jeudi 6 février 2025

DEWOLFF + Tal Rasha – Le Trabendo (Paris 19) – le jeudi 6 février 2025.

 

C'est le 14 septembre 2019, lors du festival RAISMESFEST, que j'ai reçu la déflagration d'autant plus saisissante que j'ignorais tout de DeWOLFF. Ce trio assurait la promotion pour son septième album, "Thrust", paru le 4 mai 2018. Totalement subjugué par ces bataves, je m'étais juré depuis de les revoir en concert ; l'occasion m'en est enfin donnée ce soir.

J'ai cependant tardé jusque la veille pour me procurer le Sésame car le calendrier hivernal me paraissait un peu chargé. Une écoute de rappel de mes deux CD m'a rafraichi la mémoire et recadré le cerveau ! Mais je ne regretterai pas ma décision, ce concert fut en effet immanquable !!

Ouverture des portes 19:00

Avec mon fils, nous parvenons sans difficulté à nous placer en deuxième rangée au bord de la scène. La salle se remplira ensuite ; ce n'est pas complet, mais l'affluence est rassurante.

TAL RASHA [19h45-20h30].

BREF RAPPEL DE BIO : TAL RASHA est un quatuor international, basé dans le Nord de la France. Marty Zissel décide de fonder Tal Rasha en 2023 en rassemblant Baptiste-Gautier Lorenzo, qui est ami depuis plusieurs années avec Marty Zissel et Ben Geiser. Marty contacte alors son ami de longue date, Joshua Cook chanteur originaire de la Nouvelle-Orléans. Après un an d'existence et des concerts effectués dans plusieurs coins de la France et de la Suisse, Tal Rasha a su conquérir le public qui a croisé leur route.

Un premier mini-album, de cinq titres originaux, intitulé "Tal Rasha" est paru le 29 novembre 2024.

Le quatuor se compose donc actuellement de Joshua Cook (chant), Marty Zissel (guitare), Ben Geiser (basse) et un batteur (temporaire semble-t-il).

J'ai assisté un peu par hasard, le dimanche 1er décembre 2024 sur la Péniche Antipode – Abricadabra, à leur concert promotionnel pour la parution de leur premier album. A la base j'allais seulement assister au concert de RED CLOUD (ici).

Le son est bien équilibré et permet de percevoir les subtilités de chaque pupitre. L'éclairage est satisfaisant, les tons colorés sont suffisamment clairs pour distinguer correctement les échanges entre les musiciens. La scène n'est encombrée que par la batterie installée pour la seconde partie de soirée, ce qui laisse un bel espace d'expression.

Je retrouve les influences évidentes tirées des années 70, dans la veine des styles hard rock, et blues, que l'on peut écouter chez Aerosmith, Cactus et Led Zeppelin pour ne citer qu'eux. De nos jours, on retrouve cet univers avec Rival Sons. Ce rock classique mais efficace met en évidence le chanteur et le guitariste, même si le tout est soutenu par une base rythmique puissante et entrainante.

La palme du charisme est détenue par Joshua dont le chant expressif, éraillé ainsi que l'allure, sont dignes de ladite époque ! On est plus que proche du timbre de Rusty Day que de la tessiture de Steven Tyler.

Le jeu et l'apparence de Marty contribue fortement à rappeler les sonorités 70's. Son apparence, ses soli et accords de guitare, me rappellent souvent, de près ou de loin, des personnages illustres dont il s'est inspiré très probablement tels que Richie Blackmore, Joe Perry ou Jimmy Page.

Ce concert confirme ma première impression de décembre ; ce groupe a de quoi prétendre à perdurer.

L'auditoire se laisse emporter dès le début de cette prestation, ce qui ravit et rassure le jeune groupe. Nous aurons ainsi tous passé une première partie de soirée agréable et de nature à chauffer les corps et les esprits comme il se doit !

Huit titres ont été interprétés :

PROGRAMME

  1. Gypsy Eyes Take Me There
  2. Cactus Honey
  3. All (For You)
  4. Sorrow Creeping In
  5. No One Sees But Nola And Me
  6. Hands Of Time
  7. Nothing But Trouble
  8. Train kept a Rollin (reprise d'Aerosmith).

 

DeWOLFF [20h50-22h25]
https://dewolff.nu/#/home et https://dewolff.bandcamp.com/

BREF RAPPEL DE BIO : Le trio influencé par le rock psychédélique, rock 'n' soul des années 70, a été fondé à Geleen dans le sud profond des Pays-Bas, dans la province du Limbourg en 2007. Alors qu'ils étaient adolescents, Pablo van de Poel et Luka van de Poel ainsi que Robin Piso, se sont fait une place en tant qu'aventuriers insouciants, prolifiques en studio et habitués à prendre la route. Pablo déclare : "Cela ressemble à une histoire fantastique ! Il y a 17 ans, mon esprit n'aurait jamais osé aller là-bas pour penser à toutes les choses que nous avons faites et à tous les endroits que nous avons vus."

Le dixième album "Muscle Shoals" est paru le 6 décembre 2024, enregistré dans les légendaires FAME Studios et Muscle Shoals Sound Studios, en Alabama, via Mascot Records. Pour l'anecdote soulignons que, leur inspiration aura été confortée en jouant dans les Studios F.A.M.E. (Florence Alabama Music Enterprises), où sont passés notamment Aretha Franklin et Wilson Pickett. Puis en jouant à un peu plus de trois kilomètres de là, où se trouvent les Muscle Shoals Sound Studios, qui ont vu passer notamment Cher, les Rolling Stones, Lynyrd Skynyrd, Bob Dylan. Très fier de cette aventure, Pablo ne manquera pas de le rappeler ce soir !

Le trio se présente parfois avec d'autres musiciens sur scène tels que des choristes et/ou des cuivres, mais ce soir nous retrouvons de Pablo van de Poel (34 ans, guitare/ chant), son frère Luka van de Poel (31ans, batterie/ chant), et Robin Piso (34 ans, Hammond/Wurlitzer, chant). Ils ont donc tous passé la trentaine en dépit de leur aspect juvénile.

L'orgue imposant et les claviers annexes sont installés pendant l'entracte.

Une courte bande sonore fait patienter quelques instants le public plongé dans l'obscurité. Les ombres trahissent l'arrivée des musiciens, qui sont acclamés à la hauteur du niveau d'attente de l'auditoire ! Ceux-ci ne tardent pas à faire rugir les amplificateurs. Le son me parait bien équilibré, puissant mais pas assourdissant ; il permet de percevoir les subtilités de chaque pupitre, avec d'autant plus de limpidité qu'il n'y a pas d'autre son de basse, que celui exprimé par le clavier ! C'est une des particularités du groupe. L'éclairage est chaud et diversifié, les couleurs n'altèrent pas la visibilité des musiciens. La scène est bien entendue accaparée par le seul guitariste, le bouillonnant et hyperactif Pablo, qui ne qui ne cessera jamais de remuer. Il dispose de deux micro de chaque côté de la scène ; il le décrochera souvent de sa main gauche tout en continuant à jouer de la main droite.

Leur expédition américaine ne les a pourtant pas fondamentalement changés ; DeWolff sonne toujours comme DeWolff ! Ils sont parvenus à distinguer leur style, entretenu au carrefour du blues, de la soul, du psychédélique et du rock sudiste. Je retrouve sans surprise mes émotions perçues au RAISMESFEST en 2019 ; les trois artistes disposent d'un charisme attrayant et entrainant, ils maitrisent parfaitement les éléments essentiels à un bon concert dans le genre.

Pablo est particulièrement doué pour attiser l'admiration du public, et pas seulement par son réel talent de guitariste chanteur. Il alterne ou superpose les deux pupitres avec conviction et talent. Mais il se charge au passage d'haranguer sans cesse son public. Fait inhabituel, il distribue un t-shirt, une casquette, un jeu de cartes personnalisé (dont les cartes à figures sont à l'image du trio !)… Il n'hésite pas à descendre en fosse pour fendre le public en profondeur, il s'assoit sur le bord de la scène pour chanter nez à nez, ou pour jouer ses accords au plus près des auditeurs ébahis. Le personnage est tactile et spontané à l'égard des auditeurs du premier rang, n'hésitant pas par exemple à poser sa main sur les crânes ou à partager un verre de bière ! Etonnant de la part d'un Batave, j'aurais davantage imaginé cela de la part d'un italien par exemple ! Mais c'est tellement rassurant et rafraichissant sur la nature humaine, par les temps qui courent…

Bref, pour ne pas être impliqué dans ce tourbillon, il aurait fallu être très accablé par ses soucis !

Les deux autres artistes participent par séquences aux chants, ce qui accentue le sentiment de cohésion du groupe, ce qui est d'ailleurs illustré à maintes reprises par les sourires complices. On sent que ces gars-là s'éclatent sur scène comme à leurs débuts, c'est agréable à voir et à entendre. Je n'ai pas observé de privilège relationnel entre les deux frères ; ces deux-là sont de fait connectés. En revanche, Pablo se rapproche souvent de Robin comme pour communier encore plus intensément sur leurs accords. C'est un régal d'en entendre les sons ainsi exprimés ! De larges plages d'expression sont accordées à Robin qui ne se prive pas de nous faire vibrer aux sons bluesy de son Hammond. Il fait vivre son instrument, le bouscule parfois, se dresse devant lui. Par moment on perçoit assez logiquement des sonorités "purpliennes". Quant à Luka, son omniprésente frappe délicate ou percutante selon les thèmes est évidemment remarquable.

Les mines réjouies dans le public font plaisir à voir et à partager, les ovations sont bruyantes et éloquentes.

Quatre albums ont été présentés, avec huit titres (neuf si on distingue les deux titres mêlés au final). Dont quatre issus de "Muscle Shoals" et trois issus de "Love, Death & In Between". Autant de titres que la prestation du 1er février en Belgique mais beaucoup moins que celles pour le parties néerlandaise de la tournée…

PROGRAMME

  1. Night Train (Love, Death & In Between, 2023)
  2. In Love (Muscle Shoals, 2024)
  3. Natural Woman (Muscle Shoals, 2024)
  4. Will o' the Wisp (Love, Death & In Between, 2023)
  5. Out on the town (Muscle Shoals, 2024)
  6. Snowbird (Muscle Shoals, 2024)
  7. Rosita (Love, Death & In Between, 2023)

RAPPEL :

  1. Nothing's Changing / Freeway Flight (Tascam Tapes; 2020, Thrust, 2018).

 


Cette fois, je suis sage, certes aux dépends des artistes, je ne céderai à aucun achat. Le t-shirt était pourtant attrayant (30€), et les deux derniers albums en cd attirants mais bon.

C'est la onzième fois (depuis 2003) que le Trabendo me permet de voyager ! La dernière fois c'était pour des émotions similaires, avec un groupe de rock sudiste, Robert Jon. J'aime beaucoup cet auditorium, surtout pour son acoustique, mais aussi pour son cadre.




vendredi 31 janvier 2025

ANGE – L'Olympia (Paris 09) – vendredi 31 janvier 2025.

Le Cunégonde Tour, qui vient de célébrer les cinquante-cinq années d'une légende française, s'achève par ces deux dernières dates, ce vendredi 31 janvier et demain le samedi 1er février 2025. Mais l'émotion sera accrue par l’ultime révérence du poète-chanteur, fatigué après une vie d’ange bien remplie…

Dès le 7 janvier 2020, il annonçait déjà aux média : (ici"Je crois en l’éternité à travers les autres, ceux qui prendront la suite après, j’espère, et qui feront que Ange sera un artiste intemporel, qui va perdurer et rester friand de découvertes. C’est un bonheur indescriptible. J’espère que mon fils prendra la relève après moi. Ange, c’est aussi un terrain vague où des gamins s’amusent, c’est un terrain de jeu. J’espère qu’après moi ils se retrouveront sur le tas de sable et qu’ils continueront. Ils ne sont pas obligés, mais je souhaite qu’ils en aient l’envie."

Plus récemment, ce 25 janvier : (ici" Je compare toujours ça à Peugeot ! Ange, c'est une marque puisque le nom est déposé à l'INPI... ça, c'est le côté moins poétique, mais c'est pour préserver le patrimoine. Et finalement, je transmets. Depuis que le père Peugeot a inventé sa première voiture, il y a bon nombre d'ouvriers qui ont traversé les usines et la marque perdure. Il y a toujours ce lion. Ange, c'est un peu pareil. Et comme mon fils et moi, on est nés sous le signe du lion..."

Ainsi soit-il.


PETITE BIO DE RAPPEL : Depuis 1969, grâce à la persévérance de Christian Décamps (78 ans), ANGE perdure avec son univers à part, poétique et inclassable. Ce groupe a connu un notable succès dans la France des 70's, et a été soutenu par des journalistes spécialisés tels que Hervé Picart. Puis les signalements médiatiques se sont estompés. Christian Décamps, aime rappeler avec malice "Nous sommes le groupe français le plus célèbre... à être passé inaperçu" (07/01/2020). Il faut admettre aussi qu'outre l'inculture et le peu de curiosité des prétendument "grands" média français, des querelles fratricides et des claquements de portes n'ont pas favorisé leur notoriété.

L'effectif s'est toutefois stabilisé depuis une bonne quinzaine d'année, puisque Christian Décamps (chant, claviers depuis 1970, seul membre fondateur, donc), est entouré de Tristan Décamps (son fils âgé de 52 ans, claviers, chant et chœurs depuis 1997), Hassan Hajdi (59 ans, guitare et chœurs depuis 1997), Thierry Sidhoum (basse depuis 1997), et Benoît Cazzulini (44 ans, batterie depuis 2003, neuvième titulaire du poste, quand même !). Avec l'intégration de Séraphin Palmeri (claviers additionnels, depuis 2023), ANGE est ainsi actuellement un sextet. Ce nouveau venu n'est pas un novice puisqu'il a participé à seize groupes, dont celui d'Hassan Hadji et a collaboré deux fois avec Caroline Crozat-Placier (choriste d'Ange, de 2001 à 2010).

En ce qui me concerne, mon indigent parcours initiatique fut lent, avant de les voir sur scène une première fois le 4 juin 2018 au Café de la Danse (ici). Pourtant, mon entourage et mes lectures m'ont souvent évoqué, durant les années 80 notamment, ces musiciens français et francophones. Mais ANGE demeura parmi tous ces artistes que je tarde encore à prospecter. De surcroit, je confesse qu'il aurait conservé ce triste statut, sans la prestation d'Hassan Hadji au sein de BAND OF GYPSIES, sur la scène du Raismesfest le 9 septembre 2017 (ici) ! Cette révélation m'a permis d'ouvrir enfin la Porte. Nonobstant, je les revois volontiers pour un sixième concert, ce soir.


En nous procurant les tickets, nous avions conscience de prendre l'Ascenseur pour émotions garanties ; nous ne serons pas déçu, … si tant est que d'assister à une fin d'aventure, soit de nature à satisfaire qui que ce soit ...

Nous avions tardivement (le 10 octobre 2024) réservé des places restantes, trop heureux de saisir cette opportunité, après une première annonce de guichet complet. En contrepartie, nous sommes placés en rang 20 (place 31), c’est-à-dire pratiquement dos au mur de la profonde mezzanine de l'Olympia. Nous sommes ainsi placés un peu loin de la scène donc, mais fort heureusement l'acoustique de la salle est à la hauteur de sa réputation, et nous avons très bien perçu les sons.

Le bonheur se partage. A défaut d'être un ange, je me suis entouré de deux Elles ; ma P'tite Fée et une collègue amie, qui est admiratrice de longue date. Quant au reste du public, il faut bien admettre que la moyenne d'âge est (très) élevée ; les têtes cendrées, blanches ou chauves, les barbes hirsutes, les rides, les béquilles et autres lunettes sont légion. Mais un point commun nous réunit tous ; nous avons tous réussi à conserver un esprit d'adulescent. L'élite fortunée et mondaine du quartier, qui remarque à peine notre file d'attente, n'imagine pas un instant son malheur. Voltaire disait "La poésie est une espèce de musique : il faut l'entendre pour en juger" et j'ajouterais modestement "et vice et versa". Bravant le mépris, la pluie et le froid, nous nous sommes réunis pour célébrer l'ultime messe présidée par le Poète franc-comtois.

[Mode grognon]. Mon plaisir est cependant un peu ternis par le sentiment d'injustice à l'égard de l'auditoire de ce soir. En effet, les plus passionnés ont acquis le ticket qui vantait un "ultime concert avec Christian" ; ils sont en droit de se sentir frustrés par l'ajout, même prévisible, d'une seconde date. A défaut de pouvoir assister aux deux séances, voilà ces vaillants admirateurs récompensé par une avant-dernière, ce qui n'a pas la même saveur, bien évidemment. Une seconde date ouverte par Pat O'May, de surcroit ! J'aurais été ravi d'assister de nouveau à un concert de Pat O'May ! Mais bon… soyons bon public, il y a pire comme situation hein …

AURELLE KEY [20h00-20h20]. https://www.labophonic.com/aurellekey

Aurelle Key est une chanteuse française de soul et de blues, dont la voix m'a semblé chaude et veloutée. Son premier album intitulé "Vagabonde", paru en 2024, a été co-écrit avec son partenaire à la scène, et donc présent ce jour, le guitariste et chanteur Alex Bianchi, dont le timbre de voix n'est pas sans rappeler celui de Baschung.

Sympathique prestation du duo, que le public applaudit, comme moi, poliment.

Très rapide changement de scène, compte tenu du peu de matériel

LUCKY LOOSER [20h20-20h40].

Originaire de Nancy. Le duo, doté d'une batterie minimaliste (une grosse caisse, une caisse claire et deux cymbales) et d'une guitare, interprète avec audace et vigueur quelques titres très rock. La voix et l'attitude des deux insolents me parait inspiré d'une démarche musicalement punk. Il interprète notamment "Nada Party" un titre récemment paru sur YouTube. Peu d'autre information sur la Toile, ils demeurent anonymes.

Cette prestation, plus énergique que la précédente, a pu séduire une partie du public qui applaudit un peu plus densément.

Pour ma part, je respecte la démarche courageuse, et relativement efficace, même si je reste frustré du concert de Pat O'May qui est prévu en lieu et place, ici, demain. Surcroit d'agacement, une brochette d'admirateurs du duo, qui étaient placés devant moi, étaient manifestement venus juste pour eux et sont partis ensuite… Consternant.


ANGE [21h05-23h20]

Une (trop) longue bande son d'une petite dizaine de minutes attise l'impatience du public. Pendant cette séquence, un rideau d'éclairage blafard masque la scène.

L'acoustique de cette salle mythique est bien exploitée par l'ingénieur du son ; tous les pupitres demeureront audibles et équilibrés. L'éclairage s'est avéré excellent, astucieusement orienté et coloré en fonction des ambiances créées par la Musique.

Au fond de scène, le trio de soutien composé des claviers (sur notre gauche), de la batterie (au centre) et de la basse (sur notre droite), surplombe légèrement le reste. Christian (au centre), est entouré de son fils (sur notre droite), et d'Hassan (sur notre gauche).

La prestation permet à Christian d'alterner sa présence avec celle de son fils, de manière à prendre un peu de repos et tenir sur la durée du concert. Il peine désormais à se déplacer, et sera même assis pour une partie du rappel. Cet effacement partiel permet par la même occasion de préparer le public à se passer du Père. Chacun s'exprime à hauteur de ses capacités physiques et artistiques. Tristan exprime ainsi une nouvelle fois son talent vocal extraordinaire, puis retourne à ses claviers pour permettre à Christian de démontrer que son timbre est toujours aussi éloquent. La poésie du Monsieur est excentrique et lunaire, elle cultive une attitude de folie douce dans laquelle l'auditeur aime à se baigner.

La Musique d'ANGE entraine les esprits d'Anges heureux sans mélancolie, soutenue brillamment par les accords mugissants de Thierry Sidhoum, par les frappes puissantes et ciselées de Benoît Cazzulini, ainsi que par les accords très harmonieux et rythmés de Séraphin Palmeri.

Pour autant, personne je pense, ne peut rester insensible au talent d'Hassan Hajdi ! Sa technicité et sa sensibilité magnifient indéniablement les chansons d'ANGE, l'envergure du personnage est flagrante et n'échappe pas à l'admiration de ses complices comme celle des auditeurs.

Le public est évidemment ravi et l'exprime bruyamment. Belle ambiance à la fois chaleureuse et émouvante ; chacun ici à conscience de l'évènement, même si nombreux sont ceux qui disposent du ticket pour le lendemain, l'ultime étape…

La soirée ne pouvait pas se terminer sans une longue séquence de remerciements réciproques. Avant les rappels, les marques de reconnaissance par les admirateurs à tous niveaux (remise de disque de platine, mémo de fans d'Ange) sont  l'occasion d'accolades et d'applaudissements intenses. Quant à Christian, visiblement ému, a parfois cherché ses mots pour exprimer sa gratitude. Il a essayé d'évoquer tous ceux, vivants ou disparus, qui ont contribué à soutenir la longévité d'ANGE. A mon sens, il a malheureusement omis de citer Paulette, qui vient de nous quitter le 25 décembre dernier à l'âge de 101 ans, et qui avait également soutenu le groupe, mais bon…

Autre bémol à cet enthousiasme ; pour le concert des cinquante ans, au Trianon de Paris le 31 janvier 2020, de nombreux anciens d'Ange ont été invités sur scène. On s'attendait à feu d'artifice similaire pour ce soir. Mais non. Rien. Il semble que certains étaient présents, mais dans le public. Dommage…

ANGE a interprété seize titres ; treize ont été choisis parmi dix albums parus entre 1972 et 1999, ainsi que trois autres qui sont prévus dans un album à paraitre au printemps prochain. En toute subjectivité, "Quasimodo" et "Capitaine cœur de miel" furent les points culminants de cette prestation d'anthologie, ainsi que la phase finale bien entendu !

Plus anecdotiquement, un rapport de spécialiste m'indique que, pour l'introduction de "Capitaine cœur de miel" Hassan aurait imité les mouettes à la guitare, au lieu des ostinati d'orgue. Il souligne aussi un pont de piano supplémentaire dans l'interprétation. J'en prends acte, même si je confesse humblement que cela m'a échappé…

J'ai été ému d'écouter une nouvelle fois "Hymne à la vie" (segmenté en une partie acoustique, suivie par une d'une version électrique), car la dernière fois que je l'avais entendue sur une scène, c'était en compagnie de Paulette…

Quitte à évoquer la Mémoire, il est permis de souligner que cet ultime concert d'ANGE dans sa formation actuelle se tient sur la scène de l'Olympia où se sont produit tant de gloire d'antan. En particulier Jacques Brel, dont la chanson est interprétée pour clore la prestation… tout un symbole.

PROGRAMME
Bande son introductive.

  1. Les larmes du Dalaï Lama (Tristan et Christian au chant, Les Larmes du Dalaï Lama, 1992)
  2. Les yeux d'un fou (Tristan au chant, Fou !, 1984)
  3. La Suisse (Christian au chant, Vu d'un chien, 1980)
  4. Quitter la meute (Tristan au chant, nouvelle chanson, Cunégonde, 2025)
  5. Cunégonde (Christian au chant, nouvelle chanson, Cunégonde, 2025)
  6. Si j'étais le Messie (Christian au chant, Au-delà du délire, 1974)
  7. Pace Nobilis (Tristan au chant, nouvelle chanson, Cunégonde, 2025)
  8. Godevin le Vilain (Tristan au chant, Au-delà du délire, 1974)
  9. Quasimodo (Christian et Tristan au chant, Rêves parties, 2000)
  10. Eurêka (La Voiture à eau, 1999)
  11. Réveille-toi (Tristan au chant, Guet-apens, 1978)
  12. Capitaine cœur de miel (Christian au chant, Guet-apens, 1978).

RAPPEL :

  1. Dignité (Tristan au chant, Caricatures, 1972)
  2. Ode à Émile (Hassan et Christian duo en acoustique ; Émile Jacotey, 1975)
  3. Hymne à la vie (Hassan et Christian (harmonica) duo en acoustique ; Par les fils de Mandrin, 1976).

RAPPEL :

  1. Ces gens-là (reprise de Jacques Brel, 1966).
film de Hervé "not only prog"

Pour clore ce récit, je laisse la parole à Christian : "ANGE va sortir un nouvel album ce printemps, qui était prévu l'année dernière, mais qui n'a pas pu se faire pour des raisons techniques. Et je vais participer aussi au mixage et à tout ça... Puis mon fils prend la relève pour tout ce qui concerne les concerts, il va reconstruire des shows nouveaux à partir de septembre " (21/01/2025).

De fait un prochain concert est déjà prévu au Café de la Danse, le 6 octobre 2025 !


samedi 25 janvier 2025

MIDWINTER festival 2025 – TivoliVredenburg Grote Zaal, Utrecht, Pays-Bas - 25 janvier 2025.

 

Le 3 février 2024, la première édition de ce festival hivernal nous avait ravis, par son affiche ainsi que par son cadre, dans un auditorium confortable en tous points. Ce nouveau festival compensait ainsi la fin de deux autres (Loreley et Prog en Beauce). Nous nous sommes procurés nos tickets le 25 septembre 2024, compte tenu du prix modique (identique à l'an dernier !) et de l'affiche encore attrayante.

Ouverture des portes à 13h00. Nous arrivons vers 13h30, mais néanmoins nous parvenons à prendre place avec un très bon point de vue et d'écoute. L'organisateur laisse le placement libre ; les premiers arrivés sont ainsi légitimement les mieux placés. Nous retrouvons donc ce bel espace, configuré en demi-cercle pour l'évènement. La salle propose 1 717 places assises, disposées en gradin. Avec la fosse, sa capacité d'accueil peut atteindre 2 000 personnes. La déclivité abrupte des gradins permet une hauteur entre chaque rangée qui est mesurée de manière à ce qu'aucun auditeur ne gêne celui qui est placé devant ou derrière. Petits et grands sont ainsi à la même enseigne. La salle est bien remplie.

De leur côté, les artistes me semblent bénéficier d'un espace scénique confortable. La procédure de transfert de matériel entre les artistes est suffisamment astucieuse pour qu'aucun ne gêne l'autre. Le dispositif d'éclairage et de sonorisation m'a paru globalement équitable durant toute la session.

A l'échoppe, je me procure le t-shirt officiel du festival (25€).


LESOIR [13h45-14h45]. https://lesoirmusic.com/

Ce quintet néerlandais (limbourgeois) a été fondé en 2009 par Maartje MEESSEN (claviers, flûte, voix) et Ingo DASSEN (guitares). Il définit sa musique en tant que "artrock". Les musiciens ne cachent pas leurs influences ; Gazpacho, The Pineapple Thief, Anathema, Steven Wilson, Porcupine Tree, Pain of Salvation. Leur premier album éponyme est sorti en 2011.

J'ai pu apprécier leur prestation du 16 octobre 2023, alors invités par RIVERSIDE à l'Alhambra de Paris.

Le sixième album, "Push Back The Horizon" est paru le 20 Septembre 2024.

LESOIR est actuellement composé de Maartje Meessen (voix, piano, flûte), Ingo Dassen (guitare, synthé, Co-Fondateur du Midsummer Prog Festival), Eleën Bartholomeus (guitare, chœurs), Ingo Jetten (basse, chœurs), et Bob Van Heumen (batterie et percussions, chœurs). Sept autres musiciens sont invités, spécialement pour le MidWinter Prog, afin de pouvoir interpréter leur morceau épique d'une vingtaine de minutes, "Babel" ; le lot supplémentaire est constitué d'un quatuor de cordes, d'un percussionniste et d'une chanteuse, ainsi que de Kristoffer Gildenlow.

LESOIR a choisi pour sa prestation sept titres parmi deux albums, dont six issus de "Push Back The Horizon". A l'instar de mes impressions précédentes, ce groupe est agréable à entendre, les musiciens s'appliquent à produire une musique harmonieuse avec des segments enthousiasmants. Personnellement, j'ai été davantage emporté par le morceau final "Babel", audacieux dans sa conception, mais efficace.

Le groupe local est chaudement acclamé par le public majoritairement batave.

PROGRAMME

  1. Aeon (Push Back The Horizon, 2024)
  2. You Are the World (Push Back The Horizon, 2024)
  3. The Drawer (Push Back The Horizon, 2024)
  4. Dystopia (Mosaic, 2020)
  5. Under the Stars (Push Back The Horizon, 2024)
  6. Push Back the Horizon (Push Back The Horizon, 2024)
  7. Babel (Push Back The Horizon, 2024).


Une séance de dédicaces a été proposée avec THE FLOWER KINGS à 14h45.


AVKRVST [15h30-16h30]. https://www.avkrvst.com/

AVKRVST (prononcer Aukrust, ou phonétiquement "Owkreust" ; remplacer les V par des U) est un quintuor norvégien récemment fondé par Martin UTBY et Simon BERGSETH ; on nous rapporte qu'ils auraient fait un pacte à l'âge de sept ans pour former un groupe. Ces deux gamins avaient donc de la suite dans les idées…

Leur album "The Approbation" est paru le 16 Juin 2023. L'opus, décrit comme " conceptuel ", a été enregistré dans une petite cabane dans la forêt norvégienne d'Alvdal. Il exprime des atmosphères qui ne sont pas sans rappeler celles de Porcupine Tree, ou Opeth. Ces joyeux lurons chantent sur "une âme sombre qui est laissée à ses propres pensées, vivant à l'intérieur d'une cabane, seule et isolée, s'éloignant de la civilisation et acceptant la mort". Le visionnage de la vidéo promotionnelle " The Pale Moon " illustre avec de bien belles images, un progmetal que j'estime assez convaincant, ma foi.  Il leur reste à confirmer sur scène cette impression favorable …

AVKRVST est actuellement composé de Simon Bergseth (basse, guitares, chant), Martin Utby (batterie, synthétiseurs), Oystein Aadland (basse, claviers), Edvard Seim (guitares), et Auver Gaaren (claviers).

Leur prestation  me semble conforme à ce qui était pressenti. Cette musique ne prête guère aux réjouissances, et ces jeunes artistes manquent encore d'un peu de charisme. Cependant, les segments semi acoustiques et accords plus lourds alternent avec une belle fluidité mélodique. On perçoit bien leurs influences assumées qui nous rappellent bigrement Opeth et/ou Porcupine Tree, avec un zeste de King Crimson. Le chant est le plus souvent clair, mais de courtes incursions à une voix gutturale peuvent surprendre l'auditeur non averti.

Une bonne partie du public acclame cette prestation relativement prometteuse. Pour convaincre davantage, ils devront s'émanciper de leurs honorables inspirations.

AVKRVST a choisi pour sa prestation six titres issus de "The Approbation".

PROGRAMME

  1. The Pale Moon (The Approbation, 2023)
  2. Isolation (The Approbation, 2023)
  3. The Great White River (The Approbation, 2023)
  4. Arcane Clouds (The Approbation, 2023)
  5. Anodyne (The Approbation, 2023)
  6. The Approbation (The Approbation, 2023).


Une séance de dédicaces a été proposée avec RIVERSIDE à 16h30.


RENDEZVOUS POINT [17h15-18h30]. https://rendezvouspointband.com/

Ce quintuor norvégien fut fondé à Kristiansand, en 2010. Les musiciens se sont rencontrés lorsqu'ils étudiaient la musique rythmique à l'université d'Agder.

J'ai déjà pu les apprécier à deux reprises en concert ; durant leur tournée "Solar Storm", le 5 octobre 2015 (ici) au feu Divan du Monde, invité de LEPROUS. Puis durant leur tournée "Universal Chaos", (ici) le 8 mars 2020 au Trianon, invité d'ANATHEMA.

Leur troisième album, "Dream Chaser" est paru le 21 juin 2024.

RENDEZVOUS POINT est actuellement composé de Petter Walter Hallaråker (guitar), Nicolay Tangen Svennæs (claviers), Gunn-Hilde Erstad Haugen (basse), Baard Hvesser Kolstad (batterie, LEPROUS) et Geirmund Hansen (chant).

Là encore, pas de surprise, je retrouve le groupe conforme à mes impressions antérieures. Ces Scandinaves jouent un métal progressif davantage énergique que mélodique, principalement influencé par leur très illustre compatriote LEPROUS. Mais il serait injuste de s'attarder à cette comparaison. Certes, les compositions ne me paraissent pas aussi mélodiques, et bien évidemment, le chant de Geirmund Hansen, quoique puissant, souffrirait de la comparaison avec celui d'Einar. En revanche, chaque musicien exprime sa partition avec talent et efficacité. Le prix du charisme étant bien sûr décerné à Baard Hvesser Kolstad qui s'implique autant qu'au sein de LEPROUS ; sa frappe dévastatrice procure au groupe une énergie impressionnante. Par ailleurs, je vous mentirais si je n'avouais pas avoir porté plus souvent qu'à mon tour un regard sur la très belle Gunn-Hilde… Détail notable, ils arboraient tous un ruban de couleur autour d'un bras ou d'une jambe ; allez savoir pourquoi…

La tension et l'attention montent indéniablement d'un cran avec cette prestation. L'auditoire, auquel je me joins avec enthousiasme, ovationne bruyamment.

RENDEZVOUS POINT a choisi pour sa prestation treize titres parmi trois albums, dont six issus de "Dream Chaser". Il semble que ces six titres sont interprétés pour la première fois en concert.

PROGRAMME

  1. Digital Waste (Universal Chaos, 2019)
  2. Utopia (Dream Chaser, 2024)
  3. Pressure (Universal Chaos, 2019)
  4. Para (Solar Storm, 2015)
  5. Oslo Syndrome (Dream Chaser, 2024)
  6. The Tormented (Dream Chaser, 2024)
  7. Universal Chaos (Universal Chaos, 2019)
  8. Presence (Dream Chaser, 2024)
  9. Still Water (Dream Chaser, 2024)
  10. Wasteland (Solar Storm, 2015)
  11. Don’t Look Up (Dream Chaser, 2024)
  12. Apollo (Universal Chaos, 2024)
  13. Mirrors (Solar Storm, 2015).

Je me rends à l'échoppe pour me procurer "Dream Chaser" (20€).


THE FLOWER KINGS [prévu 19h15, mais début 19h30-20h40]. https://www.roinestolt.com/

Ce quintet suédois perdure depuis sa création en 1994 à Uppsala, Suède, en dépit d'un hiatus de quatre années, entre 2008 et 2012. Roine Stolt (Ex-KAIPA) avait d'abord formé un trio, avec lui à la guitare et au chant, Jaime Salazar à la batterie et Hasse Bruniusson aux percussions, ex-SAMLA MAMMAS MANNA). Puis cette formation a travaillé avec Stolt sur son album solo "The Flower King", avec la participation de Hasse Fröberg (chant principal et chœurs) …qui est finalement resté avec eux. Bientôt, ils décident de former un groupe en utilisant le nom de l'album solo, THE FLOWER KINGS est ainsi né, ce nom est un hommage au botaniste suédois Carl Linnaeus (alias Carl von Linné), le père de la taxonomie moderne, qui est né non loin de l'endroit où Stolt a grandi. "C'est lui qui a donné des noms aux fleurs", a déclaré M. Stolt. Puis, le claviériste Tomas Bodin et le frère de Roine, Michael Stolt, à la basse, se joignent à eux et le groupe est officiellement au complet.

Leur premier album "Back in the World of Adventures" parait en septembre 1995. En 1999, Michael Stolt quitte le groupe et est remplacé par Jonas Reingold… Jusqu'au mouvement inverse en 2021. En 2001, après "The Rainmaker", c'est au tour de Jaime Salazar de quitter le groupe.

Leur seizième opus studio "Look at You Now" est paru le 8 septembre 2023. Mais, ce soir, les vétérans suédois du rock progressif THE FLOWER KINGS joueront un set spécial basé principalement sur leur troisième album studio "Stardust We Are" qui est paru en avril 1997.

Lors du Misummer festival en 2019, nous avons eu l'occasion d'assister à la prestation de THE FLOWER KINGS "REVISTED" (les pupitres du claviériste et du bassiste étaient en flottement). En revanche, la formation aujourd'hui est identique à celle que nous avons vue au festival NOTP, le 21 juillet 2023.

Nous retrouvons ainsi : Roine Stolt (chant et guitare solo, depuis 1994), Hasse Fröberg (chant et guitare, depuis 1994), Michael Stolt (basse et Moog, de 1994 à 1999, et depuis 2021), Mirko DeMaio (batterie et percussions, depuis 2018), Lalle Larsson (claviers, depuis 2023).

Cette prestation était d'autant plus attendue, que celle du Loreley a été malheureusement écourtée par des problèmes techniques. Hélas, ce soir encore, de nouveaux soucis semblent avoir perturbé l'ordonnancement de leur passage ; après quelques réglages, TFK débute avant un quart d'heure de retard ; celui-ci ne sera que très partiellement rattrapé en finissant cinq minutes plus tard…

Mais notre patience aura été récompensée par un concert fantastique. On retrouve toute la richesse de mélodies, les harmonies (vocales et instrumentales), les ruptures dynamiques… le tout, souvent comparable à l'univers de Yes. En se concentrant principalement sur l'album "Stardust We Are", cette belle formation de THE FLOWER KINGS s'est assurée de la satisfaction des progueux les plus anciens !

Bien évidemment le public est ravi et acclament haut et fort ces dignes représentants du rock progressif !

THE FLOWER KINGS a choisi pour sa prestation cinq titres parmi trois albums, dont trois issus de "Stardust We Are".

PROGRAMME

  1. Compassion (Stardust We Are, 1997)
  2. Church of Your Heart (Stardust We Are, 1997)
  3. Garden of Dreams (Flower Power, 1999)
  4. Big Puzzle (Back in the World of Adventures, 1995)
  5. Stardust We Are (Stardust We Are, 1997).

RIVERSIDE [21h30-23h00]. https://riversideband.pl/en/

Ce quintet polonais créé à Varsovie fin 2001, s'est imposé comme un des groupes majeurs du rock progressif moderne, à force de talent et de persévérance. Après avoir surmonté son immense tristesse qui a suivi le brutal décès de leur guitariste Piotr Grudziński en 2016, RIVERSIDE parvient à perdurer et à rayonner sans cesse davantage, grâce à une discographie frisant l'excellence et des tournées triomphales.

En ce qui me concerne, c'est par le biais de réseaux sociaux que je me suis intéressé à eux vers la fin des années 2000, avant de pouvoir assister à un premier concert, à la Locomotive (ici) le samedi 14 novembre 2009, lors de leur tournée "Anno Domini High Definition" ; un événement dont je ne me suis toujours pas remis. Je les revois ce soir pour une douzième fois.

La formation actuelle comprend Mariusz Duda (chant, guitare basse, guitare acoustique, depuis 2001), Piotr Kozieradzki (batterie, percussions, depuis 2001), Michał Łapaj (claviers, chœurs, depuis 2003) et Maciej Meller (guitare solo, depuis 2017).

Leur huitième album studio, "ID.Entity" est paru le 20 janvier 2023. Ce énième succès a été entretenu par de longues tournées intercontinentales. On peut admettre que le groupe se sente assez cramé pour annoncer une pause pour l'année 2025 ! Mariusz a en effet déclaré que ce 25 janvier sera l'unique date européenne de l'année et que la Cruise sera leur seule autre prestation.

Déjà dans ce cadre, nous pouvons donc nous considérer comme privilégiés d'assister à cet évènement, de fait exceptionnel. Mais en outre RIVERSIDE présente un programme spécifique, composé de titres retravaillés et interprétés avec fantaisie et talent ! A tel point que, pour être honnête, je n'ai pas toujours pu reconnaitre les chansons ! Je ne pouvais qu'être ravi par cette démarche, moi qui me plains fréquemment du manque d'improvisations pendant les concerts de nos jours… Par confort ou par obligation, les spectacles me paraissent trop souvent formatés, minutés, sélectionnés, cadrés. Ce soir, pour cet ultime concert avant longtemps, les polonais se sont fait Plaisir, ils ont joué l'Audace et la Liberté ! Mariusz et Michał nageaient de toute évidence dans le bonheur, les mines réjouies, les corps dansants ! Piotr était trop concentré derrière son pupitre pour que nous distinguions un quelconque signe de plaisir, mais il est permis d'imaginer son régal de contrebalancer son registre traditionnel ! Quant à Maciej, il m'a semblé vraiment s'épanouir enfin dans son rôle ; le groupe lui laisse désormais de plus longs segments de jeu. Par exemple, "Hyperactive" a été introduite à la guitare au lieu du clavier.

Comble de fantaisie, pour terminer ce concert d'anthologie, les membres du groupes s'égrainent un à un pour sortir de scène ; d'abord Maciej puis Mariusz, puis Michał laissant seul Piotr clore le son dans l'obscurité tombée. Tout un symbole.

Le public ne s'y est pas trompé et a ovationné les artistes, comme ils le méritent ! Je me fiche pas mal de la médiocre qualité de mes images immortalisée pour l'occasion ; elles témoignent au moins d'un évènement qui m'aura marqué durablement.

RIVERSIDE a choisi pour sa prestation neuf titres parmi six albums, dont deux issus de "ID.Entity", deux de "Anno Domini High Definition", deux de "Out of Myself", un de "Second Life Syndrome", un de "Shrine of New Generation Slaves", un de "Wasteland". J'ai assisté, incrédule, à des interprétations originales de chansons ; les deux premières m'ont paru méconnaissables ! Certaines n'avaient plus été jouées depuis 2020 ("Out of Myself", "Wasteland", "Hyperactive"). Mon album préféré "Anno Domini" n'a pas été oublié, avec deux titres ! Débarrassée d'artifices sonores, "Big Tech Brother" n'a pas subi d'introduction parlée préenregistrée !!

Bref, que du Bonheur !

PROGRAMME

Bande son introductive : "I Don't Want to Set the World on Fire" (chanson de The Ink Spots, 1938)

  1. Second Life Syndrome (Second Life Syndrome, 2005)
  2. Out of Myself (Out of Myself, 2003)
  3. Big Tech Brother (ID.Entity, 2023)
  4. Wasteland (Wasteland, 2018)
  5. Hyperactive (Anno Domini High Definition, 2009)
  6. Friend or Foe? (ID.Entity, 2023)
  7. Egoist Hedonist (Anno Domini High Definition, 2009)
  8. Escalator Shrine (Shrine of New Generation Slaves, 2013).

RAPPEL :

  1. The Curtain Falls (Out of Myself, 2003).

Il m'a fallu toute la haute classe de ce concert mémorable pour me maintenir éveillé après une journée agitée (…) ; le déplacement vers l'hôtel s'effectue en mode zombie.