrer dans
le plagiat. C'est puissant, c'est mélodique et efficace. Par l'effet des
chœurs, leur musique parfois peut rappeler notamment Queen.
Franchement, j'ai bien aimé et regretté de ne pas être
arrivé dès le début ! Voilà ainsi la première belle découverte scénique de la
journée !
PROGRAMME (à
determiner)
14h40-15H30 : TOKYO BLADE. Si plusieurs raisons motivent mon retour tous les ans
à ce festival, il y en a bien une qui constitue un puissant moteur ; sa
programmation me permet souvent de voir enfin des groupes que je n'avais pas
vus ou revus depuis quelques décennies. Tokyo Blade, groupe anglais actif
depuis 1982, est de ceux-là. J'ai
en effet eu le plaisir d'assister à deux concerts ; le 30 août 1984 au Bourget
(lors du mémorable et prestigieux Breaking Sound Festival) puis le 27
janvier 1986 à la Mutualité (invités par Blue Oyster Cult).
Tokyo Blade est considéré comme faisant partie de la
remarquable NWOBHM (New Wave Of British
Heavy Metal), mais j'ai pourtant bien failli ne jamais revoir ce groupe puisqu'il
a connu de nombreux changements de formation et s'est même dissous à deux
reprises ! Pour l'anecdote, au moment de la sortie de "Night of the Blade", le chanteur
Alan Marsh avait été remplacé par Vic Wright. Paru en 1984 avec Wright au chant,
il sera cependant réédité, avec la voix originale de Marsh en 1998, sous le
titre "Night of the Blade... The
Night Before" !!
Bref, Tokyo Blade est toujours là, de surcroît avec la
plupart des membres originaux. Honorable biographie puisque si le groupe a été formé à Salisbury à la fin des années
1970 sous différents noms, sa composition comprenait déjà Andy Boulton (guitare, depuis 1982), Alan Marsh (chant, 1982-1984 ; 1990-1991 ;
1995-1996 ; et depuis 2016), et Steve Pierce
(batterie, 1982-1986 ; 1987; et depuis 2010), qui sont toujours présents
aujourd'hui. Les deux autres peuvent revendiquer aussi leur part de légitimité
puisqu'on retrouve ainsi, John Wiggins
(guitare rythmique, 1983-1986 ; et depuis 2010) et Andy Wrighton (basse 1984-1986 ; et depuis 2010).
Leur concert s'inscrit dans la promotion de "Unbroken" paru à la fin de l'été
2018.
Leur concert a mal commencé puisque une guitare n'était
pas au point, et le quintet a ainsi été contraint de jouer un moment en quartet.
La panne surmontée, la musique de TB est redevenue cohérente et aura sans doute
ravi les nostalgiques des années 80 (dont
je suis, d'une certaine façon), car les sonorités rappellent
immanquablement cette époque. On est là dans le bon hard traditionnel, tel que
nous le prodiguait Tygers of Pan-Tang, Heavy Petting ou encore Pretty Maids.
Avec un chant légèrement agressif mais mélodique, des guitares aux soli
incisifs, une base rythmique intraitable… Alors certes, à l'instar de tous ces
groupes, ils n'ont jamais percé vers la gloire comme notamment Iron Maiden, ni
même comme Saxon, mais ce n'est pas faute de fougue et d'énergie. De cette
énergie qui leur permet encore de tenir la scène sans avoir à en rougir ! Ils
n'ont sans doute pas eu les mêmes opportunités ; car si je considère qu'Iron
Maiden est artistiquement un cran au-dessus, en revanche TB est tout à fait
comparable à Saxon qui lui, s'en est sorti avec davantage de notoriété. Allez
comprendre …
Réentendre des titres du premier opus comme "If Heaven is Hell" ou "Sunrise in Tokyo" ou encore "Mean Streak", bah c'est juste
réjouissant ! Quatre titres du premier opus et cinq du deuxième mais aucun des
suivants, pas même du dernier paru l'an dernier. Surprenant mépris, à croire
que Tokyo Blade venait juste à un bal des anciens combattants … Allez on ne
leur en veut pas, il nous a fait passer un bon moment !
PROGRAMME
Sunrise in Tokyo (Tokyo Blade, 1983)
Someone to Love (Night of the Blade, 1984)
Midnight Rendezvous (Tokyo Blade, 1983)
Lightning Strikes (Straight
Through the Heart) (Night of the Blade,
1984)
Mean Streak (Tokyo Blade, 1983)
Love Struck (Night of the Blade, 1984)
Night of the Blade (Night of the Blade, 1984)
If Heaven Is Hell (Tokyo Blade, 1983).
RAPPEL :
Fever (Night of the Blade, 1984).
15H50 -16H50: ELECTRIC BOYS. Des groupes de hard des années 80, je pensais au moins
connaitre tous les noms, à défaut de connaitre leur musique… eh ben non. Le
Raismesfest me permet de découvrir ce groupe suédois, fondé en 1988
qui jouissait semble-t-il d'une certaine notoriété … qui m'avait échappé manifestement
! A ma décharge, frappé sans doute en partie par la vague grunge, le groupe
s'était séparé dès 1994, mais il s'est reformé en 2009.
A l'origine il s'agissait d'un duo (?...) formé de Conny
"Bloom" Blomqvist (chant,
guitare, sitar, 1988-1994, depuis 2009), et Andy Christell (basse, chœur, 1988-1994, depuis 2009). Ils parvinrent
ainsi à produire un premier "tube" avec le titre "All Lips and Hips" en 1988. Fort de
ce prometteur début, Franco Santunione
(guitare, chœur, 1988-1993, depuis 2009) est recruté avec Niklas Sigevall (batterie 1988-1993, depuis 2009).
Ils promeuvent "The Ghost Ward Diaries" paru en novembre 2018.
Comme souvent avec les musiciens scandinaves, on passe
en leur compagnie un agréable moment. Ils possèdent un art maitrisé de la mélodie
allié à l'énergie. ELECTRIC BOYS provoque un bien bel engouement du public,
ravi de se dandiner sous le ch'ti soleil !
En ce qui me concerne j'ai passé un bon moment sans
toutefois tomber à la renverse. Leur musique est certes interprétée avec fougue
et bonne humeur, elle s'écoute bien une bière la main et la clope dans l'autre
quoi. Leur inspiration évidente issue d'Aerosmith aurait pu me séduire si elle
ne m'avait pas paru aussi flagrante pour plusieurs titres. Je sais bien que
tous les artistes ont leurs influences mais là, certains accords m'ont paru
limite plagiat. Mais bon je suis sans doute sévère ; l'essentiel est la
satisfaction d'une bonne partie du public, dans lequel je m'insère volontiers,
qui les ovationne légitimement !
PROGRAMME (à determiner)
The Night Flight Orchestra devait
être le suivant de la programmation. Mais, et c'est tout de même un paradoxe
pour un groupe ainsi intitulé, le vol de la Lufthansa a eu du retard et a bien
failli leur faire manquer notre rendez-vous ! L'ordre de passage a donc été
décalé ; le groupe était prévu à 17h10 mais jouera en fin de soirée. Brian
Downey a juste du anticiper son concert d'une demi-heure.
18h00-19H00 : BRIAN DWONEY's Alive&Dangerous. Pour rappel, Brian Michael Downey (né le 27 janvier 1951), batteur irlandais, est le cofondateur
de Thin Lizzy avec le très regretté Phil Lynott ; à ce titre il a participé à
la Légende en coécrivant plusieurs titres et contribuant très largement aux
rythmes si particulier. Depuis 2017,
Brian Downey a formé ce nouveau groupe
qui se compose de Brian Grace (guitare/choeur),
de Phil Edgar (guitare/choeur). Pour
tenir la basse et chanter, il a trouvé Matt Wilson, très ressemblant à l'irremplaçable Phil Lynott avec une
coupe de cheveux en boule, de grosses lunettes de soleil et une allure
similaire.
Sur les quatre dernières décennies, j'ai eu la chance
de voir beaucoup de groupes sur scène, néanmoins j'ai de quoi nourrir quelques amertumes
à la suite de mauvais choix à l'époque … Parmi ceux-ci, mon absence du concert
de THIN LIZZY au Pavillon Baltard restera à jamais gravé sur le marbre de mes
regrets. J'aurais pu, j'aurai du y aller imbécile que je fus. C'était l'ultime
occasion de voir Phil Lynott entouré de sa fine équipe. Par la suite, je n'ai
jamais eu envie d'aller voir un groupe s'arroger le droit de conserver titre et
enseigne, sans son icone, même si au début Brian en faisait partie. En tout
état de cause il en est parti, j'avais donc raison. C'était un peu comme
imaginer Motörhead sans Lemmy Kilmister ou UFO sans Phil Mogg. Question de
principe.
Bref, maintenant que Brian a choisi d'assumer personnellement
un hommage à ce passé révolu, à l'instar de Nick Mason (qui rend un bien bel hommage à la "période Syd Barrett" de
Pink Floyd,voir mon récit du Loreley
cette année !), je consens à prêter une oreille attentive à cette
prestation.
Très vite, grâce à une très bonne sonorisation, je
suis pris dans le tourbillon fantastique de la musique crée par le duo dont un
représentant est devant moi au fond de la scène. Je peine à oublier mon
ancienne amertume et pourtant je ferme les yeux et me laisse aller à partir en
vrilles ! Je retrouve mes sensations de bonheur à l'écoute de ces titres qui
font partie pour moi du Panthéon des créations musicales : une alchimie de
sonorités délicieusement acidulées. Je parle souvent de ma quête de mélodie
associée à la puissance ; Thin Lizzy en est pour moi la quintessence ! Avec
UFO, ce groupe a représenté la fine-fleur du hardrock britannique dans ce qu'il
y a de plus beau !
Matt Wilson n'a pas le timbre si particulier de Phil
mais il respecte la tonalité et la ligne mélodique. Les deux guitaristes sont
très bons aussi, même s'il faut bien se garder de les comparer à leurs aînés
dont il émanait une sensation si particulière. Voilà, à défaut d'avoir vécu un
vrai concert de Thin Lizzy à la Grande Epoque, je suis ravi d'être là à
m'éclater dans la fosse avec d'autres métallos au moins aussi nostalgiques que
moi ! Je ne suis pas sûr que les plus jeunes puissent percevoir une once de mon
émotion et de mes états d'âmes mais il me semble que le groupe est parvenu à
convaincre son auditoire ; sans doute la plus vigoureuse ovation du festival
leur est accordée à très juste titre !
Enorme séquence émotion ; respect, Brian !
PROGRAMME
Jailbreak(Jailbreak, 1976)
Emerald(Jailbreak, 1976)
Rosalie
(reprise de Bob Seger)(Fighting, 1975)
Dancing
in the Moonlight (It's Caught Me in Its Spotlight)(Bad Reputation, 1977)
Massacre(Johnny the Fox, 1976)
Cowboy
Song(Jailbreak, 1976)
The
Boys Are Back in Town(Jailbreak, 1976)
Warriors(Jailbreak, 1976)
Don't
Believe a Word(Johnny the Fox, 1976)
Are
You Ready()
Suicide(Fighting, 1975)
Bad
Reputation(Bad Reputation, 1977)
Whiskey
in the Jar (trad.)
Phil Campbell devait être en tête d'affiche ce soir. Compte
tenu du retard confirmé de NFO, il a consenti à anticiper son passage tout en
conservant sa durée de sa prestation.
19h20-20h40 : PHIL CAMPBELL & The Bastard Sons. C'est dur, mais quoi qu'il en soit, nous sommes
condamnés à nous passer de Motörhead qui a logiquement cessé d'exister avec le
décès de Monsieur Lemmy Kilmister (24 décembre
1945-28 décembre 2015U). Le batteur Mickey Dee (né le
31 octobre 1963) a ensuite saisi une belle opportunité de rejoindre
Scorpions. On se demandait bien ce qu'allait devenir Phil…
Le gallois Philip Anthony Campbell (né le 7 mai 1961),
ex-guitariste de Motörhead de 1984 à 2015, a choisi de créer un groupe avec ses
enfants, en 2016. On trouve ainsi Todd
Campbell (guitare/harmonica), Dane Campbell (batterie), Tyla Campbell (basse), Neil Starr (chant
gallois),
Phil Campbell & the Bastard Sons promeuvent "The Age of Absurdity", paru le 26
janvier 2018. Mais tout le monde attend bien sûr des reprises du groupe
mythique qui l'a fait connaitre.
Honnêtement j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce
concert. J'ignore pourquoi, mais davantage que pour le fantôme de Phil Lynott
juste avant, je sentais planer celui de Lemmy. Mon regard restait planté sur le
malheureux titulaire de la basse qui évidemment me paraissait transparent par
rapport à … mais c'est con, j'en conviens. Tant et si mal que les premiers
titres m'ont paru insipides et même décalés s'agissant des reprises de
Motörhead.
L'attitude très british, très austère de Phil
Campbell, genre "je suis fier d'être
là avec mes enfants, mais je ne vous le dirais pas", n'est sans doute
pas étrangère à mon absence d'émotion particulière.
Et puis au fil du concert, je suis parvenu à trouver
une porte dans laquelle je me suis engouffré avec envie. Il me semble que la
reprise de "R.A.M.O.N.E.S."
de Motörhead a été le déclencheur. Celle de "Silver Machine", de Hawkwind a achevé de me convaincre de me
joindre à l'ambiance. Avec "Ace of
Spades" j'ai sérieusement hoché de la tête, puis lorsqu'est venu
"Bomber" puis "Killed by Death" en rappel, je me
suis laissé aller à un pogo destructeur dans la fosse avec mon fils… Destroïïïï
!!! Hein ? J'ai quel âge ? J'sais pu. Foutez-moi la paix, j'me défoule
épicétou. Nan mais… Ca fait du bien de se laisser aller parfois !
Bon je ne suis pas particulièrement fier de cet
épisode d'égarement, et en outre ce concert à lui seul aura contribué à mes
crampes du lendemain. Mais honnêtement je ne pouvais pas le passer sous
silence, d'autant moins qu'il existe des images de cette débauche d'énergie !
PROGRAMME (sous
reserve, à confirmer)
Step
Into The Fire (The Age of Absurdity) ssres
Freak
Show (The Age of Absurdity) ssr
Rock
Out (reprise de Motörhead, Motörizer
2008) ssres
These
Old Boots (titre du prochain opus de Phil)
ssres
High
Rule (The Age of Absurdity) ssres
Born
to Raise Hell (reprise de Motörhead) ssres
Dark
Days (The Age of Absurdity) ssres
Get
On Your Knees (The Age of Absurdity) ssres
Rockaway
Beach (reprise de Ramones) ssres
R.A.M.O.N.E.S.
(reprise de Motörhead, 1916 1991)þ
Straight
Up (titre du prochain opus de Phil) ssres
Silver
Machine (reprise de Hawkwind)þ
Ace
of Spades (reprise de Motörhead, 1980)þ
Ringleader
(The Age of Absurdity). ssres
RAPPEL :
Big
Mouth ssres
Bomber (reprise de Motörhead, 1979)þ
Lost
Woman Blues (reprise de Motörhead)
Killed
by Death (reprise de Motörhead, 1984)þ.
21h30-22H30 :
LEPROUS. De toute l'affiche du
festival, je ne cache pas que c'est mon groupe favori, celui que j'ai le plus d'impatience
à revoir. Ce sera la sixième fois ce soir. En même temps, à l'aune de certaines
critiques (heureusement minoritaires)
formulées l'an dernier sur la colossale prestation de Sons of Appollo, j'avais
de quoi nourrir une certaine inquiétude quant à l'accueil du public, dont je
doutais de la capacité à comprendre toute la complexité de la musique de ces
valeureux vikings.
Ce groupe norvégien (de Notodden) a été fondé en 2001 par Einar Solberg (chant, claviers, depuis 2001) et Tor Oddmund Suhrke (guitares, chœur, depuis 2001). Après
quelques changements, ils ont finalement été rejoints par Baard Kolstad (batterie, depuis 2014), Simen Børven (basse, chœur, claviers occasionnel,
depuis 2015) et Robin Ognedal (guitares, chœur, depuis 2017).
Lorsque j'étais allé voir THERION le 03/11/2010 à
l'Elysée Montmartre, je n'imaginais pas être aussi séduit par leur invité,
LEPROUS (tournée Tall Poppy Syndrome).
Les concerts suivant me permirent de suivre leur évolution ; le 20/10/2012 au Divan du Monde (tournée Bilateral), le 11/07/2015 au
Poble Espagnol/BeProg My Friend (tournée
The Congregation), le 05/10/2015 au Divan du Monde (tournée The Congregation), et le 01/07/2017 au Poble
Espagnol/BeProg My Friend (tournée Malina).
Leur metal progressif draine des influences multiples et réjouit les tympans
par des mélodies irrésistibles et une puissance colossale.
Leprous continue de promouvoir son sixième opus, "Malina" (2017) avec quatre titres
mais ce soir nous aurons droit à deux titres "Below" et "Golden Prayers" du prochain opus qui sort en octobre prochain !
Les vikings sont des gens obstinés, ça on le savait
déjà. Mais leur programme de ce soir confère à la provocation devant un public
a priori enclin à attendre les sons du metal le plus puissant. Au contraire,
avec une audace insolente, Leprous nous sort son programme le plus complexe, le
plus perché, en un mot le plus progressif, tricoté autour de cinq opus. En
outre, fidèle à son habitude, le groupe est resté dans l'ombre, laissant un
éclairage particulièrement tamisé voire obscur (et tant pis pour les
photographes !). Entouré de progueux je me serais senti plus à l'aise et moins
inquiet. De surcroit, la sonorisation des premiers titres a minoré les voix ;
nous n'entendions pratiquement pas le chanteur ni les chœurs, ce qui est
particulièrement préjudiciable à cette musique tout en subtilité.
Bref, ça sentait la catastrophe à plein nez …
Mais le son s'est ensuite un peu amélioré. Sans
toutefois atteindre l'excellence requise pour une musique aussi sophistiquée.
Toutefois, je me suis aperçu qu'autour de moi, dans les premiers rangs, s'était
amassé un public bienveillant, curieux et attentif. A mon grand étonnement, beaucoup
de tshirt de Leprous montraient même des connaisseurs ! Si bien que le concert
s'est bien passé, avec un splendide final sur "Mirage" et surtout "From
the Flame" qui a emporté l'ovation méritée !
Hormis la sono déplorable, leur concert fut exécuté
avec leur maitrise habituelle ; des ruptures d'atmosphères, des lignes
mélodiques succédant à de brèves séquences d'une violence ultime… Toute la
splendeur du metal progressif était dignement représentée ! Chaque musicien
s'est livré avec une belle débauche d'énergie, cherchant malgré tout à
convaincre l'auditoire majoritairement perplexe. Beaucoup en effet n'ont pas perçu
les subtilités ; en cette fin de soirée le parterre s'était fortement
clairsemé. Mais l'honneur des progueux est sauf, LEPROUS s'est sorti avec la
reconnaissance d'une bonne part du public resté attentif !
J'aurais préféré que Leprous tente de séduire ce
public-là avec leurs titres les plus accessibles, mais manifestement ces
norvégiens n'inscrivent pas leur démarche dans l'ostentation. Seuls les adeptes
sont invités au bal. Cette attitude assez clivante n'a pas manqué de nourrir
les débats post festival, j'imagine que chacun sera resté dans sa chapelle ; pour
les uns c'était les oreilles et l'esprit ouvert, pour les autres ce fut le
gosier, au bar.
PROGRAMME
Illuminate (Malina, 2017)
Third Law (The Congregation, 2015)
MB. Indifferentia (Bilateral, 2011)
The Cloak (Coal, 2013)
Below (Pitfalls, 2019)
The Price (The Congregation, 2015)
Golden Prayers (monoplage paru en 2018)
Stuck (Malina, 2017)
Mirage (Malina, 2017)
From the Flame (Malina, 2017).
Tout va bien NFO a fini par
arriver ; sa scène est installée … ouf !
23h-00h10: THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA. N'ayant jamais entendu parler de ces suédois, c'est à
l'annonce de l'affiche que j'ai débuté mes écoutes et recherches. Très vite
j'ai réalisé que ce hardrock à la fois mélodique et énergique allait
m'emporter. Depuis, leur musique revient plus souvent qu'à son tour sur mon
lecteur et j'ai hâte de vérifier cela sur scène.
Fondé en 2007
à Helsingborg par Björn "Speed" Strid
(chant) et David Andersson (guitare)
alors qu'ils étaient en tournée aux Etats-Unis avec leur groupe Soilwork.
Ils ont été rejoints dans la foulée par le bassiste Sharlee d'Angelo (basse, toujours au sein d'Arch Enemy, et de Spiritual
Beggars, et ex-King Diamond),
Richard Larsson (claviers, de Von
Benzo), et Jonas Källsbäck (batterie,
de Mean
Streak). En 2014, l'équipe est complétée avec Sebastian Forslund (guitare, congas, percussion, de
Kadwatha).
Anna-Mia Bonde (chœur, depuis 2017)
et Anna Brygård (chœur, depuis 2017)
semblent se plaire avec ces fêlés et c'est tant mieux !
En 2018, Ils ont réalisé leur quatrième album studio. "Sometimes the World Ain't Enough".
Ce sont donc bien huit musiciens qui envahissent la
scène. Très vite, grâce à une sonorisation excellente, l'enthousiasme monte
dans le public. La musique excellemment interprétée confirme mon à priori ;
mélodie, énergie et folie douce vont faire chavirer les derniers noctambules ! Purement réjouissant ! Mes oreilles de progueux
croient même déceler quelques références à Electric Light Orchestra (E.L.O.) ;
j'y retrouve certaines tonalités à la fois enjouées et finement ciselées.
Les deux choristes ne sont pas étrangères à l'ambiance
surréaliste et délicieusement délirante ; vêtues en hôtesses de l'air, elles ne
se limitent pas à chanter, elles miment des attitudes faussement maniérées et
mécaniques inhérentes à leur déguisement.
A la différence de HEAT qui mise davantage sur son
chanteur et les harmonies des compositions, la maitrise instrumentale de chacun
me semble davantage évidente, les soli du guitariste m'ont paru toujours
incisifs et enivrants. De même, j'ai remarqué en fond de scène Sebastian Forslund
qui alternait la guitare et les percussions avec un enthousiasme remarquable.
Le chanteur, très charismatique, doté d'une excellente
voix qui me rappelle parfois Graham Bonnet, n'a aucun mal à inviter une partie
des metallo dans la fosse à faire la chenille ; c'est la teuf, sans peur et
sans complexe ! Décidément comme je le disais ici précédemment, ces scandinaves
maitrisent le son. ABBA a fait des enfants heureux !
Heureusement que ce concert a pu se dérouler ; un
retard de vol aurait pu nous priver stupidement d'une excellente découverte musicale.
Je me rue à l'échoppe in extremis (les sacs étaient bouclés !) pour me procurer
le t-shirt de la tournée, dont la date d'aujourd'hui figure en dernier au dos.
PROGRAMME (sous
reserve, à confirmer)
Sometimes
the World Ain't Enough (Sometimes the
World Ain't Enough, 2018)
Midnight
Flyer (Amber Galactic, 2017)
Satellite
(2020)
Living
for the Nighttime (Skyline Whispers)
Gemini
(Amber Galactic, 2017)
Something
Mysterious (Amber Galactic)
Paralyzed
(Sometimes the World Ain't Enough, 2018)
Can't
Be That Bad (Sometimes the World Ain't
Enough, 2018)
1998
(Internal Affairs, 2012)
This
Time (Sometimes the World Ain't Enough,
2018)
West
Ruth Ave (Internal Affairs, 2012).
Un fois de plus, ce festival nous a apporté du bonheur
à la pelle. Cette édition a su équilibrer sa programmation entre les groupes
confirmés et les groupes plus récents, fondés depuis les années 2000. Elle a su
apporter au public ce qu'il attendait tout en l'invitant à la découverte, ce
qui est à mon sens l'objectif d'un festival. J'en redemande, vivement la
prochaine édition !