vendredi 23 février 2024

THE PINEAPPLE THIEF – Elysée Montmartre (Paris 18) – vendredi 23 février 2024.

 

Ce n'est pas mon premier concert de rock progressif de l'année, après le déplacement au Midwinter festival au début de ce mois, mais c'est cependant le premier à Paris. Avec ma p'tite Fée et mon fils cadet, nous nous rendons ainsi à l'Elysée Montmartre. Une salle que j'affectionne beaucoup, que j'ai fréquentée trente fois depuis le 18 mai 1988 (concert de MAGNUM), et dans laquelle je n'avais plus eu l'occasion d'aller depuis… le 5 décembre 2021, pour le concert de LEPROUS !

Pour cet évènement, la soirée sera essentiellement constituée du concert de THE PINEAPPLE THIEF, puisqu'il sera précédé d'une courte prestation acoustique.

Bon, ce n'est pas la première fois que le concert d'un groupe est précédé d'un unique musicien(*) à qui est confiée la redoutable mission de "chauffer" la salle. Je respecte toujours la courageuse démarche de l'artiste qui accepte ce défi, même si elle peut surprendre l'auditoire. Mais c'est sans doute moins onéreux pour l'organisateur… Chacun se fera son opinion sur le principe, pour ma part je ressens le plus souvent une relative frustration, que je masque par mes applaudissements qui marquent mon encouragement sincère mais aussi mon envie de passer à l'étape suivante…

Nous optons ce soir pour un positionnement en retrait, juste devant la console de sonorisation. Choix qui s'avèrera judicieux pour un confort d'écoute optimal, mais aussi pour une liberté de mouvement à laquelle je n'étais plus habitué depuis longtemps !

RANDY McSTINE [19h45-20h15].
https://randymcstine.bandcamp.com/

Notre microcosme musical est décidément bien petit. Ce soir, c'est un complice de Gavin sur la récente tournée de PORCUPINE TREE, qui assume chauffer la salle. Randy McSTINE est un multi-instrumentiste, auteur-compositeur et producteur, guitariste et chanteur au sein LO-FI RESISTANCE. Parmi ses collaborations, depuis 2010, je retiens notablement celle avec "IN CONTINUUM", ou encore avec Marco MINNEMANN, mais aussi évidemment celle au sein de cette mémorable tournée de PORCUPINE TREE. J'ai ainsi pu assister à trois de ses prestations ; les mercredi 2 novembre 2022 au Zénith de Paris, le samedi 17 juin 2023 à Clisson lors du Hellfest, et le jeudi 29 juin 2023 à Manchester.

Après ses multiples collaborations sus-évoquées, "Unintentional" est paru le 1er décembre 2023. Le musicien y assure le chant, la guitare, et la basse ; il est soutenu par Marco Minnemann à la batterie. Le tout étant écrit et produit par lui-même. Enregistrement mixé et supervisé par Rich Mouser.

Pour cette prestation acoustique, la sonorisation est adaptée, audible, l'éclairage se réduit à un faisceau braqué sur lui, seul sur cette grande scène.

L'artiste est talentueux et a démontré, en tant que guitariste et en tant que chanteur, un réel potentiel que je connaissais déjà, après sa participation aux concerts de PORCUPINE TREE. Cependant, je ne peux cacher un certain ennui que j'ai peiné à combattre.

Le public se montra magnanime en lui accordant des applaudissements respectueux.

PROGRAMME
Intro instrumental avec pistes et bidouilles.
Before
Who to Avoid
Activate
Big Wave.

 

THE PINEAPPLE THIEF [20h33-22h05-22h18]
https://www.pineapplethief.com/

Les biographies nous expliquent : "Fondé en 1999 par Bruce Soord, le quatuor progressif a connu une renaissance en 2016/17 avec l'arrivée de Gavin Harrison (King Crimson, Porcupine Tree) à la batterie. Complété par le bassiste Jon Sykes et le claviériste Steve Kitch, ils ont peaufiné un son épuré mais luxuriant, tranquillement intemporel".

"Bruce Soord a fondé le groupe The Pineapple Thief en 1999, comme un exutoire pour sa musique. Au départ, le nom du groupe était simplement Pineapple Thief, d'après un dialogue dans le film "Eve's Bayou". Soord l'a ensuite changé en son nom actuel, en partie pour différencier les initiales PT de Porcupine Tree, un autre groupe anglais de la scène rock progressive".

Gavin Harrison apparait, en tant qu'invité, à la batterie le 12 août 2016, à l'occasion de la parution du onzième album "Your Wilderness". On pourrait s'étonner qu'après sa contribution au sein de KING CRIMSON, le batteur se soit tourné vers ces voleurs de fruits exotiques, mais on connait la suite, cette expérience semble avoir fondé une complicité durable.

The Pineapple Thief revient avec son quinzième album "It Leads To This" qui est paru ce 9 février 2024, sur le label Kscope. La tournée promotionnelle débute le 20 février ; Paris en est la troisième des vingt dates.

En ce qui me concerne, j'ai tardé à connaitre ce groupe puisque ce n'est que vers 2010 que j'ai commencé à m'intéresser à eux, en discutant avec des mélomanes admirateurs de PORCUPINE TREE, sur le forum "Chemical Harvest". Mais rapidement j'avais été séduit par les atmosphères éthérées douces mélancoliques et délicatement ciselées de leur musique. Accompagné de ma P'tit Fée, je me suis rendu à un premier concert le samedi 22 septembre 2012, à Londres au Pub Barfly, Camden Town (49 Chalk Farm Rd). Ce concert, inscrit dans leur tournée promotionnelle de "All the Wars", nous a durablement marqué. Au cours de la même tournée, deux mois plus tard, je suis retourné les voir à la Maroquinerie dès le jeudi 29 novembre 2012. Puis le samedi 16 mars 2013, sur la péniche "Batofar". Je n'ai pu les revoir que le vendredi 1er juillet 2016, au Poble Espagnol de Barcelone, lors du BeProg My Friend festival (Gavin n'était pas encore derrière les futs). Lors de la tournée "Your Wilderness", je les ai revus le 1er février 2017 au Divan du Monde. Enfin, le vendredi 22 juillet 2022, à St Goarshausen, lors du Night of the Prog.

J'ai manqué leurs deux derniers concerts parisiens (2018, tournée Dissolution et 2021, tournée Versions of the Truth). Je les revois ainsi pour la sixième fois ce soir.

Bruce Soord (guitares, voix depuis 1999) est entouré de Jon Sykes (basse, chœurs depuis 2002), Steve Kitch (claviers, depuis 2005), Gavin Harrison (batterie et percussions, depuis 2016) et Beren Matthews (guitares, chœurs, depuis 2021).


L'affluence est forte, c'est rassurant. Notre microcosme de mélomanes habitués s'étonne de la jeunesse du public ce soir. J'y ai contribué puisque mon fils cadet m'accompagne, mais au moins il doit se sentir moins seul !

Dès le début du concert, l'auditoire peut constater une sonorisation excellente, je ne ressens pas la nécessité de protéger mes oreilles. Un dispositif d'éclairage bien dosé contribuera également à maitriser les atmosphères si particulières. En fond de scène, une large tapisserie montre logiquement la couverture de l'album promu.

Je ne connaissais pas le très récent album. Je savais (après consultation des deux précédentes dates, en Angleterre) que le programme fut constitué principalement de l'opus promus. Paradoxalement, il me fallut ainsi souvent me placer en mode "découverte". Toujours bercé par leur délicieuse fusion de mélodies riches et enivrantes, brodées d’arrangements complexes, j'ai cependant peiné à vraiment trouver la Porte ce soir. Je n'ai pas réussi à comprendre la portée des nouveaux titres. (Objectif parfaitement atteint le lendemain à l'écoute dans mon salon !). C'est sur la seconde partie de soirée que leur talent artistique et leur capacité à créer une ambiance transcendante, m'ont finalement emporté.

Les deux fidèles lieutenants, Jon Sykes, toujours avec son casque fixé sur le crâne (atypique habitude chez un bassiste !), et Steve Kitch, brillent toujours par leurs interventions pertinentes. Les chœurs de Jon font partie des mélodies distinctives de la musique des voleurs d'ananas.

Même si je reste attaché à la version d'origine, le remaniement de "Give It Back" est intéressant, il me semble être marqué par l'expertise de Gavin. Les trois derniers titres (rappel compris) ont achevé de me confirmer tout l'attrait de la mélancolie onirique produite par ces anglais. Il faut dire que l'apport du propulseur polyrythmique Gavin et du très efficace guitariste Beren, consolide encore les harmonies envoutantes et puissantes à la fois.

L'auditoire est très enthousiaste et l'exprime très bruyamment, ce qui semble bouleverser Bruce. Pourtant peu charismatique d'une manière générale, il semble sincère dans sa reconnaissance pour son public démonstratif.

Nous avons pu ainsi écouter ce soir dix-sept titres, dont huit sont issus du "It Leads to This" (2024), trois de " Versions of the Truth " (2020), trois de " Your Wilderness " (2016), un de " All the Wars " (2012), un de " Little Man " (2006), et un de " Magnolia " (2014).

PROGRAMME

  1. The Frost (It Leads to This, 2024)
  2. Demons (Versions of the Truth, 2020)
  3. Put It Right (It Leads to This, 2024)
  4. Our Mire (Versions of the Truth, 2020)
  5. Versions of the Truth (Versions of the Truth, 2020)
  6. Every Trace of Us (It Leads to This, 2024)
  7. Dead in the Water (Version remaniée) (Little Man, 2006)
  8. All That's Left (It Leads to This, 2024)
  9. Now It's Yours (It Leads to This, 2024)
  10. Fend for Yourself (Your Wilderness, 2016)
  11. Rubicon (It Leads to This, 2024)
  12. To Forget (It Leads to This, 2024)
  13. It Leads to This (It Leads to This, 2024)
  14. Give It Back (Version remaniée, All the Wars, 2012)
  15. The Final Thing on My Mind (Your Wilderness, 2016).

RAPPEL :

  1. In Exile (Your Wilderness, 2016)
  2. Alone at Sea (Magnolia, 2014).

Les mines réjouies trahissent une satisfaction générale, même si les plus anciens complices de ces voleurs auraient apprécié une évocation de plus anciens larcins, telles que celles issues de la période de "Variations On A Dream" (2003) à "Tightly Unwound" (2008). Mais bon, le diptyque "Stories Down" va avoir vingt ans cette année ; qui sait, une p'tite tournée anniversaire serait la bien venue …

Je me procure le CD du nouvel album, moyennant 15 €. Je ne le regretterai pas ; le lendemain, dès sa première écoute je tombe sous son charme. Je retrouve ce subtil mélange de douceur mélancolique délicatement secouée par le percutant Gavin ; c'est tout bon !

 

 

* Parmi ces prestations solitaires, pour mémoire citons notamment Jacob MOON (en 2013, en ouverture de Marillion), Petter CARLSEN (en 2014 en ouverture de Blackfield) , Gary CHANDLER (en 2014 seul, sans Jadis, en ouverture de Pendragon), John YOUNG (en 2016 seul, sans Lifesigns, en ouverture de Pendragon), John WESLEY (en 2016 en ouverture de Marillion),  Paul MASVIDAL (en 2020, seul sans Cynic, en ouverture d'Anathema), Davey DODDS (en 2020 en ouverture de Pendragon), Glen MATLOCK (en 2018, seul ex-SexPistols, en ouverture de Dropkick Murphys), Tristan DECAMPS (en 2020, en ouverture d'Ange), Jesse AHERN (en 2020 en ouverture de Dropkick Murphys). Et plus récemment ZUN ALAK (en 2024, alias Benoît Cougoulat Guerroué, en ouverture de Patron).

“IT LEADS TO THIS” EUROPEAN TOUR 2024
20/2 Manchester (GB) – O2 The Ritz
21/2 Bristol (GB) – SWX
23/2 Paris (FR) – Elysee Montmartre
24/2 Amsterdam (NL) – Melkweg
26/2 Neunkirchen (DE) – Gebläsehalle
27/2 Aschaffenburg (DE) – Colos Saal
28/2 Zurich (CH) – Komplex 457
1/3 Barcelona (ES) – Apolo
2/3 Madrid (ES) – La Paqui
3/3 Lisbon (PT) – Lisboa Ao Vivo
5/3 Toulouse (FR) – Metronum
6/3 Lyon (FR) – La Rayonne
7/3 Milan (IT) – Alcatraz
8/3 Strasbourg (FR) – La Laiterie
9/3 Munich (DE) – Technikum
11/3 Warsaw (PL) – Palladium
13/3 Krakow (PL) – Klub Studio
14/3 Berlin (DE) – Kesselhaus
15/3 Cologne (DE) – Carlswerk Victoria
16/3 London (GB) – O2 Shepherd’s Bush Empire.

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