Certains "défenseurs du Temple" entretiennent
une polémique, prétendant dénoncer RIVAL SONS, et d'autres tels que DEWOLFF,
qui n'auraient rien inventé, et qui ne feraient "que" du recyclage,
blâablabla… Ce faisant, ils omettent que d'une part tous les artistes au
travers de l'Histoire ont fondé leurs créations sur leur propre expérience
culturelle et donc avec une inspiration plus ou moins influencée par celle-ci.
Ils omettent aussi que le peuple a certes besoin d'honorer les légendes mais a
aussi besoin d'entendre les troubadours et autres trouvères bien vivants, eux. Je
laisse tous ces pisse-vinaigre à leur nostalgie poussiéreuse. Fort d'une
expérience acquise durant plus de quarante années ponctuées de concerts, je
suis ravi de voir le flambeau du Rock être aussi vigoureusement repris. Car il
le vaut bien. Et nos oreilles aussi. Ainsi soit-il.
RIVAL SONS m'a séduit lors du Download festival le 12
juin 2016, alors qu'une pluie incessante aurait pu/dû nous faire fuir. Leur
concert dantesque à l'Elysée Montmartre le 6 février 2017 ne pouvait que me
confirmer leur talent. Leur musique, leur attitude tout concourt à succomber à
leurs incantations émise dans une transe électrique irrésistible.
Malgré un calendrier musical déjà chargé en cet
automne, nous sommes donc impatients de retrouver ces sensations.
Nous nous plaçons dans les premiers rangs de la fosse,
excentrés sur la droite (face aux pupitres guitare et clavier). En dépit de la
proximité de personnages un peu trop éméchés dans notre entourage (…), nous
jouirons d'un bon point de vue et d'écoute durant toute la soirée.
MNNQNS (prononcez
“mannequins”, avec l’accent gallois si possible, nous dit-on. Ce sigle antivoyelle
me rappelle celui du groupe belge BRNS qu'il faut prononcer "brains")
[20h00-20h30]. Ce quatuor désigné pour débuter la soirée, m'est totalement
inconnu. A priori, c'est déjà mieux que la première partie proposée en
février 2017 (voir mon récit). N'ayant
pas consulté l'affiche officielle, j'en ai même ignoré le nom jusqu'au
lendemain (ils se sont peut-être
présentés mais je n'ai pas compris grand-chose à ce qu'a bien voulu exprimer
notre normand de passage) ! Renseignement pris, Adrian, rouennais, a
commencé MNNQNS tout seul, en 2013 lors d’un échange universitaire à Cardiff,
au Pays de Galles. Douze membres en trois ans se sont succédés dans le groupe. Adrian
(chant, guitare) est aujourd'hui entouré de Grégoire (batterie), de Félix (basse)
et de Marc (guitare). En dépit de mes recherches, on n'en saura pas plus sur
leur identité.
Ils ont livré un mini-album en 2016 intitulé "Capital", puis un autre le 13 avril
2018, intitulé "Advertisement".
Un premier album "Body Negative"
est paru le 30 août 2019. Leurs prestations aux festivals Printemps de Bourges,
Terra Incognita, puis Rock en Seine en 2019, viennent apparemment de marquer
certains esprits. Début octobre la Maroquinerie les accueillait en tête
d'affiche. D'une influence délibérément britannique, les textes sont en anglais.
Leur démarche de révoltés transparaît dans leur musique et sur scène.
Un éclairage vif et blafard est à l'image d'une scène
dépouillée de tout décor, pour une musique qui l'est tout autant. La
sonorisation est délibérément puissante et sans concession, conforme au style
revendiqué par le groupe ; on n'est pas dans la subtilité.
Ce soir, ils ont délivré un bon rock solide, énervé,
efficace. Les musiciens sont impliqués, honnêtes et motivés, mais pour ma part,
en dépit de leur conviction ce n'est pas (ou plus ?) ce qui me touche
maintenant. MNNQNS aura eu le mérite de faire chauffer les muscles de mon cou
en parvenant à me faire marquer un rythme complice et bienveillant.
Le public leur accorde une ovation respectueuse et
méritée.
RIVAL
SONS [21h00-22h45] La formation
qui m'a tant séduite en 2016 et 2017 demeure identique. Fondé en 2009 par Jay Buchanan (chant), Scott Holiday (guitare, chœur) et Mike Miley (batterie), ce groupe californien
a accueilli Dave Beste (basse,
chœur) depuis 2013. Pour la scène, le très barbu Todd Ögren-Brooks semble être régulièrement recruté depuis 2014
pour tenir les claviers (mais aussi assurer les chœurs et quelques percussions).
Leur sixième album, "Feral Roots" est paru le 25 janvier 2019.
La scène est de plain-pied, est n'est encombrée
d'aucun décor ; les musiciens disposent de beaucoup d'espace. L'éclairage
s'avère très lumineux, alternant toutes les teintes, un vrai plaisir pour les yeux
mais aussi pour les objectifs des chasseurs d'images. Le fond de scène est
fixe, il reprend la couverture très colorée de "Feral Roots". La sonorisation est puissante mais audible.
Aucun pupitre ne s'impose sur les autres, et les protections auditives sont
juste une précaution.
Avec "End
of Forever" en introduction je perçois vite les mêmes sensations qu'en
2017 ; leur prestation a tendance à me faire oublier les dimensions de la
salle. Il me plait de m'imaginer dans un club en écoutant ce hardrock chaleureusement
bluesy et survolté. Musicalement, ils entretiennent une maîtrise remarquable
des sonorités distinctives de leur style de prédilection, telles que ces
guitares plaintives répondant à un chant écorché conforme au style. Les
mélodies sont appuyées par des chœurs auxquels participent tous les autres
musiciens.
Scott Holiday
dispose toujours d'un impressionnant râtelier, particulièrement fournis en
guitares adaptées à ses besoins, pour nous offrir ses soli d'une sensibilité
réjouissante. Mike Miley, à qui le
groupe a accordé quelques instants d'un solo efficace (mais dispensable à mon
humble avis), assure par ailleurs son rôle de métronome avec un juste équilibre
de brutalité assumée et de finesse. Dave Beste,
dont le son de la basse m'a souvent évoqué celui de Lemmy, est relativement
discret et pourtant plusieurs accords vigoureux m'ont impressionné. Todd Ögren-Brooks ne semble pas complexé par
son statut d'occupant de strapontin car sa participation est notable autant par
les accords de clavier que par ses interventions vocales ou par ses
interventions aux percussions.
Mais par la force des choses, le regard et l'attention
du public se porte particulièrement sur le très charismatique Jay Buchanan, dont la voix est émouvante,
captivante ; elle continue de me rappeler celle de Joe Cocker et celle de Rusty
Day (Cactus), voire celle de Robert Plant (Led Zeppelin, parfois). Le chanteur
vit ses chansons avec une émotion qui ne peut qu’accroître l'attention du
public à son égard. En observant ses grimaces qui lézardent parfois son visage,
il est permis de se demander combien d'années il pourra tenir à ce rythme
quotidien (ou quasi).
Bien que toujours aussi peu souriants, ils n'ont rien
perdu de leur classe. Scott Holiday, toujours aussi dandy avec un costume et
une moustache finement taillés ; Todd Ögren-Brooks avec sa très longue et dense
barbe. Jay Buchanan, qui était arrivé chaussé de chaussures vernies et couvert
d'un chapeau de paysan américain, se mettra très vite plus à son aise, tête et
pieds nus.
Dans ces conditions, l'auditorium plein comme un œuf,
le public s'est montré logiquement enthousiaste et répondant volontiers aux
sollicitations du chanteur. Comme d'habitude, le groupe peine à calmer les
ardeurs de l'auditoire notamment lorsque celui-ci impose une longue pause en
chantant une mélodie marquante.
Durant une heure quarante-cinq défilerons dix-huit
titres, dont six (des onze) titres de leur opus "Feral Roots", paru en 2019.
PROGRAMME
End of Forever (Feral Roots, 2019)
Wild Animal (Head Down, 2012)
Pressure and Time (Pressure & Time, 2011)
Secret (Great Western Valkyrie, 2014)
Burn Down Los Angeles (Pressure & Time, 2011)
Tied Up (Hollow Bones, 2016)
My Nature (Great Western Valkyrie, 2014)
Solo de batterie
Look Away (Feral Roots, 2019)
Too Bad (Feral Roots, 2019)
Where I've Been (Great Western Valkyrie, 2014)
Feral Roots (Feral Roots, 2019)
Open My Eyes (Great Western Valkyrie, 2014)
Electric Man (Great Western Valkyrie, 2014)
Shooting Stars (Feral Roots, 2019)
Do Your Worst (Feral Roots, 2019).
RAPPEL :
Sleepwalker (Rival Sons EP, 2011)
Face of Light (Pressure & Time, 2011)
Keep On Swinging (Head Down, 2012).
Une très bonne ambiance, et par conséquent une
excellente soirée.
C'est un quinqua qui se sent parfois largué qui vous
parle. Lorsque j'ai pris connaissance de l'annonce du concert de MYRATH, j'ai
immédiatement sauté sur les tickets, persuadé que ce groupe que j'admire avait
enfin réussi à se payer l'Elysée Montmartre. Leur notoriété grandissante, leur
talent et la tournée "Legacy" en tête d'affiche aurait pu
parfaitement le justifier. J'avais à peine remarqué qu'un autre groupe de
petits veinards avait été admis pour leur assurer une première partie de
soirée… J'ai sans doute été induit en erreur par l'affiche publiée (et qui
illustre mon récit) sur la page de Myrath. …
Quelle ne fut donc pas ma surprise, ma consternation
de constater en entrant dans la salle que le décor de Myrath était déjà
installé… La première remarque qui me soit venu à l'esprit fut d'imaginer que ces
insolents petits invités auraient donc osé renoncer à l'offre du sultanat ?... hein
??! Naaaan, ne me dites pas que c'est Myrath qui est invité par … par qui déjà
??? eh ben si, c'est comme ca, la tête d'affiche est BEAST in BLACK. J'apprends
ainsi, aux dépends de ma fierté de vieux metallo, qu'il existe un autre groupe
scandinave (encore des Vikings ?! décidément,
en ce moment je les vois partoutcette
année…) qui a déjà suffisamment de popularité pour assurer la tête
d'affiche… Boudiou, ca y'est, il semble bien que je sois largué ! A moi le
fauteuil, la cigarette roulée au coin du feu avec mon chat sur les genoux…
J'observe désespérément la foule autour de moi pour me
rassurer. Mais, je constate au regard des t-shirts et autres accoutrements, que
le public semble se partager en deux camps partisans, les pro-Myrath et les
pro-BiB. Myrath semble un OSNI (objet sonore non-identifié) pour une bonne part
de l'auditoire, quelle que soit la tranche d'âge …
Bon, je ne cherche pas trop à comprendre, je me plante
dans les premiers rangs avec la ferme (mais
très naïve) intention d'y rester pendant toute la soirée. Je me dis, sacré
nom d'au-delà, que ce ne sont pas ces gamins qui m'entourent qui vont
m'empêcher de savourer mon concert paisiblement. A cette étape de la soirée, inconscient
que je suis, je sous-estimais totalement l'orage qui grondait au loin…
Pour ma part j'ai commencé à suivre ces tunisiens
depuis le début des années 2010. J'ai ensuite eu le plaisir d'assister à deux concerts
sur la tournée "Tales of the Sands"
; le 28 février 2012 au Bataclan, et le 20 juillet 2015 aux
arènes d'Arles. Puis à trois concerts sur la tournée "Legacy" ; le 23 juin 2016 au Divan du Monde, le 10 septembre 2016
au Raismesfest, puis le 19 novembre 2016 au forum de Vauréal. C'est
ainsi que j'assiste à mon sixième concert de Myrath.
MYRATH [env.19h10-20h20]. Malek Ben Arbia (guitare) a fondé du groupe en 2001, mais c'est l'arrivée
de Zaher Zorgati au chant en 2007 qui
fut le point de départ vers une notoriété croissante et méritée. A l'instar de
Zaher, Elyes Bouchoucha, qui assure
les claviers et les chœurs depuis 2003, constitue également un apport important
pour entretenir les sonorités orientales. Anis Jouini à la basse depuis 2006 et Morgan Berthet à la batterie depuis 2011 assurent parfaitement leur
fonction de pilier rythmique. Même si Morgan fait partie de projets parallèles,
on peut parler de stabilisation de MYRATH depuis une douzaine d'années.
Cette prestation demeure fidèle à mes impressions
antérieures. Leur musique, leur démarche artistique, l'attitude des musiciens à
l'égard du public ; tout concourt à mon plus grand intérêt. Je continue d'être
fier de soutenir ces artistes tunisiens qui diffusent de leur pays une image
bien plus souriante que celle de l'actualité (...je m'autocensure pour ne pas paraître hors propos).
L'acoustique de cette salle qui vient d'être
reconstruite est excellente. Toutefois la sonorisation ce soir me parait
indigne. Le son excessif de la batterie a étouffé la captation des autres
pupitres, en particulier celui du chant et, dans une moindre mesure, de la guitare
et du clavier. C'est particulièrement blâmable s'agissant du chant dont les
sonorités orientales signent distinctivement l'identité musicale de Myrath !
Certes, ces sons émanaient aussi du clavier, que l'on percevait assez bien,
mais … outre les sons de violons du synthé, nous percevions aussi de trop
nombreuses bandes sons, pré-enregistrées pour palier à l'absence de darboukas ou
autres djembés … Ce n'est pas la première fois, leur souci de répondre à
l'attente du public les pousse à utiliser des artifices sonores qui paraissent à
mon humble avis dispensables.
Lors de leur concert au Divan du Monde (2016) une
violoniste était présente. Je me surprends à espérer (naïvement ?) voir un jour le groupe valorisé par une vraie section
de percussions et de violons ! Orphaned Land l'a déjà fait au moins une fois.
En tant que mélomane, je préférerais nettement qu'une telle section se
substitue aux autres accessoires !
Car en effet, même avec son statut d' "invité" (argh, je n'arrive pas à m'y faire !), Myrath a somptueusement décoré
la scène, de tapis et coussins orientaux, ainsi que d'un fond de scène
rappelant les architectures arabisantes. Ajoutons à ce cadre, qu'une ravissante
danseuse orientale est venue de temps en temps émoustiller le public émerveillé
(enfin surtout moi, hein ! …Ma p'tite Fée
beaucoup moins, hihi !). Lors d'un précédent concert il y avait trois danseuses, mais cette fois le groupe a souhaité modifier ses arbitrages ; afin
d'accentuer une ambiance rappelant les "mille et une nuits" un illusionniste
nous proposait des tours de magie ma foi bien réussis ! Une table volante, une
plume qui écrit seule, et Zaher qui s'élève au-dessus de la scène …
impressionnant. Pour d'autres musiciens, un tel spectacle aurait pu paraître décalé, mais dans ce cadre précis le public apprécie et c'est justifié.
Le charisme naturel de Zaher lui permet une réelle
complicité avec son public, en particulier la gent féminine qui se pâme
d'admiration à chacun de ses gestes à leur égard. Mais au-delà de cette
séduction dirigée, je sais que ce sont tous des "gentils" pour les
avoir observés pendant et après les concerts. Ils sont, jusqu'à présent, d'une
humilité, d'une accessibilité, d'une gentillesse remarquable. Les organisateurs
du Raismesfest en savent quelque chose aussi … Pourvu que l'âpreté du monde du
spectacle ne les atteigne pas.
Bref, en une heure et quart de dépaysement total,
dix-sept titres auront ainsi été interprétés, dont dix extraits de "Shehili" leur dernier opus paru en
2019.
PROGRAMME
:
Asl (Shehili, 2019)
Born to Survive (Shehili, 2019)
You've Lost Yourself (Shehili, 2019)
Dance (Shehili, 2019)
Darkness Arise (Shehili, 2019)
Wicked Dice (Shehili, 2019)
The Unburnt (Legacy, 2016)
Tales of the Sands (Tales of the Sands, 2011)
Mersal (Shehili, 2019)
Beyond the Stars (Tales of the Sands, 2011)
Lili Twil (reprise des Frères
Mégri) (Shehili, 2019)
Nobody's Lives (Legacy, 2016)
Monster in My Closet (Shehili, 2019)
Believer (Legacy, 2016)
Endure the Silence (Legacy, 2016)
No Holding Back (Shehili, 2019)
Shehili (Shehili, 2019).
Le concert de Myrath terminé, un transfert de public
s'opère dans les premiers rangs où je décide de me maintenir, même si je ne
connais pas le groupe qui suit… Question de curiosité.
BEAST in
BLACK [env. 20h50-22h15].
J'apprendrai une fois rentré chez moi qu'il s'agit d'un groupe de heavy metal
finlandais fondé en 2015 à Helsinki par Anton Kabanen, guitariste et compositeur.
Anton Kabanen
guitare, choeur (depuis 2015) demeure entouré de Yannis Papadopoulos (chant, depuis 2015), Kasperi Heikkinen (guitare rythmique, depuis 2015), et Máté Molnár (basse, depuis 2015). Atte Palokangas (batterie) a rejoint le
groupe en 2018.
Je vais vite comprendre la nature de ces vikings ; ils
viennent clairement en conquérants sauvages, sans pitié pour une bonne part de
l'auditoire conquis d'avance, en tous cas dans mon périmètre. Leur power metal
me parait semblable à celui de Sabaton et et Powerwolff. Le public répond avec
la même sauvagerie, me rappelant ainsi amèrement que je n'ai plus vingt ans. Je
pressens que je vais avoir du mal à tenir à cet emplacement… Piqué dans ma
fierté, je m'obstine (foi de Bélier, ces
p'tits cons n'auront pas ma place !) cependant à rester au risque de ne pas
apprécier pleinement le spectacle. Je dois reconnaitre que cette musique, à la
fois puissante et mélodique, n'est pas pour me déplaire. Les soli d'Anton sont
nombreux et le chant dispose d'un timbre juste et d'une tessiture étendue). Il
me semble manquer un peu de puissance mais ces quatre compères se charge bien
de le soutenir d'une autre façon. D'ailleurs, je décèle ici et là des références
à Judas Priest et à Manowar.
La sonorisation, bien que puissante et correcte, reste
audible. Les protections auditives à cette place sont toutefois conservées,
bien sûr. L'éclairage et à l'image de la musique ; vif, rythmé et coloré !
Je déplore cependant que Beast in Black utilise inutilement
le même artifice sonore que Sabaton ; des bandes-sons de claviers. C'est
d'autant plus dommage qu'elles me semblent tout à fait dispensables dans leur
cas, alors que Powerwolff assume totalement ses claviers sur scène.
Cependant leur démarche est sincère, à l'image de leur
musique volontaire et entrainante. Le public est surexcité, c'est la fête ! Je
m'étonne de la notoriété du groupe ; les bouches scandent les refrains avec
force et convictions, comme s'il s'agissait de titres anciens alors qu'ils ne
datent pas de plus de trois ans !
Mon obstination à conserver ma place d'auditeur téméraire
me coûtera énormément d'énergie. Toutefois, ma ruse résultant de quarante
années ponctuées de concerts parfois bien plus agités encore, m'a permis
d'éviter mon éviction plus d'une fois ! Héhéhé, ils n'auront eu ma place qu'au
rappel durant lequel j'ai rejoint ma P'tite fée, bien plus sage que moi (sur ce coup-là).
Au total ils auront joué, durant une heure vingt-cinq
(soit une dizaine de minutes de plus que Myrath), dix-sept titres dont huit
extraits de "From Hell With"
Love paru en 2019.
Par principe autant que par nécessité, je m'efforce
toujours de rédiger mes récits de concerts dans les jours qui suivent
l'événement afin d'omettre le moins de détails possible. (je rappelle qu'à la base, je rédige depuis toujours mes récits pour
soutenir ma mémoire et ce, bien avant l'ère d'internet !) Or, avant de
relater mes impressions sur cette bien belle édition du festival Prog en Beauce,
des devoirs familiaux en province m'ont écarté de mon ordinateur durant assez
de temps pour m'imposer un certain recul. Les projecteurs ont refroidi, la
poussière est retombée, la salle a été balayée et les avis (dithyrambiques) exprimés
; au final cette attente m'a paru opportune. Car ce festival a fait l'objet de
tellement de commentaires enthousiastes, que relater objectivement mes
impressions sur les artistes en devenait délicat. En effet, cet événement
associatif est particulièrement entouré de bienveillances, d'amitiés, de
solidarités, de volontariats, de complicités, ce qui lui donne un côté humain
et affectif appréciable.
Une mise en perspective s'est donc imposée; il ne
s'agit pas de comparer ni de dénigrer mais de transcrire mes émotions
personnelles, sans omettre de préserver les proportions. Par bonheur, mon
statut de simple auditeur a cet avantage sur les chroniqueurs de me permettre
une expression dénuée de toute portée, néfaste ou bénéfique. Car cette septième
édition du festival Prog en Beauce est aussi mon dernier festival d'une année
qui aura été à nouveau riche en découvertes musicales et en émotions (année qui est d'ailleurs loin d'être finie !).
Pour me paraître attrayante, une affiche de festival
doit me proposer, sur une seule scène, une dose variable de découvertes et une
dose d'artistes plus ou moins confirmés. A ce titre, PeB VII répond à ces deux
critères. La scène unique permet bien aux artistes de s'exprimer dignement à
tour de rôles. Je ne pouvais pas ignorer l'existence de NINE SKIES qui avait fait l'objet de très nombreuses alertes, bombardées
(h)ardemment par leurs amis sur notre microcosme de progeux via facebook, mais
cependant je n'avais pas encore eu l'occasion d'écouter. ALBION et CLEPSYDRA
m'étaient complétement inconnus (eh oui,
je confesse volontiers ne pas parvenir au faîte de l'actualité de notre univers
prog et d'ailleurs je n'en ai pas vraiment envie ; je préfère les belles
surprises au gré des festivals ou des invités). Enfin, la tête d'affiche
est occupée par MYSTERY, qui m'avait
déjà séduit lors du Night of the Prog l'an dernier.
A l'instar de ces dernières années, c'est à Pierres,
un patelin d'Eure-et-Loir jouxtant
Maintenon, que tout ce beau monde est de nouveau réuni. Le maire maintient la mise à disposition de
sa salle des fêtes communale ; elle est aménagée pour l'occasion en auditorium.
Sans être exceptionnelle, son acoustique s'avérera correcte ; elle m'a paru en
tous cas suffisante pour apprécier les artistes, avec une sonorisation qui fut
dans l'ensemble plutôt bien équilibrée, puissante mais pas assourdissante.
D'ailleurs, le port de mes protections auditives fut davantage une précaution
qu'une nécessité.
La météo clémente permit à
notre microcosme de se retrouver dehors à chaque moment propice afin de
débattre et de partager nos émotions. La disponibilité des artistes et celle
des organisateurs accentua encore l'intérêt de ces pauses bienvenues.
Ajoutons à tout cela que la
bonne bière locale servie à la pression pour un coût raisonnable ne pouvait que
me satisfaire.
Le maire, entouré de
l'équipe organisatrice du festival prononce une courte allocution, suivie de
celle de l'Amiral. Le tout rendant un légitime hommage à tous les volontaires
qui ont permis de perpétuer cet événement musical beaucoup trop rare sur le sol
français. Dans un bel état d'esprit, un hommage est rendu aux autres festivals
de rock progressif établis en France ; Crescendo, Rock au Château, ProgSud.
Mais trêve de bavardages, place est ensuite laissée à la Musique !
NINE SKIES (env. 15h45-16h40). Ce groupe français, fut à l'origine un duo fondé à
Nice en 2012, par Eric Bouillette (guitares et piano) et Anne Claire Rallo
(claviers). Un premier mini-album intitulé "Dark Void" paru en 2013, leur permit de débuter une petite
notoriété dans les milieux spécialisés.
Je l'indiquais en préambule, à force de messages, de
notifications et d'alertes diverses Nine Skies avait fini par me paraitre disposer
d'une solide expérience scénique et musicale. En fait, le groupe actuel se
présente pour la toute première fois ensemble sur scène ! En perspective de
leur nouvel opus ("Sweet Grips"
est en prévente à leur échoppe) Nine Skies s'est étoffé au fil du temps autour d'Eric
Bouillette (guitares et piano) et d'Anne-Claire
Rallo (claviers), entourés désormais
d'Alexandre Lamia (guitares,
claviers), Alienor Favier (chant),
David Darnaud (guitares), Bernard Hery (basse) et de Fab Galia (batterie). (Bien d'autres musiciens sont invités sur l'album, mais c'est une autre
histoire).
Bref, après cette annonce d'Eric, je m'empresse
d'adapter mes paramètres d'appréciations. Il s'agissait donc d'allier ma
curiosité naturelle à une nécessaire bienveillance au regard de leur légitime
angoisse inhérente à cet événement. Au travers de ce prisme, j'ai ainsi pu
distinguer de belles valeurs telles que celles démontrées par Eric Bouillette
et Alexandre Lamia en particulier. Nonobstant ces talents individuels, sur
l'ensemble de la prestation je n'ai pas su trouver la porte qui m'aurait permis
d'accéder à davantage d'enthousiasme. Mais fort heureusement pour eux, un
public plutôt ravi se charge volontiers de me suppléer afin d'encourager ces
musiciens indéniablement prometteurs.
Le concert se clôt en acoustique en me caressant dans
le sens du poil, par une succession de titres légendaires de Camel, Yes,
Wilson…
PROGRAMME
Burn
my Brain, Return Home, Season of Greed, Catharsis, Sweetheart Grips, Soldiers
of Shame, Fields of Perdition et Way Back.
Compilation
acoustique : Never Let Go, Roundabout, Blood on the Rooftops, Hope Leaves,
Drive Home, Blackbird.
Je décide de les soutenir en leur achetant ce "Sweet Grips", chaudement conseillé
par des amis bienveillants. Il est vrai que son enregistrement fut agrémenté de
quelques invités de renom. L'écoute de ce double-CD dans mon salon sera pour
moi l'occasion de m'assurer de leur potentiel.
CLEPSYDRA (17h30-18h35). Ce quintet fut fondé en 1990 dans une
Suisse encore trop peu encline à entendre du rock progressif ; si peu que le
groupe mit sa carrière en suspend après "Alone" un cinquième opus paru en 2001. Mais une clepsydre
c'est mieux qu'une horloge suisse car celle-ci n'a pas besoin d'être remontée ;
une bienheureuse résurrection eut lieu en 2012.
Ainsi, CLEPSYDRA put notamment venir sur les planches d'une
scène française, à l'occasion de la 2ème édition du PeB, en 2014. Le
groupe revient donc ce jour pour une seconde apparition en Beauce, actuellement
composé de Luigi Biamino (guitare), Pietro Duca
(batterie), Philip Hubert
(synthétiseur), Aluiso Maggini
(chant) et Nicola de Vita (basse).
J'étais parvenu à ne pas écouter leur musique en
préalable, c'est donc avec des oreilles autant curieuses que bienveillantes que
je me positionne dans les premiers rangs. Je suis très vite séduit par cette
musique néo-prog dont les sonorités me rappellent immédiatement celles des premiers
Marillion (période Fish).
Mais c'est surtout la voix d'Aluiso qui me sidère
d'emblée ; son timbre évoque souvent celui de Michael Sadler (Saga), parfois
Fish et même (si j'ose dire)
certaines intonations de Freddy Mercury. (Soit
dit en passant je m'étonne que Philip,
le clavier, arbore fièrement un t-shirt du groupe Between the Buried and
Me dont un vociféraptor hors catégorie tient le prétendu rôle de chanteur...).
Dommage qu'il se cache un peu trop souvent derrière son pupitre ; c'est fâcheux
surtout pour les photographes, mais aussi pour le public. Cela ne me dérange
pas qu'il lise tout ou partie de ses paroles ; j'ai toujours été en admiration
incrédule face aux chanteurs qui mémorisent autant de textes. Il m'arrive
parfois de fâcheuses amnésies passagères, je serais donc bien mal placé pour
lui jeter la pierre. Cependant, il me semble qu'un p'tit prompteur discret
nuirait moins à son charisme. Bon cela étant dit, cette précaution ne l'empêche
pas de s'exprimer avec une tessiture qui l'amène dans de beaux aigus et avec
une éloquence touchante, notamment sur Moonshine
on Heights.
Fort heureusement, CLEPSYDRA ne s'enferme pas dans ses
références ; les musiciens maîtrisent à merveille les critères de sensibilité
et d'émotions propres au rock progressif, avec lesquels ces p'tits suisses parviennent
à surprendre et ensorceler leur auditoire. Si les parties de guitares et de
claviers me semblent cependant assez convenues, en revanche les parties
syncopées de batteries et de basse m'ont tout particulièrement intéressé.
Durant plus d'une heure, qui m'a semblé passer trop
vite, nous aurons écouté huit titres, dont quatre extraits de "The Gap", dernier album paru cette
année.
PROGRAMME
When the Bells started ringing (The Gap, 2019)
The Storyteller (The Gap, 2019)
The Father (Alone, 2001)
4107 (Hologram, 1991)
The Spell (The Gap, 2019)
Millenium (The Gap, 2019)
Moonshine on heights (More Grains Of Sand, 1994)
The Missing Sparks (Fears,
1997).
C'est avec une grande
satisfaction que je me procure leur dernier opus que je m'empresse de faire
dédicacer par Luigi Biamino et Aluiso Maggini. La concurrence est rude
actuellement dans leur créneau mais je leur souhaite de sortir de leur
confidentialité qui m'avait caché leur existence jusqu'à ce jour. A suivre…
ALBION (19h15-20h50). L'histoire de ce quintet polonais me
semble confuse. Il aurait été fondé en Pologne peu avant 1994, mais aurait
connu de longues périodes d'inactivité et des dissensions internes. Jerzy
Georgius Antczak (guitares) et Pawel
Konieczny (basse) en seraient
finalement les seuls survivants. La ténébreuse Anna Batko (chant) était présente sur les deux premiers opus, Survival
Games (1994) et Albion (1995). Finalement, aujourd'hui ces trois-là sont entourés
de, Grzegorz Bauer (batterie), et Radoslaw
Czapka (claviers). Ces deux derniers
n'étaient pas présents sur le dernier album "You'll be mine" paru en 2018.
S'agissant d'une nouvelle découverte pour moi, je
m'étais abstenu de préparer mes oreilles, même si j'avais été averti par de
bonnes âmes d'un potentiel intéressant. Le charme opère rapidement, leur style neoprog
est profondément sombre. A cet égard, l'atmosphère me semble se rapprocher
davantage des sonorités mélancoliques d'Anathema que des sonorités lumineuses
de Pendragon. Cette impression est sans doute accentuée par le mystère qui se
dégage d'Anna, la chanteuse d'un aspect franchement gothique, pieds nus, toute
vêtue de noir, son visage constamment masqué par une longue chevelure toute
aussi sombre.
Les soli magnifiquement inspirés et enivrants du talentueux
guitariste, Jerzy, accentuent la beauté des chansons. C'est sur "Hell" et "Motyl" que j'ai apprécié le plus sa sensibilité. Pawel, le
bassiste, semble particulièrement appliqué et investi ; il chante les chansons
sans être doté de micro. Quant au clavier et au batteur, ils assurent
correctement leur partition qui ne leur laisse guère d'espace d'expression
évidente. Une sonorisation limpide et réverbérante met opportunément en valeur la
voix d'Anna au timbre juste, mais elle me semble souffrir d'un manque de
charisme. Elle semble apeurée (ses textes étaient étalés à ses pieds) et
introvertie ce qui la rend troublante et touchante. Ce n'est qu'à la fin
qu'elle dévoilera son visage avec un sourire trahissant son soulagement.
® Marc Auger
Je profite de MA tribune pour réitérer une nouvelle
fois mon opinion au sujet de la langue chantée. "Motyl" est chantée en polonais et, sur le fond comme sur la
forme, j'ai adoré. Je ne comprends toujours pas pourquoi trop de groupes
français s'obstinent à chanter en anglais au prétexte spécieux que le rock fut,
est, et sera anglais. Rien que dans la sphère Prog, Lazuli est là pour nous
démontrer l'art et la manière de chanter dans sa langue natale des textes
intelligents. RanestRane, PFM le font aussi.
Pendant plus d'une heure et demie, ALBION nous aura délicieusement
bercé de sa musique sombre, mélancolique et envoutante, avec quinze titres,
dont trois extraits de de "You'll be mine" album paru en 2018 et deux inédits à paraitre dans un
prochain opus. Deux autres titres tirés de "Ego, Georgius" du premier des deux albums solo de Jerzy
terminent le concert.
PROGRAMME
Sarajevo (Albion, 1995)
Shadow (Albion, 1995)
Children's Rhyme (the indefinite state of matter, 2012)
Airborne (the indefinite state of matter, 2012)
Shout (Survival Games, 1994)
Doubt (You'll be mine, 2018)
Does anybody count (You'll be mine, 2018)
Turks Fruit (Broken Hopes, 2007)
Motyl (wabiac cienie, 2005)
Angel (Broken Hopes, 2007)
Love Meant All (album à paraitre)
Alternative Love (album à paraitre)
Hell (You'll be mine, 2018),
Don't need you de Jerzy Antczak(Ego, Georgius, 2014)
Waltz de Jerzy Antczak(Ego, Georgius, 2014).
Dur d'épeler mon prénom à une polonaise !
L'achat de "You'll be mine" leur dernier opus à l'échoppe
s'impose avec évidence, et je peine vraiment à m'abstenir de dépenser
davantage. Dédicaces et séances photos achèveront de me convaincre de tout
l'intérêt que je devrai leur porter à l'avenir ! Je leur souhaite d'oublier les
querelles qui ont failli leur coûter leur existence (des membres sont partis
pour créer un autre groupe dont le nom est leur anagramme, NOIBLA…). Ils
méritent mieux que leur confidentialité actuelle.
MYSTERY (21h35-23h55). Groupe canadien (je préfère dire
québécois !) fondé en 1986 par le multi-instrumentiste Michel St-Père (Guitares, chœur), désormais
entouré de François Fournier (Basse
Guitare, chœur, depuis 2008), Sylvain Moineau
(Guitares, chœur, depuis 2012), Jean Sébastien Goyette (Batterie, chœur, depuis 2013), Jean Pageau (Chant, flute traversière, claviers, depuis 2014), et
Antoine Michaud (claviers, depuis
2014).
Mon intérêt pour Mystery avait pourtant bien mal
débuté. Lorsque je les ai découverts à Loreley ce 14 juillet 2018, je ne les connaissais
pas du tout, et ils passaient juste après un groupe que je ne nommerai pas par
décence mais qui m'avait profondément ennuyé. Durant les premières minutes, je
me souviens avoir eu du mal à m'imprégner de leur musique certes néoprog mais
qui m'avait paru d'abord peu séduisante… Fort heureusement leur charisme et
leur talent ne tardaient pas à me séduire. Les rythmes et les mélodies m'ont
emporté jusqu'à les applaudir finalement à tout rompre. Leur opus "Lies and Butterflies" venait de paraître, je l'ai acquis sans hésiter ; depuis il passe plus souvent qu'à son
tour sur mon lecteur de salon ! C'est donc avec un réel plaisir que je les
retrouve ici pour une seconde fois !
Plus d'un an après, je retrouve les mêmes sensations, accentuées
par la proximité avec la scène. Je vérifie à leurs mines qu'ils sont
sincèrement heureux de partager leur musique ; leurs sourires et leurs propos
dans un français typiquement québécois me procurent tout simplement du bonheur,
qui est amplifié par une musique qui me semble paradoxalement à la fois joyeuse
et mélancolique.
L'énergie que déploie le chanteur multi-instrumentiste
Jean Pageau particulièrement charismatique pour mimer ses paroles n'est pas
sans rappeler un certain H. Il alterne avec grâce et sensibilité ses outils
d'expression ; micro, bien sûr mais aussi flûte traversière, et claviers (fixe
et portable). Sa voix juste, dotée d'un timbre poignant et d'une belle
tessiture, captive autant l'auditoire que les soli de Michel St-Père (et ce n'est pas rien de le dire !). Bien
sûr, ce dernier ne ménage pas sa guitare pour montrer qui est le patron ; ses
soli sont magnifiques par leurs sensibilités et leurs mélodies. Les autres
musiciens ne sont pas moins impliqués. Le clavier Antoine Michaud s'agite comme
un diable dans un bénitier et chante les paroles comme s'il était dans
l'auditoire. Le bassiste affiche sur son t-shirt sa référence pour Rush et il
peut car sa dextérité m'a souvent impressionné, quand il ne s'exprime pas sur
un petit synthétiseur ou au micro pour placer quelques bonnes paroles.
Bref tout ce beau monde semble complice et animé d'une
ferveur réjouissante. Par exemple Jean fait mine d'écraser une larme sur le
splendide solo final de Michel sur "Looking
for Something Else". MYSTERY exprime avec conviction leur conception
d'un néoprog planant qui invite son auditoire à s'évader pour un voyage auditif
dont on revient avec le sourire !
Durant deux heures vingt, nous aurons eu droit à
treize titres dont cinq magnifiques extraits de "Lies and Butterflies" leur dernier opus.
PROGRAMME
Delusion Rain (Delusion
Rain, 2015)
Something to Believe In (Lies and Butterflies, 2018)
The Scarlet Eye (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007)
The Willow Tree (Delusion Rain, 2015)
The Sailor and the Mermaid (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007)
Shadow of the Lake (Destiny?, 1998)
Looking for Something Else (Lies and Butterflies, 2018)
Dare to dream (Lies and Butterflies, 2018)
Where Dreams Come Alive (Lies and Butterflies, 2018)
Through Different Eyes - I) When Sorrow turns to Pain (One Among the
Living, 2010)
Through Different Eyes - II) Apocalyptic Visions of Paradise (One
Among the Living, 2010)
Through Different Eyes - III) So Far Away (One Among the Living,
2010)
Through Different Eyes - IV) The Point of No Return (One Among the
Living, 2010)
Through Different Eyes - V) The Silent Scream (One Among the Living,
2010)
Through Different Eyes - VI) Dancing with Butterflies (One Among the
Living, 2010)
A Song for You (Delusion Rain, 2015).
RAPPEL :
Chrysalis
(Lies and Butterflies, 2018)
The
Preacher's Fall (Beneath the Veil of Winter's Face, 2007).
Je leur fait dédicacer
"Lies and Butterflies" que j'avais ramené à cet effet, mais
j'ai tenu à les encourager en achetant "Delusion Rain" à
l'échoppe.
MYSTERY avec ma P'tite Fée et nos p'tits suisses favoris
Voilà cette septième
édition est finie ; j'imagine dans les esprits des organisateurs ce mélange de
soulagement et de mélancolie. Personnellement, j'aurais apprécié que des
musiciens s'entendent pour une réunion impromptue afin de jouer tous ensemble,
en laissant la part belle à l'improvisation, un peu à l'instar de ce que le
Crescendo arrive à faire, mais je suppose que cela impliquerait une envie de
part et d'autre… Ce sera pour une autre fois ? Mais tout s'est bien passé, le
public s'évapore dans la nuit et il faut déjà songer à tout remettre en place.
Je continuerais volontiers à débattre de nos impressions avec les musiciens et
les mélomanes encore présents mais la fatigue et la route en perspective me
poussent à quitter les lieux… Sans doute pour y revenir, car la huitième
édition a déjà une date attribuée ; avis aux mélomanes, ce sera le samedi 24
octobre 2020 !