Ce n'est pas mon premier concert de rock progressif de
l'année, après le déplacement au Midwinter festival au début de ce mois, mais
c'est cependant le premier à Paris. Avec ma p'tite Fée et mon fils cadet, nous
nous rendons ainsi à l'Elysée Montmartre. Une salle que j'affectionne beaucoup,
que j'ai fréquentée trente fois depuis le 18 mai 1988 (concert de MAGNUM), et dans
laquelle je n'avais plus eu l'occasion d'aller depuis… le 5 décembre 2021,
pour le concert de LEPROUS !
Pour cet évènement, la soirée sera essentiellement
constituée du concert de THE PINEAPPLE THIEF, puisqu'il sera précédé d'une
courte prestation acoustique.
Bon, ce n'est pas la première fois que le concert d'un
groupe est précédé d'un unique musicien(*) à qui est confiée la redoutable
mission de "chauffer" la
salle. Je respecte toujours la courageuse démarche de l'artiste qui accepte ce
défi, même si elle peut surprendre l'auditoire. Mais c'est sans doute moins
onéreux pour l'organisateur… Chacun se fera son opinion sur le principe, pour
ma part je ressens le plus souvent une relative frustration, que je masque par
mes applaudissements qui marquent mon encouragement sincère mais aussi mon
envie de passer à l'étape suivante…
Nous optons ce soir pour un positionnement en retrait,
juste devant la console de sonorisation. Choix qui s'avèrera judicieux pour un
confort d'écoute optimal, mais aussi pour une liberté de mouvement à laquelle
je n'étais plus habitué depuis longtemps !
RANDY McSTINE [19h45-20h15].
Notre microcosme musical est décidément bien petit. Ce
soir, c'est un complice de Gavin sur la récente tournée de PORCUPINE TREE, qui
assume chauffer la salle. Randy McSTINE
est un multi-instrumentiste, auteur-compositeur et producteur, guitariste et chanteur
au sein LO-FI RESISTANCE. Parmi ses collaborations, depuis 2010, je retiens notablement
celle avec "IN CONTINUUM", ou encore avec Marco MINNEMANN, mais aussi
évidemment celle au sein de cette mémorable tournée de PORCUPINE TREE. J'ai
ainsi pu assister à trois de ses prestations ; les mercredi 2 novembre 2022 au Zénith de Paris, le samedi 17 juin 2023 à Clisson lors du
Hellfest, et le jeudi 29 juin 2023 à
Manchester.
Après ses multiples collaborations sus-évoquées, "Unintentional" est paru le 1er
décembre 2023. Le musicien y assure le chant, la guitare, et la basse ; il est
soutenu par Marco Minnemann à la batterie. Le tout étant écrit et produit par lui-même.
Enregistrement mixé et supervisé par Rich Mouser.
Pour cette prestation acoustique, la sonorisation est
adaptée, audible, l'éclairage se réduit à un faisceau braqué sur lui, seul sur
cette grande scène.
L'artiste est talentueux et a démontré, en tant que
guitariste et en tant que chanteur, un réel potentiel que je connaissais déjà,
après sa participation aux concerts de PORCUPINE TREE. Cependant, je ne peux
cacher un certain ennui que j'ai peiné à combattre.
Le public se montra magnanime en lui accordant des
applaudissements respectueux.
PROGRAMME
Intro instrumental avec pistes
et bidouilles.
Before
Who to Avoid
Activate
Big Wave.
THE PINEAPPLE THIEF [20h33-22h05-22h18]
Les biographies nous expliquent : "Fondé
en 1999 par Bruce Soord, le
quatuor progressif a connu une renaissance en 2016/17 avec l'arrivée de Gavin
Harrison (King Crimson, Porcupine Tree) à la batterie. Complété par le bassiste
Jon Sykes et le claviériste Steve Kitch, ils ont peaufiné un son épuré mais
luxuriant, tranquillement intemporel".
"Bruce
Soord a fondé le groupe The Pineapple Thief en 1999, comme un exutoire pour sa musique. Au départ, le nom du
groupe était simplement Pineapple Thief, d'après un dialogue dans le film "Eve's
Bayou". Soord l'a ensuite changé en son nom actuel, en partie pour
différencier les initiales PT de Porcupine Tree, un autre groupe anglais de la
scène rock progressive".
Gavin Harrison apparait, en tant qu'invité, à la batterie
le 12 août 2016, à l'occasion de la parution du onzième album "Your Wilderness". On pourrait
s'étonner qu'après sa contribution au sein de KING CRIMSON, le batteur se soit
tourné vers ces voleurs de fruits exotiques, mais on connait la suite, cette expérience
semble avoir fondé une complicité durable.
The Pineapple Thief revient avec son quinzième album "It Leads To This" qui est paru ce 9 février 2024, sur le label Kscope. La
tournée promotionnelle débute le 20 février ; Paris en est la troisième des vingt
dates.
En ce qui me concerne, j'ai tardé à connaitre ce
groupe puisque ce n'est que vers 2010 que j'ai commencé à m'intéresser à eux,
en discutant avec des mélomanes admirateurs de PORCUPINE TREE, sur le forum
"Chemical Harvest". Mais rapidement j'avais été séduit par les
atmosphères éthérées douces mélancoliques et délicatement ciselées de leur
musique. Accompagné de ma P'tit Fée, je me suis rendu à un premier concert le
samedi 22 septembre 2012, à
Londres au Pub Barfly, Camden Town (49 Chalk Farm Rd). Ce concert, inscrit
dans leur tournée promotionnelle de "All
the Wars", nous a durablement marqué. Au cours de la même tournée, deux
mois plus tard, je suis retourné les voir à la Maroquinerie dès le jeudi 29 novembre 2012. Puis le samedi 16 mars 2013, sur la péniche
"Batofar". Je n'ai pu les revoir que le vendredi 1er juillet 2016, au Poble Espagnol de Barcelone, lors
du BeProg My Friend festival (Gavin n'était pas encore derrière les futs). Lors
de la tournée "Your Wilderness",
je les ai revus le 1er
février 2017 au Divan du Monde. Enfin, le vendredi 22 juillet 2022, à St Goarshausen, lors du Night of the Prog.
J'ai manqué leurs deux derniers concerts parisiens
(2018, tournée Dissolution et 2021,
tournée Versions of the Truth). Je
les revois ainsi pour la sixième
fois ce soir.
Bruce Soord
(guitares, voix depuis 1999) est entouré de Jon Sykes (basse, chœurs depuis 2002), Steve Kitch (claviers, depuis 2005), Gavin Harrison (batterie et percussions, depuis 2016) et Beren Matthews (guitares, chœurs, depuis 2021).
L'affluence est forte, c'est rassurant. Notre
microcosme de mélomanes habitués s'étonne de la jeunesse du public ce soir. J'y
ai contribué puisque mon fils cadet m'accompagne, mais au moins il doit se
sentir moins seul !
Dès le début du concert, l'auditoire peut constater
une sonorisation excellente, je ne ressens pas la nécessité de protéger mes
oreilles. Un dispositif d'éclairage bien dosé contribuera également à maitriser
les atmosphères si particulières. En fond de scène, une large tapisserie montre
logiquement la couverture de l'album promu.
Je ne connaissais pas le très récent album. Je savais
(après consultation des deux précédentes
dates, en Angleterre) que le programme fut constitué principalement de
l'opus promus. Paradoxalement, il me fallut ainsi souvent me placer en mode
"découverte". Toujours bercé par leur délicieuse fusion de mélodies
riches et enivrantes, brodées d’arrangements complexes, j'ai cependant peiné à
vraiment trouver la Porte ce soir. Je n'ai pas réussi à comprendre la portée
des nouveaux titres. (Objectif parfaitement
atteint le lendemain à l'écoute dans mon salon !). C'est sur la seconde
partie de soirée que leur talent artistique et leur capacité à créer une ambiance
transcendante, m'ont finalement emporté.
Les deux fidèles lieutenants, Jon Sykes, toujours avec
son casque fixé sur le crâne (atypique
habitude chez un bassiste !), et Steve Kitch, brillent toujours par leurs interventions
pertinentes. Les chœurs de Jon font partie des mélodies distinctives de la
musique des voleurs d'ananas.
Même si je reste attaché à la version d'origine, le
remaniement de "Give It Back"
est intéressant, il me semble être marqué par l'expertise de Gavin. Les trois
derniers titres (rappel compris) ont achevé de me confirmer tout l'attrait de
la mélancolie onirique produite par ces anglais. Il faut dire que l'apport du propulseur
polyrythmique Gavin et du très efficace guitariste Beren, consolide encore les
harmonies envoutantes et puissantes à la fois.
L'auditoire est très enthousiaste et l'exprime très
bruyamment, ce qui semble bouleverser Bruce. Pourtant peu charismatique d'une
manière générale, il semble sincère dans sa reconnaissance pour son public
démonstratif.
Nous avons pu ainsi écouter ce soir dix-sept titres, dont huit sont issus
du "It Leads to This" (2024), trois de " Versions of the Truth " (2020),
trois de " Your Wilderness "
(2016), un de " All the Wars " (2012), un de " Little Man " (2006),
et un de " Magnolia " (2014).
PROGRAMME
- The Frost (It Leads to This,
2024)
- Demons (Versions of the
Truth, 2020)
- Put It Right (It Leads to
This, 2024)
- Our Mire (Versions of the
Truth, 2020)
- Versions of the Truth (Versions
of the Truth, 2020)
- Every Trace of Us (It Leads
to This, 2024)
- Dead in the Water (Version remaniée) (Little Man, 2006)
- All That's Left (It Leads to
This, 2024)
- Now It's Yours (It Leads to
This, 2024)
- Fend for Yourself (Your
Wilderness, 2016)
- Rubicon (It Leads to This,
2024)
- To Forget (It Leads to This,
2024)
- It Leads to This (It Leads
to This, 2024)
- Give It Back (Version remaniée, All the Wars, 2012)
- The Final Thing on My Mind (Your
Wilderness, 2016).
RAPPEL :
- In Exile (Your Wilderness,
2016)
- Alone at Sea (Magnolia, 2014).
Les
mines réjouies trahissent une satisfaction générale, même si les plus anciens
complices de ces voleurs auraient apprécié une évocation de plus anciens
larcins, telles que celles issues de la période de "Variations On A Dream" (2003) à "Tightly Unwound" (2008). Mais bon, le diptyque "Stories Down" va avoir vingt ans
cette année ; qui sait, une p'tite tournée anniversaire serait la bien venue …
Je me procure le CD du nouvel album, moyennant 15 €.
Je ne le regretterai pas ; le lendemain, dès sa première écoute je tombe sous
son charme. Je retrouve ce subtil mélange de douceur mélancolique délicatement secouée par le percutant Gavin ; c'est tout bon !
* Parmi ces
prestations solitaires, pour mémoire citons notamment Jacob MOON (en 2013, en
ouverture de Marillion), Petter CARLSEN (en 2014 en ouverture de Blackfield) , Gary
CHANDLER (en 2014 seul, sans Jadis, en ouverture de Pendragon), John YOUNG (en
2016 seul, sans Lifesigns, en ouverture de Pendragon), John WESLEY (en 2016 en
ouverture de Marillion), Paul MASVIDAL (en
2020, seul sans Cynic, en ouverture d'Anathema), Davey DODDS (en 2020 en
ouverture de Pendragon), Glen MATLOCK (en 2018, seul ex-SexPistols, en
ouverture de Dropkick Murphys), Tristan DECAMPS (en 2020, en ouverture d'Ange),
Jesse AHERN (en 2020 en ouverture de Dropkick Murphys). Et plus récemment ZUN
ALAK (en 2024, alias Benoît Cougoulat Guerroué, en ouverture de Patron).
“IT
LEADS TO THIS” EUROPEAN TOUR 2024
20/2 Manchester (GB) – O2 The
Ritz
21/2 Bristol (GB) – SWX
23/2 Paris (FR) – Elysee Montmartre
24/2 Amsterdam (NL) – Melkweg
26/2 Neunkirchen (DE) –
Gebläsehalle
27/2 Aschaffenburg (DE) –
Colos Saal
28/2 Zurich (CH) – Komplex
457
1/3 Barcelona (ES) – Apolo
2/3 Madrid (ES) – La Paqui
3/3 Lisbon (PT) – Lisboa Ao
Vivo
5/3 Toulouse (FR) – Metronum
6/3 Lyon (FR) – La Rayonne
7/3 Milan (IT) – Alcatraz
8/3 Strasbourg (FR) – La
Laiterie
9/3 Munich (DE) – Technikum
11/3 Warsaw (PL) – Palladium
13/3 Krakow (PL) – Klub
Studio
14/3 Berlin (DE) – Kesselhaus
15/3 Cologne (DE) – Carlswerk
Victoria
16/3 London (GB) – O2 Shepherd’s Bush Empire.
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