Compte tenu des chutes de ventes de disques, les musiciens tentent désormais d'être mieux rémunérés par davantage de prestations en concerts ou en festivals. Cette tendance se ressent sur mon calendrier qui devient de plus en plus compliqué à gérer. A fortiori parce que mes goûts éclectiques redoublent le risque de conflits de dates. En l'occurrence, ce samedi était encombré de trois choix ; Steve "H" HOGARTH était au Café de la Danse, LEPROUS était au forum de Vauréal (95), et ce festival qui avait lieu à Pierre (28). Je peux comprendre que certains puissent choisir sans scrupule, mais pour ma part, les deux rejets sont empreints d'une certaine amertume… Même s'il est clair que mon choix final s'imposait, à la fois pour des raisons musicales (en particulier pour THE WINDMILL et GAZPACHO, trop rares dans nos contrées), militantes (mon soutien à l'Organisation du festival) et humaines (l'Amitié, cela s'entretient !).
Et puis de surcroit, nous le savions déjà en venant ;
cette édition sera l'avant-dernière, un écran nous le confirmera au cours de la
soirée. La violence de cette annonce est à peine tempérée par l'affiche très
excitante prévue pour le bouquet final d'une belle aventure débutée en 2013.
La Xième édition se
tiendra en deux jours, les 26 et 27
octobre 2024. Le samedi 26 il y aura WEEND'Ô, CHANDELIER, MONNAIE DE SINGE,
et MOSTLY AUTUMN. Le dimanche 27 il y aura JPL, ANUBIS, et LAZULI.
Cet évènement s'arrêtera comme d'autres avant lui. Ceux
auxquels j'ai eu la chance de participer tels que le BeProg my
Friend de Barcelone (2014-2018), le Rock au Château de Villersexel (2015-2018),
le NOTP-Loreley de St-Goarshausen (2006-2024). Le Prog at Sea d'Oslo est sans doute déjà mort après seulement deux
éditions. Mais aussi bien d'autres tels le Prog
Sud aux Pennes-Mirabeau (2000-2019), la Convention Prog Résiste de Verviers (2001-2011). Sans compter le Ready For Prog Festival de Toulouse (2018-2022?)
qui bat de l'aile à force de subir les coups du sort.
Certes, demeure le festival de rock progressif Crescendo de St-Palais sur Mer qui
perdure contre vents et marées depuis 1999. Le Midsummer Prog Festival de Valkenburg semble tenir la route depuis
2017, et il ajoute même un nouveau rendez-vous en prévoyant un MidWinter Prog Festival en février 2024
! Il y a aussi le We Låve Rock à
Oslo qui semble s'installer pour mai 2024…Citons aussi le 2Days Prog + 1 Festival à Veruno. A part ceux-là, il nous faudra peut-être
aller en Grande-Bretagne ou en Pologne…
Mais, carpe diem ; Cette IXème édition du festival Prog en Beauce, avec cinq groupes programmés, présente une
nouvelle fois une affiche internationale et attractive.
Internationale, car trois pays sont représentés ; la
France (CONTROVERSE, et ESTHESIS), l'Italie
(LA MASCHERA DI CERA), et la Norvège (THE WINDMILL, et GAZPACHO).
Attractive, au moins de mon point de vue, et pour deux
raisons. D'abord un bon équilibre entre les artistes que je me réjouis de
revoir, et ceux que je vais découvrir. Attractive aussi, parce que cette
affiche relativement fédératrice est de nature à rassembler de nombreux amis
parfois venus de loin.
Il convient à cet égard de rendre hommage aux quatre Mousquetaires
de la Beauce ; Thomas, Monique, Jean-Michel et Agnès. Sans leur abnégation,
leur engagement passionné, nous ne serions pas réunis ici. Ils demeurent
capables d'organiser un évènement pourtant compliqué en termes logistiques,
financiers et humains. De tels efforts mériteraient une meilleure affluence,
mais la France étant ce qu'elle est (…), la part de notre microcosme de
progueux qui s'est déplacée, parvient à peine à maintenir le navire à flot… Pourtant,
comme le prétend l'adage, les absents ont toujours tort, et cela se vérifiera
une nouvelle fois. L'actualité de notre Monde n'est guère réjouissante ; se soigner
par la musicothérapie s'impose plus que jamais. Certains ont cependant de
bonnes excuses, nous pensons avec compassion à notre ami Thierry qui lutte à
son tour contre un redoutable crabe.
Bref, mon option étant validée depuis longtemps, nous
arrivons avant midi dans les environs.
Pour la première fois, cette année nous avons décidé
d'éviter un retour nocturne fatiguant après la soirée. Avec nos amis Suisses,
nous avons réservé des chambres d'hôtes situées à une vingtaine de minutes du
site. Mais, avec ma P'tit Fée, nous ignorions qu'un infâme complot fut fomenté
à notre insu. En effet, ce gîte rural était également occupé par certaines de
nos "idoles scandinaves" du jour ; quatre (Jean-Robert, Morten, Erik et Arnfinn) des six membres de THE WINDMILL accompagné de leurs Dames
! Longtemps en état de sidération, j'ai peiné à réaliser notre chance, notre
privilège ! Les messieurs étant en répétitions, celles-ci avaient besoin d'un taxi pour les rejoindre. Bien évidemment nous avons proposé nos services. C'est
ainsi qu'avec ma P'tite Fée nous avons emmené "Madame" Arnfinn et "Madame"
Morten. Une fois arrivés, nous rencontrons les musiciens, ravis
de retrouver leur compagne grâce à notre soutien logistique ! Nous les
reverrons ultérieurement, bien entendu !...
Une fois cette Œuvre de bienfaisance accomplie, nos
ventres crièrent famines. En bons Gaulois (même si un couple d'Helvètes est
exceptionnellement toléré), nous avons donc choisi de nous retrouver autour
d'une bonne table, avec Xavier, Véro, Pascal et Valérie. Pour la troisième fois
consécutive en ce qui nous concerne, nous prenons places réservées dans un
restaurant du coin (non, je ne dirai pas
lequel ! la carte est toujours un pur régal, mais l'endroit dispose de peu de
places !) pour un déjeuner exquis (…et
je pèse mes mots) arrosé notamment de bières locales ! Beaucoup de
candidats convives à l'entrée sont refusés, faute d'avoir préalablement réservé
; parmi les recalés, j'ai vu ces Dames
de THE WINDMILL qui durent renoncer après un regard sur l'occupation des
tables…
Pas trop le temps de s'y attarder cependant, car les
portes ouvrent vers 14 heures…
Une petite marche digestive bienvenue nous dirige
vers la salle Maurice Leblond. Une fois rentrés, nous rachetons les jetons cartonnés
pour déguster les bières artisanales proposées au comptoir. Puis, dans l'Antre
se trouve le dispositif technique adéquat ; on le sait déjà, l'acoustique de
cette salle des fêtes municipale n'est pas franchement idéale, mais elle reste
à mon sens correcte et susceptible d'accorder une bonne écoute pourvu que
l'ingénieur du son se montre compétent. La scène surplombée d'un écran
diffusera, pour tous les groupes, tantôt des images en direct tantôt les images
choisies par les artistes.
En périmètre, sont alignées les échoppes du festival
et des artistes qui finiront par tarir mon modeste budget, à cause de leurs CD
ou de leur t-shirt (je me procure celui
du festival). L'Organisation a d'ailleurs eu la générosité d'accueillir
l'échoppe de Claude Mignon, un musicien breton non présent sur scène, mais dont
le talent mérite d'être soutenu. Après avoir été séduite par quelques écoutes
préalables, ma p'tite Fée achète le dernier opus de Seven Reizh présenté dans
un somptueux livre de recueil.
CONTROVERSE [15h00-15h30]
Trouver des informations sur le pedigree du groupe, est
une gageure! Facebook et YouTube témoignent bien de leur existence, mais pour
connaitre l'identité des membres du sextuor français qui se présente sur scène,
il m'aura fallu enquêter auprès de leurs amis… Gageons que mon modeste récit
pourrait tenter d'améliorer leur promotion, un tant soit peu !
Un nouvel album, "Le Roi Ridicule" est paru le 22 mars 2023.
Déjà participant au festival PeB III à
Villemeux-sur-Eure le 24 octobre 2015, CONTROVERSE a cette fois le redoutable
devoir de débuter les festivités. Nous découvrons un sextuor (que je n'étais pas encore parvenu à
identifier, à ce stade) composé de deux claviers de chaque côté de la scène,
une basse, une guitare, une batterie et une chanteuse qui accentue les mélodies
avec son violon. A posteriori, j'apprends qu'il s'agit de Didier "Messire Mortou" Leveau (guitares), Marie Laurent (chant et violon), Milos Rousseau et Yoann Bénichou (claviers), Sylvain Penloup
(basse) et Gérard Mauger (batterie).
Un éclairage tamisé et une sonorisation correcte leur
permet d'exprimer une musique mélodieuse, et intéressante par bien des aspects.
Outre la nouvelle preuve apportée que le rock progressif se chante aussi en
français, (tout comme Lazuli, Ange, JPL ou
Gens de la Lune…), j'ai apprécié les quelques jolies interventions de guitare. Néanmoins,
j'ai peiné à maintenir mon attention ; le chant pourtant juste m'a semblé
manquer de charisme et les claviers ne m'ont pas paru suffisamment mis en
valeur. Je ne peux donc pas prétendre avoir trouvé la Porte susceptible
d'emporter un enthousiasme prépondérant. Mais, ce n'est pas forcément leur
faute ; j'avoue mon impatience mal contenue d'assister à la prestation suivante
...
Fort heureusement pour eux, un public applaudit ces
musiciens qui auront eu la lourde tâche de chauffer la salle.
PROGRAMME
Le Roi Ridicule (formé de 14
parties)
THE WINDMILL [16h20-17h30]
Ce groupe
norvégien a été créé à l'automne 2001.
L'initiateur, Jean Robert Viita
avait déjà travaillé avec Morten Clason
et Arnfinn Isaksen, lorsque plus
tard, Bent Jensen, Vidar Kleivane et Erik Borgen
l'ont rejoint. Un premier album a été conçu à l'automne 2005. Les cinq années
suivantes constituent un parcours compliqué. Entre départs de musiciens et
concerts enthousiasmants, le groupe se stabilise pour le concert du 31 juillet 2010
au cours duquel ils ont été rejoints par Stig Andrè Clason (oui, monsieur le fils de), qui a remplacé Bent
Jensen à la guitare.
La formation
actuelle comprend ainsi Jean-Robert Viita
(claviers, chant, depuis 2001), le multiinstrumentiste Morten L. Clason (flûtes, saxophones, guitares,
claviers, chant, depuis 2001), Arnfinn Isaksen
(basse, depuis 2001), Erik Borgen
(chant, guitare, depuis 2003), Stig André Clason
(guitare, depuis 2010) et Kristoffer Utby
(batterie, chœurs, depuis 2018).
J'ai découvert
THE WINDMILL lorsqu'ils ont été programmés officiellement au Night of the ProgFestival, le dimanche 21 juillet 2019.
En préalable à cette date, durant le printemps, j'avais été complétement séduit,
dès mes premières écoutes de leurs trois albums. Cette première prestation nous
a définitivement convaincu du talent de ces Vikings romantiques !
Piaffant d'impatience de les revoir et ne regardant pas la distance, avec ma
p'tite Fée, nous sommes allés assister à leur concert au Cosmopolite
Scene d'Oslo, le samedi 15 octobre 2022. Puis leur prestation
au Midsummer ce samedi 24 juin 2023 nous a ravis bien évidemment ! C'est ainsi
la quatrième fois que nous assistons
à leur concert.
Leur actualité musicale prévoit la préparation d'un
nouvel album, dont seuls deux titres ont été proposés sur scènes, et qui
devrait sortir probablement avant l'été prochain. De surcroit, ils sont programmés
une seconde fois à l'affiche du prestigieux Night of the Prog Festival qui se
tiendra du 19 au 21 au juillet 2024.
La sonorisation me parait équilibrée et l'éclairage
adéquat pour une mise en valeur des musiciens, ce qui garantit de belles images.
Sur l'écran, le logo du groupe se confond parfois avec des images en direct du
sextuor.
La Musique de THE WINDMILL se déploie dans la Grande
tradition du rock progressif ; un foisonnement de sonorités, de mélodies, de
ruptures rythmiques, de titres étendus… Leurs multiples influences ressortent
de ce ballet de notes ; on peut y distinguer des allusions aux univers de Camel
et de Led Zeppelin. Mais les séquences jazzy et/ou bluesy (notamment dans
"The Gamer" ce soir) sont
fréquentes aussi. Lorsque nous discutons avec eux, ils se définissent
modestement comme de simples amateurs mais pourtant leurs compositions sont
séduisantes, et sont interprétées avec aisances et talent. Morten alterne les pupitres avec une aisance remarquable ; la
flûte traversière, le saxophone, le clavier, le chant. Son fils, Stig, excellent guitariste, est lui aussi très doué pour accompagner les harmonies de magnifiques accords qui accentuent encore la beauté des compositions. Arnfinn et Kristoffer
garantissent avec régularité une rythmique efficace et entrainante. Erik envoute son auditoire de sa voix
chaude et douce, tout en accompagnant de sa guitare sèche les mélodies.
Jean-Robert supervise avec ses accords de claviers et ses interventions rauques
au chant.
Certains de mes amis peuvent me soupçonner d'un manque
d'objectivité, mais honnêtement je crois bien pouvoir dire que THE WINDMILL a
conquis quelques nouveaux adeptes ce soir. En témoigne l'ovation finale,
l'affluence à leur échoppe et leurs ventes de CD. Arborant le t-shirt du groupe,
nous avons été sollicités pour renseigner quelques mélomanes fraichement
convertis.
Sur cinq titres,
deux anticipent la parution d'un opus en préparation pour l'été prochain et trois
sont issus de "The Continuation" (2013)
; étonnement l'excellent album "Tribus" est (2018) est ignoré.
PROGRAMME
1.
The Gamer (The
Continuation, 2013)
ESTHESIS [18h20-19h35]
F https://www.esthesismusic.com/
https://esthesis.bandcamp.com/album/watching-worlds-collide
Ce quintuor anglophone français de rock
progressif a été fondé par le multi-instrumentiste français Aurélien Goude (chant, claviers, harmonica).
Aurélien exploite ses nombreuses influences (rock britannique, musique de
film, jazz, ambient, métal, musique électronique …) pour exprimer des
ambiances empreintes d'émotions et de mélancolie.
Un mini album "Raising Hands" est paru le 1er février 2019, suivi
d'un premier album "The Awakening"
paru le 14 novembre 2020. Un monoplage "Still Far To Go" est paru le 5 mars 2021, puis le deuxième
album "Watching Worlds Collide"
est paru le 19 aout 2022. Un nouvel album est déjà en cours
d'ébullition/élaboration dans le cerveau d'Aurélien.
Aujourd'hui, Aurélien se présente sur
scène entouré de Marc Anguill
(basse), d'Arnaud Nicolau
(batterie), de Mathilde Collet
(chœurs) et, (suite au départ de Baptiste
Desmares) de Rémi Geyer (guitare). Ce dernier, dont ce sera le
premier concert avec Esthesis, est l'heureux élu, issu d'une sélection parmi
plus de 45 candidats !
C'est la quatrième fois que j'assiste à
une de ses prestations, depuis celles du 20 aout 2022 sur l'Esplanade
du Concié de St-Palais sur Mer, du 3 juin 2023, Chez Paulette de
Pagney-Derriere-Barine (54), et du 16 juillet 2023 à la Loreley de St
Goarshausen. De concerts en concerts, j'ai pu constater une évolution très
favorable de leur maitrise de la scène. Chaque musicien prend confiance en lui
et au potentiel du groupe qui commence à se faire connaitre à l'étranger,
notamment en Angleterre et en Allemagne.
Un souci technique de sonorisation sera vite réglé en
préalable au concert durant lequel un bel équilibre des sons permit aux
auditeurs de savourer les moments de grâce proposés par ESTHESIS. Un éclairage au
sombre dominant participa à l'invitation au voyage. Les jeux de lumière et de
faisceaux laser ont accentué les atmosphères magiques de la soirée. En fond de
scène, l'écran alterne le logo du groupe avec des images filmées en direct de
proximité par un technicien intrusif.
Ceux qui ne connaissaient pas encore ESTHESIS ont pu être
séduits par les ambiances à la fois doucement feutrées et puissamment emmenées.
Quant à ceux qui avaient déjà vu le groupe, ils auront pu confirmer la maîtrise
de chacun des musicien pour reproduire les compostions tellement convaincantes.
Ils auront eu une attention un peu plus appuyée sur la prestation du nouveau
venu, Rémi Geyer. Celui-ci peut être
fier de ses interventions qui, d'un avis unanime, a pleinement justifié son
recrutement et démontré son potentiel sur l'avenir des créations du groupe. On
ne le comparera pas avec tel ou tel précédent, chacun apportant sa personnalité
et ses compétences propres. Bravo à lui, examen de passage en public réussi !
Ovationné chaleureusement par le public, Aurélien peut
être satisfait de cette nouvelle preuve de crédibilité de son groupe, avant
d'envisager une suite qui est désormais attendue par un public bien élargi
depuis l'an dernier !
Sur huit titres,
quatre sont issus de "The Awakening"
(2020), dont le délicieusement porcupinien
"Still Far to Go" qui
n'avait plus été joué depuis le 5 février 2022. Ainsi que deux titres issus de
"Watching Worlds Collide" (2022), et un de "Raising Hands" (2019).
PROGRAMME
1.
Raising Hands (Pt
2) (Raising Hands, 2019)
LA
MASCHERA DI CERA [20h25-21h25]
F https://lamascheradicera.bandcamp.com/album/il-grande-labirinto
Ancien bassiste du groupe FINISTERRE, Fabio Zuffanti a fondé en 2001 La Maschera Di
Cera à Gênes (Italie), avec deux autres ex-Finisterre, Agostino Macor claviériste et Marco Cavani
batteur, ainsi que Alessandro Corvaglia
(chanteur) et le flûtiste Andrea Monetti.
Actuellement, les cofondateurs Fabio Zuffanti (basse) Agostino Macor (claviers) et Alessandro Corvaglia (chant, guitare) sont
désormais entourés de Martin Grice (flûte, sax depuis 2020) ainsi que de Paolo
"Paolo" Tixi (batterie,
depuis 2020).
Le sixième
album, intitulé "S.E.I."
(acronyme de "Separazione/Egolatria/Inganno") est paru le 18 septembre 2020, après une pause de
…sept années.
Pour moi, ce sera une découverte. J'ai certes procédé
en préalable à quelques écoutes sur YouTube, avec un intérêt bienveillant, mais
j'ai hâte de vérifier cela sur scène.
Dès les premières mesures, je perçois le chant en
italien, ce qui ne pouvait que me séduire immédiatement, quand on connait mon
attachement à la langue maternelle des artistes. La musique, quant à elle, achève
de me convaincre que je vais passer un bon moment ! Moi qui avais envisagé une
possibilité d'aller me reposer et papoter, avec une bonne bière à la main, bah
c'est encore raté.
Chaque pupitre est perceptible grâce à une
sonorisation équilibrée. L'éclairage est calibré pour les différentes facettes
de leur musique qui nous replonge délibérément dans les belles pages des années
70 !
J'apprécie beaucoup le rock progressif italien des
années 70 pour son sens des mélodies, des harmonies vocales et de claviers.
Nous sommes là en plein dedans ! Martin Grice
alternant flûte traversière et saxophone ajoute à ces sensations empreintes de
nostalgie. Alessandro Corvaglia
chante avec éloquence, il semble investi dans son propos, dans la plus pure
tradition italienne ! Certains titres m'ont semblé plus accrocheurs que
d'autres mais globalement, j'ai beaucoup aimé cette prestation que j'applaudis
ardemment. Affaire à suivre, donc.
Le reste du public est également enthousiaste à
entendre l'ovation vrombissante ! Le sentiment d'humanité dégagé par ce groupe
est encore accentué lorsqu' Alessandro scande au micro que ce merveilleux
festival n'a pas le droit de s'arrêter.
Sur huit titres,
trois sont issus de "Le Porte Del
Domani" (2013), deux de
"S.E.I." (2020), un de "La Maschera di Cera" (2002)
un de "LuxAde" (2006) et un de "Petali Di Fuoco" (2009).
PROGRAMME
1.
Fino all'aurora (Petali Di Fuoco, 2009)
Je suis suffisamment séduit pour me procurer, à leur
échoppe, le CD "Le Porte Del Domani"
(2013), que je m'empresse de faire
dédicacer par des gens charmants, abordables et modestes. Morten L. Clason fait
partie des admirateurs et pose pour un portrait avec Martin, son homologue.
GAZPACHO [22h30-00h20]
Parrainé par MARILLION à ses débuts, GAZPACHO ne
pouvait pas me laisser durablement insensible, à l'écoute de leurs mélodies pas
si éloignées, et pourtant je confesse volontiers avoir tardé à trouver la
fameuse Porte ! …
A la parution de "Tick Tock" en 2009,
j'avais bien trouvé leur univers intéressant mais pas au point de m'investir
davantage… Je suis bien placé pour comprendre les récalcitrants actuels au sein
de notre microcosme de mélomanes ; comme eux, je trouvais cela relativement
"monotone, languissant". Même leur prestation sous le soleil accablant de
Barcelone (BeProg My Friend festival, le 30 juin 2018) ne m'avait pas encore
vraiment convaincu ! Je me suis ainsi contenté de suivre les parutions
suivantes, sans jamais réellement prendre le temps de percevoir toute la
richesse harmonique de leur Musique. … Et pourtant… sans doute conscient que je
manquais quelque chose, j'ai continué à écouter, et même à promouvoir (tout aussi vainement) auprès de ma
P'tite Fée leur concert parisien du 16 avril 2022
(Péniche Petit-Bain, dans le 13e). Et là,… Hallelujah ! La Révélation
(entendez le chant des Anges et
l'orchestre wagnérien en arrière-plan pour imaginer ma sensation à l'ouverture
de la Porte !). Allez savoir, est-ce le cadre tanguant de ce concert intime
(je ne suis pas sûr qu'il eût plus de
cent personnes) ? Est-ce un alignement de planètes ? Toujours est-il que,
si mon corps avait suivi mon esprit ce soir-là, il aurait accompli un salto
arrière ! Bon sang mais c'est bien sûr !! Comment n'avais-je point saisi toute
la subtilité de cette musique enivrante, empreinte de délicatesse, de douceur, de
fragilité, toute la complexité harmonique du chant (essayez donc de chanter sa partition et vous comprendrez) ?!! Cette
voix qui me semblait jusqu'alors atone et monotone, m'a soudainement paru bouleversante.
L'ensemble exprime des mélodies qui caressent les tympans et apaisent l'âme. Depuis
cette claque monumentale, perçue également par ma P'tite Fée (oui, nous aimons ce genre de violence, c'est
notre côté sado-maso !), la discographie intégrale s'est vite imposée dans
notre collection.
Autant avouer que l'annonce de leur présence à ce
festival a pesé (aussi) dans notre détermination à venir ici !
La biographie du sextuor norvégien présente un aspect
positif non négligeable ; sa stabilité. Il est composé d'un trio fondateur ;
Autour de Jan-Henrik Ohme (chant,
depuis 1996), Jon-arne Vilbo
(guitares, depuis 1996), et Thomas Andersen
(claviers, depuis 1996), se sont fidélisés Mikael Krømer (violon, guitares, mandoline, depuis 2001), Kristian Torp (basse, depuis 2005), ainsi que
Robert Johansen (batterie, de 2004 à
2009, et depuis 2017).
La promotion de "Fireworker", paru le 18 septembre 2020, avait
souffert de la Pandémie, en dépit d'un bon accueil dans la presse spécialisée.
Ce ne fut que partie remise ; la tournée "Fireworking Europe tour 2022" leur a permis de défendre leur
création dignement. Au-delà de celle-ci, les scandinaves ont ajouté trois
dates. Le 29 avril 2023 au St-Croix-Huset de Fredrikstad en Norvège. Puis
le 20 octobre au Boerderij de Zoetermeer aux Pays-Bas, soit la veille du
présent concert ! Leur légitime besoin de sommeil, ne nous a pas permis de les
rencontrer dans la journée, mais j'ai quand même pu bavarder en fin de journée
avec Mikael Krømer pour lui exprimer notre reconnaissance pour leur venue ! Il
est aussi aimable qu'il parait.
Pour cette prestation la sonorisation nous a paru hélas
mal équilibrée ; le son de la basse s'est constamment imposé au-dessus du reste
des pupitres. Ce désagrément, perceptible même avec des protections auditives,
n'a fort heureusement pas nui à mon plaisir. Je retrouve ici la plupart des
émotions ressenties sur la Péniche. Avantage du style, je retrouve aussi celles
perçues dans mon salon. L'envoutement est similaire ; le timbre délicat de la
voix de Jan-Henrick exprime ses textes avec des
vibrati émouvants, des faussets délicats, ainsi qu'une gestuelle à la fois
sobre, sensible et évocatrice. Ses caractéristiques, alliées à son sourire fréquent,
lui confère un charisme sincère et touchant. Claviers, guitares et violon
contribuent à entretenir les atmosphères planantes sans aucune extravagance,
juste au service d'une ambiance. Même la frappe du batteur est d'un raffinement
exquis, alternant les périodes avec délicatesse et grande efficacité.
Un éclairage le plus souvent tamisé a savamment
entretenu l'auditoire dans une ambiance douillette. L'écran du fond de scène diffusait
alternativement les illustrations correspondantes aux couvertures d'albums
évoqués.
Très chaleureusement ovationné par le reste du public
resté à cette heure tardive, ces Vikings (eux aussi) romantiques (décidément…) semblent
émus par notre accueil. La reconnaissance est mutuelle, quelque chose de bon
plane dans la salle…
Voilà un programme renouvelé ; sur quatorze titres, seuls sept titres
joués sur la péniche l'an dernier.
PROGRAMME
1.
Fireworker (Fireworker, 2020)
Au risque de paraitre adulateurs (ce qui n'est pas le cas, je précise ! admirateurs sincère oui), avec
ma p'tite Fée nous nous approchons timidement de Jan qui, à notre grand
étonnement, nous reconnait tous les deux et nous ouvre ses bras pour une chaleureuse
accolade ! Ma Dame d'abord, bien sûr ! J'avais bien cru remarquer qu'il me
pointait du doigt, accentué d'un clin d'œil complice, pendant le concert, mais
il me le confirme ; j'en déduis que notre admiration exprimée sincèrement en
fin de soirée sur la péniche avait dû le marquer… Il nous confirme que la
soirée sur la péniche lui a laissé un excellent souvenir et qu'il compte
fermement revenir à Paris dès que possible. Amen. Nous lui taisons notre
ambition d'assister à un de ses concert, là-haut dans ses contrées scandinaves.
Après salutations et portraits, nous le laissons aux autres admirateurs qui se
bousculent à l'échoppe.
Nous ne sommes pas au bout de nos émotions… Notre
fonction logistique débutée à la mi-journée est prolongée ce soir, toujours au
profit de THE WINDMILL ! Cette fois, nous emmenons Monsieur et Madame (Arnfinn)
Isaksen vers notre gîte commun. Le trajet nous parait au-delà du réel ; nous
diffusons dans la voiture "The Gamer"
dont les airs sont chantés en chorale improvisée, à quatre voix ! Nos cinq
couples continueront à discuter jusque trois heures du matin… Puis le lendemain
matin, nous ne quittons pas immédiatement cette histoire hallucinante car, après un petit déjeuner pris tous ensemble, nous emmenons Monsieur et Madame (Morten) Clason à leur hôtel, dans Paris (…).
Encore une fin de semaine qui sort vraiment de notre
ordinaire…Quoi d'autre ? (non, pas un
nescafé ; juste de la Musique, tout simplement…).
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